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Dossier documentaire

Séance n°4 – 15 février 2011


Le genre du travail

Doc.1. « Le temps partiel, berceau des inégalités Hommes-Femmes », par Ingrid Vergara, L’Expansion, 7 mars
2006.
Si le taux de chômage des femmes françaises est le seul à avoir diminué l’an dernier, c’est surtout parce que les emplois à
temps partiel ont progressé. Subi dans un tiers des cas, ce temps partiel fait naître ou entretient d’autres inégalités criantes.
À la veille de la journée internationale de la Femme, c’est une demi-bonne nouvelle : en 2005, le taux de chômage au sens
du BIT des femmes françaises a baissé, en particulier pour celles de plus de 50 ans (7 % contre 7,6 % en 2004) et pour
les moins de 30 ans (18,1 % contre 18,4 %). La demi-mauvaise, c’est que les emplois qu’elles ont (re)trouvés sont pour la
plupart à temps partiel, souvent subi et non choisi. En effet, d’après les premiers résultats de l’enquête sur l’emploi 2005
de l’INSEE, les emplois à temps partiel (autour de 23 heures par semaine en moyenne) ont particulièrement progressé. En
2005, plus de 17 % des actifs travaillaient à temps partiel l’an dernier, dont plus de 8 0% étaient des femmes. L’inégalité
homme/femme sur ce point se résume avec deux autres moyennes : 5,7 % des hommes travaillaient à temps partiel contre
31 % des femmes. Un phénomène bien partagé en Europe puisque sur ce point, les chiffres français sont dans la moyenne
européenne. Une sur trois souhaiterait travailler davantage si elle le pouvait.
Cette réalité explique ou accentue un certain nombre d’autres inégalités criantes. Sur les salaires d’abord : si les femmes
gagnent en moyenne 20 % de moins que les hommes (23355 € annuels en moyenne pour un salarié du privé en France,
18370 € pour une femme selon l’INSEE), c’est parce qu’une sur trois est à temps partiel, synonyme aussi de travail
moins qualifié, souvent en horaires décalés dans la grande distribution, le nettoyage ou l’hôtellerie. « Le temps partiel
choisi, notamment le mercredi, bénéficie surtout aux mères aisées », souligne une étude du ministère de la Santé et de
l’emploi. « Moins le niveau des ménages est élevé, moins les mères peuvent utiliser le travail à temps partiel comme un
moyen de concilier leur vie familiale et professionnelle ». Mais cela n’explique pas tout puisqu’à temps, poste et
compétences égales, une femme continue de gagner moins qu’un collègue masculin. En France, une loi sur l’égalité
salariale hommes-femmes a été votée fin février [2006], qui ambitionne de supprimer en cinq ans les écarts de salaires
entre hommes et femmes. Mais elle ne prévoit aucune mesure coercitive ni aucune sanction pour les entreprises. Dans ce
domaine, Malte, le Portugal et la Belgique sont les plus proches de l’égalité salariale avec seulement 5 % d’écart.
La prépondérance du temps partiel est aussi en partie à l’origine de l’inégalité sur les tâches ménagères. Les femmes
européennes consacrent en moyenne 6 à 7 fois plus de temps à la préparation des repas, deux à trois fois plus à la vaisselle
ou à l’éducation des enfants. Elles s’occupent très majoritairement des courses et du ménage, et quasi exclusivement de la
lessive. Si les situations varient d’un pays à l’autre, l’explication n’est pas uniquement culturelle. Car les pays où les
différences sont les plus marquées (Italie, Espagne, Slovénie, Estonie, Lituanie) sont aussi, le plus souvent, ceux où le
taux d’activité des femmes sont les plus bas et/ou le temps partiel féminin est le plus important. Ainsi, le taux d’activité
des Espagnoles demeure l’un des plus bas d’Europe (48,3 % en
2004), largement au-dessous du 56% de la moyenne européenne.
Sur l’ensemble de l’Union européenne, les femmes sont pourtant
plus nombreuses à faire des études universitaires (55 %), et plus
encore à avoir au moins achevé des études secondaires (80 %
contre 74,6 % chez les hommes). Mais leur domination
numérique s’arrête net à la porte du marché du travail.

