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PLAN
1 Différentiation numérique
Motivation
Position du problème
Dérivés d’ordre 1
Principe des méthodes numériques
2 Equations différentielles avec conditions aux limites
Problèmes aux limites lineáires
Existence et unicité
Problèmes particuliers
Motivation
Lors du titrage d’acide par une base, on mesure le pH en fonction du
volume V de base rajoutée. Les mesures sont résumées dans le tableau
ci-dessous :
Dérivés d’ordre 1
Commençons par faire l’approximation des dérivées d’ordre 1, ce qui
revient à évaluer la pente de la fonction f . Tout comme pour
l’interpolation, nous avons le choix entre plusieurs polynômes de degré plus
ou moins élevé. De ce choix dépendent l’ordre et la précision de
l’approximation. On supposera dans la suite que les points du support sont
également distancés, c’est-à-dire :
xi+1 − xi = h
Dérivés d’ordre 1
Sa dérivée première est :
Dérivés d’ordre 1
Deuxième cas : On fait l’approximation de la dérivée en x1 . L’égalité (2)
se met alors sous la forme :
f (x1 ) − f (x0 ) f (x1 ) − f (x1 − h)
f 0 (x1 ) ≈ P10 (x1 ) = =
h h
qui est la différence arrière d’ordre 1. Par le même raisonnement que dans
le premier cas, on montre alors qu’elle est aussi d’ordre 1.
On peut aussi convenir de toujours évaluer la dérivée en x, situation qui
est résumée dans le tableau suivant.
Dérivés d’ordre 1
Formules de différences finies d’ordre 1 pour f 0
f (x + h) − f (x)
Différence avant d’ordre 1 : f 0 (x) = + o(h)
h
f (x) − f (x − h)
Différence arrière d’ordre 1 : f 0 (x) = + o(h)
h
Dérivés d’ordre 1
Reprenons l’approximation de la dérivée de f , mais maintenant en utilisant
un polynôme de degré 2. Soient les points (x0 , f (x0 )), (x1 , f (x1 )) et
(x2 , f (x2 )). Le polynôme de degré 2 passant par ces trois points est :
et sa dérivée est :
En reprenant la même approche que celle utilisée pour obtenir les deux
approximations du premier ordre de f 0 , avec le polynôme de degré 2,
lorsque x prend successivement les valeurs x0 , x1 , et x2 , on peut montrer
aisément que l’on obtient les approximations d’ordre 2 de la dérivée
indiquées dans le tableau suivant.
Chapitre 8: Différentiation numérique 11 / 23
Différentiartion numérique
Dérivés d’ordre 1
Formules de différences finies d’ordre 2 pour f 0
Différence avant d’ordre 2 :
−f (x + 2h) + 4f (x + h) − 3f (x)
f 0 (x) = + o(h2 )
2h
Différence arrière centrés d’ordre 2 :
f (x + h) − f (x − h)
f 0 (x) = + o(h2 )
2h
Différence arrière d’ordre 2 :
3f (x) − 4f (x − h) + f (x − 2h)
f 0 (x) = + o(h2 )
2h
Avec les dérivées d’ordre supérieur, on procède de la même manière
qu’avec les dérivées d’ordre 1, c’est- à-dire que l’on dérive un polynôme
d’interpolation aussi souvent que nécessaire.
Dérivés d’ordre 2
Reprenons le polynôme de degré 2 déjà utilisé pour calculer la dérivée
première. Ce polynôme s’écrit :
Dérivés d’ordre 2
Deuxième cas : On fait l’approximation de la dérivée en x1 .
L’équation (4) peut alors s’écrire :
Dérivés d’ordre 2
Troisième cas : On fait l’approximation de la dérivée en x2 .
En reprenant un raisonnement similaire à celui des cas précédents, on peut
montrer que la relation (4) fournit alors une différence arrière,
approximation de la dérivée seconde d’ordre 1.
Dérivés d’ordre 2
Remarque
Il peut sembler surprenant de constater que la même équation aux
différences, obtenue à partir d’un polynôme de degré 2, soit d’ordre 1en
x = x0 et en x = x2 et soit d’ordre 2 en x = x1 .Cela s’explique par la
symétrie des différences centrées, qui permet de gagner un ordre de
précision.
Dérivés d’ordre 2
Formules de différences finies pour f 00
Différence avant d’ordre 2 :
f (x + 2h) − 2f (x + h) + f (x)
f 00 (x) = + o(h)
h2
Différence arrière d’ordre 2 :
f (x − 2h) − 2f (x − h) + f (x)
f 00 (x) = + o(h)
h2
Différence centrés d’ordre 2 :
f (x + h) − 2f (x) + f (x − h)
f 00 (x) = + O(h2 )
h2
Dérivés d’ordre 3
Formules de différences finies pour f 000
Instabilité numérique
Pour finir ce paragraphe sur la différentiation numérique, nous allons
examiner l’instabilité numérique qui en résulte. Toutes les formules de
différences finies dépendent d’un paramètre h qui est la distance entre les
points d’interpolation. On pourrait croire, de façon intuitive, que la
précision du résultat augmente à mesure que diminue la valeur de h. Dans
le cas de la différentiation numérique, il y a une limite aux valeurs de h qui
peuvent être utilisées. En effet, si l’on prend, par exemple, une différence
centrée pour estimer la dérivée première, c’est-à-dire :
f (x0 + h) − f (x0 − h)
f 0 (x0 ) ≈
2h
Instabilité numérique
on constate que, lorsque h tend vers 0, le numérateur contient la
soustraction de deux termes très proches l’un de l’autre. Cela résulte en
l’élimination par soustraction de plusieurs chiffres significatifs lorsque h est
trop petit. A quoi s’ajoute une division par un nombre très petit.
L’exemple suivant illustre le phénomène.
Exemple
On considère les différences centrées d’ordre 2 pour le calcul des dérivées
première et seconde de la fonction f (x) = e x en x = 0. Ces deux calculs,
qui doivent normalement aboutir à 1, permettent d’apprécier la précision
des résultats. Le tableau suivant rassemble les résultats en simple
précision, ce qui correspond à peu près à travailler avec une mantisse de 7
chiffres décimaux.