Les produits d’intérêt industriels d’origine microbien sont essentiellement des
métabolites (primaire, secondaire ou tertiaire)
II.1. Métabolites primaires
Ils sont synthétisés en parallèles avec la biomasse cad pendant la phase de croissance (exponentielle) exemple (acide organique, acide aminé, enzyme) II.1.1 Acide aminés Il existe plusieurs modes de production des acides aminés. Ces derniers peuvent être obtenus par synthèse chimique, par catalyse enzymatique, par extraction (à partir d’une matière première riche en l’acide aminé recherché) ou encore par culture microbienne. Plusieurs acides aminés peuvent êtres synthétisés par voie microbienne, à grande échelle, exp l’acide glutamique utilisé comme exhausteur de gout dans certain aliment. Actuellement, environ 1 million de tonnes d’acide glutamique est produit par an. Les deux bactéries responsables sont corynebacterium et brevibacterium ainsi que des souches génétiquement modifiées de l’espèce bactérienne Escherichia coli. Cette voie de synthèse permet d’obtenir des acides aminés directement métabolisable par l’organisme humain, L’aspartate et la phénylalanine, pour leur part, sont à la base d’un édulcorant (donne un gout sucré) : l’aspartame, alors que la lysine et la méthionine sont utilisées comme compléments dans les rations alimentaires de certains animaux. En effet, les souches hyperproductrices appartenant au genre Corynebacterium, n’excrètent pas naturellement l’acide glutamique, un stress doit leur être appliqué pour induire le processus d’excrétion. A l’échelle industrielle, les moyens les plus utilisés sont la limitation en biotine (vitamine B8) (caractéristique commune à l’ensemble des corynébactéries) et l’ajout d’un ou plusieurs tensioactifs (tween40) . Selon les souches d’autres modes d’induction existent tels que la limitation en acide oléique, l’ajout de pénicilline, l’augmentation de température…ou la transformation génétique de la souche. Des améliorations peuvent être apportées à une production d’acide aminé par voie microbienne en modifiant soit : - Le procédé - Le métabolisme de la souche productrice. Cette dernière voie apporte des résultats souvent spectaculaires surtout lorsque la souche utilisée n’est pas un micro-organisme hyperproducteur. Cependant, Ces deux approches sont complémentaires. Le plus souvent, le procédé mettant en œuvre une souche modifiée génétiquement doit être revu afin d’exploiter au maximum les capacités de la nouvelle souche. II.1.2. Les vitamines (intracellulaire) La Vitamine B12 essentiellement produit par culture bactérienne Streptomyces et Propionobacterium, cobalamine (aide à la formation des globules rouges). Le milieu de culture utilisé pour la production industrielle de cette vitamine est composé essentiellement: - D'une source de carbone (Glucose ou mélasses de betterave ou de citrus). - D'une source d'azote (farines de poisson, corn steep, hydrolysat de caséine…). - D'un tampon (CaCO3). - D'une source de cobalt (CoCl2). - D'un précurseur: 5', 6-diméthylbenzimidazol. Conditions de fermentation : la fermentation se déroule à 27°C, pendant 3 jours, avec agitation et aération. Par la suite, le mycélium est séparé par centrifugation, et remis en suspension. La vitamine est extraite soit par choc thermique ou par acidification (sulfite de sodium). Dans ces conditions, la vitamine B12 est libérée. Un concentré de cette vitamine est préparé après filtration et séchage (75 mg de B12 sont obtenu pour un Kg de milieu utilisé). La vitamine B2 sécrété par Clostridium acetobutylium
II.1.3. Les polysaccharides
Ce sont des polymères secrétés par certains microorganismes comme agent de protection face à différentes conditions de stress. Ces polymères et peuvent avoir d’autres rôles biotechnologiques comme agent émulsifiant ou gélatinisant (industrie agroalimentaire) exp le xanthane (xanthomonas,) ou l’agar (algue rouge). La production des ces polymères est favorisés par des conditions spécifiques de la culture (carence en élément, ajout de saccharose… manque d’oxygène, changement de température…) Récemment de nouvelles applications de ces polysaccharides d’origine microbienne sont découvertes comme agent fonctionnel cad produisant un effet bénéfique sur la santé ; parmi ces effets : antimicrobien, antioxydant et stimulateur du système immunitaire. II.1.4. Les acides organiques Les exemples sont multiples, acide acétique produit par acétobacter, acide lactique produit par les bactéries lactiques, acide citrique (Aspergillus) II.1.5. Les alcools, solvants, gaz et carburants L’éthanol dans le cas de la fermentation par Saccharomyces cerevisiae, l’acétone par Clostridium acétobutylicum
Le bioéthanol produit par fermentation de graine de (soja, mais…) par la levure
Saccharomyces cerevisiae sur graine de mais, de soja, de blé…
Le méthane comme biogaz à partir de la valorisation des déchets (digestion anaérobie)
II.1.6. Pigments : exp β caroténoïdes et les pigments extraits à partir de Monascus
purpureus utilisé comme colorant alimentaire
II.2.Les métabolites secondaires
Ils englobent tout produit à activités antibiotiques, pharmaceutiques, immunosuppressives et toxiques. (Demain et Fang, 2000). II.2.2. Les mycotoxines Des métabolites secondaires des moisissures dont certain peuvent représenter un risque pour la santé humaine. Les mycotoxines sont des molécules capables, à de faibles concentrations, d’induire un effet toxique (cancérigène et neurotoxique) exp Ochratoxine sécrété par Aspergillus.
II.2.3. Les antibiotiques :
en 1877, Pasteur et Joubert observent qu’une bactérie se développe moins dans un bouillon envahi de moisissures. Cette remarque entraine progressivement l’utilisation des moisissures pour lutter contre les infections microbienne. En 1928, Alexander Fleming étudiait l’effet antibactérien des lysozymes (présents dans la salive et les larmes) sur des Staphylocoques. Il a la mauvaise surprise de constater que ses boites à pétri sont contaminées par des moisissures d'un blanc verdâtre et cotonneuses, le Penicillium notatum, utilisé car étudié dans un laboratoire voisin. Ses cultures sont désormais inutilisables, mais avant de s’en débarrasser, Fleming va constater que les Staphylocoques ne se développent pas à proximité du champignon. Pour lui, il semble que le champignon synthétise une substance qui bloque le développement de la bactérie et l'appelle alors la « pénicilline ». En 1939, le chimiste Chain et le clinicien Florey s'associent pour former le groupe d'Oxford afin de reprendre les travaux du Dr Fleming. Ils arrivent à fabriquer la pénicilline à échelle. La fin de la Seconde Guerre mondiale vit l’apparition d’un autre antibiotique célèbre, la streptomycine. Produite par un micro-organisme vivant dans le sol, Streptomyces griseus, cette substance fut découverte par Waksman en 1943. Elle se révéla efficace contre les bactéries de certaines infections courantes, de la méningite et, surtout, de la tuberculose. À partir de là, les chercheurs du monde entier n’eurent de cesse de trouver de nouveaux antibiotiques et de créer des variétés de semi-synthèse à partir des souches existantes, dans le but d’une plus grande efficacité.