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chirurgie

implanto lo g ie n ovembre 2012


Apport d’un produit
synthétique hybride
innovant dans la chirurgie osseuse

et les comblements : Matri BONE Augusto André BAPTISTA
Pierre BRAVETTI

A-Introduction

L es produits de substitution osseuse d'origine synthétique sont des matériaux alloplastiques. Ils repré-
sentent une alternative intéressante aux autogreffes, dans le cas de lésions volumineuses, dont le com-
blement ne peut être effectué avec de l'os autogène pour des raisons quantitatives, et permettent ainsi
d'éviter l’existence d'une morbidité attachée au site de prélèvement de la greffe. Ils sont également intéres-
sants, car ils permettent de résoudre le problème de transmission de maladies entre donneur et receveur,
posé par les allogreffes ou les xénogreffes. Ils sont ainsi mieux acceptés par les patients.
Ces matériaux sont tous ostéoconducteurs et favorisent la synthèse osseuse. Cette formation osseuse est gui-
dée par l'architecture du matériau, sa composition chimique, son état physico-chimique de surface, sa poro-
sité et sa capacité de résorption.
Les matériaux alloplastiques disponibles sont soit résorbables, soit non résorbables. Le « plâtre de Paris »,
le carbonate de calcium, le phosphate tricalcique et certains polymères se résorbent partiellement ou tota-
lement, ce qui n'est pas toujours le cas des hydroxyapatites denses et poreuses, ni de certains autres polymères
et des bioverres présentés sous forme de bloc.
Le principal défi à relever avec ces matériaux est l'obtention de résultats comparables à ceux des autogreffes
ou des matériaux d'origine osseuse. Ces résultats sont liés aux propriétés biologiques, c'est-à-dire à la capacité
d'engendrer une formation et une intégration osseuse. Pour améliorer ces propriétés, des modifications ont
été apportées aux revêtements, des matériaux composites ont été développés.

riaux, le collagène est probablement le tissu le


B- Les matériaux composites
plus employé pour ce genre d’association. Un grand
Les « matériaux composites » vont regrouper dif- nombre de matériaux commercialisés utilisent le
férentes associations de matériaux : collagène comme par exemple la Biostite® (colla-
● Association de tissu naturel gène + glycosaminoglycanes + Bioapatite ® ), ou
et de biomatériaux synthétiques : les éponges Cérapatite-Collagène® (collagène +
En dehors des mélanges extemporanés de tissus hydroxyapatite) et Calciresorb-Collagene® (colla- 53
vivants, comme l’os autogène, avec des biomaté- gène + phosphate tricalcique).

UFR de chirurgie dentaire,Université de Lorraine, Département de pathologie, médecine et chirurgie buccales


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Un autre type de biomatériau particulier est l’in- Matri™ BONE (biom’up, France) est un substitut
terpore®. Celui-ci est obtenu par un procédé de osseux hybride composé d’une matrice de colla-
fabrication qui préserve la structure alvéolaire du gène minéralisée :
corail tandis qu’une réaction hydrothermique – 10 % de collagène pur de type I et III porcin,
modifie la nature chimique du corail. Le carbo- extrait de derme de porc.
nate de calcium du squelette corallien est trans- – 90 % de substitut osseux synthétique de type
formé en hydroxyapatite. céra-mique biphasique : mélange de 60 %
● Association de phosphates de calcium : d’hydroxyapatite et de 40 % de phosphate tri-
Ces matériaux contiennent à la fois de l’hydroxya- calcique.
patite et du phosphate tricalcique, ce sont des Le substitut osseux synthétique est ajouté à la
céramiques biphasées, comme la Triosite® (60 % solution de collagène. Le produit obtenu est
HA + 40 % TCP). lyophilisé et subit un traitement thermique (la
● Association à base de collagène réticulation). Cette réticulation n’implique pas
Une large gamme de produits allie le collagène à l’utilisation de glutaraldéhyde ou de formaldé-
l’HA ou au TCP. Nous pouvons citer parmi eux, les hyde comme c’est souvent le cas dans d’autres
Cerapatite-Collagene ® , l’Alveoform ® et la Bios- produits. Ceci permet d’éviter le relargage de
tite® pour ceux qui font appel à l’HA. Le Calcire- ces produits une fois le Matri™ BONE en place
sorb-Collagene® qui lui contient du TCP. dans son contexte biologique.
● Association à base de polymères 2 formes existent :
Les polymères résorbables servent aussi de sup- – Faible granulométrie (80 à 200 micromètres) :
port aux phosphates de calcium quand ils sont
« chargés » par des particules d’HA ou de TCP.
Parmi les polymères non résorbables, deux types
de produits sont proposés : une association à base
de PMMA et HEMA avec l’hydroxyde de calcium
(HTR ® ) et des associations à base de PTFE (Pro-
plast®). Le polymère HTR® dans sa forme de gra- – Forte granulométrie (0,5 à 1 mm) :
nules se présente sous la forme d’une coque
sphérique formée de HEMA poreux enduit de PMMA
et de Ca(OH)2. Il est rendu radio-opaque grâce au
sulfate de baryum. La gamme des Proplasts® asso-
cie le PTFE au carbone ou à l’oxyde d’aluminium
ou à l’hydroxyapatite. Ces composés donnent des
blocs préformés et sont utilisés pour la chirurgie
maxillo-faciale.
● Association de plusieurs matériaux
synthétiques et de collagène : C- Intérêt de l’utilisation des
Un matériau composite innovant est utilisé céramiques phosphocalciques 
actuellement dans notre spécialité qui regroupe
cette dernière association. Ces céramiques phosphocalciques sont donc com-
Le but de ce matériau est de se rapprocher de la posées de matériaux composites dont les céra-
structure naturelle de l’os en ajoutant la matrice miques biphasées.
collagénique à des céramiques phosphocalciques, Ces matériaux sont biocompatibles [Jarcho (1) ,
ayant ainsi la fraction minérale et la fraction orga- Winter et coll. (2) ] et bioactifs [Klein et coll. (3) ],
54 nique dans un même matériau. c'est-à-dire capables d'induire des réactions bio-

