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FEMME DE NUIT
 

SANDRA B. – CHRONIQUE D’UNE RENCONTRE DANGEREUSE


 
Tome 2


 
 

 
FEMME DE NUIT
 

SANDRA B. – CHRONIQUE D’UNE RENCONTRE DANGEREUSE


© Sandra B. , 2018
Tous droits réservés


 
ISBN numérique : 98523680168
Composition numérique réalisée par CRD
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FEMME DE NUIT
 


 
 

Le matin Manu avait une mission prévue pour la mi-journée donc il m’a demandé
de l’accompagner à l’hôpital et contre toute attente il m’a présenté à tout le monde.
Les infirmières mes guettaient curieuses et jalouses, ses confrères appréciaient et
je le sentais tout heureux, même son chef je l’ai rencontré ce jour-là. A midi il a
pris la route.

A son départ je suis retournée m’allonger à la maison et j’ai pensé à notre réveil
ce jour.

Il avait très peur de ma réaction au lever le matin et n’a même pas osé me toucher
mais j’ai essayé tant bien que mal de le rassurer et de lui dire que je le comprenais

‐ Ecoute tu as une semaine pour réfléchir, est ce que tu peux faire ta vie avec
quelqu’un comme moi, est ce que les erreurs du passé qu’on regrette
doivent influer sur le présent de quelqu’un qui a changé.. Dieu m’a lavé et
m’a déclaré pur, et je crois que je le suis malgré mes erreurs, malgré mes
fautes, toi aussi tu peux me regarder comme çà ou autrement, à toi de voir

Voilà sur quelles paroles on a décidé de se baser ce jour-là.

Je n’ai pas pu sortir du lit, mon cerveau tournait sans trouver la solution, j’étais
perdue.

Manu allait mourir, ça je le savais, mais de quel type de mort allait-il mourir,
comment allait-il me regarder quand il allait réaliser que c’est moi qui l’avait
ramené dans ce monde qu’il détestait.

Et si je ne le faisais pas, on allait envoyer des agents le tuer, c’était toujours


comme ça et que serai ma vie sans lui ?

 
Pour la première fois de ma vie j’ai parlé à plus fort que nous, je savais qu’il était
partout, veillant sur les siens, et Manu était surement un des siens

‐ Toi, la lumière, je ne suis pas digne de te parler mais je viens te parler d’un
de tes enfants. Sa vie est en danger et dans notre royaume son sort a été
scellé. Mais plusieurs fois je t’ai vu nous combattre et gagner. Je t’ai vu
quand on voulait séparer des familles répondre à leur prière et détruire nos
semences en eux. J’ai vu des gens qu’on avait déjà déclarés mort, des gens
en qui on avait semé des maladies incurables, tu les as guéris nous mettant
à l’échec. Je t’ai vu les enseigner comment déjouer tous nos plans, nos ruses
et nous combattre par le feu de ton esprit, je t’ai vu anticiper même et mettre
des barrières de protection sur qui tu faisais grâce, qui te connait mieux que
nous qui servons le diable ? à la mention de ton nom tout le monde tombe
dans notre royaume, quand tu envoies ton feu c’est la débandade totale, on
se rassemble 1000 contre 1 de tes anges et nous en sortons perdant. Je t’ai
vu venir jusque dans notre monde chercher celui que tu as choisi, celle que
tu as décidé par ton bon cœur de délivrer. C’est celui-ci que tu ne vas pas
délivrer ??? Je ne peux pas désobéir parce que de toute façon ça ne dépend
pas de moi, mais il me semble que ça dépend de toi. Si ma grand-mère a pu
m’abandonner hier quand j’étais dans la détresse, si mon père a pu
m’abandonner au Gabon quand ça n’allait pas, je sais que toi tu n’as jamais
abandonné ceux qui te prie. Tu nous as mis, tout un royaume au travail à
cause de la prière d’une petite fille, tu m’as fait échoué des missions, moi
la Grande Maïra revêtue de puissance, face aux petits enfants, je sais que tu
peux, alors montre-moi ta force.

Je lui ai parlé comme ça l’amertume au cœur, je ne pouvais rien faire, rien changé.

La seule chose c’est qu’il fallait qu’on ne lui dise pas dans le royaume que c’est
moi qui l’avait tué, je ne voulais pas qu’il me déteste à vie, qu’il me prenne pour
une menteuse, qu’il ne supporte point ma présence.


 
Pendant que je tournais sur le lit mon téléphone a sonné

‐ Allo Maïra
‐ Oui Joëlle ?
‐ Grand-mère t’appelle vient prendre la dague
‐ Ekié elle a pris ça ou ?
‐ Elle est allée combattre
‐ Comment elle va
‐ C’est une guerrière !! très très bien

Je suis allée la trouver à la maison, mais avant je suis passée chez moi.

J’ai rangé mes choses, la mort dans l’âme, j’étais moi-même prête à me donner la
mort, la vie n’avait aucun sens si je devais tuer celui que j’aimais.

Ça m’a pris 2 bonnes heures puis Manu m’a fait un message

‐ Mon amour je suis bien arrivé. Si nous réussissons à traverser cette passe,
je te promets de t’être fidèle, c’est la plus grande promesse que je puisse te
faire, je vais oublier la haine pour les femmes et n’être que l’homme d’une
seule femme. Toi

J’ai collé le téléphone sur mon cœur, je devais aller récupérer l’arme qui allait
l’achever.

En sortant pour prendre le taxi, je me suis arrêtée devant une église ou les gens
chantaient, le culte n’avait pas commencé.

J’ai été tentée d’y entrer mais je ne pouvais pas, j’étais sortie bien chargée
spirituellement.

Je suis passée en soupirant et je suis allée à la maison voir Grand-mère.

Elle avait repris sa forme contrairement à moi qui était toujours touché.


 
‐ Maïra la voilà, juste à minuit pile, plante la dans son cœur et vous serez liés
à vie.

Le roi n’a plus beaucoup de temps

‐ Dis-moi grand-mère, pourquoi il choisit seulement celui-là alors qu’il a un


autre fils qui est plus efficace
‐ Parce que la succession n’est pas désignée par le roi lui-même mais par le
maître supérieur, Satan lui-même.

J’ai pris la dague et j’ai caché.

C’est pendant qu’on causait que le téléphone de ma grand-mère a sonné. Dès


qu’elle a fini elle m’a dit

‐ Ton père vient d’entrer à Yaoundé, il arrive

Il arrivait ou ? Qui voulait le voir ?

‐ Grand-mère je pars, je ne veux pas le voir

Je suis sortie et pendant que je sortais j’ai vu quelques personnes des environs
arrivés avec des gourdins des machettes, des couteaux.

‐ Joëlle dit à la grand-mère qu’il y’a des gens qui viennent faire des
problèmes
‐ Ferme le portail à clé vite vite

Je suis rentrée à l’intérieur et j’ai fermé

‐ Sorcière, ou est l’enfant là ? on sait que c’est toi, l’enfant ne peut pas
disparaitre

La famille cherchait le petit garçon, certainement celui dont le sang stagnait dans
le ventre des femmes-ci.


 
J’ai attendu fatigué jusqu’à ce que ma grand-mère appelle la police et pleure son
innocence devant eux.

Ils ont dispersé la foule et moi je suis rentrée à la maison.

Il fallait que je m’apprête, que je me prépare.

J’ai écrit une lettre mais je l’ai déchiré, une deuxième… rien, finalement j’ai tout
emballé et j’ai caché ça dans un coin. Je lui demandais pardon, je lui expliquais à
quel point j’avais mal.

Finalement j’ai renoncé et j’ai attendu l’heure.

Si le monsieur de la lumière la était vraiment Dieu il n’avait qu’à faire ses preuves,
mais moi j’étais Maïra, celle qui avait pour obligation d’aller jusqu’au bout de ses
engagements

Ma grand-mère m’avait dit

‐ Si tu tiens cette dague en main nu, plonge dans le sang rapidement sinon tu
quitteras le monde spirituel pour le monde réel ou tu es et on risque de te
voir

J’avais toutes les informations et quand 23 h a sonné je suis sortie ma Dague en


main.

J’ai ressassé les consignes de ma grand-mère et j’y suis allé.

Manu n’avait pas pu m’appeler depuis son arrivée alors sans stress j’ai deviné
qu’il n’était pas rentré direct.

Je l’ai trouvé dans un restaurant avec ses chefs, collègues, bref c’était un groupe
de personnes. Je reconnaissais plusieurs de ses collègues que j’avais vus la veille
mais j’étais en esprit et aucun ne pouvait me voir.

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Ils allaient juste voir Manu arrêter son cœur après le coup reçu et il allait tomber
sur la table.

J’aurais tout de même préféré qu’il soit à la maison entrain de dormir.

Quand minuit était sur le point sonner, je me suis rapprochée de lui et j’ai enlevé
le tissu qui couvrait ma Dague.

Je l’ai levé devant lui

‐ Manu, mon bébé pardonne moi

Bizarrement c’est comme s’il m’avait entendu car il a levé la tête pour chercher
quelque chose

‐ Frappe Maïra, Frappe voilà les 12 coups de minuit tues-le.

J’ai pris mon souffle, j’ai respiré fort, j’ai encore plus soulevé la dague, mais au
moment de frapper son cœur, j’ai ouvert les yeux et j’ai vu comme s’il me
regardait et me voyait. Nos yeux sont restés rivés les uns sur les autres….

Et puis j’ai paniqué, j’ai lâché ma dague par mégarde et j’ai constaté que minuit
était déjà passé.

J’ai entendu le bruit de cette dague tombée et c’était physiquement. Tout le monde
s’est tourné et moi qui pensait être invisible tous m’ont regardé horrifié.

J’ai baissé les yeux, j’étais pleine de sang, jusqu’aux mains.

‐ Maïra !!!

Pendant qu’il m’appelait, j’ai vu Joëlle lever un autre couteau très long et le
plonger dans le cœur de Manu.

Il a crié de toutes ses forces et le sang a giclé pendant que je criais de frayeur.

Tout le monde avait vu !!!

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Manu s’est effondré les yeux hors orbite.

Joëlle venait de le poignarder et je me retrouvais avec le couteau qu’elle avait


employé en main.

 
 
 
 
 
 
 
 
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Je ne saurais dire si je me suis évanouie où qu’est ce qui s’est passé mais quand
je me suis réveillée je faisais la une des journaux : Une femme devient folle et tue
son fiancé en pleine session de travail, les sorcières dévoilées au grand-jour,
bref !!! J’étais hospitalisée, couchée sur un lit militaire et ma main était menottée
contre la grille du lit. Je pouvais voir le titre du journal que lisait un militaire qui
était assis là sur une chaise à côté de moi.

Une perfusion était entrain de couler dans mon bras sans que je ne parvienne
vraiment à me rappeler dans tous les détails de comment j’étais arrivé là. Et puis
ça faisait même combien de temps ??

‐ S’il vous plait ??

Le monsieur ne m’écoutait pas

‐ S’il vous plait monsieur

Le journal a bougé et c’est plutôt une femme qui a apparu derrière

‐ Enfin !!!! j’en avais déjà marre de garder un prisonnier comme si je gardais
ma grand-mère malade, ta famille est où ???
‐ Je … je n sais pas, je ne sais pas ce qui s’est passé
‐ Tu ne sais pas ce qui s’est passé hein ??? comme vous les jeunes filles vous
marchez comme des mbororos partout la dehors la, tu es encore allé coupler
avec le mboma de qui jusqu’à ta tête a lâché tu commences à tuer les
gens ??? ou tu es même un vampire ooohhh
‐ Oh Manu !!! Mon Dieu

Elle venait de me rafraichir la mémoire en quelques secondes

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‐ Manu hein ?? Nunu !!!! l’enfant d’autrui… quelqu’un accouche son enfant
et parce celui-là a eu le malheur de rencontrer une petite laide fille même,
non ooohhh, il finit par mourir, c’est ta chance mama, ta vrai chance

La femme-là n’économisait pas les injures à mon égard mais je digérais seulement
parce que trop occupée à recoller les morceaux de souvenirs qui étaient dans ma
tête.

J’avais tué celui que j’aimais sous les yeux de tous ses collègues, et de tout le
monde entier. J’étais apparemment en garde à vue le genre que dès que tout allait
aller bien j’allais seulement aller à Kodengui une fois. En même temps je me
rappelais que ce n’est même pas moi qui avais tué « l’enfant d’autrui » comme
elle disait mais ma cousine Joelle, pourquoi je devais payer ?

‐ Qu’est ce qui va m’arriver ??


‐ Hahahahaha tu demandes ?? on va te servir un bon plat de spaghetti avant
que tu rentres chez toi tu as compris non ??? Sapack, tu tues quelqu’un et
tu demandes ce qui va t’arriver ??

Elle a continué son bavardage et je suis restée silencieuse.

Je ne savais même pas quoi dire et il faut dire que l’heure n’était pas à la
communication.

J’ai essayé de regarder en moi pour voir si j’avais encore des pouvoirs, des
aptitudes, quelque chose mais rien, j’étais vide comme tout le monde, rien à faire,
on m’avait dépossédé de tous mes pouvoirs de sorcellerie.

Je me suis laissée consulter par le médecin, les journalistes se bousculaient à


l’hôpital quand ils ont appris mon réveil, mais je ne pouvais pas parler. D’abord
même, j’allais dire quoi ?

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J’ai pu lire certains journaux qui me traitaient carrément de sorcière. Les titres
étaient :

‐ SORCELLERIE EN PLEIN JOUR


‐ UNE SORCIERE EN PLEIN JOUR EXPOSEE
‐ ELLE REMPLIT LES CONDITIONS

Bref hein…

J’étais inconsolable pendant toute la durée de mon hospitalisation, Manu était ou ?


S’il était passé dans l’autre monde comme me l’avait dit Grand-ma, moi je ne
pouvais plus y aller, j’avais comme perdu mes pouvoirs, sinon je l’y aurais
retrouvé la même nuit pour lui expliquer.

Les infirmières se moquaient de mes larmes et me traitaient de tous les noms, ni


Joëlle, ni Grand-Ma ni personne d’ailleurs de la famille n’a posé les pieds à
l’hôpital.

Je ne savais même pas comment faire pour payer l’argent de mon hospitalisation,
finalement on m’a donné le téléphone pour appeler.

‐ Dis à ta famille de venir payer les ordonnances ici pour que tu sortes avant
d’être envoéer à Kodengui hein ?? appelle vite

J’ai appelé le numéro de Joëlle, dès qu’elle a entendu ma voix, la bonne dame a
raccroché immédiatement

J’ai appelé Grand-mère

‐ Allo grand-mère c’est Maïra, viens m’aider


‐ T’aider alors que tu m’as trahi
‐ Je t’ai trahi comment Ma ???
‐ Je t’avais dit ce qu’il fallait faire et tu as échoué, pourtant tu serais loin
aujourd’hui, maintenant tu as rendu nos œuvres publics et le seigneur est
très en colère

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‐ Mais mama je ne pouvais pas, je ne t’avais pas dit mais je l’aimais et ….
‐ Je n’ai plus rien à écouter de toi, tu auras de notre visite d’ici peu

Elle a raccroché sec pendant que j’essayais encore de lui parler

Je suis restée 2 semaines à l’hôpital cherchant à avoir des nouvelles mais rien. Je
souffrais, j’avais mal partout, je perdais régulièrement connaissance et quand je
me levais je devais encore faire des efforts pour retrouver mes souvenirs et après
je partais encore, parfois je revoyais les larmes de mes victimes, la souffrance que
j’avais causé et je criais dans mon sommeil.

Finalement un jour j’ai eu une visite très très surprenante. Je savais qu’il était
arrivé au Cameroun parce que grand-mère me l’avait dit une fois mais je n’avais
plu eu aucune nouvelle et j’ignorais qu’il y avait passé tout ce temps.

‐ Maïra !!!! Maïra !!!

J’entendais la voix mais dans un sommeil lointain

‐ Papa ???
‐ Aka réveille-toi dis-donc, depuis qu’on t’appelle ??? on va le faire partir
hein

J’ai senti une tape énergique sur mon pied et j’ai sursauté le cœur battant, papa
était le devant moi et c’est la femme policière qui me grondait.

Mon papa !!!

J’ai éclaté en sanglot dans ses bras…

‐ Papa !!! mon papa !!!

Il m’a pris et lui aussi pleurait à chaudes larmes

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‐ Tu m’as abandonné, tu m’as laissé toute seule, papa, j’ai fait beaucoup de
mal
‐ Je sais mon bébé, je sais ma fille, je suis la maintenant
‐ Papa j’ai tellement de chose à te raconter, je ne suis plus celle que tu
connaissais
‐ Moi de même ma fille, j’ai commis un acte horrible mais Dieu m’a
pardonné et m’a sauvé
‐ Papa je vais aller en prison, comme toi
‐ Je sais ma chérie, mais tu en sortiras, tu en sortiras, je te promets, je ferais
de mon mieux, je ferais tout.

Pendant qu’il parlait, j’ai eu le vertige et je me suis de nouveau évanoui et quand


je me suis réveillée on m’a annoncé que papa avait payé mes factures mais la
mauvaise nouvelle était que j’allais être directement déféré en prison. Je
demandais la date d’enterrement de Manu pour voir on pouvait me permettre d’y
assister mais la façon que la femme la m’a répondu j’ai compris que je ne devais
même pas y songer.

‐ Vois l’autre !!! tu as tué jusqu’à tu veux enterrer non ? vraiment !!!

Je m’étais seulement tue.

Quelques temps après, j’ai été insérée en prison et c’est là qu’ont commencé mes
cauchemars. Je n’étais plus sous sédatif et du coup il n y’avait plu moyen de
dormir brutalement, et profondément.

Les conditions étaient premièrement très difficile parce que papa n’avait pas les
moyens de me mettre dans une aile plus confortable.

Donc nous étions à l’étroit, presque 6 dans un espace de 3 mètres carré, avec
quelques petits vêtements et le petit nécessaire : seau pour la toilettes, plats et
fourchettes.

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Je ne saurais raconter les horreurs que j’ai vu et vécu dans cet endroit et ce pendant
très longtemps car après mon jugement, j’ai écopé de 15 an de prison, malgré que
mon avocat ai plaidé la démence.

C’est vrai que même pendant le procès j’ai plusieurs fois perdue connaissance
donc il était facile de me faire passer pour malade, mais ça n’a rien changé, si oui
un peu atténué le verdict, il a été décidé que je devais suivre un traitement
psychiatrique que je n’ai même jamais suivi. Le plus dur était de revoir les gens
que j’avais tué, détruit me parler, me menacer et pleurer dans les rêves. Ça me
rendait folle.

Papa n’est plus passé pendant les premières années, je n’avais jamais aucune
nouvelle de ma famille, jamais de visite rien rien.

Je chérissais les quelques bons souvenirs que j’avais de Manu l’imaginant dans
ce monde qu’il avait détesté, et combattu, le pauvre. Je l’y avais condamné…

Pendant mes premières années toutes les nuits je me retrouvais dans de combats
terrible, je ne voyais pas sa face mais je pouvais savoir qui m’attaquait, parfois
ma grand-mère venait même physiquement, parfois, c’était un mari spirituel qui
venait abuser de moi, je le repoussais mais mon avis n’était pas plus considéré
dans le royaume des ténèbres. J’espérais tellement que ce soit Manu, j’aurais
voulu m’excuser, lui dire qui j’étais, lui dire que je n’avais pas fait exprès.

Je pleurais après le passage de ces esprits qui m’attaquaient, certains je réussissais


à les repousser, mais la plupart venait accomplir leur but, le pire étant que dans
mon corps charnel je n’avais aucune résistance.

J’avais complètement oublié, ou alors mieux mis de côté l’option de la Lumière


car si je marchais avec la lumière il me fallait mettre une croix sur Manu et je ne
le voulais pas. Je continuais à espérer que lui il était dans le monde des ténèbres
et notre amour était encore possible, il me fallait juste moi-même y aller. Il me

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fallait seulement trouver le moyen de contacter grand-mère spirituellement et
essayer de renouer avec mon ancienne vie et mes voyages.

J’ai plusieurs fois utilisé la formule pour l’invoquer mais elle n’est pas venu, rien
ne se passait.

Voilà donc comment j’ai passé mes premiers mois en prison, mon ventre gonflait
de jours en jours et les filles me disaient que c’est à cause de la mauvaise
alimentation qu’on nous donnait en prison, surtout que je faisais diarrhée sur
diarrhée. Dieu merci quand j’ai pris les remèdes des vers ça s’est arrêté mai mon
ventre n’est pas reparti

J’avais maigri, noirci et je dépérissais à vue d’œil

Papa est revenu le jour de Noël, c’était un jour de visite. Grande a été ma surprise
dans la cour de la prison de voir quelqu’un qui dépassait presque tout le monde
d’une tête, mon père était vraiment grand. Il avait en main un plastique

‐ Papa !!!!
‐ Oui ma chérie

Il m’a serré contre lui pendant longtemps

‐ Ekié ton ventre, c’est comment ? tu as le kwashiorkor ??


‐ Je ne sais pas papa, j’étais malade, mais papa tu étais ou ?
‐ Les sorciers ont failli me tuer je dois rapidement rentrer au Gabon pour
prier avec mon pasteur
‐ Comment ça ??

Il a tourné la tête et j’ai vu qu’il avait une grosse bande sur la tête

‐ Tu as eu quoi ??
‐ Un jour je marchais et j’ai reçu un énorme coup sur la tête et quand je me
suis retourné personne n’était là, cette nuit-là ma tête s’est fendue et une

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grosse blessure est sortie. Dans mon sommeil, j’ai failli mourir. Depuis
parfois je perds la tête
‐ Quoi ??? Mon Dieu
‐ Oui oui la sorcellerie Maïra, la sorcellerie
‐ Courage papa, prie ça va aller, s’il te plait
‐ C’est ce que je vais ma fille, et je sais que ça va aller, mais je me fais
tellement de souci pour toi
‐ Papa ça va aller, je ne sais pas ce qui m’est arrivé pour que je pose l’acte
que j’ai posé
‐ Je te comprends car moi-même ça m’est arrivé, je n’étais pas en moi-même
et tu as reproduis la même chose, ce n’est pas normal pour nous, il faut que
toi aussi tu te mettes à la prière Maïra
‐ J’ai compris papa
‐ Je vais aller au Gabon et à mon retour je viendrais te voir et on va en reparler
ok ma chérie
‐ Oui papa

Je l’ai regardé se lever de là ou on était assis pour parler, avec une grosse tristesse
dans le cœur…

Effectivement papa semblait toucher, il n’était plus le même, il semblait proche


de la folie, bref perdu un genre la, même son habillement n’était pas net net.

Avant qu’il ne parte j’ai posé ma main sur la sienne

‐ Papa ?
‐ Oui ?
‐ Qui t’a fait sortir de prison après….
‐ S’il te plait ne me rappelle pas ça, je vois la même chose dans mes rêves
toutes les nuits, les morceaux de corps, et c’est comme s’il se lève pour

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revenir se venger de moi, parfois je crie, je fuis et je me lève tout tremblant,
c’est la prière qui m’aide

J’avais pitié de mon père, il m’a dit que c’est sa femme influente la qui avait
réussi à le sortir de prison et ils avaient déjà deux enfants. Elle était la nièce du
président Gabonais et qu’ils se préparaient revenir s’installer au Cameroun
pour éviter la honte et le regard des gens.

J’en ai profité pour lui poser une question donc j’avais déjà la réponse mais ça
m’avait tellement traumatisé que j’ai demandé

‐ Papa je sais que ça te met mal à l’aise, mais je t’en prie répond moi : tu
avais entendu une voix ? quelque chose te poussait comment ça s’est passé
pour que tu le tues
‐ Maïra si je te dis que je me rappelle de ce qui s’est passé un peu avant et
pendant je mens, quand je suis revenu à moi, son corps était éparpillé devant
moi plein de sang, je n’étais pas moi, je ne comprenais pas, et sa famille a
failli me tuer quand ils sont arrivés, ce sont les policiers qui m’ont sauvé.

Je savais que Grand-mère avait fait ça, juste parce qu’elle ne voulait pas que
quelqu’un puisse me toucher et toucher à ma destinée, apparemment je devais
uniquement appartenir à l’élu et voilà pourquoi ça ne posait aucun problème que
je sois avec Manu…

Mais lui avait refusé leur sorcellerie… le forçait-il à être sorcier de l’autre côté ??

Papa est parti ce jour-là, en me proposant de me confier à Dieu et de le prier de


me sortir de prison. Il ne savait pas qui j’étais, ni ce que j’avais sur les mains donc
difficile pour moi de me lever un matin et dire Dieu Dieu comme lui… les
sorcières ne priaient pas Dieu.

Quelques semaines après le passage de papa, j’ai fait un rêve…

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Cette nuit-là je ne me sentais pas, on dormait sur des pagnes au sol, il faisait
terriblement chaud.

Dans ma cellule j’étais en bon termes avec presque toutes les filles, mais une seule
connaissait certains détails de ma vie, Chimène.

Elle m’a senti bizarre le soir la

‐ Maïra depuis que tu t’es couchée tu tournes sur la natte il y’a quoi ?
‐ J’ai chaud Chimène
‐ Oui mais on a chaud comme ça tout le temps c’est notre quotidien, mais
reste couverte tu connais les moustiques humains de l’endroit ci, tu vas
tomber malade
‐ Ça ne va pas

Je voulais même vomir, mais ça partait ça revenait.

Finalement à un moment je me suis endormie.

Dans mon sommeil j’ai fait un de ces cauchemars que j’avais l’habitude d’avoir,
mais sauf que là je n’étais pas seule, on ne me poursuivait pas seule, on poursuivait
une petite fille, et moi j’essayais d’empêcher les gens de la poursuivre, et elle a
disparu de mon champ de vision, je suis allée chez ma grand-mère, elle séchait
son maïs comme d’habitude

‐ Grand-mère !!!

Elle ne me répondait pas

‐ Grand-mère délivre là s’il te plait


‐ Maïra si on ne la prend pas tôt elle sera comme toi, on pensait que tu étais
prête mais non !!!
‐ Grand-mère je t’en supplie, elle est trop petite, elle va faire comment ?
‐ Petite ??? on n’est pas petite dans notre royaume !! retourne dans ta misère,
tu as ce que tu mérites…

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Elle a tendu la main vers moi et ça m’a projeté, j’ai vu le sang en volant, le sang
sortait de moi, mes pieds étaient ensanglantés, j’avais mal au ventre.

J’ai crié fort

‐ Maïra réveille-toi, il y’a plein de sang dans la cellule partout réveille toi

Je me suis réveillée et la douleur était en outrance.

Je criais et plus je criais plus ça faisait mal.

On a appelé les garde prisonniers et rapidement on m’a emmené à l’hôpital, j’étais


presqu’inconsciente et entourée de plusieurs gardes prisonniers.

Quand nous sommes arrivés directement l’infirmière a touché mon ventre …

‐ Mais cette fille va accoucher !!!!

Accoucher ????

 
 
 
 
 
 
 
 

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J’ai passé près de 2 heures de temps à crier comme une droguée, les infirmières
s’étaient attroupée près de moi car ce qui se passait semblait être compliqué…
j’entendais juste certains de leur commentaire : Elle perd trop de sang si après ça
on ne la transfuse pas je ne sais pas si elle va vivre hein …

Finalement je n’ai pas su ce qui s’est passé car tout est devenu noir mais j’ai senti
après une tape

‐ Madame ne vous endormez pas, poussez de toutes vos forces, poussez


maintenant !!!!

J’ai essayé de pousser mais ça ne poussait pas, j’étais trop épuisée

‐ Je n’y arrive pas


‐ Si vous pouvez, votre enfant doit sortir, c’est un bonheur mama sois forte
vas-y

J’ai concentré tout ce qui me restait de force, en me demandant bien ce qui allait
sortir de mon ventre, j’étais tellement choqué par cette nouvelle !!

J’ai poussé très très fort en poussant un dernier cri de guerre là et j’ai senti quelque
chose sortir de moi avec une forte poussée

‐ Vous avez une fille !!!! il est quelle heure ?


‐ Minuit !!!
‐ Elle pèse 3kilos 300

J’ai entendu le cri strident d’un bébé et j’ai voulu regarder mais j’étais si
fatiguée !!!

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J’ai senti mes forces me lâcher pour faire place à une envie terrible de dormir,
surtout que la douleur avait disparu, j’étais prête à lâcher prise mais la lumière est
partie, coupure de courant soudaine et j’ai senti une présence étrange…

Parfois vous ressentez une présence sans pouvoir voir ce qui se passe, sans
pouvoir qui est là, si j’avais encore mes pouvoirs j’aurais vu qui était là, mais
humainement parlant je ne pouvais pas voir, mais je pouvais défendre mon enfant,
l’enfant de Manu.

Je me suis levée du lit

‐ Cherchez la bougie non ? l’enfant la va mourir de froid, nettoyez la mère


du bébé.

Je me suis concentrée pour localiser ou était l’enfant, les gardes, les infirmières,
l’esprit qui était là.

Je me suis souvenue des techniques de concentration et j’ai pu isoler tous les bruits
possible, je me suis levée et sans trop savoir si ça avait marché, j’ai prononcé une
parole pour ralentir leur geste à tous et j’ai pris l’enfant qui était posé une sur
table. Il n y’avait aucun vêtement pour le recouvrir, rien rien. J’ai pris un drap sur
un lit voisin et j’ai couru non pas par la sortie mais à l’intérieur de l’hôpital. Les
connaissant ils étaient surement à l’affût à l’entrée de l’hôpital et un peu partout
d’ailleurs.

Le bébé était tout petit mais curieusement ne pleurait pas. Normalement la nuit
devait l’effrayer, à moins que son côté obscur soit développé comme celui de ses
parents.

Je réfléchissais en courant. Je connaissais la formule pour se cacher des esprits


moins forts, mais je n’étais pas sûr qu’elle marche et je ne savais pas qui les
envoyait.

25 
 
Il n y’avait qu’une seule chose qui pouvait empêcher ces gens de me prendre mon
enfant… c’était la lumière, il fallait que je dépose mon enfant quelque part, chez
quelqu’un qui priait ou alors qui pouvait combattre spirituellement le monde des
ténèbres.

Je ne voulais pas m’enfuir de prison, mais seulement sécuriser cet enfant.

‐ Tu ne seras jamais exposé aux choses maléfiques, ni à la sorcellerie, ni à


rien rien, tu seras sainte, tu seras comme toutes les petites filles de la terre,
naturelle, belle, tu vas te marier, manger la nourriture normale et non la
chair humaine, je te le promets

Je ne permettrais jamais à quiconque de l’initier, jamais.

Je me suis cachée dans une pièce ou apparemment on gardait le matériel les


serviettes et tout et tout.

J’entendais leur bruit, ils volaient dans l’hôpital et parlaient.

Ce n’était pas les plus fort, pour eux je n’étais plus rien, je n’avais plus aucune
force…

J’ai prononcé une formule qu’ils ne pouvaient comprendre, il fallait avoir un


certain niveau pour comprendre et ça m’a enveloppé. Ça a brouillé toute forme de
lien de repérage entre eux et moi et j’ai pris ma fille on est sorti sur le côté.

Quand ils ont senti que j’étais sortie la lumière est revenue et j’ai entendu des cris,
j’avais disparu ainsi que mon bébé et il y’a eu alerte générale.

J’avais 15 minutes avant que la bulle de couverture ne perde de l’effet, j’ai donc
couru de toutes mes forces.

Je me suis souvenue de cette église qui était sur la route quand je rentrai de chez
Manu en passant par Lycée bilingue ou j’avais voulu entrer une fois mais je
n’avais pas pu.

26 
 
Je ne savais pas bien qui en était le pasteur mais il fallait le faire.

Ca m’intéressait parce que je n’avais pas pu y entrer, il y’avait du feu autour donc
si moi je n’avais pas pu eux aussi ne pouvaient pas entrer.

Il y’avait un feu qui entourait permanemment les enfants de Dieu, ceux qui étaient
toujours en prière, c’est vrai que parfois nous on pouvait trouver une stratégie
pour les empêcher de prier afin de frapper mais je savais que ce serait difficile
pour eux de s’attaquer à un pasteur.

Je me suis cachée pour attendre une certaine heure, l’heure où tous les sorciers
devaient rentrer à la base. Je n’avais pas été repérée et c’était tant mieux.

Je saignais abondement, j’avais un sale kaba plein de sang, ma fille était emballée
dans le drap sous ce froid agressif.

Quand elle a voulu pleurer je l’ai mise au sein, je ne savais pas trop comment ça
se passait mais elle a tété de toutes ses forces. C’est tout ce que j’avais à lui offrir.

Je croisais les doigts pour ne pas lâcher, ne pas m’enfoncer rien rien !!!

Dès que 5h a sonné j’ai pris mon courage, tremblant de peur et je me suis
rapprochée de la porte de cette église.

Il y’avait cette même muraille de feu, mais je me suis jetée à l’intérieur et


rapidement j’ai posé l’enfant à même sol avant de me rouler moi-même en boule
pour digérer la chaleur qui me torturait… A un moment Dieu merci ça s’est arrêté

‐ Bonjour Madame

Devant moi il y’avait un jeune homme, en short, vêtement vieilli sur lui

‐ Ça ne va pas ?? votre bébé est sur le sol, elle pleure

Oui elle pleurait mais je ne pouvais rien, j’étais moi-même épuisée et mal

‐ Vous avez du sang partout sur vous et sur le drap de l’enfant

27 
 
‐ Aidez-moi, aidez-nous !!!
‐ Attendez ! j’appelle le pasteur s’il vous plait

Il s’est éloigné et moi je suis partie… je n’en pouvais plus

Quand je me suis réveillée j’étais dans une maison couchée sur un lit.

Une petite maison toute propre mais pas très spacieuse, et j’étais apparemment
dans la chambre des enfants et à côté de moi était couchée ma petite princesse,
dans une grenouillère bleue trop grande pour elle et elle semblait dormir
paisiblement.

J’ai baissé la tête, j’étais propre, j’avais troqué mon caba contre un caba vert, long
jusqu’aux cheville.

J’ai regardé autour de moi, une petite fenêtre avec un rideau bloqué à même la
fenêtre blanchi par l’âge et le soleil, des habits des enfants dans plusieurs valises
empilées et un matelas sur lequel apparemment parfois les enfants faisaient pipi
était contre le mur

La peinture de la chambre était bleu et ça sentait le confiné Mais c’était 1000 fois
mieux que la cellule de laquelle je sortais. Nauséabonde en longueur de journée,
le sol dur et froid, les moustiques… Manuella allait-elle survivre si on y était
retournée ?? J’aurais peut-être une la grâce de changer d’aile, les mamans et leur
enfant avaient une aile plus confortable, je parle de celles qui étaient arrivées en
prison enceintes.

‐ Vous êtes réveillée ????

Une très belle femme est entrée dans la chambre, vraiment le genre beauté pure,
avec une belle lumière en elle que je pouvais voir.

‐ Oui bonjour madame


‐ Bonjour ma fille, ça va ?
‐ Je m’excuse de vous déranger

28 
 
‐ Non non vous ne nous déranger, mon mari et moi avons eu à aider plusieurs
comme ça et nous le faisons parce que nous sommes semblables à notre
Seigneur Jésus-Christ qui nous a enseigné à être compatissants, à aimer les
gens !! Qu’est-ce qui vous est arrivé ?
‐ S’il vous plait votre mari est là ?? c’est très important, je voudrais lui parler

Elle a souri

‐ Je ne vous simplifie pas hein, mais comme c’est lui le pasteur, il y’a des
choses que je voudrais lui dire en tant que pasteur
‐ Je vous comprends madame, je n’essaie pas de prendre sa place, il est allé
au presbytère mais très bientôt il sera là, vous allez manger quelque chose
pour que votre lait coule et ensuite vous allez m’expliquer pourquoi vous
êtes arrivée avec un bébé dont le cordon ombilical n’était même pas coupé.
Je crains qu’elle ait des infections ou quelque chose comme ça,
heureusement que j’ai une formation d’infirmière.
‐ Merci madame, je ne sais pas si c’est nécessaire que mon lait coule

Elle m’a aidé à me lever et nous sommes allés au salon

‐ Avec quoi allez-vous la nourri si ça ne coule pas ?


