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SSLA Bayonne n°76 avril 1956 Henri Jeanpierre ©

A BA YONNE, IL Y A CENT ANS ( 1855 )


*

[épidémie de choléra
I par H. JEANPIERBE.

Si Fon considère la collection des re'gi.stres de* l'Etat Civil


de Ba8.*on«ne au cours du XIXI' siècle, .on constate que celui qui
coNtient les aC tes de décès.s*111**.*e11us dans not:1'e. ville durant
Fannie 1855, c'est-à-dire i l s a exactement c-ent ans, est considè-
.rablement plus gros que chacun des autres volumes.
Ce registre, contient en effet 1.057 actes de décès. Et Fon
est en* droit d'être .su1'p.1*is de l11-mpo-rtance de ce chiffre, lorsque
1-'on sait que la Moyenne des décès annuels à Bayonne' en ces
années lointaines, oscillait autour de 400.. .

En 1852 il s'élevait à. 389, en 1853 à 390, en 1854 il attei-


gnait 403.
. .
De même à Saint-Esprit on relève 270 (1Lt-»a.~:u en 1855 alors
que la inoyenn-e des années p1*écód.ente=s est de 140.
La cause de cettamortalilë -si subitement accrue -est sim- H.

pleurent ce Mal
/
surmortalité1855/56 130+730-75=785morts
« Un mal qui répand la terrezuy 1

mal que I e ciel en sa fureur .


Irweutu pour punir les crimes de la terre »
mais :
<< puisque! faut Pappeler par son p.om.>>,
nous ne pouvons suivre plus loin le fabu-liste qui, dans le livre
septième de ses fables, décrivait. le fléau delà pote : .

<: Capa ble d'enrífihz'r en un jour l'Acheron


' >> ,
Ce n'étai-t .pas.._la :peste . en. .off-et . qui étendait ses. rava-
--56--.~

ges à travers 19Europe, en -ce milieu du siècle, mais un fléau non


moiNs re.-dolutab-le, Ilåûîl moins me=urtri.e.r, le choléra. .

Déjà, en 1832, une épidémie violent 1B avait sévi en France


et touché gravement la. capitale et cinqtuan-te sept départements.,
pour s'é.teind1;=e à Marseille en 1837.
one deuxième épidémie générale se- manifestla ell' 184'7'.
Elle frappa l'a*rlnée rn*s.š.e du Caucase, -s"ét=endlit à Moscou, . à
Cons*tanti.nopl..e, envahit l'AIlemagne, puis la France et
1"An-gleterre. . .

On pense que Pépidélnie qui deb L1-ta en 1853 ne fhu-t qu"11I1e


-recru-descence de Épidémie antérieure* mal éteinte. Mais cette
fois le mal atteignit son apogée. En France seul-emeïtit, le 111011-
tant des victimes s'éleva à ce-nt-quarante-trois mille.
. Les chiffres relevés plus haut pour la Ville de Bayonne,
montrent que plus de sept-cent-trente personnes- périrent à
Bayonne en la seule année 1855 par le fait -du choléra. .

Il ne semble pas que les épidémies précédentes aient été


ressenties dans notre région. Et rien ne. faisait penser 'qu'il n'en
serait pas de même cette fois. 1855 avait* comme-ncé sous cl9heu-
f e u x auspices. LeS jo*urna'u.x du temps -sont *pleins de ces petits
événements qui coup-osent la vie (Tune cité- provinciale-.` Une
.C.olnmiss.ion- avait été formée pour la préparation' dans ` le
cadre régional, de l'Exposition Universelles-cl-e 1855. Le *Jeudi
15 février, eut lieu le traditionnel défilé du boeuf gras, Les tra-
vaux se poursuivaient activement à la gare, dont 011 ' P -revoyait
I.a tr ès prochaine inauguration. En fait, la cérémonie 1r'eält lieu
qu'-en *octobre-. .

On devine pourtant, au -courant des pages des journaux,


*une ce-rtaine inquiétude qui se manifeste d' . façons très' diverse.
Peyreho-rade avait été dès la fin -du mois d=e décembre"
1854, le siège d9une épidémie qui *afvai-t causé la mort de trente
personnes sur une population de 1.900 individus. << A trois
exceptons . près, déclare << le Messager
M de Bayonne
y >> . du 22
févrle=1*, la maladie n9a atteint que des vieillards, des infirmes,
des Hva*Iètud'"inaire=s. = maladif
La maladie. à cette date* du 22 février, semblait enr.avé.e;'
Depuis plus d'une semaine, il ne .s°ét*ali;t produit aIu~cu1:1 @as nouf-
veau, et Les quinze Person-nes. -encore alitées étaient hors de
danger. Cette maladie précisait-on, se déclarait Par des coliques,
de la dia1*rhé~e,'des.erampes, des, vomissements". . .-
.__57__

D'alltre part, un 'avis du -Maire de Bayonne, daté d' ce


même jour, 22 février, prévenait les 'habitants qu'à Pavenlir :
<< l-es déclarations de décès seront soumises aux formalités .stri-
.
vantes Les .personnes qui auront à déclarer un décès devront
remettre au bureau de 1"état-civil un bulletin cacheté, délivré
par le médecin qui aura' donné des soins à 1.a' personne d-écéclée,
.et ne portant d'autre indication que la cause du décès .et l'in*dí-
cation du sexe du' décédé. . . .

