PROPOSITION DE LOI PORTANT INTERDICTION DE LA PRODUCTION, DE

L’IMPORTATION, DE LA COMMERCIALISATION, DE LA DETENTION, DE LA

DISTRIBUTION ET DE L’UTILISATION DES SACHETS EN PLASTIQUE NON
DEGRADABLES EN REPUBLIQUE DU BENIN

EXPOSE DES MOTIFS

L’ampleur de l’utilisation des sachets plastiques n’épargne aucun pays.

Fabriqué en une seconde, utilisé pendant vingt minutes, le sachet plastique met entre
un et quatre siècles pour se dégrader dans la nature.

Une étude prospective menée en 2002 sur la calorisation des déchets plastiques
au Bénin a révélé à partir des expériences menées dans 96 ménages dans Cotonou,
Porto-Novo et Parakou que la quantité totale de déchets plastiques est de 603 kg dont
442 kg rigides et 161 kg de plastiques souples par an. Annuellement, chaque ménage
produit 18 kg de déchets de plastique rigide et 7,12 kg de souples. Ces chiffres sont
malheureusement en nette progression d’année en année. De 2012 à ce jour la
tendance n’a pas régressée, au contraire elle progresse à un rythme plus accéléré.

Cette prolifération incontrôlée des sachets plastiques est à l’origine de

nombreux problèmes environnementaux et de santé.

Sur le plan écologique outre la pollution visuelle du sol, l’encombrement des

caniveaux et des égouts, les sachets plastiques, dont le temps de présence dans la
nature est de plusieurs siècles, sont à l’origine, en milieu rural notamment, de la
dégradation des terres de culture, de la diminution des espaces agricoles et du
coefficient d’infiltration du sol ainsi que de la baisse du rendement agricole. S’agissant
des végétaux, les sachets pastiques peuvent inhiber la photosynthèse et la germination
des graines, impactant ainsi de manière négative la régénération des peuplements.

L’action néfaste des sachets plastiques se manifeste également à l’égard des

animaux, en particulier le cheptel et les mammifères marins, qui meurent étouffés en
essayant de les ingurgiter.

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 Sur le plan sanitaire, le brulage des sachets plastiques entraine la production de
polluants organique persistants (dioxine et furane qui provoquent l’irritation des yeux,
des maladies cardiovasculaires et respiratoires et le cancer. De plus, les sachets
plastiques servent de poche de prolifération des vecteurs de maladies, les moustiques
en particulier.

Pour lutter contre ces effets néfastes, la présente proposition de loi propose la
normalisation et la standardisation de la production et de l’importation des sachets
plastiques pour ne permettre la mise sur le marché que des sachets plastiques de
qualité supérieure, résistants et réutilisables ou dégradables.

La présente proposition de loi comporte 21 Articles. L’article 1er est consacré

aux définitions. L’article 2 définit l’objet. L’article 3 cible les domaines d’activités
concernés par cette loi. Les articles 4 et 5 portent sur l’interdiction des opérations et
des comportements inciviques qui aggravent la prolifération des sachets plastiques non
dégradables dans l’environnement.

L’article 6 donne la typologie des sachets plastiques exclus de la présente

interdiction. Les articles 7 à 10 parlent des autorisations spéciales dans le cadre de
certaines activités. Les articles 11 et 12 parlent des contrôles, Les articles 13 à 18
exposent les infractions et les sanctions et enfin les articles 19 à 21, les dispositions
transitoires et finales.

Tel est l’objet de la présente proposition de loi.