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I. Les États-Unis : la première puissance mondiale.

Classement des dix premiers pays du monde par leur PIB en 2018.

Si les États-Unis ont perdu leur hégémonie et la partagent désormais avec d’autres pays, ils
restent la première puissance économique, politique et culturelle du monde. On parle de
superpuissance car ils associent hard et soft power.

1. L’économie américaine.

De 1914 à 1970 les États-Unis dominent sans partage le monde. On parle alors d’économie-
monde étatsunienne. Aujourd’hui, ils dominent encore largement l’économie mondiale. En
effet, Les États-Unis sont la première puissance économique du monde et produisent 25% du
P.I.B. mondial. Le P.I.B. américain vaut trois fois celui du Japon et six fois celui de la France. Si
la Californie était indépendante, elle serait la huitième puissance mondiale par son P.I.B. Les
États-Unis sont la première puissance commerciale du monde. Ils commercent avec la plupart
des pays du monde, et en particulier les autres pôles de la Triade (Union européenne et
Japon). Ils ont également renforcé leurs liens avec le Canada et le Mexique en favorisant les
échanges économiques dans le cadre de l’ALENA. Les produits américains sont connus et
appréciés dans le monde entier. Cependant, cette puissance est incomplète car les États-Unis
importent plus de produits qu’ils n’en exportent : leur balance commerciale est donc
déficitaire. Plus encore, ils partagent cependant désormais le contrôle de l’économie
mondiale avec d’autres pays réunis tous les ans dans le groupe des huit (G8 : France,
Royaume-Uni, États-Unis, Russie, Allemagne, Japon, Canada, Italie). Plus encore ce nouvel
ordre mondial multipolaire (Le monde est passé depuis les années 70 d’une succession
d’économie-mondes à un ordre multipolaire) est mis en balance par le réveil de l’économie
chinoise et l’émergence de l’Inde. Nous allons voir dans ce cours quelles sont , aujourd’hui, les
forces et les limites de l’économie américaine.

a. Le secteur agricole.

L’agriculture américaine est caractérisée par sa production colossale et diversifiée.


L'agriculture américaine est la plus productive du monde. Cette agriculture dispose de deux
atouts. Le premier est l'abondance de la production qui place les Etats-Unis au premier rang
mondial pour de nombreuses productions (maïs, soja). Le pays produit en effet, 13 % de la
production mondiale de blé, 12 % de celle de viande et 50 % de celle de soja.
Le second repose sur la diversité de la production agricole, liée à la variété des climats (voir
cours précédent) et des sols. Ainsi, les États-Unis produisent sur leur immense territoire des
céréales, mais aussi du coton et des agrumes qui sont des cultures de climat tropical.
L'agriculture américaine est très productive. Elle occupe une part réduite de la population
active (1,8 %) et s'affranchit des contraintes du milieu naturel par divers moyens :

- l'irrigation pour lutter contre la sécheresse ;


- les engrais chimiques pour lutter contre la pauvreté des sols.

Elle est également fortement mécanisée et est en contact permanent avec les laboratoires de
recherche agronomique et qui bénéficient de toutes les avancées technologiques : prévisions
météorologiques par satellite, gestion informatisée des récoltes... Enfin le farmer (agriculteur
américain) est hautement qualifié.
Dans le domaine de l'agriculture, les Etats-Unis réintroduisent une dose de
protectionnisme en accordant des subventions considérables à ce secteur, parfois au mépris
des règles du commerce international. Ces subventions peuvent être une aide directe comme
l'aide à l'exportation, un remboursement des prêts contractés par les agriculteurs. Cette aide
se traduit également par des mesures économiques protectionnistes visant à protéger le
marché intérieur de la concurrence des produits étrangers.
Enfin, c’est une agriculture intégrée dans un complexe agro-industriel (ou agrobusiness). Le
Farmer est en effet fourni par les industries (secteur secondaire) en produits rendant plus
productive son exploitation (engrais, pesticides, OGM etc.). Il est financé par les banques
(secteur tertiaire) pour faire ses investissements (achat de matériel etc.) et revend ensuite ses
produits à d’autres entreprises des secteurs secondaires et tertiaires qui se chargent de les
stocker, de les transformer et de les commercialiser. C’est le cas par exemple de McDonald
ou de Pepsico qui se déploient partout dans le monde.
Enfin remarquons que malgré tous ses atouts l’agriculture américaine est régulièrement
critiquée pour son impact sur l’environnement (l’utilisation d’engrais chimiques appauvrit et
pollue les sols, on ne connaît pas encore les effets sur la santé des OGM), son modèle
économique (c’est une agriculture hyper intensive qui produit trop) et social (la majorité de la
main d’œuvre employée est mal payée et issue de milieux défavorisés).