‐ Je suis une prisonnière et je dois retourner en prison

Elle a été étonnées mais très vite elle a repris sa contenance, elle devait entendre
plusieurs types de cas de ce genre tous les jours

‐ Ca ne vous étonne pas ??


‐ Non, parce que quand on a accepté de conduire le peuple de Dieu on doit
s’attendre à tout genre de problème en face

Elle m’a servi un plat de nourriture, c’était des légumes, avec du Manoc, rien de
luxueux mais excellent, on sentait que c’était fait avec amour, dans une
atmosphère paisible.

29 
 
Quand j’ai fini de manger, la petite s’est mise à pleurer et elle a sorti un biberon
d’un petit thermos avant d’aller prendre Manuella dans la chambre

‐ Elle est toute petite, combien de kilos ?


‐ Je n’en sais rien, on ne l’a pas pesé
‐ Vous ne l’avez pas accouché à l’hôpital ?
‐ Si mais j’ai dû m’enfuir avant qu’on ne prenne soin d’elle, sa vie était en
danger
‐ Ha d’accord !!!

Elle m’a regardé quelques secondes, puis m’a tendu le biberon et l’enfant avant
de composer un numéro.

Manuelle malgré le fait qu’elle soit très petite a attrapé le biberon la avec violence
s’est mis à le boire énergiquement.

Mama pasto appelait son mari et lui a demandé de ne pas trainer car il y’avait une
situation à solutionner ici à la maison.

Je craignais d’être en présence de lui mais quand il est arrivé, tout s’est bien passé.

Il avait un petit coin au salon où il recevait, il m’a demandé de donner Manuelle


à sa femme et de le suivre.

Nous y sommes allés

‐ Ma fille bonjour
‐ Bonjour Monsieur
‐ Appelez-moi pasteur ou papa, tu es fille pour moi maintenant
‐ Excusez-moi mais je n’y ai pas été habitué donc je préfère qu’on garde le
monsieur

Il m’a regardé surpris

30 
 
‐ Ok d’accord comme vous voulez. On vous a trouvé quasiment nues votre
fille et vous devant la porte de l’église à ce qu’on m’a dit et j’ai demandé
qu’on vous habille et vous ramène très vite ici à la maison
‐ Merci beaucoup pour cette aide
‐ Et je suppose que vous n’êtes pas venues ici par hasard
‐ Non non, je venais vous voir, j’ai besoin de vous très urgemment car d’ici
peu je vais aller en prison
‐ Prison ???
‐ Oui oui j’y suis pour meurtre
‐ Racontez-moi depuis le début ma fille

Pendant qu’il parlait, j’ai entendu une réunion dans le monde des ténèbres ont on
envoyait des agents en mission pour me localiser…

Je me suis brusquement levé et j’ai regardé de gauche à droite

‐ Je dois m’en aller


‐ Que se passe-t-il ?
‐ Je dois partir sinon ils vont vous localiser, là ils ne savent pas où je suis, où
elle est

Le pasteur était étonné sans rien comprendre

‐ Il faut que vous priez, moi je vais sortir, je dois partir…


‐ Ruth !!!! viens avec l’enfant rapidement, il y’a un truc qui ne va pas, élève
un chant d’adoration à l’Eternel

Dès que sa femme a ouvert la bouche pour chanter, moi qui était déjà en train de
me lever j’ai senti une force me propulser et je sentais une certaine chaleur en
moi,

‐ Attendez que je parte


‐ Non, on va prier pour vous, on va vous aider

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‐ Vous ne pouvez pas, vous n’êtes pas prêt !!! ils vont vous tuer, je m’en vais,
chanter pour la petite et gardez la

Je suis sortie rapidement et je me suis rendue dans un endroit désert sur la nouvelle
route bastos, il y’avait une brousse, j’y suis descendue et j’y ai mené une bataille
terrible.

Ils m’ont salement amoché, mais mon bébé me donnait la force.

‐ Je ne vous donnerais jamais cet enfant


‐ Dis-nous où elle est sinon on te tue

Malheureusement pour eux, la couronne que j’avais reçu ne leur donnait


aucunement le droit de me tuer, seule ma grand-mère, le roi et le supposé prince
pouvait me tuer… en pensant au prince je me suis demandé si finalement c’est le
frère de Manu qui avait pris les reines, car Manu ne pouvait pas accepter de les
servir, le pauvre, il devait être entrain de souffrir actuellement, je priais seulement
pour le repos de son âme.

Ils m’ont finalement quitté très tard dans la nuit et je suis allée à mon appartement.

Je n’avais plus les clés mais j’ai cassé le loquet et je suis entrée.

Que des souvenirs…

Manu.. Manu..

Il me manquait terriblement, s’il était là, ça n’aurait pas été comme ça, on aurait
élevé notre fille dans l’amour et le respect, on se serait marié…

J’ai pris une douche et enlever tout le sang que j’avais sur moi, je me suis changée.

J’étais très faible mais déterminée.

J’ai repris l’histoire au début pour qu’il puisse mieux me comprendre.

32 
 
Très tôt le matin, j’ai pris mes carnets bancaires et je suis allée faire un retrait et
des courses.

En marchant en ville j’avais le sentiment étrange d’être suivi, mais quand je me


retournais je ne voyais personne. Finalement quand j’ai pris les sous et que je suis
rentrée, sentant les mêmes personnes toujours derrière moi.

J’ai réussi à disparaitre pour réapparaitre devant la maison du pasteur, j’avais 10


minutes pour que le sort tienne.

J’ai envoyé un enfant pour déposer le paquet que j’avais en main.

J’avais fait quelques courses dans lesquels j’avais glissé une forte somme d’argent
et une lettre ou je demandais aux nouveaux parents de la petite Manuella de
prendre soin d’elle et j’ai demandé au pasteur de venir me chercher en prison pour
qu’on ait une conversation.

Si j’entrais, les esprits la eux même auraient portes ouvertes, donc j’ai fait demi-
tour et ensuite je suis repartie à Kodengui en prison.

 
 
 

33 
 
 

Quand je suis arrivée devant la prison, pendant que je m’apprêtais à traverser la


route pour me rendre, une call boxeuse à côté de moi m’a appelé

‐ Madame on vous appelle au téléphone

Ça m’a étonné, elle me connaissait d’où et comment savait-elle que c’est moi
qu’on a appelé ??

J’ai tout de même pris le téléphone

‐ Allo
‐ Maïra, tu penses pouvoir être plus futée que moi ? Donne-moi l’enfant-là
‐ Je ne peux pas Grand-Mère, je ne veux pas que dérangez cet enfant, voilà
son père qui est mort à cause de la sorcellerie, je démissionne
‐ Tu es folle, on n’en sort pas comme ça et tu mourras crois-moi, et ton père
mourra avant toi
‐ Donc c’est toi ?? Grand-mère je t’en prie, je t’en prie si tu as encore un peu
de cœur, laisse nous tranquille, je vous ai fait ce que vous me demandiez,
finalement, je vous ai envoyé le roi
‐ Tu ne l’as pas envoyé !!! tu n’as rien fait !!!

Elle m’a raccroché au nez et j’ai remis le téléphone à la fille. J’ai fait quelques
pas et je me suis retournée pour regarder encore la callboxeuse bizarre, mais elle
n’était plus là, il n y’avait personne, ni même son parasol.

Je me suis rendue en prison, et ça a été la surprise totale.

Les gens me disaient évadée, on avait déjà même lancé mon avis de recherche
jusqu’à dire que je suis dangereuse, dangereuse que j’avais fait quoi à qui ???

34 
 
J’ai regagné ma cellule et j’ai retrouvé mon amie Chimène. Je lui ai expliqué que
je voulais sécuriser mon enfant en allant la laisser dans ma famille.

Des jours sont passés, jours pendant lesquels ils m’ont tourmenté, fouetté, même
en plein jour, ils venaient me persécuter, me fouetter en me demandant d’aller
récupérer l’enfant et de venir le leur offrir.

Ma seule joie était que s’ils venaient me menacer c’est qu’ils n’avaient pas accès,
je ne sais pas comment le pasteur s’en sortait mais ils y arrivaient.

Je souhaitais le voir venir me rendre visite car avec ce que j’avais à lui dire, s’il
ne suivait pas bien mes conseils, lui, sa famille, son église étaient gravement en
danger, gravement même.

Ni le premier mois, ni le deuxième, ni même le troisième je ne l’ai revu.

Imaginez 3 mois à me faire torturer par le monde des ténèbres. J’avais maladies
sur maladies, dépression sur dépression. Je comprenais pourquoi on dit que quand
le diable te donne quelque chose avec la main gauche, il reprend brutalement avec
la main droite.

Ils me persécutaient à un point ou si je n’avais pas prise la décision de laisser


l’enfant là-bas, j’allais même peut être changé d’avis et sacrifier l’enfant là, mais
Dieu merci, personne ne savait où elle était.

Chimène a pu obtenir un téléphone, et chaque jour elle appelait les gens de sa


famille. Je l’enviais quand je la voyais parler à ses enfants, à ses parents et amis.
Moi personne, la sorcellerie était quelque chose. Le sentiment éphémère de
réussir, d’être riche et heureux pouvait très vite être changé en quelque chose de
douloureux et pénible.

35 
 
Dans ma souffrance je pensais de temps en temps à Manu, parfois je lui disais ou
que tu sois, aie moi, viens même me prendre on vit la bas, si au moins je savais
ou il se situait !!

Me voyant toujours malade et tourmentée Chimène m’a forcé à assister au culte


qui se tenait tous les matins à la prison. J’y allais mais à vrai dire je n’écoutais
rien, je me refusais à m’intéresser à ce Dieu, j’étais allée trop loin pour maintenant
venir faire semblant devant lui. Même si on disait souvent que même si tu as fait
du mal comment tu pouvais décider de revenir à lui il allait t’accueillir, mais pour
moi, la vérité était loin de là.

Un jour je ne sais par quel miracle, j’ai encore eu une visite.

J’étais couchée dans nos quartiers, même prendre l’air comme je faisais le jour
des visites là, je n’avais pas voulu

‐ Maïra, quelqu’un te cherche


‐ Qui ?
‐ Un pasteur
‐ Un pasteur ?
‐ Oui oui
‐ Comment sait tu qu’il est pasteur ?
‐ Ekié il a l’habit des pasteurs non ? viens !!
‐ Aide-moi à me lever

Je n’arrivais même pas bien à marcher, j’étais en constante perte d’équilibre.

Je me suis changée et je suis sortie quand je suis arrivée dehors, c’était bien celui
à qui je pensais.

Quelle joie de le revoir

‐ Bonjour Pasteur

Il était complètement troublé

36 
 
‐ Bonjour ma fille, je ne pouvais pas croire que c’était vrai
‐ Comment ca
‐ Je venais vraiment vérifier si comme vous aviez écrit vous étiez vraiment
en prison
‐ Oui oui je ne mentais pas
‐ Nous avons reçu la lettre et l’argent mais nous n’avons pas utilisé l’argent
de ne sachant pas d’où ça venait
‐ Pourquoi ??? il fallait le faire, l’enfant est une charge et je ne voulais pas
vous punir
‐ Le problème c’est que nous ne vous connaissons pas on a eu peur, et depuis
même pour venir ici ma femme et moi on prie que Dieu nous parle, j’ai
seulement pris mon courage aujourd’hui sans même lui dire pour venir
vérifier
‐ Je vous attendais depuis, comment va l’enfant ?
‐ Elle est extraordinairement belle et très éveillée

J’ai vu une lueur s’allumer dans ses yeux, il était heureux d’avoir Manuelle à la
maison, ça se sentait, ça se voyait

‐ Je suis contente qu’elle aille bien, c’est une joie immense, des larmes
sortaient de mes yeux.
‐ Mais il y’a un problème à la maison
‐ Oui ?
‐ C’est qu’on a un sentiment d’insécurité bizarre depuis votre départ, je ne
sais pas comment expliquer, il faut que je comprenne bien ce qui se passe
‐ Je vous comprends et je vous ai demandé de venir pour vous raconter toute
la vérité sur ma vie, et sur la venue de Manuella

Je voulais être honnête avec lui et je l’ai été au maximum, malheureusement avant
le quart de l’histoire l’heure de visite était passée.

37 
 
‐ Mon Dieu !!!! ça me glace le dos
‐ Je sais pasteur, je sais, s’il vous plait revenez encore vendredi, je voudrais
que vous sachiez tout, sinon vous ne saurez pas comment faire face à
certaines situations dans quelques mois

En effet si Maïra atteignait un an sans qu’elle n’ait pu être initié c’est qu’elle ne
pouvait plus être couronné comme on voulait le faire dans le royaume des
ténèbres, voilà pourquoi moi j’avais échoué certaines missions, je n’avais pas été
formé à la fleur de l’âge, je sais que ma grand-mère voulait faire de Manuella son
héritière direct et la princesse que je n’avais pu être mais sur ma vie je
n’accepterais jamais.

Le prochain jour de visite le pasteur est arrivé le premier.

Il n’était pas seul, sa femme était la

‐ Bonjour Maïra, comment vas-tu


‐ Je vais bien et vous ? et Manuella
‐ Euh….on a changé son nom et on l’a appelé Merveille, comme une
merveille de Dieu

Je n’ai pas apprécié cette annonce, car Manu était le père de cet enfant et c’était
en souvenir de lui que j’avais donné ce nom

‐ S’il vous plait, je ne vous ai rien demandé, je vous ai donné cet enfant, mais
je tiens au nom que j’ai donné, vous comprendrez plus tard dans la
conversation
‐ Pardon ma fille avant de commencer je voudrais que tu recommences, parce
que quand j’ai essayé de raconter à ma femme, elle n’a pas cru, ou alors
elle n’a pas compris oohh, s’il te plait

Ce pasteur était jeune, bel homme et je voyais en lui un grande étoile s’il restait
attaché à la lumière, et sa femme devait beaucoup le soutenir et l’orienter

38 
 
J’ai recommencé mon histoire depuis notre départ au gabon jusqu’ç mon retour à
Yaoundé ou ma grand-mère m’a initié.

Cette fois-ci il prenait des notes.

Ensuite je leur ai parlé de mon initiation dans le royaume des ténèbres et des
missions qui m’étaient confiées.

Le pasteur a voulu me poser des questions mais j’ai refusé parce que ça allait
m’embrouiller dans le fil de l’histoire.

Malheureusement pour eux, j’ai ressenti une attaque et je n’ai pas pu continuer,
mon souffle s’est coupé et je me suis écroulée.

Je me suis seulement réveillée à l’infirmerie de la cellule

Au moins ça me faisait dormir sur un lit, même si j’étais très très mal en point, je
n’étais pas sure d’avoir la vie sauve dans cette histoire.

Le pasteur a multiplié les visites parfois seul, parfois accompagné, il prenait avec
soin mes notes, il était comme un élève, il me demandait comment ça fonctionnait
dans notre royaume et moi je lui racontais, il était émerveillé et rendait grâce à
Dieu d’avoir exaucé sa prière. Un jour je n’ai pas pu résister

‐ Pasto
‐ Oui ?
‐ L’affaire que vous dites que Dieu vous a exaucé là c’est quoi exactement
‐ Ma fille, j’ai toujours pensé qu’on ne pouvait pas s’attaquer à ces choses
sans bien les comprendre, et je voulais bien comprendre comment ça
fonctionne et à travers toi je sais que Dieu m’a exaucé
‐ Haaann ok je comprends, bon courage
‐ Mais j’ai une préoccupation
‐ Oui pasto

39 
 
‐ Quand je te vois, j’ai le sentiment que tu vas finir par mourir, tu es malade,
maigre, blanche, et je sais que c’est parce que tu as tourné le dos au monde
occulte, mais il faut aussi savoir que pour leur tourner le dos il faut que
Dieu t’accueille et te protège, il faut que je t’emmène à te confier à lui, à
purifier ton esprit
‐ Non non ça ira. Je suis allée trop dedans pour en sortir, je m’en fous de
vivre ou de mourir car celui que j’aimais est mort et maintenant, ma fille ne
peut plus vivre avec moi donc à quoi bon ??

Il a essayé de me convaincre mais n’a pas pu

Ce jour-là il est parti mais la discussion est restée dans mon cœur. Et si
j’essayais ??? Après j’ai chassé l’idée là.

La nuit du jour-là les esprits m’ont fouetté, fouetté jusqu’à arracher ma chair,
quand je me suis réveillée, j’avais des blessures partout sur le corps. Mon corps
n’a pas voulu cicatriser et j’ai commencé à pourrir.

Les gens avaient de la peine à rester dans la cellule avec moi et même Chimène
supportais seulement pour m’aider à appliquer le produit sur moi.

Je rêvais chaque jour de moi dans un cercueil, on m’enterrait, parfois les gens
riaient même à mon deuil, un autre jour j’ai rêvé de Manuella, c’est elle qu’on
fouettait, et ensuite on l’a égorgé et on l’a enterré.

Le jour-là je me suis réveillée à 5h

‐ Chimène ?? Chimène !!!


‐ C’est quoi ? ça fait mal ?
‐ Non non, je veux appeler s’il te plait

J’ai appelé le pasteur la chap chap

‐ Allo ?
‐ Oui pasteur c’est Maïra !!!

40 
 
‐ Oui Maïra il y’a quoi ?
‐ Comment va la petite ?
‐ Ekié, bien pourquoi ??

J’ai respiré fort

‐ Non ça va !!!
‐ Ça n’a pas l’air d’aller
‐ Je vous voir
‐ Euh.. j’étais la hier, et je dois aller pour un congrès des pasteurs pour
quelques jours
‐ Nooonn !!!! ça ne peut pas attendre.. je ne sais pas s’ils ne vont pas réussir
finalement à l’atteindre
‐ Comment ça ? tu m’as dit qu’elle était invisible et nous-même on l’à
couvert dans le sang de Jésus ici, on le fait chaque jour
‐ Oui mais ce que vous ne savez pas c’est qu’il y’a des niveaux de puissance,
un esprit plus fort peut percer certaines barrières, il faut que votre lumière
renforce encore plus votre autorité, mais j’ai peur
‐ Bon il n y’a pas de visite aujourd’hui c’est que je vous voyais avant de
voyager
‐ Dites que vous m’apportez un médicament
‐ Et quand on va me demander de présenter le médicament à l’entrée
‐ Venez avec votre bible là et la photo de la petite Manuella s’il vous plait

C’est comme ça que je l’ai attendu impatiemment, j’allais faire une alliance et
après quoi j’étais prête à mourir

Il est arrivé vers midi et on avait que quelques minutes pour échanger.

Il m’a tendu ce que je lui avais demandé

‐ Euh, Maïra, tu vas lire la bible là ?

41 
 
‐ Je ne sais pas encore ce que je vais en faire mais je vais l’utiliser et j’ai une
proposition à vous faire, bon à faire au Dieu que vous servez
‐ Le Dieu vivant, le Dieu tout puissant, mais vas-y

Faut voir comment il vantait avec joie son Dieu là

‐ Ok je voudrais qu’il mette ma fille en sécurité, qu’aucun de ses ennemies


et aucun sorcier ne puisse un jour l’atteindre et qu’il me dise ce que moi je
peux faire en échange

Ma proposition était sur la table. Le pasteur m’a d’abord regardé surpris

‐ Ma fille on parle de Dieu hein ?? est-ce que c’est toi qui viens imposer à
Dieu ce qu’il doit faire ? c’est un Dieu souverain, celui qui s’approche de
lui s’approche avec peur, personne ne peut voir sa face sinon il mourra

Il tremblait même presqu’en parlant

‐ Je sais !!! je connais la lumière, je sais très bien à quel point elle est
redoutable, puissante, forte, je le sais, mais j’ai aussi entendu dire qu’il
comprend, il écoute, il aime, il est compatissant, et puis tu es son enfant
non ? parle lui donc, moi je parlais à mon père et dis-lui que j’attends sa
réponse

Sans attendre sa réponse je me suis retournée péniblement et je me suis tirée


péniblement vers ma cellule.

Je ne sais pas pourquoi mais je savais que ma requête allai produire quelque chose
et quelque chose s’est produit.

42 
 

 
J’ai été malade pendant la semaine ou le pasteur avait voyagé jusqu’à un jour ou
j’ai commencé à ne plus sentir mes pieds.

J’étais couchée à l’infirmerie de la prison, je ne sentais plus mes pieds et je


respirais difficilement, tout ça on ne pouvait rien dire de ma maladie, rien du tout.

Tous les examens faits sortaient négatif, le propre de la sorcellerie.

J’ai eu peur ce jour-là car j’avais l’impression que c’était vraiment mon dernier
jour

‐ Je ne sens plus mes pieds, je ne sens plus mes pieds madame !!!
‐ Franchement Maïra si ton heure est arrivée meurt en paix, c’est déjà
beaucoup qu’on supporte ton corps en décomposition, l’infirmerie empeste,
dans ton cas la mort est une délivrance

C’est vrai que j’étais complètement pourri mais tout mon cœur était sur ma fille,
s’il ne me répondait pas et que je mourrais, hum, n’importe comment ils allaient
réussir à piéger le pasteur la parce que j’avais remarqué qu’il était
particulièrement naïf, le genre de pasteur zélé qui parfois ne s’interrogeait pas
avant d’accueillir, d’aimer et de soutenir les gens, nous les sorciers on avait des
stratégies incroyable pour jouer sur l’amour, l’hospitalité et la gentillesse des
chrétiens.

Mon cas s’est tellement empiré qu’on m’a transféré en hospitalisation à la


garnison où mon cas ne s’est pas non plus amélioré. C’est avec dégoût que les
infirmières prenaient soin de moi, on m’avait isolé parce qu’aucun autre malade

43 
 
ne pouvait tenir dans ma présence et on craignait que ce qui ronge mon corps
comme ça soit contagieux.

J’ai fait près de 2 semaines à l’hôpital, sans manger, sans parler, je ressentais une
douleur atroce, je les voyais brûler mon corps morceau par morceau, ils coupaient
ma chair et la mangeait devant moi. Ma grand-mère elle-même pilotait l’équipe
qui le faisait avec pour seule préoccupation ma fille, donne nous cet enfant, il nous
appartient.

Je souffrais en silence, je peux même dire je mourrais en silence.

Le pasteur avait dû me chercher sans succès en prison, j’espérais sa venue mais


rien du tout.

Un jour, j’étais dans une sorte de coma, les médicaments qu’on prescrivait
n’arrivaient pas car je n’avais aucune famille près de moi pour acheter ce qu’il
fallait et veiller sur moi.

Ce jour-là, j’ai entendu les médecins décréter que je ne pouvais pas vivre, il ne
me restait quelques heures… jours.

J’ai rassemblé mes forces et le lendemain j’ai posé une doléance, je voulais qu’on
me permette d’aller mourir dans mon village pour que je sois facilement enterré
vu que je n’avais pas de famille.

Effectivement à l’état ça coutait moins cher, personne ne doutait, je ne pourrais


pas vivre, donc ils n y’avait pas de peur que j’allais m’échapper ou autre chose,
en plus je leur avais déjà prouvé une fois que j’étais honnête.

On me l’a accordé et on m’a donné un téléphone qui m’a permis d’appeler le


pasteur.

‐ Venez me chercher
‐ Maïra tu es ou ?
‐ Je suis à la garnison

44 
 
Je lui ai donné le nom du pavillon et de la chambre.

Il cachait à peine son dégout et il est venu avec quelques de ses enfants de l’église,
ils m’ont mis dans une voiture

‐ On t’emmène ou ???

J’avais bien prévu qu’il ne comptait surement pas m’emmener chez lui, et je ne
pouvais même pas accepter que Manuelle me voie dans cet état

‐ A bastos
‐ Chez qui là-bas
‐ Chez moi, j’ai ma maison là-bas

Ils m’y ont déposé, mon lit n’était pas protégé et j’avais des blessures partout mais
je n’avais pas la force de regarder tous ces détails.

Je me suis couchée dessus comme ça et j’ai fermé les yeux

‐ S’il vous plait partez

Tout le monde est sorti mais j’ai rappelé le pasteur

‐ S’il vous plait comment va la petite


‐ Elle va bien, ne vous inquiétez pas, tout l’église intercède pour elle
‐ Merci et votre Dieu ne m’a pas répondu ?
‐ Je vous ai dit qu’il est Dieu et pas un homme qu’on peut manipuler
‐ Ok merci

Une larme a coulé de mes yeux et à piquer mes blessures sur l’épaule. Au fond de
mon cœur j’espérais qu’il daigne me sauver, pour que je puisse sauver Manuelle,
mais je le comprenais, s’il devait sauver des gens il n’avait aucune raison de me
compter dedans.

Ils sont partis et j’ai posé ma main sur la bible qu’il m’avait donné, je ne m’en
séparais jamais, mais je ne faisais rien avec.

45 
 
Les douleurs ne s’arrêtaient pas, bien au contraire, elles grandissaient.

Cette nuit-là, après m’avoir de nouveau torturé, ils ont emmené quelqu’un avec
une cagoule sur la tête

Ma grand-mère a ricané

‐ Comme tu penses qu’on est entrain de blaguer je pense qu’il est temps que
je me débarrasse de celui-ci devant elle

Elle-même a envoyé sa main et elle a tiré la cagoule sur la tête de la personne

C’était mon père.

Il était tête baissée comme toutes ces personnes inconscientes alors qu’elles sont
dans un environnement ou on est entrain de finir avec eux.

Ma grand-mère a donné l’ordre qu’on l’éventre et quand le sacrificateur a levé sa


Dague, ou l’inspiration est sorti d’où oohh, c’est moi-même qui ai appelé le nom
qui sauve Jéééésuuuuuss.

Le nom la m’avait déjà chassé plusieurs fois ça n’avait qu’à les chasser eux même.

Ca a d’abord fait comme si de rien n’était pas je l’ai répété plusieurs fois et Grand-
Mère a criééé

‐ Aaaaaaarrghhhhh ça brûle, ça brûle !!!! merde, lâchez le on s’en va, il vient,


il vient lui-même !!!! je le sens

Elle ne me gérait pas, elle ne gérait pas papa elle voulait juste partir, en toute
vitesse et elle avait raison parce quelques secondes plus tard moi-même qui
voulait partir, j’ai senti comment j’étais immobilisé, papa avait disparu, la lumière
envahissait l’endroit de plus en plus forte, de plus en plus forte.

J’avais mal aux yeux et je les ai fermés et j’ai caché ma face…

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Ce sont les oreilles qui n’allaient pas, un bruit assourdissant et grandissant
m’envahissait les oreilles, c’est comme si plusieurs personnes parlaient au même
moment et mes oreilles menaçaient d’exploser.

J’ai dû enlever les mains sur les yeux pour couvrir mes oreilles même jusque-là
rien…

Quelque chose faisait comme si c’était un grand vent qui voulait m’emporter,
j’avais peur de décoller et que mon corps aille frapper quelque part.

Ça faisait tellement peur que je me suis enroulée contre moi-même ai sol

‐ Pardon si vous êtes venue pour me finir, finissez moi une fois je n’en peux
plus

J’attendais alors qu’il me finisse rien, je dis bien rien.

Mon corps faisait comme si les fourmis marchaient dessus et quand j’ai baissé les
yeux pour regarder j’ai vu des fourmis sortirent des plaies que j’avais sur le corps
et c’est comme ce quand les fourmis la sortaient ma chair avait l’air de se refermer,
de certaines blessures, es chenilles et même des serpents venimeux sortaient, ça
m’effrayait et c’était douloureux. Après ça la lumière s’est estompé et je
n’entendais plus rien, j’étais comme sourde.

J’étais là au sol dans le noir, en me demandant ou j’étais quand j’ai entendu une
voix, je ne saurais la décrire je ne saurais l’imiter, je ne saurais l’expliquer.

La j’étais presque dans la réalité et en même temps dans le rêve mais immobile

‐ Maïra… Maïra…

Je ne pouvais pas supporter et je me suis évanouie.

Quand je me suis réveillée on tambourinait violemment à ma porte mais alors très


violemment.

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Je me suis levée péniblement du lit, mon drap était plein de sang, de pue, de
liquide jaunâtre et noirâtre.

Mais la douleur avait curieusement un peu diminué, ainsi que le mal de tête

Dès que j’ai ouvert la porte le pasteur est entré et il est directement ressorti

‐ Ca sent terriblement mal la dedans, s’il te plait, je vais parler étant dehors
toi mets une chaise au niveau de la porte.

Je n’avais plus de force pour rentrer chercher une chaise, je me suis assise au sol

‐ L’Eternel m’a envoyé te répondre ce matin, je n’ai pas dormi de la nuit,


mon Dieu depuis que j’espérais entendre la voix de Dieu pour la première
fois de ma vie Dieu m’a parlé, Dieu m’a parlé, Alléluia !!!

Il était content comme un petit garçon et j’attendais le parler du Dieu la

‐ Il t’a répondu Maïra, il t’a répondu.


‐ Donne-moi la réponse, je l’attends pour mourir depuis
‐ Le Seigneur m’a dit de te dire qu’il est le Dieu devant qui tout genou fléchit
et qu’il entre en alliance avec toi, il accepte d’être la couverture de ta fille
à condition que tu le serves en vérité

Ils avaient alors souvent des termes bizarres là !! Mais j’étais soulagée

‐ Ça veut dire quoi ?


‐ Il m’a dit qu’il ta visité cette nuit pour que tu saches dans quel dimension
il peut opérer sa puissance et maintenant il voudrait que tu apprennes à le
connaitre et à le servir ?
‐ Ce sont des missions que je ferais

Nous on n’avait nos termes dans le royaume des ténèbres et je voulais bien savoir
à quoi ça correspondait.

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‐ Oui, il y’a des choses précises qu’il veut que tu fasses pour lui, et pour cela
il va te guérir mais ne t’éloigne pas de ses directives, et n’oublie pas que
c’est Dieu qui t’a guéri
‐ Mais je vais guérir
‐ Je suis entrain de te dire qu’il te guéri parce qu’il veut t’utiliser
‐ Et il va protéger Manuella ?
‐ Ouiiii, tu ne comprends pas quoi ? et c’est moi qui sera comme ton pasteur
pour t’orienter, le Seigneur m’a promis de me guider et de bénir mon œuvre
et ma maison, et qu’il va nous donner notre enfant

Il était tellement content qu’il ne s’est même pas rendu compte que je doutais un
peu surtout la partie guérison là.

Mon niveau de souffrance était trop avancé.

Quand il est parti rien ne s’est passé, je ne pouvais pas aller à la banque pour
chercher de l’argent, et curieusement même la femme du pasteur n’est pas passée
pour prendre de mes nouvelles ni même apporter un truc à manger, rien rien.

J’étais sensée mourir de faim mais après une semaine j’avais le sentiment de me
sentir un peu mieux, pas de médicament, pas de nourriture mais mes blessures
séchaient et démangeait déjà.

J’ai même pu me lever et enlever les draps pourris sur lesquels je dormais.

J’en ai mis de nouveaux et j’ai nettoyé mes plaies à l’aide de la Bétadine qui était
dans le reste des produits de l’hôpital. Et j’ai pu me tenir devant la porte quelques
secondes.

Les quelques secondes là il a fallu que Merveille soit entrain de passer dans le
taxi.

J’ai voulu vite réagir en retournant dans la maison mais pas moyen

‐ Maïra !!! Maïra !!!

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Elle est descendue du taxi dans lequel elle était, toute belle, sexy, haut talons
malgré qu’elle semblait avoir pris du poids

‐ Maïra c’est toi ou je rêve ??? Ça c’est quoi ?

Le ça qu’elle pointait là, c’était alors moi hein ?

‐ Je suis malade
‐ Mon Dieu, et tes blessures empestent, qu’est ce qui t’est arrivé jusqu’à tu
as tué ton gars que tu aimais beaucoup la, les choses du dehors çi Maïra, il
y’a trop de secte la dehors, les églises, c’est ton pasteur qui t’avait envoyé
le tué qu’il est démon ???

Parler même me dépassait... Je l’ai seulement regardé, elle avait un regard de pitié
pour moi

‐ Pourtant ta sœur Joëlle roule dans la dernière Mercedes, si tu vois à quoi


elle ressemble, tu ne vas pas croire, Dieu change la vie des gens la dehors

Donc ma part c’était que j’étais entrée dans quelque chose et pour Joëlle c’était
Dieu !!! hum

‐ En tout cas, je vais pour un entretien d’embauche, je vais revenir, mais il


faut que ta famille t’assiste, rien que l’odeur, mon Dieu !!! Assia mama, ça
va aller, assia vraiment et beaucoup de courage

C’est comme ça qu’elle est partie et je suis entrée j’ai fermé la porte.

La tentation d’ouvrir la bible la a été très grande et j’ai commencé à la lire. Je la


lisais comme un livre pour voir un peu comment ce royaume la fonctionnait, et
j’étais intriguée et curieuse mais très fatiguée, affamée même.

Après la première journée où j’ai lu la bible, j’ai cherché à acheter un petit tuc à
manger avec le peu d’argent que j’avais à la maison.

J’avais demandé à un wadjo qui faisait le gardiennage près de chez moi.

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Mes blessures séchaient de plus en plus et la passion de lire la bible me saisissait
de plus en plus.

Depuis la venue de Dieu dans mon rêve, je n’avais plus jamais été persécutée, ni
attaquée, rien rien, je dormais bien.

Contre toute attente, Merveille est revenue le samedi matin, décidée à me donner
un coup de main. Je la connaissais pas autant maternelle, mais plus fille du dehors
dehors. On avait d’ailleurs discuté Manu non ? et elle avait couché avec lui à
maintes reprises.

Elle est venu et m’a aidé à faire le ménage, elle a utilisé son propre argent pour
préparer à manger.

Pendant ce temps j’étais sur le lit.

Dieu merci je ne sentais plus mauvais, même si les linges avaient de la peine à
perdre l’odeur du pourri, il fallait seulement tout jeter et verser de l’eau de javel
partout.

Son geste m’a beaucoup touché, beaucoup même et je l’ai grandement remercié.

‐ Je dis hein Maïra


‐ Dis-moi, qu’est ce qui t’es arrivé dans la vie, tu étais une grande femme
‐ Je sais mais ce sont les choses de la vie, ma santé d’abord
‐ Ma tu as raison, heureusement que ça va déjà mieux, je prie seulement que
tes cicatrices la partent toutes

Car j’en avais plein partout sur le corps.

Il m’a fallu près d’un mois pour commencer à sortir de la maison, j’avais besoin
d’aller à la banque, pour prendre un peu d’argent. J’avais acheté un grand foulard
qui me permettait de me couvrir tout le corps quand je marchais dans la rue.

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Je n’avais plus aucune nouvelle du pasteur, mais je comptais l’appeler. Il fallait
d’abord que je prenne un petit téléphone.

Devant la porte de la banque je suis tombée sur une dame… elle marchait à peine
et on l’a soutenait.

J’ai entendu une voix audible

‐ Aide-la !!! Voilà ta première mission

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Quand je me suis rapprochée de celle pour laquelle je me sentais solliciter j’ai
constaté que de dos elle avait quelque chose qui m’était familier.

Je les ai contournés et j’ai été surprise

C’était ma mère, elle était paralysée d’un côté, et apparemment il fallait sa


signature pour retirer de l’argent

‐ S’il vous plait attendez !! bonjour madame…

Je voulais dire maman mais je n’ai pas eu le courage parce que je ne savais pas
qui était près d’elle.

Elle m’a regardé, elle ne pouvait manifestement pas parler mais elle avait l’air
effrayé.

J’ai essayé de me rappeler pour voir si je lui avais fait du mal mais non !!! Sa
petite fille m’en avait empêché ! Alors pourquoi je devais l’aider ??

Quand j’ai fini ce que je voulais faire, ils avaient déjà quitté la banque, mais je
savai où elle habitait.

Je suis rentrée me reposer et dans la soirée je suis repartie dans sa maison ou j’étais
allée la première fois.

Je n’ai pas eu de problème pour y entrer car ce n’était plus comme ça la première
fois, la maison semblait sale, abandonnée, un genre un genre, il n y’avait même
plus de portier.

Quand je suis arrivée au salon j’ai trouvé ma mère couchée sur le canapé

‐ Bonjour maman, c’est Maïra

53 
 
Elle m’a regardé un peu perdue et j’ai été contrainte d’enlever le pagne qui
cherchait mes blessures et tâches sur le corps.

