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Introduction
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L’ensemble des transactions d’un pays avec le reste du monde, échanges de biens et ser-
vices et flux financiers, est enregistré dans un document comptable, la balance des paie-
ments (1). Celle-ci fait apparaître les soldes caractéristiques des relations du pays avec
l’extérieur et constitue un instrument utile pour juger de l’ampleur et de la nature des désé-
quilibres mondiaux (2). Ceux-ci dépendent des liaisons entre le revenu national, le solde
courant et les composantes de la demande globale, consommation, investissement et
dépenses publiques (3). Ces déséquilibres sont également affectés par le système moné-
taire international, dont les principaux éléments (monnaies utilisées au niveau international,
régimes de change) évoluent à travers le temps (4).
Par rapport à la 5e édition publiée en 1993, le but principal est de prendre en compte le
fort développement des échanges internationaux depuis le début des années 1990. En
particulier, il s’agit d’intégrer les échanges effectués par les « pays ateliers », c’est-à-
dire les pays (beaucoup sont des économies émergentes) qui exportent des matières
premières mais qui importent et réexportent des biens manufacturés, éventuellement
sophistiqués. Il s’agit également de rendre compte de la diversité des instruments finan-
ciers (titres, produits dérivés, etc.) et de l’hétérogénéité de leurs utilisateurs. Il s’agit
enfin de tenir compte de la croissance du négoce international des biens entre les pays.
Comme le résume la Banque de France dans une note publiée en juin 2014, « la balance
des paiements doit refléter systématiquement les changements de propriété économique
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entre résidents et non-résidents, ce qui ne correspond pas nécessairement au passage
de flux de marchandises ou de services de part et d’autre des frontières, ni même à des
paiements (flux intragroupe) ».
définitions
• La balance des paiements est un état statistique qui retrace sous forme comp-
table l’ensemble des flux d’actifs réels, financiers et monétaires entre les résidents
d’un pays et les non résidents au cours d’une période donnée. C’est un compte de
flux et non de stocks. On y trouve la variation des avoirs et des dettes d’un pays au
cours d’une période donnée et non le montant de ces avoirs et dettes.
• L e terme de résident désigne les personnes physiques, quelle que soit leur natio-
nalité, qui ont leur domicile principal dans le pays, à l’exception des fonctionnaires
étrangers, ainsi que les personnes morales, françaises ou étrangères, ayant un
établissement dans le pays, à l’exception des représentations diplomatiques et
consulaires. Le terme de non-résident désigne les autres personnes physiques et
morales. Il résulte, par exemple, de cette règle que les transactions entre sociétés
mères et filiales des firmes multinationales sont comptabilisées comme transac-
tions internationales et apparaissent dans les balances des paiements des pays
d’implantation des filiales et du pays où est installée la société mère.
232
s’inscrivent en débit. Ainsi, une valeur inscrite en crédit traduit une diminution des
avoirs sur l’extérieur (ou une augmentation des engagements vis-à-vis de l’extérieur)
alors qu’une valeur inscrite en débit traduit une augmentation des avoirs sur l’extérieur
(ou une diminution des engagements vis-à-vis de l’extérieur).
Crédit
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Résidents Non-résidents
Débit
1. Le détail des différents comptes de la balance des paiements est présenté un peu plus loin dans ce chapitre.
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Augmentation des engagements Diminution des engagements
Compte
(Par exemple : un emprunt auprès de banques (Par exemple: l’amortissement
financier
étrangères constitue une augmentation des d’obligations d’État françaises détenues
engagements vis-à-vis de l’étranger.) par des non-résidents est une opération
Engagements
de remboursement se traduisant par une
réduction de la dettepublique de la
France vis-à-vis de l’étranger, donc une
réduction des engagements de la France.)
Net Accroissement des avoirs nets de la France Diminution des avoirs nets de la France
Légende :
La contrepartie est une entrée de capitaux.
La contrepartie est une sortie de capitaux.
