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o Pour l’UEM :https://fr.wikipedia.org/wiki/Union_économique_et_monétaire_(Union_européenne)
La zone euro, parfois appelée eurozone, est
une zone monétaire qui regroupe les États
membres de l'Union européenne qui ont adopté
l'euro (EUR, €) comme monnaie ; sur les vingt-huit
États membres de l'UE, dix-neuf utilisent l'euro. Ces
dix-neuf pays représentent plus de 340 millions
d'habitants1 en 2017 pour un PIB cumulé de
11 886 milliards d'euros2 et un taux de chômage
moyen de 4,80 % de la population active, qui est
cependant plus fort chez les moins de 25 ans, proche
des 20 %3. La zone euro a été créée en 1999 par onze
pays : Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, Finl
ande, France, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-
Bas, Portugal, rejoints par la Grèce en 2001, par
la Slovénie en 2007, par Chypre et Malte en 2008,
par la Slovaquie en 2009, par l'Estonie en 2011, par
la Lettonie en 2014 et par la Lituanie en 2015.
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En novembre 1954, Jean Monnet écrivait : « Nos pays sont devenus trop petits pour le monde actuel, à l’échelle des
moyens techniques modernes, à la mesure de l’Amérique et de la Russie d’aujourd’hui, de la Chine et de l’Inde de
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demain. L’unité des peuples européens, réunis dans les Etats-Unis d’Europe, est le moyen de relever leur niveau de vie
et de maintenir la paix ». Si l’idée d’Etats-Unis d’Europe est ancienne, c’est l’expérience cruelle des deux guerres
mondiales qui pousse les « pères fondateurs » à relancer le projet européen dans le but d’éviter le renouvellement des «
guerres fratricides » en Europe et pour cela de construire des solidarités fortes entre les Etats et entre les peuples. Après
l’échec de la Communauté Européenne de défense (1954), ce sont les solidarités économiques qui sont privilégiées.
C’est pourquoi, dès l’origine, il ne s’agit pas seulement de favoriser la libre circulation des marchandises, mais surtout
d’intensifier les liens commerciaux et culturels, de favoriser les coopérations entre entreprises, universités, laboratoires
de recherche, de susciter et de faciliter les échanges entre européens (programmes Erasmus par exemple), de mettre en
place des politiques communes (politiques agricole, régionale, énergétique, etc.). La perspective est clairement celle
d’une forme ou d’une autre d’intégration politique démocratique (élection du parlement européen au suffrage universel
direct depuis 1979). C’est en ce sens que l’intégration européenne est originale, elle ne vise pas seulement à construire
un espace économique intégré mais à faire de l’Europe un acteur à part entière de la vie internationale (c’est l’Union
européenne en tant que telle qui siège à l’OMC, c’est l’Union européenne qui, aux côtés des Etats-Unis et de la Russie,
participe à la « troïka » pour le Proche Orient, etc.). D’autres expériences d’intégration (l’ALENA par exemple) se
situent uniquement dans la perspective du libre-échange. Mais dès lors qu’il s’agit d’exprimer un certain volontarisme
politique face aux marchés, la construction européenne présentée comme un modèle. Par exemple, c’est en faisant
référence à la construction européenne que le président du Brésil, Lula da Silva, proposait dès 2003 un projet
d’intégration latino américaine qui devait déboucher sur une monnaie commune, une citoyenneté commune et un
parlement commun. Cela a conduit à l’entrée en vigueur de l’Union des nations sud américaines en mars 2011.
L’existence d’une politique extérieure et de sécurité commune, le renforcement de la coopération militaire, la charte des
droits sociaux fondamentaux, interdisent donc de lire l’histoire de la construction européenne comme la simple
réalisation d’un projet « libéral » de libre circulation des marchandises et des capitaux. Si cette dimension est
effectivement présente, elle n’est pas la composante unique du processus. Comme le soulignait François Perroux, un
processus d’intégration suppose toujours la combinaison d’opérations de marché et d’opérations hors-marché, de
procédures privées et de procédures publiques.