De~autre part quelques' cas de fièvres typhoïdes, ayant été


décelés, les élèves du Séminaire* de Bayonne, avaient, par me*-
sure de précaution, été renvoyés dans 1eu1*s" familles. Le. 17 fé-
vrier, ils plurent reprendre leurs études. .
Cette épidémie de fièvre typhoïde a-tteignit d'aiI-
leurs des proportions assez considérables. N-ous en avons
des échoSpar la brochu-re qu'un médecin, le docteur Ducasse,
ancien chef de Phôpital militaire de Bayonne publia -en .avril
1955 chez Le Maths, libraire, rue d"I'Î.s=pagne, 29. Le praticien
précise que le' nombre de personnes atteint-esa Bayonne s'éleva
à 500. Pendant 'le' mois de mars, le Chiffre de la mortalité' Call:-*
.
Sée par cette in aladie fut de 75.
On peut relever, à la fin d'u*n chapitre consacré à la situa-
tion géographique et. clitmafiqUe de Bayonne, que le *Docteur
Ducasse considère -comme privilégiée, les lignes suivantes * Î
<< Non seulement notre ville fut de to-ut temps e*xempote de
maladies-endémiquues ; mais on dirait $011 atmosphère pourvue
d'élélnents propres à. neutraliser l'aeti=0n- delétère des. miasme-els
qui lui sont importés. Le choléra, quoi, du nord alu. . midi, a sil-
lonné une grande po-rtion de notre territoire n'a-té-il pas épargné
Bayonne ïnajlgré Le grand nombre de personnels qui; nous aflî-*
avaieNt des 'lieux contaminés, notamment de l'Espagne et de
Bordeaux, où la maladie exerçait ses ravages. ? »
Et le journal, sous' la plume deII. son éditorialiste Bignoii,
aappuyait l'opinion'du Docteur Ducasse, en laissant toutefois
transpercer dans sa prose cette inquiétude -signalée plus haut,
cette eraiinte que l'on voudrait éloigner, mais que tant de mo-
-tits faisaient renaître dans Pesprit des by-ayonnais. .
La publicité faite dans les journaux, -sur de nombre-ux
produits médicaux ou pharn1aceu*tiqu*es, dëneotait égaüefMenû
Pexistence de cette préoccupation des esprits.
On pouvait lire chaque joua* des notice-s vantant 1es qllflr
lités de ces diverses paënacees. Voici le -« Gosmaceti », quihlan-
chit la pu-eau, fait disparaître les taches de .rotusseunsg les bru-tons, I
I

1-e5 démangeaisons. II prévient les affections qu'0*-scasionne une


qui sent mauvais et toxique

*vie trop sédentaire." l'calme le feu dU 1*asoir,* Enfin ce vin aigre,


comme anti-méphitique, p*1u*ifie le mauvais air, et préserve de
la contagion d-es maladies épidémiques.
La « Pâte de Nafé combat les toux opiniâtres, la ooque-
luche, la grippe. Elle est faite avec les fruits de l'hibiscu~s--eseu-
lentus de Crimée, où les troiup es françaises et alliées préludalenã
.
à. leurs définitifs. succès.
Le 26 juillet, Napoléon III arrivait à Bayonne, que 1'.Im-
pératriee, venant des Iaaigix-Boli1ies, . 'tra^ver.S-aiig également.
M. .Laborde a tout dit des séjours du couple impérial à Biarritz.
Celui- de 1855 fut très court puisque. le* 29 juillet, 19Empe*reu*r et
Flnlpératric-e repartaient pour Paris. Les affaires de '19Etat ne
permettaient peut-être pas à Napoléon III de s'a.ttarder sur
notre côte. La guerre de Crimée etait sans doute un sujet suffi-
sant de préoccupation pou-r19En1pereur et son gouvernement.
Biarritz* recevait cependant une- nolnhreuse clientèle d'es-
tivants. Ainsi du 15 au 20 juillet on peut relever Parrivee d.e
*familles entières 'venues de tous les coins de France, d'Espa- .
gne, de Belgique, des Etats-Unis même. . . . -
A Bayonne, la saison théâtrale battait son plein. La salle
de. spectacle était comble chaque soir de représentation. Les
places étaient-louées à Pavane. On- y jouait : La Poupes due .
Nuremberg g :›> , *ii Le Mulefier de Castille-e >>, << Le Barbier de .
Séville ». Un magicien, le-sieur Bosco, donnait deux séances 8
bureaux fermés. La troupe d9écuyers de M. Guerra se produisait
avec succès sur la place Saint-Esprit, daNs' Paré-ne des Courses
de taureaux. . - - .
.. Maille 21. -août, un avis était .publié 'adr'èssé à MM. les
..

