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New York 

pour faire le point sur cette source anonyme qui souhaite divulguer de
nombreuses informations confidentielles relatives aux programmes de surveillance
américains49.
Le 16 mai 2013, Barton Gellman, un journaliste du Washington Post, indique qu’il a
établi un premier contact avec Snowden. Gellman affirme que Greenwald a été
impliqué seulement après que le Washington Post a renoncé à garantir la publication
complète des documents dans les soixante-douze heures, mais Greenwald dément
cette chronologie des faits52,53.
Selon Gellman, avant de le rencontrer en personne, Snowden lui a écrit :
« Je comprends que je vais avoir à répondre de mes actions, et que ces révélations
publiques marquent la fin de ma vie telle qu'elle a été. »
Il a aussi dit à Gellman que tant que les articles ne sont pas publiés, les journalistes
travaillant avec lui sont en danger vis-à-vis des agences d’espionnage américaines.
Selon Snowden, ces agences de renseignement seraient même prêtes à tuer si elles
pensaient que cela pouvait empêcher des révélations embarrassantes 54.

L’hôtel Mira, où Edward Snowden, Laura Poitras, Glenn Greenwald et Ewen MacAskill (en) se sont


rencontrés à Hong Kong55.

En mai 2013, Snowden invite Greenwald et Laura Poitras à le rejoindre à Hong


Kong56. Ces derniers quittent New York pour Hong Kong avec un autre journaliste
du Guardian, Ewen MacAskill (en)49. Ils avaient rendez-vous dans un centre
commercial jouxtant l’hôtel Mira, dans le quartier de Kowloon, avec un homme ayant
un Rubik's Cube dans la main : il s’agissait de Snowden57.
Le 5 juin 2013, Greenwald publie un premier article concernant les activités
d’espionnage de la NSA : l’espionnage massif des appels téléphoniques de
l’opérateur Verizon.
Le 6 juin 2013, Gellman publie avec Laura Poitras le premier article du Washington
Post révélant le programme de surveillance PRISM 58.
Le 7 juin 2013, le ministère de la défense du Royaume-Uni adresse à divers médias
britanniques une DA-Notice, à ne pas publier, selon laquelle de nouveaux
développements journalistiques sur ce thème pourraient « compromettre la sécurité
nationale et peut-être du personnel du Royaume-Uni »59.
Avant de révéler son identité, Snowden demande à ne pas être cité par de trop
longues phrases de peur d’être identifié par analyse sémantique60. Son identité est
révélée publiquement, à sa demande, par le Guardian et le Washington Post le 9 juin
201361. Il explique sa décision de renoncer à l’anonymat en ces termes : « Je n'ai pas
l'intention de me cacher, parce que je sais que je n'ai rien fait de mal. » Snowden est
licencié de chez Booz Allen Hamilton le 10 juin 2013, à la suite, selon ses
employeurs, d’une « violation du code d'éthique et de la politique de l'entreprise »62,63.
Au début, Snowden utilise le pseudonyme de Verax (qui signifie « celui qui dit la
vérité », en latin). Il communique par email de façon chiffrée50 et héberge ses
messages chez le service de courriel Lavabit64, qui a la particularité de stocker les
messages des utilisateurs de façon chiffrée sur ses serveurs. Le propriétaire de
Lavabit avait reçu une ordonnance du tribunal lui demandant de coopérer avec le
gouvernement américain pour espionner les utilisateurs du service. Considérant
cette coopération comme une « complicité de crime contre le peuple américain »65, il
la refuse et décide de fermer le service le 8 août 2013, le gouvernement lui
interdisant de donner des détails sur cette fermeture 66,67.
Quelques semaines après le début des révélations, David Cameron68, Premier
ministre du gouvernement du Royaume-Uni, demande au Guardian de restituer les
documents en sa possession relatifs à la NSA et au GCHQ, qu’Edward Snowden leur
a fournis. Le rédacteur en chef du journal, Alan Rusbridger, raconte que, dans un
premier temps, ils refusent. Le gouvernement menace alors le journal d’une action
judiciaire afin de se faire remettre ces documents. Le 20 juillet 201369, le Guardian se
résigne alors à détruire les disques durs contenant les documents, en présence
d’agents du GCHQ qui vérifient le bon déroulement de cette destruction 70.
Le Guardian a fait savoir qu’ayant préalablement fait plusieurs copies des documents
de Snowden sur des serveurs hors du Royaume-Uni, il continuera à publier des
articles sur les révélations de Snowden71.
Le 18 août 2013, le conjoint de Glenn Greenwald, en transit à l’aéroport
d'Heathrow et qui revenait d’un séjour à Berlin où il avait travaillé avec Laura Poitras,
est arrêté par des officiers britanniques et interrogé en vertu de la loi antiterroriste ; il
est détenu pendant neuf heures afin d’être interrogé sur Edward Snowden et les
activités des journalistes72,73,74.
Le 23 août 2013, le Guardian annonce un partenariat avec le New York Times, afin
de poursuivre la publication des révélations sur le GCHQ, en restant « hors de portée
du gouvernement britannique »68.
Le 2 septembre 2013, la commission parlementaire d’enquête du Sénat brésilien,
mise en place pour enquêter sur des faits présumés d’espionnage des États-Unis
au Brésil, a demandé à la police fédérale qu’elle assure la protection de Glenn
Greenwald, le journaliste à l’origine de leur révélation 75.
Le 21 octobre 2013, le journal Le Monde indique collaborer avec le journaliste Glenn
Greenwald et son équipe depuis le mois d’août afin de publier une série d’articles, en
se concentrant sur la façon dont la NSA a travaillé sur des cibles françaises 76.
Le mardi 28 janvier 2014, Edward Snowden affirme que la NSA se livre à
l'espionnage industriel pour mener une guerre économique 77.
Le 10 février 2014, Glenn Greenwald annonce le lancement de The Intercept,
un magazine en ligne créé avec Jeremy Scahill et Laura Poitras, et financé
par Pierre Omidyar78,79,80. À court terme, le magazine doit servir de plate-forme pour
présenter les documents sur la NSA révélés par Edward Snowden et, ainsi,
poursuivre la publication d’enquêtes sur la surveillance globale par les États-Unis81,82.
Laura Poitras diffuse son film documentaire Citizenfour en avant-première le 10
octobre 2014 au Festival du film de New York83. Le documentaire, qui évoque la

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