Pourtant aujourd’hui l’Europe connait des difficultés, qui se traduisent par la montée des populismes sur fond
d’Euroscepticisme : https://www.bing.com/videos/search?
q=La+montée+des+populisme+en+Europe&&view=detail&mid=8E6D4464D91C2130A6048E6D4464D91C2
130A604&&FORM=VRDGAR
Et alors que, grâce à un plan de relance phénoménal, la reprise se profile aux Etats-Unis, une fois encore
l’Europe risque de rester à la traine.
https://www.xerficanal.com/economie/emission/Olivier-Passet-La-relance-keynesienne-phenomenale-des-
Etats-Unis_3749391.html
Pbmatique : ainsi la question des marges de manœuvres et de l’efficacité des politiques économiques européennes
se posent de manière cruciale si ce n’est vitale. Car faute réactivité, et plus fondamentalement de projet
ambitieux, c’est l’existence même de la construction européenne qui est en jeu.
Question : A l’aide de la vidéo et du doc 2p. 132 du manuel relever 5 étapes de la construction européenne
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Transition : mais cette analyse centrée uniquement sur les effets du marché unique est trop réductrice car elle omet
d’une part les effets de politiques européennes structurelles telle la PAC et surtout le politique de la concurrence
mais aussi le corset (les contraintes) que l’union européenne a infligé à ses politiques économiques conjoncturelles.
Selon Pascal Salin (2001), « La concurrence permet de résoudre trois problèmes fondamentaux de toute
organisation humaine :
– le problème des incitations.
– le problème de la dissémination du pouvoir.
– le problème de l’information.
Toutefois, le maintien des conditions de rivalité qui vient d’être évoquée entre producteurs exige une certaine
régulation par les pouvoirs publics. La politique de la concurrence consisterait alors à corriger la concurrence
« imparfaite » qui prévaut dans le monde réel, pour la rapprocher du standard de la concurrence pure et parfaite.
Mais la ligne de démarcation entre une concurrence normale et une concurrence abusive est ainsi ténue et le droit de la
concurrence cherche à concilier des libertés fondamentales dans la conduite des affaires et des règles pour que la liberté
des uns s’arrête là où commence celle des autres.
pouvoir de marché sur un marché connexe (bien complémentaire ou indépendant du marché principal). Une pratique
de vente liée qui force l’achat du bien sur le marché secondaire auprès de l’entreprise dominante sur un marché
principal est un exemple représentatif de ce type d’effet de « forclusion horizontale ».
• exclusion verticale : l’entreprise se sert de sa position dominante sur un marché pour interdire à une autre
d’avoir accès à un autre étage d’une industrie organisée verticalement. Par exemple, une entreprise qui accorde
des remises de fidélité à ses distributeurs, leur consentant des avantages importants s’ils concentrent leurs achats
auprès d’elle, peut décourager ces distributeurs de vendre les produits concurrents et empêcher l’entrée d’une entreprise
concurrente sur son marché. AÉROPORTS : LA GUERRE DES PARKINGS 2017
EXEMPLES
Voici le top 3 des amendes infligées par l'Union européenne à des entreprises pour abus de position dominante.
1- Google (2017): 2,42 milliards d'euros GOOGLE : UNE AMENDE RECORD 2017
Le géant américain a été condamné pour avoir profité à partir de 2008 de sa position archi dominante dans la recherche
sur internet pour
L’article 2 du favoriser
règlementson service de comparaison de prix "Google Shopping" au détriment de ses concurrents, qui
2004
ont même
énonce été rétrogradés
que dans« les pages de résultat. Google pourrait faire appel.
les
2-concentrations
Intel (2009): 1,06 milliard qui
Leentraveraient
leader mondial des de puces informatiques était accusé d'avoir mis en œuvre, entre 2002 et 2007, une stratégie destinée
manière
à significative
exclure du marchéune concurrenceconcurrent sérieux, AMD. L'abus consistait notamment en des rabais accordés aux
son seul
fabricants
effective dans le pour
d'ordinateurs qu'ils achètent auprès d'Intel la quasi-totalité de leurs processeurs. L'affaire est toujours en
marché
cours devant la justice
commun ou une partie européenne.
3-substantielle
L'UE inflige une deamende de près d'un milliard d'euros à Qualcomm 2018
celui-ci,
Lanotamment
Commissiondu européenne
fait de infligé
a la en janvier 2018 une amende de 997 millions d'euros au fabricant américain de
puces Qualcomm pour
création ou du renforcementabus de position dominante dans le domaine de l'électronique grand public. "L'entreprise a versé
des milliards de dollars
d’une position dominante, à un client majeur, Apple, pour que celui-ci ne s'approvisionne pas auprès de ses concurrents.