officiers de santé, pharmaciens, sages-fenlmes, .herbori~st.eg en


1 .sidence dans le département , les -invitant à remplir certaines
fcrinalités relatives a leur situation professionnelle.
. La presse bayonnaise publiait le 21..août 1855, le texte
<l9un›e lettre dU Maire de Biarritz ainsi conçue : .
. « Monsi-eur le Rédacteur,
<< Les bruits les plus aIar111a*nts, répandus * p a r la mal-
veillance, font de Biarritz, pays où Pair est toujours p-ur et sain,
un se; Ollé' o.il régneraient des inaladíes* épidémiques. :

<< Pour ra*ssu;r'e*r les esprits et rendre laminage à la vérité,


]9afflrine qifaucune Inaladie épidéniiqaie n'exist.e à Biarritz, et
.que Pélat sanitaire je est des plus parfaits.
L
I

. << Je vous prie, Monsieur le Rédacteur... etc.


. . .. << Le Maire-, Signé : P. DUpRA'1fl,-, >>
un--.ro 59 .u

*Ir
A cette même date du*21 août paraissait le communique
suivant' . _' .

<< Sachant que beaucoup de familles quittent les diverses


localités d'Espagne dans lesquelles sévit le choléra, nous croyons
leur être utiles en leur r*e'comlnanda11t 1'étahli.ssement des bains
de Saint-Christau, près d'01o1ton, situé à'I'entrée de- la délicieuse
Vallée d'Aspe. Dans aucune de ses invasions. précédentes. le*
choléra 11"a. visité cette localité, qui présente toutes les garanties
de sécurité que Fon peut désirer ». .

Le communiqué se poursuit, donnant toutes. les raisons


qui font de Saint-Christau un havre de sécurité,
I au milieu deI

dangers 1îedout*ables. .

La menace de ces dangers se précise bientôt (Fai-lI»L*tuFI4s.


Un communiqué parut dans les journaux locaux du 23 août
témoignant de l'inquié'tulde qui se- manifestait plus' vivement
Uopinion publique se prée-ccupait en effet d'un *certain
nombre (Te décès qui avaient *BH lieu, dans Yarrondissemernt 'de
Mauléon, à Tardets, à Saint-Eí*ie~n.ne de Baïgorry, dans Parron-
di's›senïent .de Bayonne, à Saint-Jean-de-Luz, à Ciboire. De
nombreux étrangers qui se trou*va.ient en vacances dans ces
deux localités, saisis d'une véritable panique quittaient leur
résidence d'été. . .

La presse essayait de rassurer le public. Les grandes


v

chaleurs qui avaient brusquement succédé à des Pluies ahan-›


d'antes et froides étaient certainement une des causes de cette
mortalité plus forte. On remarquait que les personnes âgées
affaiblies par des privations ou par un état de souffrance 'anté-
rieure avaient été plus palrtic-ulièrement atteinfbes. Un régime
régulier, une nolrrrituare saine et fortirfiantãe suffiraient pour
garantir de la maladie ou (lu moins pour lui ôter tout earaclére
dangereux. ..

Le nombre des malades avait, du reste, été peu considé-


rable et déjà on ne signalait plus de nouveaux cas .à Saint-
Etienne-de-Baïgorry, ni à Taãrdets. A Saint-Jefan-cle*-Luz, à Ci-
houa*e,`la maladie montrait un caractère un peu plus persistant,
mais ce fait pouvait être attribué aux propriétés toxiques du
thon 'de mauvaise qualité dont les habitants. fais-aient usage.
I*1 fallait dame se rassurer et les autorités, les j=01u*na1Lx
s'employaíent å aider chacun à le faire, mais 11-e manquaient pas
toutefois d'indiquer les premières mesures 'de salu'hri.tè qu'i-l
con-venait d'01=›serve1*, . . . .
1
-60 :_..

« La première précaution à prendre est .d' bien surveiller


I.

sa santé. ( L a Pallice n'eut pas mieux trouvé), et suivre un régime


salutaire en évitant tou* nourriture 'dé›bil.itante ou malsaine.
Mais .-si quelques dérangements de santé se* manifestent, tels que
diar1'hée*s, courbature' 'S ou envies de vo=mí;r, il faut soigner sauf le
champ ces indispositions; e n d AiN-si les plus grandes chances die
q

les voir disparaître promptement ›> .


(On voit qu'une part est tout de même laissée à Iachance).
Et voici quelques prescriùpti-ons plus- précisément in di- Q

quées pour se soigner à. la première alerte;


< Cesser de manger, se reposer, se coucher, prendre des
boissons chaudes et légèrement aromatiques, du tilleul, par
exemple et du thé; c.herc'he-r à transpirer, au Be¢soi*n, -employer r

des lavements de décoction de* bêtes de pavots, boire de Peau de


riz, e-tc. Ges remèdes, employés îlnmëdiatement, suffisent le plus
ordinairement pour arrêter les *accidents et p*erlnet;tre'd'att'endre
Parrivée du 'médecin-, qu9i1 faut toujou-rs appeler .
il ..

