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Ministère de
UFR des Sciences de la Nature
! 'Enseignement Supérieur et
La6oratoire tfe Œiofogie et Cytofogie ftnimafes
de /a Recherche
. Scientifique
N° d'ordre
UNIVEKSJ l'E
Nangui Abrogoua
THESE
Présentée pour obtenir le titre de
DOCTEUR DE L'UNIVERSITE NANGUI ABROGOUA
Thème:
A MES PARENTS
A MES AMIS
A L'ASSEMBLEE DE DIEU
ii
REMERCIEMENTS
Nous voudrions bien remercier le Professeur OTCHOUMOU Acho pour avoir accepté, malgré
ses nombreuses charges, d'assurer l'encadrement scientifique de ce travail. Ses remarques et
ses sages conseils nous ont grandement aidés dans l'organisation de ce travail. Qu'il soit
assuré de notre infinie reconnaissance pour sa sollicitude, sa disponibilité et ses
encouragements.
Je tiens à adresser mes sincères remerciements aux membres du jury de cette thèse:
iii
Monsieur N'da Kouakou, professeur à l'UFR des Sciences de la Nature de l'Université Nangui
Abrogoua et Madame Dogbo Odette, professeur à l'UFR des Sciences de la Nature de
l'Université Nangui Abrogoua pour l'honneur qu'ils me font d'examiner le travail et de participer
au jury de cette thèse.
Il serait une entorse de vous dire merci, au regard de tout ce que vous faites pour nous
toujours. Mais si nous ne vous le disons pas merci, comment sauriez-vous que les multiples
sacrifices consentis de votre part nous vont droit au cœur ? Souffrez donc à l'idée que nous
formulions un merci plus que sincère à votre égard. Nous voudrions nommer tous nos parents
Mon Père et ma mère pour le réconfort et l'aide inestimable qu'ils nous ont apportés. Nous
citons particulièrement papa Adou Jonas et Famille, La grande sœur Mme Ouattara née Adou
Julie.
Que papa Niamké Kodjo et famille, Maman Emilie et Solange, Niamké reine, Marie-Paule
trouve ici l'expression de toute ma gratitude pour m'avoir pris comme un des leurs en
m'apportant leur soutien sur tous les plans. Que le Tout-Puissant puisse vous bénir.
Enfin, il serait un leurre d'oublier tous nos amis et connaissances, dont compte tenu de leur
nombre prolixe, il nous serait difficile de les lister. Nous ne mentionnerons aucun nom pour ne
pas oublier d'autres. A vous mille et un merci!
iv
TABLE DES MATIERES
Dédicace i
Remerciements iii
Résume xv
Summary xvi
Introduction 1
1.2.1.2. Pied 8
1.2.1.3. Peau 8
1.2.1.4. Coquille 8
1.2.1.5. Mucus 10
1.2.1.6. Opercule 11
1.2.2. Anatomie 11
a. Appareil digestif 13
b. Appareil circulatoire 13
c. Appareil respiratoire 15
d. Appareil excréteur 15
e. Appareil génital et reproduction 15
V
f- Système nerveux 16
1.4.1. Locomotion 20
a- Au niveau de la croissance 23
b- Au niveau de la reproduction 23
a- Modes d'élevage 24
e- conduite d'élevage 25
2.1. Milieu 29
2.1.1. Site d'étude 29
2.1.2.La forêt de l'université Nangui Abrogoua (ex-Université Abobo-Adjamé) 29
2.1.3.1 Saisons 31
2.1.3.2 Températures 31
2.1.3.2 Précipitations 32
vi
2.1. 3.4 Diagramme ombrothermique 32
2.1.3.6 Vent. 32
2.2. Matériels 35
2. 3.1.1 Croissance 41
2.3.1.2 reproduction 45
Tests hédoniques 47
a. Détermination de !'Humidité 53
b. Détermination des cendres 53
viii
3.1. Effets de la qualité du régime et du taux de calcium sur la croissance 62
Discussion 78
Conclusion partielle 81
Discussion 88
. Conclusion partielle 92
3.3 Effets de la qualité du régime et du taux de calcium alimentaire sur les qualités
organoleptiques 93
aTendreté 93
b. Jutosité 93
c Arrière-goût. 94
d Arôme 94
e. L'appréciation globale 94
a. Tendreté 97
b. Jutosité 97
c. Arrière-goût 98
ix
d. Arôme 98
e. L'appréciation globale 98
Discussion 103
Conclusion partielle 106
3.4. Effets de la qualité du régime et du taux de calcium alimentaire sur le rendement en viande
et composition biochimique des masses pédieuse et viscérale 108
· 3.4.1 Effets de la qualité du régime sur le rendement en viande des escargots Achatina
achatina 108
3.4.2 Effets du taux de calcium alimentaire sur le rendement en viande des escargots Achatina
achatina 114
Discussion 123
X
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Moyennes mensuelles et annuelles de température, pluviométrie et d'humidité
relative de l'air de 2008 à 201 O 33
Tableau Ill : Constituants et compositions biochimiques des régimes alimentaires R3, R4, Rs et
Rr 63
Tableau VII : Matrice de corrélation entre les différents paramètres de croissance d'Achatina
achatina 67
Tableau XI: Matrice de corrélation entre les différents paramètres de reproduction d'Achatina
achatina 86
Tableau XIV : Effet du calcium alimentaire sur les paramètres organoleptiques 100
xi
Tableau XV: Poids des escargots et poids de leurs composants corporels selon la qualité du
régime 110
Tableau XVI :Effet de la qualité du régime sur la composition biochimique des masses
pédieuse et viscérale 111
Tableau XVII: Résultats des dosages de matières minérales des chairs d'escargots soumis
selon la qualité du régime en g /100 113
Tableau XVIII : Analyse comparative du Poids des escargots, de leurs composants corporels
selon la teneur en calcium
alimentaire 116Tableau XIX:Effet du taux
de calcium alimentaire sur la composition biochimique des masses pédieuse et
viscérale 117
Tableau XX: Effet du taux de calcium alimentaire sur la composition biochimique des masses
pédieuse et viscérale 118
Tableau XXl:Effet du taux de calcium alimentaire sur la composition biochimique des masses
pédieuse et viscérale 119
Tableau XXII: Les principaux macro-éléments contenus dans les chairs d'escargots selon les
teneurs en calcium alimentaire g /100 120
Tableau XXIII: Les principaux oligo-élements contenus dans les chairs d'escargots selon les
teneurs en calcium en g /100 121
xii
LISTE DES FIGURES
xiii
Figure 18: Taux de mortalité cumulée d' Achatina achatina en fonction du régime et du taux de
calcium alimentaire 75
Figure 20: Croissance spirale d' Achatina achatina en fonction du régime et du taux de calcium
alimentaire 77
Figure 21 : Représentation radars des qualités organoleptiques testée sur les deux catégories
de viande 96
Figure 22 : Représentation radars des qualités organoleptiques testée sur les catégories de
viande selon les teneurs en calcium 101
xiv
SIGLES ET ABREVIATIONS
Ca: calcium
cm : centimètre
Fe: fer
g: gramme
kg: kilogramme
m: mètre
Mg: magnésium
Mm: millimètre
Na: sodium
%: pourcentage
XV
RESUME
Des naissains d'Achatina achatina (Linné, 1758) d'une semaine d'âge environ de 0,33± 0,023g
en moyenne de poids vifs et de 9,1±0,06 mm de longueur moyenne de coquille ont été soumis
à six régimes alimentaires. Deux régimes R1, R2 constitués de feuilles de végétaux sauvages et
cultivés puis quatre régimes concentrés Rr, R3 R4 et Rsont été proposés aux animaux. Les
1
régimes R1 et R2 sont par conséquent constitués d'un mélange de 25% de feuillesde Laportea
aestuans (Urticaceae), 25% de feuilles de Phaulopsis falcisephala (Acanthaceae), 25% de
feuilles de Palisota hirsuta (Commelinaceae), 25% de feuilles de Cecropia Peftata (Moraceae)
pour R1 et de 25% de feuilles de Caricapapaya (Caricaceae), 25% de feuilles de
Xanthosomamafaffa (Araceae), 25% de feuilles de Lactiva sativa (Asteracea), 25% de
feuillesde Brassica o/eracea (Brassicaceae ) pour R2. Les quatre régimes concentrés sont sous
forme de farine (R3, R4 et Rs et un régime témoin Rr) de teneur en calcium variable (06,82% ;
12 ,02% ; 14,03% et 16,01 %). Les essais ont duré 24 mois en vue de comparer les deux types
d'aliments, les performances de croissance, les performances de reproduction, la composition
biochimique des masses pédieuse et viscérale et la qualité organoleptique des escargots
comparés aux sauvages.Les régimes concentrés ont enregistré les meilleures performances
biologiques notamment l'amélioration de la croissance, de la reproduction, la réduction de la
mortalité contrairement aux fourrages verts. Une alimentation équilibrée avec un taux de
calcium de 12 ,02% permet d'accélérer la maturité sexuelle et partant, d'avancer l'âge de
première ponte qui passe de 24 mois à 12 mois avec des poids d'œufs relativement élevés. Les
proportions de la coquille augmentent au fur et à mesure que le taux de calcium alimentaire
augmente au détriment des masses pédieuse et viscérale. La masse viscérale contient plus
d'énergie, de lipides et matières minérales que la masse pédieuse. De plus la masse pédieuse
est plus riche en protéine que la masse viscérale et les animaux nourris aux régimes
concentrés contiennent des taux élevés en protéine et riche en minéraux que ceux des régimes
végétaux. Les viandes issues des régimes concentrés sont plus tendres et plus juteuses au
détriment de celles des régimes végétaux mais néanmoins elles ont plus de parfums de par
leurs compositions. Ainsi la qualité organoleptique des viandes d'escargots élevés sont très
proches des viandes du sauvage tant au niveau de la tendreté, de la jutosité et de l'arrière goût.
xvi
SUMMARY
Juvenile snails Achatina achatina (Linné, 1758) of one week old approximately, 0,33 ± 0,023g
of average of live weights and 9, 1 ± 0,06 mm average shell length were subjected to six diets.
Two diets R 1, R2composed by fresh leaves wild and cultivated and four concentrated diets Rr,
R 3,R 4and R5were proposed to the animais. The diets R1and R2 are consequently composed of
25% by leaves of Laportea aestuans (Urticaceae , 25% by leaves of Phau/opsis falcisephala (
Acanthaceae) 25% of sheets of Pa/isota hirsuta (Commelinaceae 25% by leaves of Cecropia
te/tata (Moraceae) for R1and of 25% by leaves of Carica papaya (Caricaceae) , 25 by leaves of
Xanthosoma mafaffa {Araceae) 25% by leaves of Lactiva sativa (Asteracea) 25% by leaves of
Brassica oleracea (Brassicaceae) for R2. The four concentrated diets (R3,R4,R5and one pilot
diet Rr) of variable calcium (12,02% ; 14,03%, 16,01 % and 06,82%) respectively. The tests had
last 24 months in order to compare the two types of diets, the performances of growth, the
performances of reproduction, the biochemical composition of the masses pedal and visceral
and the organoleptic quality of snails compared to the wild. The concentrated diets recorded the
best biological performances in particular the improvement of the growth, the reduction of
mortality contrary to vegetable diets. A food balanced with a rate of calcium of 12,02% allow to
accelerate sexual maturity and therefore, to advance the age of first laying which passes from
24 months to 12 months with relatively high egg weights. The proportions of the shell increase
as the dietary calcium increases with the detriment of the masses pedal and visceral. The
visceral mass contains more energy, lipids and minerai matters that the pedal mass. Moreover
the pedal mass is richer in protein than the visceral mass and moreover the animais fed with the
concentrated diets contain rates high of protein and rich in minerais that those of the vegetable
diets.The meats of diets concentrated are tenderness and juicy to the detriment of meats to
vegetable diets nevertheless they have fiavor by constituents.Thus the organoleptic quality of
the high snail meats are very close to the meats of the wildso much on the level of tenderness,
the juicy and the back taste.
Words key: Achatina achatina,growth,reproduction, organoleptic quality, food calcium
xvii
INTRODUCTION
1
Introduction
La viande d'escargot a été consommée par les hommes à travers le monde depuis la période
préhistorique (Daguzan, 1983). Elle reste aujourd'hui une viande très prisée par les populations
européennes (Codjia et a/., 2002 ;Daguzan, 1983), Ouest africaines (Agbelusi et a/., 1992) et
américaines (Thompson et al., 2004 ; Brescia et al., 2002).
L'escargot géant est très apprécié dans la zone forestière africaine et y constitue la principale
source de protéines animales et de revenus pour de nombreux ménages (Brescia et a/., 2002 ;
Codjia et a/., 2002, F.A.O., 1998). Il est apprécié pour la saveur et la qualité de sa viande. Sa
chair possède une excellente valeur nutritive. Sa teneur en protéines est de 74,6 %
(Otchoumou et el., 2010) avec presque tous les acides aminés dont a besoin l'homme
(Cobbinah, 1994). Elle constitue une bonne source de macro-éléments (fer, calcium,
phosphore, magnésium ... ) (Brescia et el., 2002).
La chair d'escargot est consommée en Côte d'Ivoire par les populations ivoiriennes. Face à la
croissance démographique galopante et à l'évolution des habitudes alimentaires, sa
consommation est devenue plus importante de nos jours. Ainsi, une certaine frange de la
population pour qui la chair de cet animal faisait l'objet d'un tabou, a-t-elle franchi le mur des
idées reçues et scientifiquement non fondées, pour rejoindre l'important camp des
consommateurs habituels.
Ces dernières années, les populations d'escargots sauvages ont considérablement diminué
suite à certaines activités humaines comme la déforestation, l'utilisation de pesticides, les
cultures sur brûlis, les feux de brousse et le ramassage d'escargots immatures ( Aboua., 1995).
Face à ce danger qui menace fortement la survie de l'escargot, il devient urgent de mettre en
œuvre des méthodes d'élevage des achatines non seulement pour satisfaire les besoins des
consommateurs mais aussi pour la sauvegarde de l'espèce pour les générations futures. Il est
donc important d'encourager l'élevage des escargots afin de protéger cette importante
ressource.
2
Ainsi, pour sa préservation, de nombreux chercheurs ont ainsi contribué par des études
au développement de l'achatiniculture en basant leurs travaux sur les techniques d'élevage
(Waitkuwait, 1987 ; Upatham et al., 1988; Hodasi, 1989; Hardouin et al., 1993), sur la
nutrition (lreland, 1991 ; Monet, 1994 ;Otchoumou, 2005), sur la croissance et reproduction
(Otchoumou et al., 2003b), (Kouassi et al., 2008) sur les préférences alimentaires, la
densité animale (Agongnikpo et al.,2010; Karamoko et al., 2009),le substrat d'élevage
(Kouassi et al., 2008) et la photopériode (Otchoumou et al., 2005).
Les objectifs spécifiques sont les effets de la qualité du régime et du taux de calcium
alimentaire sur:
- la croissance ;
- la reproduction ;
4
f
1.
REVUE
BIBLIOGRAPHIQUE
5
1. Généralités sur les escargots
1.1. Classification
- l'embranchement des mollusques : ce sont des animaux aquatiques terrestres. Ils sont
invertébrés, leur corps est mou, non segmenté et présente une symétrie plus ou moins
bilatérale. Ils sont souvent dotés d'une coquille. Cet embranchement est constitué de sept
classes dont celle des gastéropodes à laquelle appartiennent les escargots ;
-la classe des Gastéropodes : elle regroupe des Mollusques céphalisés, se déplaçant grâce aux
ondes musculaires de la sole de leur "pied". La plupart de ces animaux possèdent une coquille
univalve présentant un enroulement et une torsion dans la région dorsale. Ainsi, le manteau
suit-il ces déformations et il en résulte une coquille enroulée en spirale. Cette spiralisation
implique une torsion de la masse viscérale.
l'ordre des Stylommatophores qui sont les escargots et les limaces terrestres ;
6
- l'ordre des Stylommatophores : ils se caractérisent par leurs deux paires de tentacules
rétractiles. Les grands tentacules supérieurs portent chacun un œil à l'extrémité, tandis
que les petits ont un rôle tactile ;
- la famille des Achatinideae : elle-même issue de la superfamille des AChatinaceae
(Abbot, 1949), cette famille comprend les genres suivants:
Achatina (Lamark, 1799), Archachatina (Albers, 1850), Atopocochlis (Muller, 1774),
Burtoa (Bourguignat, 1889), Callistopepla (Ancey, 1888)Columna (Perry, 1811),
Lignus (Gray, 1834), Limicolaria (Schumacher, 1817), Metachatina (Pilsbry, 1919),
Perideriopsis (Putzeys, 1898), Pseudachatina (Albers, 1850).Ces genres comprennent
au total 67 espèces réparties en 71 taxa.
- le genre Achatina est constitué par 27 espèces.
Les escargots utilisés sont du genre Achatina avec l'espèce achatina (Linné, 1758)
(figure9). Une espèce qui est très appréciée en Côte d'Ivoire. La coquille, de forme
conique et pointue, est marron et comporte des rayures caractéristiques (d'où son nom
d'escargot tigre). Celle-ci présente un enroulement spiral dextre c'est-à-dire dans le
sens de l'aiguille d'une montre. Achatina achatina est l'espèce d'escargot qui prédomine
sur nos marchés. Elle est habituée à des conditions de vie très stables en pleine nature.
Elle peut pondre 30 à 300 œufs de 8 à 9 mm de longueur et de 6 à 7 mm de largeur. La
durée d'incubation varie entre 10 et 15 jours (Hodassi, 1979).
1.2.1. Morphologie
L'escargot comprend en gros deux parties, le corps et la coquille (figure 1 ). Le corps est
divisé en trois zones : la tête, le pied et les viscères.
1.2.1.1. Tête
La tête, peu démarquée du reste, porte deux paires de tentacules rétractables. L'une des paires
est beaucoup plus allongée que l'autre et elle contient les yeux dans sa terminaison
7
protubérante. Les tentacules inférieurs, plus courts, servent au toucher. En outre la tête
comprend la bouche qui, placée en position médiane, est pourvue d'un appareil masticateur
caractéristique de l'animal. La bouche est entourée de quatre lèvres dont une inférieure, une
supérieure et deux latérales. La tête porte également un orifice génital situé en arrière de
l'implantation du grand tentacule droit (Peake, 1978).
1.2.1.2. Pied
Le pied musculaire, allongé, occupe presque toute la surface ventrale et, comme la tête,
n'est pas clairement démarquée du reste du corps. Un sillon longitudinal étroit court sur la
longueur du pied en son milieu. Les viscères, de forme bosselée, se trouvent dans la coquille
au-dessus du pied. Ils contiennent les organes digestifs, reproducteurs et respiratoires.
1.2.1.3. Peau
La peau de l'escargot possède un épiderme qui présente deux types de cellules. Les
cellules de revêtement recouvrant aussi bien la partie de la peau en dessous de la coquille (où
elles sont très fines, presque transparentes) que les organes sortant de la coquille (où elles sont
épaisses). Elles permettent à l'animal, soit de limiter sa déshydratation, soit inversement de se
réhydrater (Rousselet, 1982).
1.2.1.4. Coquille
La coquille de l'escargot est un squelette externe formé par la face dorsale et le bord libre du
manteau. Elle est essentiellement composée de carbonate de calcium. Elle est spiralée, de
forme et de couleur variables selon les espèces (Chevalier, 1985).
8
vue supérieure
corps
vue latérale
tête
--..:: tentacules
'bouche
Orifice génital
Bourrelet palléal
Figure 1 : Les principales parties anatomiques d'un escargot source : (Stephen Akinbile, 1999)
9
La coquille est univalve et constituée par l'agencement tubulaire de sections ovalaires d'une
spire hélicoïdale dextre s'enroulant autour d'un axe vertical plein appelé columelle. Le dernier
tour de cette spire aboutit à l'ouverture de la coquille limitée par le péristome. Un pli de peau
placé au-dessus des viscères secrète une importante coquille calcaire (composée à 98% de
carbonate de calcium). Dans la plupart des espèces, la coquille pèse environ le tiers du poids
du corps. Elle constitue l'habitat protecteur de l'escargot qui y rétracte son corps lorsqu'un
danger se présente.
Du point de vue structural, la coquille est constituée de trois (3) couches différentes secrétées
par le manteau (Roussellet, 1979). De l'extérieur vers l'intérieur, on distingue :
- le périostraccum, externe, est une mince pellicule de conchyoline élaborée par les cellules
glandulaires du manteau.