Ces paiementsêtre
doivent n'étaientdéclarées
pas de simples réductions de prix, mais étaient effectués à la condition qu'Apple utilise
exclusivement
incompatibles desavec
chipsets (jeu de composants électroniques ou puces; ndlr) de bande de base de Qualcomm dans tous
le marché
sescommun ».
iPhones etLesses gains
iPads", a expliqué la commissaire européenne à la concurrence, Margrethe Vestager. En agissant de
potentiels
lad’efficacité
sorte, Qualcomm
liés à la fusion ontd'autres entreprises de lui livrer concurrence sur le marché, enfreignant les règles
a empêché
européennes en
été explicitement la matière. Elle a par ailleurs privé les consommateurs et d'autres entreprises "d'un choix élargi et d'une
introduits
plus grande innovation,
dans le nouveau règlement du alors que le secteur se caractérise par une forte demande et un fort potentiel pour les
technologies innovantes".
contrôle des concentrations. La
Commission reconnaît à
présent explicitement que les
2.1.2.3
fusions Le contrôle
peuvent desà opérations de concentration :
conduire
des
20mn gains de compétitivité.
« L’élargissement
Les décisionsdede l'Autorité
l’Union de la concurrence, par Jean-Philippe Tropéno
européenne
Questions : et l’abaissement
des1. entraves internationales
Qui sont les deux entreprises en duopole surle jeu vidéo ?
aux2. Leéchanges
Duopole est-iletinterdit.
à
l’investissement conduiront à
3. Pourquoi une fusion peut-elle être refusée ou amendée par la commission de la concurrence ?
d’importantes
4. Répondrerestructurations
aux questions des doc 6 et 7
des5. entreprises, notamment
Une fusion est-elle toujours négative pour les consommateurs ? Pourquoi ?
sous forme de concentrations.
De telles restructurations
Principes :
doivent être appréciées de
manière positive pour autant
qu’elles correspondent aux
exigences d’une concurrence
Partant du principe qu’il vaut mieux prévenir que guérir et que certaines
dynamique et qu’elles soient de
opérations de croissance externe sont susceptibles de créer ou de renforcer
nature à augmenter la
une position dominante sur le marché et donc d’affecter sensiblement le jeu
compétitivité de l’industrie
des forces du marché, le droit de la concurrence de la plupart des pays
européenne, à améliorer les
industrialisés a progressivement intégré dans ses domaines d’interventions le
conditions de la concurrence et
contrôle des opérations de concentration, c’est-à-dire toutes les opérations qui
à relever le niveau de vie dans
ont en commun d’affecter les structures de marché : fusions, acquisitions,
la Communauté ». Donc le
transferts d’actifs, prises de contrôle et créations de filiales communes. En
nouveau règlement reconnaît
que ces gains peuvent
contrebalancer les effets
négatifs d’une opération de
concentration
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d’autres termes, le contrôle des concentrations est prospectif et préventif, alors que le contrôle des comportements
est rétrospectif et répressif (voir les lois antitrust).
L’article 2 du règlement 2004 énonce que « les concentrations qui entraveraient de manière significative une
concurrence effective dans le marché commun ou une partie substantielle de celui-ci, notamment du fait de la
création ou du renforcement d’une position dominante, doivent être déclarées incompatibles avec le marché
commun ». Les gains potentiels d’efficacité liés à la fusion ont été explicitement introduits dans le nouveau règlement
du contrôle des concentrations. La Commission reconnaît à présent explicitement que les fusions peuvent conduire
à des gains de compétitivité. « L’élargissement de l’Union européenne et l’abaissement des entraves internationales
aux échanges et à l’investissement conduiront à d’importantes restructurations des entreprises, notamment sous forme
de concentrations. De telles restructurations doivent être appréciées de manière positive pour autant qu’elles
correspondent aux exigences d’une concurrence dynamique et qu’elles soient de nature à augmenter la compétitivité de
l’industrie européenne, à améliorer les conditions de la concurrence et à relever le niveau de vie dans la
Communauté ». Donc le nouveau règlement reconnaît que ces gains peuvent contrebalancer les effets négatifs
d’une opération de concentration.
