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Doc.1. « Le temps partiel, berceau des inégalités Hommes-Femmes », par Ingrid Vergara, L’Expansion, 7 mars
2006.
Si le taux de chômage des femmes françaises est le seul à avoir diminué l’an dernier, c’est surtout parce que les emplois à
temps partiel ont progressé. Subi dans un tiers des cas, ce temps partiel fait naître ou entretient d’autres inégalités criantes.
À la veille de la journée internationale de la Femme, c’est une demi-bonne nouvelle : en 2005, le taux de chômage au sens
du BIT des femmes françaises a baissé, en particulier pour celles de plus de 50 ans (7 % contre 7,6 % en 2004) et pour
les moins de 30 ans (18,1 % contre 18,4 %). La demi-mauvaise, c’est que les emplois qu’elles ont (re)trouvés sont pour la
plupart à temps partiel, souvent subi et non choisi. En effet, d’après les premiers résultats de l’enquête sur l’emploi 2005
de l’INSEE, les emplois à temps partiel (autour de 23 heures par semaine en moyenne) ont particulièrement progressé. En
2005, plus de 17 % des actifs travaillaient à temps partiel l’an dernier, dont plus de 8 0% étaient des femmes. L’inégalité
homme/femme sur ce point se résume avec deux autres moyennes : 5,7 % des hommes travaillaient à temps partiel contre
31 % des femmes. Un phénomène bien partagé en Europe puisque sur ce point, les chiffres français sont dans la moyenne
européenne. Une sur trois souhaiterait travailler davantage si elle le pouvait.
Cette réalité explique ou accentue un certain nombre d’autres inégalités criantes. Sur les salaires d’abord : si les femmes
gagnent en moyenne 20 % de moins que les hommes (23355 € annuels en moyenne pour un salarié du privé en France,
18370 € pour une femme selon l’INSEE), c’est parce qu’une sur trois est à temps partiel, synonyme aussi de travail
moins qualifié, souvent en horaires décalés dans la grande distribution, le nettoyage ou l’hôtellerie. « Le temps partiel
choisi, notamment le mercredi, bénéficie surtout aux mères aisées », souligne une étude du ministère de la Santé et de
l’emploi. « Moins le niveau des ménages est élevé, moins les mères peuvent utiliser le travail à temps partiel comme un
moyen de concilier leur vie familiale et professionnelle ». Mais cela n’explique pas tout puisqu’à temps, poste et
compétences égales, une femme continue de gagner moins qu’un collègue masculin. En France, une loi sur l’égalité
salariale hommes-femmes a été votée fin février [2006], qui ambitionne de supprimer en cinq ans les écarts de salaires
entre hommes et femmes. Mais elle ne prévoit aucune mesure coercitive ni aucune sanction pour les entreprises. Dans ce
domaine, Malte, le Portugal et la Belgique sont les plus proches de l’égalité salariale avec seulement 5 % d’écart.
La prépondérance du temps partiel est aussi en partie à l’origine de l’inégalité sur les tâches ménagères. Les femmes
européennes consacrent en moyenne 6 à 7 fois plus de temps à la préparation des repas, deux à trois fois plus à la vaisselle
ou à l’éducation des enfants. Elles s’occupent très majoritairement des courses et du ménage, et quasi exclusivement de la
lessive. Si les situations varient d’un pays à l’autre, l’explication n’est pas uniquement culturelle. Car les pays où les
différences sont les plus marquées (Italie, Espagne, Slovénie, Estonie, Lituanie) sont aussi, le plus souvent, ceux où le
taux d’activité des femmes sont les plus bas et/ou le temps partiel féminin est le plus important. Ainsi, le taux d’activité
des Espagnoles demeure l’un des plus bas d’Europe (48,3 % en
2004), largement au-dessous du 56% de la moyenne européenne.
Sur l’ensemble de l’Union européenne, les femmes sont pourtant
plus nombreuses à faire des études universitaires (55 %), et plus
encore à avoir au moins achevé des études secondaires (80 %
contre 74,6 % chez les hommes). Mais leur domination
numérique s’arrête net à la porte du marché du travail.