b. Le secteur industriel.

1. La crise des années 80.


Les secteurs qui font le succès de l'industrie américaine et qui la positionne au premier rang
mondial sont : l'automobile qui représente un tiers du marché mondial, l'aéronautique
(Boeing), la pharmacie, l'informatique avec IBM qui fournit plus de la moitié du matériel
informatique mondial, les industries agroalimentaires (Pepsico) et l'électronique (General
electric). Cette industrie inonde l'ensemble de la planète de ses productions.
La recherche-développement (R&D) constitue l'axe fondamental de la stratégie industrielle
des Etats-Unis et elle est au cœur de leur réussite. Ainsi, les firmes américaines peuvent
cumuler jusqu'à 80 % des brevets industriels. Elles attirent des ingénieurs et des chercheurs
du monde entier, on parle de brain drain.
L’industrie américaine est cependant frappée par une crise à partir des années 1980. Devant
la concurrence étrangère et les mutations du secteur de nombreuses usines dans les secteurs
du textile, de l’électroménager, de l’automobile et de la sidérurgie ferment. Les régions ne
sont pas également touchées par ce phénomène et c’est la « manufacturing belt » (désormais
surnommée « rust belt » (ceinture rouillée)) qui a souffert de ce phénomène.
Pour contrer ce phénomène, les US ont délocalisé certaines de leurs usines pour diminuer leur
coût de production. On a ainsi vu fleurir des entreprises à la frontière mexicaine (côté
Mexique) financées par des capitaux américains et dont la production est ensuite réexpédiée
sur le territoire américain sans droit de douane : les maquiladoras. Plus encore, aujourd’hui
l’industrie automobile retrouve son dynamisme grâce à un changement de stratégie et la
constitution d’alliances avec des entreprises étrangères comme par exemple le projet
d’association entre General Motors et Renault. L’industrie textile connaît aussi un renouveau
grâce aux innovations comme le nouvelle fibre inventée et super résistante au froid : le Gore
Tex.

2. Des régions industrielles spécialisées.

Les régions industrielles se sont spécialisées. Ainsi les régions du Sud-Est qui disposent d'une
main d'œuvre noire bon marché ou celles de la frontière mexicaine dont la main d'œuvre
Hispanique est aussi bon marché, accueillent les industries agroalimentaires ou textiles qui
nécessitent beaucoup de main d'œuvre.

La Sun Belt accueille les industries de haute technologie, comme Hewlett Packard en
Californie, Texas Instrument au Texas et la NASA en Floride. Elle abrite également la plupart
des centres de décision et des grandes universités.

La région de Seattle constitue un pôle industriel important et abrite aujourd'hui


essentiellement des activités de hautes technologies avec des entreprises comme Microsoft
ou Google.

Enfin le Nord-Est, berceau de l'industrie américaine, appelé aussi Manufacturing Belt, assure
encore 40% de la production industrielle des Etats-Unis. Après les crises de la sidérurgie et
de l'automobile, cette vaste "usine" s'est converti également à l'industrie de pointe et aux
services (banques, assurances...).