DES EXEMPLES
Janvier 2013 : La Commission européenne a interdit, en application du règlement de l'UE sur les concentrations, le
projet d'acquisition de TNT Express par UPS. Elle a estimé que ce rachat aurait abouti à une restriction de la
concurrence dans 15 États membres concernant la distribution express de petits colis vers d'autre pays européens. Dans
ces États membres, l'acquisition aurait réduit à 3 voire seulement 2 le nombre d'acteurs importants sur ce
marché, laissant parfois DHL comme seule alternative à UPS. La concentration aurait donc probablement été
préjudiciable aux clients en raison des hausses de prix qu'elle aurait entraînées.
https://www.europarl.europa.eu/factsheets/fr/sheet/89/le-cadre-de-l-union-europeenne-pour-les-politiques-
budgetaires
La nouvelle gouvernance économique de l'UE repose sur plusieurs piliers :
Un programme économique renforcé soumis à une surveillance plus étroite. Il y a une nouvelle méthode
de travail, le «semestre européen» : vidéo semestre, permettant de débattre des priorités économiques et
budgétaires à la même période chaque année. Principales étapes du semestre européen : en janvier, la
Commission publie son examen annuel de la croissance, qui fixe les priorités de l'UE pour stimuler la
croissance et la création d'emplois au cours de l'année à venir. En mars, les chefs d'État et de gouvernement
s'appuient sur l'examen annuel de la croissance pour formuler les lignes directrices de l'UE concernant les
politiques nationales. En avril, les États membres présentent leurs programmes de stabilité ou de
convergence, qui visent à garantir la viabilité de leurs finances publiques, ainsi que les réformes et les
mesures destinées à progresser sur la voie d'une croissance intelligente, durable et inclusive (programmes
nationaux de réforme). En juin, la Commission évalue ces programmes et, si nécessaire, adresse des
recommandations propres à chaque pays. Le Conseil examine ces recommandations et le Conseil européen
les approuve. Enfin, fin juin ou début juillet, le Conseil adopte formellement les recommandations par
pays. Le pacte budgétaire européen, officiellement appelé traité sur la stabilité, la coordination et la
gouvernance (TSCG), est un mécanisme sur lequel se sont accordés 25 des 27 États membres de l'Union
européenne sur la convergence de leur union économique et monétaire, notamment la zone euro. Le pacte
budgétaire s'inscrit dans une logique institutionnelle différente de celle du Pacte de stabilité et de croissance.
En effet, il se place dans une perspective plus intergouvernementale et ne concerne prioritairement que les
pays de la zone euro. Ainsi certains pays (Royaume-Uni, République tchèque) ne l'ont pas signé. L'article 3
du Traité fixe les principales dispositions ayant trait à la discipline budgétaire :
il pose le principe de l'équilibre ou de l'excédent des budgets des administrations publiques,
la limite du déficit structurel autorisé est portée de 1 % à 0,5 %, pour l'« objectif à moyen terme »
que chaque pays de l'Union européenne se fixe en application du règlement européen no 1466/97 du
7 juillet 1997 modifié par le règlement no 1175/2011 du 16 novembre 2011N 2. Il s'agit du déficit
corrigé des variations conjoncturelles (à ne pas confondre donc avec le déficit nominal) ;
chaque pays veille à assurer une convergence rapide vers son « objectif à moyen terme »
respectif (trajectoire pluriannuelle d'ajustement).
Critère du déficit: le déficit des administrations publiques est jugé excessif s’il dépasse la valeur de référence
de 3 % du PIB aux prix du marché; ou
Critère de la dette: la dette est supérieure à 60 % du PIB et l’objectif annuel de réduction de la dette, à savoir
un vingtième du montant de la dette qui dépasse le seuil de 60 %, n’a pas été atteint au cours des trois années
précédentes.
Mais https://www.xerficanal.com/economie/emission/Olivier-Passet-Regles-europeennes-l-heure-de-la-
desobeissance_3746578.html
Mais l’analyse est incomplète car il faut parler des dettes totales des pays donc des dettes privées aussi et surtout qui
détient ces dettes.
Quels sont les niveaux des dettes privées en zone euro ?
a.
b. https://www.banque-france.fr/statistiques/credit/endettement-et-titres/taux-dendettement-des-agents-
non-financiers-comparaisons-internationales#:~:text=Au%20troisi%C3%A8me%20trimestre
%202020%2C%20le,(%2B%201%2C6%20points).
c.
Qui détient la dette de l’Etat français ?
