Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
et au nouveau-né
A
Avertissement.
Le présent syllabus constitue un résumé des différents sujets qui seront abordés
durant l’année, dans le cadre du cours d’hygiène et soins à la mère et au nouveau-
né.
Il ne doit en aucun cas être considéré comme suffisant en soi.
Des informations supplémentaires (détails, exemples, schémas, exercices …)
viendront s’y ajouter au fil des semaines.
Il ne saurait donc remplacer la présence et la participation active au cours, qui sont,
avec une étude régulière, la clé de voûte de toute réussite.
Ce syllabus se veut une aide pour l’étudiant qui se trouve ainsi dégagé de la
nécessité de prendre constamment des notes et peut se consacrer à la
compréhension de la matière enseignée.
Il a été conçu de manière assez aérée pour pouvoir être annoté au gré de chacun et
doit être utilisé comme un outil destiné à faciliter la compréhension et l’étude du
cours.
Bon travail !
Ces notes de cours sont mises à disposition des étudiants dans le cadre strict de leurs études
d'infirmier(e)s. Tout autre usage (reproduction, transfert à une tierce personne,...) ne peut avoir lieu
qu'avec l'autorisation écrite de l'auteur (droit à la propriété intellectuelle).
Le nouveau-né.......................................................................................................... 39
1 Introduction. ....................................................................................................... 40
2 L’examen et les soins du nouveau-né à la naissance. ...................................... 41
2.1 Les soins au nouveau-né ............................................................................ 41
2.1.1 Eviter que l’enfant se refroidisse ........................................................... 42
2.1.2 S’assurer de sa bonne vitalité ............................................................... 42
2.1.3 Dégager les voies respiratoires............................................................. 42
2.1.4 Prévenir certaines complications .......................................................... 42
2.2 L’examen du nouveau-né ............................................................................ 43
3 Les dépistages systématiques en maternité. ..................................................... 46
3.1 Le test de Guthrie. ....................................................................................... 46
3.2 Le T.S.H. ..................................................................................................... 46
3.3 La manœuvre d’Ortolani. ............................................................................. 47
3.4 Le BM-test. .................................................................................................. 47
3.5 Les tests d’audition. ..................................................................................... 47
3.6 Dosage de la bilirubine. ............................................................................... 47
4 L’ictère physiologique du nouveau-né (= jaunisse)............................................ 48
4.1 Définitions .................................................................................................... 48
4.2 Mécanisme .................................................................................................. 48
4.3 Facteurs favorisants. ................................................................................... 48
4.4 Complications .............................................................................................. 48
4.4.1 L’ictère nucléaire ................................................................................... 48
4.4.2 Autres complications ............................................................................. 49
4.5 Traitements ................................................................................................. 49
4.5.1 Photothérapie........................................................................................ 49
4.5.2 Exsanguino-transfusion ........................................................................ 50
4.6 Courbe de bilirubine .................................................................................... 50
4.7 L’iso-immunisation rhésus ........................................................................... 51
4.8 L’iso-immunisation ABO .............................................................................. 51
Le post-partum. ........................................................................................................ 52
1 La surveillance obstétricale. .............................................................................. 53
1.1 Le globe de sécurité .................................................................................... 53
1.2 L’involution utérine....................................................................................... 53
1.3 La douleur ................................................................................................... 53
1.4 Les lochies .................................................................................................. 53
1.5 Les petites complications du post-partum ................................................... 54
2 La surveillance générale.................................................................................... 55
La grossesse
Compétences à atteindre
1 Le diagnostic de grossesse.
1.1 Signes et symptômes de grossesse
Aménorrhée = absence de règles (chez une femme jeune, bien portante et réglée
auparavant)
2 Stades de la grossesse
On distingue 2 stades dans le développement du futur bébé.
3.10 Divers
• Bouffées de chaleur : dues aux modifications hormonales
• Fatigue inexpliquée : due aux modifications hormonales du début de la
grossesse ⇒ « coups de pompe » durant la journée...
• Perturbations du sommeil : insomnies souvent dues à l’angoisse de
l’accouchement, de la douleur. « Mon bébé est-il normal ? » « Mon
accouchement va-t-il bien se passer ? »
• Troubles de l’humeur : irritabilité, humeur labile (alternance de joie et de
larmes...)
4 La surveillance de la grossesse.
4.1 Fréquence des consultations
• 1 fois par mois jusqu’à 32 semaines
• 2 fois par mois de 32 à 36 semaines
• 1 fois par semaine de 36 semaines à l’accouchement
4.7 Amnioscopie.
Elle permet de visualiser la couleur du liquide amniotique à travers les membranes,
en introduisant un appareil à fibres optiques par voie vaginale et intra-cervicale.