Source : http://www.lexpansion.com/economie/le-temps-partiel-
berceau-des-inegalites-hommes-femmes_113799.html

Doc.2. « Munitionnette » au travail dans une usine


d’armement. France, vers 1916.
Doc.3. Hiercheuse descendant à la fosse. Tableau de Constantin
Meunier, non daté.

Doc.4A. « Selon l’opinion publique, les femmes prendraient aujourd’hui


plus qu’autrefois part au travail mondial – il s’agirait d’un nouveau
départ, fruit du système industriel. En réalité, cette part n’a pas changé en
quantité ni en intensité, mais elle n’est pas de même nature. »
Ada Heather-Bigg, 1894.

Doc.4B. Les déterminants de l’activité productrice des femmes


Les documents historiques nous offrent un schéma en forme d’U de
l’activité productrice féminine – relativement élevée dans l’économie
domestique préindustrielle, elle descend à un niveau plus bas en
économie industrielle et remonte avec le développement du secteur
tertiaire. Le travail producteur des femmes mariées a contribué à cette
courbe. En économie domestique, les femmes mariées travaillaient autant
que les célibataires, ainsi qu’elles le font dans notre économie de
consommation, ce qui explique le niveau élevé de l’activité productrice
des femmes à ces deux époques-là.
Il n’existe pas de courbe complémentaire nette de l’activité de
reproduction. Les schèmes de celle-ci ont changé de la manière suivante :
- une nuptialité relativement basse, une fécondité maritale élevée et une
forte mortalité infantile
- une nuptialité élevée, une fécondité basse et une mortalité infantile
également plus basse (les femmes investissant plus de temps dans les
soins maternels)
- une fécondité et une mortalité infantile basses (qui ne dépendaient plus
exclusivement du temps dont la mère disposait)
[…] Autrefois, comme à présent, les schèmes du travail des femmes prenaient forme à l’intersection de l’économie, de la
démographie et de la famille.
Louise A. Tilly et Joan W Scott, Les femmes, le travail et la famille, Paris, Rivages, 1987.
[Titre original : Women, Work, and Family, 1978]
Doc .5. Chronologie de la lutte pour l’égalité professionnelle en France
1899 : Loi permettant aux femmes d’accéder au barreau avec autorisation de plaider.
1907 : Loi autorisant les femmes mariées à disposer librement de leur salaire.
1908 : Loi accordant un congé de maternité de 8 semaines, sans salaire.
1920 : Les femmes peuvent adhérer à un syndicat sans l’autorisation de leur mari.
1928 : Congé de maternité de 2 mois, à plein salaire, dans la fonction publique.
1942 : Les veuves peuvent travailler, même si leurs maris travaillaient déjà, à condition de ne pas causer de licenciement
1945 : Suppression de la notion de « salaire féminin ». « À travail égal, salaire égal » dans la législation.
1965 : Réforme des régimes matrimoniaux : les femmes peuvent exercer un travail sans l’autorisation de leur mari et
bénéficier des avantages sociaux.
1971 : Instauration du congé de maternité indemnisé à 90 % pour toutes.
1972 : Loi instaurant le principe de l’égalité de rémunération entre hommes et femmes.
1975 : Loi interdisant toute discrimination dans la fonction publique.
1977 : Suppression de l’allocation de salaire unique.
1982 : Les femmes de commerçants et artisans peuvent choisir entre 3 statuts : conjoint collaborateur, salarié ou associé.
1983 : « Loi Roudy »sur l’égalité salariale entre hommes et femmes, très peu appliquée.
1984 : Le congé parental est ouvert à chacun des parents, au choix. Aujourd’hui, cela permet d’arrêter de travailler
pendant une durée maximale de 3 ans, en touchant une allocation mensuelle comprise entre 500 et 800 €. Dans les faits,