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À partir du milieu des années 1980 deux facteurs vont donner vie au projet d'union monétaire :
- les initiatives de politique économique autonome échouent. En pleine récession, en 1981, la France de François
Mitterrand tente une relance budgétaire en solitaire. L'accroissement du déficit extérieur et la méfiance des marchés des
changes ont bientôt raison de cette tentative. Cette leçon ne sera oubliée par personne en Europe. En France, nombreux
sont ceux qui en tirent la conclusion que, pour réussir, les politiques de relance doivent désormais être conduites à
l'échelle de l'Europe ;
- établi à la fin des armées 1970, le Système monétaire européen (SME), qui vise à limiter à +/- 2,25 % les fluctuations
de taux de change entre les pays qui y participent, s'affirme comme un succès. Initialement fréquentes, en raison des
écarts d'inflation. Les dévaluations se font de plus en plus rares. Le SME joue le rôle d'une machine à faire converger
les taux d'inflation. Peu à peu, la plupart des pays de la Communauté rejoignent le SME. Ils étaient sept en 1979, ils
sont onze en 1992.
Il redevient alors possible d’imaginer une politique monétaire commune. D'une certaine manière, celle-ci existe déjà :
c’est celle de la banque centrale allemande, la Bundesbank. Bien que formellement parfaitement symétrique, le SME
fonctionne en fait de manière asymétrique. De fait, la Bundesbank choisit sa politique monétaire comme elle l'entend, et
les banques centrales des autres pays déterminent la leur de manière à maintenir leur taux de change fixe vis-à-vis du
mark. Cette asymétrie s'affina, avec la libération des mouvements de capitaux qui se généralise dans les années 1990 :
contraints de choisir entre autonomie et stabilité du change, les pays européens choisissent dans leur ensemble la
stabilité du change.
Faire une union monétaire, c’est fixer irrévocablement les taux de change entre les pays participants et mettre en place
l’institution qui mènera la politique monétaire commune : la Banque centrale européenne. Dès lors, les monnaies des
différents pays participants deviennent équivalentes. On peut alors les remplacer par une monnaie unique.
Le résultat est le traité de Maastricht, qui fixe un calendrier - la monnaie unique en 1997 ou, au plus tard, en 1999 -,
impose à tous les participants de rendre leur banque centrale indépendante du gouvernement, fixe des critères pour
déterminer quels seront les pays admis à participer à l'union monétaire. Pour pouvoir participer à l’union monétaire, de
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nombreux pays doivent consentir de grands efforts de réduction de leur déficit budgétaire afin de le ramener sous le
seuil de 3 % du PIB, la dette publique à 60% du PIB, et poursuivre leur désinflation, alors même que la récession de
1991-1993 provoque une hausse du chômage et un gonflement des déficits.
Le 1er janvier 1999, l’euro est devenu la monnaie de plus de 300 millions d’Européens dans onze pays : Allemagne,
Autriche, Belgique, Espagne, Finlande, France, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal, rejoints par la Grèce
en 2001, par la Slovénie en 2007, par Chypre et Malte en 2008, par la Slovaquie en 2009, par l'Estonie en 2011 et par la
Lettonie en 2014. L'entrée de la Lituanie est officialisée à partir du 1er janvier 2015. Au cours des trois premières
années, l’euro a été une monnaie invisible, qui n’était utilisée qu’à des fins comptables, par exemple pour les paiements
électroniques. Les billets et les pièces en euros ont été introduits le 1 er janvier 2002, date à laquelle ils ont remplacé, aux
taux de conversion fixes, les billets et les pièces libellés en monnaies nationales (franc belge, deutsche mark, etc.).
Aujourd’hui, les billets et les pièces en euros ont cours légal dans dix-neuf des vingt-huit États membres de l’Union
européenne, y compris les départements d’outre-mer, les territoires et les îles qui font partie de certains pays de la zone
euro ou y sont associés. L’ensemble de ces pays forment la zone euro. Les micro-États que sont Andorre, Monaco,
Saint-Marin et la Cité du Vatican utilisent également l’euro en vertu d’un accord formel conclu avec la Communauté
européenne. Le Monténégro et le Kosovo font de même, mais l’utilisation de l’euro n’y est pas régie par une convention
monétaire.
https://europa.eu/european-union/about-eu/institutions-bodies/european-central-bank_fr
La politique monétaire désigne l’action des pouvoirs publics sur le financement de l’économie et le taux d’intérêt par le
contrôle de la quantité de monnaie en circulation dans l’économie. La politique monétaire de la zone euro est prise en
charge depuis 1999 par la BCE, basée à Francfort. Son Président est actuellement Mario Draghi qui a succédé à Jean-
Claude Trichet en novembre 2011 (mandat de 8 ans).