Elle a essayé de parler mais c’était difficile elle m’a tendu le coté de sa main qui
fonctionnait pour que je la salue.

Je me suis assise

‐ Qu’est ce qui ne va pas ??

Elle a encore essayé d’articuler mais sans succès.

Elle a tendu la main pour me montrer un paquet de médicament et des rapports


médicaux et j’ai pu lire et constater qu’elle avait été victime d’un AVC.

Je n’avais même pas besoin de trop compliqué mon cerveau on l’avait eu.

Je n’avais pas réussi mais je voyais bien qu’elle était entrain de perdre sa vie petit
à petit, plus encore quand j’ai essayé de poser la question

‐ Les enfants sont ou ???

Elle a fait un geste de la main et essayant de me dire « partis »

‐ Partis comment ?? et tonton ? tu es seule ici ??


‐ Non, elle est avec nous, nous sommes ses neveux les enfants de sa sœur et
toi qui est tu ?

C’était un des gars avec qui je l’avais vu à la banque

‐ Je suis arrivée mais il n’y avait personne au portail j’ai poussé, je suis
Maïra… sa fille
‐ Ha bon ??

Il m’a souri et est gentiment venu m’embrasser comme au village. J’étais moi-
même encore très frêle, et j’avais encore des tâches partout, mais j’ai été surprise,
qu’il n’en soit pas effrayé

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‐ La tante a eu tellement de problème, son mari l’a accusé d’avoir essayé de
le tuer en maintes reprise, il l’a quitté avec les enfants et quelques temps
après elle a fait un AVC. Elle est seule comme ça, c’est la maman qui
envoie un peu d’argent d’Europe chaque moi pour nous et pour elle, on vit
ici

Dieu merci son mari l’avait quand même laissé dans la maison.

Qui avait bien pu lui faire ça ??? Je soupçonnais qu’on avait peut être envoyé
Joëlle hein ? La petite fille qui priait et ça m’avait repoussé-là n’était plus là, ma
mère apparemment elle-même ne priait pas donc elle avait été très facile d’accès.
Maintenant que fallait-il faire ???

Je suis rentrée, j’aurais souhaité passer à l’église ou le pasteur était mais j’ai eu à
cœur d’appeler avant

‐ Bonjour pasteur
‐ Pasteur Merlin
‐ Bonjour Pasteur Merlin
‐ C’est ma fille Maïra ?
‐ Oui oui
‐ Je reconnais déjà ta voix, comment vas-tu ?
‐ J’ai un problème là, je voulais passer à l’église
‐ Non non, je vais moi-même arriver chez toi, attends-moi, donc ça va déjà
jusqu’à tu marches

Bien sûr que ça allait déjà un tout petit peu.

En rentrant ce jour-là j’ai vu quelqu’un passer dans une grosse voiture, cette
personne ressemblait étrangement à Joëlle comme l’avait dit Merveille.

Heureusement que j’étais couverte.

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J’ai ressenti un peur terrible en la voyant, elle avait dû avoir une grande promotion
après ce qu’elle avait fait pour Manu, personne ne l’avait su mais c’est bien elle
qui l’avait tué !! Pas moi. Mais comme la sorcellerie était sorcellerie c’est moi
qu’on avait vu.

Ce soir-là le pasteur n’est pas passé, pourtant je n’arrivais pas à dormir.


L’expression de souffrance qui se lisait dans les yeux de ma mère m’avait pénétré
au plus profond de moi-même.

A un niveau j’ai pris la bible et je l’ai quand même lu, je cherchais dedans une
idée une proposition sur comment aider ma mère mais je n’ai rien vu dedans. Il
fallait absolument que le pasteur intervienne et lui donne les sujets de prières, et
des conseils.

Ne le voyant pas arriver le lendemain très tôt je suis sortie et je suis arrivée chez
lui.

Quand j’ai toqué à la porte, ce sont des enfants qui sont venus m’ouvrir,
j’entendais un bébé pleurer dans la chambre et directement mes intestins se sont
noués.

‐ Carine apporte le biberon de l’enfant là, elle a faim

Une des petites filles devant moi a fait démi tour en vitesse

‐ Je voudrais voir le pasteur s’il vous plait


‐ Paaapaa !!!! papa !!! on te cherche

Les enfants m’ont laissé devant la porte et quelques minutes après il a fait son
apparition.

Mais la première des choses qui m’a semblé bizarre c’est qu’il était gêné et qu’il
ne m’a pas fait entrer

‐ Ma fille, ça va ? je t’ai dit que je passais non ?

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‐ Oui mais comme vous aviez dit que c’était hier la, je ne savais pas s’il
y’avait un souci et aussi c’était urgent
‐ Oui, viens on va aller à l’église, on pourra mieux parler
‐ Je ne salue pas maman pasteur ?
‐ Elle lave l’enfant, tu la verras après, tu as dit que c’est urgent non ??

C’est comme ça qu’il m’a emmené à l’église et ça a sonné bizarre dans ma tête

‐ Mais je voulais aussi profiter pour voir l’enfant


‐ Non ma fille, tu la verras ce n’est pas un problème, viens on discute d’abord

Je l’ai suivi et arrivée à l’église je lui ai parlé du message de Dieu par rapport à
ma mère et ma visite

‐ Le problème c’est que je ne sais pas comment procéder pasteur, pour l’aider
ni pour l’orienter.
‐ Je vois, je vois, il va falloir que je la rencontre, et je vais prier avec elle ça
va aller, mais je tenais encore à te voir pour que tu continues à me raconter
des choses de votre royaume, depuis que j’ai fait entendu ton histoire, j’aide
beaucoup de gens, je connais maintenant reconnaitre la source de certains
problèmes, et le ministère grandi vite.

Il me posait des questions et je lui racontais ce que je connaissais de l’autre monde.


Finalement n’ayant pas la paix je lui ai posé la question

‐ Pourquoi ça vous a gêné quand je suis venue à la maison

Il a semblé embarrassé

‐ C’est que ma femme pense qu’avec votre témoignage c’est mieux que vous
vous éloigniez de l’enfant et de notre maison pour que ces gens ne viennent
pas nous localiser, rien à voir avec toi !
‐ Je comprends mais personne ne sait qu’elle est avec vous et surtout Dieu
m’a promis de la protéger si moi j’accomplis mes missions, donc vraiment

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‐ Je vous comprends toutes les deux et je lui en parlerais encore, mais les
femmes sont très protectrices et elle est vraiment heureuse du cadeau que
vous nous avez fait, son instinct de mère s’est developpé

Contre moi ?? hum… c’est vrai que je leur était reconnaissant pour m’avoir mais
quelque chose me gênait fortement. Même le fait qu’il me donnait des rendez-
vous sans passer et que je le sentais un peu distant me faisait un genre.

Finalement il n’est même pas passé comme prévu pour aider maman alors que j’y
étais et je l’attendais, je l’ai appelé fatigué finalement moi-même je me suis
lancée.

‐ Maman je sais que tu ne peux pas me répondre mais je voudrais te parler


de certaines choses afin que tu comprennes pourquoi tu es dans cette
situation. Je ne sais pas prier mais si tu toi tu sais prier à base de ce que je
vais t’expliquer tu sauras comment prier, moi-même je vais apprendre peu
à peu et je pourrais aussi t’aider.

C’est comme ça qu’à commencer mon aventure avec Dieu. Personne pour
m’épauler mais il était toujours là pour m’orienter.

Sans parler il avait la capacité d’orienter, sans te toucher il avait la capacité de te


consoler dans ses bras, sans être la, il entendait parfaitement.

Je ne ressentais plus le feu que je sentais sur moi quand je servais le monde des
ténèbres.

Dans cette aventure, je dévorais la bible pour savoir ce qui était bon et pas bon,
pour savoir ce que ce Dieu la avait déjà fait, comment lui on le servait et je voyais
que lui ne mettait aucune pression à ses enfants comme satan aux siens. Je lisais
les archives de ses actions, et c’était merveilleux.

Parfois la nuit je me levais et je lisais la suite d’une histoire. Je la lisais comme un


livre d’histoire et je m’interrogeais souvent. A chaque fois c’est comme s’il me

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répondait ou alors il me faisait comprendre des choses à sa facon, certaines choses
restaient incomprise.

J’ai appris à prier, à dire 2 mots pendant 1 heure, puis ajouter une nouvelle phrase,
ensuite de longues choses. Bref j’apprenais vite.

Mais mon problème c’est que même après mes prières avec maman je ne voyais
rien comme changement, bref ça tournait en rond et un soir j’ai prié j’ai demandé
à Dieu : Que veux-tu que je fasse pour l’aider ?

C’est là où j’ai fait un rêve dans la nuit ou je pouvais voir ce qui s’était passé. JE
voyais comment Grand-Mère avait donné l’autorisation de la séparer de son mari,
et on a envoyé Joëlle. Je l’ai vu séduire ce monsieur et sortir avec lui, et à ma
grande surprise j’ai vu Joëlle s’installer avec le monsieur dans la même maison.

Je me suis levée ce matin-là complètement choquée. Si mon rêve était vrai c’est
que Joëlle devait être entrain d’en finir avec le mari de ma mère et mes petits
frères et sœurs.

Quand je me préparais encore pour aller bien demander l’affaire-là chez maman
mon cousin m’a appelé.

L’Etat de santé de ma mère avait chuté et ils étaient à l’hôpital.

Quand j’y suis arrivée on a parlé d’une intervention chirurgicale dans sa tête et
c’était une opération hors de prix. Mes cousins qui vivaient avec elle ont appelé
toute sa famille, ses sœurs et frères, les tatas et tontons bref je les voyais se
démerder et ça n’avançait pas, l’hôpital nous mettait une pression bizarre. Ces
gens n’étaient pas ses enfants, mais pourtant ils s’impliquaient. J’ai été poussée
par une pression bizarre et je suis allée à la banque, j’ai vidé tous les argents que
j’avais gardé de mes œuvres maléfiques. Si ça pouvait faire du bien pourquoi pas.

Je ne savais pas comment j’allais vivre après ça, mais il fallait que je fasse ça.

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Quand je suis arrivée cet après-midi-là avec tout cet argent mes cousins m’ont
regardé totalement surpris

‐ Ekie Maïra tu as pris le genre d’argent ci ou ?


‐ Laissez seulement, c’est une longue histoire, qu’on opère seulement
maman.

Pendant l’opération j’ai prié, je n’ai pas pu m’asseoir pendant 5 minutes, parce
quand tu pries debout ça chasse la fatigue et le sommeil.

J’ai appelé le nom des démons responsables de certains types d’attaque pendant
les opérations, j’ai appelé l’esprit de mort et je l’ai ordonné de quitter sa vie au
nom de Jésus.

J’ai couvert ma mère dans le sang de Jésus et j’ai déclaré qu’elle va vivre.

Dans notre monde les déclarations avaient de l’effet, les marabouts maudissaient
tuaient enfermaient bloquaient à travers les déclarations, et même du côté de Dieu
c’était pareil, voilà pourquoi il était écrit dans la bible que « la mort et la vie sont
au pouvoir de la langue »

J’ai déclaré toutes sortes de bonnes choses pour elle jusqu’à ce qu’elle sorte du
bloc, et on est ensuite allée l’installer en Réa.

Je devais rentrer mais je n’y arrivais pas, quelque chose m’empêchait de partir.
Vers 22 heures, pendant que je somnolais sur un banc près de l’entrée de la section
réa, quelque chose m’a réveillé.

Quand j’ouvre les yeux devant moi je vois un Monsieur arrivé en ensemble
jogging blanc et derrière lui, arrêtant sa main complètement amoureuse je vois
qui ?? Joëlle !!!

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Elle a sursauté quand elle m’a vu. Elle savait tout de même que c’était ma mère
et elle savait que je n’étais plus en prison, c’est moi qui devait plutôt être surprise
si l’Eternel ne m’avait pas révélé son plan.

Ils ont traversé devant moi sans mot dire et ils sont entrés.

Mon cœur battait la chamade parce que je ne savais pas comment elle était venue,
avec ou sans.

Elle pouvait venir comme ça, et réussir à l’achever.

J’ai bondi sur mes pieds et je les ai suivis, j’ai trouvé le mari de ma mère entrain
de poser des questions à mes neveux et une maman, cousine de ma mère qui était
là.

Je regardais les mouvements de Joëlle, elle semblait être la innocemment, mais


en un coup d’œil elle pouvait frapper fort.

‐ Seigneur révèle moi ce que je dois faire là, je ne connais pas son plan donc
je ne sais comment le parer.

Il y’avait parfois des prières qu’on fait sans sens tout simplement parce qu’on ne
prend pas le temps de poser la question à Dieu : il se passe quoi ? Je réagis
comment ? C’est qui mon ennemi, je prie comment ?

61 
 
Pendant que je parlais il m’a fait me rappeler du rêve que j’avais fait et dans ce
rêve-là, juste quand j’étais sur le point de me réveiller, j’avais vu Joëlle essayer
d’entrer dans la chambre de maman et lui donner de l’eau à boire.

Je ne pouvais plus me souvenir de si maman avait bu oohhh ou si quoi avait fait


oooh.

Mais il était clair que c’est par là que Joëlle voulait passer.

Elle allait seulement passer sur mon corps avant d’arriver là-bas dedans.

Comme ils parlaient encore j’ai traversé là où ils étaient et je suis partie me mettre
juste devant la porte.

En fait c’était une salle ou les visites étaient interdites, donc normalement ils
n’avaient pas la permission d’entrer.

Joëlle surveillait mes mouvements du regard mais moi je n’arrivais pas à lire sur
leurs lèvres.

J’ai tout de même vu le mari de ma mère disparaitre un moment avant que je n’ai
eu l’idée de ce qu’il demandait je l’ai vu revenir avec le docteur et j’ai compris
qu’il était allé négocier la permission de la voir. Mais pourquoi ? Quand on
demandait l’argent il n’avait pas réagi…. Maintenant à 22heures il se souvenait
qu’il avait une femme

Je les ai interceptés

‐ Docteur que se passe-t-il ?


‐ Votre père veut voir maman

Lui-même a d’abord été surpris.

‐ Je ne suis pas son père


‐ Non bien sûr mais elle c’est ma mère, je suis Maïra

62 
 
Je me demandais si elle lui avait parlé un jour de moi mais il n’a même pas semblé
faire attention à ce que j’ai dit

‐ Docteur on va la voir ?

Il n’avait pas la pression de lui-même, c’est Joëlle derrière qui faisait ca, je la
voyais.

‐ Non non, ce n’est pas possible

Tout le monde s’est tourné vers moi, même mes neveux étaient étonnés vu la
façon dont j’ai parlé fort.

‐ Je ne vous comprends pas Madame, il m’a montré sa carte, elle porte le


même nom que lui, je ne saurais interdire à cet homme de voir son épouse
‐ Son épouse que quand tout à l’heure on cherchait l’argent, des millions pour
intervenir sur elle, alors qu’elle était sur le point de mourir, quand on l’a
appelé il a répondu quoi ?

Silence

Je venais de poser une question un genre un genre.

‐ Euh.. je n’étais pas sur place et j’ai demandé à ma femme de voir ce qu’elle
pouvait faire
‐ Haaaann Docteur vous avez entendu non, voilà sa femme, qu’il laisse
maman se reposer
‐ Vraiment

Mon neveu venait d’envoyer le « vraiment » de soutien derrière moi

Le mari de ma mère s’est enflammé, apparemment il était quelqu’un qui ne savait


pas garder son calme

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‐ Non ce n’est pas possible, je suis venue ici pour la soutenir mais si ses
bâtards vont me manquer de respect, moi je m’en fous, je m’en lave les
mains

Joëlle le suppliait de se calmer mais il ne l’écoutait pas, il a tourné les talons en


colère et s’en allait pendant que le docteur le suivait pour le calmer.

‐ Maïra, j’ai faim, nous on va aller calmer le djo la dehors avant d’aller falla
la tchop
‐ Ok

Je me suis retrouvée, moi Joëlle et ma tante là.

Sans forme de procès Joëlle s’est dirigée vers ma tante là, comme si elle voulait
lui parler. Je me suis demandée où elles se connaissaient.

Elle a fait genre elle lui pose quelque question et elles se sont saluées puis elle est
passée devant moi.

‐ On finira par retrouver ta fille Maïra, et c’est même qui va la tuer devant
les hommes pour nous la consacrer.

Elle a parlé à voix basse, et elle a continué son chemin.

Mais je me suis souvenue de ce qu’elle avait fait pour mon Manu que j’aimais
tant.

J’ai couru vers elle

‐ Sorcière !!! vous ne l’aurez pas


‐ Tu traites qui de sorcière ? ce n’est pas toi qui a tué ton fiancé médecin
devant tous ses collègues ?

La honte que j’ai eue, dans un environnement hospitalier, quelle idée ?

Je l’ai empoigné par sa longue brésilienne qu’elle avait dans le dos

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‐ C’est toi qui l’as tué vampire
‐ Lâche-moi

Elle m’a bousculée et je suis tombée, quand je me relevais pour revenir à la


charge, j’ai encore revu l’image ou elle donnait de l’eau à ma mère et quelque
chose m’a dit la fille ci est entrain de te distraire.

Je me suis relevée, et je l’ai vu invoquer, mais elle ne savait pas que j’avais changé
de maître. Je marchais avec un Dieu capable de déjouer le plan de l’ennemi sans
effort.

Au lieu que je cours vers elle, j’ai plutôt courir vers la chambre de maman, pour
rien comme ça, juste dirigée par quelque chose.

La porte de la chambre était ouverte, pourtant personne n’y entrait à part les
infirmiers. La tante n’était plus dehors, je suis entrée avec précipitation et je l’ai
trouvé entrain d’essayer de donner à boire à ma mère.

Elle penchait encore le liquide

‐ Pose la bouteille là immédiatement

Elle a sursauté pour après faire le faux courage

‐ Elle a demandé l’eau il n y’avait pas les infirmières du coup j’ai moi pensé
que je pouvais prendre mon tangui dans le sac et lui donner
‐ Met tois dehors

En parlant je ne regardais pas sa face mais plutôt sa main car je sentais qu’à tout
moment elle pouvait même pousser l’eau là

‐ Si tu tentes de verser une goutte de cette eau dans sa bouche, je tue


physiquement ici-là, sorcière !!! Sors de là, sors vite

Je me suis approchée d’elle et j’ai arraché la bouteille dans ses mains

‐ Tu vas boire toi-même ta sorcellerie la, donc tu étais même avec elle

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Quand je voulais tordre sa dans sa bouche pour qu’elle boive elle a s’est débattu
et voyant que j’étais physiquement plus forte qu’elle bonne dame a disparu, elle
est sortie comment en courant mais a disparu.

Disparu une fois hein ? si elle courait elle serait dans le couloir entrain de courir
mais aucun trace de personne

‐ Vous avez croisé la tante là à la porte ?

C’était mes cousins, ils revenaient de l’entrée

‐ Non personne, elle est peut être partie avant nous

Si c’était même vraiment une tante. C’était à voir.

J’ai veillé sur ma mère comme ça pendant près de deux semaines.

Je faisais tout ce qu’il y’avait à faire, oubliant moi-même mon état de santé, je
ressentais tellement de culpabilité, envers elle et envers tous ceux contre qui je
faisais ma sorcellerie que je faisais même plus pour me dédouaner.

Finalement elle s’est réveillée et peu à peu elle a repris ses facultés.

Le truc c’est que j’avais donné tout ce que j’avais et je priais pour que rapidement
on sorte de là,

Dieu merci finalement après on est rentré à la maison.

J’ai pris mes affaires de l’autre côté et je me suis installée à la maison.

Ceux de la famille de maman qui venait la voir me découvrait car apparemment


elle avait caché mon existence à plusieurs. Ils étaient à chaque fois émerveillés
que j’ai grandi au point de financer son opération.

A la maison on préparait à manger avec les sous qui venaient de l’Europe par ses
sœurs et c’était ma tâche Le soir j’étais épuisée mais je réussissais quand même à
lire ma bible et à prier pendant près d’une heure ce que nous rendions difficile
quand j’étais de l’autre côté. On embrouillait les cerveaux des gens avec des
66 
 
pensées, des coups de fil, la tentation de regarder son téléphone même pendant la
prière mais connaissant ça moi-même je déjouais tout ça.

L’Eternel m’avait donné pour instruction de prier à des heures fixes et même si je
n’y arrivais pas toujours je faisais de mon mieux pour m’en sortir.

Maman a commencé à aller mieux. Elle me parlait déjà et marchait déjà un tout
petit peu. Je ne comptais pas rester chez eux indéfiniment mais je ne savais pas
non plus comment j’allais vivre sans argent, sans travail.

Chaque jour je priais et je demandais à Dieu de pouvoir dans ma vie, car sans
argent même les missions dont il parlait là je ne savaient pas comment j’allais les
faire. Je ne savais même pas quand ça commençait et quand ça finissait l’affaire
de mission là mais un jour j’ai eu à cœur de discuter avec maman.

‐ Maman je dois te parler


‐ Ma fille je sais

Ça m’a surpris

‐ Tu sais quoi exactement


‐ Que tu as beaucoup de choses à me dire, quand je te regarde je vois le poids
que tu portes et je sais que tu es ici pour un but
‐ Je voudrais d’abord te dire que j’ai fait beaucoup de choses dont j’ai honte

J’étais assise sur le fauteuil à côté du canapé ou elle était assise et elle m’a tendu
la main

‐ Viens la… viens t’asseoir près de moi

Je me suis lever et je suis venue près d’elle

‐ Maïra, le tort ne te reviens pas, quel que soit ce que tu as pu faire ou ne pas
faire, quel que soit ce que tu as pu devenir ou, quelques soient tes erreurs,
la faute me revient ainsi qu’à ton peur. Tu n’as jamais eu l’encadrement

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qu’un parent doit à son enfant, je savais bien que ton père n’allait pas y
arriver quand je l’ai quitté, mais je n’avais pas le choix.
J’ai voulu te prendre mais ils ont refusé, mais je devais partir car j’étais très
malade. Et ma famille a cherché, et on accusait ta grand-mère, du coup j’ai
fui en te laissant, et je te demande pardon

En finissant sa phrase elle était déjà en larmes.


Et moi je n’arrivais pas à retenir les miennes, ma vie avait vraiment été
bizarre et papa même regrettait d’avoir écouté sa mère.
Je m’étais sentie seule tant de fois, j’avais manqué de conseil, d’amour
parental. Papa m’aimait mais il ne savait pas prendre soin d’un enfant. Une
maman pour m’apprendre le bien et le mal, la pudeur, les valeurs qui
distinguent les vrai femmes je n’avais rien..
J’ai pleuré ce soir la contre elle
‐ Pardonne-moi mon bébé, pardonne mon bébé…

Quand je me suis calmée, je lui ai parlé.

‐ Maman je t’ai détesté, je t’ai haï plus que tout, parce que j’ai souffert seule
avec papa, je ne savais pas quoi faire, je ne savais pas ce qui était bien,
même quand j’étais tentée entre et le mal et le bien papa n’était pas là pour
m’aider à prendre mes décisions et finalement ça a développé une rancœur
terrible en moi.

Je me suis ouvert à elle et je lui ai raconté ce qui s’était passé à Libreville et même
ce qui s’est passé à Yaoundé avec grand-mère

‐ Maman tu n’avais pas tort, grand-mère était une reine très puissante dans
le royaume des ténèbres. Et elle m’avait envoyé chercher ta vie. Et j’étais
contente de te sacrifier, parce que je t’accusais de m’avoir abandonné dans
ses mains, mais quand je suis arrivée pour te prendre je n’ai pas eu de souci

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à l’aller mais tu n’étais pas un candidat idéal pour la raison pour laquelle
on voulait un sacrifice. Et il y’avait autre chose, il y’avait ta fille qui priait
pour toi dans la chambre la nuit et Dieu n’a pas permis que ta vie te soit
ôtée. Maintenant ils ont envoyé quelqu’un d’autre après que j’ai eu des
problèmes
‐ Je sais ce qui s’est passé… j’ai lu dans les journaux, j’ai vu à la télé et je
me suis tenue responsable si quelque chose avait lâché dans ta tête
‐ Mais non rien n’a lâché, c’était programmé dans notre monde, mais je ne
suis pas la pour qu’on parle de ça, maman il faut que tu pries pour récupérer
ta famille et ta vie
‐ Il a décidé d’en aimer une autre, au point de me traiter de sorcière, de
m’accuser de vouloir le tuer, de venir dans ses rêves le nourrir, moi ????

Je comprenais bien ce qui se passait, parfois tu voyais quelqu’un dans tes rêves et
c’est Dieu qui te révélait la source de tes problèmes, parfois aussi, tu voyais
quelqu’un c’est une personne de notre royaume qui se déguisait pour créer
confusion et problèmes. Alors qu’est-ce qu’il fallait faire ? Toujours prendre
confirmation chez Dieu avant d’indexer quelqu’un.

Seigneur qui est cette personne qui est contre moi ? Il avait sa façon à lui de rendre
ses réponses indiscutable et claire.

‐ Maman il faut que tu pries, il faut qu’on prie, cette femme qui est avec ton
mari va détruire sa vie, et détruire celle de tes enfants, elle ne les quittera
que lorsqu’elle en aura terminé avec eux
‐ Hey !!!
‐ Oui oui et même ta maladie vient d’elle, il faut que tu te battes maman
‐ Oui mais moi je suis découragée, je prie je ne vois pas de résultat, j’ai
l’impression que Dieu ne m’entend pas, tu sais que j’avais d’abord été
malade avant, bref… moi je le regarde seulement

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‐ Il entend !!! je t’assure il entend. c’est ce découragement-là qui fait que
nous on vous gagnait souvent parce que nous là-bas on ne se décourageait
pas. Regarde, moi j’ai échoué ma mission avec toi mais ils ne se sont pas
découragé, c’est une combat permanent jusqu’à la fin des temps
‐ Mais ou est la force là ?? je suis malade et fatiguée
‐ Oui mais même couché prie et crie à Dieu, regarde dans la bible l’histoire
de Daniel. Il avait demandé quelque chose à Dieu et Dieu avait envoyé la
réponse mais le Prince de perse a bloqué, il y’a des prières qui sont exaucé
mais nous on est là pour empêcher que la réponse n’arrive, il faut être dans
le combat constamment jusqu’à ce que tu vois que ce que tu as demandé tu
as reçu…

Elle est restée tranquille comme si elle dormait et moi je me suis levée je suis
sortie.

Le lendemain avant mon réveil elle était déjà dans ma chambre avec sa canne qui
l’aidait à marcher

‐ Maïra lève-toi !!! je suis prête !!!

Quand j’ai ouvert les yeux elle tenait un papier en main ou étaient marqué ses
sujets de prières et elle avait l’air d’avoir repris des couleurs. Elle était prête pour
la guerre !!!

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Ma mère voulait récupérer sa santé complète, son mari et ses enfants. Elle n’avait
pas des aspirations trop compliqués.

On a engagé un programme sérieux, elle ne pouvait pas jeuner et moi non plus
parce que j’étais toujours convalescente, je souffrais même terriblement parce que
mes cicatrices démangeaient gravement et si je grattais je créais de nouveau des
blessures au même endroit, donc je prenais juste un médicament prescrit par le
docteur contre ça.

J’ai commencé à dormir avec elle pour que la nuit à 23h on prie jusqu’à minuit.

Pour se réveiller c’était d’abord la guerre et je savais qui en était responsable,


donc j’ai chassé ce démon la pendant plusieurs jour dans la prière pour qu’enfin
ce soit facile pour nous de prier à cette heure-là.

Le Seigneur m’inspirait quoi demander en fonction de ce que je connaissais du


monde des ténèbres.

Il fallait d’abord prier pour que le seigneur nous pardonne nos péchés car cette
souillure la faisaient en sorte qu’il ne nous entende pas vraiment, ensuite je ciblais
les choses dans la vie de maman qui pouvait avoir été une porte ouverte au monde
des ténèbres, sa vie de débauche à une période, est ce qu’elle ou ses parents
avaient fréquenté les marabouts, bref il fallait qu’on trouve quels lien elles
pouvaient avoir avec les sorciers qui leur donnait le droit légal de l’attaquer et on
priait que tout ça soit annulé.

Là où on n’a rien compris c’est qu’après avoir fait une semaine d’intense prière,
elle a encore rechuté.

Elle n’arrivait plus à marcher, elle parlait à peine…

Ce soir-là dans ma chambre j’ai regardé la bible plus le ciel


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‐ Dieu tu exagères !!! Noooonn laissons que tu es Dieu tu veux déjà déranger.
Tu ne vois pas que ça décourage même dis donc ??? tu dis qu’on prie pour
voir le résultat mais quand on prie ça se gâte même encore, ce n’est pas
surprenant que les gens se découragent même et cherchent la solution
finalement un peu partout la dehors…

Quand j’ai fini de bien lui faire les problèmes je me suis couchée, complètement
abattue, c’était très difficile pour moi, de l’autre côté on gérait les situations cash
mais là j’étais un peu perdue.

Dans la nuit j’ai senti comme si quelqu’un me tapait et je me suis vu dans une
ville que je ne connaissais pas, j’étais comme téléspectatrice.

J’ai vu des gens habillées comme à l’époque de Jésus dans les films là et j’ai vu
au milieu d’eux il y’avait quelqu’un qui brillait, c’était comme un film.

Je les regardais de dos.

J’ai entendu comme une voix maudissait un arbre.

« Toi à compter d’aujourd’hui on ne mangera plus de ton fruit »

J’ai reconnu la parabole du figuier dans la bible quand Jésus voulait manger du
fruit et il n y’en avait pas.

Après j’ai vu la lumière partir et derrière quelques disciples sont restés discuter
entre eux

‐ Il a maudit l’arbre mais pourquoi l’arbre est toujours la ??


‐ Je ne sais pas, pourtant normalement l’arbre devait montrer des signes
prouvant que quelque chose c’est passé

Une autre femme est entrée dans la conversation

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‐ Regardez même, on dirait que l’arbre brille même plus, à la bonne saison
on va en manger le fruit.

Et moi je me demandais que Ekié, comment alors Jésus dit qu’il a maudit le figuier
et rien ne se passe.

Après je me suis retrouvée maintenant toujours au même endroit et cette fois ci


l’arbre était tout marron, partout, tout était sec. Et j’ai vu les mêmes personnes qui
parlaient arriver

‐ Ca ce n’est pas le figuier que Jésus a maudit hier ?


‐ Si si, c’est tout sec !!!!

Ils étaient tous émerveillés… et se sont approchés de l’arbre pour le regarder

‐ Ca a séché depuis la racine !!!

Je me suis réveillée en sursaut.

Il avait maudit le figuier et c’est le lendemain que les gens avaient vu le poids de
ce qu’il avait fait… les choses pouvaient sembler ne pas avoir changé aujourd’hui
pour ma mère, mais la racine de son problème avait peut-être déjà entamé son
processus de séchage…

Je me débrouillais toute seule pourtant je pensais que le pasteur vers qui je m’étais
dirigé allait jouer un rôle important, qu’il allait m’expliquer des trucs, mais son
comportement lui et sa femme… hum !!!

Le lendemain je suis allée dire à maman de ne pas se décourager.

Parfois la situation pouvait donner l’impression de ne pas avoir changé pourtant


son processus de séchage était déjà enclenché.

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Elle ne devait pas se laisser abattre. Elle m’a guetté un genre sa conviction mais
moi j’avais la foi et j’ai continué à prier, jusqu’à ce que deux semaines plus tard
elle soit capable de courir dans la maison.

‐ Maman tu as vu ??? Ça a marché !!! tu es en santé, il ne faut plus baisser


les bras, regagne la confiance de ton mari
‐ Oui oui, j’ai commencé déjà, je prie qu’il découvre la vérité sur cette fille.
‐ Je m’en charge

Oui oui, même physiquement, certains problèmes avaient leur solution et je


connaissais celle des sorcières de mon espèce.

J’ai développé un plan bien tracé, je n’en ai point donné les détails à maman mais
je lui ai demandé de se renseigner sur où ils habitaient et comment était leur
programme.

Mais avant d’y aller, j’ai encore essayé de joindre le pasteur Merlin, comme
d’habitude son téléphone était soit occupé, soit ça ne passait pas soit ça sonnait il
ne décrochait pas.

Mais quand j’ai changé de numéro et j’ai pris le numéro de maman pour appeler
il a décroché. J’ai directement raccroché, j’avais compris qu’il m’évitait.

J’ai attendu dimanche matin, pour m’apprêter et aller au culte, lui et sa femme on
allait se rencontrer là-bas et ils allaient aussi m’expliquer en quoi j’étais devenue
une indésirable.

Quand je suis arrivée ce qui m’a d’abord frappé et le changement. L’église avait
grandi et joliment décoré, il y’avait une grande foule qui s’y pressait. A l’entrée
une jeune homme m’a interpellé

‐ Madame achetez le livre du pasteur Merlin sur les secrets du monde des
ténèbres. Comprendre comment ils opèrent pour un combat efficace.

Je me suis arrêtée que hein ??

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Je prends le livre je retourne je reconnais dans le résumé mes termes etc…

Quand j’ouvre le livre, il n’a même pas changé de nom, Maïra est écrit en gros
caractère dedans. Toutes les notes qu’il prenait là c’était pour ensuite aller écrire
son livre et l’éditer même sans m’en parler. Voilà pourquoi ils faisaient tout pour
me mettre à distance d’eux…

J’ai acheté un exemple de ce livre à 3500 et je suis entrée m’asseoir à l’église.

L’époque où j’avais peur que je feu me brûle la était révolue, j’étais bien à l’aise
dans la présence de Dieu, donc pendant qu’il y’avait les louanges de la chorale, et
les annonces et autres j’étais concentrée, surtout que c’était ma première fois
d’assister à une messe.

La femme du pasteur est d’abord entrée avec les enfants et ma petite Manuella
dans ses bras, elle s’est assise. Elle ne pouvait réellement me voir parce que tout
son regard était sur Manuella. Elle la dévorait littéralement des yeux avec amour,
j’en ai même ressenti de la jalousie.

Ensuite Pasteur Merlin est monté pour le sermon.

Avant qu’il ne commence nos yeux se sont croisés et ça l’a décontenancé. Ensuite
il a prêché son sermon. Pendant le culte, sa femme a pu me voir et elle a attaché
sa face comme si c’est un collègue du diable qu’elle avait vu. Elle ne voulait
absolument pas me sentir.

J’ai patiemment attendu la fin de la messe mais impossible de pouvoir voir le


pasteur ni même madame. Il était dans son bureau avec pour instruction qu’il ne
reçoit pas. J’ai même envoyé la nouvelle que c’était moi et c’était urgent mais
rien.

Finalement je l’ai vu entrer lui et sa famille dans une grosse voiture et ils sont
partis.

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J’ai entendu les gens parler en racontant qu’il avait fait une fortune avec le livre
puissant qu’il avait écrit et tout et tout, les gens semblaient émerveillés.

J’ai seulement tapé les mains et secoué ma tête. En plus d’avoir mon enfant il
fallait qu’il se serve de moi, je ne lui demandais même pas de l’argent mais juste
de m’aider à m’en sortir, heee haaaaa.

J’avais besoin de lui pour mon plan contre Joëlle mais si ce n’était pas possible
j’allais me débrouiller autrement. Je suis partie de la très déçue et blessée, car
j’avais été trahi par des gens pour lesquels je n’aurais jamais pensé mal, je leur
faisais confiance et je m’étais abandonnée à eux. Mais bon… avec Dieu on
apprenait chaque jour, ma prière était qu’il m’aide à comprendre ce qui s’était
passé dans leur tête.

Dans mon plan j’avais deux choses à faire, première voir une personne, que j’ai
pu finalement rencontrer dans un restaurant. C’est à peine s’il avait 2 minutes à
m’accorder mais ayant prié que Dieu permette qu’il soit attentif j’ai quand même
attirer son attention, il ne me croyait pas mais bon… j’avais ce que je devais faire.
La deuxième des choses fût de demander à maman de collecter toutes les
informations sur son mari et ses enfants et leur lieu de résidence, même s’il fallait
passer par un membre de sa belle-famille qui lui était encore proche, ce qu’elle fit

Elle en a eu et je suis allée quelques jours avant le grand jour en repérage. C’était
bel et bien le lieu résidentiel du mari de ma mère et Joëlle…

Ils habitaient une maison encore plus grande que celle ou maman vivait avec lui
et Joëlle conduisait une voiture que maman n’avait jamais eu dans son mariage,
comme quoi les sorcières hein….

