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Année académique 2019-2020

SEQUENCE 1 :

INTRODUCTION

Dans les pays anglo-saxon le vocable anthropologie désigne la


science de l’homme qui se préoccupe dans un sens large d’étudier
l’Homme et la vie en société. Mais l’objet privilégier de l’anthropologie
a ses débuts fut d’étudier les sociétés dites primitives, pour s’étendre
ensuite aujourd’hui aux sociétés modernes. Quant à l’ethnologie, le
terme renvoie plutôt à l’étude exclusive des sociétés dites primitives,
aux ethnies etc. Ce terme utilisé en France est de plus en plus assimilé
à ce que les anglo-saxon appellent anthropologie.
Il convient de préciser que le terme anthropologie sociale est
plutôt utilisé par les anglais qui ont de fait porté la réflexion sur les
dimensions sociales des sociétés extra européennes ( famille, religion
,organisation économique, pouvoir etc. )
Alors que les américains parlent d’anthropologie culturelle, car la
culture (les mœurs, personnalité) fut pour eux un objet d’attention
anthropologique spécifique. L’utilisation du vocable anthropologie
sociale et culturelle vise à unifier une vision de l’Homme en société au
lieu de la séparer.
L’objectif de ce cours est d’aborder les théories et les concepts
fondamentaux de la discipline. Ce qui permettra de discuter sur la
nécessite recentrage du projet de l’anthropologie et le réexamen de
certains concepts
I. L’anthropologie évolutionniste

LE XIX siècle a été l’éclosion en Europe occidentale d’idées


nouvelles et l’émergence des sciences sociales. L’objectif n’est pas
d’éclairer l’action humaine de l’extérieur en interrogeant les acteurs
et en analysant les mécanismes qui règlent la vie collective. Le but
est de ne pas laisser échapper ce qui fait la profondeur du social et
son économie. Pendant toute la période du XVIII siècle les
préconceptions évolutionnistes vont s’imposer en permettant une
spéculation abstraite sur la transformation de l’humanité. Mais
l’évolutionnisme proprement dit, qui naît dans la seconde moitié du
XIX siècle, propose une philosophie de l’histoire qui se veut une
rupture par rapport aux interprétations théoriques. Il devient ainsi la
doctrine centrale des sciences naturelles à partir des travaux de
LAMARK et DARWIN.
Des lors, s’instaure le débat entre les religions réveillées et la
science. En effet affirmer l’évolution, c’est refuser la genèse de
l’humanité.
Anthropologie biblique : création fixiste de l’humanité
Anthropologie biologique : évolutionnisme (travaux de Lamark
sur la transformation et de Darwin sur l’évolution des espèces)
Pour la science l’homme n’est pas le produit d’une création
(Adam, Eve) mais le produit d’une longue évolution. L’anthropologie
évolutionniste de la moitié du XIX siècle est un prolongement direct
de l'histoire universelle des lumières. Elle se fonde d’une part sur la
nation de progrès et d’autre part elle postule que le facteur clé de
l’explication du progrès se situe sur le plan des facultés mentales et
psychologiques de l’être humain.
Le processus d'évolution dans une telle conception comporte 3
grandes phases à savoir la sauvagerie, la barbarie et la civilisation.
La réflexion anthropologique sur les origines de l’évolution de
l'homme en société commence par le 1èr découpage conceptuel de la
réalité à partir duquel les principaux théoriciens de l’anthropologie
sociale et culturelle se dessinent : religion, parenté, institution
politique, droit, domaine économique etc.
1.1. Les champs d’investigation de l’anthropologie évolutionniste

Deux champs d’investigation peuvent être retenus pour


caractériser les aspects fondamentaux de l’anthropologie
évolutionniste. Il s’agit de la religion qui pose les problèmes de
fondements idées du progrès et de l’organisation sociale dans son
ensemble.
Les anthropologues du XIX identifient différentes sphères
d’expression de l’univers mental dont les arts, les mythes, la
technologie et les croyances religieuses. Mais parmi tous ces thèmes,
la religion occupe une place centrale. Plusieurs théories se sont
intéressées au sujet de l’explication tant des origines que de
l’évolution des systèmes religieux. La plus connue est la théorie dite
animiste. Elle a été formulée d’abord par Herbert SPENCER et
ensuite par l’anthropologie britannique TYLOR. Selon cette théorie la
religion prend racine par la prise de conscience vécu par l'homme et
sa dualité (âme et corps) engendrée par l’expérience émotionnelle et
psychologique liée au phénomène de la mort et actualise dans les
rêves bijoux (ouvrage de SPENCER : Principes de sociabilité)

Quant aux bases institutionnelles de l’évolution sociale et


culturelle, elles ont été formulées à partir du constat de l’universalité
de l’institution de la famille. Plusieurs théories ont été proposées
concernant l’origine de la famille par les anthropologues de la
première génération.

1.2. Les principaux théoriciens

 Les anthropologues de la première génération

J.J BACHOFEN juriste Suisse (1815-1887), le droit de la mère


(1961)

John FERGUSON juriste ecossaise (1827-1881), primitive


marriage (1865)

Henry Summer MAINE (1822-1883), Ancient Society (1861)

Edward Burnet TYLOR (1832- 1917)


 L’œuvre de Bachofen et Mac Lennan

Bachofen et Mac Lennan ont postulés que la filiation était


déterminée au départ par le rapport mère-enfant, qui a produit le
matriarcat. Bachofen a également tenté de montré qu’on peut
ordonner les formes d’organisation sociale selon deux principes
fondamentaux à savoir le féminin et le masculin. Le 1ier s’exprime à
travers le matriarcat, il est antérieur à second qui est le patriarcat.

