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Cours- Chap 6 Capacité et patrimoine des personnes

juridiques

Les personnes physiques


1 - La capacité et les incapacités
On distingue 2 nature de l’incapacité
1-1 Les éléments de la capacité
La capacité juridique est l’aptitude des personnes à être titulaires de droits et à les exercer.
Cette formulation permet de distinguer les deux composantes de la capacité juridique :
– la capacité de jouissance permet d’être titulaire de droits ou de le devenir (par
exemple : devenir propriétaire ou avoir des droits de créance sur d’autres personnes) ;
– la capacité d’exercice désigne la faculté de disposer soi-même de ses droits (en les
donnant ou en les vendant), d’administrer soi-même ses biens (en les louant) ou encore en
défendant ses droits en justice.
L’incapacité de jouissance et l’incapacité d’exercice privent les personnes de l’une ou l’autre
de ces deux facultés.

1-2 L’incapacité de jouissance


L’incapacité de jouissance peut priver une personne de certains droits à caractère non
pécuniaires. Elle est justifiée par le souci de protéger l’intérêt général en écartant
l’incapable de la vie économique ou juridique. C’est le cas des mineurs, qui ne peuvent pas
se marier librement ou adopter un enfant.
Dans d’autres circonstances, l’incapacité de jouissance consiste à priver une personne de
certains droits dont elle s’est montrée indigne. Il existe de nombreuses déchéances civiles,
commerciales ou politiques. Dans ces cas, l’incapacité de jouissance est une sanction.
L’incapacité de jouissance ne peut s’appliquer que sur des points précis car si elle était
générale, cela priverait la personne d’existence de la personnalité juridique.

1-3. L’incapacité d’exercice


Elle se justifie par le souci de protéger l’incapable contre les risques de la vie économiques
et juridique.
Ex :. L’inexpérience du mineur justifie que la loi l’empêche de passer des contrats qui
pourraient lui nuire. Pour les majeurs, c’est soit l’altération grave des facultés personnelles,
soit une irresponsabilité liée à l’alcoolisme, au jeu ou à la paresse qui pourrait mettre en péril
leurs intérêts ou ceux de leur famille. C’est pourquoi le Code civil instaure pour ces
personnes un régime d’incapacité d’exercice général, c’est-à-dire applicable en principe à
tous les actes juridiques.

2 - Les incapables
2-1 le mineur
Le mineur est représenté afin de défendre au mieux ses intérêts: soit par ses parents, soit
par un parent sous le contrôle du juge des tutelles, voire par un tuteur en cas d’absence de
parent. La liberté d’action du représentant légal du mineur est large pour les actes peu
dangereux pour le patrimoine du mineur ; elle est restreinte pour les actes plus risqués.
Cependant au fur et à mesure qu’il approche de ses 18 ans la loi lui reconnaît la possibilité
d’exercer lui même certains droits.
L’émancipation :est une mesure qui permet au mineur d’accéder à la capacité juridique. Elle
est demandée par les parents ou par l’un d’eux pour leur enfant ayant atteint l’âge de 16 ans.
C’est le juge des tutelles qui décide si elle lui paraît conforme aux intérêts du mineur.
Le mineur émancipé dispose d’une capacité civile totale, sauf pour quelques engagements
particulièrement importants (le mariage ou le commerce lui restent interdits).
Les incapables majeures
2-2 les incapables majeurs
- Le régime de protection anticipé à l’initiative de l’intéressé:
Le mandat de protection future
Instauré par la loi réformant les tutelles du 5 mars 2007, le mandat de protection future est
un contrat qui a pour objet de vous permettre d’organiser à l’avance votre propre protection
ou celle de votre enfant souffrant de maladie ou d’handicap, en choisissant la personne qui
sera chargée de s’occuper de vous et de vos affaires le jour où vous ne pourrez plus le faire
vous-même, en raison de votre âge ou de votre état de santé.
Le mandat de protection future permet donc à chacun d’organiser sa propre protection et
d’éviter ainsi le recours à une mesure judiciaire de curatelle ou de tutelle

- Les régimes de protection des majeurs incapables à la demande d’une tierce personne

La curatelle est un dispositif qui organise l’assistance du majeur incapable. L’intéressé reste
partiellement capable, puisqu’il peut passer des actes d’administration courants, mais tous
les actes graves et risqués (vente, location de longue durée) doivent être autorisés par le
curateur nommé par le juge des tutelles.
La tutelle est un régime d’incapacité plus radical, prévu seulement pour les majeurs dont les
facultés personnelles sont très gravement altérées. Le tuteur est le représentant du majeur,
auquel sont interdits tous les actes portant sur la gestion de son patrimoine.