les pères représentent seulement 2 % des bénéficiaires.
1986 : Circulaire Ministérielle favorisant la féminisation des termes de métiers : artisane, écrivaine...
1987 : Assouplissement des restrictions sur le travail de nuit.
1992 : Loi contre le harcèlement sexuel.
2001 : Renforcement de la loi de 1983 sur l’égalité professionnelle (loi Génisson).
2002 : Un congé paternité de 11 jours consécutifs est accordé aux pères salariés, dans les 4 mois suivant la naissance de
l’enfant. Aujourd’hui, plus de 65 % des pères exercent effectivement ce droit.
2005 : Nouvelle loi sur l’égalité professionnelle, sans critère contraignant ni sanction, en cas de non-respect des objectifs.
2008 : Réforme constitutionnelle instaurant « « l’égalité d’accès des hommes et des femmes aux responsabilités
professionnelles et sociales ». Il n’est désormais plus anticonstitutionnel d’imposer des quotas.
Doc.6. La loi Roudy « Égalité professionnelle entre les femmes et les hommes »
Art.L.123-1. – Sous réserve des dispositions particulières du présent code et sauf si l’appartenance à l’un ou l’autre sexe
est la condition déterminante de l’exercice d’un emploi ou d’une activité professionnelle, nul ne peut :
a) Mentionner ou faire mentionner dans une offre d’emploi, quels que soient les caractères du contrat de travail
envisagé, ou dans toute autre forme de publicité relative à une embauche, le sexe ou la situation de famille du
candidat recherche ;
b) Refuser d’embaucher une personne, prononcer une mutation, résilier ou refuser de renouveler le contrat de travail
d’un salarié en considération du sexe ou de la situation de famille ou sur la vase de critères de choix différents
selon le sexe ou la situation de famille ;
c) Prendre en considération du sexe toute mesure, notamment en matière de rémunération, de formation,
d’affectation, de qualification, de classification, de promotion professionnelle ou de mutation.
Un décret en Conseil d’État détermine, après avis des organisations d’employeurs et de salariés les plus
représentatives au niveau national, la liste des emplois et des activités professionnelles pour l’exercice desquels
l’appartenance à l’un ou l’autre sexe constitue la condition déterminante. Cette liste est révisée périodiquement dans
les mêmes formes.
Métiers interdits aux femmes ?
Lorsque l’appartenance à l’un ou l’autre sexe répond à une exigence professionnelle essentielle et déterminante et pour
autant que l’objectif soit légitime et l’exigence proportionnée, l’interdiction visée ci-dessus n’est pas applicable. L’article
R. 1142-1 du Code du travail (version en vigueur au 1er main 2008) fixe ainsi la liste des emplois et des activités
professionnelles pour l’exercice desquels l’appartenance à l’un ou l’autre sexe constitue la condition déterminante. Cette
liste, révisée périodiquement, est la suivante :
- artistes appelés à interpréter soit un rôle féminin, soit un rôle masculin ;
- mannequins chargés de présenter des vêtements et accessoires ;
- modèles masculins et féminins.

Doc.8. Aménagement du temps de


travail des femmes et des hommes de
25 à 49 ans par grand groupe
professionnel
Source : Eurostat

Rappel : Le taux d’emploi d’une classe


d’individus est calculé en rapportant le
nombre d’individus de la classe ayant un
emploi au nombre total d’individus dans la
classe. Il peut être calculé sur l’ensemble
de la population d’un pays, mais on se
limite le plus souvent à la population en
âge de travailler (généralement définie, en
comparaison internationale, comme les
personnes âgées de 15 à 64 ans), ou à une
sous-catégorie de la population en âge de
travailler (femmes de 25 à 29 ans par
exemple).

