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La philosophie c’est l’art de penser par soi meme 

?
Que veut dire penser par soi-même ?
Est-ce penser en dehors de toutes les influences extérieures ?
Est-ce confronter ses idées à l’expérience de la vie pratique quotidienne ?
Penser par soi-même est le propre d’une démarche philosophique, celle qui
consiste à chercher la vérité individuellement pour arriver à mieux se connaître
soi-même et les autres et agir en toute liberté, selon des principes applicables
en toutes circonstances.
Penser par soi-même n’est pas un acte naturel. Cela exige un effort, un travail
sur soi pour lutter contre ses instincts, ne pas s’attacher à ses pensées et ne pas
subir les influences extérieures. Penser par soi-même est d’abord un acte d’un
individu responsable et autonome. Mais où se placer pour penser par soi-
même ?
Dans l’Être ou le paraître ?
Être ou exister ?
Penser par soi-même exige de se placer dans l’Être, le «je suis » et non dans le
paraître, «j’existe».Exister, c’est paraître socialement, commercialement ou
culturellement. C’est se montrer en fonction de la mode, des codes et des
pensées établies. Si l’on place son soi-même dans le «j’existe», nous allons
toujours agir pour exister et paraître, mais pas pour Être. Et en même temps
que l’on se montre, que l’on montre ce qui est montrable, on cache son Être
derrière les apparences !
Si l’on se place au niveau de l’être, cela veut dire se placer au niveau de son
identité. L’identité n’est pas en relation avec ce qui est extérieur, c’est-à-dire sa
famille, son travail, sa maison, ses biens. Elle est en rapport avec la partie
intime de soi, le centre de soi-même, le seul lieu où l’on peut trouver la paix, où
l’on peut rester objectif et neutre et faire de bon choix.
Pour Être, il faut se connaître, dominer ses instincts, ses mauvaises habitudes
pour éloigner de soi toute forme de violence et de barbarie. En clair,
entreprendre une démarche intérieure, la fameuse maxime «connais-toi toi-
même et tu connaîtras l’univers et les dieux», inscrite sur le fronton du temple
de Delphes.
Le philosophe Descartes l’a très bien exprimé dans son «je pense, donc je suis».
«Je suis» veut dire «Être». Pour lui l’acte de penser nous fait Être. La pensée est
associée dans sa partie noble à la conscience.
«La vraie philosophie nous fait connaître notre propre nature, nous révèle ce
que nous pouvons chercher, et nous habitue à découvrir la vérité dans toutes
sortes de questions.»
Pour se connaître, soi-même, il est indispensable de se libérer des influences
extérieures et intérieures.
Se libérer des influences extérieures et intérieures
Penser par soi-même exige de se libérer à tout prix des influences extérieures
(sociales, familiales, éducatives, atmosphériques…) et intérieures (les instincts
mais également les états d’âme, les passions…). Ajoutons une bonne
connaissance intérieure (de soi-même) et une bonne connaissance extérieure
(des autres et du monde qui nous entoure) et l’acte de penser par soi-même
devient un outil encore plus performant par la pratique de la philosophie.
La philosophie, pour penser par soi-même et pour soi-même
Penser par soi-même est le sens même de la démarche philosophique, qui n’est
ni intellectuelle ni académique. Il s’agit de pratiquer ses choix de valeurs, ou de
connaissance dans la vie quotidienne.
Pour être philosophe, il faut accepter de pratiquer sur soi-même afin de mieux
se comprendre soi-même, les autres et de mieux vivre ensemble.
C’est l’enseignement délivré dans les écoles de philosophie grecques à la
manière classique, que Nouvelle Acropole a repris comme voie spirituelle de
quête de soi.
Le fondateur de l’Ecole du Jardin à Athènes, Épicure, définit l’enseignement
pratique par la notion de prudentia ou «petite sagesse».
La prudentia ou la petite sagesse
La prudentia est appelée «la petite sagesse» car elle donne des conseils
pratiques pour la vie de tous les jours (comment organiser sa journée,
comment écrire à un ami…) et permet d’éviter d’agir de façon impulsive et
précipitée. Ne jamais précipiter son jugement, c’est une méthode d’action. Cela
permet d’avoir un contrôle de soi et une parfaite compréhension des
situations, tel est l’intérêt de la prudence que tout apprenti philosophe devrait
appliquer avant d’agir.
Mais pour bien discerner, il faut déjà accepter sa propre ignorance, accepter de
remettre en cause ses idées, surtout celles qui n’ont pas été vérifiées par la
pratique quotidienne.
De l’opinion au jugement
En effet, la connaissance du monde vient de nos propres sens (nos sensations)
et des images mentales que nous nous sommes créées à l’intérieur de nous et
qui sont souvent plus fantaisistes que créatrices. Ce réseau de sensations et
d’images se transforme en opinions (doxa en grec) qui n’ont de valeur que si
elles ont été vérifiées à la lumière de l’expérimentation. Quand les opinions ont
été vérifiées, elles deviennent alors des certitudes, des jugements, et à partir
de là, on

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