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logiques favorables. Les caractéristiques de ces 2. Propriétés bioactives des céramiques
interactions os-matériau bioactifs sont liées aux biphasées :
propriétés physiques, particulièrement la macro- Les céramiques biphasées sont bioactives. Ces
porosité du matériau [Daculsi et Passuti (4) , Van matériaux ont une activité vis-à-vis de l'os en for-
Blitterswijk et coll. (5)] et chimiques du matériau mant avec celui-ci une liaison chimique et biolo-
[Daculsi et Passuti (4), Frayssinet et coll. (6), Nery et gique. On peut observer à l'interface des ponts
coll. (7)] . ostéogéniques les reliant. D'après Loty et coll.
Ainsi, par ostéoconduction, s'associent réhabili- (1998) (11,12), ils sont classés en matériaux résorba-
tation osseuse et résorption du biomatériau, phé- bles et en matériaux à surface réactive (qu'ils
nomènes dont les cinétiques et l'importance considèrent comme peu ou non résorbables).
respectives varient avec les caractéristiques phy- La bioactivité est définie comme la propriété d'un
sico-chimiques de la céramique phosphocalcique. biomatériau de réaliser une liaison chimique avec
Sur la base de ces propriétés, ces substituts les tissus environnants sans interposition de
osseux ont été utilisés chez l'homme en chirurgie couche fibreuse. Les matériaux résorbables et à
maxillo-faciale [Legeros (8)] puis O.R.L. et orthopé- surface réactive sont concernés par ce phéno-
dique et en chirurgie orale [Daculsi et Passuti (9)]. mène (Loty et coll, 1998) (13).
● Bioactivité in vitro :
1. Ces matériaux composites sont de plus en Elle a été attribuée à un matériau capable de for-
plus utilisés en chirurgie orale, notamment mer une couche d'hydroxyapatite carbonatée à sa
dans les comblements sinusiens : surface, quand il est exposé à un fluide biolo-
Lee et coll. ont réalisé une étude en 2007 (10) qui gique. Sur les bioverres ou les vitrocéramiques,
avait pour objectif d'évaluer les aspects cliniques cette couche d'apatite de surface se forme très
et histologiques de la formation osseuse dans le rapidement après implantation, alors que ce pro-
comblement sinusien utilisant comme matériau le cessus est plus long pour l'hydroxyapatite. La for-
MBCP (mélange d'hydroxyapatite et de β-TCP). mation de cette couche d'apatite ne se limite
cependant pas à des matériaux qui contiennent
52 patients ont participé à l'étude, ils ont été divi-
déjà des ions calcium et phosphate, puisqu'elle a
sés en 3 groupes selon le matériau utilisé pour le
été décrite avec différents métaux et hydrogels,
comblement du sinus. 1er groupe : augmentation
tels le titane ou les gels de silicates.
avec le MBCP seul, 2 è groupe : augmentation
● Bioactivité in vivo :
avec MBCP et de « l'os irradié » (irradiated can-
Dans ce cas, des microcristaux ont été observés,
cellous bone) et le 3è groupe : augmentation avec
associés à la céramique à base de phosphate de
MBCP et de l'os autologue intraoral. Les implants
calcium implantée dans l'os. Ceux-ci ont été iden-
sont posés 6 à 7 mois plus tard et des biopsies
tifiés comme des cristaux d'hydroxyapatite carbo-
sont réalisées. Ils ont alors constaté que 4 à 10
natée à la surface du matériau. Ce phénomène
mois après le comblement, un nouvel os vital
est conduit par un processus cellulaire de dissolu-
entourait les particules de MBCP, et que 98,46 %
tion de l'implant et de reprécipitation avec incorpo-
des implants étaient en fonction. Ils conclurent
ration d'ions du milieu. Cette couche d'hydro-
que le MBCP pouvait être utilisé comme matériau
xyapatite carbonatée a été également observée à
de comblement dans les élévations sinusiennes,
la surface de coraux implantés dans l'os.
qu'il soit combiné ou non à un autre matériau ;
Pour un matériau résorbable, la bioactivité se
et amenait à un pronostic positif, favorable pour
définit comme une interface stable entre la
la pose d'implant dans la région maxillaire posté-
vitesse de résorption du matériau et celle de
rieure lorsque la hauteur osseuse est insuffisante.
déposition d'os néoformé en son sein (Langstaff
et coll, 2001) (14).
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La bioactivité sert à former un treillis pour une Les premières phases qui suivent l'implantation
nouvelle formation osseuse. Le matériau bioactif d'un matériau dans un site osseux sont l'hémor-
permet de former une liaison chimique avec le ragie et l'inflammation.
tissu osseux. Il est essentiel d'obtenir la meilleure Une réaction inflammatoire se développe, se
liaison entre le substitut et l'os pour assurer en caractérisant par une vasodilatation et la présence
premier lieu son maintien, puis son envahisse- d’un exsudat de plasma et de leucocytes. Des cel-
ment par des cellules osseuses de l'organisme. lules inflammatoires, telles que des macrophages,
Cette définition est celle de l'ostéointégration font leur apparition et vont contribuer à phago-
(utilisée en parodontologie), d'un point de vue cyter les débris cellulaires et tissulaires. Ces évé-