Taux d’emploi des femmes (2008) : 52,7 % mais seulement 49 % en équivalent temps plein
Taux d’emploi des hommes (2008) : 64,6 %
Doc.7. Le genre du marché du travail en Europe
« Les femmes sont plus nombreuses à travailler, mais il leur faudrait aussi des emplois meilleurs »

Source : Antoine de Ravignan, « Emploi et rémunérations : hommes-femmes, l’Europe inégale »


Alternatives Economiques n° 267 - mars 2008.
Doc.9. « Un peu plus de femmes parmi les hauts salaires ». Étude de l’APEC (Mars 2008)

Source : Cadremploi.fr – Novembre 2007

Doc.10. Proposition de loi UMP soutenue par la députée Marie-Jo Zimmermann et le président de son groupe
parlementaire Jean-François Coppé1
Marie-Jo Zimmerman : « Selon l’Autorité des marchés financiers, les femmes représentent 10 % des effectifs dans les
conseils d’administration. Un chiffre d’autant plus bas qu’en mars 2006, une loi sur l’égalité salariale avait été votée qui
prévoyait 20 % de femmes dans les conseils d’administration, dans les organisations syndicales, dans les candidatures aux
élections prud’homales. À l’époque, ces dispositions-là avaient été retoquées par le Conseil constitutionnel. La réforme de
la constitution de l’année dernière, qui pose le principe de l’égalité d’accès des femmes et des hommes aux
responsabilités professionnelles et sociales, nous permet aujourd’hui de légiférer à nouveau. Nous souhaitons atteindre le
chiffre de 40 % de femmes dans les CA, avec un palier de 20 % dans trois ans et 40 % dans six ans [soit en 2016]. En cas
de non-application de ces seuils, la sanction pour les entreprises serait la nullité des nominations et des délibérations
prises. »
Source : Le Point, 19 janvier 2010.
[http://www.lepoint.fr/archives/article.php/415073]

Doc.11. « Femmes dirigeantes : une valeur plus sûre pour la société de demain », Planete Facility. Le
mensuel d’info de la vie au bureau, s.d.
Elles ont beau être de plus en plus nombreuses à sortir des grandes écoles, les femmes peinent toujours à s’imposer dans
les instances de direction des grandes entreprises nationales. Face à ce retard français, les députés ont adopté, le 20 janvier
dernier, une proposition de loi de l’UMP qui oblige à terme les grandes entreprises à un quota de 40% de femmes dans
leurs conseils d’administration d’ici 2016. En effet, si les statistiques affichent un accroissement régulier de la part des
femmes dans les différents secteurs de métiers, les fonctions occupées dans l’entreprise par les femmes restent
majoritairement des fonctions dites « transverses support », les ressources humaines et la communication représentant
plus de la moitié des emplois féminins en entreprise. La disparité ne se joue donc pas dans la quantité, mais dans la
qualité du poste, et son degré de responsabilité et de pouvoir. Ainsi, à peine plus de 9 % de femmes figurent dans les
conseils d’administration et conseils de surveillance et seulement 7 % dans les comités de direction ou comités exécutifs,
qui sont les instances opérationnelles. Aujourd’hui seules six entreprises du CAC 40 comptent trois femmes ou plus dans
leur conseil, et plus du quart n’emploie pas de femmes au niveau des comités de direction. Quant aux entreprises de
culture « technique » telles EADS, Airbus, et Vallourec, elles ne comptent aucune femme ni dans leur conseil
d’administration, ni dans leur comité de direction.