Je suis rentrée et j’ai eu une conversation avec maman

‐ Maman voilà ce qu’on a va faire, il faut qu’on aille là-bas vers 4h30
‐ 4h30 !!! c’est la sorcellerie qu’on part faire là-bas ?

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‐ C’est la Jésusserie, si c’est pour la sorcellerie là, Joëlle et grand-mère vont
confirmer que je suis chez quelqu’un qui les dépasse maintenant, d’abord
elles même savent non, sinon elles auraient déjà pris l’enfant !!
‐ Tu parles de quoi ?

Merde, je ne devais pas en parler et avec la bouche des femmes qui ne se ferme
jamais là je venais de me vendre comme ça

‐ Laisse ce sont des anciennes choses quand j’étais encore avec elles
‐ Haaann Ok, donc on va faire comment ?
‐ Attendre que ce soit une heure ou elle est prête à rentrer et épuisée, là on va
frapper
‐ Et comment ?
‐ Juste au moment où elle va s’apprêter à venir entrer dans son corps il faut
qu’on sature l’atmosphère avec la prière, le sang de Jésus, le feu du saint
esprit, l’eau bénie, bref tout ce qui peut passer, Dieu va nous conduire.

Maman a adhéré à mon plan et nous avons d’abord eu une préparation spirituelle
avant de se lancer.

Pas moyen d’avoir de l’eau bénie, alors que c’est ce que je voulais que le pasteur
là me donne, maintenant je ne connaissais pas d’autres pasteurs et je ne pouvais
pas aussi me rendre au hasard comme ça. Affaire de pasteur là il y’en avait
beaucoup et je ne savais pas qui était qui, donc ce jour j’ai pris une bouteille d’eau
Tangui et j’ai prié.

‐ Seigneur je n’ai pas été oint pour cela, je suis moi-même encore faible dans
ma foi, et je sais que je n’ai pas une très grande autorité parmi tes enfants
mais l’autorité de ton fils Jésus est là pour nous et je te prie de bénir cette
eau par son autorité afin qu’à son contact tout ce qui ne te confesse pas
manifeste et soit brûlé.

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Parlant d’autorité, quand j’étais encore sorcière, en fait ce qui faisait que parfois
une personne pouvait nous chasser et on partait et une autre nous chassait on la
giflait même encore était l’autorité des chrétiens. Certains savaient prier pour
demander à Dieu de leur augmenter l’autorité mais certains pas, donc quand un
autre nous commandait d’arrêter nos œuvres maléfiques on était obligé de se
soumettre mais pour plusieurs aka, ça sonnait comme si de rien n’était, on pouvait
même bien les menacer encore, voilà pourquoi j’ai appelé l’autorité de Jésus en
bénissant cet eau parce qu’à mon niveau je ne pouvais pas encore challenger
Joëlle, j’étais encore dans mon processus de purification.

Quand tout était prêt 4h on a pris la route pour débarquer à Obili à 4h30.

Dès qu’on est arrivé, j’ai demandé à maman de commencer la prière autour de la
maison, d’allumer le feu de Dieu autour de cette maison pour que tout sorcellerie
soit exposé ainsi que les sorciers rodant autour.

Moi-même je priais en aspergeant mon eau petit à petit.

Je ne voulais pas vite finir ça parce que l’eau la devait toucher quelqu’un que
j’attendais impatiemment.

LE froid nous tapait, quelques sportifs matinaux qui passaient par là nous
regardaient de façon suspecte mais on était concentré.

Je ne sais pas comment mais j’ai su qu’elle arrivait déjà, j’ai renforcé ma prière à
haute voix et j’ai encore aspergé de l’eau.

Pendant que j’aspergeais, j’ai senti quelqu’un me bousculer en essayant de faire


tomber ma bouteille et j’ai crié Jéééésuuuuss !!!!!

La chose m’a rapidement quitté.

‐ Maman va rapidement faire ce qu’on s’est dit, je continue ici dehors

Ma mère est allée demander au gardien de réveiller mon père pour le faire sortir
car elle voulait le voir urgemment.
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‐ Laisse-moi entrer dans mon corps Maïra,

Joëlle osait même me donner des ordres hein ? Et de façon audible

‐ Je t’ai empêché d’entrer dans ton corps ?? je suis même à côté de ton
corps ?
‐ Tu es entrain de m’empêcher d’entrer dans la maison avec tes bêtes prières,
ne me pousse pas à te tuer
‐ Pardon entre si tu veux-tu n’as peur de rien non ?

J’essayais d’être assez sensible pour savoir où elle était et j’ai versé de l’eau tout
autour de moi en envoyant encore un peu de feu, elle a crié

‐ Aïe arrête de me brûler, arrête


‐ Je n’arrête pas, tu veux tuer ma mère pourquoi ?
‐ Ce sont les ordres de Grand-Ma je me devais d’obéir

Je ne pouvais même pas la laisser entrer, elle allait seulement atterrir la


physiquement bientôt, je connaissais nos horaires non?? Son corps serait forcé de
revenir la trouver la surtout vu comment elle était tourmentée.

‐ Maïra il sera bientôt 6h, les 7 forces de Beelzébul venez en renfort.

J’ai versé rapidement l’eau la sur moi

‐ Le feu du Saint-Esprit me couvre, la main de Jésus est sur moi, son sang
me cache de mes ennemis… Je suis intouchable au nom de Jésus, je suis
intouchable au nom de Jésus. Je répétais ça plus je sentais une présence
contraire, les esprits la étaient la, mais moi j’avais quelqu’un de plus fort
qu’eux de mon côté, même s’il était lui seul il valait tout le monde des
ténèbres.

J’ai entendu dans mon oreille

‐ Ma fille ne craint rien, je suis avec toi, fais ce que tu as à faire

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Ca m’a encore redonné courage et j’ai continué à déclarer que Joëlle sera exposée
et à l’interdire d’entrer dans cette maison-là.

‐ Aidez-moi !!! aidez-moi


‐ On y arrive pas, on ne la voit pas, trop de lumière, on y arrive pas, on va e
brûler, repartons
‐ Non non non non, ne me laissez pas, ne me laissez pas !!!

Finalement il y’a eu un grand cri et j’ai entendu un bruit mât sur le sol

80 
 

Un corps salle, blessé, nue !! Joëlle faisait pitié dans son atterrissage. Tout faible
en train de me supplier

‐ Maïra c’est quoi ? laisse-moi, laisse-moi, je suis ta sœur


‐ Tu es ma sœur mais tu as essayé de tuer ma mère, est ce que je ne t’avais
pas dit de la laisser tranquille, de laisser son mari, allez faire vos choses
ailleurs
‐ Tu étais avec nous
‐ Oui j’étais avec vous sans le vouloir, sans l’accepter, tu m’as forcé ç tuer
celui que j’aimais la sorcellerie ma forcé à détruire, tuer, blesser…
‐ Arrête Maïra, tu es des nôtres tu ne pourras jamais changer crois-moi, tu le
verras, tu ne mérites pas le pardon, ni moi, ni aucun sorcier…, la sorcellerie
c’est notre vie.
‐ Ce n’est plus ma vie, tu as tué Manu, j’ai perdu celui que j’aimais pour la
deuxième fois toujours à cause de la sorcellerie
‐ Nooonn, je ne l’ai pas…
‐ Quoi ?????

Le mari de ma mère était derrière suivi de maman et nous a interrompus

‐ Que fais-tu la Julia ??


‐ Julia c’est qui ????

Maman et moi on venait de poser la question au même moment étonné

Joëlle a essayé de se lever pour s’enfuir mais j’ai encore versé l’eau la sur elle,
c’est la danse que vous vouliez voir ? Dieu merci il n y’avait personne qui passait
m’ont demandé je leur ai dit que c’est notre sœur qui fait des crises de folie.

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‐ Dis-lui qui tu es et ce que tu as été envoyé pour faire, sinon je vais te faire
boire l’eau çi
‐ Attends, attends je vais parler

Elle a commencé les pleurs en demandant de l’aide mais à l’heure qui du royaume
pouvait tenter ????

‐ Dis-lui ton vrai nom !!!


‐ C’est Joëlle ooohh ouoooyyoooo ayyyaaaa iyyyiiiii

Et les sorcières et les bandits la connaissent alors pleurer quand on les attrape
hein ??? Tu te demandais souvent si c’est nous qui étions méchants méchants
là !!!

‐ Qu’est-ce que tu es venue faire, qui est tu ???

Je lui posais les questions et quand elle parlait doucement je dosais encore l’eau
là, Dieu avait alors touché l’eau là en vrai hein

‐ Yaaaaaa ça me brûle ooohh, je veux dormir ooohh, je veux partir ooooohhh


‐ Parle !!!!
‐ Ca va, ça va je vais parler, Maïra tu es ma sœur non ? pourquoi tu me fais
ça ??? je vais parler
‐ Je suis venue pour détruire cette femme et gâter la vie de son mari et de ses
enfants
‐ Qui t’a envoyé
‐ C’est grand-mère non ? grand-mère vient me sauver voilà Maïra qui veut
déjà me tuer ici oooohhhhh ouuuuooooyyyyooooooo

Elle a commencé à révéler tout, il était horrifié, elle a même dit ce qu’elle avait
déjà fait, les contrats qu’elle lui avait fait perdre, le début de prostate qu’il avait
etc….

82 
 
Elle a commencé à se rouler encore et encore, le mari de maman apparemment en
avait assez vu

‐ Tu étais couchée dans cette chambre avec moi, je dormais avec une sorcière
qui n’était même pas là !!!

Il était dépassé, traumatisé de ce qu’elle se retrouvait nue dehors, les hommes avec
les longs yeux là, ashoukaaaa

N’est-ce pas sa part de femme lui donnait le « kamnogo » ? Il avait trouvé l’autre.

Il a seulement fait demi-tour et est parti

Joëlle a continué à me supplier

‐ Plus jamais, je ne referais ça, je ne vais plus t’attaquer rien rien je vais te
dévoiler nos plans souvent, tu es ma sœur, laisse-moi partir

Elle me suppliait tellement, je savais que rien de ce qui ne sortait de la bouche des
gens qui servent le diable ne pouvait être fiable mais je n’avais pas le cœur à lui
faire plus de mal, j’ai retiré le pagne avec lequel je me protégeais le corps pour
qu’on ne voit pas mes cicatrices, je le lui ai lancé et elle s’est attaché et a couru
de toutes ses forces je ne sais dans quelle direction, moi j’ai pris mon taxi
supportant le regard dégoutée sur ma peau de certaines femmes qui allaient déjà
au travail et je suis rentrée à la maison.

Moi-même qui avais fait ça, je n’en revenais pas, Maman était retournée à
l’intérieur pour causer avec son mari, et moi j’étais essoufflée, comme si j’avais
couru ou fait un effort physique.

Je comprenais maintenant que c’était aussi pareil avec Dieu, chaque fois que tu
menais une bataille tu devais te reposer et le laisser te recharger.

83 
 
Voilà pourquoi quand la femme à la perte de sang avait touché Jésus il avait senti
une puissance le quitter et avec dit quelqu’un m’a touché, malgré qu’il était dans
la foule et que tout le monde le touchait par ci par là…

Il fallait toujours demander à Dieu : Seigneur charge moi et rempli moi de ta


présence, ton onction, ta puissance, ton feu. Pour bien brûler les sorciers là en
vrai.

J’ai attendu maman à la maison pour la suite de l’histoire fatiguée.

Jusqu’à m’endormir sur le canapé, dans mon sommeil ma grand-mère est venue
et elle avait un pagne attaché sur les reins. Elle a tracé une ligne sur le sol

‐ Aujourd’hui tu nous as déclaré la guerre officiellement, tout un royaume va


se tourner contre toi et tu vas mourir et ta fille sera notre Reine comme tu
n’as pas pu. Rien ne pourra nous empêcher de te nuire, même s’il faut
chercher quelle ruse on va chercher à te nuire, on ne me défie pas ainsi !!!

J’ai sursauté du lit la peur au ventre…

La femme-là était fâchée, par petit !!!

Tremblante je me suis mise à prier, je disais à Dieu combien j’avais peur, la façon
qu’elle m’avait menacé là.

Il m’a poussé à lire un passage dans la bible.

Quand Jézabel avait tué les prophètes de Dieu et qu’Elie avait eu peur après avoir
coupé la tête des prophètes de Baal.

J’entendais dans mon cœur, « ils se servent de ta peur pour t’attaquer, ils se
servent de ta peur pour t’attaquer, voilà pourquoi le diable s’assure de t’envoyer
des rêves qui vont t’effrayer, aie confiance en moi, et ne fais rien sans mon aval…
Ecoute moi et je te protégerais »

84 
 
Quand j’ai entendu cette phrase, ça m’a calmé… Oui oui, ma grand-mère était
venu ouvrir la porte de la peur dans mon cœur, sachant qu’avoir peur
correspondait à douter de la puissance de Dieu !!!

Si j’avais pu fouetter un sorcier, je pouvais en fouetter 1000 avec la puissance


sans limite de Jésus, pourquoi devais-je avoir peur ???

Si Dieu n’avait pas permis qu’on localise mon bébé jusqu’à aujourd’hui allait-il
l’abandonner à cause des menaces de ma grand-mère ??? J’ai fortifié ma foi par
des versets ou je voyais la puissance de Dieu en action et je me disais : n’est-ce
pas le voilà entrain de combattre une armée ?? Il combattra pour moi !!! N’est-ce
pas le voilà entrain de révéler à David qui sont ses ennemis ? Il le fera pour moi,
n’est-ce pas le voilà qui empêche à Balaak et Balaam de maudire son peuple, moi-
même je suis son peuple. Et lire la bible renforçait ma foi et chassait la peur, car
le même Dieu de la bible était le même qui était avec moi !!!

Maman est rentrée le lendemain !!! Maaaama la joie de ça.

Un chauffeur à ses côtés, elle avait acheté des choses pour moi, pleins d’habits,
une pommade qu’on m’avait prescrit mais qui coutait tellement cher, que je me
débrouillais sans

Elle-même me l’a appliqué sur le corps

‐ Ma fille, Maïra, je ne sais quoi te dire, pour tout ce que tu as fait pour moi,
un parent ne pourrait attendre plus de son enfant, tu m’as sauvé la vie, tu as
sauvé celle de tes frères et sœurs et Dieu t’utilise vraiment
‐ Merci maman, mais c’est moi qui t’avait d’abord fait tu mal, et c’est Dieu
qui a eu pitié de toi
‐ Je sais, mais la faute c’est ta grand-mère et je sais que le Dieu qui a
commencé à t’utiliser va régler ses comptes avec toi.
‐ Merci maman, vous allez faire comment ?
‐ Comment comment ?

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‐ Ils vont revenir ici, ou toi tu vas aller t’installer là-bas ?
‐ Moi ??? Nous !!!! comment tu ne viens pas avec moi ?
‐ Maman je ne peux marcher sans la direction de Dieu et tu sais que j’avais
fait beaucoup de mal à beaucoup de gens, je dois aller surement quelque
part continuer mon œuvre

Elle a pleuré et moi aussi

‐ Viens à la maison quand tu veux, allons alors, je vais payer les arriérés de
Loyer que ton bailleur te demandais la, et je vais encore ajouter même pour
un an et on va souvent te faire les courses quand tu es la, et je serais ta
maman désormais tout le temps hein ?

Plus que tout ce que toutes les conversations que je n’avais jamais eu avec elle
voilà ce qui m’a fendu le cœur, j’ai pleuré dans ma chambre toute l’après-midi.
Voilà l’amour qui m’avait manqué, une maman qui au lieu de me donner l’argent
pour se débarrasser de moi pensait à faire le marché pour venir me donner souvent,
pensait à aller elle-même voir le bailleur, pour qu’il sache aussi qu’il avait à faire
à l’enfant de quelqu’un.

Maman a organisé un repas magnifique ou mes cousins, mes autres frères et


sœurs, ses sœurs à elle et la famille de mon beau-père.

C’était comme une fête mais nous seul on savait ce qu’on fêtait.

Je ne savais pas trop bien ce que j’étais appelé à faire pour la suite de ma mission
avec le Seigneur, mais je sentais bien qu’une nouvelle mission allait m’être
confiée.

J’étais en train d’aider à laver les assiettes dehors quand j’ai entendu des voix au
salon, apparemment une cousine du côté de mon beau-père venait de faire son
entrée et elle ne semblait pas seule, car on a salué quelqu’un et il a répondu avec
une voix que je reconnaissais quelque part.

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J’ai d’abord fouillé dans ma tête que heuye !!!! Je reconnais la voix ci ou ???

Après ça m’est revenu comme un choc.

J’ai cassé le plat que j’avais en main et un truc comme le vertige m’a saisi.

Qu’est-ce que celui-là faisait là mon Dieu ? J’étais fatiguée, je n’avais plus la
force d’entrer dans certaines situations, dans certains combats.

Je ne voulais même pas qu’il sente ma présence dans l’endroit-là, je me suis même
demandé si ce n’est pas pour moi qu’il venait là.

Je suis allée guetter au salon et il était bien là !!! Rufin, le frère de Manu, son pire
ennemi je dirais même…

En plus c’était un sorcier de la pire espèce, le genre de sorcier que sa sorcellerie


même combat la sorcellerie des gens. J’ai pris mes jambes à mon cou sans
demander mon reste.

Je ne voulais pas qu’il me voit, il avait failli me tuer lors du dernier combat qu’on
avait livré pour avoir la Dague là, non non.

Je suis rentrée, en passant par la porte de derrière, et je suis arrivée chez moi tout
essoufflée.

Moi qui avait l’habitude de bien prier avant de dormir, je n’ai pas pu tellement je
tremblais et cette nuit je n’ai pas fait de rêve.

Le lendemain rien venant de Dieu, c’était un peu désert.

Deux jours après rien, je n’avais toujours pas d’instruction rien rien.

J’ai passé une semaine comme ça avant de sentir qu’il y’avait un souci.

Je me suis agenouillé un soir pour demander à Dieu de me parler, je lui ai demandé


pardon pour tout ce qui pourrait y avoir en moi qui le pousserait à se mettre en
colère ou alors qui créerait une barrière entre nous.

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C’est pendant que je priais que j’ai réalisé que j’avais eu un geste pour lequel il
m’avait réprimandé, j’avais eu peur et j’avais fui la fête…

Je ne lui avais même pas demandé ce que je devais faire, quel était son plan bref
j’avais pris ma décision seule alors que la marche avec Jésus devait être une
validation un pas, une validation un pas, surtout dans mon cas délicat là.

Je lui ai demandé et je me suis sentie légère après, le lendemain maman est venue
me rendre visite.

En forme, pimpante, heureuse.. la restauration de Dieu était merveilleuse, elle m’a


raconté comment elle et sa famille priait désormais tous les matins, comment il
allaient à la messe tous les dimanches, quel bonheur…

En la raccompagnant, j’ai vu une femme passée, elle avait un gros sac rempli de
marchandise et elle s’est approchée de nous ;

‐ Mesdames, j’ai des produits qui viennent de la Guinée, je peux vous les
proposer, s’il vous plait

Le Sac était d’abord énorme, ensuite le soleil qu’il y’avait dans le ciel la hein…
c’était du venez voir.

J’ai regardé la femme avec compassion avant de réaliser que je reconnaissais cette
femme.

Mince !!!

Elle-même a dû me reconnaitre parce qu’elle s’est mise à trembler et elle est parti
en courant, abandonnant même son sac devant nous

‐ Ekiééé, madame !!! madame

Maman m’a demandé de la rattraper mais elle était déjà bien loin

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‐ Comment elle fuit comme si elle a vu le diable en personne comme ça ???
‐ Hum, je ne sais pas, je vais prendre son sac et je vais essayer de me
renseigner, ou alors elle reviendra

Je savais pourquoi cette femme fuyait.

La dernière fois qu’elle m’avait vu elle m’avait supplié de la restaurer et j’avais


eu pitié. Oui !!! C’était bien elle, c’était bien elle !!!

Je suis rentrée troublée par cette rencontre.

Cette femme normalement était à Douala, normalement avait un mari et deux


enfant que moi Maïra j’avais initié dans la sorcellerie, cette femme était belle et
ronde quand j’étais arrivé chez eux, elle était même brune, comment se faisait-il
qu’elle se retrouvait noire, maigre, sale et seule ?

Il fallait que je la retrouve et je n’avais que son nom et là où ils habitaient çà


Douala, peut être que si j’y retournais on allait me donner des informations…

J’ai demandé à maman de m’aider financièrement et je suis repartie à Douala pour


une tout autre aventure…

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10 

Je me suis renseignée là où elle habitait avant, mais c’était des maisons en


location, les voisins ne se souvenaient même plus tellement d’elle. On m’a tout
de même indiqué là où la propriétaire des appartements était, en me disant qu’elle
était la belle sœur du mari de cette dame.

J’y suis allée et je l’ai trouvé dans sa cuisine entrain de préparer

‐ Bonjour madame
‐ Bonjour, oui que voulez vous
‐ J’avais travaillé à une époque chez M. et Madame Bidiang et depuis je n’ai
plus de leur nouvelle, avec leur deux enfants, je voulais savoir où je peux
les retrouver.
‐ Ha !!!! moi je ne sais pas, mon beau-frère et sa femme on fait toute qualité
de problèmes, tantôt il disait qu’elle veut le tuer, tantôt elle disait qu’il veut
la tuer, finalement ils se sont installés à Yaoundé, j’apprends même qu’il
est devenu aveugle et ne marche plus, il doit avoir la maladie du siècle la
dehors, je sens ca
‐ Et leurs enfants ?
‐ Ils sont avec les enfants, j’espère seulement que les enfants la fréquentent
encore
‐ Et vous avez leur contact, je vais rentrer sur Yaoundé bientôt
‐ Je ne sais pas si le numéro de mon beau la passe hein, attends

Elle a fouillé un numéro dans son téléphone et me l’a donné.

J’ai appelé de mon téléphone et je suis tombé sur la voix d’un homme, qui Dieu
merci était M. Bidiang.

‐ Bonjour Monsieur Bidiang

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‐ C’est qui ?
‐ Je suis une amie de votre famille, on était à Douala ensemble, une voisine,
maintenant je suis à Yaoundé et je voulais venir vous saluer
‐ Haaaannn ook, on est à Essos
‐ Ok de quel côté ?
‐ A côté de la chapelle, juste à côté du restaurant sénégalais. je suis malade
donc quand vous serez là, je vais envoyer l’enfant vous prendre
‐ Et madame
‐ Elle est souvent là le dimanche, les autres jours elle fait le marché
‐ D’accord monsieur, je vais venir dimanche

C’est comme ça que je suis rentrée et je me suis rendue à Essos ce dimanche-là.

Je voulais faire effet de surprise donc je me suis moi-même débrouillée, en


demandant un couple dont le mari était malade et la femme vendait des produits,
je les ai décrites physiquement et c’est comme ça qu’on m’a indiqué le chez eux.

Ils avaient eu d’autres enfants encore et j’ai trouvé trois petits enfants entrain de
jouer dans la cour.

La maison semblait se résumer à un salon, une chambre, une petite cuisine


traditionnelle derrière et une toilette qui semblait être partagé par une grande
partie des concessions dans la zone. Rien à voir avec leur petit confort à Douala.

J’ai toqué à la porte et j’ai poussé un rideau vieux de 100 ans, il était déchiré de
partout.

‐ Entrez

J’ai trouvé le monsieur allongé sur le canapé.

‐ Bonjour Monsieur
‐ Bonjour, assoyez-vous

Il ne me voyait pas, mais m’a désigné une chaise avec justesse.


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Quand je voulais m’asseoir j’ai vu un des garçons sortir de la chambre et me saluer
simplement.

Je me demandais s’il me reconnaissait ou pas mais il n’a même pas fait comme si
on s’était déjà vu quelque part.

‐ C’est vous qui m’avez appelé et on devait se voir dimanche ?


‐ Oui oui la mère est là ??
‐ Oui elle est là-bas dehors

Il était amaigri et il y’avait une canne à côté de lui.

Il n’avait pas reconnu ma voix donc ne pouvait se rendre compte que c’était avec
moi qu’il batifolait dans le dos de sa femme, au point où une maladie avait été
déposée.

Il semblait bien plus vieux que son âge et toussait gravement. On aurait dit que
ses poumons allaient sortir de lui

‐ Maman est la ??

J’ai posé la question à une de leur fille qui jouait dehors

‐ Maéva appelle ta mère

On l’a appelé et moi-même je me suis levée pour suivre sa fille.

Je ne voulais pas qu’elle panique devant ses enfants.

Elle était à la cuisine penchée sur une assiette entrain de presser les légumes

‐ Bonjour maman, n’aie pas peur

Elle a levé les yeux vers moi et son regard s’est troublé

Je l’ai encore rassuré

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‐ N’aie pas peur
‐ Que me voulez-vous ? ma fille je t’ai fait quoi ? regarde nos vies
‐ Calme-toi, je suis venue en paix pour t’aider
‐ Tu vas m’aider comment ? il y’a encore quoi à aider ? mes enfants ne
partent plus à l’école à cause de la pauvreté, on mari n’est pas en santé,
moi-même si tu n’avais pas eu pitié je serais morte aujourd’hui, tu es venus
pour me finir ???

Elle se rappelait donc très bien de tout !!!

J’avais fait le constat…

Pauvreté, Echec, blocage, maladie, esprit de mort, cette famille avait été
sévèrement frappée.

J’allais commencer comment hééé ? J’étais perdue, je priais que Dieu me donne
la sagesse et la connaissance pour que je sache comment les aider. La prière oui !!!
Mais commençant par où ?? Et les 2 enfants sorciers là, je savais bien qu’ils
étaient responsable de tout ce que cette famille vivait, mais il fallait faire comment
pour retirer la sorcellerie là dans leur ventre, ils étaient déjà assez grand pour
qu’on les arrête de force pour prier sur eux…

Je suis rentrée chez moi ce soir-là avec la question Seigneur que faire ???

Gâter était facile mais arranger était une autre paire de manche.

Je n’avais pas encore expliqué à la femme ce qui s’était passé dans sa maison à
cette période, je l’avais juste rassuré quant à mes intentions et je l’avais encouragé.

On a pris rendez-vous pour dans la semaine et je lui ai donné mon numéro.

Elle savait que j’habitais Bastos et elle était sensée m’y chercher dans la semaine,
ce qu’elle fit.

Je l’ai fait venir à la maison même comme je voyais qu’elle avait peur

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‐ Je te remercie d’être venue car je voulais vraiment te parler en privé. Je sais
que tu as découvert qui j’étais à l’époque où j’avais travaillé chez toi
‐ Oui oui ce sont mes pasteurs qui étaient venus prier à la maison qui ont fini
par avoir cette révélation, que tous ces malheurs étaient grâce à vous !!
‐ C’est tout ?
‐ Oui oui et que vous possédiez les enfants les poussant à faire du mal, mais
ils se sont calmés
‐ Vous allez toujours à l’église
‐ Non non j’avais arrêté avec la maladie de mon mari ci
‐ Pourquoi ?
‐ Parce que malgré mes prières chaque jour il y’avait une situation,
problèmes sur problèmes, je me suis découragée et j’ai cherché la solution
chez les marabouts
‐ Et ils ont réglé le problème ?
‐ Il m’ont plutôt appauvri, et un marabout m’avait donné une potion pour que
je la boivé, j’aille coucher avec mon mari et j’allais accoucher un enfant
béni qui allait chasser le mauvais esprit de la maison…

Elle a baissé les yeux, toute honteuse

‐ Et ???
‐ Et j’ai plutôt accouché d’un monstre
‐ Monstre comment ?
‐ Je ne sais pas comment expliquer, on ne sait pas quoi faire de lui

J’étais horrifiée par le traumatisme que cette femme vivait

‐ Mais j’ai vu vos enfants jouer dans la cours, je n’ai pas vu de monstre
‐ Il y’a un qui ne sort jamais à la lumière sinon sa peau risquerait de se brûler

Mince… ça m’a fait froid dans le dos, la pitié pour cette maman pouvait seulement
me tuer, j’avais tellement mal, tellement mal.

94 
 
J’ia respiré un bon coup

‐ Maman il faut que tu recommences à servir Dieu, prier, et tout à l’époque


tu étais Diaconesse non ?
‐ Oui mais j’ai fait le pacte avec le diable jusqu’à accoucher son serviteur à
la maison, je ne peux plus rentrer à l’église.
‐ Maman, si moi-même ci que tu vois, Dieu a pu me ramasser dans la boue,
la saleté, le monde des ténèbres pour m’utiliser et me guérir hein ? c’est
qu’il peut ta part la mille fois.

Je lui ai un peu parlé de mon histoire et je lui ai raconté comment j’étais allée
chez elle en mission pour la détruire et détruire sa famille, mais quand je lui ai
dit que ce sont ses garçons qui l’avaient presque tués, qui l’avait mangé et qui
étaient la cause de toute la série de malheurs après mon départ elle a
complètement nié, au point où elle s’est mise à m’engueuler

‐ Je savais que je n’aurais jamais dû vous écouter, vous êtes venue


m’achever ? sorcière !!! maintenant vous jetez le tort sur mes enfants,
sorcière, que Dieu vous rendre selon votre noir cœur

Elle s’est levée elle a porté son sac et elle est sortie de chez moi, tellement fâchée.

J’ai juste prié pour que le Seigneur continue son œuvre dans son cœur, s’il m’avait
choisi pour que je lui apporte la solution, ça veut dire qu’il avait compassion
d’elle.

Ce n’étais plus à moi de faire le pas vers elle mais d’attendre qu’elle prenne un
temps de réflexion personne, ce qui n’a pas loupé car une semaine plus tard
pendant que je regardais la télévision, on a cogné chez moi.

C’était elle

‐ Bonjour maman, entrez

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‐ Oui euh… ma fille je voudrais m’excuser pour la dernière fois, je ne voulais
pas croire mais je me suis souvenue de quelque chose hier. Le jour qu’on
faisait la prière chez moi jusqu’à mes garçons ont commencé à parler et à
appeler de l’aide là
‐ Oui oui et c’est moi qui les avait aidé, j’avais coupé la lumière
‐ Ouehhhh

Elle s’est mise à pleurer

‐ Et mon pasteur m’avait bien dit que mes enfants ne sont pas bien, je me
suis fâchée et c’est pour ça que j’ai tout quitté. Depuis ce temps c’est
devenu grave, moi-même j’ai fait maladie sur maladie au point j’ai perdu
mon emploi, quelle souffrance, j’ai mal

Je la comprenais et quand j’imaginais avoir fait souffrir tellement de gens, mon


Dieu parfois je pleurais toute la soirée dans ma chambre en demandant à Dieu
d’aider ceux qui étaient encore en vie.

‐ Qu’est-ce que je peux faire maintenant ? ma fille toi qui a connu la lumière,
montre la lumière à mes enfants, je t’en prie
‐ Tu as encore des nouvelles de ton pasteur à Douala ?
‐ Oui oui eux ils m’appellent de temps en temps c’est moi qui les repoussait.
‐ Haaannn ok, ce que tu vas faire c’est trouver le moyen de convaincre ta
famille de retourner à Douala et il faut que tu organises une prière comme
celle de la première fois, avec toute ta famille, mais il ne faut pas que
quelqu’un sache pourquoi tu veux rentrer à Douala, ni pour la prière, tout
doit rester dans le secret et avant ça il faudrait que toi tu ailles d’abord
rencontrer ton pasteur et qu’il te mette sous un programme spirituel de
jeûne et prière
‐ Héé mon marché, qui va vendre pendant que je serais là-bas ??

96 
 
‐ Mama c’est pour que tu puisses sortir de cette vie de misère, libérer tes
enfants et ton mari, ça n’a pas de prix

Oui effectivement ça n’avait pas de prix car étant libéré de tout blocage, en santé,
elle pouvait recommencer à produire du bon fruit, même son mari, si Dieu lui
accordait la grâce il allait revivre en santé de nouveau.

Elle a tout de même suivi mon conseil et elle a voyagé seule d’abord.

Tous les soirs je priais pour elle, pour sa famille, je demandais aussi pardon à Dieu
pour les erreurs commises avec son mari, et pour les erreurs qu’eux même avaient
commis en allant chez les marabouts au lieu de chercher la solution chez Dieu lui-
même.

Elle est revenue sur Yaoundé avec une bonne nouvelle. Ses pasteurs étaient
tellement contents de la retrouver, qu’elle retrouve sa foi qu’ils avaient plutôt
proposé de faire le déplacement.

‐ Tu leur as dit tout ce qui s’est passé maman ?


‐ Oui oui ils ont même demandé à te rencontre à leur arrivée avant de venir
à la maison

Ce qui était normal parce que cette prière n’allait pas du tout être simple, je devais
le leur dire.

Donc quand ils sont arrivés, ils étaient au nombre de trois, je les ai reçu avec cette
maman à l’agence et ils ont proposé qu’on aille manger au restaurant.

La maman elle est rentrée nous attendre là-bas en soirée.

C’est alors que je leur ai donné des conseils pour qu’ils puissent mieux
comprendre ce qui s’est passé.

97 
 
Ils voulaient trop de détail sur ma vie, comment je m’étais retrouvée dedans et
tout mais j’ai esquivé.

Il y’avait un parmi les trois qui était tellement sceptique qu’il essayait de
convaincre les autres qu’ils n’avaient pas besoin de tout ce que je racontais car
tout ça allait être dévoilé sur place, bref il me ridiculisait même devant eux

Plus encore quand j’ai refusé de répondre aux questions en profondeur, pourtant
je le faisais juste parce que je n’avais pas eu une bonne expérience avec le couple
qui détenait Manuella, mais lui il me traitait de profiteuse. Du genre je le faisais
pas pour amasser des gens et faire une église sur une histoire sans sens.

Je l’ai regardé se moquer en me disant que si j’étais encore moi-même c’est qu’il
n’allait même pas pouvoir rire comme il riait là. Mais bon avec Dieu de la lumière
il fallait être humble et pardonner.

Ils sont allés se reposer dans leur hôtel et il était question de se retrouver à 19h
chez Madame Bidiang.

Ce soir-là je sentais une certaine angoisse, un peu comme si ça allait être tendu et
difficile mais je ne faisais que prier, Seigneur prend contrôle, Seigneur prend
contrôle.

Les hommes de Dieu la eux ils savaient que c’était un truc de routine mais pour
moi c’était sérieux. Surtout que quand je me suis assoupie un peu avant l’heure
j’ai vu les 2 garçons Bidiang entrain de donner des ordres, dans l’autre royaume.
Ils étaient déjà puissants et forts, ça n’allait pas être facile de déloger la main de
Satan en eux.

J’ai même fait signe au pasteur qui m’écoutait le plus quand on s’est retrouvé au
niveau du restaurant sénégalais la

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‐ Pasteur je pense que vous devriez essayer de contacter certains autres de
vos confrère ici, parce qu’ils seront violent et je ne sais pas comment ça va
se passer

Il a trouvé mon idée excellent et pensait même aussi à faire venir deux de ses filles
chantres mais l’autre pasteur qui ne voulait rien comprendre de moi a intervenu

‐ Non non !! on n’en pas besoin !! on va rapidement faire ce qu’on a à faire,


et ça va aller, pourquoi elle va nous effrayer et tuer notre foi, en quelques
secondes ce sera réglé.

Il oubliait quelque chose, ceux en général qui avait été proche de Satan avait des
connaissances du Royaume de Dieu plus que les autres pourquoi ? Parce que
Satan quand il avait été déchu avait copié le modèle de Dieu mais pour le mal.

Donc les principes qui se trouvaient dans le royaume de Dieu étaient similaires à
ceux de Satan.

Voilà pourquoi je pouvais savoir que compte tenu de la puissance acquise dans le
monde des ténèbres par ces enfants, il ne s’agissait pas d’une prière de formalité,
pire encore concernant l’enfant que le marabout avait donné, je ne savais même
pas à quoi il ressemblait et ce que tout ça voulait dire.

Moi quoi ? J’avais déjà dit ma part, ils ont écouté la voix de l’autre pasteur et moi
je me suis tue.

Quand nous sommes entrés, toute la famille réunit au salon nous attendait déjà.

