Algèbre 1-Les Polynômes

N.Chaouachi

RIoT1/Sem1

2020/2021

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1 Introduction

2 1-Définitions
1-1 Définitions et vocabulaire
1-2 Opérations sur les polynômes

3 2-Arithmétiques des polynômes

2-1 Division Euclidiènne
2-2 Division suivant les puissances croissantes

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Introduction

Les polynômes sont des objets très simples mais aux propriétés
extrêmement riches.

Dans ce chapitre, après quelques définitions des concepts de base, nous

allons étudier l’arithmétique des polynômes. Il y a une grande analogie
entre l’arithmétique des polynômes et celles des entiers.

Dans tout ce chapitre K désigne l’ensemble R ou C.

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1.1 Définitions et vocabulaire

Définition 1
Un polynôme à coefficients dans K est une fonction de la forme

P : K −→ K
n
X
X 7−→ P(X ) = a k X k = a 0 + a 1 X + · · · + an X n
k=0

où n ∈ N et a0 , · · · , an sont des nombres dans K donnés.

L’ensemble des polynomes est note K[X ]

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Pour :
P(X ) = a0 + a1 X + · · · + an X n

Les nombres a0 , · · · , an sont les coefficients du polynôme P.

Si tous les coefficients ai sont nuls, alors P est dit polynôme nul, il
est noté 0.

On appelle le degré de P le plus grand entier i tel que ai 6= 0 , et on

le note d o P = i. Par convention d o 0 = −∞ .

Un polynôme de la forme P = a0 , a0 ∈ K est dit polynôme

constant. Si a0 6= 0 alors d o P = 0

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Notation :
On note Kn [X ] = {P ∈ K[X ]/d o P ≤ n}.

Exemple :
1 A(X ) = X 3 − 5X + 3 est un polynôme de degré 3 =⇒A ∈ R3 [X ].
2 B(X ) = X n + 1 est un polynôme de degré n =⇒B ∈ Rn [X ].
3 C (X ) = 2 est un polynôme constant, de degré 0 =⇒C ∈ R0 [X ] = R.

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Définition 2
Les polynômes comportant un seul terme non nul (du type ak X k )
sont appelés monômes.

Soit P(X ) = a0 + a1 X + · · · + an X n , un polynôme avec an 6= 0. On

appelle terme dominant le monôme an X n . Le coefficient an est
appelé le coefficient dominant de P.

Si le coefficient dominant est 1, on dit que P est un polynôme

unitaire.

Remarque : Tout polynôme est donc une somme finie de monômes.

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1.2 Opérations sur les polynômes

Sur les polynômes, nous pouvons éffectuer des opérations telles que la
somme et la multiplication. En fait, soient P et Q deux polynômes à
coefficients dans K comme suit

P(X ) = a0 + a1 X + · · · + an X n

Q(X ) = b0 + b1 X + · · · + bn X n

Égalité :
On dit que les polynômes P et Q sont égaux si et seulement si

ai = bi , pour tout i = 0, ..., n.

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Somme de polynômes : On définit :

(P + Q)(X ) = (a0 + b0 ) + (a1 + b1 )X + · · · + (an + bn )X n .

Multiplication par un scalaire : Si λ ∈ K alors λP est le polynôme

de K[X ] dont le i ème coefficient est λai , c’est à dire :

λP(X ) = λa0 + λa1 X + · · · + λan X n .

Produits de polynômes : On suppose que d o P = n et d o Q = m,

alors PQ est le polynôme de degré n + m, défini par

(P × Q)(X ) = c0 + c1 X + · · · + cn+m X n+m

où les coefficients ck , pour k = 0, . . . , n + m, sont définis comme suit
X
ck = ai b j .
i+j=k

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Par exemple calculons c0 , c1 , c2 , et c3 :
P
c0 = i+j=0 ai bj = a0 b0 ,
P
c1 = i+j=1 ai bj = a0 b1 + a1 b0 ,
P
c2 = i+j=2 ai bj = a0 b2 + a1 b1 + a2 b0 ,
P
c3 = i+j=3 ai bj = a0 b3 + a1 b2 + a2 b1 + a3 b0 .