• liquide amniotique clair (LAC) = normal
• liquide amniotique verdâtre (LAMA = présence de méconium depuis
plusieurs heures) = souffrance fœtale chronique
• liquide amniotique brun (LAMF = présence de méconium frais) = souffrance
fœtale aiguë
4.8 Amniocentèse.
Il s’agit de prélever du liquide amniotique en introduisant une aiguille à ponction dans
la cavité amniotique par voie trans-abdominale, sous anesthésie locale et sous
contrôle échographique.
Cet examen permet de réaliser un caryotype (= analyse des chromosomes) sur les
cellules fœtales qui desquament dans le liquide amniotique après les avoir mises en
culture ⇒ dépistage des anomalies chromosomiques (ex. : trisomie 21).
Il permet aussi de doser la bilirubine dans le liquide amniotique (dépistage d’une iso-
immunisation fœto-maternelle) et de dépister une infection amniotique (= amniotite).
Il y a un risque non négligeable d’infection due à la ponction elle-même (= chorio-
amniotite) et un risque hémorragique en cas de lésion du placenta.
Figure 4 : amniocentèse
4.9 Cordocentèse.
Il s’agit de ponctionner du sang directement dans le cordon ombilical. Le procédé est
le même que pour une amniocentèse et les risques (infection, hémorragie...)
dépendent de l’habileté de l’opérateur.
Les indications d’un tel acte hautement invasif sont :
• la nécessité d’obtenir un caryotype rapide (4 jours au lieu d’1 mois)
• la suspicion d’une anémie fœtale sévère (en cas d’iso-immunisation)
• transfusion sanguine in utero
Il n’est donc pas possible de donner des chiffres valables pour toute future mère.
Des chiffres moyens ont été établis dans différentes études. Ils sont à adapter à
chaque femme en fonction :
• de son mode de vie
• de sa courbe pondérale
• de son âge (ex. : un supplément calorique plus important doit être prévu
pour les adolescentes enceintes dont la croissance n’est pas terminée).
Rations journalières :
Dans nos pays où l’alimentation est riche et variée, on craint moins les insuffisances
caloriques et les carences que la surcharge pondérale.
Il est essentiel que la femme mange équilibré et varié plutôt que beaucoup.
On conseille de faire 3 repas et 1 collation (16 h.) par jour pour éviter toute
hypoglycémie qui serait préjudiciable au fœtus.
5.3.1 La rubéole
La rubéole se présente sous forme d’une éruption cutanée bénigne accompagnée
d’une légère fièvre. Contractée durant la grossesse, elle est pratiquement toujours
suivie d’une atteinte virale du fœtus qui peut décéder in utero, présenter un retard
mental ou des malformations oculaires, auditives et cardiaques.
La plupart des jeunes filles sont vaccinées à l’âge de 12 ans mais lorsqu’on a un
projet de grossesse, il est important de faire vérifier son taux d’anticorps et de faire,
si nécessaire, un rappel de vaccination avant le début de la grossesse.
Si une femme enceinte n’est pas immunisée, on contrôlera sa prise de sang 1 fois
par mois pour s’assurer qu’elle ne développe pas la rubéole et on lui conseillera
d’éviter tout contact avec les enfants en bas âge.
5.3.2 La toxoplasmose
La toxoplasmose est une maladie généralement bénigne (s’apparente à un état
grippal et peut même passer inaperçue). Mais si elle est contractée pendant la
grossesse, elle peut atteindre le fœtus et provoquer de graves malformations (lésions
nerveuses et oculaires, hydrocéphalies).
Le toxoplasme est un parasite qui se trouve dans l’intestin du chat ou dans la viande.
En début de grossesse, on réalise donc une prise de sang pour contrôler l’immunité
de toutes les futures mères. Si elle n’est pas immunisée contre la toxoplasmose, elle
doit prendre une série de précautions durant toute sa grossesse :
• Ne pas manger de viande peu cuite ou crue (ex. filet américain)
• Laver abondamment fruits et légumes et éviter de consommer des crudités
ou des fruits non pelés.
• Eviter le contact avec les chats et leur bac ou porter des gants
• Se laver régulièrement les mains
En cours de grossesse, on fera des prises de sang régulières 1 fois par mois pour
vérifier que la femme n’a pas contracté la toxoplasmose. Si c’est le cas, des
examens complémentaires pourront déterminer si le fœtus est atteint, quelle est la
gravité de l’atteinte et décider de la conduite à tenir (traitement rovamycine® ou
interruption de grossesse).