1
Devant une Assemblée Nationale qui compte 18,5 % de femmes…
Femmes au pouvoir : quels résultats pour l’entreprise ?
En Norvège, la représentation des femmes dans les conseils d’administration a atteint 41 % depuis que le pays a légiféré
pour instaurer des quotas en 2003. Quels effets cela a-t-il produit ? Tout d’abord, un grand chambardement dans les
mentalités, et une obligation pour les hommes de faire confiance aux femmes même pour d’importants enjeux. De
manière générale, instaurer de la diversité dans les conseils d’administration ne peut être que profitable. Sans aucun
doute, c’est dans un mélange des sensibilités, féminines et masculines, mais aussi celles relatives aux différentes
générations et parcours professionnels, que se joue l’efficacité et la pertinence d’une prise de décision.
Une étude réalisée en 2007 sur les plus grandes entreprises européennes a constaté que les sociétés ayant au moins trois
femmes dans leurs comités de direction ont vu leur rendement moyen augmenter d’environ 10%, et leur bénéfice
d’exploitation presque doubler. L’étude en déduit que les entreprises qui cultivent une diversité des sexes équilibrée
connaissent une meilleure qualité de gestion et d’organisation. La diversité de sexe comme d’âge et de parcours
conduit à l’évidence à une meilleure compétence globale de l’équipe dirigeante, et donc de meilleurs choix
stratégiques.
La prudence, l’organisation, la gestion des ressources et la transmission du savoir sont aujourd’hui des valeurs
primordiales pour conduire la société, et à fortiori pour diriger une entreprise. Si elles sont plus naturelles aux femmes,
alors il semble que Louis Aragon avait vu juste lorsqu’il affirmait que « la femme est l’avenir de l’homme ».

Suzanne Duchiron
Source : http://www.planetefacility.com/index.php?id=1114

Doc.12. Retraites : les inégalités hommes / femmes


Age moyen de départ à la retraite :
61,8 ans pour les femmes et 61,4 ans pour les hommes, en 2009, pour le régime général.
Nombre d’annuités validées :
137 trimestres validés en moyenne par les femmes contre 157 par les hommes :
• • Les femmes valident 20 trimestres de moins que les hommes
• • 44% des femmes ont effectué une carrière complète contre 86 % des hommes.
Source : Conseil d’Orientation des Retraites, sixième rapport.
Montants des pensions :
• • En droit propre, les femmes touchent 825€ en moyenne contre 1426€ pour les hommes, soit 58% des retraites
des hommes. (Données portant sur l’ensemble des retraités nés en France ou à l’étranger).
Source : DREES, Enquêtes annuelles auprès des caisses de retraite 2003 à 2008 et EIR 2004 ; calculs DREES.
• • La retraite totale des femmes (droits propres + droits dérivés) s’élève en moyenne à 1020€ contre 1636€ pour
les hommes, soit 62% des retraites des hommes. (Données portant sur les retraités nés en France).
Source Drees, échantillon interrégimes de retraités 2004, in Études et résultats n° 538, novembre 2006.
• • Une femme sans enfant ou avec 1 enfant touche une pension supérieure de 25% à celle des autres femmes :
1122€/mois sans enfant, 1029€/mois avec un enfant. Une femme avec 3 enfants touche, en droit propre et en
moyenne, 703 €/mois et avec 4 enfants et plus, 627 €/mois. (Données concernant les générations 1934 et 1938).
Sources : Conseil d’Orientation des Retraites, sixième rapport.
• • Les femmes représentent 57,0% de l’ensemble des allocataires du minimum vieillesse (44,7% parmi les 65-69
ans, 63,6% parmi les 80-84 ans et 87,2% pour les 90 ans et plus). Parmi les allocataires isolés, 73,8% sont des
femmes
Note : Depuis le 1er janvier 2007, le minimum vieillesse est remplacé par une allocation unique, appelée "allocation
de solidarité aux personnes âgées (ASPA)".
Source : INSEE, Femmes et Hommes - Regards sur la parité, 2008. Nathalie AUGRIS, DREES - Les bénéficiaires des allocations
du minimum vieillesse au 31 décembre 2007, n° 129 – mars 2009

Doc.13. Caricature de Plantu

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