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Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Université Mouloud MAMMERI de Tizi-Ouzou


Faculté des sciences économiques, commerciales et de gestion
Département sciences financières et comptabilité

Master : Finance et Banque


Module : Management bancaire

Chapitre I

Entreprise de Banque

Chargée de cours et de TD: Mme IGUERGAZIZ - DAHMOUN Wassila


Année : 2017/2018

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Plan du cours

1. La banque, intermédiaire financier (approche théorique) 


1.1.La fonction d’intermédiaire financier dans le processus de finance indirecte 
1.1.1. Les coûts des transactions 
1.1.2. L’évaluation et le suivi du risque 
1.1.3. Assurance de liquidité 
1.1.4. L’asymétrie d’information

2. La banque établissement de crédit (approche institutionnelle) 


2.1. Les différentes formes d’activité bancaire
2.1.1. Les opérations de banque
2.1.2. Les activités connexes
2.1.3. Les opérations non bancaires
2.1.4. Les prises de participations
2.2.La classification des établissements de crédit
2.2.1. Les banques
2.2.2. Les banques mutualistes ou coopératives
2.2.3. Les caisses de crédit municipal
2.2.4. Les sociétés financières
2.2.5. Les institutions financières spécialisées

3. Les métiers de la banque (approche fonctionnelle)


3.1.Les critères définissant les métiers d la banque
3.1.1. Le mode de collecte des ressources
3.1.2. La clientèle
3.1.3. Les zones d’exercice du métier
3.1.4. L’intensité d’utilisation des fonds propres
3.1.5. La récurrence des revenues
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3.2.Une typologie des métiers de banque
3.2.1. La banque de détail
3.2.2. La banque d’investissement
3.2.3. La gestion d’actifs
3.2.4. Les services financiers spécialisés

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Chapitre I : Entreprise de banque

Le terme banque est très utilisé, il recouvre des fonctions, statuts et activités
différentes. Notre objectif est de cerner les caractéristiques de ces entreprises et
ce, en adoptant trois (03) approches :
- l’approche théorique où la banque est considérée en tant qu’intermédiaire
financier ;
- l’approche institutionnelle qui place les établissements de crédit en plusieurs
catégories ;
- l’approche professionnelle qui démontre la diversification du métier du
banquier.

1. La banque intermédiaire financière 


Cette fonction est retenue depuis longtemps. En 1960 Gurley et Shaw ont
mis l’accent sur la mission essentielle de la banque : celle de la transformation
d’échéance et de risque. A cette fonction fondamentale s’ajoutent d’autres qui
confèrent à la banque un statut irremplaçable.
Dans le cas de transformation d’échéance, il s’agit de distinguer entre les
agents à capacité de financement et ceux à besoin de financement. Les premiers
sont les agents économiques ainsi que les ménages qui ne consomment pas
l’intégralité de leurs revenus et dégagent une épargne qu’ils cherchent à placer.
D’autres agents dépensent plus que leurs revenus, comme les entreprises, ils
ont un besoin de financement, ils sont emprunteurs.
Avec la finance directe (finance désintermédiée ou économie de marché) les
agents à besoin ou à capacité de financement entrent directement en relation sur
le marché des capitaux. Les agents à besoin de financement émettent des titres
souscrits par les agents à capacité de financement. A l’occasion de ces
opérations de prêt et d’emprunt, les deux parties se mettent d’accord sur un
montant, une durée et un prix (taux d’intérêt).
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Dans certains cas, les emprunteurs expriment le besoin de financement à
long terme, alors que les prêteurs préfèrent les placements à court terme.
L’intervention de l’intermédiaire financier, c’est-à-dire le processus de la
finance indirecte (dite également finance intermédiée ou économie
d’endettement) remédie aux imperfections de la finance directe caractérisée par
l’incertitude et l’asymétrie d’informations.
En s’interposant entre prêteurs et emprunteurs, l’intermédiaire (banque)
collecte des capitaux (dépôts) qu’il redistribue par la suite sous forme de crédits
aux agents à besoin de financement.

Schéma 1: La distinction entre la finance directe et la finance indirecte

Emprunteurs préteurs

Actif passif actif passif

Finance directe

Finance indirecte Capacité


Besoin

Titres
Actif passifTitres De
De

Financement
Financement Crédits Monnaie
Crédits Monnaie

Intermédiaire financier

Source : Sylvie De Coussergues (1996), «  La Banque », édition Dalloz, p.6.