5.3.3 Le cytomégalovirus
Le cytomégalovirus est un virus qui provoque une maladie généralement bénigne
mais qui peut, si elle est contractée durant la grossesse, atteindre gravement le
fœtus (retard mental, atteinte auditive).
Elle se transmet essentiellement par les urines et la salive des jeunes enfants.
Une prise de sang en début de grossesse permet de savoir si la femme est
immunisée (dosage du taux d’anticorps).
Si ce n’est pas le cas, des précautions s’imposent :
Comment ?
6.4 Yoga.
Technique de relaxation et de méditation par le biais de postures et d’exercices.
Le yoga permet à la femme enceinte de mieux connaître son corps, de se relaxer, de
contrôler sa respiration.
Pour profiter pleinement des séances, il faut «s’investir » : ce n’est pas une simple
gymnastique mais une philosophie destinée à renouer le dialogue avec son corps, à
être à l’écoute de celui-ci.
6.5 Sophrologie
Il s’agit à la fois d’une technique de relaxation et d’autosuggestion.
La future mère apprend à se mettre dans un état proche du sommeil en se
concentrant sur la détente progressive de tous ses muscles. Elle peut ainsi influencer
sur le ressenti des contractions durant la dilatation.
6.6 Haptonomie
C’est une technique basée sur la science du toucher. Elle permet à la future mère
ainsi qu’au père d’entrer en contact, en relation, en communication avec leur bébé à
travers le corps maternel en caressant, en massant, en soutenant le ventre de la
maman. Et ce, dès le 4ème – 5ème mois.
Cela permet de créer un lien affectif père/mère/enfant.
Lors de l’accouchement, l’haptonomie permet de maîtriser sa douleur en l’acceptant
et en la contrôlant (suppression de la crispation musculaire) ; sécurise le bébé.
6.8 Acupuncture
Forme de médecine chinoise pratiquée à l’aide de fines aiguilles plantées en des
points anatomiques très précis. Elle peut traiter des petits problèmes de la grossesse
comme les nausées, la fatigue, les troubles du sommeil....Elle peut aussi être utilisée
comme forme d’analgésie durant l’accouchement.
Cette méthode est indolore et inoffensive pour le bébé.
L’accouchement.
Compétences à atteindre
Objectifs
1 L’entrée en travail
1.1 Signes d’entrée en travail.
• Contractions utérines : rythmées, régulières, rapprochées, douloureuses ou
non. Pour une primipare : on conseille de venir à la maternité après 2
heures de CU / 5min. Pour une multipare : après 1 heure.
• Rupture spontanée de la poche des eaux (2 femmes/10) qui peut être
brutale ou insidieuse (petites pertes de liquide régulières) ⇒ il faut venir à la
maternité même en cas de doute car le fœtus n’est plus protégé contre les
infections. Il est important qu’il naisse dans les 24 à 36 heures qui suivent la
RSPE.
• Perte de sang rouge, frais : elles peuvent être dues à des contractions non
ressenties mais qui font saigner le col car il commence à se dilater. Mais
elles peuvent aussi être le signe d’un placenta prævia qui saigne ou d’un
DPPNI = urgences obstétricales ⇒ venir le plus rapidement possible à la
maternité.
• Perte du bouchon muqueux : perte de quelques glaires sanguinolentes qui
peut précéder de quelques heures le début du travail. Il s’agit des glaires qui
fermaient le canal cervical.
2.1 La dilatation.
C’est la période qui s’étend depuis l’entrée en travail jusqu’à la dilatation complète du
col utérin (=10 cm), sous l’effet des contractions du muscle utérin.
Cette phase est la plus longue. Chez la primipare, on compte en moyenne 1 cm/h
⇒ 10 heures environ.
Si le travail est trop lent, on parle de dyscinésie et on peut être amené à prendre des
mesures pour accélérer la dilatation.
• RAPE (rupture artificielle de la poche des eaux) : augmente l’intensité des
contractions et favorise l’engagement de la tête fœtale.
• Bain de dilatation : l’eau chaude favorise la détente musculaire donc la
dilatation du col et diminue la douleur
Figure 8 : partogramme
2.2 L’expulsion.
Lorsque le col est dilaté à 10 cm, la phase de dilatation est terminée.
La phase d’expulsion commence.