plus biophysique, lorsqu'on implante ces maté- nements se déroulent dans les 4 heures suivant
riaux dans un site osseux, l'énergie physique néces- l'intervention et, dans la mesure où les règles
saire à leur extraction est forte pour les matériaux d'asepsie ont été respectées, cette phase inflam-
bioactifs et faible pour les matériaux biotolérés. matoire s'atténuera rapidement.
L'hémorragie causée par l'implantation d'un bio-
matériau résulte dans la formation d'un caillot
sanguin ou hématome qui, au bout de quelques
D- Intérêt de l’adjonction de jours, est remplacé par le caillot de fibrine. Le
collagène  caillot persiste de quelques jours à deux semaines
La matrice collagénique ajoutée aux céramiques et plus, selon sa taille. En plus du caillot, deux
permet une meilleure malléabilité du produit, elle autres mécanismes participent à l'hémostase :
permet une grande résistance à la compression, – Une vasoconstriction transitoire à l'extrémité
contrairement aux autres céramiques biphasées des vaisseaux lésés.
qui présentent une certaine fragilité et une faible – La rétraction du caillot qui condense les bou-
résistance mécanique, surtout si elles sont utili- chons hémostatiques.
sées dans des zones de contraintes. Ce collagène Le caillot sanguin peut être considéré comme le
sert également de matrice pouvant véhiculer premier stade de la réparation osseuse, car il
d’autres substances bioactives (biomolécules, contient des plaquettes sanguines et d'autres élé-
BMP, fragments d’ADN ou de cellules). ments cellulaires qui synthétisent des facteurs de
De plus, le collagène est indispensable au proces- croissance qui exercent un effet chimiotactique,
sus de cicatrisation. Le collagène de type I inter- à la fois sur les cellules endothéliales et les cellules
vient dans la formation des os, c’est le collagène progénitrices (Sautier et coll, 1995) (15).
solide et fonctionnel. L’association de collagène
de type III est important et constitutif des fibres Ces événements précoces peuvent être d'une
de réticuline trouvées en proportions importantes importance considérable dans la cicatrisation lors
dans le tissu hématopoïétique. Il se trouve en par- de l'implantation du matériau pour trois raisons :
ticulier dans la paroi des vaisseaux sanguins, c’est 1- Les composants biologiques initiaux qui inter-
un collagène de remplissage peu solide. agissent avec le matériau implanté sont des
Les protéines collagéniques interviennent dans la protéines et autres macromolécules, plutôt
réponse biologique à l’implantation des maté- que des cellules. Les cellules viennent secon-
riaux de substitution osseuse à l’interface os-bio- dairement s'attacher sur la surface du bioma-
matériaux. Elles interviennent à 2 niveaux dans les tériau recouverte d'une couche de protéines
différents événements biologiques : adsorbées.
– Hémorragie/inflammation, le niveau le plus 2- Des facteurs de croissance libérés par les pla-
important quettes comme le PDGF (Platelet Derived
– Néoangiogénèse. Growth Factor), le TGF-β (Transforming
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Growth Factor β) présents dans le caillot, 2. Comblement des crêtes édentées
sont mitogènes pour les fibroblastes et les (résorption physiologique)
cellules osseuses. D’où l’importance de l’ad- Les matériaux alloplastiques permettent de garder
jonction de collagène. un volume tissulaire compatible avec les exi-
gences esthétiques et fonctionnelles des diffé-
Des glycoprotéines comme la fibronectine et la
rentes thérapeutiques prothétiques.
thrombospondine, présentes précocement dans
le caillot, ont des propriétés adhésives, chimiotac-
3. Comblement osseux pré-implantaire
tiques et mitogènes pour les fibroblastes et les
Le plus souvent post extractionnel ou concernant
autres cellules. De même, les cellules inflamma-
un défaut localisé, mais aussi péri-implantaire
toires qui sécrètent des cytokines comme les
(avant ou au moment de la pose de l'implant) ou
Interleukines (IL-1 et IL-2) pourraient également
enfin en post-implantaire.
jouer un rôle important dans les premières phases
de la régénération osseuse. 4. Rehaussement du plancher du sinus maxillaire
L’excès de collagène influence le renouvellement, en vue de traitement implantaire
essentiellement lors de la phase inflammatoire ini- Dans ce cas, l'implant est posé quelques mois
tiale de la cicatrisation. après le comblement du bas fond sinusien, ce qui
3- La présence du matériau implanté a un effet permet l'apport d'un volume aussi important que
sur la réaction des cellules sanguines. La nécessaire, en supprimant la morbidité liée au site
rugosité uniforme du substrat, par exemple, donneur d'une autogreffe. Cette greffe du sinus
peut influencer l'activation des plaquettes ou est indiquée quand la hauteur d'os sous le sinus
l'agglomération des globules rouges. La est inférieure à 8 mm et que l'espace interarcade
rugosité du substrat est rendue possible par est normal.
l’adjonction de collagène.