1.2.1.5. Mucus
Il est secrété par des glandes situées dans la partie antérieure du pied et sur le reste du corps
en dehors de la coquille. Il entre dans la composition de la coquille en ce sens qu'il contient du
calcium qui sert à la croissance de celle-ci. Il protège l'escargot contre la perte d'eau et
contribue à sa régulation thermique. Le mucus est un mélange de plusieurs composés tels que
l'allantoine, le collagène et l'élastine qui lui permettent à la fois d'avancer plus facilement en
glissant sur les obstacles et de se fixer même verticalement sur certains supports. Il est épais,
durcit et sèche au contact de l'air en laissant une trainée brillante à la lumière lorsque l'animal
10
se déplace (Tompa,1984). Le mucus protège l'escargot des agressions bactériennes et
fongiques.
1.2.1.6. Opercule
Il s'agit d'un voile de mucus plus ou moins imprégné de calcaire produit par des replis muqueux
entourant le pneumostome et qui ferme l'ouverture de la coquille. Il se solidifie en séchant. Il
protège l'escargot de la déshydratation en cas d'estivation ou d'hibernation trop longue (Peake,
1978). L'observation attentive d'un opercule permet d'y voir un orifice (une fente) qui permet les
échanges gazeux avec l'extérieur (speiser, 2002).
1.2.2. Anatomie
- une zone antérieure recouverte par le manteau dont le plafond, richement vascularisé,
correspond au poumon ;
- une zone postérieure qui est la masse viscérale proprement dite portant les organes
vitaux de l'animal (cœur, rein, glande digestive, glande de l'albumen) (Marche-
Marchard, 1977).
11
Gonade
Coquille
Glande
Digestive
Yeux
lntestir
Coeur
Pore
d'excrétion
Figure 2: Anatomie d'un escargot géant africain (Source anonyme, citée par Kouassi, 2008)
12
1.2.2.2. Appareils physiologiques
a. Appareil digestif
Le tube digestif de l'escargot forme une boucle suite à une torsion de 180 degrés du corps, ce
qui ramène l'anus vers l'avant de l'animal. La boucle entourée de quatre lèvres se prolonge par
le bulbe buccal à l'intérieur duquel se trouve la radula, langue musculaire recouverte d'une
lame cornée garnie de nombreuses dents qui broient les aliments (figure 3).Une glande
salivaire est flanquée de chaque côté de la partie postérieure du bulbe buccal. Le bulbe buccal
est prolongé par un œsophage qui se renfle en un estomac en forme de fuseau. L'estomac se
prolonge par un intestin s'enroulant autour de l'hépatopancréas avant d'aboutir à l'anus
(Rousselet 1982 ;Chevalier 1985 ;Bonnet et al., 1990 ;Stievenart, 1996) .
b. Appareil circulatoire
Le sang de l'escargot est un liquide pâle appelé hémolymphe. Il est émoyé du cœur au travers
d'un système d'embranchements d'artères pour atteindre les différentes parties du corps. Il
revient vers le cœur grâce à un système complexe d'espaces en passant par le poumon
(Machin, 1975). L' Hémolymphe est de couleur bleue car elle contient de l'hémocyanine
(Cooper et Knowler ,1991) qui a la même fonction que l'hémoglobine des mammifères. La
présence d'hémocytes est connue chez les escargots géants africains. Leur morphologie et
fonctionnement ont été décrits pour A achatina et fulica (Adema et al, 1992). L'hémolymphe
joue un rôle non négligeable dans la mobilité de l'escargot. D'une part, par sa mise sous
pression, elle concourt à l'extension de l'escargot. En effet, alors que l'escargot se rétracte
dans la coquille ou columelle, il en émerge en propulsant son hémolymphe dans la coquille
par l'action de muscles fixés par une extrémité à l'axe de la coquille ou columelle, il émerge
en propulsant son hémolymphe dans les sinus de son pied (Cooper et Knowler ,1991).
13
91 ande
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dt:;simulanc le jabot.
B C
B. Parties charnues d'un escargot géant africain pubère avec mise en évidence des voies génitales et du jabot par résection de la paroi respiratoire,
du cœur et du rein ( Stievenart 1989)
14
c. Appareil respiratoire
Le poumon est plaqué contre la coquille. Il est formé de fines ramifications dans lesquelles
s'effectue l'oxygénation du sang. Il communique avec l'extérieur par le pneumostome qui
s'ouvre et se referme continuellement pendant la respiration (figure 4).L'escargot présente
également une respiration cutanée (Chevalier, 1985).
d. Appareil excréteur
Il est représenté par un rein rudimentaire unique appelé organe de Bojanus. Ce rein est situé du
côté gauche de l'animal entre le cœur et le rectum. Il assure l'élimination des déchets par le
pore urinaire situé entre l'anus et le pneumostome (peake, 1978).
Les Achatinadae sont hermaphrodites et ovipares. Leur appareil génital est complexe
et composé d'organes à la fois mâle et femelle ainsi que certaines parties
hermaphrodites. Selon Bayne (1974) et Mead (1950), on peut distinguer les parties
suivantes:
-une voie femelle comprenant l'oviducte communiquant avec le canal hermaphrodite et l'utérus.
Le vagin, chez le genre Achatina est long tandis qu'il est court chez le genre Archachatina
(Hodasi, 1984; Otchoumou,1997). La spermathèque aboutit dans le vagin (figure 5).
15
f - Système nerveux
Chez l'escargot et les Gastéropodes pulmonés, le système nerveux est caractérisé par une très
forte condensation céphalique: tous les ganglions se trouvent localisés dans la région du bulbe
pharyngien, formant une masse qui entoure l'œsophage. La région dorsale de cette masse
correspond aux ganglions cérébroïdes réunis par une commissure très courte et innervant les
organes de la tête et le pénis (figure 6)(Chevallier, 1985).
La masse nerveuse sous-œsophagienne montre, accolée, en avant les deux ganglions pédieux
et, en arrière, un ensemble mamelonné correspondant à la coalescence des deux ganglions
palléaux et des ganglions viscéraux. Ces différentes parties sont reconnaissables grâce aux
nerfs qui en partent : les nerfs pédieux et palléaux qui innervent le pied, le manteau puis les
nerfs viscéraux qui innervent les viscères (Chevallier, 1985).
Quant au collier périœsophagien, il montre de chaque côté le connectif cérébro-pédieux accolé
au connectif cérébro-palléal ; le triangle latéral a disparu par suite du rapprochement des
ganglions palléaux et pédieux. La chaîne nerveuse est très réduite par suite de la remontée des
ganglions viscéraux près des ganglions palléaux (Chevallier, 1985).
16
Appareil respiratoire
Bovrr,:ltt:t pal/hl
Slntli paf/Jal_ (S11Ct~nÏ1")
-.Ote'illette 1
C~r
V,mr ricut«
RtJC(1tlm _
17
Lumière, hygrométrie, température Stimuli externes : odeurs
goût nourriture
orifice qénital
Tentacule oculaire
.,
perns ,
. -1.•r
poche
corps dorsaux u dard
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vagin
Masse
ganglionnaire [cRo 1 SSJ\NCE 1
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18
T~nracule oculaire
Ganglions
ctrébroides
Jabor
19
1.3. Distribution géographique
Les Achatinidae sont natifs de l'Afrique. Le premier fossile record y a été observé au
Pléistocène (Mead, 1950).L'aire de répartition géographique des escargots géants africains a
été établie par Pilsbry, (1919), puis confirmé par Crowley et Pain (1950). En Côte d'Ivoire, les
genres concernés par le mini-élevage sont actuellement Archachatina, Achatina, Burtoa et
Limicolaria (Aboua, 1995).
1.4.1. Locomotion
La niche écologique des escargots est très variée. Leur étonnante faculté d'adaptation leur
permet de survivre même lorsque les conditions climatiques et le manque d'aliment
semblent rendre la vie impossible. Ces mollusques opposent une résistance passive, en
évitant de gaspiller leur énergie (Zongo, 1994).
20
1.4.2.1. Rythme de vie
L'escargot géant africain est essentiellement actif pendant la nuit (Hodasi, 1979;
Otchoumou et al.,1990; Zongo et al., 1990). Par ailleurs, Stievenart (1996)a signalé des
activités diurnes au crépuscule et à l'aurore, surtout après la pluie.
L'escargot est un animal ovipare et hermaphrodite ; c'est-à-dire qu'il est à la fois mâle et
femelle. Il s'agit d'un hermaphrodisme protandre en ce sens que dans une même lignée de
cellules souches, les spermatogonies évoluent rapidement en spermatozoïdes par rapport aux
ovogonies qui donneront plus tard les ovules (N'da et al., 2004 ; Otchoumou, 2005).
L'accouplement est nécessaire pour la reproduction naturelle ; on parle de reproduction croisée
(Codjia et Noumonvi, 2002).
L'âge de la maturité sexuelle est l'âge auquel les individus deviennent capables de produire des
gamètes mâles et femelles fécondants et fécondables. Cette phase de la vie de l'escargot est
influencée par l'espèce, le climat, l'alimentation et l'époque de la naissance (Rousselet, 1979 ;
zongo et al., 1990).
Au moment de l'accouplement, chaque partenaire introduit son pénis dans le vagin de l'autre et
y dépose du sperme à l'aide de son spermatophore. Le sperme gagne le réceptacle séminale
d'où les spermatozoïdes remonteront par l'ovispermiducte jusqu'au canal hermaphrodite où ils
pourront féconder les ovules libérés par l'ovotestis (Stievenart et Hardouin, 1990). Selon
Chevalier (1985), la fréquence des accouplements et celle des pontes sont en relation avec les
conditions du milieu. Les accouplements ne sont pas toujours suivis de ponte. Ils consistent en
un échange de sperme et sa durée varie selon l'espèce d'escargot.
22
1.4.3.1. Performances de croissance et de reproduction
a. Au niveau de la croissance
-le taux de croissance qui est la variation de la croissance par rapport au temps,
-le rendement écologique de croissance qui désigne le taux de production par rapport à la
quantité d'aliment ingéré (Chevalier, 1985).
b. Au niveau de la reproduction
La fertilité est la potentialité de reproduction d'un ensemble d'animaux adultes. Elle s'exprime
par deux indices :
La fécondité est la production effective d'œufs ou de petits par reproducteurs ayant pondu.
A l'issue des nombreux travaux de recherches sur les achatines (Karamoko et al., 2009 ;
Otchoumou et a/., 1989-1990 ;Otchoumou et al., 2005; Kouassi, 2008) nous pouvons
retenir ce qui suit.
23
a- MODES D'ELEVAGE
Ce mode d'élevage se pratique à l'intérieur d'un bâtiment de formes variables et dans lequel
sont construits des escargotières.
Le bâtiment doit être installé dans un endroit humide ; c'est-à-dire un endroit où il fait beaucoup
frais et calme (pas dans un bafond). On peut ainsi choisir de l'installer sous une ancienne
plantation ou autre couvert végétal.
Le bâtiment d'élevage permet de protéger les escargots contre les enfants, la pluie, les grands
vents, les insectes et les animaux. Le bâtiment doit être construit essentiellement en matériaux
locaux. Il peut être de forme rectangulaire de dimension (8m x 12m en moyenne), circulaire
(10m de diamètre). Les murs sont faits en briques de terre (Géo-béton) ou en briques de ciment
à mi-hauteur soutenus par une charpente en bois. La toiture doit être en paille ou en "papeau",
Il faut laisser un espace au dessus des murs pour permettre à l'air de circuler et la lumière du
jour d'y pénétrer ce qui permettra aussi à l'achatiniculteur de voir clair dans la maison. Les murs
devront être surmontés de bâches pour empêcher l'eau de pluie d'entrer dans le bâtiment.
Ensuite faire remontez ces bâches quand il ne pleut pas. Il ne faut pas faire l'erreur de couvrir le
bâtiment avec des tôles car celles-ci chauffent l'intérieur.
24
ci-CONSTRUCTION DES ESCARGOTIERES
e- CONDUITE D'ELEVAGE
Pour un élevage sain il faut démarrer avec des individus sains et adultes. A l'heure actuelle
aucun critère sérieux ne permet de définir les reproducteurs à sélectionner. Le poids et l'aspect
des animaux en particulier la qualité de la coquille ne constituent pas des critères décisifs de
bons géniteurs. Les reproducteurs pourront avoir deux origines :
Ces reproducteurs sont capturés dans la nature pendant la nuit lorsqu'ils sont pleinement actifs.
Il faut éviter tout acte brutal qui les traumatisera.
25
- Reproducteurs issus d'élevage
A l'issu d'une saison d'engraissement, il est possible d'utiliser comme géniteurs les premiers
escargots adultes. Cependant, leur performance sera insuffisante à celle des escargots
sauvages.
Nb : L'idéale est d'avoir une source d'approvisionnement déjà laissée dans la ferme mais
lorsque des achats ou des récoltes extérieures de reproducteurs sont nécessaires une mise en
observation de 16j paraît indispensable.
- Densité d'élevage
Les escargots doivent être repartis dans les bacs par classe d'âges selon les densités
suivantes:
· Alimentation
Les escargots peuvent être nourris avec les végétaux cultivés constitués de feuilles fraîches de
taro (xanthosoma maffafa), de salade (Lactuca saliva et Lactuca laraxaciplia), de choux
(Brassica oleracea), de papayer (Carica papaya) et de la papaye mûre ou non mûre. Au niveau
des végétaux sauvages les escargots apprécient une gamme variée dont les plus consommées
sont les feuilles de Phau/opsis fa/cisepha/a, Laportea aestuans, Palisota hirsuta, Cecopia
peltata, Sterculia tragacantha, Ficus exasperata vahl et Clerodentrum paniculatum. Mais en
élevage rationnel l'aliment vert présente plusieurs inconvénients :
Les escargots sont nourris chaque jours à volonté après avoir ramassé les refus alimentaires,
nettoyé les mangeoires et arrosé les escargotières. Il faut servir à boire aux animaux avec de
l'eau potable, dans des abreuvoirs propres et pas profonds disposés à même le sol. Les
escargots doivent être douchés 3 fois par jours (matin, midi, soir).
27
Il
MATERIEL ET METHODES
28
2.1. Milieu
La présente étude s'est déroulée entre Mars 2007 et Août 2010 à l'Université Nangui
Abrogoua (ex-Université Abobo-Adjamé) (figure 7). La ferme qui a servi de cadre d'étude est
située dans l'enceinte de l'université. Celle-ci est située à 10km au nord-est d'Abidjan à mi
parcours entre la commune d'Adjamé et celle d'Abobo. Elle est limitée au nord par la commune
d'Abobo, au sud par wiliamsville, à l'ouest par l'axe routier Adjamé-Abobo et l'usine de filature
Filtisac et à l'est par l'hôpital militaire d'Abidjan (HMA).
La ferme expérimentale, située au nord-est de l'Université, est un bâtiment rectangulaire
de 8,6m de long sur 7,7m de large. Formé d'une seule pièce, ce bâtiment est constitué de
quatre murets avec quatre rangées de claustras sur chaque longueur. La toiture du bâtiment est
conique avec une ouverture dans la partie supérieure. Les claustras et l'ouverture dans la
toiture assurent la bonne aération de la salle d'élevage. A l'intérieur du bâtiment, sont disposées
le long des murs à 1,8 m du sol, trois rangées d'étagères superposées sur lesquelles sont
installées les enceintes d'élevage (figure11 ).
La forêt de l'université Nangui Abrogoua est un bras du parc national du banco (PNB) et
couvre une superficie de 5 ha environ. Elle a une forte pluviométrie (environ 2000 mm de
pluie/an), des températures de faibles amplitudes de (25 °C à 30 °C) et un fort taux d'humidité
(de 80 à 90 %). Cette zone connaît deux saisons sèches et deux saisons humides. La grande
saison sèche, chaude, est entrecoupée de quelques pluies et s'étend du mois de décembre au
mois d'avril. La petite saison sèche couvre les mois d'août et de septembre. Quant aux saisons
de pluie, elles tombent de mai à juillet pour la grande et d'octobre à novembre pour la petite.
29
LEGENDE
- Iimit de Colll1llllC Vegliation
Jht C-1 Lagmie
0 2 4 Km
Figure 7 : Plan de la ville d'Abidjan (Source anonyme, citée par Kouassi, 2008)
30
Les espèces végétales caractéristiques de la partie non anthropisée sont les suivantes : pour
les arbres, Donna Carapa procera (Meliaceae) ; Ma/lotus oppositifolius (Euphorbiaceae) ;
Hunteria eburnea (Apocynaceae) ; pour les arbustes, Ce/fis Spp (Ulmaceae) ; Trichilia
monade/pha (Meliaceae) ; Rauwolfia vomitoria (Apocynaceae) et pour les herbes, Palisota
hirsuta (Commelinaceae). Les espèces végétales caractéristiques de la partie anthropisée sont
Cecropia pe/tata (Moraceae), Laportea aestuans (Urticaceae), Rauwolfia vomitoria
(Apocynaceae) pour les arbustes et pa/isota hirsuta (Commelinaceae) pour les herbes.
2.1.3.1 Saisons
Le district d'Abidjan qui couvre notre zone d'étude est caractérisé par un climat attiéen avec
quatre saisons:
2.1.3.2 Températures
Les températures annuelles varient peu, l'amplitude étant de 26, 13 ± 0,80°C. Le mois de février
est le plus chaud (28, 13 ± 0,80°C) et le mois de septembre est le moins chaud (18,33 ±
0,26°C). Durant ces deux dernières années (2008-2010), la température annuelle moyenne a
été de 25,90 ± 2,08°C. (Tableau 1)
2.1.3.3 Précipitations
Les données enregistrées sur trois ans (2008-2010) donnent une moyenne de 141,73± 13,21
mm /mois. Les pluies sont réparties sur toute l'année. Juin est le mois le plus pluvieux avec une
31
moyenne de 401,91 ± 315,48 mm. Le mois de février est le plus sec avec une moyenne de
20,74 ± 11,91 mm. (Tableau 1)
Du fait de la répartition des pluies sur tous les mois, l'humidité relative de l'air ambiant reste
élevée toute l'année. Elle connaît sa plus forte valeur en août et en septembre (91,33 ± 2,51 %)
contrairement au mois de janvier où elle est relativement moins prononcée (80,76 ± 6,24%).
L'humidité relative moyenne annuelle varie très peu d'une année à l'autre.
2.1.3.6 Vent
-les moussons, vents humides d'origine marine, orientés du sud-ouest et perceptible pendant le
mois de juin.
-les brises de mer, chaudes, humides et persistantes toutes l'année avec une grande intensité
au sud. Ce sont des courants d'air marins orientés du sud vers le nord et qui provoquent
d'abondantes précipitations. Cette région connaît un régime d'harmattan de décembre à février,
qui devient de plus en plus sensible à mesure que les années passent (Anonyme,1999).
32
Tableau Moyennes mensuelles et annuelles de température, pluviométrie et d'humidité
1 :
relative de l'air de 2008 à 2010 http://www.tutiempo.net/clima/Abidjan/12-2010/655780.htm
Moyenne
annuelle 141,78 ± 13,21 26,21 ± 2,08 86,97± 2,76
33
450 225
400 200
fi
350 175
300 150
250 125
150 ~ 75 -Témpératures ( C)
·,
100 50
50 25
0 0
34
2.2. Matériels
Les escargots utilisés pour cette étude sont des naissains d'environ une semaine d'âge et d'un
poids moyen de 0,33 ± 0,023 g avec une longueur moyenne coquillière de 9, 1 ± 0,06 mm
(figure 10). Ces escargots sont nés à partir de 150 reproducteurs récoltés dans les forêts de
l'Université.
2.2.1.1.2. Choix de l'espèce
Plusieurs raisons ont guidé notre choix :
a. Raisons scientifiques
En Côte d'Ivoire, l'escargot Achatina achatina (figure 9) est l'objet de plusieurs travaux
(Otchoumou et al., 1989-1990; 2003a; 2003b; 2004a; 2004b) mais l'on dispose sur
lui de peu de données sur la systématique, l'anatomie, la physiologie, la reproduction,
l'écologie et les performances de croissance. L'étude de ces différents paramètres
permettra de mieux connaître l'animal et d'établir les normes zootechniques appropriées
à son élevage.
b. Raisons économiques
L'élevage des escargots en Côte d'Ivoire est mal connu du public et porte
essentiellement sur les genres Achatina (Achatina achatina ; Achatina fulica) et
Archachatina ( Archachatina ventricosa,Archachatina marginata). Il s'agit de mettre à la
disposition des éleveurs une nouvelle source de protéine et des revenus financiers.
Ceux-ci peuvent être l'objet d'exportation sur les marchés européens comme c'est le
cas pour certaines espèces. Ainsi, une production locale et contrôlée à grande échelle
d'espèces variées d'escargots contribuerait-elle à la conservation puis à la bonne
35
exploitation d'une ressource intéressante tant sur le plan nutritionnel que sur le plan
économique.
c. Raisons gastronomiques
Il s'agit de mettre en valeur cette espèce d'escargot bien prisée ; faire connaître ses
compositions biochimique, minérale et de valoriser cette source de protéines animales.
d. Raisons médicinales
D'une manière générale, la chair d'escargot est reconnue pour sa richesse en fer et en
protéines (Graham, 1978 ; Zongo et al., 1990 ; Otchoumou, 2005). Cette richesse en fer nous
révèle son utilisation dans le traitement des anémies (Oyenuuga, 1962). Aujourd'hui, il est de
plus en plus question de l'utilisation du mucus "bave" de l'escargot dans la mise au point de
médicaments antitussifs et surtout dans la confection de pommades contre le vieillissement. En
Afrique, la coquille d'escargot est incinérée et appliquée sur la peau pour soigner les brûlures
(Ouevaullier et al., 1999).