Cas particulier : La sauvegarde de justice :


La Sauvegarde de Justice n’est pas une mesure d’incapacité : l’adulte reste capable d’agir. Cette
mesure a l’avantage de donner immédiatement un minimum de protection à la personne qui en fait
l’objet.
Le Juge peut, lorsqu’il est saisi d’une procédure de Tutelle ou de Curatelle, placer la
personne qu’il y a lieu de protéger sous Sauvegarde de Justice
Le majeur conserve l’exercice de ses droits, mais les actes qu’il a passé et les engagements qu’il a
contractés peuvent être annulés pour simple lésion ou réduits en cas d’excès, sans qu’il soit nécessaire
de prouver l’existence d’un trouble mental au moment de l’acte.
La déclaration de mise sous sauvegarde est une mesure provisoire donc limitée dans le temps.
Elle cesse automatiquement de produire ses effets après deux mois mais sa durée peut être
plus longue en étant renouvelée (maximum un an dans le cas d’une procédure en cours de
tutelle ou curatelle).

Les personnes morales


Les groupements dotés de la personnalité morale jouissent de la capacité de jouissance et
de la capacité d’exercice, mais leurs prérogatives sont moins étendues que celles des
personnes physiques.
Les personnes morales sont titulaires de droits, en particulier à valeur économique. Mais
elles n’ont pas toutes la même capacité de jouissance. Par exemple, ni une association ni un
syndicat ne peuvent redistribuer des bénéfices, alors qu’une société le peut. Ou encore :
seules les associations reconnues d’utilité publique peuvent recevoir des dons. De plus, le
principe de spécialité des personnes morales limite leur capacité à l'étendue de leur objet,
lucratif ou non lucratif, civil ou commercial, etc.
La capacité d’exercice pose un problème lié à l’absence de toute consistance matérielle des
personnes morales. Elles ont donc besoin d’être représentées par un gérant, un président,
etc., qui peut passer un contrat ou pour agir en justice en leur nom. On pourrait donc
l’analyser comme une incapacité d’exercice générale.

3. Le patrimoine
3-1. Le patrimoine, élément de la personnalité
Le patrimoine est composé de l’ensemble des droits et des obligations liés à une personne.
Les droits constituent l’actif, les obligations, le passif. Le patrimoine existe indépendamment
de ce qu’il renferme. Il est attaché à la personne de sa naissance à sa mort. Toute personne
possède un patrimoine : un enfant qui vient de naître a un patrimoine ; un individu sans
fortune ou n’ayant que des dettes a un patrimoine.
A contrario, un patrimoine n’est jamais commun à plusieurs personnes, fussent-elles
mariées. Quel que soit le régime matrimonial réglant les rapports pécuniaires entre époux,
chacun a son propre patrimoine, quitte à partager la propriété de certains biens ou les dettes
avec l’autre.

3-2. Les caractères du patrimoine


unique
L’actif et le passif du patrimoine forment un tout solidaire : l’ensemble de l’actif répond de
l’ensemble du passif, c’est-à-dire que les droits et les biens constituent la garantie de
paiement des dettes. Le créancier impayé peut faire saisir les éléments de l’actif.
La valeur du patrimoine varie fréquemment tout au long de la vie. Elle se détermine par la
différence entre la valeur de l’actif et celle du passif.

Transmissible
Il est possible de donner des biens durant sa vie, comme on veut et à qui l’on veut. Mais on
n’en perd pas son patrimoine pour autant, même si on se dépouille totalement. Le patrimoine
peut toujours voir sa valeur se reconstituer.
C’est par la mort que le patrimoine se transmet, soit par l’effet d’un testament, soit par la
succession légale. On dit que l’héritier « continue » la personne du défunt en recueillant son
patrimoine. Un héritier est libre d’accepter ou de refuser une succession, mais il ne peut pas
choisir de ne recevoir que l’actif en abandonnant le passif. C’est la preuve qu’au moment du
décès, c’est la transmission du patrimoine tout entier qui s’opère.

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