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HISTORIOGRAPHIQUE
2015/Supplement14 S 14 | pages 19 à 30
ISSN 0755-7256
ISBN 9782848675268
Article disponible en ligne à l'adresse :
© Presses universitaires de Franche-Comté | Téléchargé le 28/01/2021 sur www.cairn.info (IP: 152.249.206.247)
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Sylvia Estienne
ENS Paris/UMR 8210
sylvia.estienne@ens.fr
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Les dieux ont-ils un corps ? Voilà un sujet dont on discute depuis bien longtemps,
notamment dans le cadre des religions du monde occidental, prises entre la nécessité de
donner une forme au divin et celle de le soustraire au monde humain. Dans les différentes
disciplines qui constituent de façon ample la sphère des « Classicals studies », de la
philosophie antique à l’ histoire de l’ art, en passant par l’ histoire des religions, le thème
du corps des dieux apparaît depuis près de trois décennies, en mode majeur ou mineur,
dans des enquêtes collectives aussi bien que dans des ouvrages de synthèse.
Point de départ fondateur de ce bilan nécessairement sélectif, le colloque Corps
des dieux, publié en 1986 par Charles Malamoud et Jean-Pierre Vernant1, relevait
d’ une approche nouvelle des polythéismes antiques, empruntant à l’ anthropologie et
revendiquant une perspective résolument comparatiste. Les dieux grecs et romains
y étaient analysés en résonance avec ceux de Babylone, de l’ ancienne Égypte, mais
également de l’ Inde, de la Chine ou de l’ Afrique. Constamment réédité, l’ ouvrage reste
un point de référence pour les spécialistes des religions antiques, comme l’ attestent
encore récemment les journées doctorales organisées les 20 et 21 juin 2013 à Genève sur
le thème Corps des dieux, images divines.
Dans l’ introduction générale du volume, Jean-Pierre Vernant invitait à un retour
utile sur les questionnements modernes, en partant d’ une anecdote racontée par Maurice
Leenhardt ; alors que le pasteur ethnologue pensait avoir apporté aux Calédoniens la
1
Charles Malamoud, Jean-Pierre Vernant (dir.), Corps des dieux, Paris, 1986 ; rééd. Folio histoire, Paris, 2003.
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20 Sylvia Estienne, François Lissarrague
notion d’ esprit, ces derniers lui répondirent que c’ était bien plutôt la conscience du
corps que leur avait appris le discours chrétien, un corps certes marqué par le péché,
mais plus généralement « le corps comme base organique de l’ individualité humaine,
un corps singulier pour chacun et qui, couplé à l’ âme, marque la personne et engage
son destin religieux »2. Fort de ce préalable, Vernant invitait à chercher une autre
façon de concevoir le corps en Grèce ancienne3, dégagée du carcan des représentations
modernes, afin de mieux comprendre le rapport aux dieux ; pour ce faire, il proposait de
repenser différemment l’ antinomie entre corps humain et corps divin à partir de quatre
thématiques :
- Corps mortel/corps immortel : comment résoudre la contradiction entre un
corps périssable et le divin impérissable ?
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2
Ibid., p. 11.
3
Cf. par exemple l’ exposé de Francis Prost, « Vernant face au dieu grec : retour sur le corps des dieux », à l’ occasion du
colloque Relire Jean-Pierre Vernant, organisé en 2008 par le Collège de France, l’ EHESS et l’ EPHE, accessible sur le site
du collège de France (http://www.college-de-france.fr/site/jean-pierre-vernant/symposium-2008-10-10-16h30.htm).
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Le corps des dieux dans les mondes grec et romain : bilan historiographique 21
de la figure des dieux4. Des trois volumes publiés à Rennes entre 2006 et 2008 dans les
Cahiers d’ histoire du corps antique5, c’ est surtout dans celui consacré à L’ expression des
corps qu’ apparaissent les corps divins, pensés moins dans leur spécificité que dans la
thématique générale des corps en action, à quelques exceptions près6. Ce constat peut être
étendu à la plupart des publications récentes, notamment anglo-saxonnes sur le thème du
corps antique, qui, privilégiant des approches thématiques, portent pour l’ essentiel sur le
corps humain et n’ envisagent que ponctuellement les corps divins, dans un strict rapport
d’ analogie. Ainsi Robin Osborne consacre-t-il dans un livre récent sur l’ histoire du corps
en Grèce un chapitre entier aux corps des dieux7 ; celui-ci reste néanmoins limité à la
question très classique de la figuration anthropomorphique du divin, depuis les dieux
trop humains d’ Homère jusqu’ aux canons de la statuaire classique. De ce point de vue,
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4
José Kany-Turpin, « Un point de vue latin dans le De rerum natura ? », dans Philippe Moreau (éd.), Corps romains,
Grenoble, 2002, p. 267-287.