2.2.1.2Aliments
Les aliments utilisés au cours de ces expérimentations sont d'une part, des feuilles provenant
d'espèces de végétaux et d'autre part, des aliments concentrés sous forme de farine.Les
régimes végétaux R1 et R2 sont constitués de feuilles sauvagesde (Laportea aestuans
(Urticaceae),Phaulopsis falcisephala (Acanthaceae), Palisota hirsuta (Commelinaceae),
Cecropia Peltata (Moraceae)) et de feuilles cultivées de (Caricapapaya (Caricaceae),
Xanthosomamafaffa (Araceae),Lactuca sativa (Apiaceae)et Brassica oleracea (Brassicaceae
)). Les régimes concentrés sont sous forme de farine R3, R4 et Rs de teneur en calcium variable
et un régime Rr utilisé comme témoin.
36
0 1cm
37
Naissains
0 1cm
38
2.2.2. Matériel d'élevage
Les enceintes d'élevage sont constituées de bacs en plastique de forme trapézoïdale 50,5cm
de longueur 41,5cm de largeur et 17,5cm de hauteur pour un volume estimé à 8600cm3(figure
11 ). L'intérieur des bacs est recouvert de sciure de bois de 6 cm d'épaisseur. Ce dispositif a
servi à I' l'étude des effets de la qualité du régime et du taux de calcium alimentaire sur la
croissance, la reproduction et la qualité organoleptique de la chair. Les bacs sont posés au
hasard sur des portoirs de trois étages installés contre les murs intérieurs du bâtiment
d'élevage.
Ce sont des bacs parallélépipédiques en plexiglas à base trapézoïdale de 0,14 m de haut, 0,17
m de coté pour la petite base et 0,21 m de côté pour la grande base. Ils ont un volume de
6,90.10-4m3· lis sont munis d'un couvercle perforé qui adhère à leurs pourtours à la manière d'un
bouton pression (figure 10).
39
25 cm
40
2.3. Méthodes d'étude
2.3.1.1 Croissance
Il s'agira dans cette étude de comparer deux types d'alimentation, un à base de végétaux et
l'autre à base de concentré puis de connaître à quel taux, le calcium favoriserait les
performances biologiques des escargots. Pour cela, six régimes alimentaires ont été proposés
aux naissains dont deux régimes végétaux et quatre régimes concentrés. Ces régimes
constitués de feuilles de végétaux sauvages et de feuilles de végétaux cultivés ont été
proposés aux animaux en s'inspirant de travaux antérieurs d'inventaires et de préférences
alimentaires des escargots (Agongnikpo et al., 2010; Karamoko et al., 2009 ; Otchoumou
et al., 1989-1990).
Pour éviter la variation simultanée des autres nutriments, nous avons incorporé de l'agar-agar
aux rations. L'agar-agar agit comme diluant en complétant les formules à 100%.Les tourteaux
de coton et le soja graine susceptibles de renfermer des facteurs anti-nutritionnels ont été
préalablement grillés. Les farines animales ont été remplacées par le soja, très riches en
protéines végétales, les escargots étant végétariens. La formulation de ces régimes est donnée
41
dans le tableau Il. Les caractéristiques biochimiques des régimes concentrés et des végétaux
utilisés ont été vérifiées par l'analyse chimique (AOAC, 1984).
Pour ce faire, 800 escargots provenant d'œufs de gabarit semblable issus d'une seule
ponte de plusieurs reproducteurs, ont été répartis en six lots identiques de trente individus soit
une densité d'élevage de 50 escargots/m2.
Chaque lot d'escargots a été confiné dans un bac en matière plastique, dont le dessus a
été fermé par un dispositif anti fuite constitué de filet à mailles carrées de 0,5 cm et le fond a été
garni de terreau de fleuriste en quantité suffisante.
L'aliment distribuée ad libitum est composé de végétaux R1 (0,24%), R2 (0,47%) et de
concentrés Rr (6,82%), RJ (12,02%) R4 (14,03%) et Rs (16,02%) à des teneurs de calcium
variable. L"aliment sec est déposé dans une boîte de pétri et les aliments frais sur le terreau. Ils
ont été répartis de façon aléatoire suivant ces régimes alimentaires en raison de trois
répétitions par régimes. Les escargots ont été nourris à volonté tous les deux jours et ont
disposé d'eau de robinet fournie dans une autre boîte de pétri.
Tous les deux jours, les refus d'aliments sont pesés après séchage ensuite les mangeoires ont
été correctement lavées et séchées avant d'être réutilisées. Les bacs ont été régulièrement
débarrassés des refus alimentaires et des fèces des animaux. Toutes ces règles d'hygiène
permettent de limiter les mortalités. Les enceintes d'élevages ont été quotidiennement arrosées
matin et soir avec 11 d'eau afin d'y maintenir une humidité relativement constante.
Les poids vifs et les longueurs de coquille ont été déterminés pour chaque individu. La
détermination du poids vif a été réalisée après que les escargots aient été douchés, aient
déployés leur pied et libérés la terre éventuellement emprisonnée par la sole pédieuse. Chaque
sujet d'élevage a été à cette occasion l'objet d'une observation critique (qualité de coquille, état
de la lèvre et de la cuticule coquillières, degré d'activité de l'escargot, présence d'épiphragme,
état d'embonpoint, ... ). Les escargots ont ainsi été pesés et mesurés individuellement toutes les
deux semaines au bout de 24 mois.
42
Les pesées et les mensurations de longueurs de coquille effectuées toutes les deux
semaines, ont permis d'estimer la croissance des escargots à partir du gain moyen pondérale
quotidien (g/j), du croît coquillier moyen quotidien (mm/j), qui sont calculées selon les formules
suivantes:
Avec: Pi = poids initial ; Pf = poids final; Li = longueur initiale ; Lf = longueur finale ; Pm = poids
moyen ; b. T = durée.
43
Tableau Il: Constituants et compositions des régimes alimentaires R3, R4, R5 et RT
Mais Tourteau de Soja Farine de Blé tendre Phosphate Complexe Carbonate de sel Oligo- Total
44
2.3.1.2. Reproduction
Pour l'étude des effets de la qualité du régime et du taux de calcium alimentaire sur la
reproduction, 750 escargots ont été suivis jusqu'à leur entrée en ponte et élevés sur les
différents régimes.
Pendant les périodes de reproduction, ces mollusques ont été régulièrement visités pour la
vérification de la présence éventuelle d'œufs. L'inspection des régimes a été pratiquée
manuellement et quotidiennement. Les œufs trouvés simultanément à un même endroit (enfouis
ou en surface de la litière d'élevage) ont été considérés comme constituant une ponte. Ces œufs
ont été récoltés à l'aide d'une cuillère en plastique et dénombrés. L'incubation a été menée dans
le local d'élevage.
Les pontes d'escargots sont relevées chaque jour, les œufs collectés ont été délicatement
pesés (grand et petit diamètre) à l'aide d'une balance électronique de précision 0,001 g de
marque Sartorius puis immédiatement incubés par grappe de ponte dans des pots en plastique
de dimension 0, 107x 0, 102x 0,067 m, soit un volume de 731.10-6 m3. Ils ont contenu des
substrats d'incubation, faits de bourres de noix de coco ( Cocos nucifera). Chaque pot a été
arrosé tous les 2jours par 100 ml d'eau pour le maintien de l'humidité. A partir de 10 jours
d'incubation, les pots ont été délicatement fouillés tous les deux jours pour l'observation des
éclosions. A l'éclosion, la durée d'incubation et les taux d'éclosion ont été calculés. Après
éclosion, les naissains ont été dénombrés et les taux de fertilité, de mortalité embryonnaire,
d'éclosion calculés. Ils ont ensuite été transférés dans des bacs pour leur croissance.
45
• Taux d'éclosion totale (Tet)= (Nec/ Np)* 100
• Le taux de mortalité des reproducteurs se réfère aux reproducteurs morts pendant la période
de reproduction.
Avec Pp =poids moyen de la ponte, Pa= poids moyen des adultes, Pn= poids moyen des
naissains, Po= poids moyen des œufs, Ne= nombre d'œufs embryonnés, Np= nombre d'œufs
pondus, Nesq = nombre d'œufs ayant un embryon mort sans coquille, Neaq= nombre d'œufs
ayant un embryon mort avec coquille, Nec= nombre d'œufs éclos
Analyse organoleptique
Les trois catégories fondamentales de tests d'analyses organoleptiques sont : les tests
de discriminations (Meilgaard et al., 1987), les tests descriptifs (O'Mahony, 1986) et les tests
subjectifs (Pangborn, 1980; Stone et Sidel, 1985). Les tests de discriminations permettent de
déterminer l'existence d'une différence entre les échantillons. Les tests descriptifs servent à
déterminer la nature et l'intensité des différences. Les tests subjectifs se fondent soit sur une
mesure de la préférence (ou de l'acceptation), soit sur celle à partir de laquelle on peut
déterminer une préférence relative. Dans leur réponse, les dégustateurs se laissent guider par
leurs sentiments personnels à l'égard du produit.
. Tests de préférence
Les tests de préférence permettent au consommateur de faire un choix entre deux
échantillons; il choisit un échantillon par rapport à un autre ou il n'a pas de préférence. Le test
de préférence par paires est le test de préférence le plus simple mais les échelles de catégorie
et les tests de classement par rang servent aussi souvent à déterminer la préférence.
46
. Tests d'acceptation
Les tests d'acceptation servent à déterminer la mesure dans laquelle le consommateur
accepte un produit. On peut se servir des échelles de catégories, des tests de classement par
rang et des tests de comparaison par paires pour évaluer l'acceptation d'un produit.
L'acceptation d'un produit alimentaire indique en général la consommation réelle de ce produit
(achat et consommation) .
. Tests hédoniques
Les tests hédoniques sont conçus pour mesurer le degré d'appréciation d'un produit. On
se sert d'échelles de catégories allant de «aime beaucoup» à «n'aime pas du tout» en passant
par «neutre» avec un nombre variable de catégories intermédiaires. Les dégustateurs
choisissent, pour chaque échantillon, la catégorie qui correspond à leur degré d'appréciation.
L'épreuve d'intervalle est une épreuve du test descriptif selon la classification de l'IFT
(lnstitute of Food Technologists, 1975). Elle emploie deux types d'échelles pour la mesure des
attributs des produits: une échelle structurée et une échelle non structurée.
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
0 10
Figure 13 : Echelle non structurée
47
2.3.2.1. Analyses organoleptiques de la viande d'escargot
Pour l'étude des effets de la qualité du régime et du taux de calcium alimentaire sur la qualité
organoleptique et la composition biochimique des masses pédieuse et viscérale, elle a porté sur
300 individus.
L'analyse sensorielle a porté sur la comparaison des escargots issus des six régimes et ceux
issus des récoltes. Pour ce faire, tous les animaux éviscérés obtenus précédemment ont été
utilisés pour le test de dégustation selon la méthode de Touraille (1982). Les différentes chairs
ont été cuites séparément sur des foyers à gaz de même type pendant un temps proportionnel
à leur poids prêt à cuire pendant trente minutes. Après cuisson, les chairs ont été découpées en
morceaux et dégustées légèrement chauds. Chaque morceau est identifié, codé en a, b ou c
selon le cas pour permettre la dégustation à l'aveugle.
Des tests portant sur la tendreté, la jutosité, l'arrière-goût, l'arôme et l'appréciation globale de la
viande d'escargot ont été effectués. Les viandes sont classées par catégories suivant la
moyenne des notes obtenues.
Les ingrédients pour 1 lot d'escargot sont constitués de 2 tomates, 2 piments, 3 cuillères à
soupe d'huile végétale (huile Dinar), de l'oignon et du sel.
Préparation :
Les escargots ont été bien nettoyés et découpés. L'oignon, les tomates et les piments ont été
lavés puis placés dans une casserole contenant le lot d'escargot. Ensuite, un peu d'eau a été
48
ajoutée et le mélange a été laissé mijoter pendant 15 minutes. Les condiments ont été retirés et
écrasés. La pâte obtenue a été mélangée à l'huile et le sel a été ajouté. Les escargots ont été
badigeonnés avec les pâtes finales et placés dans un moule. Le moule a été mis au four à 110
°ݽC pendant 45 minutes.
Les tests d'évaluations ont été effectués dans une salle aérée à l'abri de toutes odeurs ainsi
que des distractions auditives et visuelles. Chaque paneliste a reçu dans une assiette des
échantillons de chaque morceau ci-dessus défini, codés avec des numéros alphabétiques et
après dégustation a rempli un formulaire élaboré à cet effet et présenté ci-après. Pour passer à
la dégustation du morceau suivant le paneliste s'est rincé la bouche avec de l'eau et à
consommer une tranche de pain. Ils ne communiquent pas entre eux pendant la durée de
l'évaluation.
Tous les échantillons ont été présentés à la fois aux dégustateurs afin de leur permettre de les
évaluer une seconde fois en cas de besoin.
Les critères de notations ont été expliqués aux évaluateurs avant le début de l'épreuve. Les
notes à attribuer sont comprises entre O et 1 O. Pour ce faire, chaque dégustateur a disposé
d'une fiche (Figure 14) établie par Linda et al. (1991} qui est une échelle allant de O à 10 cm.
Chaque centimètre correspond à une différence de sensibilité. Le dégustateur a été
instruit à cet effet pour marquer par une croix sur la droite son évaluation de la qualité
organoleptique de la viande (Peryam et Girardot, 1952 ; Touraille et Salé, 1977}. La distance
de l'origine (0) à la croix a été mesurée. Ces différentes mesures ont été compilées pour tous
les sujets pour former les données sur lesquelles sera appliqué le test statistique approprié
(Statistica 7.0).
49
Moyenne
0 10 Tendreté
1
1 2 3 4 5 6 7 8 9
0 10 Jutosité
1 2 3 4 5 6 7 8 9
0 10 arôme
1 2 3 4 5 6 7 8 9
0 10 Arrière-goût
l
1 2 3 4 5 6 7 8 9
0 10 Appréciation
1 1 1 1
1
1 1 1 1 1 globale
1 2 3 45 6 7 8 9
50
Source: lnstitute of Food Technology (1975); Linda et al. (1991)
Au terme de 24 mois d'expériences, des escargots soit 25 par régimes ont été prélevés au
hasard, pesés et mesurés (longueur de coquille), puis après 24 heures de jeûne, ont été
sacrifiés et la chair extraite de la coquille. La masse pédieuse (tête et bord du manteau) a été
séparée de la masse viscérale (glandes digestives, gonades, glande à albumine, conduit
génital, cœur et rein). La coquille, les masses pédieuse et viscérale ont été ensuite pesées
fraîches. Après une dessiccation de 24 heures à l'étuve à 90°C, les différents aliments des
escargots, la masse pédieuse et la masse viscérale ont été séparément broyées et leur
composition biochimique déterminée à partir de 1 OOg de poids sec de chaque lot. Toutes les
données ont été exprimées en pourcentage du poids vif. Il s'agira de comparer les compositions
biochimiques des masses viscérale et pédieuse des animaux selon la qualité du régime et des
différents teneurs de calcium.
Vingt cinq escargots par régime ont été euthanasiés par l'ébouillantage (immersion
dans 5 litre d'eau bouillante pendant 15min), directement après le relevé de leur
longueur de coquille et poids vif. Après refroidissement à l'eau courante, les tissus sont
retirés des coquilles puis égouttés et congelés à -20°C pour conservation. Les
coquilles ont été égouttées et séchées à l'air libre. Une décongélation a précédé la
dissection des tissus mous.
Le pied et la tête de l'escargot ont été isolés d'un groupe d'organe qui correspond à la
portion destinée à la consommation sur les marché locaux ivoiriens et qui comprend
outre le pied et la tête de l'animal, la paroi respiratoire, le bord distal du manteau portant
le dernier centimètre du rectum et l'anus, le pneumostome et le bourrelet palléal, la
partie distale du tractus génital y compris le manche pénien, la partie antérieure du
tractus digestif jusqu'à la première moitié du jabot.
51
b- paramètres enregistrés
Pour chaque escargot, le poids de l'ensemble des chairs, celui de la portion consommable, des
viscères non consommés et celui de la coquille ont été déterminés au moyen d'une balance
électronique de marque Sartorius au demi-gramme près. Le rendement en viande consommable
a été évalué par le quotient obtenu en divisant par le poids des escargots au moment de
l'euthanasie le poids de la portion consommable (Rendement de viande = Poids portion
consommable x 100/ poids de l'escargot au moment de l'euthanasie). D'autres paramètres tels
que la proportion de coquille, le taux de viscère non consommée et le taux de tissus mous ont
été calculés selon les formules suivantes :
Avec,
52
2.3.2.2.2. Analyse d'échantillons de tissus végétaux et animaux
a- Détermination de !'Humidité
La teneur en eau (humidité) d'un aliment est un critère d'appréciation de son aptitude à
la conservation. Cette teneur en eau est définie comme la perte de poids que l'aliment subit
dans des conditions déterminées de dessiccation par la chaleur à pression atmosphérique.
li consiste à déterminer la perte de poids provoquée par le maintien de l'échantillon dans
des conditions de température et de pression définie. L'humidité est déterminée lorsque le
poids, après dessiccation, est constant.
La procédure était la suivante: 5 g d'échantillon ont été pesés dans un creuset, le creuset
contenant l'échantillon a été mis ensuite dans une étuve à 130°C pendant deux heures. Puis le
creuset a été refroidit dans un dessiccateur pendant 10 min. Ce creuset a été pesé de nouveau
(BIPEA, 1976).
Le taux d'humidité (TH) a été exprimé alors de la façon suivante :
TH= (P1- P2) x 100 / PE
Où P1 = masse du creuset vide + échantillon au départ, P2 = masse du creuset et de
l'échantillon après refroidissement et PE = masse de l'échantillon.
53
c- Détermination des taux de calcium, de potassium et de sodium
Vingt ml d'acide Chlorhydrique à 0,5N ont été ajoutés aux cendres recueillies afin de les
solubiliser. Après une heure le contenu a étéfiltré dans une fiole jaugée de 100 ml qu'on
complète avec de l'eau distillée. Ensuite nous prélevons 1 ml de cette solution que nous avons
déposé dans une autre fiole de 100 ml auquel nous ajoutons encore de l'eau distillée. Nous
faisons passer alors la solution étalon de l'élément à doser (Na, K, ou Ca) et nous étalonnons le
photomètre. Nous dosons l'échantillon et on a obtenu une valeur de 0.0. (Densité Optique)
pour chaque élément. Cette valeura été notée L.
NB : Nous avons rincé le tuyau d'aspiration avec de l'eau distillée entre deux mesures.
L'expression des résultats a été présenté comme suit:
% Ca = Lca x 0,5 ; % K = Lk x 0,5 ; % Na= Lna x 0,2
Lca, Lk et Lna sont les valeurs de DO lues respectivement pour le Ca, le K et le Na.
Pour le dosage du calcium nous avons utilisé l'acétylène tandis que le butane a été
utilisé pour le sodium et le potassium.
54
trait de jauge avec de l'eau distillée. 10 ml de la nouvelle solution obtenue a été introduite dans
un tube à essai et nous ajoutons 10 ml de réactif de molybdate-vanadate.
Nous avons préparé un témoin par addition de 10 ml de réactif molybdate à 10 ml d'eau
distillée. Après avoir étalonné le spectromètre, nous avons lu la DO, à 430 nm, de l'échantillon
(L) contre le témoin. Le résultat a été exprimé comme suit :
% P =LX 9, 11
e- Détermination des fibres brutes (ADF)
Elle a consisté à faire bouillir 1 g d'échantillon dans la solution détergente acidique
pendant 1 heure. Ensuite, nous avons procédé au lavage et au filtrage sous pression à vide du
résidu (ADF) qui comporte globalement la cellulose, la lignine, la silice et la cutine. La masse a
été évaluée après séchage chimique à l'écotone suivi d'un séchage thermique au four à 105°C
pendant 12 heures. Le taux de fibres a été donné par la formule suivante :
% ADF (Fibres de la solution Détergente Acidique) = (P2 - P1) x 100 / PE
Où P2 = masse de (creuset+ échantillon après opération)
P1 = masse du creuset
PE = masse de l'échantillon avant l'opération (1 g).