Ensuite, nous calculons de la même façon les autres coefficients.

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Proposition 1
Soient P, Q ∈ K[x ] , alors P + Q et PQ ∈ K[x ] . De plus
1 d o (P + Q) ≤ max (d o P, d o Q).
2 d o (PQ) = d o P + d o Q.

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Exemple :
Soient les polynômes P et Q donnés par

P(X ) = X 3 − 2X 2 + 4X − 1 et Q(X ) = X 4 − 5X 3 + 9X − 3.
√
Calculons, P + Q, Q − P, − 3P et PQ. En fait,

P + Q = X 4 − 4X 3 − 2X 2 + 13X − 4,
Q − P = X 4 − 6X 3 + 2X 2 + 5X − 2,
√ √ √ √ √
− 3P = − 3X 3 + 2 3X 2 − 4 3X + 3.
Maintenant, calculons PQ :

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 7
X
PQ = ck X k ,
k=0

où,
c0 = 3, c1 = −21, c2 = 42, c3 = −16,
c4 = 1 × (−1) + 4 × (−5) + (−2) × 0 + 1 × 9 = −12,
c5 = 4 × 1 + (−2) × (−5) + 1 × 0 = 14, c6 = (−2) × 1 + 1 × (−5) = −7,
c7 = 1 × 1 = 1.
Ainsi,

PQ(X ) = X 7 − 7X 6 + 14X 5 − 12X 4 − 16X 3 + 42X 2 − 21X + 3.

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Proposition 2
Soient P et Q deux polynômes de K[x ]. On a

PQ = 0 ⇒ P = 0 ou Q = 0

ou encore par contraposée

P 6= 0 et Q 6= 0 ⇒ PQ 6= 0.

Démonstration : si P 6= 0 et Q 6= 0 alors d o P 6= −∞ et d o Q 6= −∞,

donc d o (PQ) = d o P + d o Q 6= −∞ et par suite PQ 6= 0.

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Attention La propriété de la proposition 2, n’est pas valable pour les
fonctions. En effet on peut avoir deux fonctions f et g telle que f 6= 0 et
g 6= 0 mais fg = 0

Exemple :
Soient f et g les fonctions de R dans R définies par
 
1 si x ≥ 0 0 si x ≥ 0
f (x ) = g(x ) =
0 si x < 0 1 si x < 0

On a bien fg = 0 mais f 6= 0 et g 6= 0

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2. Arithmétiques des polynômes

Il existe de grandes similitudes entre l’arithmétique dans Z et

l’arithmétique dans K[X ] ce qui nous permet d’aller assez vite et d’omettre
certaines preuves.

Dans cette partie, nous allons présenter la divisibilité des polynômes. On

commence d’abord par définir les notions de diviseur et de multiples d’un
polynôme.

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Définition 3
Soient P et D ∈ K[x ] . On dit que D divise P ou que P est un multiple
de D s’il existe un polynôme Q ∈ K[x ] tel que P = QD ; on note alors
D|P (ou D(X )|P(X )).
Si de plus, P n’est pas un polynôme nul, alors Q est unique.

Exemples :
1 Tout polynôme divise le polynôme nul.
2 X − 1|X 2 − 1 car X 2 − 1 = (X + 1)(X − 1).
3 X − i|X 2 + 1 car X 2 + 1 = (X + i)(X − i).
4 Le polynôme X 2 + 4X − 5 est un multiple de
X + 5 car X 2 + 4X − 5 = (X + 5)(X − 1).

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Propriétés :
Soient A, B, C et D des polynômes de K[x ] et α, β ∈ K. Alors :
1 A|B et B|A ⇐⇒ ∃ λ ∈ K∗ tel que B = λA,
et on dit dans ce cas que les polynômes A et B sont associés.
2 Si A|B et B 6= 0, alors d o A ≤ d o B.
3 Si A|B et B|C , alors A|C .
4 Si D|A et D|B, alors D|αA + βB

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2.1 Division Euclidiènne

Théorème 1 (division euclidienne)

Soient P et D deux polynômes de K[x ], D 6= 0 . Alors il existe un unique
couple de polynôme (Q, R) de K[X ] tel que

P = QD + R et d o R < d o D

Q est appelé quotient de la division euclidienne de P par D.