. Ainsi, *vers la fit 'du mois d9août, la men-a'ce d'une épidémie.


*
Il'ètait pas encore précisée.

Une course de taureaux avaifš Iielu à Saint-Esp` -r1't et les pro-


.
testation-s habituelles contre ce jeu *rigolent se mallifiestaient. Un
Bayonnais anonyme, habitant' le Réduit, s-1grLa'1ait les fais révol-
gants guise déi~oulaíe*nt -après la course.

Les lnalheureuxchevaux, percés de palften part, soi-gnanîs


.et ohaneelants, qui ne sont point morts dans Parère, sont encore
traités d'une manière incroyable, ignolb=1-e, saiuvàge, horrible, au-
delà de toute expies-salon. . - . -..

<< Il semblait naturel, écrit notre Bayonnais, que 'le cheval,


sortant du combat et blessé sans remède, fut emm.-ené-et immé-
diatement: abattu à 1'abri"des regards du public, Comme cela se
fait partout. Eh bien, 11011 5 A Saint-Esprit, voilà -.comnrent on
say prend :' le cheval es-t livré à Line bande de sauvages qui -Fauré-
n-ent au bord de l'Ado-ur, en Vue de la population des- 'deux rives;
là -on -le tirer PeaU et quand Panimal est à la nage, des hommes
en barque Passomfment -avec la raMpe et la- gaffe. S'il -revient vers'
la rive, on le reçoit- à coups de pierres, a` cou .
ups de bâton toute
la troupe des enfants- s-.e jette sur 1-ui et 011 le force, sanglant et
trébuchant, ä se remettre à l'eau.; o1:1*l'Sy suit et on eo'-ntinue de
lui enfoncer la tête aveotout ce quson a sous 'la main.
.._61_._.

<< .Pen at VA un, -.après être revenu* trois fois à bord, nager
jusque --devant la ma11*ut.en~tion,. poursuivi parla barque de ses
assommeurs, et ne :succomber qu'au bout d9une heure de Lutte,
j9en *at vU un autre traverser l'Ado-ur et venir échouer mourant.
aux Allées Bouffler-s, où il est resté jusqu'à la marée, et cela
devant -un millier de spectateurs assemblés sur .le pout, qui pre-
naieUt de cette façon leur part des courses *ce taureaUiz Zi. Le
témoin pouvait do-nc se demander si nulle loi--h.um*aine ne sévis-
sant contre de tels; agissements, il faudrait compter sur une pu-
nition du ciel. . . . .

Les -me-sures en vue de* défendre la santé du public conti-


nuaient d'êttre prises. Une eommission- fut envoyée .de Bayonne
.n
à,Saint-Jean-de~Luz, pour étudier la 1naLaudie qui sévissait dans
la ville basque. . _
Un Biarrot- èlera une- véhémenfe protestation contre la
municipalité qui n'a'vait pas, selon lui, p-rodiesté avec assez de
force contre les Gornmeniafres. malad~roits` on. . imiaéressés qui
faisaient' .de notre TÉQÎOÎI5 1111 foyer possible d'une terrible
é
'épidémie. -
Et il en profitait pour défendre . le site nahirel de
Biarritz, dont la Grace, la beauté, le charme, étaient S&I1'S (fesse
diminuée par les -travaux .des hommes. Et ce- brave Bai-arrot
signait : « Laurent fils, fournisseur de l'Empereur ›> .
'Le mouvement de crainte, la panique même qui s.'é1:a1e t
pro-duits quelques jours plus to t, subi-ssaient IIII' mal-enfiissement
lu
marqué. De nombreux touristes arrivaient à Biarritz. B-ealucoup
d'elzltr'eux venaient assister aux corridas. qjuri eurent *lieu les
dimanche 26 et lundi .27 Aoûta Saint-Esprit. .

Des désordres s~'y produisirent. La valeur des acteurs de la


course était insuffisante, surtout celle des." femmes toreros qui
su'bi'ren~t Une ava-lanche de huées et de si&'fl~ets. * .

En même temps, des régates se déro111è1*e*n*t sur l'Adour.


11 fallait se. distraire, d'autant que les esprits étaient loin d'êt1*e
libérés de ces pensées inquiètes qui se développaient*solzrde-me:l1.t
Les *con~se'i*ls' de salubrité se fais-.aieNt plus précis. On far
sait lo*c*a'lem'e11t état des prescriptions édictées. par la préfecture
dee; police -de Pans,' relativement a` Phygiene
y .è des habitations, des
rues, des clos, d=~e=s allées. 11 fallait supprimer les stagnations
(Peau, veiller au bon fonctionnement des puits, des puisards, des
fosses. L'air d3u-n 1*ogeme11t devait être renouvelé touslesl jours,
les lits étant .ouverts ; il fallait laver les. pièces- carreléies, mais
enlever Phumidité sans la laisser se manifesüerr lontgteMps.
-62_

Aux premiers jours de septembre, la mortalité était légè-


rement plus forte que la Moyenne norma1-e~, mais ce léger
accroissement se produisait, b-ien que moins sens-ilble, Dennis de
,d ce enregistrés du
longs; mois déjà, puisque le nombre d.es .décès
1'e"`Janvie1- aU 6 Septembre- s'é1evai't à 500, alors que Pannée
précédente. il n'atteignait que 280. . . . .