);;:- Minéralisation
1 g d'échantillon a été pesé et déposé dans un tube à minéralisation auquel nous avons
ajouté successivement une pincée du catalyseur et 20 ml d'acide sulfurique à 95 - 97 %.Le
mélange a été porté dans des tubes à minéralisation à 400°C pendant 2 heures. Nous avons
laissé ensuite refroidir la solution obtenue à température ambiante et nous avons transvasé le
minéralisât dans des fioles jaugées de 100 ml. Nous avons rincé les tubes à minéralisation avec
de l'eau distillée et nous avons ajouté les eaux de rinçage au minéralisât dans des fioles. Nous
avons complété, enfin, les fioles au trait de jauges avec de l'eau distillée.
SS
);> Distillation
Après avoir mis le distillateur en marche, nous avons prélevé 10 ml du minéralisât auquel
nous y avons ajouté 1 O ml de NaOH à 40 % et nous avons disposé le mélange dans le réservoir
du distillateur. Nous avons plongé la longe du réfrigérant du distillateur dans un bêcher
contenant 20 ml d'acide borique additionné d'indicateur mixte. La solution est devenue violette.
Nous avons fait la distillation pendant 10 min. A la distillation, la solution est devenue incolore.
Enfin, nous avons rincé la longe du réfrigérant dans le bêcher contenant le distillât.
);> Titrage
La titration a été effectuée avec l'acide sulfurique 0, 1 N. Le retour à la coloration violette
marque la fin du dosage. Nous avons noté le volume de H2S04, les résultats ont été exprimés
comme suit:
Taux d'azote(% N) = V H2S04 x 0, 1 x 14,007 x 100 / 100 = V H2S04 x 1,4007
% Protéine = % N x 6,25 = VH2S04 x 8, 75
Où V H2S04 = volume d'acide sulfurique versé
0, 1 = normalité de H2S04
14,007 = masse atomique de l'azote
6,25 = cœfficient
100 mg= masse de l'échantillon (dans 100 ml de solution on a 1g d'échantillon; dans 10 ml on
a 0, 1 g soit 100 mg).
56
plusieurs fois à l'eau distillée le résidu par le filtre. Nous avons recueilli toutes les fractions de
filtrat jusqu'au trait de jauge.
A 20 ml de ce filtrat, on a ajouté 20 ml de solution de sulfure de cuivre Il (40 g de sulfure de
cuivre Il auquel a été ajoutée de l'eau distillée jusqu'à 100 ml);
20 ml de la solution alcaline (150 g de soude caustique et 200 g de tartrate double de sodium et
de potassium ont été complétés à 100 ml avec de l'eau distillée) et l'ensemble a été ébouillanté
pendant 3 min à l'aide d'une plaque chauffante (Merck).
Enfin, la solution bleue obtenue a été refroidie et filtrée sous vide, le précipité rouge
brique a été dissout à l'aide d'une solution ferrique (50 g de sulfate de fer Ill additionnée de
108,7 ml d'acide sulfurique pur complété à 1000 ml avec l'eau distillée) et a été dosé avec du
permanganate de potassium à 0,1N.
La formule est la suivante :
% Glucide = M x H x 100 / m x 103 avec M = A / E
Où E = Prise d'essai (20 ml)
H = Volume d'extrait= 100 ml
M = Masse prélevée (1 g)
A = Masse de sucre correspondant à la chute de la buvette se trouvant dans le tableau de
Bertrand.
57
mélange,nous avons ajouté 3 gouttes de phénolphtaléine puis de la soude 6N jusqu'à
l'obtention d'une coloration rose. Cette solution a été transvasée dans une fiole de 100 ml et a
étécomplétée jusqu'au trait de jauge avec de l'eau distillée. A 20 ml de cette nouvelle solution,
nous avons ajouté 20 ml de solution alcaline et 20 ml de sulfate de cuivre. La solution bleue
obtenue a été portée à ébullition pendant 3 minutes. Nous avons effectué ensuite le dosage
comme dans le cas des glucides totaux après refroidissement de la solution.
La teneur en sucres totaux a été également déterminée par calcul comme dans le cas des
glucides totaux. La masse de cuivre (M cuivre) a été calculée comme suit:
M cuivre= (100 x V KMn04 x 10, 047. 103) / E1 x M1 x 103
Où V KMno4 = Volume de permanganate de potassium utilisé
E1 = Volume de solution sucrée à neutraliser par la soude 6N (40 ml)
M1 = Prises d'essai (20 ml)
Les lipides totaux ont été déterminés selon la méthode de Folch et a/., (1978). Elle
consiste en une homogénéisation des tissus par un mélange de chloroforme et de méthanol
58
dans les proportions 2/1 et l'extrait lavé par addition d'eau (0,2% en volume). Le mélange a été
séparé en deux phases. La phase surnageante a été l'extrait de lipides totaux purs.
L'énergie brute a été déterminée par le coefficient d'ATWATER et ROSA (1985). Selon eux 1g
d'hydrate de carbone et 1g de protéines fournit 17 joules et 1g de lipides 38 joules. Une calorie
correspond à 4, 18 joules. L'énergie brute a été calculée comme suite :
59
2.3.3. Analyses statistiques
Les programmes STATISTICA version 7.1 et Microsoft Excel 2003 ont été utilisés pour faire les
différents traitements statistiques. Les moyennes des paramètres de croissances tels que les
poids vifs, les longueurs de coquilles, les croissances pondérales et coquillières quotidiennes
des escargots relevés sur les différents bacs ont été comparées par une analyse des variances
(ANOVA) selon le test HSD (Honest significant différence) de Tukey. Les résultats ont été
présentés sous forme de moyenne avec l'écart type. Les compositions minérales des régimes
ont été comparées au test de comparaisons multiples de rang (ANOVA) de Kruskal-Walis.
60
Ill
RESULTATS ET DISCUSSION
61
3. Résultats
Les résultats de la composition biochimique des régimes alimentaires sont consignés dans les
tableaux Ill et IV. Au début de l'expérimentation, aucune différence significative n'a été
observée entre le poids et la longueur de coquille à l'engraissement des lots nourris à l'aliment
végétal (0,33 g et 0,09 cm) et ceux nourris à l'aliment concentré (0,33 g et 0,09 cm). La
différence pondérale et coquillère apparaît à partir du 3ème mois, jusqu'à la fin de
l'expérimentation (P<0,01 ). Pendant cette période, les poids el les longueurs de coquille des
animaux nourris à l'aliment concentré sont significativement plus élevés que ceux nourris à
l'aliment végétal (Tableau V-VI). A la fin de l'expérimentation qui a durée 24 mois, les animaux
nourris à l'aliment concentré pesaient en moyenne 160,56 g avec une longueur moyenne
coquillère de 10,07 cm alors que ceux nourris à l'aliment végétal pesaient 74,72 g avec une
longueur moyenne coquillère de 7,04 cm. Par rapport au poids et longueur initiaux, le gain total
de poids et de coquille pendant la période d'engraissement est de (160,23 g ; 09,98 cm) pour
l'aliment concentré et (74,39 g; 6,95 cm) pour l'aliment végétal. La différence entre les deux
aliments a été de (85,51g ; 3,03 cm) en faveur de l'aliment concentré. Cette différence
pondérale et coquillère est liée à l'évolution du GMQ (gain moyen quotidien) et CMQ (croit
moyen quotidien). Pendant les 4 premières semaines, les animaux nourris à l'aliment concentré
avaient un GMQ et CMQ significativement plus élevé (0, 15 g/j ; 0,015 cm/j) que ceux nourris à
l'aliment végétal (0, 11 g/j et 0,08 cm/j) (P<0,001 ). De même, pendant les 4 dernières semaines,
cette différence de gain a été maintenue (P<0,05) avec des GMQ de 0,25 et 0, 15 g/j,
respectivement pour les animaux nourris au concentré et ceux nourris à l'aliment végétal. A la
fin cette période, les animaux nourris à l'aliment concentré avaient un GMQ (0,47
g/j)significativement plus élevé (P<0,001) que celui des lots ayant reçu l'aliment végétal (0, 20
g/j).L'analyse de la corrélation entre les différents paramètres de croissance (Tableau VII)
montre une très forte corrélation négative entre le gain de poids, le gain en longueur de coquille
et le taux de mortalité (r= -0, 71, r= -0,75 respectivement). Par contre, une très forte corrélation
positive est observée entre d'une part, la croissance pondérale et le gain en longueur de
coquille (r= 0,97) et le gain en poids (r = 0,99) et d'autre part, entre le poids vif et la longueur de
coquille (r = 0,97).
62
Tableau Ill : Constituants et compositions biochimiques des régimes alimentaires R3, Ri, Rs et RT
RT 89,35 20,93 44,54 2,64 6,82 1,02 0,31 4,76 17,26 3,41 4,12
R3 81,07 41,36 47,64 2,79 12,02 1,2 1,02 0,37 4,76 17,48 3,41 4,71
R4 91,78 41,36 46,37 2,74 14,03 1,2 1,02 0,35 4,65 17,48 3,01 4,71
Rs 93,07 45,59 45,21 2,78 16,01 1,01 1,02 0,37 4,76 17,73 3, 1 4,68
63
Tableau IV : Composition biochimiques des régimes alimentaires
64
Tableau V: Paramètres de croissance pondérale d'Achatina achatina selon la qualité du régime
* : différence significative au seuil de 5% ;**différence significative au seuil de 1 % ;***différence significative au seuil de 1%o.
Pï= poids à ième mois N: échantionnage NS: différence non significative (p<0,05); GMQ i i= Gain Moyen Quotidien entre la jème et la i ème
semaine ; OS : déviation standart
65
Tableau VI: Paramètres de croissance coquillière d'Achatina achatina selon la qualité du régime
*: différence significative au seuil de 5% ;**différence significative au seuil de 1 % ;***différence significative au seuil de 1%o.
NS: différence non significative (p<0,05). Pr= poids à ième mois; CMQ u= Croissance Moyenne Quotidienne entre la jème et lai ème semaine; OS:
déviation standard
66
Tableau VII: Matrice de corrélation entre les différents paramètres de croissance d'Achatina achatina
Poids vif 1
Croissance pondérale 0,99997 1
67
3.1.2 Effets du taux de calcium sur la croissance
Les escargots élevés aux différents teneurs en calcium avaient initialement un poids vif moyen
de 0,33g, une longueur moyenne de coquille de 0,91 cm et une semaine d'âge. Après 24 mois
d'expérimentation, ils ont acquis un poids vif moyen de 71,45 g, 78,90 g, 98,52 g, 181,01 g,
176,7 g, 173, 1 g avec un gain de poids respectif de 0, 19 g, 0,21 g, 0,26 g, 0,49 g, 0,48 g et 0,47
g respectivement pour les teneurs de 0,24 %, 0,47 %, 6,82 %, 12,02 %, 14,03%, et 16,01%.
Les longueurs de coquilles induites sont de 7 ,08 cm,7,48 cm, 8,71 cm, 11,38 cm, 10,06 cm et
10, 1 cm avec un gain de taille respectif de 0,019 cm, 0,021 cm, 0,022 cm, 0,028 cm, 0,026 cm,
et 0,025 cm respectivement pour les teneurs de 0,24 %, 0,47 %, 6,82 %, 12,02 %, 14,03%, et
16,01%(tableau VIII).
La figure 15 traduit l'évolution des croissances pondérales en fonction du temps et des régimes.
Celles-ci présentent d'une part, une croissance irrégulière à forte pente caractérisée par les
régimes R3, R4, R5 et d'autre part une croissance irrégulière à faible pente caractérisée par les
régimes R1, R2 et RT. Les régimes R3, R4 et R5 donnent des croissances élevées quand les
régimes R1, R2 et RT induisent des croissances faibles.
Les courbes d'évolution des croissances coquillières en fonction du temps et des régimes
(figure 16) présentent dans l'ensemble une croissance irrégulière à forte pente. Le régime R3 a
une forte croissance, les régimes R4 et Rs des croissances moyennes puis les régimes R1, R2 et
RT des croissances faibles. Le régime Rs présente une allure homogène à celle des régimes
végétaux de Juillet 2008 à Mai 2009 pour ensuite se démarquer et le régime RT présente des
plateaux de Juillet à Septembre et d'octobre à Novembre. En ce qui concerne la vitesse de
68
croissance coquillière, on observe des phases de ralentissement (1er mois au 3ème mois), de
faible croissance (3ème mois au 4ème mois) et des phases d'accélération (à partir du 4ème mois).
Les vitesses moyennes de croissance coquillière sont de 0,028 mm/j ; 0,027 mm/j et 0,026
mm/j pour les mêmes régimes RJ, R4 et Rs.
Les courbes d'évolution du taux de mortalité en fonction du temps et des régimes (figure
18) croissent rapidement avec une très forte pente jusqu'à la fin de l'expérience. Ce taux
augmente rapidement pour tous les régimes R1, R2 et Rr et un degré moindre pour R3, R4 et Rs.
Le régime R1 présente la plus forte mortalité quand R3 en a la plus faible.
Les courbes d'évolution du diamètre coquillière en fonction du temps et des régimes (figure
19) présentent dans l'ensemble une croissance irrégulière à forte pente. Elles sont
caractérisées chacune par plusieurs phases de plateaux pour tous les régimes pendant la
durée de l'expérimentation.
La croissance induite par les aliments concentrés est nettement supérieure à celle induite
par l'aliment composé de fourrages verts.
L'analyse statistique indique que les valeurs moyennes de poids vifs pour les régimes R4 et
Rs sont similaires mais différent au niveau des régimes végétaux. Par contre une différence
significative s'observe entre les régimes concentrés RJ, R4 et Rs d'une part et les régimes
végétaux d'autre part. Cela est de même pour les valeurs moyennes de longueur de coquille où
69
une différence significative est observable au niveau des régimes végétaux que des régimes
concentrés.
Quant aux valeurs du taux de mortalité, elles augmentent avec les régimes végétaux et
diminuent avec les régimes concentrés. En ce qui concerne les valeurs moyennes du taux de
mortalité cumulée, il existe une différence significative entre les six régimes.
70
Tableau VIII : Paramètres de croissance pondérale et coquillère d'Achatina achatina selon la teneur de calcium
Poids vif initial (g} 0,33 ± 0,23 0,33 ± 0,23 0,33 ± 0,23 0,33 ± 0,23 0,33 ± 0,23 0,33 ± 0,23
Poids vif final (g) 71,45C ± 12,01 78,901x:± 18,82 98,52abf 10,05 176,?b± 20,58 173,lb± 19,36 181,01a± 21,57
Gain pondéral moyen quotidien o,21ab± 0,11 o,26ab± 0,11 0,48a±0,18 0,47a±0,18 0,49a±0,21
0,19c±0,05
(g/j)
Longueur finale (cm) 7 .œ= ± 0,746 7,480a± 0,530 08,71c± 0,572 11,38Qa ± 0,654 10,060b± 0,487 10, 140b± 0,572
Croissance coquillière
0,01 gc ±0,013 0,021c±0,015 0,022c ±0,011 0,0288 ±0,014 0,026b ±0,0184 0,025b ±0,01
journalière (cm/j)
Taux de mortalité cumulé 24,31bc±13
NB : les valeurs moyennes pour chaque paramètre de la même colonne indexées des mêmes lettres ne sont pas statistiquement différentes
(P<0,05).
71
250 --e- R1(0,24%) --- R5(16,02%) R4(14,03%)
~ R2(0.47%) ~ R3(12,03%) _._ RT(6,82%)
200
--
C)
150
R1 et R2: régime
végétal
>
flJ
"0
·- 100 R3,R4,R5 et RT : régime
0
Q. concentré
50
0
Juillet S N J Mars M Juillet S N Juin M Mai Juillet
Temps (mois)
Figure 15: Croissance pondérale d'Achatina achatina en fonction du taux de calcium alimentaire
72
-
E(,) 16 -+- R1(0,24%) --- R4(14,03%) ~ R2(0,47%)
Figure 16: Croissance coquillère d'Achatina achatina en fonction du taux de calcium alimentaire
73
êi 0,03 --+- R1 (0,24%) -a- R5(16,02%) R4(14,03%)
...._
R2(0A7%) ....,._ R3(12,03%)
"S
Q)
0,025 RT(6,82%) R1 et R2 : régime
végétal
ëi•• 0,02
..C, R3, R4,R5 et RT :
Ë 0,015 régime concentré
·-
ëi 0,01
C
0
;; 0,005
"~'
Q)
0 -i-~-;;.,--.-,--,--.--.--,--,-,--y--.--,--,--,-,-,--,---,---r--r--i--~
C
Juillet S N Juin M Mai Jt S N J Mars M
Temps (mois)
Figure 17: Consommation alimentaire d' Achatina achatina en fonction du taux de calcium alimentaire
74
50 R1(0,24%) ~ R5(16,02%) ~ IR4(14,03'%)
-+- R2(0,47%,) -+- R3(12,03%) -+- RT(6,8.2%)
-4) R1 et R2 : régime
·i-
•••
30 végétal
~ R3, R4,R5 et RT :
0
régime concentré
E 20
Q)
'tJ
:J 10
><
~
i 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 J 1 1 i I I i i I
Figure 18: Taux de mortalité cumulée d'Achatina achatina en fonction du taux de calcium alimentaire
75
-ECJ 5
7
6
--+- R1(0,24%) _._ R5(16,02%)
-+- ~·) H
R4(14,03%)
f --
-C:CU 4
J:
R1 et R2 : régime
végétal
>a
0
E 3 R3, R4,R5 et RT :
CU régime concentré
b 2
,cu
E 1
CU
·-C
0
-1
Figure 19: Diamètre coquillère d' Achatina achatina en fonction du taux de calcium alimentaire
76
6 -+- R1(0,24%) --- R5(16,02%) R4(14,03%)
-E
4 végétal
-e
~
(.)
3
R3, R4,R5 et RT:
régime concentré
0.
Cl) 2
'-::s
GJ
::s 1
C)
C
0
..J
0
F M A M J J~oû6 0 N D J F M A MJuin
-1
Temps (mois)
Figure 20: Croissance spirale d'Achatina achatina en fonction du taux de calcium alimentaire
77
Discussion
Les escargots sont végétariens dans leur milieu naturel. Ils se nourrissent
essentiellement de feuilles, bourgeons, fruits, fleurs, tubercules, stolons ainsi que de bois morts,
de nombreuses plantes sauvages et/ou cultivées souvent en état de décomposition (Daubrey
et pape 1992, Zongo, 1994). De nombreuses espèces végétales ont été testées au cours
d'expériences d'inventaires et de préférences alimentaires (Otchoumou et al., 1989-1990;
2004a; 2005; Otchoumou et a/., 2007; Karamoko, 2009; Agongnikpo et al., 2010). La
maîtrise de l'achatiniculture passe nécessairement par la mise en place d'une alimentation qui
répond aux besoins de l'espèces (Conan et al., 1989).
Les aliments végétaux utilisés au cours de nos travaux donnent des performances de
croissance relativement faibles. Ces résultats sont en accords avec certains auteurs (Cobbinah
et al., 1988 ; Otchoumou et al., 1989-90 ; Ebenso, 2002 ; Karamoko, 2009). Nos résultats,
montrent que les croissances pondérale et coquillière sont meilleures dans l'ensemble pour les
animaux nourris aux aliments concentrés. En effet, les animaux soumis aux régimes végétaux
enregistrent de faibles performances. Ces résultats seraient liés à une richesse des régimes
concentrés en nutriments (matière minérale et en l'occurrence, le calcium) comparés au régime
à base de végétaux pauvre en ces éléments. Parmi ces nutriments, le calcium est essentiel
dans l'élaboration de la coquille (Jess, 1989; Bonnet et al. 1990 ; Ebenso et Okafor, 2002). En
effet, il est le plus important facteur de distribution des gastéropodes terrestres et il existerait
une forte corrélation entre les densités de peuplement, l'abondance des escargots et les
teneurs en calcium des sols colonisés (Johannessen et Solhoy, 2001 ; Tattersfied et al.,
2001 ; Hotopp, 2002). Plusieurs études ont montré que l'apport de ce minéral contribue
énormément à l'amélioration de la performance de croissance des escargots en élevage
(Zongo etal, 1990 ; Codja, 2001 ; Kouassi et al., 2007 ; Otchoumou et al., 2005). Selon
Jess, 1989 et Bonnet et al., 1990, l'escargot utilise le calcium pour élaborer sa coquille. Ainsi,
la coquille de cet animal est essentiellement composée de cristaux de carbonate de calcium
avec par exemple 86% de calcium dans celle d'A.marginata (Ajayi et al, 1978). La croissance
pondérale de l'escargot a pour corollaire une croissance coquillière importante (lrland, 1991).
Stievenart (1996) estime d'ailleurs que l'agrandissement de la coquille conditionne le
développement des tissus mous.
78
L'élevage moderne des achatines ne pourrait donc pas s'accommoder d'une
alimentation purement à base de fourrages verts (Otchoumou et a/. 2003a).