Par contre Henry Maine soutient que l'homme a toujours dominé


la femme (plus ou moins septique a l’évolutionnisme)

Ces anthropologues de la 1ère génération partent de la


promiscuité primitive ou sexuelle pour expliquer l’avancement vers le
matriarcat. L’enfant est sur de connaitre sa mère alors que dans la
filiation paternelle, l’enfant n’est pas sur de connaitre son père.

C’est l’Américain Morgan qui explique le mieux les thèses


essentielles de l’évolutionnisme unilinéaire. Pour lui là la sauvagerie a
précédé la barbarie dans la société humaine et celle-ci a également
précédé la civilisation. L'histoire de la race humaine nous dit-il est
« une dans sa source, une dans son expérience et une dans son
progrès ». Autrement dit les sociétés doivent nécessairement passer
par des stades d’avancement comparable entre elles et cette
évolution se fait selon une voie unilinéaire.
 Les anthropologies de la deuxième génération

J. C. FRAZER (1854-1942) Le Rameau d’or (12 vol, 1890)

L. Levy-Bruhl (1817-1939) L’âme primitive (1927)

 L'œuvre de James Frazer

Ce qui caractérise l’Europe du XIX siècle et bien plus tard c’est


bien incontestablement l'œuvre de Frazer, l’émergence dune
évolution. On tente toujours de dresser des typologies humaines en
fonction des modèles occidentaux pour mieux définir les séquences
de l’évolution sociale et culturelle de l’humanité. Ainsi les sociétés
humaines sont classées s'appuyant sur la présence ou l’absence de
trait propre au modèle européen. Dans son œuvre Le rameau d’or,
Frazer a tenté à la suite de TAYLOR et de bien d’autres de produire
des théories sur l’origine et l’évolution de la religion. C’est ainsi qu’il
s’est attaché a prouver que la religion succède à la magie dans
laquelle il voit l’expression de croyances et de pratiques fondées sur
une pensée rudimentaire alors que la religion exige des considérations
plus complexes.

 Les travaux de Lucien –Levy- Brühl

L’anthropologie de Lévy-Bruhl se voulait d’anthropologie


exhaustive c’est-à-dire portant sur la totalité des univers non-
occidentaux qualifier de » primitive et d’archaïque. Le principe de base
de sa réflexion porte sur le contraste qu’il établit entre la mentalité
dite primitive et la mentalité dite moderne. Se classant dans la
perspective de la loi des trois états d’August COMTE, Lévy-Bruhl
essaie de définir le stade théologique ou primitif sa la pensée humaine
à ses débuts. Pour se faire il oppose ce stade inferieur ou pensée
mythique au stade dit positif ou serait parvenu la conscience modèle
occidentale.

Lévy-Bruhl a cherché à étudier dans une perspective génétique


comment se réalise le passage de la mentalité dite archaïque a large
positif.

Enfin Lévy-Bruhl tout comme Frazer a voulu opère la destruction


entre l’entendement et l’affectivité. Pour l’un et l’autre les puissances
du sentiment sont des puissances obscures er réversible que la raison
doit exorciser (chasser). L’imagination disent-ils enfantent des
fantômes et des mythes. Le rôle du savant est de montrer le nom
fondement et d’ajouter que la dimension affective du surnaturel
maintient la raison dans une captivité dont elle ne pourra être libérée
que par l’autorité souveraine de l’activité scientifique.

 L’apport de DURKHEIM

L'œuvre de Durkheim : De la division du travail social, 1893,


Les formes élémentaires de la vie religieuse s’inscrivent dans la
problématique de l’évolutionnisme. Pour Durkheim , le social est
soumis à des lois propres et se compose d’unités objectives ou « faits
sociaux » c’est-à-dire « toute manière de faire ,fixe ou non susceptible
d’exercer sur l’individu une contrainte extérieure.»
Il postule également que les structures sociales peuvent être
identiques à partir des types cohésion qui leur sont propre. Dans ce
sens les faits sociaux qu’ils produisent et les fonctions qu’ils
remplissent sont spécifiques à tout groupe. En étudiant le système
religieux des aborigène d’Australie ; Durkheim essaie de démontrer
que les croyances religieuses ont pour support par la reconnaissance
collective d’une façon sacrée qui validée par des symboles et des
idées, sous-tendent la solidarité et cohésion du groupe des croyants.
A partir d’une analyse des cas compares provenant des sociétés dites
primitives et de la société occidentale, il formule l’existence de
différence fondamentale au niveau de leur mode d’organisation et de
leur cosmologie (représentation du monde). La typologie élaborée
pour rendre compte de ces différences, définit les sociétés dites
primitives comme étant régie par une solidarité qualifiée de
mécanique. Les sociétés occidentales en revanche seraient
marquées par une tendance a la division du travail et a là
l’individualisme. Elles se distinguent donc de la 1ère par la
complémentarité de leurs éléments constitutifs, ce qui engendre un
nouveau type de solidarité dite organique.

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