C’est une phase beaucoup plus courte : de quelques minutes à 1 heure, mais très
exigeante physiquement pour la mère et le fœtus.
En fin de grossesse, celui-ci s’est positionné plus ou moins bas dans le bassin
maternel : il doit maintenant descendre à travers celui-ci et franchir l’obstacle
constitué par le pubis et les muscles du périnée.
Le bébé est dit « engagé » lorsque le plus grand diamètre de la tête fœtale (diamètre
bipariétal) a franchi le plan du détroit supérieur. Celui-ci est limité par le bord
supérieur de la symphyse pubienne en avant, la ligne innominée = crête oblique
située sur l’os iliaque latéralement et le promontoire du sacrum vers l’arrière. Il a une
forme ovale dans le sens transversal et est incliné vers l’avant car le promontoire est
plus haut que la symphyse.
Pourquoi ?
2.3 La délivrance.
La délivrance est la période qui s’étend de la fin de l’expulsion du fœtus à celle des
annexes (placenta et membranes).
Elle dure de quelques minutes à ½ heure.
Après l’expulsion, les contractions utérines ont cessé : c’est le repos physiologique.
Elles reprennent de façon atténuée pour faciliter la délivrance.
Le placenta se décolle de la paroi utérine laissant une plaie béante qui saigne.
Dès que le placenta et les membranes ont été expulsés, l’utérus se contracte sur lui-
même pour assurer l’hémostase (éviter l’hémorragie) de cette plaie placentaire.
Il forme une masse ronde, dure comme une pierre, grosse comme le poing,
parfaitement palpable au niveau de l’ombilic : c’est le globe de sécurité.
Après un accouchement, les pertes de sang normales sont comprises entre 200 et
500 cc
Au-delà de 500 cc, on parle de délivrance «hémorragique ».
Figure 12 : placenta
Cette technique est intéressante pour le bébé car les produits anesthésiques ne
passent pas dans la circulation sanguine maternelle et donc n’atteignent pas le
fœtus.
La péridurale est utilisée de façon préférentielle pour les césariennes programmées
ou non urgentes : en effet, la patiente peut assister à la naissance de son bébé, a
moins d’effets secondaires (nausées...), et le bébé ne reçoit aucun produit
anesthésique (pas de risque de dépression respiratoire à la naissance).
Après l’accouchement, la patiente doit rester allongée durant 6 heures pour éviter
l’apparition de maux de tête. Il est important de surveiller les mictions car les
patientes ainsi anesthésiées ne ressentent plus le besoin d’uriner (⇒ risque de globe
vésical).
5.4 La césarienne.
5.4.1 Généralités
Intervention chirurgicale consistant à inciser l’abdomen et l’utérus pour sortir le
fœtus.
5.4.2 Indications
Les indications d’une césarienne se retrouvent dans les principales complications de
la grossesse et du travail d’accouchement.
Certaines de ces indications sont absolues, d’autres sont relatives ; certaines
relèvent du bébé, d’autres de la maman :
• Absence d’engagement
• Dyscinésie rebelle
• Prématurité sévère
• Placenta prævia
• Hémorragie maternelle (par DPPNI ou placenta prævia)
• Pré-éclampsie ou éclampsie
• Pathologie maternelle préexistante (ex : pathologie cardiaque)
• Antécédent de chirurgie (col = conisation ; vaginale ; utérus cicatriciel)
• Lever précoce au J1
• Si patiente allaitante : mise au sein aussi précoce que possible ou tire-lait
selon l’état du bébé (si AG : tirer et jeter le lait pendant 24 heures)
• Surveillance post-op classique (paramètres, plaie, contrôle hémato, …)
• Surveillance des lochies, du globe de sécurité et de l’involution utérine … cf.
post-partum classique
Le nouveau-né.
Compétences à atteindre
Objectifs
1 Introduction.
Pendant la vie intra-utérine, le fœtus est entièrement dépendant de sa mère en ce
qui concerne tous ses besoins vitaux : oxygénation, alimentation, régulation
thermique.
C’est également sa mère qui le protège contre les agressions microbiennes.
Tout retard, absence ou imperfection dans la mise en route de ces processus peut
aboutir au décès du nouveau-né ou à la survenue de séquelles définitives au niveau
d’un organe particulièrement vulnérable = le cerveau.
Autonomie respiratoire.
Les premiers mouvements respiratoires apparaissent en général dans les secondes
qui suivent le clampage du cordon ombilical.