Toutefois, dans la pratique, il existe des imperfections dans la collecte des données et
des problèmes de méthodes statistiques peuvent causer des déséquilibres. Ces déséqui-
libres sont dénommés « erreurs et omissions nettes ». Par convention, le poste « erreurs
et omissions » est égal à la différence constatée entre le solde financier et la somme du
solde des transactions courantes et du solde du compte de capital.
1. S’il n’y a pas de changement de propriétaire, ce type d’échange n’est pas considéré comme du négoce interna-
tional. En effet, le sous-traitant peut éventuellement assurer un service d’assemblage d’intrants détenus par un tiers
(le constructeur) contre rémunération.
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qu’exportation négative de l’économie du négociant (cf. tableau 8.2) ;
– la vente du bien est comptabilisée au poste des biens vendus dans le cadre du
négoce international en tant qu’exportation positive de l’économie du négociant ;
– la différence entre la vente et l’achat est classée au poste « exportations nettes
de biens dans le cadre du négoce international ». Les enregistrements reflètent
les marges des négociants, les gains et pertes de détention et les variations des
stocks.
Les exemples chiffrés suivants permettent de présenter de manière plus détaillée
les principes d’enregistrement.
1. Les transactions sont évaluées au prix de transaction convenu entre les parties et non au prix FAB.
235
résidents de l’économie C pour qu’il soit raffiné, mais sans passer par l’économie
A. Le coût du raffinage est facturé 15 au résident de l’économie A qui en reste le
propriétaire malgré la transformation. Finalement, le pétrole raffiné est vendu à un
prix de 30 à un résident de l’économie D.
Comme l’état du bien a changé, les écritures passées au compte « biens et
services » de l’économie sont les suivantes.
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Pétrole acquis dans l’économie B 10
Crédit Débit
236
Transactions
Crédit Débit Solde
courantes
Marchandises 100 100
Compte financier Avoirs Engagements Net
Autres
100 100
investissements
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Supposons que le crédit commercial vienne à échéance avant la fin de l’année et que
l’entreprise importatrice non-résidente rembourse le crédit en remettant des devises
étrangères que l’entreprise domestique dépose dans une banque résidente. Le rembour-
sement du crédit commercial engendre pour l’entreprise résidente l’extinction d’une
créance, détenue jusque-là sous forme d’un crédit commercial. Cette diminution du
stock d’avoirs financiers détenus par le pays est enregistrée dans la colonne des avoirs
(signe -) dans la sous-rubrique « Crédits commerciaux et avances » dans la rubrique
« Autres investissements ». Le versement des devises étrangères est, quant à lui, enre-
gistré dans la colonne des avoirs (signe +) dans la sous-rubrique « Numéraires et dépôts
» dans la même rubrique « Autres Investissements ».
Numéraire 100 0
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Un solde positif des flux du compte financier représente un accroissement des avoirs
nets du pays, et un solde négatif une réduction de ces avoirs nets. Une augmentation
simultanée, pour le même montant, des avoirs et des engagements ne modifie pas le
solde du compte financier.
1. Lorsque le transfert gratuit est un don destiné à financer tout ou partie d’un investissement (grands projets de
travaux publics, etc.), le flux est enregistré dans le compte de capital, dans la rubrique « dons pour investissements ».
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a) Compte des transactions courantes
Ce compte regroupe 4 types de transactions :
–– biens : exportations et importations de marchandises ;
–– services : transport, tourisme, services financiers, etc. ;
–– revenus primaires : revenus qui reviennent aux agents économiques pour leur par-
ticipation au processus de production (rémunération des salariés), pour la fourniture
d’actifs financiers (revenus d’investissements) ou pour la location de ressources natu-
relles (loyers), ainsi que les impôts et subventions sur les produits et la production ;
–– revenus secondaires : transferts courants entre résidents et non-résidents sans
contrepartie d’un élément de valeur économique : transferts personnels (envois de
fonds des travailleurs), impôts courants sur le revenu, le patrimoine, etc., cotisa-
tions sociales, prestations sociales, primes nettes d’assurance dommages et appels en
garanties standards, indemnités nettes d’assurance, dommages et appels en garanties
standards, coopération internationale standard et transferts courants standards entre
résidents et non-résidents.