Le neuf Septembre, le mouvement sfaeeentua brusque-


ment et c'est le total* effarant de vingt décès qui-se produísírent
dans la ville ce jour-là; le lendemain, î 9 autres personnes
nzouraient; 23 le .11; 25 le 12; 34 le 13, chi.tlf1'e-fati-diq'ue;' 33 le
14; 34 à nouveau le 15. '

.Il n"étaí*t plus temps de 1*ec011rIr à des f-aux-fuyants. Il était


vain de vouloir' celer la gravité du moment. Uévéïrement était
là, qu9il fallait bi-en appeler par son nom. Et .-le 10 Septeanbre, la
Mairie de Bayonne fit *afficher et publier d=es << Cons-eUs donnes
pa1*laCommission d'hygiène àl'occasi.on de- l"appar1"t1o~n -du
choléra* dans la contrée », qui débutent ainsi : -

«. Avant tout, il faut être sobre et -.- avoir .u-n- bon régime,
composé surtout de chocolat, potages gras, viandes fraîches.
'. « Il faut sua&›s-tenir de mets et boissons salés et provo-quant
la soif. . . . .

<< Il ne faut pas manger de fruits.


. « II* faut écairiïer les légumes verts, aqueux, et choisir sur-
tout .le riz et les- pommes de terre.
<< Les -excès de régime, les' excès. de boissons, sont perni-
cieux; on *a remarqué partout que le choléra frappait de préfé-
rence les -personnes . de moeurs déréglées et ab-a-ndo-nnécs à
Pivrognerie. . .

<< On évitera. de-l:›oir*e froid quand le corps est en sueur, 'et


toujours Pealu sera coupée avec un- peu de vin rouge ou 11n peu
(Peau de vie. . . . -* . .

<<*Il-faut porter-une ceilltul'e de laine sur le corps et éviter


les refroidissements subi«ts *>. . . . .

Suivent des prescriptions relatives à la salubrité des h=al::›i._


nations. Enfin, des détails étaient donnés sur les symptômes qrui
se manifestaient à Papparitio-n de la maladie. << Le piil .s. cons'ca*n.t
est la diarrhée, que Fon- dfànne beaucoup de soins à cet-te diiar-
rhée et'1"on évitera le choléra-. Ainsi si quelqtfun ressent des
coliques, des nausées, un grand malaise, un-e grande lassitude,
63 _ -

de la diarrhée, qu'il abandonne toute oc-c-upaüon; qu'iI se -tienne


chaudement et même qu9i1 s'efforce de. suer; qu'il boive une in-
fusion chaude de thé, menthe, camomille, -additionnée de quel-
ques gouttes (Peau de vie,'qu"i1 prenne des quarts de lavements
composés de décoctiOns de pavois et de guimauve. Si la diarrhée
résiste, igufil ajoute à chaque quart de lavement huit' goiirfites de
laudanum. Mais si les divers s§«*m.ptômes fiïaggravent, que chacun
s'en'1presse de prévenir eonmédecill. » .

N-crus pourrions. dire qu"i1 eut mieux valu commencer Mar


là. 'On remarquera que 19eau de vie, comme le rhum étai-ent
.
_
rœoMmandés, comme ils le furent au temps de la grippe. es-pa-
gnole. Mail-ce. raisonnable a Et dans l'ens*emb1e, les conseils; ci-
dessus seraient~ils donnés sans changement au§ounrd"ltflui- s'il en
étai* beso-in ? . .
v . .

Quand tout ne va 1›'a*s bien dansl-e domaiNe politique .ou


social, on- fait émerger Le serpent de mer,*vo*ler des sagou-pes
volantes, on- coupe des femmes en morceaux. I-I-eureux s'iI Se
. p~I'o*duit -en des temps troubles, des è=vénlemenîs ho1*s-serie. , la
maladie d'un gr*a'nd chef d"Elat, un tremblement de terre ou un.
cyclone en quelque luititain tropique. . .

'Alu moment du choléra, on se battait eN Crimée. Le jour


où, pour la p1'emiå*1°e fois' lfépidèmie fut qualifiée de . son vTa:i
nom, on amlons...a une grande *victoire des. a~rmées'alIiées : << La
t'=n*ur de Malakoff étai-t prise 8~> l)"autre- part, à Paris-, au moment
*.

où la. voiture dans laquelle se trouvaient les ›damesd5ho1m=eu1* de


Plmpératri-ce s'ar1'êt-ait devant FeNtrée du Théâtre- Italien, où .Le
co*uple impérial allait assis-er au spectacle, 'tu infldivi-du déchar-
gea, sans même vis-er, deux pet-ts pistolets sur la vo-itune. Per-
sonne ne fut atteint. Cet' individu, qui paraissait être un mania-
que plutôt qu'un assassin, fut immédiatement artnêté; .