Lors du passage dans la filière génitale, le thorax du bébé a été comprimé au rythme
des contractions et les alvéoles pulmonaires se sont vidées du liquide amniotique
qu’elles contenaient.
La baisse d’apport d’oxygène et l’augmentation du taux d’acide carbonique dans le
sang réalisent une petite acidose sanguine qui va stimuler le centre respiratoire.
De plus, les stimuli physiques au niveau de la peau (sensation de froid, contact...)
vont également stimuler les mouvements respiratoires.
• Le rythme cardiaque
• La respiration
• La coloration
• Le tonus musculaire
• Les réflexes
0 1 2
Rythme cardiaque Absent < 100 > 100
Respiration Absente Irrégulière Régulière
Coloration Pâle Cyanosé Rose
Tonus musculaire Flasque En flexion Tonique
Réflexes aucun ébauche Présents
Un score d’Apgar à 8,9 ou 10 et qui s’améliore au cours du temps est signe d’une
bonne vitalité.
Un score d’Apgar < 7, surtout s’il ne s’améliore pas, nécessite le transfert immédiat
du nouveau-né vers un centre néonatal.
Prévention des conjonctivites congénitales : dues à des infections qui pourraient être
contractées par le nouveau-né durant son passage dans la filière génitale maternelle.
Par instillation dans les yeux d’1 goutte de nitrate d’Ag (désinfectant) ou d’une
pommade antibiotique à usage ophtalmique.
C’est également une obligation légale en Belgique.
Il vise à :
• Rechercher tous les symptômes ou signes anormaux
• Découvrir les éventuelles malformations
• Evaluer l’état neurologique du nouveau-né
La température du nouveau-né se prend en rectal. Elle se situe entre 36.5 et 37.5 °C.
A la naissance, le bébé se refroidit très vite car il vient d’un milieu à 37°c.
Il faut prendre toutes les mesures pour empêcher cette déperdition de température
(t° ambiante, lampe chauffante, habillage rapide, bonnet, bouillotte...)
Le périmètre crânien est la plus large circonférence du crâne. Elle se mesure avec
un mètre ruban placé juste au-dessus des sourcils et varie, chez le nouveau-né à
terme entre 32 et 36 cm.
On peut également observer sur la tête une bosse séro-sanguine : c’est une masse
molle, sous-cutanée qui se forme au niveau de la présentation de la tête (c’est-à-dire
la partie de la tête que le fœtus présente en avant lorsqu’il s’engage dans le bassin
maternel). Elle disparaît en 1 ou 2 jours.
Elle est d’autant plus marquée que le bébé est né avec une ventouse suédoise.
3.2 Le T.S.H.
Associé au test de Guthrie, ce test permet le diagnostic précoce de l’hypothyroïdie
congénitale.
Il s’agit d’une insuffisance totale ou partielle de fonctionnement de la glande thyroïde
pouvant provoquer différents troubles tels que le nanisme et le retard mental.
Le traitement consiste en un apport d’extrait thyroïdien.
3.4 Le BM-test.
C’est un test de dépistage précoce de la mucoviscidose basé sur la recherche
d’albumine dans le méconium.
La mucoviscidose est une maladie héréditaire dans laquelle le mucus sécrété est
anormalement épais. Elle atteint principalement les bronches (= troubles
respiratoires) et le pancréas (= insuffisance pancréatique avec diarrhées).
Le BM-test n’étant pas fiable à 100 % (faux positifs et faux négatifs), certains
hôpitaux y ont renoncé et effectuent un autre test (= test à la sueur) si l’enfant
présente des symptômes alarmants.
L’hyperbilirubinémie est l’accumulation dans le sang d’un pigment jaune qui provient
de la dégradation des globules rouges = la bilirubine.
4.2 Mécanisme
Tous les nouveau-nés présentent une hémolyse plus ou moins marquée durant les
premiers jours de vie (destruction des globules rouges surnuméraires d’origine
placentaire, reçus au moment de la naissance)
Cette hémolyse produit un déchet : la bilirubine qui est en principe transformée et
éliminée par le foie via les selles.
Presque tous les nouveau-nés présentent un ictère physiologique qui sera bénin
pour la plupart d’entre eux.
4.4 Complications
4.4.1 L’ictère nucléaire
Au-delà d’une certaine concentration sanguine, la bilirubine devient capable de
franchir la barrière cérébro-méningée (barrière protectrice du cerveau) et provoque
un kernicterus ou ictère nucléaire (intoxication des cellules cérébrales par la
bilirubine) pouvant laisser des séquelles irréversibles (retard mental profond...)