La BCE est la banque centrale gérant la politique monétaire unique pour tous les pays de la zone euro (puisque les pays
partagent la même monnaie, c’est la même Banque Centrale qui va contrôler les émissions de monnaie des différents
pays). La BCE est indépendante des gouvernants nationaux et européens afin de préserver la politique monétaire du
laxisme supposé des gouvernants qui, pour se faire réélire, seraient prêts à abuser des politiques de relance monétaires
au détriment de la stabilité monétaire. La mission prioritaire de la BCE, assurée avec succès, est de maintenir
l’inflation moyenne inférieure mais proche de 2% dans la zone euro (cible d’inflation selon la thèse monétariste).
Cette priorité s’est, jusqu’à présent, traduite par un sacrifice de la croissance et de la lutte contre le chômage, au
contraire des États-Unis, dont la Banque centrale (la Federal reserve dite FED) est moins marquée par le dogme de la
stabilité des prix et accepte donc un peu d’inflation pour lutter contre le chômage.
La politique monétaire de la BCE n’a pas joué son rôle de moteur pour la croissance, pour trois raisons :
- la mission prioritaire de la BCE de lutte contre l’inflation la détourne d’une mission de stimulation de la
croissance, pensée comme secondaire
- la mission prioritaire de la BCE de lutte contre l’inflation la détourne d’une mission de contrôle des
changes favorable à la croissance économique par les exportations (« € bon marché »)
Il semblerait que la Zone Euro soit bâtie comme une réponse au triangle d’incompatibilité qu’a définit M. Mundell.
Le triangle d’incompatibilité est définit comme la règle qui ne permet pas à un Etat ancré dans un contexte
international de poursuivre simultanément les 3 objectifs suivants :
L’adoption d’un régime de change fixe, c’est à dire l’adhésion à une monnaie commune.
Avoir le choix d’une politique monétaire autonome, c’est à dire pouvoir utiliser la politique monétaire
comme politique conjoncturelle afin de relancer la croissance en baissant les taux par exemple.
Accepter une parfaite liberté de circulation des capitaux, c’est à dire promouvoir la rentabilité et accepter
de voir les capitaux partir là où ils sont les plus rentables.
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Pour expliquer cette règle, prenons l’exemple d’un pays qui déciderait de baisser ses taux d’intérêt : Immédiatement les
capitaux fuiraient le pays pour se rendre dans des pays où ils seraient plus rentables. Cette fuite de capitaux, entraînerait
une vente massive de devise nationale sur le marché des changes et donc il en résulterait une dépréciation de la monnaie
nationale qui empêcherait le pays de maintenir les conditions d’un régime de taux de change fixe. R. Mundell explique
alors qu’en abandonnant un des trois objectifs, on résout le problème.
C’est donc en instituant la Banque Centrale Européenne à la tête du SEBC, le Système Européen de Banques Centrales,
le 1er Janvier 1999, que les pays membres de la zone euro renoncent clairement à une politique monétaire
autonome. En effet, en instituant la BCE et en adoptant une monnaie commune, chaque pays membre accepte les
termes d’une politique monétaire commune afin d’assurer la stabilité des prix au sein de l’Europe, et non plus
uniquement au sein de sa propre économie.
La politique budgétaire désigne l’utilisation du budget d’un pouvoir public (plus ou moins de recettes, plus ou moins de
dépenses) pour agir sur l’activité économique. La politique budgétaire est surtout réalisée par les États.
La crise a mis en évidence des problèmes fondamentaux et des évolutions non tenables dans de nombreux pays
européens. Elle a aussi rappelé combien les économies des pays de l'UE sont interdépendantes. Une coordination
renforcée des politiques économiques dans l'ensemble de l'UE est donc nécessaire
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La crise qui a affecté profondément la zone euro a mis en évidence les graves insuffisances du Pacte de stabilité et de
croissance élaboré en 1997. Le système de surveillance multilatérale a été un échec, également favorisé par les carences
des contrôles statistiques. Les critères relatifs au déficit et à la dette publics n’ont jamais été respectés par l’ensemble
des États membres. Sur une dérive des finances publiques, en réalité ancienne, est venu se greffer le choc de la crise
financière puis économique. Entre 2008 et 2009, la zone euro est passée d’un déficit budgétaire de 2 %, qui respectait
donc la norme de 3 %, à 6,4 %, et l’endettement public s’est creusé de 9 points.