En effet, nos résultats indiquent une nette différence entre l'aliment à base de fourrages verts
de faible teneur en calcium (0,24 % et 0,47 %) et les aliments concentrés de fort taux de
calcium (12 à 16%). Les aliments concentrés induisent respectivement deux à trois fois plus de
croissances coquillière et pondérale que celles induites par le régime à base de fourrage
vert.De plus en comparaison à l'aliment vert, l'aliment concentré offre l'avantage de produire
des fèces moins volumineux, non collantes facile à enlever et qui sèchent relativement vite.
Les aliments composés conviennent donc à l'alimentation des escargots et sont d'un
emploi plus facile que les végétaux et procurent à la fois l'énergie, les protéines, les minéraux
et vitamines indispensables aux besoins de construction, de croissance et de reproduction
(Aupinel, 1987).
Les cas de cannibalismes sur les sujets moribonds rencontrés dans les régimes R1, R2
et Rr seraient dus au faible taux de calcium dans l'alimentation et aux effets de groupes et de
compétitions. C'est ce qui motive le tri des animaux afin d'homogénéiser les populations de plus
leur régime alimentaire n'arrive pas à couvrir les besoins particulièrement important des
escargots durant leur croissance. Quelque soit l'espèce, la croissance de l'escargot géant
africain nécessite des minéraux dont le calcium lors de sa première année de vie. Ses besoins
en calcium sont énormes vu la quantité de coquille à produire en très de peu temps (Hodasi,
1979). Cela traduirait l'exigence des naissains en taux de calcium pour leur croissance (lreland
et a/1991 ). Chez A. achatina, la coquille intervient pour un tiers dans le poids total de l'escargot
(Hodasi 1979).
Lorsque la nourriture est ingérée, elle sert donc à deux besoins vitaux (besoins d'entretien
et de croissance). Ainsi l'animal mobilise les nutriments en fonction des deux types de
79
besoinsselon que les conditions du milieu exigent un entretien. Les nutriments seront orientés
au détriment des besoins de croissance et vis versa.
Les résultats montrent que le taux optimal de calcium induisant une meilleure
performance de croissance chez A. achatina (Linné) est égal à 12.02%. Cependant, le taux
optimal de calcium ne pourrait être responsable de la forte croissance observée. En effet, le
calcium agirait en augmentant la concentration totale des minéraux de l'aliment, ce qui
favoriserait la croissance (Otchoumou et al., 2003a; 2004b). FournieetChetail(1984) ont
étudié la dynamique du calcium chez les gastéropodes terrestres. Ils ont révélé que le calcium
est précipité dans la coquille, ensuite en calcium dans les cellules conjonctives qui sont
largement distribués à travers tout l'ensemble du tissu conjonctif, puis en calcium dans les
cellules épithéliales de la glande digestive, et en calcium dans les cellules de la glande de la
peau et le col du manteau. Le calcium est repris à partir du milieu extérieur par l'intermédiaire
des aliments et par une absorption à travers le pied. Pour s'adapter à la vie terrestre, ces
animaux absorbent des quantités appréciables de calcium pour assurer leur protection et leur
reproduction. Nos résultats montrent que les croissances pondérale et coquillière sont
meilleures dans l'ensemble pour les animaux nourris aux aliments concentrés, excepté le
régime Rr (6,82%.). Les fortes corrélations observées entre les poids vifs et les longueurs de
coquille, les poids vifs et les ingestions alimentaires puis les longueurs de coquille et les
ingestions alimentaires signifient qu'une ingestion importante d'aliments et donc de calcium
occasionne une forte croissance pondérale qui a pour conséquence une croissance coquillière
importante (Otchoumou eta/., 1989-1990., Karamoko et a/., 2011). De même la forte
corrélation entre la croissance pondérale et la croissance coquillière des escargots, montre que
ces deux croissances seraient étroitement liées. Cette étroite liaison serait selon Otchoumou
(2005), due à des phénomènes allométriques. Ainsi, lorsque le taux de calcium alimentaire
dépassent 12,02%, cela ralentie la croissance de l'animal et produirait plus de coquille que de
viande (Daouda 1995), or en alimentation humaine, l'escargot n'est prisé que pour sa viande.
Nos résultats montrent aussi que plus le taux de calcium alimentaire est élevé plus la coquille
est lourde, très résistante et moins il y a de mortalités. Le faible taux de R1,R2 et Rr en ce
minéral serait donc à l'origine de la forte mortalité cumulée enregistrée chez les animaux
soumis à ce régime.
80
En effet, la plupart des mortalités en élevage seraient dues aux cassures des coquilles suites
aux chutes et aux manipulations (Stievenart et al; 1989; Zongo et al ;1990), et au taux faible
d'humidité (Daouda IS-haquou, 1995).
Conclusion partielle
Il ressort que l'aliment concentré donne chez Achatina achatina des performances
nettement meilleures par rapport à l'aliment végétal et permet de réduire considérablement la
durée de croissance. Ainsi, le taux de calcium a eu une incidence positive sur le cycle
biologique et nous aiderait à raccourcir la durée de développement de 24 mois à 12 mois
comme ce fut le cas pour le genre Archachatina élevé en laboratoire. Par rapport à l'aliment
concentré, l'aliment végétal est plus consommé et présente un meilleur indice de
consommation mais produit moins de chair. De plus, cet aliment concentré n'engendre pas un
fort taux de mortalité chez les escargots contrairement à l'aliment végétal.
81
3.2 .. Effets de la qualité du régime et du taux de calcium sur la reproduction
Les premières pontes se sont signalées au bout de 12,5 mois au niveau des animaux
soumis au régime concentré contre 22,5 mois pour ceux du régime végétal. Le nombre de
ponte, le nombre d'œufs par ponte et le nombre moyen de naissains par ponte sont meilleurs
pour les animaux soumis au régime concentré. Quant à la durée moyenne d'incubation des
œufs, elle est meilleure pour les animaux ayant bénéficiés du régime végétal.
Les caractéristiques de reproduction d'A. achatina sont présentées du tableau X au tableau XII.
Il en ressort que cette espèce entre en ponte à un âge égal ou supérieur à 12 mois avec un
poids moyen de 96,78 ± 1,59 g. A. achatina pond dans le substrat des grappes de 1 à 70 œufs
de couleur exclusivement blanche ou jaune à des profondeurs variant entre O et 5,2 cm. Les
poids des œufs sont relativement identiques au sein de la même grappe mais très variables
d'une grappe à l'autre. Au terme de l'incubation dont les durées ont varié entre 16 et 17 jours, il
a été enregistré un taux d'œufs éclos de 37,39%, 30,22% et 28,42 % et un taux d'éclosion en
pourcentage d'œufs fertiles de 59,03%, 43,31% et 39,80% respectivement pour les régimes R3,
R4 et Rs. L'analyse de ces lots a révélé (17,59%, 23,55% et 27,87%) et (18,47%, 28,88% et
25%) de mortalités embryonnaires précoces et tardives respectivement pour les régimes R3, R4
et Rs.
82
nombre d'œufs par ponte et du nombre moyen de naissains par ponte qui sont meilleurs dans
l'ordre R3 (2 ; 682 ; 255) > R4 (2 ; 450 ; 136) > Rs (2 ; 380 ; 108) respectivement. Le poids
moyen d'un œuf, des grands et des petits diamètres des œufs induites par les régimes
concentrés sont nettement supérieures à celles induites par l'aliment composé de fourrages
verts qui sont respectivement : R3 (0,49; 5,2 ; 4, 15), R4 (0,52 ; 5,5 ; 4,3) et Rs (0,54 ; 6,2 ;
5,2).La durée moyenne d'incubation des œufs est meilleure pour les régimes végétaux Riet R2
(14j) contre 16j et 17j pour les régimes concentrés (R3; R4) et Rs respectivement. Quant au
poids moyen d'un œuf la meilleure valeur moyenne obtenue est sur le régime Rs (0,54g).
Au terme des mois d'expérience, les animaux nourris aux régimes végétariens ont très
peu pondu et tardivement alors que ceux des régimes concentrés (R3, R4 et Rs) ont commencé
leurs pontes à partir du douzième mois. La comparaison des paramètres de reproduction des
régimes R3, R4 et Rs montre un effet positif de l'augmentation du taux de calcium. En effet au fur
et à mesure que le taux de calcium alimentaire augmente, le nombre moyen d'œufs par ponte
et les dimensions des œufs augmentent. Le régime R3 (teneur en calcium de 12,03 %) offre les
meilleurs paramètres de reproduction. La valeur moyenne du nombre d'œufs par ponte de R3
est supérieure et différente de celle de tous les autres régimes. Les valeurs moyennes du
nombre de naissains par ponte et celles du pourcentage d'éclosion de (R1, R2, Rr) et (R3, R4 et
Rs) sont statistiquement différentes (P< 0,05). Les valeurs moyennes du poids d'un œuf de ces
régimes sont différentes (R3, R4 et Rs).
L'analyse de variance (Tableau XI) montre une différence significative (P< 0,05) entre les
valeurs moyennes des paramètres de reproduction des régimes végétariens (R1 et R2) pauvres
en calcium et celles des régimes concentrés de farine (R3, R4 et Rs) moyennement riches en
calcium. Ce tableau montre une corrélation forte entre le taux de calcium et le poids moyen des
œufs, le grand et le petit diamètre des œufs (r= 0,83, r=0,94,r= 0,95) respectivement.
L'ingestion alimentaire, la durée d'incubation et le poids d'œufs par ponte sont fortement
corrélés (r=0,85, r=0,82) respectivement de même le poids des œufs, la durée d'incubation, le
taux d'éclosion (r=0,88 ; r=0,89).
83
Tableau IX: Paramètres de reproduction d'Achatina achatina selon de la qualité du
régime
Régime Alimentaire
Test de
Paramètres Végétal Concentré
significativité
84
Tableau X: Paramètres de reproduction d'Achatina achatina selon la teneur de calcium
Nombre moyen d'œufs par ponte 148,34d ± 21,32 159,43c ± 23,06 133,53° ±18,53 682,523 ±24,76 450,76b ±23,54 380,21c±20,43
Nombre moyen de naissains par ponte 32d±5,43 33d± 6,21 25e± 4,18 2553± 12,65 136b±10,63 108t±9,32
Durée d'incubation U) 14,83 b±5,45 14,66 b±5,21 14,5 b±4,35 16, 16 3±6,32 16,333±6,35 17,163±8,13
Poids moyen d'un œuf (g) 0,34C±0,025 0,34C± 0,025 0,35t±0,028 0,49b±0,038 0,528±0,045 0,543±0,056
Grand diamètre d'un œuf (mm) 4,1QC±1,23 4,17C±1, 11 4,71c±1,56 5,2b±1,74 5,5b±1,88 6,23±2,12
Petit diamètre d'un œuf (mm) 2,8QC±Q,89 2,82C± Ü,95 3,87C± 1,32 4,15b±1,56 4,3b±1,78 5,23±2,48
NB: Les valeurs moyennes de fa même ligne indexées de fa même lettre ne sont pas statistiquement différentes (P<0,05)
85
Tableau XI: Matrice de corrélation entre les différents paramètres de reproduction d'Achatina achatina
Coefficients de corrélation
Taux de calcium 1
86
Tableau XII: Performances de reproduction d'Achatina achatina selon la teneur de calcium
Poids moyen d'entrée en ponte (g) 83,90b± 11,34 89,47b±13,21 94,49b±14,76 96,78a±16,32 97,03a±16,87 98,38a±17,03
Poids de la ponte (g) 50,68 be± 11,65 53,85 be± 11,78 46,95 bc±9,54 367,96 a ±37,21 233,5 b±28,34 196,31 c±18,56
Poids naissain en% du poids de l'œuf 20,59bc 19,61 be 17,57be 36,05a 29,1Qb 27,50b
Taux de mortalité embryonnaire précoce(%) 18,91 a 22,01 b 30,07be 17,59a 23,55b 27,87be
Taux de mortalité embryonnaire tardive (%) 35, 13 ab28,30 b 22,55 a 18,47 a 28,88 b 25 b
NB: Les valeurs moyennes de la même ligne indexées de la même lettre ne sont pas statistiquement différentes (P<0,05)
87
Discussion
Nos résultats comparés à ceux de certains auteurs tels que (Hodasi, 1995) et (Stiévenart,
1996) sont différents. Cela pourrait être dû au fait que ceux-ci ont été obtenus au laboratoire en
conditions contrôlées. Dans la présente étude, l'acclimatation des animaux dans un
environnement très différent de leur biotope naturel pourrait également justifier leur
comportement. Toutefois, ces moyennes sont restées dans les intervalles obtenus par ces
auteurs excepté l'âge de première ponte inférieur et le poids moyen des œufs supérieur à leurs
résultats.
Une importante hétérogénéité entre les différents régimes expérimentaux a été mise en
évidence durant ce travail. Plusieurs raisons peuvent expliquer une telle observation. Il est
reconnu que l'escargot est très sensible aux conditions variables du milieu et que des lots
d'escargots clans un même bac d'élevage soumis à un même régime peuvent afficher un état
de croissance et de maturité différent (Lucarz et al., 1985).
Les lots d'escargots soumis aux régimes végétaux (R1 et R2) sont caractérisés par une
taille moyenne relativement faible tandis que ceux des régimes concentrés (R3, R4 et Rs) sont
caractérisés par une taille moyenne relativement élevée. Il ressort que l'utilisation d'aliments
végétaux comme les fourrages verts et les fruits ou tubercules de certains végétaux donnent
des performances de reproduction relativement faibles (Aubert 1989; Zongo et al., 1990;
Otchoumou et al., 2004b, Karamoko, 2009). Ces faibles performances de reproduction sont
confirmées par nos résultats qui montrent une très grande différence entre les deux aliments
végétaux (R1 et R2) et les aliments concentrés sous forme de farine (R3, R4 et Rs). L'analyse
des résultats indique qu'il y a une différence de temps entre l'âge de première ponte d'Achatina
achatina soumis à différents régimes. Ce résultat suggère que chez cette espèce, des individus
éclos le même jour n'atteignent pas la maturité sexuelle à la même époque. Il s'agit en fait
d'une interaction homotypique qui met en relief les compétitions, les possibilités de
déplacements et les concurrences au sein de cette espèce. L'âge de première ponte d'A.
achatina (12 et 13 mois d'âge) soumis au régime (R3 et R4, Rs) respectivement est raccourcie
par rapport à l'intervalle d'âge de maturité dans la nature (23 mois d'âge) rapporté par (Hodasi,
1979). Ce n'est que 12 mois plus tard que ceux nourris exclusivement de végétaux parviennent
88
à cette maturité. La qualité du régime alimentaire est donc à l'origine de la différence d'âge à la
maturité sexuelle qui s'avère tardive chez les animaux nourris au régime végétarien
(Otchoumou, 2005). La différence d'âge des escargots à la maturité sexuelle serait donc liée à
leur teneur en calcium.
La raison de cette croissance rapide serait une richesse des régimes concentrés en
énergie et en nutriments (Protéines, matières minérales et calcium) comparés aux régimes
végétaux pauvres. Avec les régimes de fourrages verts, il faut attendre 20 à 23 mois pour voir
des animaux de tailles et de poids relativement moyens pour pondre pour la première fois. En
outre, les individus ayant pondu pour la première fois ont un poids supérieur à 90 g et une
longueur de coquille supérieur à 9 cm, comme si ce phénomène exigeait que l'animal atteigne
un certain poids et une certaine longueur de coquille, plutôt que de son âge.
Les aliments composés conviennent donc à l'alimentation des escargots et sont d'un
emploi plus facile que les végétaux et procurent à la fois l'énergie, les protéines, les minéraux
et vitamines indispensables aux besoins de construction, de croissance et de reproduction
(Aupinel, 1987).
Parmi ces nutriments, le calcium est un élément essentiel pour la calcification des œufs et
serait le plus important facteur de distribution des gastéropodes terrestres et qu'il existerait une
forte corrélation entre les densités de peuplement, l'abondance des escargots et les teneurs en
calcium des sols colonisés (Johannessen et Solhoy 2001; Tattersfied et al., 2001; Hotopp
2002).
En milieu naturel, les escargots combleraient les déficits en calcium végétal par le calcium
des sols (Johannessen et Solhoy 2001). Nos résultats montrent que le taux optimal de
calcium induisant une meilleure performance de reproduction chez Achatina achatina (Linné)
est de 12,03 %, résultat similaire chez Helix aspersa (12,07%) (Conan et al., 1989) et meilleur
à ceux obtenus chez la même espèce (Otchoumou, 2005) où aucune ponte n'a été observée.
Le nombre moyen de ponte par régime, le nombre moyen d'œufs par ponte, le grand diamètre
et le petit diamètre des œufs sont supérieurs à ceux précédemment obtenus avec des végétaux
(Upatham et a/., 1988; Otchoumou et a/., 2003b).Fournie et Chetail (1984) ont étudié la
dynamique du calcium chez les gastéropodes terrestres. Ces animaux absorbent des quantités
89
appréciables de calcium pour assurer leur protection et leur reproduction. Au cours de la
période de ponte, un flux de calcium se produit à travers l'épithélium du tractus reproducteur
afin de fournir la coquille d'œuf et les fluides d'œufs. Cependant, le fait que les régimes
concentrés aient donné le meilleur développement des reproducteurs peut être expliqué par
leur contenu élevé en protéines, en sels biogéniques et particulièrement le calcium. Ces
niveaux élevés de calcium associés à la haute valeur protéique et des lipides jouent un
important rôle comme précurseurs pour le signal-transduction impliqué dans la régulation de
l'accouplement et de reproduction. Les escargots nourris en un régime riche en acide gras
polyinsaturé (AGPI) ont montré une activité plus élevée que des escargots nourris au régime
déficient en AGPI. Un épuisement des réservations internes d'AGPI peut affecter la régulation
du comportement de l'accouplement, parce que AGPI joue un rôle important comme
précurseurs pour le signal-transduction impliqué dans la régulation de l'accouplement et de la
reproduction (Wacker 2005).Le taux d'éclosion obtenu avec les régimes concentrés (R3 et R4,
Rs) est meilleur (37,48 % 30,28 % et 28,41 %) et supérieur à ceux des régimes végétaux (R1 et
R2) (21,62 % et 20,75 %) respectivement. En outre, les taux élevés de ponte et d'éclosion au
niveau des régimes concentrés pourraient se justifier par l'effet du calcium sur la calcification
des œufs (Bonnet et a/., 1990).Le nombre total d'œufs pondu (680) pour une moyenne de 68,50
œufs enregistrés sur le régime RJ est aussi largement supérieur à celui de tous les régimes
confondus et appartient à l'intervalle présenté par Hodasi (1979), c'est-à-dire (50 à 400) œufs
en moyenne par ponte. Selon le même auteur les escargots entrent dans une phase adulte
lorsqu'ils atteignent la maturité sexuelle cependant ils ne pondent pas tous des œufs à chaque
saison ce qui justifierait ces différents taux obtenus. Ces résultats sont en accord avec ceux de
plusieurs auteurs qui confirment que de rares accouplements d'escargots géants africains ont
été observés chez A.fulica (Ghose,1959; Tomiyama, 1994), A.achatina (Hodasi, 1979),
Achatina a/bopicta (William, 1950) A.marginata ovum (Plummer, 1975), A marginata suturalis
(de Larembergue, 1959). De plus Tomiyama (1994) après observation de la parade nuptiale
chez A.fulica stipule que sur 223 parades, 199 ont échoué c'est à dire qu'aucune copulation
n'en a découlé. De même selon (Hodasi, 1984) et (Stievenart, 1996) en comparaison avec les
Archachatina, ceux-ci élaborent successivement des pontes d'une dizaine de gros œufs (d'au
moins 1 cm cle long), tandis que les pontes des escargots des genres Achatina et Limicolaria
90
sont moins fréquentes, mais comportent une à plusieurs centaines de petits œufs. Selon
Okorie et Okere (1994), les escargots géants africains peuvent en dehors de toute pathologie
ralentir leur croissance et même l'interrompre pour estiver. Ainsi ces escargots nains affectés
de troubles de croissance moins sévères peuvent accéder néanmoins à la maturité sexuelle et
peuvent se reproduire mais ceci plus tard ce qui compromet gravement l'augmentation du
cheptel d'escargot. Le faible taux de ponte observé serait donc dû à l'hétérogénéité des poids
des escargots car en cas de nanisme, un très faible pourcentage des animaux atteint la
maturité sexuelle qui surviendra alors beaucoup plus tard.