4.5 Traitements
4.5.1 Photothérapie
On place le bébé sous des lampes émettant une lumière bleue ou blanche. Sous
l’effet de la lumière, on stimule une autre voie de dégradation de la bilirubine. Celle-ci
est dégradée au niveau de la peau, transformée en urobilirubine et éliminée dans les
urines (qui prennent une coloration foncée).
4.5.2 Exsanguino-transfusion
Elle consiste à enlever le sang de l’enfant par petites quantités (5 à 10 ml à la fois)
pour le remplacer par du sang compatible jusqu’à changement complet. On «épure »
le sang de la bilirubine. C’est une technique assez dangereuse (risque d’infections,
de choc...) réservée aux cas graves.
Lors d’une grossesse suivante, si le bébé est encore Rh +, les anticorps anti-Rh + de
la mère vont passer la barrière placentaire et provoquer une destruction des
hématies fœtales, libérant de la bilirubine.
Cette destruction est plus ou moins grave selon le taux d’immunisation de la mère,
elle commence plus ou moins tôt dans la grossesse et peut même conduire à la mort
in utero du fœtus.
Groupe sanguin Groupe A (40%) Groupe B (10%) Groupe AB (5%) Groupe 0 (45%)
A la surface des Antigène type A Antigène type B Antigènes type Pas d’antigène
hématies A et type B
Dans le plasma Anticorps type B Anticorps type A Pas d’anticorps Anticorps type A
et type B
Groupe de la
mère A B AB O
(anticorps B) (anticorps A) (pas d’anticorps) (anticorps A et B)
Groupe du bébé
A OK Hémolyse OK Hémolyse
(antigène A) (même groupe) (mais groupe rare) (mère pas d’anticorps)
B Hémolyse OK OK Hémolyse
(antigène B) (mais groupe rare) (même groupe) (mère pas d’anticorps)
Impossible
AB Hémolyse Hémolyse OK génétiquement
(antigène A et B) (mais groupe rare) (mais groupe rare) (même groupe)
Impossible
O OK OK génétiquement OK
(pas d’antigène) (BB : pas d’antigène) (BB : pas d’antigène) (même groupe)
Le post-partum.
Compétences à atteindre
Objectifs
1 La surveillance obstétricale.
1.1 Le globe de sécurité
Après l’accouchement et la délivrance, l’utérus se contracte pour former le globe de
sécurité. Ce faisant, il comprime les vaisseaux sanguins laissés béants suite au
décollement du placenta et assure l’hémostase de la plaie placentaire.
A la palpation, l’utérus est dur comme une pierre et situé approximativement au
niveau de l’ombilic.
Lorsque l’utérus est mou au toucher, qu’il ne se contracte pas bien, on parle
d’hypotonie utérine (contracture insuffisante) ou d’atonie utérine (absence totale de
contracture). La plaie placentaire n’étant pas comprimée, la patiente continue à
saigner.
C’est une des urgences obstétricales majeures car la patiente va très rapidement
perdre beaucoup de sang. Il faudra donc tout mettre en œuvre très rapidement pour
que l’utérus se contracte (massage utérin, administration d’utéro-contractants tels
que le syntocinon® ou les prostaglandines, révision utérine...).
1.3 La douleur
Dans les jours qui suivent l’accouchement, des contractions utérines douloureuses
peuvent encore survenir de façon régulière (surtout chez les multipares ou lors des
mises au sein ...)
Ce sont les tranchées utérines. Elles permettent à l’utérus de reprendre sa place et
sa taille initiales.
Si elles sont trop inconfortables, on peut administrer du dafalgan® per os.
Les seins font aussi l’objet de soins et d’une surveillance particulière et ce, que la
maman allaite ou pas. Ceux-ci seront développés dans le chapitre sur l’allaitement
maternel.
2 La surveillance générale.
2.1 Les paramètres
Tension artérielle : les hypotensions sont fréquentes au premier lever. C’est pourquoi
celui-ci doit toujours être accompagné.
Pulsations
Température : 36 à 37°C, voire 37,5°C après l’accouchement.
Lors de la «montée de lait », la t° peut monter transitoirement jusqu’à 38°C sans que
cela soit inquiétant. Elle se normalise dans les 24 heures.
La respiration : une patiente qui se plaint de douleurs au niveau de la cage
thoracique, d’angoisse, qui transpire, est toujours suspecte d’une embolie
pulmonaire.
Toujours prévenir le médecin !