b) Compte de capital
L’intitulé de ce compte peut prêter à confusion. En effet, il ne concerne pas les mouve-
ments de capitaux qui sont enregistrés dans le compte financier. Ce compte enregistre
les acquisitions et cessions d’actifs non financiers non produits, tels que les acquisitions
et cessions liées aux ressources naturelles (terrains, droit d’exploitation des sous-sols,
etc.), les ventes de baux et licences ainsi que les transferts en capital, définis par des
situations où sont fournies des ressources à des fins de transactions en capital sans
échange de valeur économique.
Exemples : la remise de dette est un transfert en capital ; l’annulation d’une dette
consentie à un pays étranger correspond à un transfert en faveur d’un agent non-résident
et elle est inscrite au débit du compte de capital du pays qui accorde la remise de dette.
Cette annulation diminue les avoirs des résidents et à ce titre est inscrite dans les avoirs
du compte financier avec un signe négatif.
Crée en 1993 par le 5e Manuel du FMI, ce compte marquait l’accentuation des pro-
blèmes liés à l’endettement des États.
239
c) Compte financier
Le compte financier recense l’ensemble des mouvements de capitaux liés à l’acquisition
et à la cession nettes d’actifs et passifs financiers. Il est ventilé en 5 rubriques, selon la
nature des flux financiers :
–– investissements directs : selon la définition du FMI, un investissement direct est
un investissement transnational dans lequel un résident détient le contrôle ou une
influence importante sur la gestion d’une entreprise non-résidente. Par convention,
une opération d’investissement direct est établie dès qu’un investisseur détient 10 %
du capital social de l’entreprise investie. En deçà de ce seuil, les opérations sur titres
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sont classées dans les investissements de portefeuille ;
–– investissements de portefeuille : ce poste concerne l’ensemble des opérations sur
des titres de créances ou des actions qui relèvent d’une simple logique de placement
et non d’une volonté de contrôle de l’investisseur sur l’entreprise émettrice. Ces tran-
sactions sont ventilées par type d’instrument : actions, obligations et instruments du
marché monétaire ;
–– instruments financiers dérivés : cette rubrique regroupe toutes les opérations sur
produits financiers dérivés (contrats à terme, primes sur options, etc.) ainsi que cer-
taines opérations comme les intérêts sur swaps ;
–– autres investissements : cette rubrique englobe toutes les opérations sur les actifs et
passifs financiers vis-à-vis des non-résidents qui ne relèvent ni des investissements
directs, ni des investissements de portefeuille, ni des instruments financiers dérivés,
ni des avoirs de réserve. En pratique, cela recouvre, pour l’essentiel, les dépôts auprès
des banques, ainsi que les opérations de prêts et emprunts entre banques le plus sou-
vent, mais aussi effectuées par des sociétés d’assurances, des entreprises et des fonds
d’investissement de toute nature ;
–– avoirs de réserves : ce sont les actifs extérieurs que les autorités monétaires
contrôlent et dont elles peuvent disposer immédiatement pour répondre, notamment,
à des besoins de financement de la balance des paiements ou à des interventions sur
le marché des changes. Elles sont constituées des créances en or et devises, des avoirs
en droits de tirage spéciaux (DTS), de la position de réserve à l’égard du FMI et des
autres avoirs de réserve.
En appliquant les principes d’écritures exposés dans la section 1.1, on obtient la pré-
sentation du tableau 8.9.
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Avoirs (Compte financier)
• investissements directs des résidents à l’étranger
• investissements de portefeuille des résidents à l’étranger
• revenus reçus sur les produits financiers dérivés
• autres investissements des résidents à l’étranger
• augmentation des avoirs (signe +) ou diminution des avoirs (signe -) des autorités
monétaires à l’égard des non-résidents
1. Dans l’ancienne présentation de la balance des paiements (BPM5), en vigueur jusqu’en 2013, le compte financier
était, comme les autres comptes, présentés en crédit et en débit. La somme des soldes était nulle. Le solde financier
était égal et de signe opposé, à la somme du solde des transactions courantes, du solde du compte de capital et du
poste « erreurs et omissions ».