Et c’est là où j’ai vu qu’ils m’avaient reconnu car les 2 garçons m’ont direct
regardé dans les yeux… sans même m’adresser un bonjour, un regard furieux,
rouge sang, j’en ai eu la chair de poule.

La lumière et les ténèbres s’apprêtaient à livrer une bataille sans merci…

99 
 
11 
 
On s’est d’abord entretenu, ou alors ils se sont entretenus, parce qu’après avoir
été rabrouée à maintes reprises par le pasteur là, je préférais me taire, mes idées
et opinions ne comptaient pas du coup hein…

Ils ont salué le papa et lui ont expliqué qu’on était là pour la prière et qu’il fallait
qu’il ait la foi ainsi que toute la famille.

Ils ont pris la bible et ont exhorté sur l’amour et sur la foi, encourageant ainsi cette
famille à s’aimer les uns les autres et à aimer Dieu.

L’exhortation fini on a commencé la prière.

Je ne maitrisais pas bien comment ça se passe certes mais j’avais l’impression


qu’ils commettaient la même erreur que la première fois.

Pour s’attaquer à nous puissamment il y’avait des prérequis, comment faire pour
que les antennes par lesquels les enfants la pouvaient capter de l’aide soient
brouillés, il fallait qu’ils le sachent, et qu’ils quadrillent même le périmètre du
sang de Jésus mais est ce qu’ils m’avaient géré ? Comment faire pour que les
autres enfants qui peut être n’avaient rien ne soit touchés par une balle perdue, le
genre que la maladie quitte le corps du père et entre discrètement dans ma vie de
l’enfant il fallait déclarer que les portes d’entrées des vies de ceux qui étaient là
étaient fermés et uniquement les portes de sorties ouvertes pour laisser sortir le
mal, il fallait savoir que les enfants là allaient employer tous les moyens pour
brouiller la concentration spirituelle et il fallait qu’on prie d’abord pour que tout
plan de l’ennemi contre ce temps de prière soit voué à l’échec rien, il y’avait
tellement chose de que je savais et que je voyais mais bon j’ai laissé.

Ils sont entrés sec dans le sujet

100 
 
‐ Maintenant nous allons prier pour que l’Eternel nous délivre de ce diable
qui a tendu sa main contre cette famille, on va invoquer le feu du Saint-
Esprit pour qu’il expose les œuvres des ténèbres dans cette pièce. Prions le
Seigneur…

Moi j’étais la regardant à gauche et à droite car je savais que ça ne pouvait pas
couler facilement comme ça, quand on a commencé à prier on a entendu un son
bizarre sortant de la chambre, ils ont redoublé, convaincu que ça avait déjà
déclenché.

La maman s’est levée

‐ C’est mon dernier, c’est comme ça qu’il fait quand il tombe et se fait mal

Effectivement le son était suivi de pleurnichements, mais ça ne sonnait pas comme


les pleurs d’un humain.

Tous les 3 enfants infectés savaient très bien ce qui était sur le point de passer et
chacun à tout de rôle allait contre-attaquer.

Pendant que la maman la s’apprêtait à sortir, le seigneur m’a montré une vision
ou un petit enfant avec une tête énorme et un corps poilu soufflait sur cette femme
et elle était prise d’une crise cardiaque

J’ai crié

‐ Nooooooonnnnn !!!!

C’était tellement fort que tout le monde s’est arrêté

‐ N’y va pas, envoie un de tes fils qu’on l’emmène ici


‐ Mais il ne supporte pas la lumière
‐ Qu’on l’emballe dans une couverture et qu’on le pose au sol ici

J’avais parlé avec tellement d’autorité que personne n’a discutée.

Ils allaient d’abord discuter qu’ils comprenaient quoi ?

101 
 
Si cette façon faisait une attaque cardiaque non seulement elle pouvait mourir
mais on serait obligé d’arrêter la prière, de l’emmener à l’hôpital, les pasteurs
allaient rentrer et on en parlerait plus.

Personne pour prendre ce risque, du coup hein, elle a fait ce que j’ai dit et on a
repris.

On a recommencé à prier et ils envoyaient le feu du Saint-Esprit, ils chassaient


tout genre de démons au nom de Jésus, bref ça allait de l’avant quand la petite
fille de la maman là s’est écroulé.

C’est la donc que les 3 pasteurs l’ont encerclé, et ont commencé à envoyer leur
feu dans sa direction directement.

Avant que je n’ai pu réagir, le frère ainé, celui que j’avais initié a pris un marathon
du côté de la ou était les pasteurs et a tchouké son pied dans les fesses du pasteur
qui me sabotait là en grondant

‐ Vous voulez quoi ? vous voulez quoi vous voulez quoi ???

Mama le pasteur l’a atterri contre le mur avec la honte, tête en premier.

Normalement je voulais bien être désolé là mais comme c’était un sabitout il


l’avait bien cherché.

Il y’avait qui pour arrêter maintenant ces garçons, fort comme ils étaient.

Le garçon avait les mains pliées en poing et respirait comme s’il cherchait le
suivant, que le premier qui parle là tente.

Pendant que tout le monde était vigilant, sans oser même prier encore à haute
voix, non pas parce qu’ils avaient peur mais à cause de sa violence, j’ai regardé le
petit frère et j’ai vu que de ses mains il invoquait les esprits en renfort et que si on
blaguait mal là, hum, il allait même tuer leur père, j’ai crié

102 
 
‐ Envoyons le feu vers le petit frère contre toute incantation santanique de
renforcement !!!

Prononcez ça comme j’ai dit

Ils voulaient nous distraire par la violence pour nous décourager, mais j’allais les
combattre dans leur dimension, celle des esprits.

‐ Priez en direction du petit frère oubliez le grand-frère !!!

Dieu merci, parce que même Pasto Sabitout a engagé selon mes instructions, il n
y’avait plus moyen de discuter.

C’est comme ça que pendant qu’on envoyait le petit frère a commencé à se tordre
sans pouvoir prononcer une parole ni faire un signe.

‐ Brouillez toutes les ondes qui peuvent leur permettre d’appeler le renfort et
saturons cette maison, l’alentour de cette maison de Feu, priez priez priez
que personne ne s’arrête et soit distrait.

Je ne parlais pas de moi-même parce que je ne sais pas d’où tout ce courage et
tout cette force la sortait.

Je donnais des orientations et je voyais comment leur force réduisait

‐ Que tout le monde s’apprête, il n y’a plus que j’ai la veste ou je suis pasteur,
ça va secouer, Pasteur il faut commander à la sorcellerie dans les enfants la
de sortir

Mouffmidé quand il a commandé ça et qu’ils ont insisté, héhéhéhéhéhéhéhéhéhé


on a cru que pour nous était arrivé.

C’est comme ça que les enfants la se tordaient cherchaient à sortir. Personne


n’était faible là-bas dedans, même les pasteurs la mouillaient le maillot mais il
fallait insister

103 
 
J’ai entendu un bruit, comme j’y étais sensible, j’ai su qu’ils allaient employer la
même méthode que la dernière fois j’ai crié

‐ Même si quoi se passe personne ne relâche la prière

A peine j’ai parlé quelqu’un a toqué à la porte

‐ Personne n’ouvre on continue de prier

On envoyait le feu oohh, fatigué fatigué.

C’est comme ça que les téléphones de tels et de tels sonnaient mais on savait déjà
que hein ? ça c’est la distraction, rien à faire.

La prière continuait comme si ça n’allait jamais finir, les pasteurs Dieu merci aussi
ne se fatiguaient pas et de prier et d’arrêter les enfants qui tapaient leur corps
partout, subitement maman j’ai entendu une grosse voix

‐ Maïra !!!!!

Maaaaaaaassa tout le monde s’est tue. Même le feu ne brulait plus personnes à
l’heure là

Mon corps s’est dressé, la chair de poule

‐ Tu oses me défier ?? tu oses défier mon royaume ohohohohohohoh

Héhéhéhéhé le film naija que je tournais la moi-même me dépassait.

‐ Personne ne va me déloger d’ici, personne ne va me déloger d’ici je dis


bien, je reste dans ces corps, dans cette maison, c’est moi Lucifer !!!

Il parlait dans qui ? Dans le truc qu’on appelait enfant mais qui n’avait la forme
de rien là, Dieu merci il était couvert sinon peut être que c’est sa forme même que
j’allais fuir.

Quelque chose m’a dit « dit au pasteur d’enlever l’huile d’onction et de répandre
ça partout »

104 
 
Je lui ai crié ça, mais il était comme immobile,

‐ Aspergez l’huile d’onction partout

Toute une armée de démons s’étaient mis en route en renfort.

Je les ai vu je dis bien une armée et les gens ci blaguaient.

Si on s’amusait, ils allaient tous nous tuer, et on disait que verser l’huile eux ils
dormaient ??

J’ai couru dans le sac d’un et je l’ai secoué, il y’avait une bouteille effectivement
dedans, je l’ai pris et j’ai arraché le bouchon, j’ai arrosé tout le monde, les murs,
les enfants, j’ai voulu ouvrir la porte mais j’ai entendu

« N’ouvre pas, met juste l’huile sur toutes les ouvertures et continuez la prière. »

Voilà pourquoi il fallait toujours attendre d’écouter Dieu avant de se lancer dans
les prières de délivrances là.

On a relancé la prière fort fort mais les 2 garçons et la chose là semblaient de plus
en plus affaiblie.

A un moment on a entendu comment on secouait la porte, les fenêtres, les pas sur
la toiture…

Il fallait prier plus fort pour chasser le stress et couvrir le son de leur menace.

Toute la nuit, personne n’a dormi, personne n’a pissé, personne ne s’est assis,
comme je vous dis là, personne, même le père des enfants malades ne s’est pas
assis, ce ne sont que les enfants qui étaient couchés au sol et nous on continuait à
prier.

J’avais reçu l’instruction qu’on devait prier jusqu’à 5h et c’est ce qu’on a fait, ils
nous ont menacé, les bruits les cris, le froid, bref tout mais rien ne nous est arrivé.

Vers 4h30 les 2 garçons-là ont déclenché et un par surprise est allé prendre le cou
de sa sœur serrer ça de toute ses forces.
105 
 
On a tout fait pour enlever mais rien, je voyais l’enfant la partir un peu un peu, le
feu même rien, l’huile même rien, j’ai parlé à l’enfant là, il s’appelait Thierry

‐ Thierry c’est moi qui t’ai initié, c’est moi qui t’ai appris la sorcellerie pour
faire du mal aux gens, ensemble on a tué, mangé, détruit semer le mal sur
notre passage, mais aujourd’hui c’est encore moi qui te parle, ne tue pas ta
sœur. Tu connais la lumière et la lumière veut te connaître.
Arrête viens et servons celui qui est plus fort que tout, il ne punit pas, il ne
fait pas de mal, il pardonne et oublie, viens je vais t’apprendre.

J’ai posé ma main sur la sienne, ou sa sœur vivait même encore ooohh, j’ai enlevé
son bras et c’était comme si le dernier démon qui avait tant résisté en lui est parti,
il s’est juste évanoui, et sa sœur s’est mise à tousser, j’ai mis l’huile d’onction sur
son coup et je me suis retournée vers le petit frère… Lui aussi avant que je n’arrive
lui parler est tombé, fatigué mais libéré.

Je ne savais pas quoi faire de la chose qui semblait dormir, je me suis tournée vers
les pasteurs

‐ Il est quelle heure s’il vous plait

Ils se sont précipités avec respect, comme ils me simplifiaient d’abord là

‐ Il est 5h pile
‐ C’est terminé, on peut partir, les enfants sont libérés

Moi-même j’étais épuisé je tremblais de froid, de fatigue, de faim.

Je n’ai pas attendu les remerciements les dernières conversations qu’ils voulaient
lancer la, discrètement je suis rentrée, il était temps que moi-même je dorme.

Arrivée chez moi, j’ai été scandalisée.

106 
 
Ma maison avait été pillée, porte cassée, Gaz, télé, fer à repasser, tout ce qu’on
pouvait emporter était parti.

Ma bible avait été déchirée et quelqu’un m’avait écrit comme une menace sur
mon mur en dessinant avec du rouge la tête de mort.

Ce jour-là je suis allée dormir chez maman, qui m’a beaucoup encouragée, c’est
même elle qui est venue nettoyer la maison, elle a renforcé la porte avec deux
autres cadenas et elle m’a acheté ma bouteille de gaz.

J’ai encore tapé 2 semaines chez elle pour me reposer un peu car à vrai dire après
la prière chez la maman là, j’étais tombée malade, ou c’était la fatigue ooohh, il
m’a fallu les 10 jours-là pour bien récupérer et après je suis rentrée chez moi.

J’étais fatiguée, dégoûtée par toutes ces missions. Ce n’était pas évident pour un
être humain de vivre ces pics de stress, de tensions, de peur, si seulement je
pouvais mener une vie normale me suis-je dit.

Une voix m’a répondu « comme tu as rendu celle des autres difficiles, tu paieras
par le prix de la tienne pour qu’ils aient la paix »

J’ai pleuré devant Dieu ce jour-là, j’étais fatiguée, mes tâches même étaient là, ça
ne bougeait pas, ma fille me manquait et j’avais mal de ne même pas avoir de ses
nouvelles, je pleurais la mort de Manu tous les jours et la seule chose que Dieu
voyait en moi c’était un moyen de sauver ses vrais enfants valables.

Le lendemain j’ai entendu toquer à ma porte, j’étais couchée les yeux bien enflés
et rouges de larmes. De toute façon je n’arrivais plus à trouver la paix, car parfois
même les images des gens à qui j’avais fait du mal revenait donc c’était devenu
quasi normal que j’ai les gros yeux rouges.

Je me suis trainée jusqu’à la porte du salon et j’ai ouvert.

107 
 
La famille Bidiang devant ma porte, et les régimes de plantain et deux gros coq
vivants ooohh et un bidon d’huile rouge et pleins d’autre choses, le sourire aux
lèvres

Il n y’avait même pas où s’asseoir pour eux tous… au salon donc les enfants se
sont assis au sol, il ne manquait que le dernier que je ne voulais pas voir là.

‐ Comment vous allez


‐ Nous on va très bien très très bien même, nous sommes venus te dire merci

J’étais étonnée car ils étaient tellement contents

‐ Comment ça ?
‐ Mes pasteurs t’ont demandé fatigué avant de partir

Ils me demandaient maintenant après m’avoir bien snobé hein…

Ils m’ont remercié, les enfants étaient censés aller à douala pour servir à l’église
pendant les vacances avant de reprendre l’école, le père allait de plus en plus
mieux et on avait appelé leur maman pour un entretien là où elle avait déposé ses
dossiers.

Finalement j’ai posé la question qui me taraudait l’esprit

‐ Ou est votre dernier ???


‐ Ah…. On devait lui faire subir une opération et il a été hospitalisé après
votre départ mais finalement, avant même qu’on ait trouvé l’argent pour le
faire, il s’en est allé.

C’était la volonté de Dieu, je l’ai ressenti et je le leur ai dit.

Leur famille était à nouveau sur les rails et moi j’avais une autre destination dont
j’ignorais le nom.

108 
 
12 
 
Maman a demandé à son mari de me trouver un stage professionnel dans sa
société, car c’était difficile pour moi de passer mes journées à ne rien faire. J’ai
commencé dans le classement des archives, en fait il fallait restructure l’archivage
et entre les fichiers classés en machine. Il fallait les scanner un par un, les
sauvegarder et dans l’ordi qui m’avait été alloué et mettre une autre copie des
disques durs externes que je devais nommer méthodologiquement avant de les
transmettre pour être sécuriser.

La société d’un ami à lui avait pris feu et il avait peur de perdre ses documents.

On m’a appris et très vite j’ai pris la main.

Il faisait dans les assurances et avait sa propre boîte.

J’ai recommencé à réapprendre à vivre en ayant toujours les habits des musulmans
qui cachent partout là.

Je pensais beaucoup à mon père et je n’avais aucune idée sur comment le localiser.

Dieu merci j’ai pu trouver le profil de sa femme, celle avec qui il était au Gabon
là sur Facebook. Je lui ai écrit et j’ai laissé mon contact afin qu’elle le
communique à papa.

Après le travail j’ai appelé Merveille ce jour-là et nous sommes sortis nous balader
un peu, c’était même la première fois que je m’offrais du bon temps comme ça là
depuis depuis.

On a acheté des glaces et on causait, on a été au bois Saint-Anastasie, on y a


marché après on a fait le chemin du Hilton jusqu’à la poste à pied avant de se
séparer. Elle me racontait les dernières nouvelles des copines avec qui on trainait,
et on riait de tel ou tel autre sujet.

109 
 
Quand on a fini et je suis rentrée ça m’a fait tellement de bien de me balader que
j’ai dormi comme un bébé, sans ramener les souvenirs douloureux dans ma tête.

Le lendemain j’ai fait ma prière et je suis allée au travail. Quand je suis arrivée
j’ai reçu le coup de fil de mon père

‐ Allo Maïra
‐ Papa !!!!
‐ Ohhh ma petite fille quand ta belle maman m’a donné ton message j’ai cru
que c’était un piège, ou un mensonge de je ne sais qui c’est vraiment toi ?
‐ Oui papa c’est moi, tu vas mieux ??
‐ Oui ma fille, je vais très bien même, je suis à l’école
‐ A l’école ?
‐ Oui oui à la faculté de Théologie de Libreville
‐ Ekié tu apprends quoi là-bas ?
‐ Comment ça j’apprends quoi, je veux servir Dieu non ?

Je n’arrivais pas à le croire, décidemment !!! Je me demandais si c’était toujours


pour finir avec ma grand-mère la que Dieu préparait une armée à son service.

‐ Papa j’ai retrouvé maman, elle va bien c’est elle qui prend soin de moi
‐ Tu es sortie de prison comment ? bonne conduite ?
‐ Non non pour dire vrai c’est la grâce de Dieu, là-bas eux ils savent que je
suis morte, mais Dieu m’a ressuscité
‐ Gloire à Dieu, ça a toujours été ma prière depuis que je suis ici, que Dieu
te garde, dès que je vais finir l’école, on va venir s’installer au Cameroun

On a discuté comme ça il m’a promis qu’on reste en contact.

C’est comme ça qu’on s’écrivait régulièrement sur Whatsapp et ça me réchauffait


le cœur.

110 
 
Je commençais à développer des liens de famille avec mes petits frères et sœur du
côté de maman et là-bas parfois papa me passait aussi mes sœurs.

J’avais des photos d’eux tous dans mon téléphone et avec mon premier salaire j’ai
entrepris de laver les photos et les encadrer pour les mettre dans ma maison.

Pendant tout mon premier mois de travail c’est comme si Dieu avait entendu mon
besoin de repos car je n’avais plus entendu de quelconques directives sur une
quelconque mission mais un soir toujours en me baladant avec Merveille dans nos
divers on a croisé un fou derrière le parc, il brulait les papiers. Je n’aurais pas vu
son visage mais la lumière du feu m’a permis de voir qu’il s’agissait de Robert,
le frère d’Hervé, les enfants de cette maman que j’avais anéantie. Elle était
d’ailleurs la seule qui avait pris la peine de venir me dire que j’allais souffrir et
elle n’avait pas tord, je souffrais, je souffrais d’une souffrance que rien ne pouvait
apaiser, les douleurs physiques s’était atténuées mais les douleurs de l’âme, je
souffrais, mes crimes ne cessaient de me hanter, de me torturer, combien j’avais
été méchante.

Laissant Merveille là sur place, je me suis instinctivement dirigé vers Robert

‐ Robert ?

Quand il a levé les yeux sur moi, et qu’il a vu ma main tendue, la gifle que le gars
m’a asséné, m’a donné une violente migraine directement, c’est Merveille qui est
venu me tirer pendant que lui il s’enfuyait

‐ Je dis hein Maïra, est ce qu’on va vers les fous toi aussi !!! Parfois c’est
comme si ta tête lâche même hein

Elle ne me comprenait pas, une mission venait de m’être assigner et je ne savais


même pas comment la commencer.

Mon Dieu…

Je suis rentrée j’ai prié et pleuré devant Dieu

111 
 
Seigneur je vais prendre le courage où pour aller me placer devant la famille là ???
Hé Seigneur ta parole dit que tu es omnipotent, ça veut dire que tu peux tout.

Épargne-moi ça pardon

Une voix m’a seulement dit que si même à son fils unique il n’a pas épargné le
sacrifice qu’il devait faire c’est à moi qu’il va épargner ça ???

J’ai prié n’importe comment, pendant plusieurs jours mais rien, j’ai jeûné rien,
finalement je me suis dit que Aka, je ne vais pas faire, je ne pouvais même pas,
on allait me lyncher là-bas chez les bassa, maaaama, le genre de mal que j’avais
fait la ??? Noooonnn.

Je suis moi restée tranquille comme si je n’avais pas reçu d’instruction, je ne priais
même plus pour ne pas me sentir coupable, j’allais au travail normalement et le
soir j’allais chez maman pour me changer les idées avant de rentrer ; un jour j’ai
vu un numéro inconnu m’appeler.

J’ai hésité avant de décrocher parce que parfois les gens la m’appelaient pour me
menacer, même grand-mère elle-même me menaçait souvent où me demandait de
donner l’enfant, donc je n’ai pas décroché la première fois. Deuxième fois encore
le téléphone a sonné fort fort j’ai pris allo

‐ Maïra ou est l’enfant !!!! où est l’enfant ?? tu as récupéré l’enfant ?

J’ai d’abord raccroché tellement j’étais surprise

Je pensais que c’était encore les gens la qui me menaçaient mais après avoir
raccroché j’ai pensé au message et à la voix.

C’était la femme du pasteur… Elle me demandait quoi comme ça ???

J’ai vite rappelé

‐ Madame il y’a quoi ???

Elle pleurait à chaude larmes

112 
 
‐ Il y’avait une fille ici de l’église qui me gardait l’enfant quand j’allais faire
mes courses, je suis rentrée je ne la vois plus, même ses affaires je ne vois
plus, même pour l’enfant je ne vois pas certains, c’est toi ?
‐ Moi comment ? je ne sais pas, moi je n’ai plus de nouvelles de l’enfant car
vous ne vouliez plus m’en donner, vous m’avez traité comme une paria,
alors que vous faisiez confiance à quelqu’un qui n’en était même pas
digne...

La pauvre petite Manuelle, ils avaient réussi à la prendre ? Comment ? Alors que
Dieu m’avait promis… Dieu !!!!

J’avais brisé l’alliance en refusant de réparer le mal que j’avais fait, voilà pourquoi
il m’avait tourné le dos, non pas ça, pas Manuella, pas ça

Seigneur je ferais tout ce que tu veux, je te jure, je ferais tout ce que tu veux je te
jure…

Voilà la chanson qui au lieu de m’emmener vers la maison du pasteur pour pleurer
la disparition de Maïra avec eux m’a plutôt conduite à Eséka. En route j’ai reçu
sur whatsapp la photo de celle qui avait fui avec Manuella, elle était recherchée
contre forte récompense

J’avais appris par les journaux que cette maman avait décidé de s’installer au
village après la tragédie qui était arrivée à ses fils.

J’ai pleuré tout le long du voyage jusqu’à mon voisin m’a interpellé

‐ Ma fille tu as perdu quelqu’un

J’ai secoué la tête en signe de oui, je n’avais pas perdu quelqu’un ??? Si !!!

Il avait été facile pour moi de faire du mal, mais maintenant qu’il fallait allait
arranger je tirais le corps, Dieu m’avait fait ça dur !!!

113 
 
Je l’ai supplié de me pardonner, de veiller sur ma fille, de l’enlever dans les mains
de ses ennemies, elle était innocente, pourquoi il l’avait livré oohh Dieu, j’ai
pleuré jusqu’àààà.

Quand je suis arrivée à Eséka il était 15h, je me suis renseignée chez les chargeurs
de la gare là et ils m’ont indiqué où habitait les parents des mbenguistes qui étaient
devenus tous fous.

C’était comme une histoire que tout le monde connaissait dans le village.

En me dirigeant dans cette maison j’ai prié

Seigneur ta grâce, ta faveur, je ne sais pas comment ils vont me traiter, voilà ma
fille qui est déjà partie, moi aussi je vais mourir aujourd’hui, mais je sais que je
mérite.

Je suis entrée dans leur portail qui était ouvert.

C’était une maison moderne et bien grande mais ça se sentait que la priorité de
cette famille n’était plus à s’en occuper.

J’ai trouvé un jeune homme entrain de sucer la canne à sucre dehors

‐ Bonjour SVP
‐ Oui bonjour
‐ Maman est là ?
‐ Oui elle est à la boutique derrière, ressortez et vous longez le portail.

J’ai suivi ses instructions et je suis ressortie.

J’avais alors couvert ma face jusqu’ààà, il faisait chaud mais tout mon corps était
couvert.

Quand je suis arrivée elle était assise à l’entrée de sa boutique, un journal à la


main, elle avait des lunettes aux yeux.

114 
 
J’ai revu cette maman, sa douleur, la douleur que je lui avais infligée pour rien,
j’ai eu terriblement mal, sans le vouloir je suis tombée à genoux et mon bruit au
sol l’a fait sursauter

‐ Ekié ma fille ça ne va pas ???

Elle s’est levée et elle a accouru vers moi

‐ Tu ne vas pas bien ma fille ???

Elle a enlevé le foulard sur ma tête et comme les maters savent être physionomiste
la en quelques minutes la mère la s’était déjà roulée au sol en criant et en pleurant
en bassa.

La peur de ma vie quand j’ai vu les gens sortir, ils lui posaient des questions et
elle me pointait du doigt en expliquant quelque chose, un gars est sorti de je ne
sais où avec un gros bâton qu’il a appliqué sur moi, a pris mon bras et ma tête, il
vociférait en pleurant fou de rage, j’ai entendu la même maman qui pleurait crier
nooooonnnn et plus rien.

Je pense que je me suis direct évanouie car plus rien.

Quand je me suis réveillée, douleur à la tête, bras immobilisé dans un foulard


douloureux la mort seulement, deux de mes doigts étaient enflés comme pas
possible, mon genoux même me faisait bien mal.

Je n’ai pas reconnu le plafond ou j’étais, c’était d’abord sombre, il y’avait une
lampe à côté de moi.

C’était un lit d’une place dans une chambre et de l’autre côté il y’avait un grand
lit ou quelqu’un d’autre dormait.

Je voulais faire pipi mais je ne pouvais pas bouger un pouce non seulement à cause
de la douleur mais à cause de la peur aussi.

115 
 
Je n’avais aucune notion du temps, je ne savais même pas chez qui exactement je
me trouvais, mais je savais qu’on m’avait tapé, pour que j’ai autant mal au corp

‐ Seigneur je savais, je savais, je savais, voilà pourquoi je te suppliais mais


tu ne me comprenais pas, je savais qu’on allait me tuer, et peut être que
mon exécution sera demain, je savais.

Je me suis mise à pleure silencieusement, je pleurais la douleur physique, une


petite humiliation mais cette femme avait pleuré pendant combien d’année ?? On
l’avait accusé d’avoir gâté ses enfants, ses fils l’avaient renié, son mari l’avait
chassé, je me souvenais de tout comme si c’était hier, j’ai pensé à ça toute la nuit
jusqu’à un petit sommeil m’a pris le matin, sommeil qui n’a pas duré parce que la
maison était remplie dès le lendemain matin.

On est venu me réveiller, le même jeune qui était assis dans la cour quand j’étais
arrivé là.

‐ Il y’a des gens au salon qui veulent vous parler

J’arrivais même à bouger ?? J’ai fait des efforts surhumains pour me redresser,
l’envie de faire pipi alors me laissait ? J’allais dire aux gens que attendez moi je
veux pisser ??

Ou on allait seulement m’achever ooh, mieux je partais, mon cadavre saurait


pisser en temps et en heure lui seul.

Je suis entrée en boitant dans leur salon sous le regard haineux de l’assistance.

La mère la était placé un genre au sol comme si j’étais venu relancer le deuil dans
sa famille.

‐ Je veux savoir, je veux savoir, pourquoi ? ma fille qu’est-ce que je t’avais


fait ? pourquoi tu as gâché ma vie, je veux savoir… je veux seulement
savoir…

116 
 
Elle ne cessait de répéter la même chose, la même chose la même chose.

Je priais dans mon cœur pour que Dieu me donne la sagesse.

Le chef de famille, en tout cas le chef de la petite réunion improvisée a pris la


parole en français et s’est exprimé.

‐ Nous voulons d’abord ma fille présenter nos excuses pour le mauvais


traitement que vous avez reçu hier, parce que sans même écouter ce que
vous étiez venus dire on vous a brutalisé, jusqu’à vous blesser de tous les
côtés.

C’est quand il parlait jusqu’à il a montré ma face que je me suis rendue compte
que ma face avait gonflé, un œil était plus fermé que l’autre.

‐ Au nom des habitants de ce quartier et au nom de ma famille je vous


demande pardon. Maintenant nous allons commencer là où nous devions
commencer hier : qu’est-ce qui vous a emmené dans notre village, je veux
dire après la tragédie que nous avons vécu depuis des années nos fils sont
perdus dans la nature, leur maman souffre comme vous pouvez voir, leur
père est mort et elle n’a même pas pu enterrer son mari parce qu’on
l’accusait d’avoir tué ses enfants, mais elle dit que c’est vous qui avez fini
ses fils qu’avez-vous à dire ???

Je suis restée silencieuse et tout le monde me regardait.

C’est alors qu’en regardant bien l’assistance, j’ai constaté que la sœur de cette
maman, la tante de garçons était là et elle n’était pas seule, j’ai reconnu 2 autres
personnes qui étaient aussi des sorciers de l’autre côté, ils étaient tous là, à me
poser des questions.

Je suis restée longtemps comme ça, sans tousser.

La maman la s’est levé et est venue s’agenouiller devant moi

117 
 
‐ Ma fille, je te demande pardon si on t’a fait mal, moi-même je t’ai nettoyé,
j’ai changé tes habits, j’ai traité tes blessures hier, s’il y’a quelque chose
que tu es venue me dire, peut être que c’était une bonne chose, c’est la
douleur qui m’a fait crier et alerte tout le monde, me voici, pardonne moi
et parle…

Elle pleurait et ses larmes tombaient sur mes pieds.

J’avais tellement de peine

‐ Maman je suis venue te voir, et je voudrais te parler seul à seul

Voilà la seule chose que j’ai dite. ça a provoqué de l’indignation jusqu’à même
les sorciers la se fâchaient, je sentais comment la tante là me regardait un genre
en me menaçant des yeux mais je ne la craignais guère. Pour Manuella, j’étais
prête, pour effacer la peine de cette maman j’étais prête, donc ses intimidations la
étaient très loin d’affecter ma détermination.

La maman là a parlé en bassa et elle a insisté.

Le chef de famille s’est levé, il lui a touché l’épaule, a parlé puis il est sorti, suivi
de tout le monde…

Même son garçon qui vivait avec elle, elle l’a chassé.

Mais une autre est revenue dans un scandale et un bruit que je ne comprenais pas,
ou alors que je faisais semblant de ne pas comprendra

‐ Assassin, meurtrière, tu reviens faire quoi ici ? tu veux maintenant tuer ma


sœur ????

Maaaaassa !!!!

118 
 
13 
 
Tout le monde a accepté de partir sauf la fameuse tante qui faisait tout pour créer
une diversion, c’était même suspect et je me demande si elle s’en rendait même
compte.

Elle a tout fait jusqu’à finalement sa sœur a finalement accepté qu’elle assiste à
notre échange.

Ou elle pensait pouvoir m’intimider pendant que j’allais parler ooh, je ne sais pas

‐ Maman si je me suis mise à genoux quand je suis arrivée devant vous ce


n’était pas pour demander pardon, parce qu’une demande d’excuse ne serait
pas suffisante, mais c’est parce que le poids de mon péché pesait trop lourd
sur mes épaules. Et si j’en avais la force, je serais de nouveau à genoux la
devant vous parce que je me sens mal, mal pour ce que j’ai fait.
C’est le Seigneur qui m’envoie vers vous, parce qu’il a décidé d’essuyer
vos larmes. Ce qui s’est passé a été commandité depuis le monde des
ténèbres par quelqu’un qui enviait l’étoile de vos enfants.

Rayyaaaaa la tante ne m’a pas laissé continuer

‐ Tu viens raconter quoi ? tu viens avec les fausses histoires quand vous les
bordelles la dehors qui touché à tout, au mboma avez déjà gâté nos enfants.
Tu veux dire quoi maintenant ? ils sont gâté tu vas encore les sauver ?
‐ Mais laisse-la finir non ?
‐ Non non qu’elle s’en aille, elle est venue remuer le couteau dans la plaie,
c’est une sorcière

Mince la femme ci voulait encore que les gens viennent seulement me taper ? une
colère terrible est montée dans mon cerveau

119 
 
‐ Ngo Nlend Brigitte Chantale, née le 14 Avril 1953, tu es une sorcière et tu
as été initié par ton Grand-père MATIP François qui lui-même était connu
de tous comme un grand sorcier. Tu as été spécialisée, dans les couches
nocturnes, pour provoquer les fausses couches et la mort subite des
nourrissons, tu es étais venu dans le royaume parce que les enfants de ta
sœur fréquentaient, réussissais et développait de grand projet tandis que les
tiens étaient des vauriens et c’est après ça qu’on m’a désigné pour les
séduire et les affecter comme ils le sont et c’est là que tu t’es servie de leur
étoile pour que tes enfants brillent, maintenant tu oses me traiter de
sorcière ? le mot la sort de ta bouche ? Maintenant je ne suis plus des
ténèbres et tu ne me peux rien. Je sers Jésus maintenant et je suis venue tout
avouer, tu seras exposée

La femme la m’a regardé comme la télévision, ensuite elle a regardé sa sœur qui
nous regardait à tour de rôle, puis sans crier gare, elle s’est levé et est partie en
courant.

Sa sœur n’a rien dit, elle n’a même pas voulu entendre la suite, bref, elle s’est
levée elle est entrée dans la chambre.

30 minutes rien, 1 heure rien, j’étais même déjà mal à l’aise au salon là, je ne
savais même pas ou était les toilettes et comment y arriver.

Je voulais me lever pour aller chercher quand je l’ai entendu éclater en sanglot,
elle pleurait amèrement, elle parlait en bassa mais je n’entends rien.

Son fils qui habitait avec elle a accouru…

Il est resté avec elle un temps, elle s’est calmée puis il est ressorti

‐ Maman demande que tu l’as retrouve dans la chambre.

C’était la même chambre ou j’avais dormi, donc c’était elle qui était couché sur
le lit.

120 
 
‐ Ma fille raconte-moi tout, depuis le début.

Je lui ai raconté, une partie de mon entrée dans la sorcellerie, la partie qui
concernait ses fils, puis je lui ai dit que j’avais vu Robert

Elle a sursauté…

‐ Ou ??? Depuis on le cherche rien, son frère vient à l’église tous les
dimanches il m’attend à la porte, il prend son paquet et rentre en brousse.

Je lui ai dit ou était Robert et je lui ai dit que Dieu m’avait envoyé pour que la
situation soit réglée

‐ Mais je ne sais même pas ce qu’il attend de moi


‐ Mais si Dieu t’envoie c’est que lui-même sait ce qu’il va faire hééé Dieu tu
as enfin entendu mes prières, merci, merci merci, je vais retrouver mes
garçons… hééé haaaa…

Elle s’est mise à chanter les cantiques en bassa. La foi de la femme-là était terrible,
voilà le genre de foi que Dieu cherchait, le genre qu’elle entend seulement une
rumeur de restauration, elle croit au point où elle rend grâce à Dieu. Moi-même à
qui Dieu a parlé je cherchais encore le « comment du quand ».