5
Lydie Bodiou, Dominique Frère, Véronique Mehl (dir.), L’ expression des corps. Gestes, attitudes, regards dans
l’ iconographie antique, Rennes, 2006 ; Francis Prost, Jérôme Wilgaux (dir.), Penser et représenter le corps dans l’ Antiquité,
Rennes, 2006 ; Véronique Dasen, Jérôme Wilgaux (dir.), Langages et métaphores du corps dans le monde antique, Rennes,
2008 ; voir également Marie-Hélène Garelli, Valérie Visa-Ondarçuhu (dir.), Corps en jeu. De l’ Antiquité à nos jours,
Rennes, 2010.
6
Cf. par exemple Francis Prost « Gestes des hommes, gestes des dieux. La représentation des gestes dans la plastique
grecque archaïque et classique » qui ouvre le volume L’ expression des corps… cit. à la note précédente, p. 25-37.
7
« Godsbodies », dans The History Written on the Classical Body, Cambridge, 2011, p. 185-215.
8
The Art of the Body. Antiquity and its Legacy, Londres-New York, 2011, en part. le chapitre V, « On gods made men
made images », p. 154-200.
9
Bild und Kult. Eine Geschichte des Bildes vor dem Zeitalter der Kunst, Munich, 1990, trad. française : Image et culte.
Une histoire de l’ image avant l’ histoire de l’ art, Paris, 1998 ; Bild-Anthropologie. Entwürfe für eine Bildwissenschaft, Munich,
2001, trad. française : Pour une anthropologie des images, Paris, 2004.
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22 Sylvia Estienne, François Lissarrague
l’ histoire de l’ art proprement dite, que l’ image donne accès à une certaine perception du
divin avant d’ être regardée comme une œuvre d’ art. Ce postulat a été discuté et nuancé
par la génération suivante, surtout par nos collègues anglo-saxons, également héritiers
de réflexions sur la culture visuelle des Anciens engagées en histoire de l’ art depuis les
années 1980. Deux contributions reviennent ainsi fréquemment dans les débats, celle
de Richard Gordon10, et celle de Jas Elsner11. De ces débats, dans lesquels les références
à la conception du divin et la perception des dieux jouent un rôle important, on ne
retiendra que quelques jalons, comme le livre de Jeremy Tanner12, qui défend un point
de vue intermédiaire, ou, plus récemment encore, le volume édité par Verity Platt et
Michael Squire, qui revient de façon détaillée sur ces problématiques13.
La question de la figuration du divin enfin a également été envisagée du
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10
« The Real and the Imaginary: production and religion in the Graeco-Roman World », Art history, 2/1, 1979,
p. 5-34.
11
Voir les contributions reprises dans Roman Eyes: Vision and Subjectivity in Art and Text, Princeton, 2007.
12
The Invention of Art History in Ancient Greece: Religion, Society and Artistic Rationalisation, Cambridge, 2006.
13
« The Art of Art History in Graeco-Roman Antiquity », Arethusa, 43/2, 2010, p. 133-340. On notera que la position
“anti-art” trouve sa forme extrême dans le livre de Peter Eich, Gottesbild und Wahrnehmung. Studien zu Ambivalenzen
früher griechischer Götterdarstellungen (ca. 800 v.Chr-ca. 400 v.Chr.), Stuttgart, 2011 (voir cependant le compte rendu
critique de Joannis Mylonopoulos dans BMCR, 26.07.2012).