. La prise de Sébastopol fiuî enfin annoncée.. Des réiouis-


:sauces pu'1:›liqu*es furent ordonnées à c-etîe occasion". .

Mais; si la guerre prenait 1111 cou-rs. que 1"on peut qualifier


d'he*u1*e'ux, cette autre bataille qu'il fallait men-'e'-1* ici, à Bas-onnie
et 'à l'enî-our de cet {"e ville, -contre u'n- adversaire redu ut a'lï›îl~e,
n'éta'it pas encore auréolée (Fun espoir de victoire.
.r

Le Maixfie-de nette eilé prit-un arrêté par lequel il désigna


les membres d'*une* cohmlissíon composée de 'se.el*ions iNter-
quarUers qui veIlle'1*ait faire exécuter les règle-ments de police
et 'de voirie n`è~i:essí*!ës par les circonstances. Quarante médecins,

*
64 -

_-pharmaciens, officiers de santé, architectes, furent ainsi groupés


pour la défense de la santé et de -la vie des Bayonnais.
Le chroniqueur Bignone, dont les œuvres N'ont été publiées
qu'en partie, envoya au journal << LelMessager >> un court histo-
rique du- ch-oléra, connu dit-il, dès la plus haute antiquité. Tout
est matière" à copie et Fon peut gloser sur le malheurs dont on
est victime, Comme pour les dominer-. .

La vie d'ailleurs, celle que 1'011 qualifie die quotidienne,


pour en souligner. la monotonie, continuait dans la cité. Dee évé-
nemeîntS s'*¿,T produisaient, qui distrayaient les- esprits, de préoc-
cupations mortelles . -. . .

Les auto1*it'és civiles et militaires se rendirent le dîmanch-e


16 s.epte111bre à la Cathédrale où fut chanté' uN << Te .Deum >> en
1'Èhom1eur de la .pri-se de Sébastopol. Tonus Les édifices publics,
Un graNd nombre de maisons particulières étaient pavois-ees.
On apprit à cette même date .la mort en Crimée, d'un
B*ay*on~nai*s, le lieutenant-colonel Cassaign-e, premier aid-e de
camp du Maréchal Pélissier, tué au combat. Quelques semai-nes
plus tôt, le frère cadet de cet officier, capitaine aux Zou-aves de
la Garde, était égaleμnent tonlbé au 'champ ~d'honn-eur.
. L'Empereur Napoléon, à Poccasion de sa fête, allo1u~a*it à la
BibliothèqUe de le ville, une série d'ouvrapges de sujets très-
divers. . . . . . .

La bataille pour Phygiène des rues, des h›aloit'atí*ons,.. se


pu-olursuivait avec une attention et une volonté un
haque jour plus
marquées. . . . .~ - ..

Des instructions, dont le moins qu'on Puisse dire 'est


qu'elle;sne. pêchent pas paT la sobriété, emplis-sent des pages
entières des journaux locaux. Divers *arrêtés furent pris par le
Maire, toujours en v-ue de l'assainiss~ement de la ville. Des dons
étaient remis à la Mairie en espèces comme en objets.. '.

.- Saint-Esprit souffrait des mêmes malh=eu1*s que Bayonne.


`
L"Evéque d'Aire s'y établit durant une certaine période; *viisitanut
|'

les malades à I*l1ôpitaI~ et dans 'leurs maisons. .


. De. nouvelles mesures furent Prises. le 20, divisant Bayonlne
en quatre sections pour le service médical du jour. Les docteu›rs~
Dwrrieux, Frevet, Schlésinger, Saint-Ub-err¿ . furent désignés
pour les diriger. ' : -
. Le dOCs[e'LIr Schlésinger 11"était pas- un praficien de noîlfic

*
65

ville. Spécialisé depuis 1831 dans Étude du --choléra . et . des


moyens utiles à le combat't1*e, il était venu à Bayonne=, auréolé
d'-une. réputation de. savant spécialiste et ses travaux lui permet-
taient de prendre fi gare d'augure.
Dès son a1*rí.vèc=, il fit connaître- par le canal de la pre"ss«e
les moye-ns thérapeutiques quïlnc longue expérience lui 'av-ait
fait connaître. Bignon, cité plus haut, est ici son po-rte-parole.

I Jn- autre praticien, 1e~~Do-cteur Chargé, de Marseille avait .


prétendu soigner les cholériqu-es par 1'-homéop-atihie. Une -lettre,
parue *dans la << Gazette des Hôpitaux >> unit «en garde la popu-
lation bayonnaise, contre les tenants de cette technique médicale,
f

On y assurait que Faction du Docteur Changé, l


avait subi un
échec complet -et Fon conseillait aux malades elt à leurs pr0chBB
de ne se confier qu'à leurs médecins habituels. .

Signalons le cas de .ce paysan de Saint-Pi-erre daIru›be, qui.


ne comptant pas sur le choléra pour mourir, s'pendit dänsSon-
étable le 1e' .Septembre. _. -. . .. .
Le théâtre ferma. Son directeur, M. Rouzbau-d, en accord
avec la municipalité., suspendit les représentations pour une--
période fixée à quinze jours. La troupe *des -artistes était à Dax,
que n'avlait sans doute pas atteint le fléau . . .