Selon P. Frémeaux, les États membres ont été contraints, du fait de la récession provoquée par la crise
financière, de pratiquer des déficits publics massifs pour soutenir l'activité. Ces politiques de soutien
budgétaire, pour nécessaires qu'elles soient, ont eu pour conséquence de jeter le discrédit sur la dette
souveraine des États les plus en difficulté, les contraignant à emprunter au prix fort, et donc à perdre ce qui
constituait pour eux un des principaux bénéfices de la monnaie unique. Résultat : tous les États sont engagés
dans des politiques de réduction des déficits pour revenir dans les clous du pacte de stabilité et de croissance
qui limite à 3% du PIB le déficit public. Pour les États dont les finances publiques ont le plus dérapé, cela
représente un effort de consolidation budgétaire sans précédent sur une période aussi courte. Avec le risque de
casser la reprise si la consommation et l'investissement privés ne prennent pas le relais. Ce constat est d’autant
plus préoccupant que les politiques fiscales sont également, toutes, restrictives. Alors que la sensibilité de la
croissance aux variations du solde primaire des finances publiques s’est considérablement accrue au fur et à
mesure de l’accumulation des plans de rigueur, le multiplicateur budgétaire est vraisemblablement proche de
un en moyenne aujourd’hui en zone euro, ce qui, toutes choses égales par ailleurs, est synonyme d’un choc
additionnel potentiellement compris entre 2 % et 3 % du PIB de la zone euro
Les effets pervers des politiques coordonnées de rigueur budgétaire depuis 2010
idéaux pour que son fonctionnement soit le meilleur possible. S’il apparaît alors que la Zone Euro répond
positivement au triangle d’incompatibilité (on va le voir ensuite), celle-ci ne constitue pas ce que Mundell
appelle un Zone Monétaire Optimale. En effet, les deux conditions principales d’une zone monétaire
optimale sont :
Une absence de choc asymétrique au sein de la zone monétaire.
Une mobilité parfaite des facteurs de production au sein de la zone monétaire.
La première condition signifie qu’il faut que les conjonctures des différents pays membres soient semblables quelque
soit la période t, autrement dit que les conjonctures soient synchronisées. Si un pays est en récession et qu’un autre est
en croissance, cela est le reflet de chocs asymétriques. Si on compare la situation en Allemagne avec une croissance de
0,7% en 2012 avec celle de la Grèce qui présente un recul du PIB de 6,4% sur la même année, on constate nettement la
présence de chocs asymétriques. Par ailleurs, la parfaite mobilité des facteurs de production ne peut pas être assurée.
Cela s’explique notamment par le fait qu’il existe des barrières sociales en terme de niveaux de vie dues à des
rémunérations et des systèmes sociaux très divers au sein de la Zone Euro. Il faut également ajouter les barrières
culturelles et linguistiques qui sont et resteront sans doute encore très marquées pendant des années. Aujourd’hui, on est
donc encore loin d’une véritable identité européenne culturelle et sociale. S’il nous semble important de considérer cette
identité, c’est que celle-ci est un frein considérable à la parfaite mobilité des facteurs de production et donc, par
conséquent, ralentit le développement économique de la zone euro.
La diversité des pays de la zone euro empêche la politique monétaire unique d’être efficace pour tous les
pays en même temps, car ces derniers n’ont pas la même situation économique ni le même taux d’inflation
interne :
Doc 1 p. 142
L’objectif de Mario Draghi puis de Christine Lagarde sont clairs : il puis elle veut que la Banque centrale
européenne (BCE) apporte son soutien à une relance de la croissance sur le continent. Pour cela, ne pouvant
plus agir sur le levier des taux directeurs (ils sont à zéro), le président de la BCE a repoussé les frontières
du champ d’action de son institution en s’engageant dans le rachat massif de titres des dettes publique et
privée. De 60 milliards par mois en mars 2015, le volume de ces rachats a été porté à 80 milliards depuis mars
2016.
Qu’attend la BCE de cette politique dite de quantitative easing, autrement dit d’offre massive de crédit ? Elle espère
qu’en fournissant beaucoup d’argent, cela en fasse baisser le prix, c’est-à-dire les taux d’intérêt.