3. Les secteurs les plus dynamiques.

L’industrie pharmaceutique est un des fleurons de l’industrie américaine. De grands et


puissants laboratoires comme Pfizer-Warner-Lambert par exemple détiennent 7 % du marché
mondial et commercialisent des médicaments comme le Viagra ou encore des traitements
contre le cancer, le SIDA...La filière agroalimentaire n'est pas en reste et contribue largement
à la domination des États-Unis sur le monde, elle aussi inonde la planète de ses multiples
produits prêts à consommer notamment des produits de grignotage sucrés ou salés (Mars,
Smarties...) et des boissons comme Coca Cola. Enfin, les industries électroniques s’imposent
aujourd’hui comme le facteur par excellence de la puissance industrielle américaine. Intel,
IBM, Microsoft ou Apple sont des entreprises leaders dans ce domaine si bien que les États-
Unis représentent à eux-seuls 85% du marché mondial des logiciels

c. Une économie de service.

Les Etats-Unis dominent aussi bien les échanges mondiaux de marchandises, que ceux de
services et de capitaux. Son secteur tertiaire est très développé et crée plus des trois quarts
des richesses du pays. Il emploie les 2/3 de la population active. Cela est notamment possible
grâce :

- Au secteur financier, qui contribue à la puissance américaine : bourses (Wall Street),


banques puissantes et nombreuses, assurances (ex. : American Express)...
- Aux transports, vitaux pour l’économie américaine. Puissants et très bien organisés,
ils permettent d’acheminer les produits américains à travers le territoire et de les
exporter. Ils facilitent également la circulation des hommes, très intense aux États-
Unis.
- Au tourisme, très actif, qui attire non seulement les Américains mais des visiteurs du
monde entier (New York, Disney World, le Grand Canyon, Las Vegas…).

La puissance financière américaine est considérable. Elle s’exprime à travers le rôle du dollar,
monnaie dominant le système monétaire mondial et servant à la plupart des échanges
commerciaux. Les entreprises américaines sont également à l’origine de très importants
investissements à l’étranger (firmes multinationales).

d. Les États-Unis et le monde.

Depuis l’éclatement de l’URSS en 1991, les États-Unis sont considérés comme les vainqueurs
de la Guerre Froide et demeurent la seule superpuissance (on parle alors d’hyperpuissance).
Leur volonté de diriger les affaires du monde s’est affirmée, notamment par des interventions
armées (contre l’Irak en 1991). Pour cette raison ils sont souvent surnommés « les gendarmes
du monde ». Les États-Unis interviennent ainsi dans de nombreux conflits dans le monde dès
que leurs intérêts sont en jeu. Ils financent de nombreux mouvements armés à l’étranger,
vendent des armes dans le monde entier, imposent des interdictions de commercer avec des
pays ennemis (Cuba, Iran) ou bien interviennent directement dans les affaires d’un pays
(action humanitaire en Somalie en 1994). Les dépenses militaires sont très élevées. Le secteur
industriel, voué à l’armement (complexe militaro-industriel), est très étoffé, l’armée
américaine est puissante et nombreuse. Les États-Unis assoient également leur domination
planétaire par le biais de nombreuses bases militaires disséminées dans le monde. Ils adhèrent
enfin aux organismes internationaux (ONU, OTAN…), où leur point de vue est souvent
prédominant et décisif. Ils participent ainsi activement à de multiples réseaux d’alliances
économiques ou militaires. Ce rôle mondial est souvent critiqué par les pays concernés par
l’action américaine (ex. : pour l’Iran, les États-Unis sont le « grand Satan »). D’autres les
accusent d’ingérence (fait de s’immiscer dans les affaires d’autres pays). À l’intérieur même
des États-Unis, il existe de nombreuses oppositions à ce rôle mondial.

Enfin, les États-Unis sont très puissants sur le plan culturel ce qui leur permet de diffuser leur
modèle dans le monde. Ils produisent ainsi beaucoup d’émissions de télévision et de films (à
Hollywood) qui sont exportés dans le monde entier. Certains pays leur reprochent
néanmoins d’imposer leur modèle pour des raisons économiques et d’exercer une
domination abusive. Le mode de vie américain se répand par le biais de la civilisation des
loisirs.

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