Elle pensait que j’allais rester là avec elle mais je ne pouvais pas j’avais juste
profité d’une férié et du long week end pour venir la voir et on était déjà samedi
soir, je devais préparer ma semaine

‐ Maman il faut que tu sois vraiment en prière ces jours ci car ce sera difficile
ce qu’on va faire mais on va réussir parce que Dieu l’a déjà prouvé
‐ Ha bon ? tu as déjà fait un truc comme ça ?
‐ Maman Dieu m’a fait retourner chez toutes les personnes à qui j’avais fait
du mal pour inverser la situation, donc si tu as la foi, on va réussir ; mais
soit vigilante en ce qui concerne ta sœur

121 
 
‐ Quand je pense qu’elle était près de moi à me soutenir quand les enfants
sont tombés malade, je n’arrive pas à croire qu’elle ait pu, ce qui me faire
un peu croire c’est qu’après ça, ses enfants sont devenus de grands chefs
d’entreprise alors qu’ils étaient de simples charpentier, et secrétaires dans
des petites sociétés de la ville, oh mon Dieu, c’était ma seule sœur qui me
restait, on perdu tous nos frères
‐ C’est la sorcellerie maman, elle connait beaucoup de choses sur les morts
de votre famille, elle et deux autres personnes qui étaient là ce matin, ce
sont tous des sorciers.

Avant que je ne parte, elle m’a tendu mon sac qui était tombé pendant qu’on
me tapait, mon téléphone et un baume pour me masser.

Je suis rentrée et j’ai passé toute la journée de dimanche couchée à la maison,


j’avais mal partout.

Lundi même j’ai dû m’excuser pour un problème de maladie car je n’arrivais


pas non plus à me lever.

J’ai appelé le pasteur pour avoir des nouvelles de l’enfant, il a enfin


décroché… hummm

‐ Pasteur Bonjour c’est Maïra


‐ Ha d’accord, Maïra ça va ? c’est ton numéro ici ?
‐ Oui oui ça va, je venais aux nouvelles est-ce qu’on a retrouvé Manuella
‐ Non non mais je crois en Dieu et je sais qu’il saura venir au secours de notre
pauvre foi, il va nous sauver de la détresse, je lui avais pourtant dit de s’en
occuper elle-même mais vous les femmes vous êtes très têtues
‐ Je prie qu’on l’a retrouvé Seigneur, et que mes ennemis ne lui fassent pas
de mal
‐ Ils ne pourront pas car elle est sous ma couverture, bon allez j’ai des
occupations

122 
 
‐ Pasteur attendez ne raccrochez pas
‐ Oui Maïra parle un peu vite
‐ Ekie, pasteur je ne pouvais pas imaginer que vous auriez un tel
comportement envers moi, cet enfant c’est moi qui vous l’avais donné
volontairement, je vous ai partagé mon témoignage, aujourd’hui vous êtes
célèbre grâce à un livre basé dessus où vous n’avez même pas hésité à
mentionner mon nom, ce qui rend l’accès à cet enfant facile, en plus vous
prenez des airs et ne jugez plus nécessaire de m’aider, qu’est-ce que ça veut
dire ???

Il semblait distrait puis

‐ Allo Maïra je te rappelle j’ai un appel important sur l’autre ligne

Mince !!! Quel choc

J’ai essayé de dominer ma colère pour pouvoir prier.

Je trouvais la réaction de ce pasteur égoïste et injuste et je me suis plaint chez


Dieu.

Beaucoup de pasteur chutait à cause de l’orgueil et de l’égoïsme, il fallait être très


humble pour être utilisé par Dieu et c’était très important.

Pour les fils de la maman là, j’ai pris un programme de prière, soutenue par
maman, il fallait que leur étoile leur soit restituée et que la malédiction de folie
soit ôtée.

J’ai organisé avec leur maman et elle est venue à Yaoundé avec ses neveux, ils
ont pris Robert où il se cachait souvent à Warda, pareil pour Hervé, elle les a fait
rentrer à la maison.

Pour un départ ils étaient attachés pour qu’ils puissent toujours être dans
l’atmosphère de la prière.

123 
 
Ses pasteurs venaient tous les jours prier et elle me disait que peu à peu ils se
calmaient, l’esprit de la folie en eux faiblissaient.

Je maigrissais de jour en jour parce que je me demandais bien ou pouvait être


Manuella, quand je demandais à Dieu c’était le statuco total, le silence, il ne me
parlait que de la situation des fils.

Une nuit j’ai rêvé d’un grand combat que j’ai eu avec la tante Ngo Nlend qui avait
volé les étoiles des garçons et l’Eternel m’a demandé de me lever et commencer
à prier pour récupérer leur étoile, cette nuit-là je n’ai pas dormi

‐ Toi Ngo Nlend, j’annule ta malédiction dans la vie de Robert et Hervé, je


remets leur étoile que tu as volé par le feu, au nom de Jésus, je les libère.

J’ai prié toute la nuit, je me suis endormie vers 4h du matin pour me lever à 7h
pour aller au travail

Quand je rentrais, je pensai pouvoir me reposer mais cette nuit Dieu m’a encore
demandé, prie toute la nuit, pour la libération des frères.

J’ai encore recommencé, j’étais fatiguée, abattue, je voulais le supplier de m’aider


à retrouver ma fille, mais il ne gérait pas, ma bouche n’arrivait qu’à présenter une
seule requête, celle des garçons.

Au terme de la semaine j’étais tellement épuisée que je suis même tombée à mon
lieu de service et on m’a ramené à la maison.

Pendant que je me reposais, j’ai fait un rêve ou je voyais des bandits arriver chez
le pasteur Merlin et je les ai vu braquer et les violenter, surtout sa femme, on l’a
déshabillait….

Je me suis réveillée en sursaut.

J’ai lancé son numéro de téléphone pour l’en avertir mais ça sonnait une fois après
ça ne sonnait plus, plusieurs fois comme ça.

124 
 
J’ai essayé sa femme elle n’a pas décroché, j’ai même envoyé le message que
rappelez-moi très urgemment, rien de rien.

En essayant le lendemain avec un autre numéro de call box j’ai constaté qu’il
m’avait bloqué et quand il s’est rendu compte que c’était moi il a raccroché.

N’est-ce pas j’ai laissé, même comme je ne savais pas si finalement on avait
retrouvé l’enfant.

Le dimanche de cette semaine-là je suis allée à Eséka dans l’après-midi, cette


maman m’avait invité pour un temps de prière sur ses enfants, comme depuis moi
je priais seulement à distance.

Elle se servait bien des informations que je lui avais données et elle était avec une
maman pasteur aussi.

On a prié, pour que le Seigneur intervienne, elle a prié que Dieu restitue
l’intelligence de ses enfants, l’étoile de ses enfants et que ceux des enfants de sa
sœur leur soir retournés.

On priait comme ça comme les blagues quand sa sœur a débarqué, elle est entrée
et a directement cravaté la maman de Robert

‐ Tu me veux quoi ? tu veux quoi à mes enfants, arrête tes prières la tout de
suite, je dis bien tout de suite

Sa sœur l’a aussi cravaté

‐ Chantale je n’arrête rien, la folie que tu as lancé à mes enfants là ce sont tes
propres enfants que ça va attraper.

C’est comme ça qu’elles se sont maitrisées en bassa là-bas puis finalement on les
a séparées.

Chantale souffrait et ça se voyait, sa sœur ne faisait aussi qu’appuyer

125 
 
‐ Toute personne qui a mis la main sur mes enfants Dieu le juge aujourd’hui,
le châtiment de Dieu est son partage, même si c’est toi Chantale, je te
retourne ça.

La fameuse Chantale aussi n’arrivait pas à partir de là je ne savais pas pourquoi,


elle ne faisait crier je n’ai rien fait, ne prie plus contre moi, ne prie plus contre
moi.

Les gens s’approchaient petit à petit, et moi j’étais un peu tenue à l’écart. Dieu
n’avait pas prévu m’impliquer car je voyais bien que cette maman voulait elle-
même reprendre sa spiritualité en main.

Là où j’ai compris que les choses de Dieu sont mystères c’est que les autres forces
des ténèbres n’ont pas accouru, je ne sais pas pourquoi, il s’agissait dans cette
bataille de cette femme et sa sœur…

Les gens du quartier étaient là comme des spectateurs.

On est venu pour tirer Chantale pour la ramener mais elle a refusé

‐ Je ne pars pas, je vais montrer à ma sœur que je n’ai rien fait, que mes
enfants n’ont rien fait à sa part !!!

Elle signait la pendant la prière lançant les mots

‐ Tu croyais que quoi ? que ce que tu fais là allait me faire quelque chose ??

La maman de Hervé et Robert ne a gérait même pas, elle ne faisait qu’élever la


voix

‐ Mes enfants sont libérés, mes enfants de doivent rien à personne, Seigneur
libère les, j’ai attendu ce moment pendant longtemps et voici le moment, je
savais que tu ne pouvais pas m’abandonner, tu n’as pas abandonné Anne,
tu n’as pas abandonné Esther, tu n’as pas abandonné Dorcas, ne
m’abandonne pas !!! Fais le maintenant, expose mes ennemis, montre à ces

126 
 
gens que tu es le Dieu vivant et que personne ne peut toucher à tes enfants
sans représailles, ton heure est arrivé.

Ce qui a attiré mon attention c’était que même après une heure ça faisait
comme si rien n’allait se passer, ce n’est pas dans tout que les choses devaient
bouger comme un voulait devant nos yeux, mais Dieu a sa façon selon son
omniscience de gérer les situations.

A un moment un coup de fil a failli nous perturber. Dans le kaba de Chantale


qui ne cessait de se moquer de sa sœur le téléphone a sonné, au lieu de
décrocher elle continuait.

‐ Regardez la, je t’ai lavé, je t’ai élevé, je t’ai aidé quand ton mari te chassait
et tu n’étais qu’une vendeuse en route, maintenant tu viens m’insulter, qui
a laver tes enfants bâtard quand tu les accouchais ; tes fils ont mis les mains
dans les sectes la dehors et tu viens m’accuser, pries même 1000 jours on
va voir, n’est-ce pas on est là depuis ??? Akkkaa qui dérange les gens avec
les appels

Elle a rageusement enlevé son téléphone et est sorti pour décrocher…

Le cri qu’elle a poussé là-bas dehors, instinctivement j’ai poussé le jeune garçon
qui vivait avec la maman là, il était à côté de moi. Je le poussais d’aller regarder
ce qui se passait mais ça a permis qu’il se retrouve devant sa maman quand la
sorcière là est revenue

‐ Elle a rendu mon fils fou !!! Elle a rendu mon fils fou !!!

La maman était imperturbable, elle priait tellement concentrée qu’elle transpirait


partout, c’est comme si elle n’était même plus avec nous, les larmes aux yeux elle
parlait elle parlait.

127 
 
Elle a encore recu une autre nouvelle, un de ses enfants encore a attrapé la folie,
puis un autre, en quelques minutes, on l’appelait de partout pour lui dire que ça
n’allait pas, elle est sortie en courant.

Pendant ce temps j’ai entendu le Seigneur me demander de passer dans la foule et


de toucher 2 personnes qui étaient côte à côte. Un garçon et une fille que je ne
connaissais pas, je devais les toucher comme si je passais par hasard.

Je suis immédiatement sortie et je les ai touchés…

Rien ne s’est passé mais avec Dieu il fallait juste obéir.

Comme je venais de sortir j’ai décidé d’aller derrière comme pour me soulager
sinon ça allait faire bizarre que tu sors et tu entres là là là.

Quand je contourne j’entre tout de même faire pipi aux toilettes, j’entends du bruit
dehors. C’était le derrière de la main

Quand je veux envoyer ma tête pour regarder, je vois Chantale avec une machette
bien limée de 2 côtés qui essaie d’entrer par la fenêtre ou Robert et Hervé étaient
gardés attachés.

Je sentais comment elle était décidée à les découper, j’ai vite remonté mon slip
renvoyant le caca qui menaçait de sortir là et je suis sortie.

J’ai seulement vu le reste de son corps qui disparaissait de la fenêtre. J’ai crié de
toutes mes forces mais qui pouvait m’entendre ? Le temps de rejoindre la fenêtre
la c’est sûr que la femme la découpait même déjà les enfants d’autrui là-bas

128 
 
14 

J’ai essayé d’escalader le mur la en criant, mais c’est là ou hein, j’ai encire
confirmé que la sorcellerie donnait la force, la mère la avait fait comment non ?
le mur la était haut hein.

J’entendais comme des bruits à l’intérieur mais en même temps mon cœur même
tapait tellement fort que je ne pouvais pas bien entendre.

Quand j’ai enfin réussi pour entrer j’ai constaté qu’il faisait noir dans la pièce, on
avait oublié d’allumer la lumière dedans comme la nuit tombait, j’ai crié

‐ Venez oohh, elle veut les découper, venez

On pouvait voir des formes, sentir des présences, bruits de chaines qu’on utilisait
pour les maintenir sur place, il y’avait une odeur de renfermé un genre.

Je me suis même cognée contre le bord de la porte en essayant d’alerter les gens

Je ne savais même pas ou était l’interrupteur, je criais seulement.

Les gens ont accouru dans la chambre et on a allumé la lumière.

Robert et Hervé curieusement dormait comme si rien ne se passait dans la maison


là depuis, ils avaient l’air bien paisible. Sur que comme elle m’avait entendu crier,
elle n’avait pas pu les découper

‐ Elle est entrée par la fenêtre ci, sûr qu’elle est quelque part dedans. Elle a
une machette

Je leur ai donné l’info et ils se sont mis à la chercher, on l’a retrouvé dans la
chambre où on dormait derrière la porte. Ses yeux étaient rouges comme
quelqu’un qui voulait seulement le sang

129 
 
‐ Elle a fait la sorcellerie sur mes enfants, on m’appelle que mes enfants
deviennent fou, cette fille est une sorcière !!! une sorcière qui a rendu les
fils de ma sœur fou et qui veut rendre les miens fous.

L’affaire a couru jusqu’à c’est devenu une grande assise à la chefferie du village.

Elle m’accusait moi de sorcellerie sur tous les enfants de leur famille, les miens
comme ceux de sa sœur et clamait son innocence chez sa sœur

Le problème c’est qu’elle a réussi quelque part à semer le doute dans la tête de
certaines personnes qui commençaient déjà à dire qu’ils me voyaient à l’époque
avec les 2 frères et j’avais fui quand ils étaient tombés malade et maintenant je
revenais et c’est les enfants de Chantale qui tombait malade ???

Ca a divisé le village en deux et une peur bleue m’a saisi, si elle réussissait à les
convaincre, ils allaient appliquer la justice du village et je n’allais pas survivre.

Tout le monde s’est calmé et on a attendu le chef, la mère d’Hervé me rassurait


seulement en me disant que Dieu est au contrôle que je n’ai pas peur…

« Seigneur moi je suis venue ici là pour toi oohh, si on me tue ici, on m’a tué
seulement »

C’est tout ce que moi j’ai pu lui dire et j’ai attendu.

Le chef est arrivé, exposition des faits personne par personne.

A ma grande surprise les premières personnes à prendre la parole parlait contre


moi, en fait ils expliquaient comment avant moi les frères étaient bien, parfait,
comment après là, je les ai gâté et j’ai fui et je suis venue demander pardon l’autre
jour pour semer encore la zizanie, jusqu’à l’opinion publique changeait hein ??
Un s’est même levé jusqu’à lancer sa babouche sur moi.

130 
 
On a donné la parole à la maman d’Hervé et Robert, elle a expliqué
qu’effectivement je lui ai avoué avoir été à l’origine de la chute des frères

Les gens ont crié, insulté, et tout et tout le chef les a calmé, moi je ne respirais
même plus bien tellement je redoutais ce moment.

Ensuite elle leur a dit que je lui avait avoué que j’avais été contactée par Chantale
dans la sorcellerie et que si je revenais c’était pour avouer et permettre que les
enfants soient restaurés et que les coupables soient dévoilés, elle leur a dit que
j’étais devenue chrétienne ayant quitté la sorcellerie et elle a dit devant le chef
qu’elle croyait en ce que je disait

Chantale bien entendu à nié et la parole lui a été passé.

Elle est rentrée dans la genèse comment elle aimait ces enfants, comment depuis
tous petits c’est elle qui en avait pris soin, comment elle négligeait même ses
propres enfants pour pouvoir garder ceux de sa sœur, comment elle avait pleuré
toutes les larmes de son corps quand leur projet avait échoué et qu’ils étaient
tombés malades. Elle a rappelé à sa sœur toutes les fous où ensemble elles sont
allées chez tel médecin, chez tel marabout, chez tel tradipraticien pour qu’il soigne
les enfants mais il n y’avait pas moyen.

Le truc avec les sorciers dans les familles c’est qu’ils sont toujours très
disponibles, serviables et volontaires quand ils ont déjà gâté. Super gentil et
toujours au milieu de la recherche de solution pour t’empêcher d’aller frapper à la
porte ou la solution peut vraiment sortir.

Je la voyais jurer, pleurer, faire son cinéma et je secouais la tête ; vraiment, si


Dieu pouvait exposer ces gens un par un dans les familles, les gens seraient
terriblement étonnés.

131 
 
Quand elle a fini on m’a passé la parole, j’ai raconté ce qui s’était passé et
comment elle m’avait contacté, j’ai donné le nom de ses enfant, car je me rappelais
de certains détails qui venaient dans mon esprit, même ceux dont on elle ne
m’avait jamais parlé. Les gens criaient quand je parlais et finalement le village
s’est réellement divisé en deux.

Au point où ils ont décidé de nous garder dans leur cellule traditionnelle elle et
moi et de nous passer à un rite contre les sorciers.

Elle-même a commencé à s’agiter : Mes enfants sont malades et vous voulez


m’enfermer à cause d’une sorcière qui n’est même pas bassa ???

Je voyais comment elle faisait des incantations pour jouer que leur psychologie
jusqu’à ce que finalement le chef a demandé qu’on me garde.

J’ai crié dans mon cœur Jésus, je pars où, je suis ici derrière toi, aide moi.

J’ai entendu une voix apaisante me dire ma fille calme toi, je suis au contrôle.

Le chef s’est levé, du genre la séance est levée, et les gardes du village là sont
venus m’arrêter. Subitement un de ses vieillards qui l’accompagnait lui a
murmuré quelque chose à l’oreille et lui a tendu quelque chose discrètement.

Le chef s’est tourné et a proposé que tous ceux de l’assemblée se rasseyent.

‐ On va ensemble partager le vin, on vient de m’annoncer que le vin frais


vient d’être cueilli

La joie de ça, tous dansait et mes bourreaux m’ont relâché.

Le chef lui-même a porté le bidons et les a tous gouté, même la personne qui
venait lui donner le vin goutait d’abord devant tout le monde, peut-être pour
s’assurer que ce n’était pas empoisonné.

On a partagé des gobelets et on a servi tout le monde, même moi !!

Chantale a déposé son verre, s’est excusé pour aller aux toilettes avant de revenir

132 
 
Elle jubilait et on sentait qu’elle était bien contente. Pour quelqu’un dont les
enfants étaient malades c’était très bizarre qu’elle soit plus intéressée par ce qui
se passait ici

Quand on a fini de boire et qu’il était temps de m’emmener le chef a pris la parole

‐ Ce vin qu’on a bu est le vin de vérité, toute personne qui a la sorcellerie


dans le ventre va nous dire les vérités aujourd’hui

Seulement il ne savait pas que la plupart des sorciers laissaient leur sorcellerie à
la maison avant de venir dans des endroits où on réglait les problèmes de
sorcellerie.

Mais 2 personnes ont déclenché, les deux personnes que j’avais touché conduite
par l’Esprit de Dieu, en fait en les touchant je pense que j’avais empêché leur
sorcellerie de leur quitter, ou alors j’avais fait revenir ça en eux ooohh, j’en savais
rien.

Ils ont commencé à rire

‐ Oui c’est nous, oui !!! on va tout dire aujourd’hui, ahahahaha, la vérité va
sortir
Oui on mange les gens, la femme de Nloga Thierry c’est nous qui l’avons
mangé, le curé même qui est malade là, c’est nous, le patriarche qui est là
derrière là, il est avec nous, même la femme ci qui nie comme quoi là !!!
Chantale, tu ne nous avais pas appelé manger ton mari ?? Tu nies quoi ???
C’est toi qui as gâté les enfants de ta sœur et tu nie quoi ? Tu voulais même
qu’on l’a mangé comme on a mangé tous vos frères et sœur et votre mère
mais il y’avait le feu sur elle on a laissé non ???
Tu es sortie tout à l’heure cacher ta sorcellerie, mais nous on a caché aussi
mais c’est revenu sur nous. Mieux on meurt tous aujourd’hui. Cette fille ci
nous a quitté, tu dis qu’elle est sorcière, quelle sorcière a la lumière sur elle,
ahahahahahaha Chantale tu mens hein ???

133 
 
Mince l’homme et la femme là on bavardé comme si on les piquait seulement.
Débandade générale, tout ceux qui étaient cités se sont mis à fuir, même Chantale
n’a plus nié, elle a pris aussi marathon

Le chef a ordonné que le village poursuive tous les sorciers là.

Pendant ce temps el jeune garçon fils de la maman là est venu en courant

‐ Maman Maaaa, Tonton Robert et ton Hervé parle déjà


‐ Qu… Quoi ????? parlé comment
‐ Bien bien, ils demandent pourquoi ils sont attachés

Elle s’est levé en criant alléluia et elle a embrassé la femme pasteur avec qui elle
avait fait la prière là, elles sont remontées à la maison en courant.

Moi je ne pouvais plus remonter là-bas, j’aurais trop honte devant les deux
hommes là, mieux je les laissais le temps de se remettre avant de revenir leur
demander pardon.

Le lendemain au bureau je pensais seulement à la joie que cette famille pouvait


ressentir… Mais à quel niveau seraient-ils si la sorcellerie n’avait pas existé, je
partais même loin pourquoi ? Si moi je n’avais pas existé dans leur vie, ou leur
tante ?? J’ai prié que Dieu les restaure, les fortifie, leur redonne les années perdues
et leur gloire passée. Ils étaient intelligents, brillants, cultivés, entreprenants, le
Dieu que je connaissais étaient capables de changer les choses et de repositionner
les déchus.

Dans la bible même Nébukadnestar était quitté du statut de roi à fou avant de
redevenir Roi !!!

Dans la nuit de ce soir-là j’ai fait un rêve, ça se passait dans la ville de Kyossi et
je voyais une femme en train de préparer pour recevoir les amis de son mari qui
venaient saluer l’enfant, une belle petite fille dodue…

Manuella !!!

134 
 
15 

Le matin très tôt je me suis levée, je me suis dirigée chez le pasteur Merlin et sa
femme, je voulais leur dire où il fallait chercher, je voulais leur parler de ma
vision. Même comme aucun d’eux ne me prenait au sérieux la.

Quand je suis arrivée dans leur maison, j’ai constaté qu’ils avaient déménagé,
c’était des nouveaux locataires.

On m’a annoncé qu’ils avaient intégré leur maison même située à Mendong.

Je ne savais pas où c’était, je suis donc allé à l’église et je suis tombée, sur le jeune
qui m’avait aidé quand j’étais arrivée là mon bébé en main

‐ Bonjour
‐ Bonjour la sœur, comment vous allez
‐ Bien, vous vous souvenez de moi ?
‐ Ekiééé Oui sœur Maïra, est ce que je peux oublier, c’est vous qui aviez le
bébé la non ?
‐ Oui oui c’est moi
‐ Ça va mieux je vois ça
‐ Par la grâce de Dieu, dis-moi papa et maman ont déménagé
apparemment ???
‐ Oui oui, depuiiiiiis ??
‐ C’est vrai que je n’étais pas dans la ville
‐ Ok c’est pour ça qu’on ne te voit pas à la messe ici
‐ Oui oui mais quand je suis là j’assiste comme la dernière fois là
‐ Et ta foi alors comment elle va ?

Les questions qui m’étonnait, le gars la voulait que je lui donne des nouvelles de
ma foi massa ??? La foi c’était quelqu’un ???

135 
 
Quand je voulais bricoler une réponse là son téléphone a sonné

Il a eu l’air alarmé

‐ Quoi ??? Oui papa je pars là-bas tout de suite

Il a raccroché et a couru troquer son short contre un pantalon.

‐ Il y’a quoi ?
‐ Les bandits sont entrés dans la maison du pasteur, lui-même est Europe, il
est allé à une convention là-bas
‐ Attend on y va ensemble

On a pris un taxi que j’ai payé et nous avons fait un long trajet pour arriver chez
eux, arrivés en Mendong on a même encore pris la moto pour arriver devant une
belle maison. Il avait construire une très belle maison, j’étais impressionnée.

Lui qui se débrouillait seulement, en quelques temps, les choses avaient bien
marché, jusqu’à il me bloquait même.

Nous avons poussé le portail et trouvé devant la maison quelques personnes du


quartier.

Des trucs cassés, des cordes dans la cour, la porte centrale démontée, le salon en
désordre.

Ils avaient porté ce qu’ils pouvaient prendre…

Les gens parlaient, je me suis intéressée à ce qui se disait et j’ai entendu dire que
c’était 3 bandits et qu’il semblerait qu’ils avaient violé la femme qui était là en
haut.

Mon cœur a commencé à battre, j’avais peur que ce soit vrai, mais c’était vrai.

Pourquoi avaient-ils refusé de m’écouter ? Est ce qu’ils cherchaient même encore


Manuella, je n’avais aucune info.

136 
 
J’ai fait tout pour qu’elle sache que j’étais là, et que je voulais la voir mais elle a
catégoriquement refusé que quelqu’un la voie.

On l’a vu seulement quand elle est descendue entourée de ses sœurs ou amies, je
ne sais pas, pour l’emmener à l’hôpital. Elle pleurait tellement que j’ai même eu
pitié d’elle. Après la perte de Manuelle, s’il fallait qu’elle se fasse violer comme
on le disait ce serait un choc, plus encore la femme d’un pasteur, les gens allaient
s’en servir pour les saboter.

Ne pouvant pas compter sur eux vu qu’ils étaient éprouvés, je me suis appuyé sur
maman pour aller récupérer la petite Manuella.

Son mari a envoyé 2 anti-gang pour mener les enquêtes sur la base des
informations que je leur avais donné.

Les enquêtes ont mis du temps, chaque soir j’allais au parc parfois je prenais
Merveille à son shopping parfois j’allais toute seule.

Je priais pour qu’on retrouve ma fille en santé, dans la vision elle n’était pas dans
la main d’un sorcier mais surement d’un couple qui ne faisait pas d’enfant.

Ce soir assise au parc je me suis perdue dans mes pensées. Si on récupérait ma


fille, j’avais très envie de la garder avec moi.

J’avais mon petit travail, je pouvais subvenir à ses besoins non ? Même si elle
n’allait pas nager dans l’opulence.

Perdue dans mes pensées j’ai vu quelqu’un à distance…

Cette carrure me disait quelque chose mais la personne était de dos. On l’aidait à
monter dans une voiture et la personne est entrée.

J’ai eu le choc de ma vie tellement il y’avait une forte ressemblance.

137 
 
Je me suis levée en courant pour essayer de me rapprocher mais à mon arrivée la
voiture sortait déjà du parc. Pas moyen de voir quelque chose, mon cœur battait,
ça ne pouvait pas être possible.

C’était juste parce que je n’avais pas fait son deuil, ou alors une pensée forte qui
m’avait poussé à la confusion. J’aurais tellement été heureuse s’il sortait de cette
voiture et criait

‐ Maïra ma petite chérie me voilàààààà

Comme ce gars me manquait !!!Manu !!

Je me devais de protéger cet enfant… notre enfant.

Malheureusement les enquêtes trainaient, déjà 3 semaines et plus que ma petite


n’était plus là ; je me demande comment ceux qui avaient veillé sur elle trouvait
le sommeil parce que moi je n’arrivais pas à dormir, je priais à tout moment que
Dieu permette qu’on l’a retrouvé.

En rentrant ce soir-là plus qu’abattue je n’ai même pas mangé, ni prier.

J’ai fermé ma porte et je me suis couchée sur mon petit canapé au salon.

La nuit ayant dormi tôt je n’avais plus sommeil mais je n’ai ni allumé la lumière,
ni fait du bruit, j’étais là allongée juste comme ça, à ressasser des souvenirs. Je
voulais bien aller dans la chambre mais la paresse d’aller me coucher…

Subitement j’entends comme des chuchotements très très discrets.

Puis j’ai senti comme s’ils essayaient de voir si j’ai bien fermé ma porte, ce qui
était le cas.

J’ai entendu des bruits de métaux, ils voulaient démonter soit la porte où je ne sais
quoi…

La peur que j’aie eu Seigneur !!!

138 
 
Où ils venaient me tuer oohh, ou ils venaient encore voler ooohh ? J’avais
problème sur problème, Dieu merci la bible me rassurait : « Le malheur atteint
souvent le juste mais l’Eternel l’en délivre toujours »

J’ai cherché moi un petit coin et je me suis recroquevillé là-bas, priant que le
Seigneur lui-même gère les bandits là. J’étais déjà de plus en plus exposée dans
la maison là et je ne pouvais même pas déménager parce que maman avait payé
et moi mon salaire ne pouvait même pas me permettre et de vivre et de payer
encore plusieurs mois de loyer pour entrer dans une autre maison.

J’ai baissé ma tête sur mes genoux

‐ Seigneur je suis fatiguée, fatiguée de tous ces combats, chaque jour je dois
être attaquée, si je n’ai pas mal à gauche c’est à droite, tantôt on me vole,
on m’insulte, on vole ma fille, on me torture dans les rêves ,toi-même tu
n’es pas fatigué de bagarrer dans mes rêves pour moi, moi je veux même
déjà mourir, je suis malheureuse, je priais et je pleurais j’étais tellement
concentrée que même si les gars la ouvraient la porte là je n’allais même
pas savoir, j’étais dans mes pleurs incessants, et mes prières.

Finalement quand j’ai fini, j’ai levé la tête, rien…mais à travers la porte je voyais
une lumière entrer. Ekieeee

Je me suis levée la peur au ventre, et j’ai constaté qu’ils avaient réussi à ouvrir ma
porte mais curieusement c’était le silence total, la peur de ça est indescriptible. Où
ils étaient tapis dans le noir en attendant que je sorte pour couper ma tête ooohh
Dieu seul savait, avancer jusqu’à la porte je n’ai pas pu.

Appeler ma mère ?

Je ne voulais pas l’inquiéter, elle avait le cœur fragile, il fallait que je la laisse se
reconstituer. Je devais faire quoi alors ??? Moi je n’ai rien fait.

S’ils restaient dans leur coin moi aussi j’allais rester dans mon coin.

139 
 
Au petit matin, on est venu toquer à ma porte, j’étais toujours dans la même
position assise là dans un coin au salon.

‐ Madame, madame !!!


‐ Oui !!!

Je me suis levée arrangeant bien mon pagne autour de ma taille

‐ Venez voir !! venez voir !!

Je suis sortie et devant ma porte il y’avait tout un tas d’arsenal pour marabout ou
sorcier ou magicien ooh je ne sais pas.

Les plumes, des mini couteaux et lames, des poils attachés, et même le sac qui
apparemment contenait tout ça était là, et puis quittant de chez moi jusqu’à un
certain niveau, des gouttes de sang, mais de grosses gouttes comme si les
personnes étaient blessées et s’enfuyaient et soudainement les tâches
disparaissaient.

Les gens polémiquaient en disant sûr qu’on les a porté, sur qu’ils ont pensé leur
blessure etc…. Mais moi je savais qu’ils s’étaient envolés, ils avaient tenté de
venir m’attaquer, de venir me finir, oubliant que j’étais déjà avec eux et je
connaissais bien leur petites malversations, mais ceux-ci là semblaient avoir été
contacté par quelqu’un pour venir me tuer, c’était des tous petits marabouts.

Parfois on mettait quelque chose devant ta porte, dès que tu marches tu contractes
une maladie, ton pied gonfle, on fait tout pour soigner mais rien, les poisons
mystiques là, ou alors on mettait même quelque chose sur ton bureau, dès que tu
t’assois, quelque chose te ronge l’intérieur la médecine sort les grands mots : les
bah Cancer, fibromes etc…

Dans ces choses-là il y’avait des cas naturels mais des cas pas très naturels du
tout. La différence dans les cas non naturels était au niveau du traitement, le

140 
 
médicament qui marchait dans les cas naturels te regardait avec les yeux comme
ça quand la maladie avait été déposée mystiquement.

Personne n’a voulu toucher à ses choses-là sous mes consignes, je ne voulais pas
que quelqu’un écope de balle perdue.

J’ai prié le Seigneur de me révéler quoi faire et j’ai eu à cœur e prendre de l’eau
prier dessus et verser cette eau pour annuler toute la puissance maléfique de ces
objets.

Quand j’ai versé de l’eau dessus masssaaa, la fumée es en sorti comme si les objets
la brulaient.

J’ai ensuite versé de l’essence dessus et j’ai mis le feu.

Quand j’ai fini de brûler, le gardien qui surveillait les boutiques à côté a tout
balayé, celui qui était venu m’appeler. Quand il a tout balayé je suis rentrée dans
la maison, mon téléphone sonnait mais avant que je n’y arrive, ça s’était déjà
coupé. J’ai vu 9 appels en absence, mais quand je voulais déverrouiller mon
téléphone, on a encore frappé à ma porte. Je ne sais pas par quel mystère mais
devant ma porte était ma grand-mère et elle n’était pas seule, elle était avec mon
oncle, son fils ainé qui était son préféré là.

‐ Bonjour Maïra

C’est mon tonton qui parlait

‐ Bonjour Tonton Camille, euh…


‐ Maïra Je sais que ça te surprend qu’on soit là, mais on est venu t’annoncer
la mort de Nathalie, ta tante et on voulait en profiter pour faire une réunion
familiale car il y’a eu beaucoup de chose dans ta vie, celle de ton papa et

Façon que je sortais les gros yeux sur lui, les paroles sont finies dans son ventre.

141 
 
Aucun d’eux n’avait pensé à m’épauler ni même à venir me demander que maman
qu’est ce qui t’a pris, je dis bien aucun des 5 autres enfants de ma grand-mère,
j’avais vécu comme une rejeté tout comme mon père, même cette vieille sorcière
qui m’avait initié n’avait pas pu avoir le cœur de me soutenir un peu même si
j’avais fait des erreurs et elle osait se pointer devant moi ???? J’ai serré le cœur
par respect pour tonton Camille, lui-même là c’est sûr qu’il n’avait pas tous ses
sens, il était la marionnette de sa mère.

‐ Oui tonton Camille je t’écoute

Il a toussoté

‐ Et on voulait que toi tu viennes samedi à la réunion de famille, et on voulait


aussi le numéro de téléphone de ton papa

Donc même son frère Camille et lui n’avait plus de contact ?? Je lui ai remis le
numéro de papa et j’ai promis d’être là. Ma grand-mère faisait le semblant de la
femme qui a perdu sa fille, elle ne faisait que pleurnicher en essuyant ses larmes
avec son caba de sorcière là même.

Mais ses yeux là... Nous on se connaissait, une femme capable de manger un
enfant avec le corps qui gigotait encore, elle avait même surement mangé sa fille
là avant d’avoir fini avec son petit fils.

Quand ils ont fini ce qu’ils ont fini là ils sont partis.

Je suis repartie regarder mon téléphone.

C’était maman qui m’avait appelé 9 fois, elle appelait même encore.

‐ Allo Maïra
‐ Oui maman, c’est comment ?
‐ On a retrouvé un bébé là mais il faut que toi tu puisses reconnaître l’enfant,
apprête toi rapidement, je vais venir te prendre et on va prendre la route

142 
 
Prendre la route ah ??? Moi-même je pouvais reconnaître l’enfant la sûr sûr ???

Je l’avais vu une seule fois, j’avais une idée claire de ce à quoi elle pouvait
ressembler mais je doutais. Il fallait qu’on aille avec la femme du pasteur, elle au
moins ne pouvait en douter…

143 
 
16 

En route je guettais cette femme qui était une mère pour ma fille, c’était le jour et
la nuit avec cette femme belle, fraiche, engagée, qui respirait la présence de Dieu,
je la trouvais bizarre, peut-être à cause de l’agression qu’elle avait subie. Pourtant
c’est quelque chose qu’elle aurait pu éviter s’ils n’étaient pas montés sur leurs
grands chevaux en ce qui me concerne.

Je l’ai regardé tout le long et finalement j’en ai eu pitié. Elle pleurait de temps en
temps mais faisait tout pour cacher, elle était maigre, alors qu’elle avait la chair
avant hein, à un moment là j’ai serré le cœur

‐ Maman Pasto qu’est ce qui ne va pas ???