Et cela pour encourager le crédit aux acteurs économiques et relancer l’investissement productif. Mais aussi
soutenir la compétitivité des entreprises à l’international. En effet, la baisse des taux d’intérêt incite les investisseurs
financiers à chercher des placements plus rentables à l’étranger et donc à vendre leurs euros, ce qui contribue à la
dépréciation de l’euro et favorise par conséquent les exportations.
Cette politique est-elle efficace ? Du côté du taux de change, l’euro a bien perdu de sa valeur. En revanche, le bilan de
la relance du crédit par les banques est mitigé.
Surtout, l’inflation demeure proche de 0 %, alors que l’objectif de la BCE est de l’amener vers 2 % afin d’écarter tout
risque de spirale déflationniste.
On critique la monnaie unique mais il ne faut pas oublier aussi que l’Euro nous a protéger en nous
permettant de nous endetter à gogo
.
T Spé SES Chapitre 8 : quelles politiques économiques dans le cadre européen ? p. 18
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https://www.xerficanal.com/economie/emission/Jezabel-Couppey-Soubeyran-Refonder-la-zone-euro-par-la-
politique-economique_3745293.html
L’Union bancaire européenne : vidéo Union bancaire. Depuis le déclenchement de la crise financière en
2008, la Commission européenne a poursuivi de nombreuses initiatives pour mettre en place un secteur
financier solide et sûr au sein du Marché unique. Depuis novembre 2014, la BCE contrôle directement les
plus grandes banques tandis que les autorités nationales continuent de superviser les autres banques. La
principale tâche de la BCE et des autorités de supervision nationales, coopérant étroitement au sein d’un
système intégré, sera de vérifier que les banques respectent les règles bancaires européennes et de remédier
aux problèmes avant qu’ils ne deviennent critiques. Dans les cas où une banque devrait faillir en dépit de sa
surveillance renforcée, le mécanisme permettra une gestion plus efficace de sa résolution, via un Conseil de
résolution unique et un Fonds de résolution unique financé par le secteur bancaire.
L’objectif est de garantir une résolution ordonnée des banques défaillantes, en réduisant au minimum la
charge qui pourrait retomber sur les contribuables et l’économie réelle.
Les politiques contra-cycliques sont indispensables pour court-circuiter les effets en cascade générés par une
contraction de l’activité, ne pas y avoir recours constitue un risque considérable d’enlisement dépressif. Ces réponses de
politique économique s’organisent traditionnellement autour de deux axes principaux : un assouplissement des
conditions monétaires, d’une part, le jeu des stabilisateurs automatiques des politiques budgétaires, de l’autre, complété
ou non par des mesures de
soutien à l’activité. La
combinaison de ces actions
permet simultanément d’alléger
les contraintes financières et
d’absorber une partie du choc de
revenu consécutif à la baisse de
l’activité. En période de récession
le seul fait de maintenir le niveau
des taux d’intérêt inchangé
constitue donc bien un
durcissement des conditions
monétaires dont les conséquences
ont tout lieu d’amplifier les
mécanismes récessifs déjà à
l’œuvre.
Le policy-mix aurait coûté, toutes
choses égales par ailleurs, jusqu’à
1,6 % du PIB de la zone euro en
moyenne en 2013 et plus d’un
point supplémentaire en
considérant l’absence des stabilisateurs automatiques budgétaires.
Le policy-mix (ou policy mix) ou le dosage macroéconomique en français, désigne l’« art » de combiner de manière
optimale, en fonction de la position dans le cycle économique, les principaux moyens d’action de la politique
économique : la politique budgétaire et la politique monétaire.
Décennie perdue dans la zone euro : stop ou encore ? 02/2017
Refonder la zone euro par la politique économique 14/11/2017
T Spé SES Chapitre 8 : quelles politiques économiques dans le cadre européen ? p. 20
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https://www.touteleurope.eu/actualite/dossier-l-europe-face-a-la-pandemie-de-covid-19.html
mais c’est bien trop peu…donc que faut-il faire de l’UE et UEM ?
Les méthodes de gouvernance élaborées pour six États membres et qui ont simplement fait l'objet d'adaptations au fur et
à mesure des élargissements précédents ne pourront plus être conservées. L'Union devient aussi beaucoup plus diverse.
La disparité des revenus en son sein a beaucoup augmenté.