Il n'en était pas de méenie en d'-autres prorcfihels régions;-«


Ainsi dans la Soule, ou Tardets, Mauléon, Chéraute, avaient été?-
particulièrement atteints. Tous les âges-, les deux sexes, toutes
_
'-

les conditions pa's"a*1ent


• leur
. `
tribut a la maladie. A Ma»ulèo11,. le :

Maire, M. Darthez. le curé-archiprêtre, Fahhé Landesrretctme,


étaient parmi les victim-es. . . -~ I

A Pau, le Préfet mesurait Pimp-oartanee de Épidémie. 11


prenait des me-sures dont les rés.ulta*ts étai-ent assez limités. u
demanda alu docteur Schlésinger, -cité plus haut, de se vendre .au
Chef-lieU du département. . . . .

Dans no=fi1*e vi11e,*1e:s raisonneurs, plus oumoíins logiques


dans leurs affirmations et-déductions-, jugeaient des moyens mis
en œiuIFvre,
r I
des méthodes employées. . .

Un. sieur Mic*hel Etchégafray s',en prenait à 1'hom,oeopathie,


et non sans esprit. (< C.~et*te . mystification, ps.eudo-scienüflque
écritvaibil, qui n"e*st au fond .ri-en autre chose qu'u*n pernáflfeux
mensonge, .se dissimule encore dans le m.o~nd=e* savant sous' le*
mon de << médecine atomistique ».
--66

Ainsi *vüiî-on qu'rien n'est nouveau sous le soleil.


Et EtchégNa.*1*av p0u~rs11ivait
. << Elle a . pri naissance chez
* :

11oS'bons volslns de la (re*rmanie., si forts à inventer de ces choses


.renversantes • . . . .

.'« Se mettre 11
ml pour se garder du froid; se couvrir de four-
rurès pour se préserrer de .1 .
la chaleur; se Jeteãx' au- feu pour se
guérir dïlne brûlureyuser d'opium pour r
T tirer *un individu
ln» de
1Fassoupissement; donner -un agen--t fievreux
' pour con1=haH;1fle la
`
fièvre Elie-même, (ici, Etchégaray définit le process-us tr"Ies Êffi*
éaoe, comme on le sait de la vaccine), telle est, p p{Jiú1*suit-il, cette
médecine ré-duite à sa a plus simple BX
e:xpre=ssio«:n ›.

'Et il conclut 'en fondant sa* certitude= de l'éc-h-ec à Baronne


de l'homœopafihi*e, sur le jugement ait le bon sens qui .So-nt des
titres dont les Bayollnais peuvent se. flatter sans -vanité. . .

Mais avec 0-11 sans l2h0mœopathi.e, Ie- choléra' p-oursuwait


son œuvre meurtrière. Mais sa puissance semblait faiblir peu à
*Penh . - . ; : . l | . .'

Le seize Septembre, le nolñbredes décès tombe. à 15 uni-


tés, á-lors que la veille il s'était élevé à 34; le 17, il remonte à
28, le 18, il. est de 22; le 19, de 15; lei 20, . (Le 16. Ce jour-là,
.mOulut dans notre ville, la mère du musieiexn Sarasate, alors
âgé de 11 ans." Elle était de passage, se rencäafnt à Paris, pour
confie-r Éducation de $011 fils' au violoniste virtuose Alard, .
enfantde Bayonne. Le 21, de 12; le 22, la baisse est plus seNsi-
ble :.9 morts sont enregistrées, mais ce .mouvement ne se main-
tient pas eNcore puisque 13 actes portent la date du 23. Septem-
bre; .le lendemain, nouveau répit; 8 décès so-11t comptés ce jour-
là et.*l0 1-e 25.. encore 8 le 26; 6. le 27; 4 le 28. Ce chiffre .le plu 'S
has depuis si longtemps,
'. estde nouveau
. aggrave' le 29 avec 7 dé-
ces; mais, le denier jour du mois, il n'y *a. que 3 Morts dans la
vi.le. . .`

Octobre commeNce, lorsque le c~auchlelnar semble. s'éloi..


grec définitivement. 0n seul décès esta elnregístté le premi~e.1<*, et
c'est c-elui d9un- enfant de trgîsmois.
Tout redevient n01*I11a1 a*~u cou-rs des jours suivants.
. Le sou*agelnent que produlsll Cieste
R.
.
decrorssance
. Î
de l`ep1-
demie
.
.,
se perço
.
it dans les feuille ts des journa ux. L e << Mémorial
*
(57
1

des Pyrénées >> *loua le Préfet' des Bassens-Pyrénées de son action


durant la crise.