2.2 La mobilisation
Les femmes enceintes et accouchées présentent un risque accru de phlébites
superficielles ou profondes. Cela est lié notamment au climat hormonal de la
grossesse.
C’est pourquoi elles doivent être encouragées à se lever précocement et à marcher
régulièrement de façon à prévenir ce risque.
Le premier lever peut avoir lieu dans les heures qui suivent l’accouchement.
Après une péridurale, il faudra attendre 6 heures après la dernière injection avant de
lever la patiente, pour lui permettre de récupérer la sensibilité au niveau de ses
jambes.
Après une césarienne, le premier lever se fera le lendemain matin (J1) pour
s’installer au fauteuil.
Il est important d’observer les jambes régulièrement (lors des soins) pour détecter
tout signe annonciateur de phlébite (cordon rouge, tuméfié, chaud et douloureux au
toucher).
Les femmes qui ont des varices porteront des bas de contention dès avant
l’accouchement et pendant tout leur séjour en maternité.
2.5 L’hygiène
Les mères sont souvent autonomes. Idéalement, on leur conseille de préférer les
douches au bain pendant un mois pour éviter la macération et l’infection de la plaie
périnéale et favoriser sa cicatrisation.
Les patientes césarisées sont lavées au lit le premier jour postopératoire.
Ensuite, elles participent à leur toilette dans la mesure de leurs moyens et très vite,
elles sont à même de se laver seule au lavabo ou sous la douche (protéger le
pansement).
L’hygiène intime est assurée par les toilettes vulvaires réalisées 1 à plusieurs fois par
jour selon les maternités.
Il est conseillé aux mamans de changer régulièrement de bande hygiénique pour
éviter la macération au niveau de la plaie périnéale. Et également de se laver et de
s’essuyer en allant toujours du pubis vers le périnée et du périnée vers l’anus pour
éviter les infections ascendantes.
2.8 Le baby-blues
L’accouchement est la cause d’une série de bouleversements physiques et
psychologiques :
• Les modifications hormonales (expulsion du placenta, hormones de la
lactation)
• Les modifications physiques, de l’image corporelle,
• Le passage de l’état de femme enceinte « chouchoutée » à l’état de mère d’un
bébé qui devient le centre d’intérêt de toute la famille,
• Le bébé qui ne correspond pas toujours au bébé rêvé, imaginaire,
• Les nombreux apprentissages à faire,
• La fatigue, les nuits entrecoupées, les pleurs du bébé,
• L’angoisse de ne pas être une bonne mère
Tout cela peut conduire la maman à un état de dépression particulier, fréquent vers
le 2ème-3ème jour du post-partum = le baby-blues.
La jeune accouchée pleure sans toujours savoir pourquoi. Il faut l’entourer, la
rassurer, l’écouter, la réconforter.
En principe, cela passe avant le retour à domicile.
Si cet état persiste, il faut alerter le psychiatre ou le psychologue.
En effet, certains baby-blues peuvent dégénérer en une véritable psychose du post-
partum qui est une véritable pathologie psychiatrique, nécessitant un traitement et
une hospitalisation en unité psychiatrique, la mère pouvant avoir un comportement
dangereux pour elle-même et/ou son bébé.
L’allaitement maternel.
Compétences à atteindre
Objectifs
• La prolactine agit sur les cellules cubiques qui forment la paroi des acini :
celles-ci vont fabriquer du lait à partir des matières premières qui passent par
filtration des capillaires vers les acini.
• L’ocytocine agit sur les fibres myoépithéliales qui entourent les alvéoles. En se
contractant, ces fibres facilitent la filtration au travers des alvéoles et éjecte le
lait formé vers les canaux galactophores.
2 Physiologie de la lactation
2.1 Dynamique de la tétée
On observe 4 temps distincts lors de la tétée.
• Les préliminaires : le bébé s’éveille, s’agite, pleure. Sa mère, sensible à ces
signaux, le prend contre elle, le berce, lui parle. Le bébé l’entend, la sent,
cherche le sein … Tous ces gestes de tendresse, tous ces signaux sonores,
visuels, olfactifs, tactiles, constituent l’indispensable prélude à la mise au sein.
Ils « accordent » la mère et l’enfant l’un à l’autre.
• La mise au sein proprement dite : le mouvement de va-et-vient de la langue
du bébé sous l’aréole produit l’étirement du mamelon et constitue le signal
neurosensoriel qui va déclencher l’arc réflexe. De la qualité de ce signal va
dépendre la qualité de la réponse maternelle, c’est-à-dire la lactation. C’est
pourquoi il est très important de ne pas modifier la succion du bébé en lui
administrant des compléments au biberon.