Les faibles taux de naissains obtenus seraient probablement dus d'une part, à leur fragilité car
selon (Hodasi, 1984) les escargots éclos de petits œufs (Achatina et Limicolaria) sont
particulièrement fragiles ce qui induit des taux de mortalités néonatales importantes et d'autre
part, à la technique d'incubation pratiquée au laboratoire consistant à l'incubation des œufs en
dehors du site de ponte et dans un autre terreau que celui où les œufs ont été pondus. Ainsi
cette méthode qui consiste à la manipulation des œufs pour les placer en incubation ailleurs
semble nocive au développement embryonnaire. De même les substrats que nous utilisons
pourraient contenir des agents pathogènes qui influeraient le taux d'éclosion car Juliette et al.,
2010 a et b}, Juliette et al., (2011 et 2012) ont identifié des champignons qui réduisent le taux
d'éclosion des œufs d'Achatina fulica. Ce sont notamment Aspergillus niger, Fusarium
oxysporum, Fusarium solani, Mucor sp., Phoma sp., Penicillium sp.,Penicillium decumbens et
Trichoderma sp .. provenant du sol de forêt vierge, du sol de plantation, de la sciure de bois, du
coton hydrophile, et des bourres de noix de coco. Ces travaux ont révélé que quelque soit le
substrat inoculé, ses champignons sont des agents pathogènes dans la mesure où ils influent
sur le taux d'éclosion des œufs en le réduisant considérablement (Mateo, 2006). Selon (Daami-
remadi et el mahjoub 2001) le fort pourcentage d'œufs non éclos pourrait s'expliquer par le fait
qu'ils sont parasités, desséchés ou non fécondés.
L'analyse des résultats indique qu'il y a une différence entre les caractéristiques physiques
(poids et taille) des œufs et des naissains de même âge des deux types de régimes au seuil de
5%. Ces résultats suggèrent que le nombre et les caractéristiques physiques des œufs
s'améliorent avec le type de régime alimentaire. Le nombre total d'œufs par ponte des régimes
concentrés (R3, R4 et R5) est largement supérieur de celui des régimes végétaux. Ces résultats
91
sont en accord avec Otchoumou (2005)qui révèle que les paramètres de reproduction
montrent une très grande différence entre les régimes végétaux et concentrés de même que les
régimes riche en calcium ont une influence sur les caractéristiques des œufs (Otchoumou et
a/., 2011 ). En effet Achatina achatina, Achatina fulica et Archachatina ventricosa soumis à un
régime concentré riche en calcium ont un nombre d'œufs par ponte, les diamètres des œufs
supérieurs à ceux des régimes végétaux.
Nos résultats montrent aussi qu'au fur et à mesure que le taux de calcium alimentaire
augmente, le nombre moyen d'œufs par ponte et les dimensions des œufs augmentent. Ce
phénomène trouverait son explication dans le fait qu'une grande partie du calcium ingéré serait
utilisée pour la confection de la coque des œufs. La qualité du régime alimentaire influencerait
donc l'acquisition de la maturité sexuelle et la reproduction. En définitive, les concentrés farines
sont mieux adaptés à l'élevage des escargots africains.
Conclusion partielle
Cette étude montre que la reproduction d'Achatina achatina est notablement influencée par les
teneurs en calcium des aliments qu'il consomme. Contrairement à l'aliment végétal, l'aliment
concentré induit une meilleure performance. Les régimes R3, R4 et Rs (respectivement 12,02% ;
14,02% et 16,01 % de calcium) ont permis d'améliorer la reproduction, de réduire la mortalité,
contrairement aux régimes végétaux. Ces régimes réduisent la durée du cycle sexuel. La
reproduction donc est meilleure avec des taux de ponte et d'éclosion obtenu après un temps
d'incubation appréciable. Au regard de ce qui précède, nous pouvons dire qu'une alimentation
concentrée semble être appropriée pour une croissance harmonieuse et une bonne
reproduction chez Achatina achatina (Linné) par rapport à une alimentation exclusivement à
base de fourrages verts.
92
3.3 Effets de la qualité du régime et du taux de calcium alimentaire sur les qualités
organoleptiques
Les viandes d'escargot émanant des six régimes, ont été appréciées à partir des critères de
tendreté, de jutosité, d'arrière-goût, d'arôme et d'appréciation globale par un panel de
dégustateurs. Les moyennes issues de ces notes sont présentées dans le (tableau XIII).
a-Tendreté
Les notes obtenues au niveau du régime végétal varient de 3,5 à 8 tandis que celles du régime
concentré varient de 4,5 à 7,75. La moyenne des notes obtenues est de 5,06 pour le régime
végétal et de 6,05 pour le régime concentré. Ces résultats suggèrent que les animaux issus du
régime végétal sont plus tendres que ceux issues du régime concentré.
L'analyse statistique révèle une différence significative entre les deux régimes au seuil de 5%.
b-Jutoslté
Pour ce facteur, Les notes obtenues au niveau du régime végétal varient de 5 à 7,5 tandis que
celles du régime concentré varient de 4,5 à 6. La moyenne des notes obtenues est de 5,36 pour
le régime vèqétai et de 6,32 pour le régime concentré.
L'analyse statistique ne révèle pas de différence significative entre les deux régimes au seuil de
5%.Ces résultats suggèrent que les animaux issus des régimes concentrés ne sont pas plus
juteux que ceux émanant des végétaux.
93
c-L'arrière-goût
Les notes obtenues pour l'arrière-goût au niveau du régime végétal varient de 3,5 à 5,5 tandis
que celles du régime concentré varient de 4,25 à 7,25. La moyenne des notes obtenues est de
4,46 pour le régime végétal et de 5,8 pour le régime concentré. Ces résultats suggèrent que les
animaux issus du régime concentré ont ou pas un arrière-goût que ceux issues du régime
végétal. L'analyse statistique révèle une différence significative entre les deux régimes au seuil
de5%.
ci-L'arôme
L'arôme a enregistré des notes allant de 4,25 à 7,5 pour le régime concentré et de 4,5 à 8 pour
le régime végétal. La moyenne des notes obtenues est de 6 pour le régime végétal et de 5,8
pour le régime concentré. Les animaux issus du régime végétal ont le même arôme que ceux
issues du régime concentré car l'analyse statistique ne révèle aucune différence significative
entre les deux régimes au seuil de 5%.
e-L'appréciation globale
Ce facteur qui est la sommation de tous les précédents, enregistre des notes variant de 4 à 7
obtenues sur le régime végétal et des notes variant de 4,5 à 7,75 obtenues sur le régime
concentré. La moyenne des notes obtenues est de 5,8 pour le régime végétal et de 5,9 pour le
régime concentré. Ces résultats suggèrent que les animaux issus des deux régimes ont été
appréciés par l'ensemble des panelistes. L'analyse statistique ne révèle aucune différence
significative entre les deux régimes au seuil de 5%.
La projection des valeurs obtenues au niveau des paramètres organoleptiques pour la qualité
du régime, ne révèle pas des écarts de différences majeures illustrées par la figure 21.
94
Tableau XIII : Effets de la qualité du régime sur les qualités organoleptiques
Organoleptiques
Jutosité
~EL & •.•. M S t J., •.•. V ! ~ .: i OS C ~.S.- •..•. a .•• ~z .•...... ~m:s,)b ZLJLllSillE&MMWW.
-
NB: les valeurs moyennes pour chaque paramètre de la même ligne indexées des mêmes
lettres ne sont pas statistiquement différentes (P<0,05)
95
Appreciation
Jutosité
globale -t-Régime concentré
•• Régime végétal
Arôme
96
3.3.2. Effet du calcium alimentaire sur les paramètres organoleptiques
Les viandes d'escargot émanant des six régimes, ont été appréciées à partir des
critères de tendreté, de jutosité, d'arrière-goût, d'arôme et d'appréciation globale par un
panel de dégustateurs. Les moyennes issues de ces notes sont présentées dans le (tableau
XIV).
a. Tendreté
La tendreté est l'aptitude de la viande à être coupée, déchirée ou broyée plus facilement par
les dents.
La tendreté a été appréciée à l'aide des annotations qui ont permis de classer ces viandes en
deux catégories selon la moyenne des notes obtenues: les viandes des escargots des
régimesR2 et R1constituent la catégorie 1; elles sont respectivement notées 5 ±1,7 et 5,53
±1,5. La catégorie 2 est affectée des notes 6,06 ±1,85 ; 6,4±1,8; 6,28 ±1,3et 6 ±1,35 pour les
viandes des escargots des régimes Rr, RJ, R4 et Rs.
Ces valeurs émanant des différentes catégories sont statistiquement différentes au seuil de 5%.
b. Jutosité
Les annotations des dégustateurs affectent la meilleure jutosité (6 ±1,786,4 ±1,58 6,2 ±1, 18 6,7
±1,28) aux viandes d'escargot des régimes Rr, R3, R4et Rs respectivement. Elles représentent la
catégorie 1. Quant à ceux émanant des régimes R2 et R1 (5,2 ±1,3b 5,2 ±1,4b) elles constituent
la catégorie 2 et leur chair présente une jutosité intermédiaire. Ces valeurs émanant des
différentes catégories sont statistiquement différentes.
97
b. Arrière-goût
L'arrière-goût a été apprécié à l'aide des annotations qui ont permis de classer ces viandes en
deux catégories selon la moyenne des notes obtenues: les viandes des escargots des régimes
RT,RJ ,R4et Rs,constituent la catégorie 1; elles sont respectivement notées (5,8 ±1,48 5,8
±1,28 5,9 ±1,68 5,6 ±1,48) et celles des régimes R2 et Rireprésentées par la catégorie 2, elles
sont notées respectivement (4,06 ±1,6b 4,53 ±1,5b).
L'arrière-goût cle la viande des escargots des régimes concentrés est statistiquement différent au
seuil 5% à ceux des régimes végétaux. En général, ces escargots ne présentent pas d'arrière
goût majeur quoique présentant des moyennes différentes.
c. Arôme
L'arôme a été appréciée à l'aide des annotations qui ont permis de classer ces viandes
en deux catégories: les viandes d'escargots des régimes, R1 et R2représentées par le meilleur
arôme constituent la catégorie 1; elles sont respectivement notées (6,6 ±1,4b 6, 1 ±1,6 b).
La catégorie 2 représentée les régimes RJ, RT, Raet Rsestaffectée des notes (4,8 ± 2,285,4
±2, 185,2 :±:1,88 5,2 ±1,58),
Ces valeurs sont statistiquement différentes au seuil 5% pour les mêmes lettres.
e. L'appréciation globale
L'appréciation globale qui est la sommation de tous les paramètres mis en jeu donne des
moyennes de notes allant de 5,3 à 6,6. D'une manière générale les résultats des tests
d'acceptabilité montrent que les différentes chairs issues des régimes alimentaires sont jugés
bonnes. Etant donné que, les différentes valeurs ne sont pas statistiquement différentes au
seuil de 5 % il n'existe aucune différence au niveau des chairs.
98
La projection des valeurs obtenues au niveau des paramètres organoleptiques pour la teneur
en calcium des différents régimes, ne révèle pas des écarts de différences majeures illustrée
par les figures 22 et 23.
Quant à la figure 23, elle a mis en relief une distinction au niveau des régimes R1, R2 pour
l'arrière-goût, ta jutosité et des régimes R1, R4, R3 pour l'arôme. Hormis ces paramètres
également aucune distinction majeure n'est perspectible au niveau des différents régimes.
99
Tableau XIV: Effet du calcium alimentaire sur les paramètres organoleptiques des escargots
Paramètres
R1 (0,24%) R2 (0,47%) R3(12,03%) R4(14,03%) Rs(16,02%) Rr (6,82%)
Orgnoleptiques
Tendreté 5,53 ±1,5b 5 ±1,?b 6,4±1.8a 6,28 ±1,3a 6 ±1,35a 6,06 ±1,85a
Jutosité 5,2 ±1,4b 5,2 ±1,3b 6,4 ±1,5a 6,2 ±1, 1a 6,7 ±1,2a 6 ±1,?a
Arôme 6,6 ±1,4a 6,1 ±1,6a 4,8 ±2,2b 5,2 ±1,8b 5,2 ±1,5b 5,4 ±2,1b
Arrière-goût 4,53 ±1,5b 4,06 ±1,6b 5,8 ±1,2a 5,9 ±1,6a 5,6 ±1,4a 5,8 ±1,4a
Appréciation
5,6±1,3 a 5,9±1,3a 6,4±2, 1a 5,3±2,3a 5,4±1,3a 6,6±1,?a
globale
NB : les valeurs moyennes pour chaque paramètre de la même ligne indexées des mêmes lettres ne sont pas statistiquement différentes (P<0,05)
100
Rtî:"~ = I' - '~1R3 ~Tendreté
~Jutosité
...,_Arrière-goût
...,_Arôme
---Appreciation
R2' . ._ "'-..~, '-. ' 1/ /~/R4 globale
RS
101
~R3 (12,02%)
·· ~
globale
1/ 3~~,
Appredation •
,w / 2
1
+ :
1 /
utosi"t'e -R4 (14,03%)
\ (
.t
' .
..._RS (16,02%)
-R2(0,47%)
-Rl(0,24%)
Arôme Arrière-goût
102
Discussion
Toutes les viandes, qu'elles proviennent d'animaux d'élevage, de gibier à plume ou à poils, ont
la même structure. Elles sont composées, pour l'essentiel, de fibres musculaires, de tissu
adipeux (gras) et de tissu conjonctif (collagène) (Sami et al.,2004).La proportion de ces
diverses composantes, leur couleur et leur texture peuvent cependant varier. La préférence des
consommateurs pour les viandes à cuisson rapide laisse supposer qu'au sein des descripteurs
sensoriels, l'exigence porte prioritairement sur la tendreté de la viande. (Tarrant 1998, Bindon
et Jones 2001).
L'analyse de la tendreté révèle que le régime alimentaire affecte la qualité de la viande. Ceci a
été probablement dû d'une part à la différence enregistrée au niveau de la croissance (masse
pédieuse) et d'autre part par l'activité musculaire étant donné que cette même masse contient
les protéines contractiles (actine et myosine). Ces résultats sont en conformité avec ceux
rapportés par Lowry (1979) qui révèle que la croissance compensatrice se traduit par un
accroissement du gain de poids des animaux par rapport à la normale. Ainsi La diminution de la
force de cisaillement de la viande sous l'effet de accroissance compensatrice peut s'expliquer
par l'accélération du taux des protéines, susceptible de conduire à une néo-synthèse de
collagène (Kopp et Bonnet 1982, Grouse et al 1986). Les fibres de collagène sont attachées
les unes aux autres par des liaisons chimiques dont le nombre varie selon l'âge et l'exercice.
Plus les fibres sont solidement liées entre elles, plus la viande n'est dure. Une réduction de la
taille des fibres de collagène de type I pourrait également expliquer cette amélioration de la
tendreté sous l'effet de la croissance compensatrice (Geay et al., 2002). Enfin, l'accroissement
de la tendreté pourrait être relié à l'accroissement de la proportion de fibres musculaires
glycolytiques, à maturation plus rapide, aux dépens de la proportion de fibres lentes (Picard et
al 1995).
103
De même selon les travaux de (Parpia et Dani (1982), l'alimentation, la conduite et les
méthodes de cuissons peuvent également influencées la tendreté de la viande. Mais pour notre
part aucune différence significative de la tendreté causée par la conduite d'élevage et les
méthodes de cuissons n'ont pu être établie car celles-ci ont été les mêmes pour les différents
régimes. Mais dans notre étude, le régime alimentaire et la croissance ont influencé le caractère
tendreté.
Les notes moyennes du caractère juteux des régimes concentrés sont été significativement
différentes de celles des régimes végétaux. La jutosité est le caractère plus ou moins sec de la
viande en cours de consommation. Ce caractère est lié à la libération d'eau engendrée par
notre mastication et à la sécrétion de salive activée par les lipides de la viande.
Durant la cuisson, les protéines contenues dans les fibres coagulent, c'est-à-dire qu'elles se
resserrent. Durant ce processus, les protéines expulsent l'eau qu'elles contiennent. Pour
caricaturer, on peut comparer la viande à une éponge gorgée d'eau, et la chaleur à une
pression exercée sur l'éponge (Purchas et al., 2002). Plus la température de la viande
s'élève, plus il y a de pression sur les fibres, et donc du jus qui sort de la viande. Cela démontre
que la jutosité est liée aux poids de l'animal. Ainsi donc, les animaux des régimes concentrés
ayant des poids élevés que ceux des régimes végétaux sont donc plus juteux. Des recherches
ont démontré que la viande commence à perdre du jus à partir d'une température interne
d'environ 55 °C (130 °F), alors que la viande est bien saignante. Ce début de perte de jus est
causé par le rétrécissement (ou contraction thermique) de l'endomysium, le collagène qui
entoure chacune des fibres musculaires. Lorsque la viande atteint une température interne
d'environ70 °C (160 °F), la perte de jus s'accentue, car à cette température, le périmysium
(collagène qui gaine les faisceaux musculaires) se contracte à son touret exerce une pression
additionnelle sur les cellules. Une viande qui atteint une température interne de 80 °C (175 °F)
aura perdu jusqu'à 30 à35 % de son eau (Renand et al., 1997).Les liaisons chimiques qui
retiennent les molécules de collagène ensemble se défont sous l'effet de la chaleur et de
l'humidité, ce qui permet de les« solubiliser » c'est-à-dire de les transformer en gélatine, facile à
mastiquer. Une viande bien grasse est perçue comme étant plus juteuse qu'une viande maigre,
car le gras stimule la salivation et contribue aussi à séparer les faisceaux musculaires.
104
Les notes moyennes du caractère arrière-goût révèlent une différence statistique entre les
chairs des deux types de régimes. Les notes obtenues avoisinant la moyenne, cela montre que
le régime alimentaire affecte en un degré moindre la qualité gustative de la viande. L'arôme a
été plus élevé chez les animaux issus des régimes végétaux au détriment de ceux soumis aux
régimes concentrés. (Maarse et Visschner 1993) révèle que la viande crue n'a pratiquement
pas d'odeur, ce sont les diverses formes de cuisson qui provoquent le développement des
arômes à partir de précurseurs(peptides, acides aminés, oses et osides et lipides).La plupart
des arômes générés au cours des méthodes de cuissons, résultent d'un ensemble de réactions,
dont les principales sont l'hydrolyse, l'oxydation et les réactions dites de Maillard, ces dernières
englobant tout un ensemble complexe de réactions (Van et al., 1995). Toutes ces réactions
interfèrent les unes sur les autres, si bien que selon les constituants du milieu (activité de l'eau,
pH, teneur en oxygène, etc ..... ) et les conditions de cuissons, la composition aromatique pourra
être très différentes non seulement d'un produit à l'autre, mais également pour un même
produit. Le mécanisme de l'hydrolyse est commun aux protéines, lipides et glucides. Elle
dépend donc fortement de la préparation culinaire et de l'activité de l'eau. L'oxydation nécessite
quant à elle, la présence d'oxygène, de lipides insaturés et de température. Le taux d'oxygène
dans la chair des végétaux étant plus élevé que celui des concentrés justifierait la qualité
aromatique supérieure. Toutefois nous n'ignorons pas le faite que ce taux à lui seul ne pourrait
justifier cela car ce sont plusieurs réactions mise en jeu. Résultats en accord avec (Van et al.,
1998) qui mettent en relief les réactions de Maillard : un ensemble de réactions de
déshydratation et d'oxydations conduisant en particulier à la formation d'un ensemble très
complexe de nombreux composés volatiles dont les compositions qualitatives et quantitatives
dépendent essentiellement des conditions opératoires et des réactions en présence.
Puisque les méthodes de cuissons ont été les mêmes pour les différents régimes, la
composition des différents régimes sont donc à l'origine de cette différence car les animaux
n'expriment que ce qu'ils consomment. Les teneurs en lipides et en protéines des masses
pédieuses ayant varié d'un régime à l'autre, il en serait de même pour leur composant en
peptides, acides aminés ce qui affecterait l'arôme et le goût. Selon (Solms, 1969 ; Kato, et al.,
1989 ; Haefell et Glaser, 1990 ; Mottram, 1998; Muir et al., 1998), l'arôme et la saveur sont
dus en partie aux acides aminés et aux acides gras qu'offrent l'alimentation. Ces résultats sont
105
corroborés par (Sariudo et al., 1986) qui stipulent que lorsqu'un aliment est mâché dans la
cavité buccale, des molécules odorantes se dégagent de sa structure et circulent dans l'arrière
gorge. Elles arrivent dans la cavité nasale et stimulent les récepteurs olfactifs. Cette voie rétro
nasale permet la perception de l'arôme de l'aliment qui est responsable de 90% de la sensation
du goût.
De tout ce qui précède, le goût est donc un sens très complexe qui fait intervenir l'aspect de
l'aliment perçu par les yeux, l'odeur reçue directement par le nez, la saveur captée par la
langue, l'arôme libéré par la mastication, les sensations tactiles et thermiques de la bouche.