La cessation de la circulation cause une ischémie


locale et une nécrose. La diapédèse de leucocytes,
F- Avantages des matériaux
puis l'arrivée de macrophages vont contribuer à
d'origine synthétique 
« nettoyer » le site cicatriciel.
La formation d'un tissu de granulation a lieu trois ● Absence de risque de contamination (il n'y a
semaines après l’implantation. Le biomatériau, pas de risque de transmission de maladies
lorsqu'il est poreux, est rapidement envahi par un virales ou de maladies liées aux agents trans-
tissu de granulation, suivi d'une néovascularisa- missibles non conventionnels ou ATNC).
tion ou néoangiogénèse (Sautier, 2003) (16). ● Il existe une disponibilité en quantité souhaitée.
● Absence de second site opératoire (pas de
nécessité de prélèvement intra- ou extra-buc-
cal).
E- Indications du Matri™ BONE
● Il existe une bonne intégration (mélange du
1. Traitement des lésions osseuses dues à la matériau avec le sang).
maladie parodontale, poche infra-osseuse, ● Absence de réaction immunologique.
atteinte de furcation...
● Il y a biocompatibilité, c'est-à-dire absence de
Soit comme matériau de comblement à part
toxicité locale et systémique.
entière, soit comme mainteneurs d'espace s'ils
sont utilisés avec des membranes.