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La balance des paiements permet d’évaluer l’insertion du pays dans son environ-
nement extérieur, d’identifier l’apparition de déséquilibres et de mettre en lumière les
transactions compensatrices de ces déséquilibres. Si les transactions courantes font
apparaître un déficit, la balance des paiements permet d’analyser comment ce déficit est
financé par le reste du monde. Ou, dans le cas contraire, comment l’excédent est placé
auprès du reste du monde. On trouvera ci-dessous les principaux soldes utilisés pour
l’analyse de la conjoncture et la conduite de la politique économique.
1) Le solde commercial est égal à la différence entre les exportations et les importations
de marchandises.
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2) Le solde des biens et services est égal au solde commercial augmenté du solde sur
les opérations de services.
3) Le solde des transactions courantes est l’indicateur majeur auquel se réfèrent les
commentaires et les analyses des économistes et des observateurs. Il additionne les
soldes (crédits – débits) des biens, services, revenus primaires et revenus secondaires
4) La somme solde des transactions courantes + solde du compte de capital correspond
à la capacité ou au besoin de financement de la nation dans les comptes nationaux.
Cette somme est égale, aux erreurs et omissions près, au solde du compte financier
et de même signe.
En cas de besoin de financement, le pays est emprunteur net, le solde du compte
financier est négatif ; les différentes rubriques du compte financier décrivent la struc-
ture des entrées de capitaux qui correspondent au financement du déficit par le reste du
monde. Si le pays dégage une capacité de financement, le pays est prêteur net, le compte
financier – dont le solde est positif – traduit la composition de l’augmentation des avoirs
nets du pays sur l’extérieur.
La figure 8.2 donne une vision synthétique de la construction de la balance des paie-
ments dans la 6e version du Manuel de la balance des paiements du FMI. On y voit
notamment, et pour l’année 2014 pour la France, comment s’égalisent le solde des tran-
sactions courantes et le solde financier aux erreurs et omissions près. Pour le compte des
transactions courantes et pour le compte de capital, le solde correspond à la différence
entre crédit et débit. Pour le compte financier, la colonne « Net » est la différence entre
la variation des avoirs et la variation des engagements.
242
Cet écart négatif était pour l’essentiel imputable au déficit des services de transport
(sous-évaluation des transports maritimes du fait de l’existence de pavillons de com-
plaisance) et au déficit des revenus d’investissement (sous-évaluation des revenus reçus
liée à l’évasion fiscale).
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Services 207,9 190,1 17,8
Revenus 166,9 169,8 – 2,9 omissions (EO) près.
primaires et
secondaires
Compte de 2,8 0,6 2,2
capital
Total 818,1 835,6 – 17,5 EO – 10,9 208,0 218,9 Compte
6,6 financier
20,9 32,3 11,4 Investissements
directs
– 7,3 77,2 84,6 Investissements
de portefeuille
– 23,9 12,0 35,9 Instruments
financiers
dérivés
– 1,1 85,8 86,9 Autres
investissements
0,7 0,7 Avoirs de
réserve
Variation
Variation des
Net des
engagements
avoirs
NB : en raison des écarts d’arrondis, les agrégats peuvent ne pas être exactement égaux au total des
composantes.
Plus récemment, après 20 ans de déficit, la balance courante mondiale s’est inversée
et est devenue excédentaire. Cet excédent s’est stabilisé autour de 0,4 % du PIB mondial
depuis 2010 (avec une diminution importante en 2008 et 2009 due à la crise). D’après
le FMI [2019b], les déséquilibres courants sont de plus en plus concentrés dans les
économies avancées alors que les pays émergents et en développement ont connu une
diminution de leurs excédents ou de leurs déficits selon les cas. Cette évolution serait
due à une combinaison de politiques intérieures et de facteurs cycliques, avec un rôle
moteur du taux de change comme instrument de convergence vers l’équilibre courant.