14
« Präsenz der Bilder – Präsenz der Götter. Kultbilder und Bilder der Götter in der griechischen Religion », Visible
Religion, 4-5, 1985-1986, p. 114-133; « Epiphanie, Statuette, Kultbild. Griechische Gottesvorstellungen im Wechsel von
Kontext und Medium », Visible Religion, 8, 1990, p. 98-121 ; « Zur Ikonographie und Pragmatik römischer Kultbilder »,
dans H. Keller, N. Staubach (éds), Iconologia sacra. Mythos, Bildkunst und Dichtung in der Religions- und Sozialgeschichte
Alteuropas. Festschrift Karl Hauck, Berlin, 1994, p. 9-24.
15
Voir « Image et religion. Méthodes et problématiques pour l’ Antiquité gréco-romaine. Le rôle de l’ image divine
dans la définition de l’ espace sacré », MEFRA, 113/1, 2001, p. 175-400 ; Sylvia Estienne, Dominique Jaillard, Natacha
Lubtchansky, Claude Pouzadoux (éds), Image et religion dans l’ Antiquité gréco-romaine, Naples, 2008.
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Le corps des dieux dans les mondes grec et romain : bilan historiographique 23
historiens de l’ art autour du thème commun des statues dans le culte16. Parallèlement
enfin, entre 2007 et 2012, le GDRE Figura. La représentation du divin dans les mondes
grec et romain, coordonné par Nicole Belayche a abordé le thème de la construction
visuelle du divin17. Si la question des corps divins n’ est pas au centre de ces différents
programmes, elle n’ en est pas moins sous-jacente dans nombres de contributions.
Trois pistes de réflexion, trois façons d’ envisager le « corps des dieux », se dégagent
plus particulièrement de ces lectures : le corps apparaît d’ abord comme un medium pour
penser le divin ; le corps, perçu à travers ses manifestations matérielles, permet par ailleurs
d’ objectiver une présence divine selon des modalités extrêment variées ; enfin on peut
s’ interroger sur d’ autres façons d’ envisager la « corporéité » des dieux.
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16
Divine Images and Human Imaginations in Ancient Greece and Rome, Leyde-Boston, 2010.
17
Parmi les rencontres ayant fait l’ objet d’ une publication, on signalera plus particulièrement : Philippe Borgeaud,
Doralice Fabiano (éds), Perception et construction du divin dans l’ Antiquité, Genève, 2013 ; Sylvia Estienne, Valérie Huet,
François Lissarrague, Francis Prost (éds), Figures de dieux. Construire le divin en images, Presses Universitaires de Rennes,
2015.
18
Stromata, 5, 109 = 2, 399, 19St. = Xénophane, fg. 14 et 23.
19
Xénophane de Colophon, Œuvre poétique, éd. Laetitia Reibaud, Paris, 2012 ; Daniel Babut, « Sur la théologie de
Xénophane », Revue Philosophique de la France et de l’ étranger, 164, 1974, p. 401-440.
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24 Sylvia Estienne, François Lissarrague
et des dieux dans son œuvre, on signalera une étude de Luc Brisson20, qui explore les
apparentes contradictions du philosophe au sujet de la représentation humaine des
dieux et en dégage des conceptions appelées à se développer par la suite. Si le philosophe
définit les dieux comme des vivants immortels, dotés d’ une âme et d’ un corps, des dieux
corporels qui pourraient s’ accorder avec la mythologie traditionnelle, à ses yeux l’ aspect
physique des dieux ne peut cependant pas être assimilé à celui des hommes, lequel est
soumis au changement.
La critique de la conception épicurienne des dieux par Cicéron dans son traité De
natura deorum offre également un bon aperçu des efforts des intellectuels romains pour
penser cette tension entre figuration corporelle et pensée du divin, comme le montre ce
passage emblématique du livre I :
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20
Luc Brisson, « Le corps des dieux », dans Jérôme Laurent (éd.), Les dieux de Platon, actes du colloque organisé à
l’ Université de Caen, Basse-Normandie, les 24, 25 et 26 janvier 2002, Caen, 2003, p. 11-23.
21
De Natura Deorum, I, 71-72, trad. Clara Auvray-Assayas, Les Belles-Lettres, 2002.
22
« Images mentales et représentations figurées : penser les dieux au Ier siècle av. n. è. », dans Clara Auvray-Assayas
(éd.), Images romaines : actes de la table ronde organisée à l’ École normale supérieure (24-26 octobre 1996), Paris, 1998,
p. 299-310 ; « Modèles anthropologiques romains dans le De natura deorum », Lalies, 14, 1994, p. 207-219.