Les journaux de.Bavonne donnaiernt des nouvelles. -de la


maladie qui se produisait en d9au=tres lieux, en Béarn~, en Bigorre,

[fs Asa a il e
F
' l 0
iN l - -
en GhareI1te.'U11 ancien p1*éfle't. de la Charerrte-Inlféreure adressait
d. ig td ›
ù› g. éI le11T› il lr eai i1n pott an s .c Ns trle_ ti- Uns9
e
une recette facile a. exécuter pour combattre le choléra., elle
consistait à donner aux malades de l'ah=sint,h=e ,mêlée avec doux
pa1*tiesd"eau. (Voilà de quoi réhabiliter la* << verte ›>). La dose
à administrer* n'était pOurtant pas très forte* : deux petits verres.
à liqueur suffi'sa=ient pour un homme, et il en fa-llai'ü moins pour
les femmes et les enfants. . . . . .. '.

Aussi valable était sans doute cette << Mixtu1*e*Ani{i.-chui»


lyrique >> de M.. de Montèze, ph.a.rInaeí*ün des Armées,- qui pré-
servait et .guérissait du choléra. . .

Le deux o-ctohne, le Maiire de Bayonne avisait le public


que le service médical en permanence à la Mairie pendant la
nuit, 'était supprimé. La 'bibliothèque de la. ville' rouvrait le
même jour. . . . . `

Trois jours pl-us tard riait supplriméle selrvioe Médical de


jour, établi j*usqu9a:lors et permanence, à la Mairie, à la Miséri-
corde, à lS!ho-'spice-civil. Le choléra s'éloignali-t lentement, comme
un orage dont se perçoivent .B'l1COI"E, les grondkenien-ts 1*ointa1n.s-,
qui etfraïyent encore. .1 . .
t.

N9est-elle pas .rassurante ce-tbe nouvelle de Parrivée -à


Bayonne le 6 octobre-, de l'Infan'ce Doña= Josfeffa de: BoUrbon et
de sa famille, quiferont un séjour dans notre ville* ? .

-Le ConSeil Municipal bayonnais se réunit I 12 ocifowbÿrfe


pour' discuter demesures de voirie -t d'assaini-ssem,ent. Gest
alors que iïurent décidès'*des travaux qui convertirent . les tear-
rain-s militaires des. Allées
' F
Boufflers et de la Fosse-aux-Mais,
S en I

propriétés bâties.

Les rep1*ésen1a1;io11s repu-irentau hhèâtre 1 25 octobre


avec un-'e comédie-vau.-d=evíL1Ie en trois actes : << L'ami Gran.det ›>,
et Ton annoncait' que Pactelur du Gymnase, le célèbre . Boccage*
se pMduiraiü bientôt sa* la scène bavonnlaise-.
Des plaies cependant, devaient €I'lCO*'II€*; être pansées.
-_68_-

L'épi=démí-e avait touché rudemèni certaines familles. Un-. vicaire


!mayo-nnais, l9Abbé D'art-a'yet, se préoccupe de recueillir dans un
asile commun les enfants que le *choléra avait fait orphelins-.
Une souscription fut ou-verte, afin' de rassembler des fonds suf-
fisants, pour élever durant cinq années «ceux qui tout Jeunes, se
trouvaient privés de so-u1*i'en. Plus de . vingt enfants- furent
~* reolreilli*s *dès les premiers jours dans un établissement provi-
soire, situé rue Malbec, n" 2. .

D'autres efforts d'


bienfaisance se manifestaient en- fa-
leur -des victimes du- fléau. A Saint-Esprit, le premieradjoint,
Frois, annoncait Permission
u ' . d'un emprlunl dle 10.000 fr.
vote' 'par
la municipalité pour aider les nécessiteux.
Le Préfet des Basses-Pyrénées, l'J11vêqu'e de Bayonne,
échangeaient des messages, se congr atlrlaietllt, se féliciüaie-nt de
leurs efforts et de- leurs- œuvre, 'au cours des tristes événements
pas-sés.
. Il semble que Robert =Kock et ses émiules- ont juge-lé le
monstre maléfique du choléra. On meurt pourtant encore de
cette maladie, mais son pouvoir semlhile se limiter .à son foyer
iNdien. . ' . _ .

Un. écrivain, que la poésie .et la science inspirent égale-


menfya écnrît un lumineux ouvrage sur 'la lutte de 1'«l1omm*e eon»-
t1*e les fuero-hes. On peut tout espérer, dit-il, des. lnétho-des et des
moyens mis en œuvre aujourd'hui. Sir'Alexander Fleming a
déclaré lui-même, comme le rapporte Eernand Lo=t : * .
« Il y . a 25 ans., bien rares étaient- les microbes do-nt on
pouvait délivrer le corps humain-, et il y en a «encore quelques-
uns .qui nous donnent du fil à re'cof1*d1*e. Mais seront . battus
avant Pan 2000 >>. . . *

ON conte que nos *ancêtres fixa*i'e11t.~à .Pan mis la fin, de


1ahl1n1an1té. Le terme du deuxième Illillénaíre sera-t-il vralmen.t
celui du règne de ces ennemis de I'h.o~m1Ne- : les micnohes ?
Acceptons en Faugure.
H. JEANPIEBRE.

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