Source : http://www.lexpansion.com/economie/le-temps-partiel-
berceau-des-inegalites-hommes-femmes_113799.html
Taux d’emploi des femmes (2008) : 52,7 % mais seulement 49 % en équivalent temps plein
Taux d’emploi des hommes (2008) : 64,6 %
Doc.7. Le genre du marché du travail en Europe
« Les femmes sont plus nombreuses à travailler, mais il leur faudrait aussi des emplois meilleurs »
Doc.10. Proposition de loi UMP soutenue par la députée Marie-Jo Zimmermann et le président de son groupe
parlementaire Jean-François Coppé1
Marie-Jo Zimmerman : « Selon l’Autorité des marchés financiers, les femmes représentent 10 % des effectifs dans les
conseils d’administration. Un chiffre d’autant plus bas qu’en mars 2006, une loi sur l’égalité salariale avait été votée qui
prévoyait 20 % de femmes dans les conseils d’administration, dans les organisations syndicales, dans les candidatures aux
élections prud’homales. À l’époque, ces dispositions-là avaient été retoquées par le Conseil constitutionnel. La réforme de
la constitution de l’année dernière, qui pose le principe de l’égalité d’accès des femmes et des hommes aux
responsabilités professionnelles et sociales, nous permet aujourd’hui de légiférer à nouveau. Nous souhaitons atteindre le
chiffre de 40 % de femmes dans les CA, avec un palier de 20 % dans trois ans et 40 % dans six ans [soit en 2016]. En cas
de non-application de ces seuils, la sanction pour les entreprises serait la nullité des nominations et des délibérations
prises. »
Source : Le Point, 19 janvier 2010.
[http://www.lepoint.fr/archives/article.php/415073]
Doc.11. « Femmes dirigeantes : une valeur plus sûre pour la société de demain », Planete Facility. Le
mensuel d’info de la vie au bureau, s.d.
Elles ont beau être de plus en plus nombreuses à sortir des grandes écoles, les femmes peinent toujours à s’imposer dans
les instances de direction des grandes entreprises nationales. Face à ce retard français, les députés ont adopté, le 20 janvier
dernier, une proposition de loi de l’UMP qui oblige à terme les grandes entreprises à un quota de 40% de femmes dans
leurs conseils d’administration d’ici 2016. En effet, si les statistiques affichent un accroissement régulier de la part des
femmes dans les différents secteurs de métiers, les fonctions occupées dans l’entreprise par les femmes restent
majoritairement des fonctions dites « transverses support », les ressources humaines et la communication représentant
plus de la moitié des emplois féminins en entreprise. La disparité ne se joue donc pas dans la quantité, mais dans la
qualité du poste, et son degré de responsabilité et de pouvoir. Ainsi, à peine plus de 9 % de femmes figurent dans les
conseils d’administration et conseils de surveillance et seulement 7 % dans les comités de direction ou comités exécutifs,
qui sont les instances opérationnelles. Aujourd’hui seules six entreprises du CAC 40 comptent trois femmes ou plus dans
leur conseil, et plus du quart n’emploie pas de femmes au niveau des comités de direction. Quant aux entreprises de
culture « technique » telles EADS, Airbus, et Vallourec, elles ne comptent aucune femme ni dans leur conseil
d’administration, ni dans leur comité de direction.
1
Devant une Assemblée Nationale qui compte 18,5 % de femmes…
Femmes au pouvoir : quels résultats pour l’entreprise ?
En Norvège, la représentation des femmes dans les conseils d’administration a atteint 41 % depuis que le pays a légiféré
pour instaurer des quotas en 2003. Quels effets cela a-t-il produit ? Tout d’abord, un grand chambardement dans les
mentalités, et une obligation pour les hommes de faire confiance aux femmes même pour d’importants enjeux. De
manière générale, instaurer de la diversité dans les conseils d’administration ne peut être que profitable. Sans aucun
doute, c’est dans un mélange des sensibilités, féminines et masculines, mais aussi celles relatives aux différentes
générations et parcours professionnels, que se joue l’efficacité et la pertinence d’une prise de décision.
Une étude réalisée en 2007 sur les plus grandes entreprises européennes a constaté que les sociétés ayant au moins trois
femmes dans leurs comités de direction ont vu leur rendement moyen augmenter d’environ 10%, et leur bénéfice
d’exploitation presque doubler. L’étude en déduit que les entreprises qui cultivent une diversité des sexes équilibrée
connaissent une meilleure qualité de gestion et d’organisation. La diversité de sexe comme d’âge et de parcours
conduit à l’évidence à une meilleure compétence globale de l’équipe dirigeante, et donc de meilleurs choix
stratégiques.
La prudence, l’organisation, la gestion des ressources et la transmission du savoir sont aujourd’hui des valeurs
primordiales pour conduire la société, et à fortiori pour diriger une entreprise. Si elles sont plus naturelles aux femmes,
alors il semble que Louis Aragon avait vu juste lorsqu’il affirmait que « la femme est l’avenir de l’homme ».
Suzanne Duchiron
Source : http://www.planetefacility.com/index.php?id=1114