DHA supplément 14
Le corps des dieux dans les mondes grec et romain : bilan historiographique 25
ou à son refus23. Car les corps divins ne sont pas de simples abstractions, mais également
de véritables objets, dont le statut reste à définir précisément.
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26 Sylvia Estienne, François Lissarrague
dans l’ ouvrage déjà cité plus haut fait efficacement le point sur les différentes orientations
récentes et ouvre quelques pistes pour sortir de certaines apories29.
À l’ autre bout de la chaîne, à l’ opposé de l’ anthropomorphisme, on se heurte à
ses limites, avec le problème des images divines non corporelles, déjà explorées en partie
par Françoise Frontisi dans le colloque de 198630. Une ligne suivie par Uta Kron sur
les pierres sacrées31, mais surtout par le livre de Milette Gaifman, beaucoup plus large
et méthodique32. Ce livre magistral montre tout d’ abord que le supposé “aniconisme”
n’ est pas une forme primitive (comme le veut un schéma évolutionniste développé
par Winckelmann et déjà présent chez Pausanias), mais une alternative, minoritaire,
contemporaine des formes les plus anthropomorphiques ; allant plus loin, il montre qu’ il
y a là une forme archaïsante – mais non archaïque – liée à une réflexion sur la nature et
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29
« Divine images versus cult images: An endless story about theories, methods, and terminologies », dans id. (éd.),
Divine Images and Human Imaginations… cit. à la note 16, p. 1-19.
30
Françoise Frontisi, « Les limites de l’ anthropomorphisme : Hermès et Dionysos », Corps des dieux… cit. à la n. 1,
p. 193-211.
31
« Heilige Steine », dans Heide von Froning, Tonio Hölscher, Harald Mielsch (éds), Kotinos: Festschrift für Erika
Simon, Mayence, 1992, p. 56-70.
32
Aniconism in Greek Antiquity, Oxford, 2012.
33
Das Bild im Bilde. Die Darstellung von Götterstauen und Kultbilder auf griechischen Vasen, Francfort, 1997.
34
Le Statue in Immagine. Studi sulle raffigurazioni di statue nella pittura vascolare greca, Rome, 1997.
DHA supplément 14
Le corps des dieux dans les mondes grec et romain : bilan historiographique 27
comme le souligne Salvatore Settis dans la préface de l’ ouvrage, est plus orientée par le
questionnement de l’ histoire de l’ art (la transmission des modèles par exemple) que par
les questions d’ histoire des religions.
Notre approche repose encore trop souvent sur le postulat, établi dès l’ Antiquité,
que la figuration corporelle des dieux est fixée par les conventions humaines et par là-
même théoriquement limitée. Comme le rappelle plaisamment le pontife Cotta dans le
dialogue de Cicéron Sur la nature des dieux : « On pourra aussi bien dire que Jupiter est
toujours barbu, Apollon toujours imberbe, que Minerve a les yeux pers et Neptune les
yeux bleus »35 et que c’ est sous les traits donnés par les peintres et les sculpteurs que tout
Romain connaît (et reconnaît) ses dieux. Pourtant l’ examen des sources, notamment
iconographiques, révèle la complexité des processus à l’ œuvre dans l’ élaboration des
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35
De natura deorum, I, 83, trad. Clara Auvray-Assayas, cit. à la note 21.
36
Cf. deux études complémentaires : Emmanuelle Rosso, « Genius Augusti. Construire la divinité impériale en
images », dans Figures de dieux ; Construire le divin en images… cit. à la note n. 17, Rennes, et Anne-Françoise Jaccottet,
« Du corps humain au corps divin : l’ apothéose dans l’ imaginaire et les représentations figurées », dans Perception et
construction du divin… cit. à la n. 17, p. 293-320.
37
« Odysseus with a trident?—The use of attributes in ancient Greek imagery », dans Divine Images and Human
Imaginations… cit. à la n. 16, p. 171-203.
38
« Aphrodite à l’ égide ou de la distraction des peintres », Mètis, n.s. 8, 2010, p. 255-275.