R est appelé reste de la division euclidienne de P par D.

Notez que la condition d o R < d o D signifie

R=0
ou bien
0 ≤ d o R < d o D.

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Corollaire 1
Un polynôme D divise un polynôme P si, et seulement si, le reste de la
division euclidienne de P par D est nul.

Démonstration :
⇒ si le reste est nul, alors P = QD.

⇐ si D divise P, il existe un polynôme Q tel que P = QD et l’unicité de la

division euclidienne prouve que Q et 0 sont respectivement le quotient et
le reste de la division de P par D.

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Exemples :
1 Calculons le quotient et le reste de la division euclidienne de

X 5 + 3X 3 − X + 1 par X 3 + 1. Nous allons présenter ce calcul comme

suit :

On en déduit que
X 5 + 3X 3 − X + 1 = (X 3 + 1)(X 2 + 3) − X 2 − X − 2.
2 Calculons le quotient et le reste de la division euclidienne de X n − 1
par X − 1, pour n ∈ N.

Il en résulte que, X n − 1 = (X − 1)(X n−1 + X n−2 + . . . + 1).

Alors,X
UVT − 1 divise X n − 1.Algèbre 1-Les Polynômes
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 X 3 + 2X 2 + X + 1 X2 + 1
− X3 − X X +2
2X 2 + 1
− 2X 2 − 2
− 1
Le résultat s’écrit : X 3 + 2X 2 + X + 1 = (X 2 + 1)(X + 2) − 1.
Quotient : X + 2, reste : −1.

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Exercice : (Division des polynômes)
Effectuer la division euclidienne de A par B dans les cas suivants :
1 A = X 3 + X 2 + X + 1 et B = X 2 + 1,
2 A = X 4 + X 3 − X 2 − X + 1 et B = X 2 − 4X + 1,
3 A = X 5 − 3X 3 − 2X 2 + X + 6 et B = X 3 − X + 1.

Reponse :
1 X 3 + X 2 + X + 1 = (X + 1)(X 2 + 1),
2 X 4 + X 3 − X 2 − X + 1 = (X 2 + 5X + 18)(X 2 − 4X + 1) + (66X − 17),
3 X 5 − 3X 3 − 2X 2 + X + 6 = (X 3 − X + 1)(X 2 − 2) + (−3X 2 − X + 8).

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2.2 Division suivant les puissances croissantes

Maintenant, si on fait la division de X 2 + X − 1 par X − 2, mais cette fois

on commence par la division du terme de plus petit degré, c’est à dire

On constate que cette division ne s’arrête pas, elle s’appelle division

suivant les puissances croissantes.

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Théorème 2 (division suivant les puissances croissantes)
Soient A et B deux polynômes dans K[X ] et p ∈ N. Alors, il existe
Q; R ∈ K[X ] uniques tels que :

A = BQ + X p+1 R

avec, d o Q ≤ p, si Q 6= 0.

Dans l’exemple précédent, on peut écrire :

1 1 5 5
−1 + X + X 2 = (−2 + X )( − X − X 2 ) + X p+1 , où p = 2.
2 4 8 8

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Exercice : (Divisions suivant les puissances croissantes)
Effectuer la division suivant les puissances croissantes de A par B dans les
cas suivants :
1 A = 1 − 3X + 2X 3 + X 4 et B = 1 + 2X + X 2 à l’ordre k = 2.
2 A = 1 + 2X 3 − 3X 4 + X 6 et B = 1 + X 2 + X 3 à l’ordre k = 3.

Reponse :
1 1 − 3X + 2X 3 + X 4 = (1 + 2X + X 2 )(1 − 5X + 9X 2 ) + X 3 (−2 − 8X ).
2 1 + 2X 3 − 3X 4 + X 6 = (1 + X 2 + X 3 )(1 − X 2 + X 3 ) − 2X 4 .

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