La note d'acceptabilité globale de la viande issue des escargots représenté par la catégorie 1 a
été supérieure à celle de la catégorie 2 ceci pourrait être dû au goût, l'arôme, la jutosité et la
tendreté obtenue au niveau de ces régimes. Les travaux de (Kondaiah et Sharma, 1989 et
Schënfeldt et a/., 1993) confirment que l'aspect, l'odeur, la saveur, l'arôme, la texture, le
croquant sont autant de paramètres qui participent à l'appréciation d'un aliment.
Cependant, Wolfe (1979) a également trouvé que la tendreté a été plus importante que le
caractère juteux lorsqu'il s'agit de déterminer la qualité gustative globale. Sur cette base, les
animaux soumis aux régimes concentrés ayant une tendreté plus élevée que ceux des régimes
végétaux seraient donc plus appréciés mais l'analyse statistique n'a révélé aucune différence
significative.
Face aux exigences du consommateur ivoirien sur la qualité de chair de l'escargot sauvage et
de sa croissance assez longue, nous avons été amenés à produire un escargot qui possède les
caractères de croissance rapide et de la viande savoureuse de l'escargot sauvage.
A cette fin, des essais de performances zootechniques ont été effectués en soumettant un
régime concentré aux naissains comportant des éléments nutritifs dont sont dépourvus leurs
régimes végétariens habituels.
106
La qualité organoleptique des viandes des escargots soumis aux régimes concentrés sont très
proches de la viande de l'escargot sauvage tant au niveau de la tendreté, de la saveur et de la
jutosité.
107
3.4. Effets de la qualité du régime et du taux de calcium alimentaire sur le rendement en
viande et composition biochimique des masses pédieuse et viscérale
3.4.1 Effets de la qualité du régime sur le rendement en viande des escargots Achatina
achatina
Les caractéristiques physiques et les poids des composants corporels des escargots prélevés à
la fin de l'expérience selon la qualité du régime sont présentés dans le tableau XV. Les poids
vifs moyens des escargots collectés sur les différents régimes végétaux et concentrés sont
respectivement de 77,24g, 135,44 g pour des longueurs moyennes coquillières de 79 mm, 154
mm respectivement. Le poids moyen de coquille vide enregistré sur ces différents régimes est
de 19,08 g pour le régime végétal et 27,23 g pour le régime concentré puis celui des tissus
mous de 58,09 g et 108,21 g respectivement. Les animaux issus du régime végétal offrent une
quantité de chairs consommables de 35,29 g inferieur à ceux issus du régime concentré de
66,91 g et une quantité de viscères non consommés22,8 get 41,3 g respectivement. La
comparaison statistique des poids des composants corporels de ces mollusques montre que
sur les différents régimes, les animaux offrent une quantité de tissus mous plus importante que
de coquille. Sur le régime concentré, les animaux présentent une masse coquillière et des
tissus mous supérieurs à ceux des régimes végétaux. On observe aussi que la quantité de
tissus consommables et celle des viscères non consommés sur le régime concentré est
supérieure à celui du régime végétal.
Le test statistique mentionne une différence significative entre les poids de coquilles vides
produites, des tissus mous, du pied et des viscères sur les types de régime.
108
b-Composition biochimique des masses pédieuse et viscérale
Les résultats de l'analyse chimique des différentes parties du corps sont présentés dans le
tableau XVI. Il ressort qu'au niveau de la masse pédieuse, les animaux soumis au régime
végétal contiennent plus d'énergie (5135,5 cal) que ceux du régime concentré (5020 cal).
Concernant la masse viscérale c'est le contraire, les animaux soumis au régime concentré sont
plus riches en énergie (5654 cal) que ceux émanant du régime végétal (5351,3 cal).
Hormis l'énergie au niveau de la masse pédieuse, les animaux soumis aux régimes concentrés
ont des teneurs en azote (12,94%), en protéine (62,67%), en lipide (07,78%), en matière
sèche( 12, 59%) et en matière minérale(07,34%) supérieur à ceux soumis aux régimes végétaux.
Au niveau de la masse viscérale, les animaux soumis au régime concentré ont une teneur en
azote (13,57%), en lipide (24,45%) et en matière sèche (21,26%) supérieur à ceux du régime
végétal. Les teneurs en protéine et en matière minérale sont plus élevées chez les animaux
provenant du régime végétal que ceux émanant du régime concentré.
109
Tableau XV: Poids des escargots et poids de leurs composants corporels selon la qualité du
régime
110
Tableau XVI : Effet de la qualité du régime sur la composition biochimique des masses
pédieuse et viscérale
Régime Régime
Variable
NB: les valeurs moyennes pour chaque paramètre de la même colonne indexées des mêmes
lettres ne sont pas statistiquement différentes (P<0,05)
111
c. Composition minérale des chairs produites
Les résultats de l'analyse comparée de la composition minérale des animaux soumis aux deux
types de régimes sont consignés dans le tableau XVII. Ces résultats révèlent que les animaux
soumis au régime concentré sont plus riches en macro-éléments notamment en Sodium (2,71 ),
en Magnésium (4,41), en Phosphore (8,46), en Chlore (2,84), en Potassium (8,68) et en
Calcium (15,41) contrairement aux animaux du régime végétal.
Les animaux ayant consommés les végétaux sont par contre riches en oligo-éléments
notamment en Fer (0,66), en Cuivre (0,23), en oxygène (42,54) et contiennent du Titane
pendant que ceux du régime concentré en sont dépourvus.
Par ailleurs, la chair des animaux soumis au régime concentré est riche en 7 macro-éléments
contre 2 pour celle des animaux du régime végétal. L'analyse statistique indique une différence
très significative entre les types de régimes pour les minéraux suivant : Sodium, Magnésium,
Aluminium, Silicium, Phosphore, Potassium, Calcium et Oxygène.
112
Tableau XVII: Résultats des dosages de matières minérales des chairs d'escargots soumis selon la qualité du régime en g /100
113
3.4.2 Effets du taux de calcium alimentaire sur le rendement en viande des escargots
Achatina achatina
Les caractéristiques physiques et les poids des composants corporels des escargots prélevés à
la fin de l'expérience selon les teneurs en calcium de R1 (0,24 %), R2 (0,47%), Rr (6,82%), R3
(12,02%), R4 (14,03%) et Rs (16,02%) sont consignés dans le tableau XVIII. Les poids vifs
moyens des escargots collectés sont respectivement de 71,4 g, 78, 14 g, 98,52 g, 181,01 g,
176,7 g, 173,01g. Les proportions de coquille par rapport au reste du corps varient de 40,14% à
57,54%.La proportion de masse pédieuse (chair consommable) varie de 33,33 % à 46,65%, la
proportion de masse viscérale varie de 7,69% à 24,25%. Quand à la masse totale de chair
produite, elle varie de 41,02 % à 70,9%. On remarque au fur et à mesure que le taux de
calcium alimentaire augmente ; la proportion de la coquille augmente et celle des masses
pédieuse et viscérale diminue. La masse totale de chair produite des régimes concentrés est
nettement supérieure à celle des régimes végétariens. Les régimes R3, R4 et Rs donnent les
plus grandes masses de chair produite.
On remarque dans l'ensemble que quelque soit le régime, la masse viscérale augmente au fur
et à mesure que le taux de calcium augmente. Ce phénomène n'est pas le cas pour la masse
pédieuse. Le taux de matière sèche augmente légèrement lorsque le taux de calcium
alimentaire augmente. Les teneurs en protéines obtenues varient de 60,48(R4) à 76,38 (R2)
pour la masse pédieuse et de 50,80 (Rr) à 68,72 (R2) pour la masse viscérale. Il ressort de ces
114
résultats que la masse pédieuse est plus riche en protéines que la masse viscérale, que les
régimes à base de végétaux donnent des taux de protéines plus élevés que les régimes
concentrés de farine.
Les teneurs en lipides des masses pédieuse et viscérale varient respectivement de 07,31 (R1) à
8,11 (R3) et 20,71(R1) à 26,41 (R3). Ainsi au regard donc de ces tableaux la masse viscérale
contient plus d'énergie, de lipides et matières minérales que la masse pédieuse.
Au niveau des 1 Omacro-éléments recensés, il n'y a que 3 dans lesquels les animaux soumis au
régime végétal en sont riches. Ces résultats nous révèlent que les animaux nourris aux régimes
R1 et R2 ont un taux élevé de carbones (C), de silicium (Si) et d'aluminium (Al) (18,44 et 18,47),
(4,31 et 2, 10) (0,79 et 0,51) respectivement. Par contre les animaux nourris au régime
concentré sont riches en 7 éléments notamment le sodium, le magnésium, le phosphore, le
soufre, le chlore, le potassium et le chlore.
Pour ce qui concerne les oligo-éléments, sur les 5 recensés, les animaux soumis au régime
végétalR1 et R2 contiennent 2 éléments notamment du fer (Fe) et de l'oxygène (0) pour des taux
de (2,02 et 2,03), (66,93 et 69,50) respectivement. De plus tandis que les chairs soumises aux
régimes végétaux contiennent du titane (Ti) les animaux soumis aux régimes concentrés en
sont dépourvus.
On remarque dans l'ensemble que quelque soit le régime au niveau des macro-éléments, le
sodium (Na), le magnésium (Mg), le phosphore (P), le soufre (S), le chlore (Cl) le potassium (K),
et le calcium (Ca) augmentent au fur et à mesure que le taux de calcium augmente. Pour ce
qui concerne les oligo-éléments, les chairs soumises aux régimes végétaux sont très riches en
fer et en oxygène que celles soumises aux régimes concentrés.
115
Tableau XVIII : Analyse comparative du Poids des escargots, de leurs composants corporels selon la teneur en calcium alimentaire
% du poids vifs
Les valeurs moyennes de la même colonne indexées des mêmes lettres ne sont statistiquement pas différentes à P < 0,05
116
Tableau XIX:Effet du taux de calcium alimentaire sur la composition biochimique des masses pédieuse et viscérale
Régimes Alimentaires
R1 (0,24%) R2 (0,47%)
Azote totale% 10,80C ± 0,71 11,26bc ± 0,32 1Q,92C ± 0,33 11,52bc ± 0,5
NB : les valeurs moyennes pour chaque paramètre de la même colonne indexées des mêmes lettres ne sont pas statistiquement différentes
(P<0,05)
117
Tableau XX: Effet du taux de calcium alimentaire sur la composition biochimique des masses pédieuse et viscérale
Régimes Alimentaires
RT(6,82%) R3 (12,02%)
Azote totale% 11,81bc± 0,50 12,76b ± 0,82 13,768 ± 0,50 14,478 ± 0,48
NB: les valeurs moyennes pour chaque paramètre de la même colonne indexées des mêmes
118
Tableau XXI: Effet du taux de calcium alimentaire sur la composition biochimique des masses pédieuse et viscérale
Régimes Alimentaires
R4(14,02%) R5(16,03%)
Azote totale% 12,84b ± 0,61 13,57ab ± 0,54 12,20b ± 1,01 13,24ab ± 1,72
NB : les valeurs moyennes pour chaque paramètre de la même colonne indexées des mêmes lettres ne sont pas statistiquement différentes
(P<0,05)
119
Tableau XXII: Les principaux macro-éléments contenus dans les chairs d'escargots selon les teneurs en calcium alimentaire g /100
VARIABLE Carbone Sodium Magnésium Aluminium Silicium Phosphore Soufre Chlore Potassium Calcium
18,943±1,64 0,163± 0,06 0,153 ± 0,05 0,793 ±0,31 4,31 a± 1,33 0,393 ±0,11 0,153 ± 0,01 0,06 3± 0,03 0,11 b ± 0,02 2, 15 C ± 2,07
R1 (0,24%)
R2(0,47%) 18,473 ± 1,06 0,223 ± 0,05 0,193 ± 0,03 0,513 ± 0,24 2,10 a± 1,26 0,443 ± 0,10 0,12 a± 0,08 0,17 a± 0,04 0,15b± 0,08 2,21 C ± 0,07
Rr(6,82%) 10,78b ± 2,4 2,23b ± 0,32 3,07 b ± 0,48 0,45 a± 0,04 0,34 b ± 0,05 7,22 b ± 1,54 0,94 a± 0,06 2,31 b ± 0,19 8,333 ± 1,05 12,37 b ± 1,88
R.3(12,03%) 10,60b±Q,55 2,62b±0,20 3,66b ± 0,06 0,29b ± 0,07 0,33 b ± 0,26 8,41 b ± 0,30 0,84 a ±0,16 2,79 b ± 0,4 0 8,86 a± 0,58 13,37 b ± 0,98
~(14,03%) 7,40 C ± 0,81 2,65b ± 0,21 3,98b ± 0,21 0,28b ± 0,15 0,33b±0,18 9,19 b ± 0,65 0,83 a± 0,05 2,86 b ± 0,28 9,193 ±0,60 16,54 a± 0,83
Rs(16,02%) 7,38C ± 1,45 2,83b ± 0,18 4,12b ± 0,09 0,18b±0,09 0,32b ± 0,16 9,22 b ± 0,82 0,813±0,16 3,01 b ± 0,24 9,78 a± 1,39 17,433 ± 0,91
Les valeurs moyennes de la même colonne indexées des mêmes lettres ne sont pas statistiquement différentes au Test de Kruskal-Walis à (P <
0,05)
120
Tableau XXIII: Les principaux oligo-élements contenus dans les chairs d'escargots selon les teneurs en calcium en g /100
LES OLIGO-ELEMENTS
R1 (0,24%) 2,028 ± 0,04 3,328 ± 1,57 0,068 ± 0,03 66,93 a± 2,07 0,108 ± 0,07
R2 (0,47%) 2,03 a± 0,01 2,79 a± 0,47 0,27 a± 0,06 69,50 a± 2,63 0,03 a± 0,04
Les valeurs moyennes de la même colonne indexées des mêmes lettres ne sont pas statistiquement différentes Test de Kruskal-Walis à P < 0,05
121
Discussion
Les analyses statistiques ont montré qu'il y a une différence significative (P<0.05) entre les
spécimens soumis aux régimes végétaux et ceux soumis aux régimes concentrés en ce qui
concerne les proportions moyennes des diverses parties du corps d'escargot. Indépendamment
des régimes, la masse viscérale des escargots a contenu plus d'énergie, lipides et matière
minérale que la masse pédieuse. La masse pédieuse était plus riche en protéines que la masse
viscérale et les escargots des régimes sauvages ont eu une plus haute teneur en protéine que
ceux émanant des régimes concentrés.
En Afrique et en particulier en Côte d'Ivoire, les escargots sont importants pour la quantité de
viande qu'ils procurent et non pas pour leur finesse gastronomique (Zongo et autres 1990). La
masse pédieuse est la partie du corps qui est consommée (Aboua et Boka 1996). Les
résultats de cette étude devraient encourager la consommation de la viande élevée d'escargot
et l'utilisation de la coquille et de la masse viscérale. Les résultats indiquent que la coquille des
spécimens soumis aux régimes concentrés représente plus de la moitié du poids vif d'escargot,
tandis que les masses pédieuse et viscéral représentent en moyenne le tiers et sixième du
poids total, respectivement. Ces résultats sont semblables à ceux de PACHECO et al. (1998).
La masse de la coquille des escargots des régimes végétaux sont de 29, 14 g et 35,88 g tandis
que celle des régimes concentrés varient de 45,22 g à 58,98 g. Ces résultats sont supérieurs à
ceux de GOMOT (1998) qui a étudié les proportions des diverses parties du corps des
escargots d'Helix et a rapporté que la coquille des spécimens élevés varie de 10,3 à 11,5% du
poids de vif d'escargot, tandis que la coquille des individus soumis aux végétaux varie de 17,5
à 22% du poids vif. Cette différence serait due à la qualité du régime et la richesse en
nutriment spécialement le calcium. La masse viscérale et la coquille peut être employée comme
source de calcium et de protéine dans l'alimentation des animaux (Ristic et al., 2000). On
remarque que les poids vifs des animaux augmentent au fur et à mesure que le taux de calcium
alimentaire augmente. Résultats en accord avec ceux de Otchoumou et al, (2010) vérifiés sur
trois espèces d'escargots Achatina. a, Achatina. f et Archachatina . v.
La chair d' A achatina est très riche en protéine, résultat en accord avec ceux d'Aboua (1990;
1995) qui ayant étudié la composition chimique d' A.fulica et a montré que sa chair était très
122
riche en protéine. De plus, la masse pédieuse a eu une teneur en protéine variant de 60,48 %
à 76,38 % supérieure à celles obtenus par Otchoumou et al, (2010) pour les trois espèces
étudiées (53,36 à 74,6 g) a été légèrement plus haute que la valeur (72 g) rapportés par Aboua
(1990). La masse pédieuse a contenu plus de protéines que la masse viscérale en raison des
composants de chaque régime alimentaire. La masse pédieuse est principalement composée
des protéines contractiles (actines et myosine). Nos résultats révèlent que la masse pédieuse
contient moins de lipides que la masse viscérale. C'est à juste titre que la viande d'escargot est
conseillée et recommandée pour les régimes alimentaires pauvres en lipides (Saldanha et al
2001). Les résultats de cette étude étaient légèrement plus élevés au niveau du régime
concentré. En outre, la masse viscérale était riche en lipides et était plus énergique comparée à
la masse pédieuse parce que les lipides sont fortement énergiques. Ces résultats ont pu être
expliqués par le type de régime employé pour nourrir les escargots. Les résultats de cette étude
ont montré que la masse viscérale est plus riche en matière minérale que la masse de
pédieuse. Cela montre que les minéraux absorbés par les escargots sont transférés aux
organes internes là où un seuil de stockage existe. Ce seuil diffère selon l'espèce d'escargot.
La composition minérale de la chair d'escargot telle que présentée dans les tableaux vient
d'avantage corroborer les résultats obtenus avec les régimes concentrés. En effet, cette
richesse serait due à sa composition d'où le terme de concentré et aux meilleures
caractéristiques nutritionnelles qu'offre l'alimentation fournie aux animaux. En effet, l'aliment
doit apporter des éléments énergétiques, des éléments plastiques et des facteurs de
fonctionnement afin d'assurer le maintien de la vie (Pagot et al., 1983).
Alors que les vitamines trouvent leur origine dans la nature animée et sont même fabriquées
par certaines plantes ou certains animaux, les minéraux sont issus de la nature inanimée. Ils
sont absorbés par les plantes dans la terre et par les animaux, dans leurs aliments ou l'eau.
Ainsi donc, les taux de carbone (C) élevés dans les chairs soumis aux régimes végétaux
proviendraient de leur consommation. De ce faite, les escargots en consommant ces végétaux
qui en contiennent, ils ont assimilé ces minéraux qui se sont retrouvés dans leur chair. Il en est
de même du titane trouvé uniquement sur les chairs des escargots soumis aux régimes
végétaux.
123
Les forts taux de minéraux majeurs notamment le sodium (Na), le magnésium (Mg), le
phosphore (P), le soufre (S), le chlore (Cl) le potassium (K) seraient pourvus par le mais, le
tourteau de soja, la farine de poisson, le blé c'est ce qui expliqueraient leurs forts taux dans la
chair. Au même titre que les vitamines, ils ne fournissent pas de calories. Ils sont essentiels :
l'organisme est incapable de les synthétiser et les élimine chaque jour. Notre alimentation doit
par conséquent nous les apporter en quantités suffisantes. De ce fait étant donné que
l'escargot intervient dans plusieurs mets gastronomiques l'escargot d'élevage pourra être
conseillé aux personnes qui accusent des carences sévères en minéraux majeurs. Il deviendrait
automatiquement un médicament recommandé pour le bien être des populations. A titre
d'exemple le magnésium est un minéral essentiel au bon fonctionnement de l'organisme
humain. Il participe à plus de 300 réactions métaboliques dans le corps. Il agit en association
étroite avec le sodium, le potassium et le calcium, avec lesquels il doit rester en équilibre dans
l'organisme. Le fer, le potassium, le phosphore et le calcium seraient les principaux constituants
de chair des escargots.
Conclusion partielle
Les escargots comestibles de la Côte d'Ivoire sont très riches en protéine, en minéraux et en
énergie. Pour cette raison, ils sont recueillis par les populations des forêts de la Côte d'Ivoire.
Cette étude a montré que la qualité chimique des escargots soumis aux régimes végétaux
diffère de ceux soumis aux régimes concentrés. Une amélioration des divers paramètres pour
élever des escargots, et en particulier les composants de régime ont pu améliorer la qualité de
la viande élevée d'escargot. Ainsi on recommande la consommation d'escargots élevés afin de
préserver la biodiversité sauvage d'escargot et pour protéger les consommateurs d'escargot
contre l'intoxication possible due à l'utilisation des pesticides et métaux lourds.
124
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES
125
5. Conclusion générale et perspectives
Face aux exigences du consommateur ivoirien sur la qualité des animaux de chair, nous avons
produits un escargot qui possède les caractères de croissance rapide et de la viande
savoureuse.