39
Properce, Élégies, IV, 2, v. 1-2 : quid mirare meas tot in uno corpore formas,/ accipe Vertumni signa paterna dei,
« Pourquoi s’ étonner de me voir réunir en un seul corps tant de formes?/ Apprends donc quels sont les atributs ancestraux
du dieu Vertumne » ; sur ce poème, voir Jörg Rüpke, « Der Gott und seine Statue (Prop. 4, 2): Kollektive und individuelle
Repräsentationsstrategien in antiken Religionen », Gymnasium, 116, 2009, p. 121-134 ; Maurizio Bettini, « Vertumnus:
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28 Sylvia Estienne, François Lissarrague
a god with no identity », Quaderni del Ramo d’ Oro on line, 3, 2010, p. 320-334 et en dernier lieu John Scheid, Jesper
Svenbro, La tortue et la lyre. Dans l’ atelier du mythe antique, Paris, 2014, p. 191-203.
40
Le corps des dieux dans les épiphanies divines en Grèce ancienne, thèse de doctorat, EPHE, Section des sciences
religieuses, 1996, distribué aux Presses Universitaires du Septentrion ; voir ead., « Images et perception de la présence
divine en Grèce ancienne », MEFRA, 113, 2001, p. 211-224.
41
Facing the Gods: Epiphany and Representation in Graeco-Roman Art, Literature and Religion, Cambridge, 2011.
42
Voir le volume Epiphany: Envisioning the Divinein the Ancient World, Verity Platt, G. Petridou, annoncé chez Brill,
Leyde, à paraître.
43
J.-P. Vernant, « Corps obscur, corps éclatant », dans Corps des dieux… cit. à la n. 1, p. 19-58.
44
Ivonne Manfrini, « Entre refus et nécessité de la couleur : la sculpture grecque antique », dans Marcello Carastro
(éd.), L’ Antiquité en couleurs : catégories, pratiques, représentations, Grenoble, 2009, p. 21-41 ; on se reportera à la dernière
édition du catalogue d’ exposition sur la polychromie de la sculpture antique : Sabine Haag, Vinzenz Brinkmann, Ulrike
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Le corps des dieux dans les mondes grec et romain : bilan historiographique 29
Koch-Brinkmann (éds), Bunte Götter. Die Farbigkeit antiker Skulptur. Kunsthistorisches Museum Wien, Vienne, 2012 ;
voir également Adeline Grand-Clément, « Les marbres antiques retrouvent des couleurs : apports des recherches récentes
et débats en cours », Anabases, 10, 2009, p. 243-250.
45
Voir par exemple Adeline Grand-Clément, « Les yeux d’ Athéna : le rôle des couleurs dans la construction de l’ identité
divine », Archiv für Religionsgeschichte, 12, 2010, p. 7-22.
46
« Le possible “corps” des dieux : retour sur Sarapis », dans F. Prescendi, Y. Volokhine (éds), Dans le Laboratoire de
l’ historien des religions. Mélanges offerts à P. Borgeaud, Genève, 2011, p. 227-250.
47
Clément., Protrept., IV, 48, 4-6.
48
Cf. Servius, ad Egl., 10, 27 : unde etiam triumphantes, qui habent omnia Iovis insignia, sceptrum, palmatam—unde
ait Iuvenalis “in tunica Iovis”—, faciem quoque de rubrica inlinunt instar coloris aetherii. Voir John Scheid, « Le flamine
de Jupiter, les Vestales et le général triomphant. Variations sur le thème de la figuration des dieux », dans Corps des
dieux… cit. à la note 1, p. 213-230.
49
Comme le montre le vif débat qui a opposé Henrik Versnel, « Red (Herring?). Comments on a new theory concerning
the origin of the triumph », Numen, 53, 2006, p. 290-326, et Jörg Rüpke, « Triumphator and ancestor rituals: between
symbolic anthropology and magic », Numen, 53, 2006, p. 251-289. Cf. sur ce point Mary Beard, The Roman Triumph,
Cambridge, 2007, en particulier le ch. 7: « The General’ s Story (2): Playing God ».
50
Cf. les réflexions de Vinciane Pirenne-Delforge, « Greek priests and “cult statues”: In how far are they unnecessary? »,
dans J. Mylonopoulos (éd.), Divine Images and Human Imaginations… cit. à la note 16, p. 121-142.
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