Le surplus global résulte principalement d’un biais de mesure croissant en faveur des
exportations pour les biens et surtout pour les services d’après l’étude d’Helbling et
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tours 0,13 % en 2020 et un équilibre en 2022 comme le montre la figure 8.3.
0,6 %
0,4 %
0,2 %
0%
1980
1982
1984
1986
1988
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
2012
2014
2016
2018
2020
2022
2024
– 0,2 %
– 0,4 %
– 0,6 %
– 0,8 %
–1%
244
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2016 2017 2018
1. Compte des transactions courantes - 16,8 - 16,4 - 15,1
1.1. Biens (1) - 34,5 - 45,2 - 49,3
– Énergie - 30,0 - 37,4 - 43,7
– Biens hors énergie - 4,6 - 7,8 - 5,6
1.2. Services 17,8 20,2 23,8
– Services de voyages 12,9 14,2 14,9
– Services de transport - 4,6 - 2,9 - 4,6
– Services de conseils, de R&D ou liés au commerce, 2,0 4,1 7,2
fournis aux entreprises
– Services divers (2) 7,5 4,8 6,2
1.3. Revenus primaires et secondaires 0,0 8,6 10,3
2. Compte de capital (brut) 1,4 0,3 2,1
3. Compte financier (brut) - 13,0 - 31,0 - 27,3
3.1. Investissements directs 25,4 10,2 55,2
– Français à l’étranger 66,3 44,7 106,6
– Étrangers en France 41,0 34,5 51,4
3.2. Investissements de portefeuille 21,5 23,6 - 5,0
– Avoirs 41,4 53,6 19,2
– Engagements 20,0 30,0 24,2
3.3. Instruments financiers dérivés - 15,9 - 1,2 - 25,9
3.4. Autres investissements (prêts et emprunts) - 46,2 - 60,5 - 62,0
3.5. Avoirs de réserve 2,2 - 3,0 10,4
4. Erreurs et omissions nettes 2,4 - 14,9 - 14,3
(1) : Les données sur les échanges de biens sont FAB/FAB, c’est-à-dire hors frais de transport et
d’assurance qui sont classés en services.
(2) : Les services autres que services de voyages (tourisme et voyages professionnels pour l’essentiel),
services de transports et services de conseil, de R&D ou liés au commerce, comprennent les services
de fabrication, d’entretien et de réparation, de construction, d’assurance et de pension, les services
financiers, les commissions pour usage de propriété intellectuelle, les services de télécommunication,
d’informatique et d’information, les services personnels, culturels et relatifs aux loisirs et les services
des administrations publiques.
N.B. : En raison des écarts d’arrondis, un agrégat peut ne pas être exactement égal au total de ses
composantes.
Source : Banque de France, Balance des paiements, Données annuelles [2019].
245
énergétique. Globalement, la France, depuis quinze ans, importe plus qu’elle n’exporte…
Cette dégradation du commerce des biens n’est que partiellement compensée par un
excédent de 23,8 milliards d’euros sur les services. Le solde des services, structurelle-
ment positif, continue de limiter le déficit courant. Le tourisme des étrangers en France
reste une valeur sûre (les voyages représentent plus de 62 % du solde excédentaire des
services en 2018 avec un solde de 14,9 milliards d’euros). À l’inverse, les services de
transports ont un solde déficitaire de 4,6 milliards d’euros. Ce phénomène s’explique en
grande partie par un déficit en termes de transport aérien de passagers. Les exportations
de services conseils et de R&D progressent de 1,9 milliard d’euros entre 2017 et 2018.
