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Conflits
L'OMC s'est dotée d'un « pouvoir judiciaire », l'Organe de règlement des
différends (ORD), auprès duquel les pays qui s'estiment lésés peuvent
porter plainte. Une procédure permet de régler les conflits entre les États
membres. Elle est avant tout fondée sur la négociation.
Exemple de conflit
La loi américaine sur les foreign sales corporations est une loi qui permet
aux entreprises des États-Unis d'utiliser des paradis fiscaux lorsque
celles-ci réalisent des ventes à l'étranger pour diminuer leur imposition
aux États-Unis. Après une plainte de la part de l'Union européenne, en
1998, auprès de l'OMC, l'ORD a estimé qu'il s'agissait de subventions
déguisées à l'exportation et a condamné les États-Unis à annuler cette
legislation avant le 1er novembre 2000. Ce jugement, confirmé à plusieurs
reprises, n'ayant pas été respecté par les États-Unis, l'OMC a autorisé, le
7 mai 2003, l'Union européenne à appliquer des sanctions vis à vis de
ceux-ci à hauteur d'un montant de 4 milliards de dollars. Ces sanctions
prennent la forme d'une augmentation progressive des taxes sur 1 600
produits agricoles, textiles et industriels, à partir du 1er mars 2004. La
surtaxe est au départ de 5 % et progresse automatiquement de 1 % par
mois jusqu'à un plafond provisoire de 20 % le 1er mars 2005.
L'Organe d'appel doit statuer sur le rapport du groupe spécial dans les
soixante jours de la notification de la décision de faire appel, et au plus
tard dans les quatre-vingt-dix jours de cette date en cas de difficultés.
L'appel est limité aux questions de droit et aux interprétations du droit
données par le rapport du panel.
L'ORD doit adopter le rapport de l'Organe d'appel dans les trente jours de
sa distribution aux États membres. Il assure la surveillance de la mise en
œuvre des décisions et recommandations qu'il a exprimées à la lumière
des deux rapports susvisés. La partie concernée doit, en principe, se
conformer immédiatement à ces décisions et à ces recommandations. Elle
pourra néanmoins disposer d'un délai raisonnable fixé par accord amiable
entre les parties ou par un arbitrage. Dans ce dernier cas, ce délai ne doit
pas normalement dépasser quinze mois à compter de la date d'adoption
du rapport du groupe spécial ou de l'Organe d'appel.
En cas de désaccord entre les parties sur la question de savoir si la partie
concernée s'est bien conformée aux recommandations de l'ORD, la
question peut être portée devant un groupe spécial qui dispose alors de
90 jours pour trancher ce différend. Les parties peuvent de commun
accord fixer une compensation volontaire qui vise à « racheter »
l'allongement du délais dans lequel la partie défaillante doit en principe
retirer la mesure illicite.
09/02/11 17:20
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