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du 18 Janvier 2020
• Cette note est une auto-saisine. Elle a pour but d’informer et d’expliquer les
risques sanitaires pour la Corse au regard de la situation internationale. Elle est
destinée à chaque citoyen.
• Comme les publications précédentes, cette note se base sur une analyse rigoureuse
des données et de la bibliographie scientifique internationale.
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1
Volz et al. Transmission of SARS-CoV-2 Lineage B.1.1.7 in England: Insights from linking
epidemiological and genetic data.
medRxiv2020.12.30.20249034;doi:https://doi.org/10.1101/2020.12.30.20249034
l’avis des épidémiologistes, le seul à même à ce jour de casser les chaines de transmission de
ce variant et de contrôler également l’émergence des 2 autres variants (Afrique du Sud et Brésil
qui présentent les mêmes caractéristiques de transmissibilité augmentée, avec en plus un risque
accru d’échappement immunitaire.
Enfin, nous voulons attirer l’attention sur les chaines de transmission dans les écoles qu’il
faut également surveiller afin de mieux les contrôler. A ce jour, on manque de données en
France mais les extrapolations des analyses anglaises montrent une forte circulation du virus,
et plus importante pour le variant, chez les 10-19, alimentant des chaines de transmission
famille-école.
Compte tenu de ces données, le renforcement des mesures de restriction semble une
option forte, à laquelle il faut se préparer ; le couvre-feu est un des deux scenarios proposés
par le CS national dans son rapport.
L’Angleterre a vécu cette 3e vague due au variant malgré l’alarme des scientifiques et après
un « laisser-aller » sociétal et décisionnel certain. Israel vient également de reconfiner malgre
un effort énorme de vaccination (20% de la population est vaccinée) mais qui n’a pas été
suffisant et/ou trop tardif pour « prendre de cours » une nouvelle vague. L’Allemagne durcit
également ses dispositifs préventifs.
La situation est critique et met les prochaines semaines à haut risque. Il nous faut anticiper
l’arrivée de cette 3eme vague pour en diminuer l’amplitude en Corse.
• Amplifier le « tester-isoler ». Les tests salivaires sont disponibles. Ils sont moins
invasifs et doivent permettre d’amplifier la surveillance. Insister sur l’isolement et la
logistique d’accompagnement.
• Contrôler les entrées (ports-aéroports) avec les tests. Nous réitérons la préconisation
de cette méthode qui limite les risques d’introduction du virus en Corse. Elle est
relativement simple à mettre en œuvre pour les iles. La Guadeloupe/Martinique ont
assorti les tests à un isolement d’une semaine. Nous sommes conscients des contraintes
qu’une « quarantaine » imposerait aux corses, aussi les mesures de tests renforcées
serait une alternative permettant de concilier sanitaire et économique/social. La Corse
est encore à un niveau épidémiologique relativement bas. Ces mesures préventives
doivent s’appliquer au plus tôt.
• Contrôler la présence/fréquence des variants en Corse. Cela peut se faire par test
PCR uniquement pour le V1. Pas (encore) pour les autres variants. Dans tous les cas, il
est important que les échantillons positifs en Corse soient séquencés afin de déterminer
la carte génétique des virus. Les hôpitaux corses doivent être reliés aux plateformes de
séquencages (ex Marseille/IHU, Nice). La France a un retard considérable en matière
de séquencage (ex au 12 janvier : 160 000 séquences de virus proviennent
d’Angleterre ; 40 000 du Danemark, 6000 d’Espagne, 3000 de France). Il est important
aussi que ces informations soient partagées pour être analysées au niveau international
(Gisaid-NextStrain)2. C’est la seule méthode permettant d’avoir un suivi quasi en temps
réel de l’évolution et de la circulation des virus.
2
https://nextstrain.org/
3
https://solidarites-
sante.gouv.fr/IMG/pdf/avis_conseil_scientifique_12_janvier_2021_actualise_13_janvier
_2021.pdf
« Dans tous les scénarios, la vaccination permet de diminuer l’impact de l’épidémie sur le système
de santé. Mais l’impact de la vaccination dépend fortement du moment où la transmission
commence à augmenter. Par exemple, par rapport à un scénario sans vaccin, la campagne de
vaccination permet de réduire le nombre d’hospitalisations au pic de 20%, 33% et 44% selon que
le taux de transmission augmente le 1er février, le 1er mars ou le 1er avril respectivement. De même,
grâce au vaccin, le nombre de lits de soins critiques au pic est réduit de 11%, 20% et 37% lorsque
la transmission augmente le 1er février, le 1er mars ou le 1er avril, respectivement.
Bien entendu, étant donné le stress attendu sur le système de santé, des mesures de contrôle
(potentiellement drastiques) seront mises en place pour réduire la circulation virale. La figure ci-
dessous montre comment les dynamiques changent si ces mesures permettent de faire passer le
nombre de reproduction de 1.5 à 1.2. »
2- Situation particulière des écoles
(extrapolée des données en Angleterre - Volz et al., 2021)4
J’avais attiré votre attention sur le manque de données épidémiologiques concernant les enfants
en France et la nécessité d’avoir une « photo de famille » épidémiologique en testant (des
échantillons représentatifs) les jeunes adultes (10-19 ans). Les données récentes au Royaume
Uni ont confirmé cette circulation et montrent une augmentation de la circulation du virus
variant (Figure ; S+, en vert le virus historique et S-, en jaune le virus variant) (Volz et al.,
2021 ; COG-UK). On note une augmentation significative du variant (S-) comparée au virus
« historique » (S+) chez les 10-19 ans.
4
Volz et al. Transmission of SARS-CoV-2 Lineage B.1.1.7 in England: Insights from linking
epidemiological and genetic data.
medRxiv2020.12.30.20249034;doi:https://doi.org/10.1101/2020.12.30.20249034
Volz et al. Transmission of SARS-CoV-2 LineageB.1.1.7 in England: Insights from linking
epidemiological and genetic data
Actuellement aucune donnée virologique n’indique une plus grande sensibilité de ces classes
d’age. L’hypothèse la plus plausible serait une transmission plus efficace dans un contexte
(scolaire-periscolaire) où les mesures barrières sont plus relâchées dans ce groupe d’âge. Ces
données montrent aussi la circulation importante du virus dans les familles (20-49 ans) avec
une boucle famille-ecoles qui semble entretenir la circulation du virus.
J’attire donc de nouveau votre attention sur la nécessité de mesures préventives par les tests en
milieux scolaires pour savoir quelle est le niveau de circulation du virus dans la
population…On ne peut rester sans données « en attendant le variant » qui, à la différence de
Godot présente un risque fort d’arriver…