Enfin, en ce qui concerne les « services divers », le solde des services d’assurance et
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de pension est moins déficitaire qu’en 2017 (- 0,6 milliard en 2018 contre - 2,4 mil-
liards l’année précédente), année qui avait été particulièrement déficitaire à cause de
règlements de réassurance importants liés aux dommages causés par les catastrophes
naturelles aux États-Unis. Globalement, les échanges de biens et services restent pour
l’essentiel orientés vers les pays européens. Concernant les biens, l’essentiel du déficit
provient des échanges avec la zone euro (- 25 milliards sur un total d’environ - 35 mil-
liards) et en particulier avec l’Allemagne (alors que les échanges avec le Royaume-Uni
sont excédentaires de 9 milliards d’euros).
Les revenus (primaires et secondaires) affectent significativement le solde des tran-
sactions courantes : contrairement aux années précédentes, le solde des revenus devient
déficitaire en 2016 et ne contrebalance donc plus le déficit des échanges de biens et
services. Cette évolution récente des revenus s’explique par l’accroissement de la déten-
tion de titres domestiques (publics et privés) par des non-résidents, ce qui dégrade le
solde des revenus d’investissements de portefeuille. La dégradation du solde des revenus
secondaires en 2016 intègre le paiement par le groupe BNP Paribas d’une très forte
amende aux autorités américaines : hors effet de cette amende, le solde des revenus
s’établirait à + 1,3 milliard d’euros. Globalement, le déficit des revenus secondaires
reste relativement stable. Il reflète la contribution de la France au budget européen, les
dépenses au titre de l’aide au développement, ainsi que les transferts d’économies des
travailleurs étrangers résidant en France vers leur pays d’origine.
En ce qui concerne le compte financier, les flux entre la France et le reste du monde se
soldent par des entrées nettes de capitaux (27,3 milliards d’euros en 2018 contre 31 mil-
liards en 2017 et 13 milliards en 2016). Les investissements directs se soldent par des
sorties nettes de 55,2 milliards d’euros en 2018 (en hausse de 45 milliards par rapport
à 2017) et grâce aux investissements français à l’étranger qui atteignent 106,6 mil-
liards d’euros en 2018. Cette hausse s’explique notamment par de grosses opérations de
fusions/acquisitions (menées par Total, Essilor, Michelin, etc.) intervenues en 2018. En
ce qui concerne les investissements de portefeuille, les achats nets de titres étrangers
par les résidents français s’élèvent à 19,2 milliards d’euros en 2018, soit 34,4 milliards
de moins qu’en 2017. Globalement, le solde des investissements de portefeuille est néga-
tif avec - 5 milliards d’euros, alors qu’il était excédentaire de 23,6 milliards l’année
246
précédente. Enfin, le solde des autres investissements reste stable, tandis que celui des
instruments financiers dérivés se creuse.
La position extérieure nette de la France s’établit à - 384,9 milliards d’euros fin 2018
(- 16,4 % du PIB), avec une dégradation de 4 milliards par rapport à fin 2017. La posi-
tion extérieure nette française reste toutefois très significativement en deçà du seuil
d’alerte fixé par la procédure européenne de déséquilibres macroéconomiques (- 35 %).
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sur la période 1999-2018.
35 000
25 000
15 000
5 000
– 5 000
00
01
02
03
04
05
06
07
08
09
10
11
12
13
14
15
16
17
18
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
– 15 000
– 25 000
– 35 000
– 45 000
Transactions courantes Biens et services Revenus primaires et secondaires
247
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3 Interprétation macroéconomique
de la balance courante
Les relations entre le solde des transactions courantes et les principales variables macro-
économiques, épargne, investissement et solde budgétaire seront tout d’abord présentées
(3.1). On précisera ensuite les relations entre ces flux, relatifs à une période donnée, et
les stocks d’actifs financiers extérieurs détenus par le pays (3.2).
La balance courante est aussi égale à la différence entre l’épargne (S) et l’investisse-
ment domestique, que l’on désigne souvent par le terme « investissement extérieur net ».
En notant S l’épargne, et T les impôts nets des transferts publics, et en décomposant
l’épargne globale en épargne privée SP = Y - C - T et épargne publique SG = T - G ,
248