A cette fin, des essais de performances zootechniques ont été effectués en soumettant aux
naissains six régimes alimentaires à différents taux de calcium.
- Au plan organoleptique, les chairs des régimes concentrés sont très proches de ceux des
régimes végétaux tant au niveau de la tendreté, de la jutosité, de la saveur que de
l'appréciation globale.
Les aliments concentrés en comparaison avec l'aliment à base végétal offre des chairs
très riches en minéraux majeurs utiles pour les personnes à carences minérales.
Ainsi donc, pour une augmentation de la productivité, des actions sont à entreprendre.
126
+ La troisième partie du travail traitant de l'analyse sensorielle des différentes chairs soumis
aux régimes alimentaires en comparaison aux chairs sauvages nous a permis d'avoir une idée
de l'appréciation des consommateurs quant au goût, à la jutosité et la tendreté. Etant donné
que les végétaux consommés renfermeraient donc des substances qui confèreraient à la
viande sa saveur << escargot>>, nous pensons qu'une complémentation des rations
concentrées par des plantes serait donc la voie à envisager pour le bien des producteurs et
consommateurs ivoiriens. Mais sans omettre que cela aura une répercutions sur la modification
de la composition minérale de cette chair très riche en minéraux.
+ Les résultats d'éclosion en élevage sont généralement décevants par rapport au nombre
élevé d'œufs contenant un embryon. En outre, la connaissance des troubles de l'incubation a
peu progressé. Des études dans ce sens seront bénéfiques pour la maîtrise de l'achatiniculture.
+ On peut envisager la mise en élevage d'espèces locales selon des systèmes extensifs ou
intensifs, à condition que l'infrastructure prodigue aux animaux une alimentation appâtée
couvrant leurs besoins nutritifs, qu'elle leur permette de vivre en l'absence de traumatismes et
dans des conditions hygrométriques compatibles avec leur physiologie particulière de
mollusques capables d'estiver en périodes trop peu humides.
+ Au cours de nos travaux nous avons constaté deux types d'Achatina achatina selon le
nombre de stries, la forme de la coquille (effilée ou courte) et la longueur de coquille. Ainsi, pour
la production d'escargots, il faut d'abord envisager faire une identification systématique de cette
espèce puis comparer les caractéristiques biologiques de celle qui présente les meilleures
performances biologiques.
127
+ La production à grande échelle nécessite la réalisation d'essai en milieu naturel. Ainsi, il
est impérieux de faire une étude sur la rentabilité d'une ferme achatinicole. La réalisation d'une
connaissance des débouchés économiques est également primordiale pour le choix de l'espèce
à élever.
128
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TRAVAUX DE LA THESE
146
Publications dans les revues scientifiques à comité de lecture
147
Article publié dans Cames
148
149
Rev. CAMES-Série A, 12 (1): 6-11,juin 2011
Rev.CAMES-Série A,
Sciences et Médecine
Article original
RESUME ABSTRACT
Des naissains d' Achatina achatina (Linné) de 0,33 ± 0,23 g de Achatina achatina (Linné) snails with 0.33 ± 0.23 g body weigh
poids vif moyen et de 9, 1 ± 0,06 mm de longueur moyenne de and 9.1 ± 0.06 mm she/1 lengh were given two type of diet. We
coquille ont été soumis à deux types de régimes. Nous avons have two vegetable diets dia/ed: Laportea aestuans (Urtica-
deux régimes à base de végétaux sauvages et cultivés consti- ceae), Phau/opsis falcisephala (Acanthaceae), Palisota hirsuta
tués de: Laportea aestuans (Urticaceae),Phaulopsis falcisepha- (Commelinaceae), Cecropia te/tata (Moraceae) for R, Carica
la (Acanthaceae ), Palisota hirsuta (Commelinaceae), Cecropia papaya (Caricaceae), Xanthosoma mafaffa (Araceae), Lactiva
peltata (Moraceae) pour le régime R, et de Carica papaya (Ca- sativa (Asteraceae), Brassica o/eracea (Brassicaceae) for R1 and
ricaceae), Xanthosoma mafaffa (Araceae), Lactiva sativa (As- four concentrated diets (RJ' R.,, R5 and Rr) with variable calcium
teraceae), Brassica o/eracea (Brassicaceae) pour le régime R1 content (12.02%, 14.03%, 76.01% et 06.82%) respective/y and
et quatre régimes concentrés sous forme de farine (R:r R.,, Rs et in order to determine the calcium content inducing the best
Rr) de teneur en calcium variable (12,02%, 14,03%, 76,07% et growth and compared the two type of diet. The concentrated
06,82%). L'objectif est de comparer les deux types d'aliments diets (Ry R, et RJ bas given the best growth (96.78 g; 77.03 g;
et de déterminer le taux de calcium alimentaire induisant les 76.75 g) respective/y and a low rate of cumulative mortality
meilleures performances biologiques. Les régimes concentrés (11%) was 12. 02% (R).
(Ry R4 et R5) ont donné de meilleurs résultats de croissance pon- ©2011 CRUFAOC/ Ali rights reserved
dérale (96,78 g; 77,03 g; 76,75 g) respectivement par rapport Key words: Achatina achatina, snails, diets, calcium.
aux régimes à base de végétaux (R, et R) qui sont de (12,52 g
et 18,96 g) respectivement. Le taux optimum de calcium ali-
mentaire induisant les meilleures performances de croissance
pondérale et coquillère (96,78 g et 8,34 cm) et un faible taux de
mortalité cumulée (11 %) est de 12,02 % (R).
©2011 CRUFAOC/ Tous droits réservés
Mots clés: Achatina acbatina, naissains, régimes alimentaires,
calcium.
6
ADOU C. et al./Rev. CAMES-Série A, 12 (1) : 6-11, 2011
Il reste cependant sur le plan scientîfique, des points Les régimes alimentaires
fondamentaux à améliorer. Six régimes alimentaires ont été proposés aux naissains
Il s'agit de déterminer: dont deux régimes végétaux et quatre régimes concentrés.
1- les besoins nutritionnels des naissains dans le but Les régimes végétaux R1 et ~ constitués respectivement
d'améliorer leur croissance, d'avancer l'âge de la maturité de 25% de feuilles végétaux sauvages (Laportea aestuans
sexuelle; (Urticaceae), Phaulopsis fa/cisephala (Acanthaceae), Pa/isota
2- de réduire le cycle de développement tout en associant hirsuta (Commelinaceae),Cecropia Ieltata (Moraceae)) et 25%
une forte productivité. de feuilles cultivés (Carica papaya (Caricaceae ),Xanthosoma
Pour notre part, nous nous attèlerons à soumettre un mafaffa (Araceae), Lactiva sativa (Asteraceae), Brassica
aliment concentré de teneur en calcium variable à des oletacea (Brassicaceae) ont été proposés aux animaux sur la
naissains d'Achatina achatina en vue d'apprécier l'effet de base de travaux d'inventaires et de préférences alimentaires
l'alimentation sur ses performances biologiques en élevage (Karamoko, 2009).
hors sol en bâtiment. Les régimes concentrés (sous forme de farine) Ry R,, Rs,
Rr différent par les teneurs en calcium de (12,02%; 14,03%;
MATERIEL ET METHODES 16,01 % et 6,82%). Le régime Rr déjà étudié (Laboratoire
Site d'étude central de nutrition animale) (Otchoumou et al., 1989-
La ferme expérimentale de l'université d'Abobo-Adjamé 1990 ; Zongo et al., 1990) a été utilisé comme témoin. Les
a servi de cadre d'étude pour nos travaux qui se sont déroulés caractéristiques de R, R3, R4 et Rs figurent dans le table
de Juillet 2008 à Juin 2009. au 1.
Les escargots Tableau 1 : Constituants et caractéristiques calculées/MS des régimes alimentaires
800 naissains d'Achatina 1 t,--- Ui:
kfl u-,i -h-- ( ons!Hu:aolS(IJ -hô--·-
7
ADOU C. et al./Rev. CAMES-Série A, 12 (1): 6- 11, 2011
de l'expérience au 3ème mois, la croissance journalière sur de celles des régimes concentrés de farine R3, R4 et R5 très
chaque régime est moyenne et les courbes sont quasiment riches en calcium (12,02%, 14,03%, 16,01%).
confondues. A partir de ce mois (3ème mois), les courbes R3, Quant au taux de mortalité, il augmente avec les régimes
R. et R5 se sont détachées des autres avec des valeurs de végétaux et diminue avec les régimes concentrés. En ce
croissance journalière plus élevées pour R3 et plus faibles qui concerne les valeurs moyennes du taux de mortalité
pour f\. En ce qui concerne la vitesse de croissance coquillière cumulé,il existe une différence significative entre les régimes
(Figure 4),on observe des phases de ralentissement (1" mois concentrés et végétaux.
au 3ème mois), de faible croissance (3ème mois au 4ème mois) et La figure 6 traduit l'évolution des taux de mortalité
des phases d'accélération (à partir du 4ème mois). dans le temps en fonction des régimes. Ce taux augmente
L'analyse statistique indique que les valeurs moyennes rapidement pour tous les régimes R1, R2 et Rr et un degré
moindre pour R3, R4 et R5•
10
9
Le tableau V montre, par ailleurs, que les paramètres
î --lCR1
;
8
7 --LCR4 ,.~
• 25
l~ 8
5
~ LCR5 E 20
e
--Mon11UR1
-e-Monati• R5
J •
--LCR2
; 15 Mona1U R•
3 ~LCR3 i -Mon11UR2
..0., oE 10
'
1
--LCRT
: 5
--Monallé R3
-+-Monollt6 RT
0
.. A s 0 N D J r 1,1 A .., ~
~
M
0 +·-~
~
"'r'=-r,-~~~-~~~--~~~
A S O N O J F M A M J
Durit (mol•)
Durh (mols)
Figure 4: Croissance coquillère d' Achatina achatlna en fonction Figure 6: Taux de mortalité cumulée d' Achatina achatina en
du régime et du taux de calcium alimentaire fonction du régime et du taux de calcium alimentaire
de poids vifs pour les régimes R4 et R5 sont similaires mais poids vifs et longueurs de coquille d'une part, poids vifs et
différent du régime R3 et de celles des végétaux. Ce n'est pas ingestion alimentaire d'autre part, sont fortement corrélés.
le cas pour les valeurs moyennes de longueur de coquille où Il ressort de cette étude qu'Achatina achatina présente
aucune différence significative n'est observable au niveau de meilleurs résultats de croissance et un faible taux cumulé
des régimes végétaux ainsi que des régimes concentrés R4 soumis au régime R3•
et R5• DISCUSSION
La différence de l'indice de consommation entre les deux Tableau V: Evolution des coefficients de corrélation durant
types de régimes a été. l'expérience
Significative à l'issue de l'expérimentation. En effet, Coefficients de corrélation
Achatina acbatina nourris aux régimes concentrés a un Variable R, R, R, R, R, R,
indice de consommation plus élevée qu'aux régimes Poids vif/Longueur de coquille 0,66 0,78 0,98 0,88 0,78 0,59
Poids vif/ Ingestion alimentaire 0,92 0,94 0,98 0,97 0,98 0,93
végétaux. La figure 5 traduit l'évolution de l'ingestion -0,26 ·0,34 0,38 0,18 0,60
Poids vif/ Mortalité 0,49
alimentaire dans le temps en fonction des régimes. On note Longueur de coquille/
Ingestion alimentaire 0,36 0,33 0,85 0.47 0,55 0,11
dans l'ensemble que les courbes des régimes végétaux R1, R2 Longueur de coquille/
et Rr pauvres en calcium semblables entres elles traduisent Mortalité 0,56 -0,20 -0,31 0,38 0,29 0.5
Ingestion alimentaire/
des performances de croissance très nettement différentes Mortalité -0,26 -0,04 0,30 0,02 0,24 ·0,22
0,03
Les aliments végétaux utilisés au cours de nos travaux
~ 0,025
--Ingestion R1 donnent des performances de croissance relativement
e 0,02 faibles. Ces résultats sont en accords avec certains auteurs
! --Ingestion R5
.
C
.Ë 0,015
- Ingestion R4 (Cobbinah et al., 1988; Otchoumou et al., 1989-90; Ebenso,
--*-Ingestion R2 2002 ; Karamoko, 2009). Nos résultats, montrent que les
••
C
o.o, --Ingestion R3
.2 croissances pondérale et coquillière sont meilleures
..
:.;
Ê 0,005
--Ingestion RT
dans l'ensemble pour les animaux nourris aux aliments
concentrés. En effet, les animaux soumis aux régimes
0 ..-,---,
~ A S O N O J F M A M J végétaux enregistrent de faibles performances. Cela serait
Durée (mois) dû à la pauvreté des régimes végétaux en nutriments
Figure S : Consommation alimentaire d' Achatina achatina en (matière organique et matière minérale, en l'occurrence le
fonction du régime et du taux de calcium alimentaire calcium) indispensable à une croissance harmonieuse des
9
AOOU C. et al./Rev. CAMES-Série A, 12 (1): 6- 11, 2011
escargots, contrairement aux régimes concentrés qui sont croissance.Cela traduirait l'exigence des naissains en taux de
riches en ces éléments. De plus en comparaison à l'aliment calcium pour leur croissance (lreland et al., 1991 ; Karamoko,
vert, l'aliment concentré offre l'avantage de produire des 2009). Lorsque la nourriture est ingérée elle sert donc à deux
fèces moins volumineux, non collantes facile à enlever et qui besoins vitaux (besoins d'entretien et de croissance) donc
sèche relativement vite. l'animal mobilise les nutriments selon ces deux types de
Ainsi, (Karamoko, 2009), et Kouassi et al., (2007) ont-ils besoins. Ainsi selon que les conditions du milieu exigent un
démontrés que les aliments composés conviennent donc à entretien, les nutriments seront orientés au détriment des
l'alimentation des escargots et sont d'un emploi plus facile besoins de croissance vis versa.
que les végétaux et procurent à la fois l'énergie, les protéines, Chez Achatina achatina, la coquille intervient pour un
les minéraux et vitamines indispensables aux besoins de tiers dans le poids total de l'escargot (Hodasi, 1979).
construction, de croissance et de reproduction. Les résultats montrent que le taux optimal de calcium
Les escargots géants africains étant poïkilothermes induisant une meilleure performance de croissance chez
c'est-à-dire leur métabolisme fonctionne à la température Achatina achatina (Linné) est égal à 12,02%. Cependant,
ambiante. Ce métabolisme peut être ralenti en cas de le taux optimal de calcium ne pourrait être responsable
conditions de vie (climatique et/ou alimentaire) défavorables de la forte croissance observée. En effet le calcium agirait
(Stievena rt, 1996). en augmentant la concentration totale des minéraux de
Ainsi donc, le régime alimentaire et le microclimat l'aliment, ce qui favoriserait la croissance (Otchoumou et al.,
pourraient avoir un impact sur l'indice alimentaire et le 2003a ; 2004b). Nos résultats montrent que les croissances
taux de conversion alimentaire facteur conditionnant les pondérale et coquillière sont meilleures dans l'ensemble
performances biologiques de l'animale. li se pourrait que la pour les animaux nourris aux aliments concentrés, excepté
température du milieu extérieur associée à la température le régime R1 (6,82%). Les fortes corrélations observées entre
créée par l'ingestion alimentaire puisse générer une action les poids vifs et les longueurs de coquille, les poids vifs et
combinée qui pourrait avoir des effets sur le métabolisme les ingestions alimentaires puis les longueurs de coquille
de l'animal. et les ingestions alimentaires signifient qu'une ingestion
Un autre aspect est l'aptitude de ces escargots à survivre importante d'aliments et donc de calcium occasionne
sans plus se nourrir ni s'abreuver en se rétractant dans une forte croissance pondérale qui a pour conséquence
sa coquille et cela quand les conditions du milieu sont une croissance coquillière importante (Otchoumou et al.,
défavorables (Karamoko, 2009).Cela pourrait expliquer cette 1989-1990). Ainsi selon Kouassi et al., (2007) lorsque le taux
hétérogénéité de poids. Car nous pouvons constater que de calcium alimentaire dépassent 12,02%, cela ralentie la
dans un même bac des animaux puissent estiver tandis que croissance de l'animal et produirait plus de coquille que de
d'autres sont soit au repos ou en activité.Selon la température viande, or en alimentation humaine, l'escargot n'est prisé
ou les conditions du milieu (hygrométrie, chaleur.circulation que pour sa viande. Nos résultats montrent aussi que plus
d'air, fraicheur) la croissance dépendra de l'aptitude de le taux de calcium alimentaire est élevé plus la coquille est
l'escargot à se nourrir. Ainsi, le nanisme rencontré dans lourde, très résistante et moins il y a de mortalités. En effet,
les régimes R,., R1 et R2 serait dû à une sous-alimentation la plupart des mortalités en élevage seraient dues aux
et des longues périodes d'estivation dues aux conditions cassures des coquilles suites aux chutes, aux manipulations
défavorables du milieu. Il existerait donc une corrélation (Stievenart et al., 1989 ; Zongo et al., 1990) et taux faible
entre le microclimat crée dans chaque bac et les facteurs d'humidité (Daouda 15-haquou, 1995).
environnementaux. C'est à juste titre que les hétérogénéités CONCLUSION
de poids des animaux d'un bac à l'autre quelque soit le A l'issue de cette étude, il ressort que l'aliment concentré
régime dépendraient des facteurs du milieu, du microclimat donne chez Achatina achatina des performances nettement
et de l'activité de l'animal. Ces résultats sont accord avec meilleures par rapport à l'aliment végétal et permet de
Takeda et al., (1985) qui démontrèrent chez Achatina fu/ica réduire considérablement la durée de croissance. Ainsi le
une relation étroite entre l'activité de l'escargot, l'osmolarité taux de calcium a eu une incidence sur le cycle biologique
et l'hygrométrie du milieu. Au vu de tout ce qui précède et nous aiderait à raccourcir sa durée de développement
l'adaptabilité des escargots aux conditions climatiques et comme ce fut le cas pour le genre Archachatina élevé en
environnementales locales est primordiale. laboratoire. Par rapport à l'aliment concentré, l'aliment
Les cas de cannibalismes sur les sujets moribonds végétal est plus consommé et présente un meilleur indice
rencontrés dans les régimes R,, R2 et R1 seraient dus au de consommation. De plus, cet aliment n'engendre pas un
faible taux de calcium dans l'alimentation. Certainement fort taux de mortalité chez les escargots contrairement à
le régime alimentaire n'arrive pas à couvrir les besoins l'aliment végétal.
particulièrement important des escargots durant leur
10
ADOU C. et al.!Rev. CAMES-Série A, 12 (1): 6-11, 2011
11
SUMMARY
Juyenils snails Achatina achatina (Linné, 1758) of one week old approximately, 0,33 ± 0,023g
of average of live weights and 9, 1 ± 0,06 mm average shell length were subjected to six diets.
Two diets R 1, R2composed by fresh leaves wild and cultivated and four concentrated diets Rr,
R 3,R 4and R5were proposed to the animais. The diets R1and R2 are consequenUy composed of
25% by leaves of Laportea aestuans (Urticaceae , 25% by leaves of Phaulopsis falcisephala (
Acanthaceae) 25% of sheets of Pa/isota hirsuta (Commelinaceae 25% by leaves of Cecropia
feltata (Moraceae) for R1and of 25% by leaves of Carica papaya (Caricaceae) , 25 by leaves of
Xanthosoma mafaffa (Araceae) 25% by leaves of Lactiva sativa (Asteracea) 25% by leaves of
Brassica oleracea (Brassicaceae) for R2• The four concentrated diets (R3,R4,Rsand one pilot
.~
diet Rr) of variable calcium (12,02%; 14,03%, 16,01% and 06,82%) respectively. The tests had
~
last 24 months in order to compare the two types of diets, the performances of growth, the
performances of reproduction, the biochemical composition of the masses pedal and visceral
and the organoleptic quality of snails compared to the wild. The concentrated diets recorded the
best biological performances in particular the improvement of the growth, the reduction of
mortality contrary to vegetable diets. A food balanced with a rate of calcium of 12,02% allow to
accelerate sexual maturity and therefore, to advance the age of first, laying which passes from
. ,.
24 months to 12 months with relatively high egg weights. The_proportions of the shell increase
as the dietary calcium increases with the detriment of the masses pedal and visceral. · The
visceral mass contains more energy, lipids and minerai matters that the pedal mass. Moreover
the pedal mass is richer in protein than the visceral mass and moreover the animais fed with the
concentrated diets contain rates high of protein and rich in minerais that those of the vegetable
diets.The meats of diets concentrated are tenderness and juicy to the detriment of meats to
vegetable diets nevertheless they have flavor by constituants.Thus the organoleptic quality of
the high snail meats are very close to the meats of the wildso much on the level of tenderness,
,
the juicy and the back taste.
Words key: Achatina achatina,growth,reproduction, organoleptic quality, food calcium
xvii