Elle n’a pas pu supporter et elle a éclaté en sanglots

‐ Je n’arrive plus à garder ni à supporter, je suis dégoutée, je veux mourir


‐ Quoi ? dis-moi maman? Tu ne vas pas mourir

Maman était assise devant à côté du chauffeur et j’avais posé la question à voix
basse mais elle a quasiment crié.

‐ Ca fait des années que mon mari et moi cherchons un enfant et on en


trouvait pas, ça me faisait même à un moment douter de la puissance de
Dieu, mais après Merveille est arrivée et l’espoir est revenue, et puis on a
grandi, l’église, financièrement, mon mari est devenu même célèbre, je
reprenais le goût de vivre mais il a fallu que tout s’écroule. Que je tombe
enceinte
‐ Mais c’est un sujet de joie !!! C’était ça votre rêve, votre souhait, d’avoir
votre enfant à vous-même
‐ Oui !!! Mais cet enfant n’est pas de mon…. De mon…

144 
 
Elle a éclaté en sanglots, maman c’était retourné et la regardait parler le visage
compatissant.

‐ Ils m’ont violé à trois et je ne sais même pas ce qui va m’arriver.

Je ne m’étais pas préparé à une telle catastrophe… Qu’est ce qui avait bien pu se
passer pour que Dieu tourne le dos à ses enfants comme ça, je ne comprenais pas.

J’ai essayé de la consoler, de l’encourager mais son moral était extrêmement


touché.

Quand on est arrivé à Kyossi elle s’était un tout petit peu assoupi.

Nous nous sommes rendus au commissariat ou l’enquête suivait son cours et où


la présence d’un enfant pouvant être Manuella avait été signalé.

Nous avons trouvé le commissaire et on pensait que l’enfant était la sur place,
mais il nous a informé qu’ils avaient eu des renseignements et qu’on irait
interpeller les responsables tous ensembles et on allait identifier une fois l’enfant
sur place.

C’est comme ça qu’à l’aide de notre voiture le commissaire à côté de nous, deux
de ses agents derrière car c’était un 4x4 avec des sièges arrière nous sommes allés
dans un quartier de la ville.

Nous avons garé à distance et ils nous ont demandé de nous rapprocher quand ils
nous feraient signe. Il ne fallait pas prendre de risque.

C’est comme ça qu’ils sont entrés dans une ruelle et nous avons attendus.

Quelques 10 minutes plus tard, un d’eux nous a fait signe et nous sommes arrivés.

Dès qu’on s’est approché de la véranda des gens-là à peine on avançait qu’une
jeune fille est vite sortie en courant et est tombée sur ses genoux, les policiers
l’ont ramassé brutalement surement pensant qu’elle voulait ou s’enfuir ou nous
violenter mais elle répétait la même chose

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‐ Tata pardonne-moi, pardonne-moi, pardonne-moi, ma sœur n’accouchait
pas et son mari et elles ont conclu qu’ils allaient faire semblant comme si
elle est allée accoucher à Yaoundé, donc c’est pour ça, ce n’était pas pour
lui faire mal, Merveille va bien, tata va regarder dedans, on l’a bien gardé.

Cette jeune femme pleurait à chaude larmes, tiraillée par les policiers.

On est entré et on a identifié. C’était Merveille.

Vrai vrai je n’avais pas besoin de cette femme pour identifier Merveille à vrai
dire, elle avait le même visage qu’à sa naissance, tu pouvais voir Manu à des
kilomètres pourtant elle était une fille.

Ça m’a fait chaud au cœur de l’a retrouvé même comme la maman Pasto là
l’accaparait complètement.

Dès qu’on demandait la mère de l’enfant elle s’avançait la première, quand il


fallait porter et vérifier si tout va bien c’était elle, les questions elles répondaient
ça me tentionnait un genre là. Maman s’en est rendu compte je pense car elle m’a
demandé

‐ Pourquoi tu laisses encore ton enfant chez elle


‐ Maman je t’avais raconté qu’elle était en danger non ?
‐ Mais Dieu ne t’a pas promis de la protéger ?
‐ Si si
‐ Et il ne peut pas la protéger étant chez moi ? comme tu peux venir la voir
et t’en occuper quand tu veux ?

Cette idée était tellement séduisante, que j’ai sauté dessus.

Avant qu’on ne prenne le chemin du retour avec l’enfant j’ai appelé la mama pasto
de côté, c’est maman qui portait la petite Manuella

146 
 
‐ Heu… je suis embarrassée mais je voulais vous dire que je vais rentrer avec
l’enfant et maman et moi en prendront soin vu qu’actuellement vous n’êtes
pas très en forme.

Elle a ouvert les grands yeux en me regardant et avant que je n’ai pu réaliser, elle
a roulé sur le sol en larmes en criant qu’elle était morte de chagrin

Yeeeeye !!!

Je l’ai arrêté et j’ai essayé de la consoler fatigué mais elle avait tellement mal que
je n’ai pas moi pu ajouter ce mal là

‐ Ça va maman, ça va ne pleure plus, Manuella c’est ta fille, mais ne te


comporte plus comme tu l’as fait, je voudrais bien avoir de ses nouvelles
aussi
‐ Je te jure que tu auras de ses nouvelles, viens quand tu veux, je te promets,
je vais bien m’en occuper, je jure

En parlant elle étouffait même tellement elle avait peur.

Je suis rentrée sans Manuella, mais j’étais heureuse de l’avoir vu, je l’ai porté tout
le long du chemin retour, je lui chantais des cantiques, je priais avec elle en
implorant le sang de Jésus de la laver, je lui disais combien je l’aimais.

Je n’oublierais jamais ces petits instants passés à lui dire que j’étais sa maman,
peu importe les circonstances.

Pour moi j’étais partie pour quelques temps de tranquillité émotionnelle avant que
Dieu ne me sorte une cartouche sans savoir que dès le lendemain, une autre
nouvelle allait bouleverser ma vie, quand je parle de bouleverser là c’était même
plus que ça.

‐ Allo Merveille c’est comment


‐ Ma copine ça va, ça va même où ? je dis hein ? tu avais même fait la prison
pour quoi exactement ? je ne comprends rien

147 
 
‐ Tu ne comprends rien comment non ?
‐ Je te dis que je ne comprends rien comme tu entends la, ce n’est pas Manu
là que je vois devant mes yeux la ?
‐ Tu le vois ou ??
‐ Ou comment, je suis entrain de faire mes courses et il est avec une dame ici
à Mahima, même comme il a une béquille pour se déplacer, mais c’est lui,
est ce que je peux nyass avec quelqu’un et je l’ignore ???
‐ Rhoooo Merveille ne me fait pas ça s’il te plait, il a un frère qui s’appelle
Rufin, ils se ressemblent !!!
‐ Ahh moi je dis ce que je vois, attend, je regarde s’ils ne sont pas sorti, je
vais filmer en cachette je t’envoie ça whatsapp.

Malheureusement ils étaient déjà sortie et je n’ai pas pu voir la photo, mais si on
tenait compte du fait que j’avais aussi vu quelqu’un comme ça qu’on aidait même
à marcher, l’histoire-là pouvait tenir la route et devait être une forte ressemblance.

Il était mort, les journaux l’avaient dit, tout le monde en avait parlé, comment
alors il serait encore vivant, on l’avait seulement ressuscité ???

Merveille et moi on a sciencé fatigué, comment on pouvait en avoir le cœur


net ???

Elle a essayé de se renseigner, mais on lui a dit ce que nous même pensions être
vrai : Emmanuel était mort de coup de poignard dans son cœur !!!

Sur alors qu’il avait un autre frère qu’on ne nous avait pas déclaré.

LE seul moyen de la savoir était de passer discrètement par Rufin, l’autre grand
sorcier.

Ma cousine devait savoir ce qu’il en était de sa famille s’ils étaient ensemble.

148 
 
Dieu merci avec maman on se disait tout, donc elle a été hautement étonnée quand
je lui ai parlé de ce problème

‐ Comment ça ??? moi-même j’avais suivi ce reportage à la télé Maïra, on


avait dit qu’il est mort, comment vous voyez son fantôme ?

C’est le mot fantôme-là qui a attiré mon attention, il m’avait dit que si jamais il
traversait il était destiné à être un grand sorcier, peut-être qu’il revenait maintenant
sous apparence humaine juste à cause de la sorcellerie !! Qui savait ???

J’ai supplié maman de se renseigner chez la cousine qui était venu à la fête là.
Pour qu’elle retrouve d’abord de quelle cousine il s’agit hein c’était un match.
Description sur description, elle avait ceci, elle était comme ça, le gars était
comme ça. Finalement elle a lancé un haaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaannnnnn

Et elle a appelé la maman de celle-là pour qu’elle lui donne son numéro.

Ça n’a pas été compliqué, donc elle a appelé Florence la fameuse cousine

Elles se sont longuement saluées avant qu’elle n’entre dans le vif du sujet

‐ Florence la dernière fois tu m’as présenté ton fiancé non ?


‐ ………
‐ Dis-moi le mariage est prévue pour quand ?
‐ …………..
‐ Et ça va se passer comment avec la famille, il a encore ses parents ? frère
et sœur ???

Elle a parlé parlé, j’avais hâte d’entendre, j’ai même dit à maman que met le haut-
parleur, elle a tapé ma main que aka tu déranges.

Quand elle a fini, maman lui a demandé de l’informer de tout en temps et en heure
et ensuite maman a raccroché

‐ Quoi ??? maman parle !! elle dit quoi ?

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‐ Que son mari a un frère !!
‐ Et il est où ? il n’est pas mort ?
‐ Apparemment non !! d’après ce qu’elle me dit, son frère habite
omnisport !!!

Omnisport ? Omnisport !!!!!!

‐ Je connais Omnisport !!!


‐ Ekie Maïra…. Tout le monde connait Omnisport

Mince………………..

150 
 
17 

‐ Merveille je ne peux pas attendre plus longtemps dépêche toi


‐ Toi aussi Maïra c’est quelle pression ça, j’attendais un client, qu’est-ce que
tu penses qu’on va découvrir ?
‐ Je ne sais pas Merveille, peut-être qu’ils ont un autre frère qui habite la
maison de Manu ?
‐ Et on est obligé de savoir ça ce soir-là maintenant là à 18h
‐ Je n’ai pas dormi toute la nuit, je tremble même
‐ Je te comprends mais gars !!! je n’ai même pas mangé, je voulais même me
coiffer, en tout cas je suis dans le taxi.
‐ Ok descend au niveau de Mobil alors, je suis déjà là-bas depuis
‐ Miakde !!! ton affaire-là me dépasse.

Elle est arrivée et on a fait le petit chemin là ensemble.

Mes cicatrices n’étaient plus des blessures, mais des taches noires, je ne me
couvrais plus tellement malgré le regard des gens, mais pour aller voir Manu si
c’était même Manu, je ne pouvais pas être horrible à ses yeux.

‐ C’est ici

J’avais terriblement chaud emballée comme ça, je transpirais beaucoup, ajouté à


la peur que je ressentais.

On a monté les marches des escaliers et on s’est tenu devant sa porte

‐ Maïra frappe alors


‐ Attends… !attends d’abord, pardon attends Merveille, je veux respirer
‐ Habbaaa !!!!! c’est ici que tu vas respirer ?
‐ Tu me stresses attend non ?

Seigneur aide moi Seigneur aide moi

151 
 
J’ai posé ma main lentement sur la porte pour frapper

‐ Vous cherchez quelqu’un ???

Une voix derrière nous…

On s’est tourné pour voir qui c’était …

C’était femme d’un âge moyen, près de la quarantaine

‐ Bonsoir Madame, on cherche Emmanuel, le Docteur

Merveille ne m’avait pas laissé bégayer car je n’allais jamais parlé d’une voix
aussi fluide qu’elle.

‐ Le docteur ?? Mais qui êtes-vous ?

Elle était tellement étonnée que j’ai eu le sentiment qu’on lui parlait d’un mort
vraiment, je voulais même déjà tirer le bras de Merveille que ma mère, le gars-là
est mort partons !!!

‐ Il ne reçoit personne depuis des années, et n’accepte de voir personne alors


s’il vous plait partez

Je serais mes genoux pour rester debout, elle parlait de qui « il » ???

‐ Dégagez s’il vous plait

On est quitté de devant la porte et elle a ouvert, elle avait un paquet de


médicaments en main

Elle a ouvert la porte et s’est retournée pour prendre congé et refermer

‐ Bon
‐ Madame je vous en prie
‐ Quoi ???

C’est moi qui venais de parler avec une toute petite voix

152 
 
Elle a enfin posé les yeux sur moi et mon accoutrement bizarre

‐ Dites-lui que Maïra veut le voir


‐ Maïra ??? Maïra !!!!

Elle a ouvert les grands yeux effrayés,

Elle a avancé sa main et elle a tiré le foulard qui me servait, elle a regardé mon
visage horrifiée

‐ Vous osez !!! c’était vous !! c’est vous !!! quel courage mon Dieu

La façon qu’elle a refermé la porte là, on blaguait ça coupait même nos nez là-
bas…

On s’est reculé rapidement et elle a tapé la porte na mbang…

‐ Merde

C’est la seule chose que Merveille a trouvé à dire dans la situation, on allait
d’abord dire quoi ???

Je me suis assise sur la marche des escaliers là d’abord.

‐ Maïra on part non


‐ Il est vivant ?
‐ Je ne sais pas, je ne sais pas, je ne comprends plus rien, d’après la femme
là c’est comme s’il est vivant
‐ Il est vivant ?
‐ Aka moi je sais ?

Je suis restée encore tranquille, vraiment j’étais perdue, je voulais encore poser
une bête question à Merveille qui commençait à s’énerver quand la porte s’est de
nouveau ouverte.

Merveille et moi avons eu le même reflexe, celui de fuir, je me suis levée


rapidement de là où j’étais assise pour descendre les escaliers.

153 
 
C’était encore la dame là.

‐ Vous êtes encore là ? Oueeeehhhhh… Entrez !!!

On n’a pas compris le entrez là, ça sonnait comme « rentrez » mais elle a fait un
geste qui nous a permis de comprendre qu’elle nous demandait d’entrer dans la
maison. Où c’était pour finir avec nous là-bas dedans ooohh ? je suis seulement
entrée la première suivie de Merveille.

Rien n’avait changé dans le salon là, rien du tout. A part qu’il y’avait un appareil
surement pour la rééducation, genre pour marcher la dans un coin.

On s’est assis au salon toutes tremblante, j’en avais même oublié que je n’avais
pas remis mon foulard que la femme-là avait tiré.

Je ne sais pas ce qu’on devait attendre là au salon, mais on attendait.

La dame est entrée dans la chambre après avoir tapé 30 bonne minutes ou on
entendait sa voix sans trop savoir ce qu’elle disait, elle est sortie en colère

‐ Franchement je ne sais pas, je ne comprends pas comment il peut encore


accepter de vous voir, allez-y
‐ Moi ???

Je me demandais si c’est à moi qu’elle parlait

‐ Il y’a deux personnes qui l’ont tué ici ? entrez la bas et dépêchez-vous car
il est fatigué

Je me suis rappelée que je n’avais pas remis mon foulard, j’ai voulu le remettre

‐ Mouffff enlève ça !!! tu as peur qu’on te voit ? il verra ton noir cœur,
sorcière…

La femme la me détestait à vue d’œil et elle avait raison

154 
 
J’ai suivi le chemin qu’elle me montrait, c’était la chambre de Manu à l’époque.

J’ai poussé la porte et quelqu’un était couché sur le côté, il regardait en direction
de la fenêtre.

Le décor de la chambre avait un peu changé et les rideaux étaient très très lourd,
comme si on ne voulait pas que la lumière entre dans la pièce, un petit abat-jour
de chevet était allumé

Je suis entrée et j’ai fermé la porte derrière moi.

Il ne s’est pas retourné mais malgré la prise de poids j’ai su que c’était lui, il n’était
pas mort

‐ Manu…

Il s’est péniblement retourné et on s’est regardé, regardé pendant longtemps. Je


ne pouvais retenir mes larmes j’ai poussé un cri et je me suis agenouillée en
pleurant…

Les mots ne pouvaient exprimer ce que je ressentais, vraiment il n y’avait rien à


dire… lui-même n’aurait pu rien dire là dans la situation.

‐ Maïra…

Il a murmuré mon nom et je l’ai entendu

‐ Je ne l’ai pas fait de moi-même Manu je te jure, ce n’est pas moi qui l’ai
fait, je te jure, je t’aimais je ne voulais pas ta mort, je t’aimais plus que ma
vie, je t’en prie pardonne moi, pardonne moi pardonne moi

Je pleurais en parlant, j’ai rampé jusqu’à son niveau et il me regardait toujours, je


n’arrivais pas à déchiffrer l’expression de son visage.

J’ai réalisé que j’étais horrible avec ses tâches sur moi et je me suis reculée en
essayant de me cacher, mais il m’avait déjà certainement vu.

155 
 
Manu n’a rien dit, pendant tout le temps où je suis restée dans sa chambre, il me
regardait seulement et moi je pleurais. ça me faisait tellement mal que finalement
je suis sortie

‐ Merveille on part
‐ C’était lui ???

Je n’ai même pas répondu on est sorti de là et je n’ai rien dit jusqu’à Merveille
s’est même faché

‐ Ne parle pas comme ça depuis que je te demande là ; la prochaine fois, tu


viendras seule ici
‐ C’est lui
‐ Quoi ???? Maamami

Elle a crié !! Si elle savait à quel point moi-même j’étais choquée…

Après cet épisode, j’ai passé 3 jours être moi-même, mais il fallait que je me
ressaisisse car il y’avait la fameuse réunion familiale et mon père m’a appelé pour
me dire qu’il allait arriver le même samedi

Manu était vivant, bien vivant, mais pas en santé, je le voyais. Il était vêtu d’un
short blanc et d’un T-shirt blanc, il avait pris du poids peut-être à cause de sa
maladie, ses yeux étaient bizarres, vides…

Je priais en préparation de la réunion du deuil qui avait été organisée, mais en


même temps j’étais déconcentrée après chaque phrase, à cause de Manu. C’était
un choc terrible.

Papa est arrivé dans la ville le même jour-là, et il m’a appelé

‐ Tu es où Maïra

156 
 
‐ Papa je suis encore à la maison, tu es arrivé ?
‐ Oui oui et il est déjà l’heure pour la réunion de famille là tu fais comment

Maman m’avait conseillé de ne pas partir et pour moi elle avait raison.

‐ Papa je ne pense pas assister à la réunion là, moi je suis qui ? tu me diras
‐ Non Maïra, je pense qu’on a des choses à se dire dans la famille, je suis
préparé pour ça
‐ Oui papa, mais moi je ne considère plus ces gens papa
‐ Justement c’est de ça que je veux parler dans la famille, ils t’ont abandonné
quand tu as été dans les problèmes, pareil pour moi là-bas à Libreville, je
pense que c’est l’occasion aujourd’hui de se dire les vérités, il faut venir tu
as compris ?

Je me demandais si papa connaissait l’incidence spirituelle que grand-mère avait,


lui qui voulait être pasteur là, normalement il devait déjà sentir quelque chose
non ?

Je nous ai tous remis entre les mains de Dieu et j’ai fait signe à maman pour lui
dire que papa était dans la ville et il voulait que j’assiste à la réunion.

Papa m’a donné rendez-vous à l’entrée de chez grand-mère.

J’allais dans l’antre de mon ennemi principal et pour cela j’ai prié de toutes mes
forces et je me suis couverte du sang de Jésus.

Je n’allais rien manger, rien boire et si papa lui voulait trainer j’allais l’abandonner
là-bas, d’ailleurs il y’a une chose que je voulais refaire, je pensais avoir rêvé et
j’allais vérifier si c’était le cas.

Je suis arrivée en retard, papa m’avait déjà appelé fatigué

Quand je suis descendu du taxi, je veux regarder je vois papa dans une tunique
rouge avec la corde qui passe à la taille un genre un genre

157 
 
Ekieeee

‐ Papa c’est quel habillement ça ??


‐ Je t’ai dit que je suis pasteur non ?
‐ Pasteur comment ? c’est quel genre d’habit de pasteur ca
‐ Je suis pasteur des illuminés de Râ

J’ai posé les mains sur la tête devant tout le carrefour

Mon Dieu, moi qui me réjouissait que papa allait se joindre à moi pour
qu’ensemble on combatte la sorcellerie dans la famille, il sortait d’où avec sa part
la non ? Grand-mère allait le manger comme les arachides, c’était trop pour moi…

On est descendu et subitement quelque chose a parlé en moi

« C’est un piège, n’y va pas »

Je savais, je savais, maman m’avait bien dit l’affaire là

‐ Papa n’allons pas là-bas c’est un piège


‐ Piège comment ? je veux leur dire mes vérités, j’ai voyagé pour ca
‐ Papa grand-mère est une sorcière, elle va nous finir
‐ J’ai la puissance de mon Dieu qui me protège maintenant, je vais y aller

J’ai tout fait pour qu’il n y’a aille pas, jusqu’à ça attirait déjà l’attention des gens
en route

‐ Maïra si tu as peur c’est ton problème, retrouve moi en bas là-bas

Moi j’ai fait démi-tour, en pleurant je l’ai appelé encore et supplié de ne pas partir,
il écoutait même ??

Jusqu’à il parlait de Dieu, le Dieu que je connaissais ne mettait pas de condition


vestimentaire comme sa part là, il ressemblait plus à un marabout qu’à autre
chose. Le Dieu que je connaissais n’avait pas de suspect non des Egyptiens là, il
était simple, amour, vrai et tout était dans sa parole.

158 
 
J’ai appelé maman pour lui dire que papa avait refusé de me suivre

‐ Maïra, il n’est plus un enfant, chacun fait son choix dans la vie ci, sauve ta
vie et part et prie pour lui, mais ne redescends pas là-bas le chercher.

Effectivement j’étais tentée…

Je suis partie, mais pas à la maison.

Je suis allée ou j’avais vu Manu, chez lui…

Et j’ai cogné à la porte. Personne n’a ouvert et je suis restée là assise pendant prè
de deux heures de temps.

Mai au bout de deux heures là j’ai entendu des pas dans les escaliers, et Manu et
la même dame sont arrivés.

Il avait un pantalon jogging noir et un tshirt.

Je me suis vite levée des escaliers pour les laisser passer

‐ Encore toi ???


‐ Manu bonsoir

Mes yeux étaient rivés sur lui, dans l’espoir de voir s’il voulait me parler, car je
voulais moi lui parler de soir, je ne pouvais pas laisser la situation comme ça

‐ Bonsoir Maïra

Il a répondu avec une voix plus claire que la dernière fois.

J’avais espoir, lui et moi pouvions peut être parlé. J’étais prête à lui dire tout….
Enfin.. Pas tout tout quand même.

159 
 
18 

‐ Manu je t’ai tué… du moins j’ai vu


‐ Je ne suis pas mort, mais je n’en suis pas loin

Il était assis sur son canapé et moi sur un fauteuil en face. La dame qui s’occupait
de lui était à la cuisine et trainais très souvent dans le salon comme si elle voulait
écouter ce qui se disait.

‐ Manu, je voudrais t’expliquer, je sais que je ne t’ai pas dit toute la vérité
mais
‐ Attends… s’il te plait, je ne voudrais pas en parler devant…

Il voulait prononcer son nom mais elle est entrée et il m’a seulement fait un geste.

Il parlait un peu plus mieux que la première fois, même comme je ne savais pas
trop bien comment on allait axer la conversation.

Il a tendu la main pour apparemment prendre la télécommande, mais il n’avait pas


l’air de bien utiliser son corps car il a failli tomber du côté tendu sans que sa main
ne puisse même arriver au niveau de la télécommande.

‐ Attends je vais t’aider

Je me suis levée pour le redresser

‐ Héyhéyhéyhéy laisse-le !!! tu veux déjà faire quoi ?

C’était la maman là

‐ Hélène ça va, elle m’aidait juste à prendre la télécommande


‐ Emmanuel je ne suis pas tranquille, cette femme a essayé de te tuer,
comment peux-tu rester avec elle comme ça

En parlant elle a pris la télécommande et elle a allumé la télé

160 
 
‐ J’ai déjà chauffé le repas, je te sers ?
‐ Non non, tu peux rentrer

Elle a ouvert les yeux choqués

‐ C… comment rentrer ? non oohh, je ne peux même pas, je dis que même
pas un peu hééé !!!
‐ Hélène s’il te plait rentre et demain en venant n’oublie pas qu’on va à
l’hôpital. Donne-moi mes médicaments s’il te plait
‐ Elle a déjà encore pratiqué ?? elle t’a tué devant tout le monde, personne ne
peut imaginer qu’elle puisse encore revenir, personne !!!
‐ Je sais Hélène, fais-moi confiance s’il te plait

Elle est venue lancer les médicaments, fâchée

‐ En tout cas c’est votre vie, mais franchement je ne comprends pas, si votre
maman vivait elle vous aurait donné des conseils

Elle a bavardé, lancé des mots choquants en rangeant ses choses et puis elle est
partie.

J’avais toujours la tête baissée et je gardais mon pagne sur moi couverte

‐ Manu je voulais te dire


‐ Qu’est ce qui est arrivé à ta peau ? enlève le foulard
‐ Non je ne peux pas, j’ai honte de moi, s’il te plait, laisse-moi t’expliquer
ce qui s’est passé et après je m’en irais
‐ Pourquoi c’est maintenant que tu veux m’expliquer Maïra ? et tu y mets
une telle concentration qu’on croirait que ça pourra changer quelque chose
‐ Manu, je sais que toi tu as été sincère et moi pas, mais je n’avais pas le
choix, ta vie en dépendait
‐ Comment ça
‐ En fait avant de te rencontrer j’étais une sorcière et…

161 
 
Je voulais lever les yeux mais j’avais peur de lire l’expression de dégout qui se
lisait surement sur son visage, il détestait la sorcellerie. Mais j’ai continué

‐ Je ne venais pas vers toi pour te tuer, mais au contraire, quand je t’ai
rencontré je semais le mal partout mais à toi je n’ai jamais pu faire de mal
depuis le premier jour. C’était comme si j’allais diluer les sentiments que
j’avais pour toi, je ne sais pas. Je t’ai aimé, je t’ai apprécié, tu me faisais
rêver, surtout avec ta façon de me traiter un genre, ça me montrait que
j’étais humaine, que je n’avais pas le contrôle de tout dans la vie.

Je lui ai raconté mon voyage à Libreville avec mon père, je lui ai parlé de ma
première expérience sexuelle, de mon premier amour, du meurtre de papa, de mon
retour et de ma grand-mère qui m’a initié.

Tout ça sans lever la tête hein, je regardais le sol.

J’ai parlé de mes voyages dans le monde des ténèbres, et de tout ce qui m’arrivait.

A un moment il m’a interrompu.

‐ Je voudrais prendre mes médicaments, peux-tu me servir à manger ??


‐ Tu n’as pas peur que je t’empoisonne ??
‐ Si tu n’as pas pu me tuer la première fois ce n’est pas parce que tu ne le
voulais pas, la même chose qui m’a protégé la première fois me protégera
encore

Son message la m’a fait bizarre

‐ Manu je ne t’ai pas poignardé volontairement, en fait ce n’est même pas


moi
‐ Maïra tu avais très bien planifié ton coup et je l’ai compris, je veux juste
essayer de comprendre parce que….

Il a arrêté de parler, après avoir attendu une suite de phrase qui ne venait pas, je
lui ai servi à manger.

162 
 
Je l’ai vu prier avant de manger même comme il n’a mangé que quelques
bouchées.

Il a pris ses médicaments et s’est adossé sur le dossier.

Il avait l’air tellement fragile que si c’était avant là, je l’aurais pris dans mes bras.

‐ Continue

Il a fermé les yeux.

Je lui ai donc dit comment j’avais peur de lui dire que j’étais une sorcière de peur
qu’il ne veuille plus de moi et que finalement on m’a mis une condition, il fallait
que je le tue pour qu’il hérite de l’autre côté

‐ Et c’est là où tu t’es pointé pour me tuer, sachant que je ne voulais pas être
initié, je ne voulais pas servir dans ce monde, et tu dis m’avoir aimé… tu
n’es pas sérieuse. C’est ça ton explication ? c’est tout ce que tu as à dire ??
‐ Je n’ai pas fini Manu, ce jour-là je ne t’ai pas tué, j’ai laissé tomber la dague,
mais…
‐ Mais quoi ?

Il s’est un peu redressé

‐ C’est Joëlle ma cousine qui t’a tué, elle a planté un couteau en toi et moi
j’ai poussé un énorme cri et j’ai eu tellement mal à ce moment !!! je te jure
Manu, je ne pouvais pas te tuer, je ne pouvais pas, je te jure, pardonne-moi

Il était impassible

Je suis descendu à genoux à ses pieds et j’ai arrêté sa main, mes larmes coulaient
dessus

‐ Je ne voulais pas te faire de mal, je ne veux plus que tu m’acceptes, mais je


veux que tu me pardonnes, j’ai donné ma vie à Jésus, je sers Dieu

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maintenant, je suis allée chez presque tous ceux à qui j’avais fait du mal et
je les ai aidé. J’ai changé, je te jure

Je me suis assise à ses pieds et je suis restée là essayant d’essuyer mes larmes.

Il m’a regardé… et il n’a rien dit.

On est resté là comme ça devant la télé, puis à un moment il s’est levé avec peine

‐ Je voudrais me coucher, je suis fatigué


‐ Manu, tu n’as rien dit
‐ Que veux-tu que je te dise ?
‐ Je ne sais pas, que tu me pardonnes
‐ Il se fait tard pour que tu rentres. Couche toi là sur le canapé et demain tu
sors, tu fermes la porte tu glisses la clé sous la porte.

Maaama le gars est parti lui se coucher en me laissant là.

Je ne voulais même pas partir, je voulais le secouer jusqu’à ce qu’il me dise qu’il
me pardonnait, j’espérais même secrètement qu’on puisse avoir pourquoi pas une
chance ?? Si Dieu m’accordait cette grâce, je lui serais éternellement
reconnaissant.

Finalement prise de fatigue, je suis entrée dans un sommeil profond.

La nuit j’ai entendu des cris, j’ai sursauté brusquement, j’étais traumatisée par
l’incursion des bandits chez moi à plusieurs reprises et je pensais qu’ils avaient
encore été envoyés par le monde des ténèbres

‐ Jésus !!!!

J’ai poussé le cri là en me retrouvant sur mes pieds, bousculant le verre de


Manu qu’il avait laissé sur la table, il s’est cassé.

164 
 
Les cris venaient de la chambre et c’était la voix de Manu, j’ai foncé sans
même réfléchir que je devais prendre quelque chose pour aller combattre là-
bas

Quand je suis arrivée dans sa chambre la lumière était tout éteinte, quand j’ai
trouvé l’interrupteur, ça ne donnait pas, et j’entendais toujours des coups et les
cris de Manu

‐ Manu !!! Manu !!!

J’ai cherché la lampe à côté de son lit et j’ai allumé

Le gars était seul, entrain de se débattre sur le lit.

‐ Ekie Manu !!!!!

Je l’ai arrêté de mes deux bras mais ça n’allait pas, il m’a bousculé violemment
en criant

‐ Non non… Non !!!

J’ai carrément bagarré avec lui pour qu’il ne se fasse pas mal, la plaie qu’il avait
au niveau de la poitrine a commencé à saigner légèrement.

‐ Seigneur prend contrôle, que tout ce qui l’importune dans son sommeil
parte au nom de Jésus, Seigneur que ta paix soit son partage

Je disais beaucoup de chose pour qu’il se calme et finalement il s’est calmé. Mais
sa lampe était brisé, le verre cassé, sa blessure ouverte, il avait cogné sa tête.

Je l’ai pris dans mes bras

‐ C’est fini, c’est fini, c’est fini, c’est fini

J’étais assise sur le lit et lui couché dans mes jambes, tête sur la poitrine. J’avais
peur qu’il recommence…

Finalement un autre sommeil m’a encore pris..

165 
 
‐ Oh non !!!! Seigneur Jésus

A peine je me demandais ou sortait le cri là que quelqu’un me tenait par le bras


pour me tirer brutalement hors du lit

‐ Tu l’as tué

Déjà que j’avais tellement bagarré la nuit que mon corps était fatigué, donc j’ai
atteri au sol comme une plume

‐ Hein !!! Qu’est ce qui se passe

Manu a sursauté du lit, pendant qu’Hélène le croyait mort

Elle a crié de frayeur

‐ Qu’est ce qui se passe ??

Il a baissé les yeux sur son vêtement

‐ Oh Dieu, ça ne s’arrêtera donc jamais


‐ Pourtant ça allait déjà mieux, que s’est-il passé ? Pourquoi votre plaie ne
cicatrise-t-elle pas ??? je vous dis que la fille là est une sorcière, elle est
revenue avec le mal

J’ai pris ma tête dans mes mains et contre tout attente j’ai craqué

J’ai poussé un cri et j’ai commencé à pleurer à haute voix

‐ Je suis fatiguée, je suis fatiguée, je n’en peux plus !! Seigneur c’est trop
dur, trop dur à supporter, je suis fatiguée. Tuez moi je meurs une fois.

J’ai couru au salon j’ai pris un tesson de bouteille, décidée à revenir me tuer devant
Manu.

Mais quand je revenais, la dame était déjà derrière moi, avec une énergie
surprenante elle a immobilisé mon bras

166 
 
‐ Lâchez-ça !!! ce n’est pas ici que vous allez venir vous tuer, allez dans la
sorcellerie la nuit faire ça

Elle m’a contraint a faire tomber le tesson de verre là, mais j’étais déjà blessée

‐ Laisse-la tranquille Hélène !!


‐ Pardon Monsieur ??

Il parlait depuis la chambre

‐ Je ne veux plus que tu lui parles mal, ni maintenant ni jamais !!


‐ Haaaa !!! moi je ne mets plus ma bouche dans vos choses,

Elle est retournée dans la chambre après m’avoir toisé

‐ Je vous chauffe l’eau, on doit aller à l’hôpital et pendant que ça chauffe, il


faut prendre votre petit-déjeuner
‐ Je n’irais nulle part Hélène
‐ Pardon Monsieur ?
‐ Je ne veux pas sortir, ni me laver, ni prendre petit-déjeuner
‐ Et vous voulez quoi ? on doit de nouveau suturer votre plaie je suis sure, et
puis votre rééducation
‐ Je ne veux rien, écoutez prenez votre journée

Elle l’a regardé hébétée puis en colère elle a ramassé son sac et elle est sortie en
claquant la porte

‐ Si vous voulez mourrez même, je vais manger les arachides à votre deuil
tsuiiiippppppp

Quand elle est partie, ne sachant pas quoi faire, j’ai ramassé les tessons, balayé le
salon, je suis entrée dans la chambre et je voulais ramasser la lampe qui s’était
cassée

‐ Laisse-ca

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‐ Ok

J’ai laissé et je suis restée la debout

‐ Dis-moi ce qui m’arrive dans la nuit, je ne comprends pas pourquoi parfois


le matin, ma blessure est rouverte, je suis faible et fatigué, j’ai mal partout
‐ Manu cette nuit tu t’es violemment débattu, avec je ne sais quoi, tu criais
non non non et j’ai essayé de t’arrêter mais tu étais trop fort

Il a mis sa main dans sa tête et…. Je l’ai entendu pleurer.