• Le temps de latence : c’est le temps de réponse de l’hypothalamus au signal
envoyé par le bébé. Il est d’autant plus court que la mère est plus détendue,
bien installée, confiante en elle. Durant ce temps, le bébé reçoit le lait des
sinus lactifères, ce qui l’encourage à continuer à téter.
• Les flux d’éjection : l’action conjuguée de la prolactine et de l’ocytocine
provoque la production massive et l’éjection du lait sous forme de flux
puissants. Ceux-ci sont nettement perceptibles par la mère qui entend son
bébé déglutir avec bruit. Il y a 4 à 5 flux sur une tétée complète.
Avantages :
Inconvénients :
Avantages :
• Le lait maternel est plus digeste (il contient des enzymes qui aident à sa
digestion). Il est de meilleure qualité que le lait artificiel. Il est toujours adapté
aux besoins du nouveau-né car sa composition se modifie avec la croissance
de l’enfant.
• Le lait maternel confère une meilleure immunité au nouveau-né puisque les
anticorps maternels passent dans le lait maternel.
• Les bébés nourris au sein ont un meilleur équilibre pondéral : pas de problème
d’obésité.
• Le lait maternel est hypoallergénique : il n’y a pas d’allergie au lait maternel.
• L’allaitement maternel favorise les contacts entre la mère et son bébé,
favorise la création de liens affectifs.
Inconvénients :
2.3.2 Contre-indications
• Mère HIV + ou Hbe +
• Traitement médicamenteux incompatible avec l’allaitement maternel (anti-
épileptique, méthadone, antidépresseurs …)
• Antécédent de chirurgie mammaire touchant aux canaux galactophores et à
l’aréole
• Galactosémie congénitale (aucune forme de lait n’est autorisée)
• Fente labiale et palatine mais le lait maternel peut être donné à la sonde ou
avec un biberon spécial selon le cas
La mère doit être installée confortablement : son dos, ses bras, ses jambes doivent
être soutenus par un dossier, des coussins …
Varier les positions permet une meilleure stimulation des mamelons et la prévention
des lésions de peau comme les crevasses.
En conclusion : allaiter est un choix personnel et libre, et non le fruit d’une mode,
d’une obligation culturelle ou familiale. Quelque soit le choix de la mère, il convient
de le respecter !
4 Le sevrage
Dans les pays occidentaux, la plupart des sevrages sont des sevrages « par
méconnaissance ».
Le sevrage devrait être une initiative commune, de la mère et du bébé, lorsque tous
les deux y sont prêts.
Jusqu’à l’âge de 6 mois, le lait maternel peut parfaitement satisfaire tous les besoins
nutritionnels de l’enfant.
Ensuite, il faut diversifier les repas, introduite progressivement les légumes, les fruits,
les protéines. Mais le bébé peut parfaitement continuer à prendre le sein jusqu’à 1
an, voire 2 ans.
Annexe 1 : Lexique
Aménorrhée = absence de règles
Amniotite ou chorio-amniotite = infection du liquide amniotique et/ou des membranes
Test d’Apgar = test mesurant la bonne vitalité du nouveau-né
Atonie utérine = absence totale de contracture de l’utérus en post-partum
Gestation = grossesse
Globe de sécurité = contraction massive de l’utérus après la délivrance pour assurer
l’hémostase de la plaie placentaire.
Gravide = en gestation – enceinte
Lanugo = fin duvet qui recouvre le corps du nouveau-né à partir du 4ème mois de
gestation.
Lochies = écoulements vaginaux qui surviennent dans les jours qui suivent
l’accouchement
Spina bifida. C’est un défaut de fermeture du rachis sur une distance variable (1 ou
plusieurs arcs vertébraux).
Bibliographie
Gynécologie Obstétrique
Par B. Courbiere – X. Carcopino
Editions Vernazobres-Greco
Paris - 2006 – 2007
Manuel d’obstétrique
Par Kenneth Niswander
Ed. Medsi – Collection Spirales
Paris – 1982
Pédiatrie
Par A. Bourrillon
Editions Masson (3ème édition)
Paris – 2000
La Puériculture
Par Madeleine Hennaux et Jacqueline Gassier
Editions Jacques Lanore (4ème édition)
Paris – 1993
Puériculture pratique
Par Claire Jardy-Masson
Editions Masson (2ème édition)
Paris 1999