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Moret Alexandre. Le jugement du roi mort dans les textes des Pyramides de Saqqarah. In: École pratique des hautes études,
Section des sciences religieuses. Annuaire 1922-1923. 1921. pp. 3-32;
doi : https://doi.org/10.3406/ephe.1921.20031
https://www.persee.fr/doc/ephe_0000-0002_1921_num_35_31_20031
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qu'il n'interroge pas, qu'il ne témoigne pas, qu'il ne
prononce pas la sentence; donc il constitue le tribunal,
organe passif, mais indispensable, dont le «jugement »
détermine le verdict : tel sera le rôle d'Osiris et des
42 juges dans le tribunal des temps plus récents.
De ces deux dieux, la déesse Tefenet seule est connue:
lille de Ra (cf. W. 1.242), on l'adorait à Héliopolis, et
surtout en haute-Egypte, sous la forme d'une lionne,
ou d'une femme léontocéphale (î). Elle est qualifiée
a sœur et épouse de Shou », le dieu de l'air, fils deRa ;
ici nous la voyons formant un couple avec Tefen, son
homonyme masculin et, probablement, son premierpar-
lenaire, que Shou aura remplacé par la suite ; de ce Tefen,
nous ne savons rien; il n'est nommé ni sur les monuments,
ni au Livredes Morts, mais seulement dans quelques
vignettes et lextes magiques. (2) Shou, (qui plus tard est toujours
associé à Tefenet), joue ici le rôle de témoin(mJr) ; au Livide
des Morts, c'est le cœur du défunt, sa propre conscience
qui est le témoin de ses actions, aussi ce témoin est-il
La
(1) Cela est vrai dès la XIIe dynastie (vers 2000). Au conte du
Paysan, Thotest déjà préposé à la Balance de lia (Maspcro, Coules,
p. 58). Cependant Maat, fille deRa, ou les deux Maaly, restent
souvent représentées dans les tableaux de la psyctiostasie, et la salle
du tribunal Osirien s'appelle toujours « la salle large des Deux-
Justices », titre du chapitre CXXV (Todlb. ,Naville, Va>\ p. 275
et Naville, Papyrus funéraire de louiya (le beau- père du roi
Aménophis III) pi. 22; cf. Scthe, Urkunden, IV , p. 116.
(2) Religion and thought, p. 170. Les textes que j'ai réunis à
ce sujet dans le Recueil de, travaux t. XXIX, pp. 87-89, se
rapportent à lia et non pas à Osiris.
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(W. 457) 7 ntrw rsw, mhtj, îmntj (2), iïibtj, mky W.,
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n rdjtv (400) W .n n's.tn, ntrw.
(1) L'uneus est désignée par une épithète ahw.t et un nom Ijnn-
iri.l . C'est une déesse qui orne la tête du roi et passe pour être
sa mon;; elle se confond avec la couronne « grande magicienne»
dont nous avons vu plus haut le rôle protecteur, sous le nom
Œil d'Horus(p.21,n.l); tout ceci ressort de textes tels que TV7. 1.276
(S 198 b-d). Sur l'uraeus ahw.t qui brûle (cm) les ennemis du roi,
voir la stèle triomphale de Thoutmès III (Sctho, Urh., IV, 613) et
la stèle de Hn-Ka-h ; cf. A. Moret, Du caractère religieux de la
royauté pharaonique, pp. 288 et suiv..
(2) Nekheb (El-Kab) est la capitale du plus ancien royaume de
haute-Egypte. On a vu plus haut qu'Héliopolis est appelée aussi
« la mère d'Ounas ». Dans Nekheb vitNekbbet, déesse protectrice
de la haute-Egypte, qui anime la couronne du Sud (A. Moret, Du
caractère religieux. p. 289)
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(1) Ohap. XVII du Livre des Morts, dès la xne dynastie; cf. H.
Grapow, Religiôse Urkundcn, I, p. 55.
{2) Conte du paysan, 1. 148 - 150, 307 - 308, 322 (cf. Maspero,
Contes populaires, 4e édit., p. 58, 67). Voir aussi les allusions à
Thot justicier (xnedyn.) dinsla Profession de foi d'un magistrat,
p. 86.
(3) J'ai traité les lignes générales de ce sujet dans le Recueil
Champollion, sous le titre: L 'accession de la plèbe égyptienne,
aux droits religieux et politiques sous le mogen Empire, (p. 331-
360) .
(4) Sphinx, VIII, 31 et suiv.
(5) Religion and Thought, 172 et suiv.
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