Une autre vie que j’avais détruite, si le Seigneur me permettait, peut être que je
pourrais sauver sa vie aussi, je le voulais plus que tout et même sans attendre un
rêve, où une parole de Dieu, j’ai pris la décision de l’aider. Je savais que Dieu ne
pouvait que voir ça d’un bon œil

‐ Manu s’il te plait, je voudrais t’aider, si tu acceptes, pour que tu puisses


récupérer. Et après quand ça ira je m’en irais
‐ Attends, je ne comprends pas
‐ Je voudrais rester ici pour t’aider, la nuit je pourrai veiller sur toi, si tu veux
on pourra même prier ensemble, aller à l’hôpital ensemble

Il a posé les yeux sur moi, sur mon corps

‐ Toi non plus tu n’allais pas l’air d’aller bien


‐ J’ai failli mourir, quand j’étais en prison, j’ai été très malade

Ca c’était une tout autre histoire que j’allais certainement lui raconter plus tard

J’ai attendu d’entendre sa réponse et j’ai été soulagée quand j’ai entendu

‐ Ok j’accepte ta proposition

168 
 
19 

‐ Maman je suis dépassée, je ne pouvais pas imaginer qu’il soit vivant


‐ Et personne pour te le dire depuis toujours
‐ Qui allait même me dire maman, je n’ai causé avec personne qui nous
connaissait depuis ce temps
‐ Et tu lui as dit quoi ?
‐ Sur quoi ?
‐ Sur tout, toi l’enfant
‐ Noooonnn !!!! hééé mama je ne peux pas, personne ne doit savoir où est
l’enfant tant que je ne suis pas sure qu’elle a atteint l’âge d’être hors de
danger, donc c’est quand elle aura un que je lui dirais, il ne reste que
quelques mois
‐ Hum, moi je ne sais pas si c’était même bon que tu croises encore le gars-
là, ça fait quand même bizarre, penses-tu qu’il va te pardonner ?
‐ Maman ce n’est pas moi qui l’avais tué
‐ Et ton père, depuis la dernière fois-là, après la réunion tu ne l’as pas vu
‐ Hum maman, Papa m’a appelé qu’il s’est réconcilié avec tout le monde et
qu’il a pardonné à cause de Dieu
‐ Hum
‐ Quel Dieu même ? où il est entré dans quoi là-bas je ne sais pas, il est tout
bizarre
‐ S’il te plait prie pour lui, tu connais ta famille, ne tombe pas le piège la
‐ J’ai compris maman, mais j’ai la promesse de Dieu et je sais qu’il me
sauvera toujours ainsi que ma famille
‐ Tu as quand même raison, laisse-moi tes clés, comme ça j’irais de temps en
temps nettoyez la maison
‐ Ekie maman tu as déjà ma clé non ?

169 
 
‐ Ahh oui oui

On s’entendait trop bien et je pouvais compter sur elle en tout temps.

Je ne sais pas comment Hélène a réagi quand elle a appris que je m’installais avec
eux, mais elle ne me parlait pas et moi non plus.

Je m’étais promis de repartir quand Manu aurait récupérer sa forme d’avant même
si là je n’avais aucun plan à part l’encourager, l’aider, l’accompagner et prier.

C’est ce que j’ai fait.

LA première semaine, il n’a plus eu de crises.

Quand je revenais en soirée Hélène s’en allait et le week-end je l’ai emmené au


parc moi-même.

On a commencé à parler peu à peu mais d’aucun sujet très important, il ne m’avait
même pas raconté comment ça c’était passé après qu’on l’ait poignardé.

Manu au départ ne me parlait pas trop mais ma présence pour l’aider lui faisait
beaucoup de bien.

Avoir quelqu’un à qui parlé, qui pouvait l’aider quand son infirmière à domicile
partait.

Et puis une autre chose c’est qu’il ne me regardait pas bizarrement malgré mon
corps tout tâché, il posait un regard tout naturel sur moi et vice versa, même s’il
ne marchait toujours pas bien.

J’ai fini par apprendre qu’il avait duré dans le coma et que c’est pour ça qu’il ne
marchait pas très bien et que les médecins ne savaient toujours pas pourquoi sa
blessure ne guérissait pas.

J’ai fait profil bas, parfois quand le matin je quittais le canapé pour lui dire bonjour
Manu ne me répondait même pas, toute la journée, il était de mauvaise humeur,
un jour il m’a même accusé d’avoir gâché sa vie, il était médecin, plein d’avenir,

170 
 
il sortait avec de belle femme et s’amusait. Ce jour-là je suis sortie et il ne m’a
pas vu pleurer au salon.

Quand je suis rentrée du travail, il s’est excusé.

Ma relation avec Dieu était tranquille, du moins, je continuais ma prière, même si


de son côté je ne recevais plus particulièrement d’instruction, jusqu’à je me disais
déjà que j’étais en plein repos quand un soir en rentrant du travail j’ai eu l’appel
d’un monsieur que je ne connaissais

‐ Bonjour, c’est Maïra ?


‐ Oui oui bonjour
‐ Euh votre père est ici hein, il ne va pas bien
‐ Comment ça
‐ Trouvez nous à la poste centrale c’est lui qui a demandé de vous appeler

Bien entendu j’ai couru pour savoir ce qui se passait.

Quand je suis arrivée, je n’ai vu personne, mon téléphone même s’est déchargé
parce que j’étais sortie sans mon téléphone.

J’avais bien dit l’affaire-là, papa laisse, non ooohh, je m’en vais leur dire mes
vérités. Maintenant qui disait la vérité ??

J’étais épuisée… épuisée… la sorcellerie était la merde. Comme je regrettais ma


vie, comme je regrettais !!!

Je suis retournée à la maison le cœur battant et j’ai branché mon téléphone

J’ai remarqué que Manu semblait déjà allé mieux

‐ Pourquoi tu es bizarre comme ça Maïra


‐ Mon papa, on m’a appelé qu’il ne va pas bien, le monsieur m’a dit à la poste
centrale mais quand j’y suis arrivée, je n’ai vu personne et personne n’avait
un vu un problème, donc je vais appeler et retourner là-bas

171 
 
Bizarrement il a été gentil avec moi et m’a encouragé.
Quand mon téléphone s’est allumé, j’ai appelé le numéro de mon père
fatigué mais rien, rien rien.
A la 50ème fois Manu est sorti de la chambre
‐ Ecoute, repose toi, il est déjà 22 heures, tu vas faire quoi ce soir ? demain
on verra quoi faire

Il avait raison, je ne m’étais même pas changé de retour du boulot.

J’ai pris mes affaires dans la valise qui était dans sa chambre et je suis allée me
laver. J’ai porté mon jogging qui couvrait tout et je suis entrée prendre ma
couverture dans la chambre pour dormir comme d’habitude au salon.

‐ Tu vas où ?
‐ Je vais me coucher, Bonne nuit Manu
‐ Ca va aller ?
‐ Non, je suis à bout, je paie le prix fort Manu, je suis fatiguée de pleurer, je
vis dans la peur, chaque jour il y’a un nouveau truc, est ce que ça va finir ?
est-ce que j’aurais la paix un jour ?
‐ Mais tu m’as dit que tu pries non ?
‐ Oui mais en ce moment, je ne sais pas, je ne sais plus
‐ Viens te coucher ici

Il a tapoté la place à côté de lui.

J’ai hésité… je l’aimais de tout mon cœur, mais j’avais éteint cet amour pour me
dévoué à sa guérison, je ne me permettais même plus d’aimer parce que j’avais
peur que le diable d’attaque à ceux que j’aimais. Surtout pour quelqu’un qui
m’avait dit que Dieu l’avait sauvé je ne le voyais jamais prier.

Je suis venue avec hésitation et avant que je ne me couche il a ouvert un bras


comme pour me proposer de me coucher contre sa poitrine.

172 
 
Ça m’a rappelé de merveilleux souvenirs, j’en avais besoin

Je me suis serrée contre lui.

‐ Manu ?
‐ Mouiiii
‐ Tu n’as pas peur de mes tâches au corps, je ne sais pas
‐ Toi tu as peur d’un homme paralysé ?
‐ Tu n’es pas paralysé
‐ J’en sais rien, peut être mon cerveau, je rêve de recommencer à exercer un
jour
‐ Oui mais je vois ça va déjà mieux non ?
‐ Je ne sais pas, je ne sais pas ce qui fonctionne chez moi et ce qui ne
fonctionne pas.

Nous nous sommes endormis en racontant des trucs sans sens sur nos divers états
de santé et puis la nuit j’ai encore été réveillée par son agitation, il voulait
commencer à s’agiter, à crier.

‐ Manu non !!!! réveille-toi, réveille-toi.

Je ne pouvais pas supporter de le voir se déchirer encore, je suis allée dans la


toilette, j’ai pris un seau d’eau je l’ai versé sur lui.

Il a sursauté comme s’il sortait de la mort et il s’est mis à grelotter.

Je n’avais pas allumé la lumière mais je sentais qu’il était réveillé

‐ Maïra tu es ou ??? il avait une petite voix triste


‐ Me voici Manu
‐ S’il te plait viens me prendre dans tes bras
‐ Il y’a l’eau sur le lit, on ne peut plus
‐ Je t’en prie, viens me serrer contre toi, s’il te plait

Il avait vraiment une voix effrayée


173 
 
Je me suis couchée sur le lit tout mouillé et je l’ai pris contre moi

‐ C’est fini mon bébé, c’est fini

Il respirait fort et je le serrais plus fort pour le calmer.

Je ne sais pas comment ça a dégénéré mais nos lèvres se sont croisés.

J’hésitais à l’embrasser parce que je me disais qu’il avait mal, mais il a pris mes
lèvres avec force, nos dents se sont même entrechoqués.

Il s’est mis à m’embrasser avec force,

‐ Serre-moi, serre-moi

Il le répétait pendant qu’il m’embrassait, puis il a passé la main sous le haut de


mon jogging. Ses mains tremblaient son corps tremblait, ou c’était le froid de l’eau
ooh ?

On s’est serré fortement. 2 personnes malade de corps, traumatisées, dont la vie


semblait ne même pas avoir de sens, tous les deux ça faisait des années qu’on
n’avait pas fait l’amour, tous les deux on ne savait plus que ce que la jouissance
pouvait procurer, c’était comme si on le faisait pour la première fois.

Il roulait ses pouces contre la pointe de mes seins et ça me plaisait tellement, mais
j’avais envie de lui dire : Manu est ce que tu es vraiment conscient, est ce que ce
n’est pas ce cauchemar mais pas moyen, je sentais un plaisir la mort seulement.

Surtout quand il s’est penché sur moi et a envoyé sa bouche contre mon téton.

Je ne le sentais plus fatigué, je ne le sentais plus malade, il était comme un homme


qui avait décidé librement et volontairement de faire l’amour à sa femme.

‐ Manu ta blessure

Je l’ai repoussé de moi

174 
 
‐ Je ne sens plus rien, s’il te plait laisse-moi te faire l’amour je t’en prie Maïra
comme avant
‐ Mais tu vas t’étouffer
‐ Je suis un homme Maïra, ça va déjà

Il s’est remis à m’embrasser et à me caresser.

En quelques secondes mon pantalon était déjà baissé et lui a enlevé tout tremblant
ses habits.

On s’est recouché sur le lit froid et glacé et il y’a eu un déclic, un truc qui nous a
ramené à l’ancien couple Maïra et Manu.

On a recommencé à s’embrasser, j’ai retrouvé l’odeur de son parfum,

‐ Oh Manu…
‐ Même dans la mort je t’ai aimé Maïra, même sachant que c’était toi, je
pensais à toi tout le temps
‐ Moi aussi mon amour, je pensais que tu étais mort

Il m’embrassait les seins le ventre et puis ses doigts sont descendus dans mon
intimité malgré que je ne me fusse pas épilée depuis des années.

J’étais tellement excitée que j’ai gémis à haute voix

‐ Manu je ne suis pas épilée


‐ Je m’en fous

Pour bien appuyer le m’en fous là Manu est descendu entre mes cuisses et a collé
sa bouche contre mon clitoris s’assurant que ça entre dans le petit creux entre ses
lèvres.

il a commencé à passer sans langue sur la pointe de mon clitoris en aller retour.

Un goût que je n’imaginais même plus jamais possible est revenu dans mon
cerveau.

175 
 
J’ai écarté les pieds encore plus grands tellement je voulais qu’il m’avale
seulement

‐ Vas-y oui comme ça, oui comme ça.

Je ne voulais pas qu’il change de piche.

Mais finalement il a changé et il a commencé à me lécher en même temps qu’il


insérait ses doigts en moi…

Instinctivement moi-même je me suis mise à me caresser les seins pour vite


accélérer le plaisir. Ça faisait tellement longtemps que je n’avais pas joui que
j’étais pressé.

Je ne voulais pas qu’il fasse de différents trucs mais juste un truc qui allait me
faire jouir.

Mais il n’a pas voulu, il s’est redressé

‐ Non non non ne quitte pas, non non


‐ Hey !!! n’aie pas peur Maïra, je suis là… je ne pars pas, je veux juste te
sentir en moi, ce sera meilleur

Il s’est levé et il a ouvert mes jambes et s’est placé en moi.

Il avait raison, quand Manu est entré en moi, j’ai tout oublié, je dis bien tout, ni le
mal ni le bien, c’était comme une zone neutre entre ces deux forces, une zone qui
m’avait manqué, pour laquelle je en voulais pas rougir, je ne voulais pas avoir de
remords. Je ne pouvais même pas imaginer qu’un jour je le retrouverais qu’un
jour il accepterait même de me prendre dans ses bras comme ça, toute cette tension
et cette peine s’est mué en un sexe complètement bestial

‐ Putain, je ne pouvais pas imaginer que j’allais encore ressentir ca

Il parlait et ça m’excitait encore plus, j’ai croisé mes jambes sur sa taille, ça avait
fait un peu mal au début mais ça donnait déjà.

176 
 
‐ Manu.. Maaaaanuuuu Maaaaaanuuuuuu

Il s’enfonçait encore et encore et à un moment il a engagé un rythme terrible.

Il était silencieux, on entendait qu’un bruit de corps qui se frottait ensuite à un


moment il a craqué

‐ Maïra !!! noonn pourquoi tu as fait ça ?? Aïiieeee, Maïra tu voulais me tuer


que qui allait te faire ça, j’ai failli mourir de tristesse arrrggghhhhhh
‐ Moi aussi moi aussi, je ne voulais pas je te jure
‐ Serre moi forrrtt je jouiiiiiiiiiiiisss.
‐ Je t’aime, je t’aime, je t’aime

Je le serrais fort, je m’en foutais du froid que je ressentais dans le dos, je l’aimais
à la folie.

Je l’aimais tellement… Mon Emmanuel, mon dentiste, celui pour qui je m’étais
retrouvé éjecté de la sorcellerie, celui qui m’avait faire prendre consciente de la
saleté de mon âme, celui qui m’avait donné une merveilleuse fille.

C’était tellement bon, c’était tellement beau qu’on n’a pas pris de pause, sans
sortir de moi, je l’ai senti de nouveau se raffermir et bouger en moi

‐ Manu tu n’as pas mal ? ta blessure


‐ Si
‐ Mais… laisse-moi te prendre,ca te fera moins mal
‐ Non !!! tu es ma femme Maïra, je t’ai détesté mais je préfère mourir par ta
main que d’être seul comme je l’ai été ces années, j’ai tellement souffert !!!

Je voyais un Manu fragile, qui avait dû passer par des moments difficiles, il m’a
fait l’amour en pleurant, ses larmes ruisselaient contre mon corps et les miennes
se mêlaient à l’eau qui était sur le lit

177 
 
‐ Je ne te ferais plus de mal
‐ Promets le moi
‐ Je te jure
‐ Promets encore

Jusqu’à ce qu’on jouisse ensemble je n’ai fait que jurer « plus jamais, plus jamais
je ne te ferais de mal ».

Le lendemain une toute autre vie a commencé pour nous.

J’avais retrouvé le Manu d’avant, il avait mal mais il était tellement content qu’il
voulait même m’accompagner chercher mon papa mais il ne pouvait pas encore
conduire.

Dès que je suis sortie à peine je prenais le taxi que j’ai reçu son sms

‐ Maïra je voudrais qu’on se marie, je voudrais faire ma vie avec toi

Finalement Dieu essuyait mes larmes ?? j’ai levé les yeux pour ressentir sa
présence, son secours, sa confirmation, mais c’était le vide total, je ne sentais pas
Dieu…

178 
 
20 

Finalement j’avais reçu un message de papa après l’avoir cherché dans tous les
hôpitaux de Yaoundé m’annonçant qu’il était rentré à Libreville, et que ça allait
mieux. Pourtant j’avais passé des nuits blanches à me demander si tout allait bien.

Le lendemain du jour où on avait fait l’amour-là, on était resté au lit toute la


journée, Hélène avait failli avoir l’AVC quand elle nous avait trouvé nu dans le
drap.

Ça avait fait rire Manu, mais il l’a comprenait, elle se souciait tellement de lui.

C’était une infirmière de son service et tout leur souhait était qu’il reprenne les
activités.

‐ Manu tu as envie de reprendre le boulot ?


‐ Plus que tout, je me meurs dans ce corps qui récupère lentement et dans
cette maison
‐ On va tout faire pour que ça aille vite
‐ Ça va même déjà mieux

Il m’avait refait confiance tellement vite, moi qui croyais que ça n’arriverais plus
jamais !!!

J’ai fixé ma date de mariage le jour où Manuella aurait un an. Ce serait une
surprise pour son papa car enfin la menace allait baisser.

Il me restait quelques mois, quelques mois pour combattre les défauts de ma peau,
pour que Manu aussi récupère vraiment, et qu’on organise.

Je n’avais pas beaucoup d’invités, même à maman j’ai demandé de ne pas inviter
beaucoup de personne dans sa famille parce que je ne voulais pas que ça se sache.

179 
 
Depuis que j’avais rejoint la maison de Manu, je ressentais moins d’attaque, bref
c’était paisible, comme avant, plus de mission plus de rien rien, le calme et le
repos. J’en avais besoin et ça m’a fait beaucoup de bien. Même si je priais moins
à cause du confort je ne cessais de remercier Dieu pour sa grâce.

‐ Maïra ma fille se marie comment tu me demandes de garder ça secret, c’est


merveilleux, mes copines vont enfin te voir
‐ Maman !!! je sais que tu es heureuse mais si le frère de Manu Rufin
l’apprend je ne sais pas, même ses collègues je ne pense pas qu’il veuille le
leur dire, je l’ai quand même tué à une époque !! Même les journalistes vont
m’afficher et on va se rendre compte que j’avais survécu.
‐ Tu as raison, tu as raison, je vais seulement sélectionner alors
‐ Merci maman

Merveille était ma seule amie, et celle que j’ai choisi qu’elle soit mon témoin tout
en lui demandant une entière discrétion. Elle n’avait pas beaucoup de détails de
l’histoire et ça allait très bien comme ça.

J’ai commencé mes soins, et j’insistais pour que Manu fasse toutes ses séances.

C’est comme ça que dans cette belle ambiance on a chacun très vite récupéré,
j’étais de mieux en mieux dans mon corps, et lui aussi, sa blessure ne s’était plus
ouverte parce que j’employais les grands moyen pour qu’il ne s’agite pas la nuit
et ça marchait, je criais, je le secouais.

Après ça s’est même estompé.

Une action difficile a été de me rendre chez le couple qui hébergeait Manuella.

Elle ne pouvait pas vivre sans elle, Oui !!! Mais moi aussi je ne pouvais plus, donc
il me fallait aller les rencontrer.

Je suis donc allée là-bas samedi matin, il ne nous restait plus qu’un mois et j’avais
pris le temps de la réflexion

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Quand je suis arrivée chez eux, comme d’habitude son mari n’était pas là, et je
pouvais voir son ventre rond se pointer devant, mais son visage n’avait aucune
lumière.

J’avais entendu près d’une heure avant qu’elle ne descende de la chambre en haut.

‐ Bonjour madame
‐ Bonjour

Nos rapports étaient soudain froids, instinctivement comme ça j’ai su que quelque
chose n’allait pas.

‐ Je voudrais te parler de … Manuella

Je n’ai même lu en elle aucune émotion, comme si ça ne lui disait même rien que
je sois là

‐ Je constate que tu as gardé …

J’ai regardé son ventre et elle-même a suivi mon regard

‐ Avais-je vraiment le choix ? Dieu me laissait-il le choix ? l’avortement est


interdit et je n’ai jamais pu concevoir alors ce serait bizarre que pour la
première fois je commence par cet acte
‐ Mais ça ne te rend pas heureuse n’est-ce pas
‐ Ça ne rend surtout pas mon mari heureux, il ne dort plus à la maison, je ne
le vois presque plus, il vient prêcher à l’église, on fait semblant comme si
tout va bien mais après il prend sa voiture et s’en va et moi je prends la
mienne, je salue tout le monde en souriant alors que je meurs à l’intérieur.

Je voyais qu’elle n’était pas heureuse du tout, je l’ai laissé bien vider son sac. Je
réalisais que ce pasteur avait très mal gérer l’arrivée de la gloire et de l’argent, et
je me souvenais que c’était un des secrets de notre destructions pour les serviteurs
de Dieu, pour ceux qui ne demandait pas à Dieu de maintenir en eux l’humilité

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malgré l’élévation. Elle leur donnait un sentiment de tout puissance qui les
poussaient même à se croire être Dieu pour ceux qui tombaient dans notre piège.

Je l’ai écouté puis je lui ai parlé de Manuella

‐ Merveille a fait quoi ?


‐ Elle ne s’appelle pas Merveille mais Manuella !!! et je vais me marier avec
son père d’ici peu
‐ Quoi ???

Elle s’est levée carrément horrifiée

‐ Le même homme que vous avez tué ? il n’était pas mort


‐ Non non et il m’a comprise, avant que je ne sois chrétienne j’étais sous
l’influence de la sorcellerie mais Dieu m’a pardonné et lui aussi et on
voudrait récupérer notre enfant
‐ C’est ma fille !!!
‐ Comment ça votre fille ???

Entre temps j’avais même l’impression qu’elle était un peu bizarre, elle regardait
tout le temps dans le couloir, vers les ouvertures etc…

‐ Vous attendez quelque chose ?


‐ Non non mais je ne sais pas, je ne me sens pas en sécurité

Et c’est ma fille que j’allais laisser là-bas ??

‐ Maman je t’en prie, je ne veux pas te l’arracher, juste que son père l’a
connaisse et puis elle pourra revenir
‐ Donc tu veux la prendre maintenant ?

C’était une aubaine pour moi, comme ça je pourrais peut être mettre Manuella en
sécurité chez maman avant le mariage, ou ailleurs.

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‐ Oui oui
‐ Elle va revenir
‐ Oui !!!

Elle s’est levée et après avoir monté une marche elle est redescendue comme si
elle s’est souvenue de quelque chose

‐ Je préfère que ce soit même la semaine prochaine


‐ Ekie pourquoi ?

Pendant qu’elle parlait, un de ses enfants de la maison est descendu en portant


Manuella en main

‐ Mummy Merveille a faim

De loin, j’ai vu que l’enfant avait des bandes sur la face et le pied

Je me suis levée précipitamment

‐ Ekie elle a eu quoi ??

L’enfant même a sursauté en me voyant devant elle arriver fort fort comme ça

‐ Euh… elle est tombée


‐ Tombée ou à cet âge jusqu’à avoir pleins de blessures comme ça

Elle-même n’a plus discuté quand j’ai pris la petite, on m’a remis un petit sac et
je suis sortie.

En sortant Manuelle pleurait jusqu’à, elle se demandait que la femme ci


m’emmène même ou hé ???

Nous sommes allées directement chez maman, mais je perdais ma paix au fur à
mesure. Je me retournais pour voir si par hasard quelqu’un ne me suivait pas.

Même comme je ne voyais personne, je ne sais pas pourquoi mon cœur battait.

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Je suis arrivée chez maman et elle a dansé sa part est venu.

Elle était tellement heureuse de revoir sa petite fille

‐ Oh mon bébé qui t’a fait mal, tu es sur qu’on ne néglige pas l’enfant là là-
bas Maïra ??
‐ Non non je me dis que comme elle ne va pas bien là, elle a juste été un peu
négligeante, ou distraite, mais je ne compte pas lui remettre l’enfant
‐ Ha daccord, et la petite va rester ici ?
‐ Oui mais Maman, je ne sais pas comment t’expliquer. Il faut que cet enfant
soit entourée de beaucoup de prière, n’oublie pas de toujours la oindre
d’huile d’onction, qu’elle ne sorte pas, rien rien, maman je t’en prie.
‐ Mais tu disais que ça s’est calmé non ? ces gens ne te persécutent plus
‐ Oui maman, parce que j’avais fait ce que Dieu m’avait demandé et il m’a
accordé sa grâce mais comme elle aura bientôt un an, si on ne fait pas
attention, quelque chose de grave peut se produire, je le sens

Maman m’a rassuré, elle allait prendre le jeûne et veiller sur elle tout le long.

Je suis partie de là rassurée.

On a choisi une petite salle pour que le maire célèbre le mariage et qu’on fasse
une petite réception dedans.

J’étais mal parce que Manu n’avait personne à inviter, les quelques personnes qui
avaient appris qu’il épousait Maïra avait dit de lui qu’il était fou, il a même arrêté
d’en parler.

Maman a invité quelques personnes de sa famille et moi quelques collègues.

Je priais que Dieu me donne un signe sur comment orienter notre vie après rien,
je n’avais plus la relation que j’avais eu avec lui, ce n’était plus pareil.

La femme du pasteur a commencé à me harceler de coups de fil pour que je


revienne avec la petite mais je ne répondais plus, c’était mon enfant, pas le sien !!!

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Tout s’est je dirais bien passé pendant les préparatifs, aucune nouvelle de grand-
mère, ni même de l’enterrement de ma tante, papa avait une fois de plus changé
de numéro donc j’attendais qu’il me fasse signe, j’aurais bien aimé lui annoncer
notre mariage, maman avait presque tout apprêté, le traiteur était déjà commandé,
la déco, les bans publiés, tout allait bien et très bien même.

Merveille a insisté la veille du mariage pour qu’on aille prendre un verre, je n’étais
pas sortie depuis longtemps et j’ai accepté de la retrouver.

Elle m’a envoyé le message

‐ Ecoute j’ai un nouveau gars-là, c’est lui qui va nous gérer, on va le retrouver
dans un petit coin là, il n’aime pas trop les grands endroits.

N’est-ce pas on arrive dans un nouveau coin là-bas à Nkolndongo à ma grande


surprise qui vois-je ?

La honte qu’il a eu Seigneur, pourtant dans mon livre il avait tout pour
comprendre qu’il était victime des manipulations sataniques

‐ Je te présente mon chéri, Merlin

Je l’ai regardé en soulevant les sourcils que ha bon hein ?

Il était mort de honte

‐ Comment allez-vous
‐ Bien bien, mais je vais partir

Il était du coup pressé pressé

‐ Voiçi Maïra, ma copine qui va se marier que je te disais là


‐ Ekié vous partez pourquoi pasteur ??

Ça m’avait échappé mais un peu volontairement

‐ Pasteur comment Maïra toi aussi, il est entrepreneur tu sors d’où avec ca

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Le gars pouvait étouffer dans sa veste, mais je n’avais pas pitié de lui. Il avait été
ingrat, malpoli, hautain et très orgueilleux, vraiment si je pouvais un peu le
remettre à sa place,rien n’allait faire.

‐ Il te ment Merveille c’est un pasteur, qui a femme et des enfants à charge,


je me trompe pasteur Merlin ??? je vous appelle maintenant vous ne
décrochez plus non ? vous abandonnez votre femme à son triste sort alors
que si vous étiez la peut-être qu’elle n’aurait pas été agressé
‐ Je ne vous permets pas de parler de ma vie
‐ Je m’en fous de vous, vous ne réalisez pas qu’avec votre orgueil ils ont
détruit votre ministère, votre place devant Dieu ??? qu’est-ce que vous
faites là ?
‐ Ekié Merlin, tu es vraiment pasteur ? marié ? tu me mentais ?
‐ Je ne vais pas parler de ça ici

Il s’est levé a pris ses clés sur la table et est sorti du restaurant suivi de Merveille.

Je suis restée un moment seule et puis je suis sortie, je les ai trouvé dans une
grande dispute là dehors.

‐ Merveille moi je rentre, je vais me reposer pour demain, on se voit

Quand je voulais traverser la route, j’ai vu une silhouette de l’autre côté qui
m’était familière, c’était la silhouette de Rufin, le frère de Manu, je pouvais le
parier mais je n’en étais pas sur

J’ai fait marche arrière

‐ Je ne peux pas rentrer seule, Merveille entrons dans la voiture il nous laisse
quelque part
‐ Qui vous laisser quelque part ?

Il parlait comme ça que la peur me rongeait même

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‐ Si tu ne nous laisse pas quelque part je vais faire un scandale vidéo et
balancer ça partout sur Facebook

En parlant que j’entrais même déjà dans sa voiture

‐ Mais Maïra qu’est ce qui se passe


‐ Merveille entre je vais t’expliquer

Contraint de démarrer sa voiture nous sommes partis.

Ne sachant pas si j’étais suivie, on est plutôt rentrée chez Merveille et je suis sortie
par la porte de derrière pour fuir.

Mon Dieu qu’est-ce qu’il me voulait ?

‐ Manu Manu

Il a sursauté, normalement je ne devais pas revenir à la maison, on devait


seulement se voir le lendemain.

‐ Qu’y a-t-il ? tu trembles


‐ Ton frère !!! je l’ai vu c’est comme s’il me suivait
‐ Quoi ???
‐ Je te jure, j’ai peur, je me suis rappelée de ce que tu avais dit qu’il avait tué
ta fiancée

Manu était glacé

‐ Je vais aller le chercher tout de suite


‐ Non non ne me laisse pas, je t’en supplie ne me laisse pas

Je tremblais de peur…

‐ Manuella… Mon Dieu je dois appeler maman


‐ Qui ? Manuella c’est qui ??

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J’allais l’épouser, lui seul pouvait nous protéger

‐ Allo maman, s’il te plait verrouille bien les portes, il y’a le frère de Manu
que j’ai croisé j’ai peur pour la petite maman
‐ Quelle petite Maïra
‐ Maman je te rappelle

J’ai raccroché le téléphone et j’ai demandé à Manu de me suivre au salon

On s’est assis

‐ Il y’a quelque chose que je devais te dire, en fait j’avais prévu te dire ça
demain parce que toute menace serait passé, mais je te le dirais maintenant
pour que tu nous protèges, tu es mon mari et tu es son père
‐ Son père ??
‐ Oui oui, Manu j’étais enceinte de toi
‐ De moi ?
‐ Oui quand je suis allée en prison, j’ai accouché étant encore en prison mais
comme je savais que le royaume des ténèbres voulait absolument cet enfant
je suis allée la cacher. La petit Manuella
‐ Mon Dieu
‐ Oui !!! et ils tout fait, tout pour la retrouver l’initier et faire d’elle la
princesse que je n’avais pas pu être mais j’ai refusé, je me suis battue pour
la protéger, je me suis sacrifiée, je l’ai confié à un couple de pasteur, j’ai
prié pour qu’elle ne soit jamais exposé jusqu’à ce qu’elle ai un an et elle
aura un an demain, voilà mon cadeau de mariage

Il était perdu, déboussolé…

Il m’a posé plusieurs questions et j’ai répondu

‐ Il faut qu’on aille la chercher maintenant

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‐ Non !!!! peut-être qu’il va nous suivre et tu sais j’ai eu à le combattre une
fois, il est extrêmement fort, il a failli me tuer, là je ne sais pas seul Dieu
peut nous aider.
‐ Maman viendra avec elle demain au mariage
‐ Et comment ta mère la protège actuellement ?
‐ Elle prie, elle met l’huile d’onction bref, Dieu est au contrôle
‐ Ok ok !!!

Il m’a demandé comment était a maison de mama, les ouvertures et s’il y’avait
un gardien je lui ai décrit la maison et tout, et ça l’a un peu rassuré.

Le lendemain la première des choses a été pour moi d’appeler Maman, Manu
lui était déjà sorti à mon réveil pour récupérer sa tenue et gérer la voiture.

‐ Non tout va bien ma chérie, je lui ai cousu une belle petite robe en bazin
brodé, comme ta tenue.

Manu et moi on avait opté pour le traditionnel

Quand j’ai fini avec maman c’est Merveille qui m’a appelé

Quelqu’un était passé chez elle pour me chercher ce matin, et quand elle a décrit
la personne il s’agissait de Rufin, même si on me disait quoi !!!

Je suis allée me coiffée et Merveille m’a retrouvé, ensuite je voulais aller mettre
ma tenue chez maman, et souhaiter joyeux anniversaire à ma petite poupée. La
femme du pasteur avait arrêté de m’appeler et je pense qu’elle avait compris.

Quand je suis arrivée à la maison tout le monde était déjà prêt, les enfants de la
maison, ma petite Manuella.

Je l’ai porté et elle m’a fait un sourire elle marchait déjà et ne voulait plus qu’on
la porte.

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‐ Ne la dépose pas elle va se salir, l’enfant la aime trop les marches

La digne fille de sa mère, ça m’a fait rire

‐ Bébé tu vas connaître ton papa tout à l’heure, on sera une famille heureuse.

Elle ne semblait pas très convaincu… ça m’a fait rire.

J’étais prête, dans la voiture, en attendant que tout soit mis en place quand je l’ai
vu arriver.

Manu, dans sa tenue, il était avec un ami que je ne connaissais pas, beau la magie.

Il est venu vers ma voiture pour m’embrasser, Merveille l’a chassé

‐ Noooonn tu ne dois pas la voir, va t’asseoir dedans, on va bientôt


commencer

Il m’a lancé un bisou à distance avant de partir, Manu se déplaçait déjà bien et ses
douleurs avaient disparu.

Quand j’ai fait mon entrée au bras du mari de maman, ça a été le plus beau jour
de ma vie, personne ne savait ce par-quoi j’étais passé, ni par quoi lui et moi
ensemble étions passés. C’était une très longue histoire qui n’était même pas à
raconter à nos enfants. Je comptais prendre une retraire pour remercier Dieu pour
ses bontés après mon mariage.

A mon entrée je serais les larmes pour ne pas gâter mon maquillage, mais Manu
était plutôt relax.

On a lancé la cérémonie et ça a été bref, oui je le voulais, oui Manu le voulait…


On savait ce qu’on voulait depuis ce jour où on avait fait l’amour dans ce lit
mouillé, on était prêt !!!

J’étais tellement émue que quand on m’a donné la parole.. tout ce que j’ai pu faire
a été de prendre Manuella et la lui remettre.

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‐ Mon amour, voilà le fruit de notre amour… on a traversé des moments
qu’aucun couple n’a surement passé, mais tu as réalisé ta promesse… je
t’aime et t’aimerais toujours. Ensemble nous protégerons cette enfant et
nous nous protégerons et… je te donnerais encore bien d’autres enfants..

Les gens ont ri, j’ai même aperçu Hélène dans la salle à ma grande surprise.
Finalement on s’est embrassé.

Manuella était censée avoir un an vers minuit… et Après cela, elle serait
libérée.

On nous a déclaré mari et femme.

Les gens ont applaudi, on a pris des photos et ensuite on a ouvert le buffet.

Manu tenait tout le temps l’enfant dans ses mains même en mangeant, il
semblait tellement heureux.

La fête était belle et dans la soirée maman est venue vers moi

‐ Ecoute tout s’est bien passé, je vais prendre l’enfant et on va rentrer


‐ Ekié elle ne part pas avec nous
‐ Mais non, vous n’avez pas ses affaires et puis vous avez des choses de
jeunes mariés à faire, allez vous amuser, je viendrais avec elle lundi
‐ Ok maman, euh chéri donne l’enfant à maman

Il a été surpris

‐ Pourquoi ?
‐ Elle va rentrer avec elle
‐ Mais non, tu as dit qu’elle allait désormais habiter avec nous
‐ Oui mais nous on a aucun vêtement, rien rien, elle reviendra avec elle

Il avait l’air contrarié mais il l’a caché.

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Quand maman est partie nous-même on n’a plu trainé

La voiture de son ami nous a laissé à la maison.

Quand nous sommes entrées je me suis déshabillée et je suis allée me laver. Quand
je suis sortie de la douche, je pensais que Manu il n’était pas dans la chambre

Je suis sortie sans l’appeler je voulais l’effrayer et qu’on en ri, je l’ai trouvé au
salon, le dos tourné entrain de toucher à quelque chose.

Quand je me suis approchée, je l’ai vu essayant d’emballer un truc dans un chiffon

De près j’ai poussé un cri sans le vouloir ni le savoir

Devant moi Manu essayait d’emballer la dague, celle qu’on m’avait remis pour le
sacrifier et l’envoyer au service, et à côté il y’avait un sur un papier le numéro de
téléphone avec le nom de ma mère, une photo de Manuelle prise le jour même et
déjà lavée.

Et Manu était encore habillé comme prêt à ressortir

LE regard qu’il a posé vers moi quand j’ai crié m’a glacé le sang, j’ai fait quelques
pas en arrière.

Mon Dieu !!! Pas ça….

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FIN

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