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● Aucune fragilité du matériau selon sa compo-


G- Avantages du Matri™ BONE par
rapport aux autres matériaux sition et sa forme contrairement aux maté-
d’origine synthétique existants riaux dissociés.
● Pas de nécessité d'utiliser une membrane
● Aucune difficulté lors de la stabilisation et de pour stabiliser le matériau, gain de temps et
la mise en place du matériau (matériau plas- d’une étape opératoire.
tique type pâte à modeler une fois imbibé de ● Potentiel d’ostéoconduction très important
sang) ce qui n’est pas le cas avec les maté-
grâce aux collagènes de type I et III.
riaux sous forme de particules où la manipu-
● Capacité de résorption parfaite et complète
lation peut être difficile.
car il utilise les avantages des 2 matériaux
synthétiques. La solubilité est inversement
proportionnelle au rapport CA/P. A porosité
égale le β-TCP avec un ratio Ca:P = 1,5 est
plus rapidement biodégradé que l’ HA (Ca:P
= 1,67) car plus soluble.

H- Cas cliniques

Cas cliniques n° 1

Patiente de 45 ans qui consultant pour une réhabilitation globale. 2 implants avaient été posés, 3
ou 4 années auparavant pour remplacer 11 et 21. Suite à un déménagement, la patiente avait stoppé
tous les soins. L’ensemble des dents restantes ont été avulsées, consécutivement à une maladie paro-
dontale agressive d’évolution rapide.
Il est décidé de remplacer l’ensemble des dents maxillaires par des implants pour réaliser in fine, un
bridge complet supérieur implanto-porté. Le secteur de 12 à 17 est réalisé dans un premier temps.

Fig. 1- Visualisation de la crête à implanter (secteur 13


à 17) ainsi que des vis de cicatrisation des 2 implants
ayant été posés, 3 ou 4 années auparavant pour rempla- Fig. 2-
cer 11 et 21. Le premier forage est
réalisé dans le secteur 16.
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Fig. 3- Le deuxième forage est réalisé dans le secteur 13 Fig. 4- Visualisation du porte-implant.
et l’implant est ensuite vissé. Il s’agit d’un implant Euro-
teknika®.

Fig. 5- Mise en place du second implant en secteur 24-25. Fig. 6- Visualisation de l’implant avec son porte-implant.

Fig. 7- Mise en place du troisième implant en secteur 17. Fig. 8- Visualisation des 3 implants avec leurs portes-
implants. Implants Euroteknika® Natea de 4.1 mm de dia-
mètre par 10 mm de long et 5 mm de diamètre par 10 mm
de long.

Fig. 9- 59
Les trois vis de
couverture sont
en place.

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Fig. 10- Mise en place du Matri™ BONE côté palatin et vestibulaire pour combler les defects osseux.

Fig. 11- Mise en place d’une membrane Cova-max® Fig. 12- Membrane mise en place avant les sutures.
pour améliorer la stabilité du Matri™ BONE ainsi que le
phénomène de régénération tissulaire guidé (RTG).

60 Fig. 13-
Sutures hermétiques
effectuées.

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Cas cliniques n° 2

Patient âgé de 56 ans, qui consultant pour remplacer les prémolaires et molaires maxillaires du côté
gauche.

Fig. 1- Visualisation de la crête avant l’implan- Fig. 2- Décollement du lambeau palatin et ves-
tation. tibulaire.

Fig. 3- Mise en place de 2 implants au niveau de 24 et 25. On peut remarquer la perte osseuse vestibulaire qui sera comblée par du Matri™ BONE.

Fig. 4- Visualisation de la crête avant la pose Fig. 5- Implant posé dans le secteur 27-28. Fig. 6- Comblement sinusien par voie latérale.
d’un implant en secteur 27-28. Le volet osseux latérale est réalisé à l’aide d’un
piézotome.

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Fig. 7- Le volet osseux est retiré, on peut objec- Fig. 8- Réclinaison de la membrane de Schneider.
tiver la membrane sinusienne.
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Fig. 9- Mise en place du Matri™ BONE et com- Fig. 10- Mise en place d’une membrane Cova™
blement du bas-fond sinusien. MAX (collagène acellulaire de type 1).

Fig. 11- Comblement des défauts osseux vestibulaires par de l’os humain en association avec du Fig. 12- Réalisation des sutures hermétiques.
Matri™ BONE pour augmenter le volume latéral de la crête. Le Matri™ BONE est déposé en pont sur
la crête pour stabiliser et maintenir l’os humain en place.

Fig. 13- OPT avant intervention.

Fig. 14-
Visualisation du comblement
sinusien et vestibulaire à
3 mois postopératoire.
6 mois seront nécessaires
avant l’implantation dans le
62 secteur sinusien.

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