Les pays où la finance directe est très développée sont les pays anglo-saxons
(Grande Bretagne, USA) avec des marchés financiers efficients et diversifiés
assurant pendant longtemps l’allocation des ressources. Cela ne signifie pas

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l’absence du système bancaire, les deux processus coexistent et les systèmes
bancaires sont également très développés.
Les pays où la finance directe est peu développée sont les pays en voie de
développement. Les projets d’investissement sont financés par l’intermédiaire
bancaire d’où l’appellation d’économie d’endettement.

1.1.La fonction d’intermédiaire financier dans le processus de finance


indirecte 
Les banques remplissent des rôles irremplaçables dans l’allocation des
ressources, regroupées autours de quatre (04) arguments : les coûts des
transactions, le suivi des risques, l’assurance de liquidité et l’asymétrie
d’information.

1.1.1. Les coûts des transactions 


Concernant les coûts des transactions, les intervenants sur le marché
financier supportent des coûts qui consistent pour le prêteur à rassembler les
informations sur les risques inhérent aux titres émis. Pour l’emprunteur, il s’agit
de démarcher le prêteur et d’indiquer au marché le degré de risque de ces titres
en faisant appel à une agence de rating (agence de notation).
L’intermédiaire financier internalise les coûts supportés par le prêteur et
l’emprunteur sur le marché des capitaux et se forge une véritable compétence
dans le traitement de l’information. Comment et de quelle façon ?
Crédit signifie confiance, cette dernière issue d’une longue période de
contacte fréquent durant laquelle la banque accumule les informations sur ses
clients (les prêteurs et emprunteurs) et, elle est la seule à les détenir, par
exemple : les incidents de paiement, les besoins de financement, l’honnêteté et
la compétence des dirigeants,…etc.

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Dans le cadre de respect du secret professionnel, la banque ne divulgue pas
ces informations, ainsi les clients sont incités à révéler à leurs banquiers toutes
les données utiles pour maintenir de bonnes relations.
L’accord d’un crédit peut être analysé comme une signalisation à destination
des titres. La réputation de l’emprunteur est confortée car le banquier estime que
ce dernier est un bon risque (le risque est minime). La relation banque –client est
une relation durable que les deux parties ont intérêt à stabiliser et la bien
entretenir.

1.1.2. L’évaluation et le suivi du risque 


Les banques ont développé une expertise dans l’évaluation, l’analyse et le
suivi des risques. Elles savent rédiger des contrats incitants les emprunteurs à
honorer leurs engagements, assortis de prises de garanties, ce que les prêteurs
non qualifiés ne savent pas faire. En fin, la banque assume directement le risque
de crédit qu’elle gère grâce à la division des risques, ainsi elle propose des
contrats plus avantageux que ceux offerts sur les marchés financiers.

1.1.3. Assurance de liquidité 


Le dépôt bancaire est un actif parfaitement liquide, divisible en unités de
faibles montants accepté par tous, en lui associant des instruments de paiement
traditionnels comme le chèque, le virement ou plus moderne les cartes
bancaires. En fin la valeur nominale d’un dépôt bancaire est fixe non sujette à
des pertes en capital.
Le principal risque encouru est la faillite de la banque, mais les pouvoirs
publics surveillent la sécurité du secteur bancaire. Donc le dépôt bancaire peut
être considéré comme un actif moins risqué que les titres émis par les
emprunteurs privés.

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Le contrat de crédit garantit à l’emprunteur une liquidité immédiate et la
spécificité de la banque réside dans le fait que leurs dettes et leurs créances sont
une assurance de liquidité pour la clientèle.

1.1.4. L’asymétrie d’information


L’asymétrie d’information sur les marchés des capitaux est une autre
justification de l’existence de l’intermédiaire financier et la théorie de l’agence
explique le comportement des prêteurs et emprunteurs dans un tel contexte.
Le principal (prêteur-emprunteur) réduit les coûts en confiant la gestion de
ses intérêts à un agent au lieu qu’il prenne lui-même la décision. L’intermédiaire
financier est l’agent des prêteurs et des emprunteurs, il détient les informations
et un savoir faire. En transformant de l’information et des risques en liquidité la
banque réduit les coûts de transaction.

2. La banque établissement de crédit (approche institutionnelle) 


Cette approche met l’accent sur la banque en tant qu’intermédiaire dont le
statut et les opérations relèvent d’une législation spécifique à savoir la loi 90-10
du 14 Avril 1990 relative à la monnaie et au crédit abrogé par l’ordonnance 03-
11 du 26 Août 2003. Cette loi a considérablement modifié le passage bancaire
algérien, elle a introduit une définition de l’activité bancaire.

2.1.Les différentes formes d’activité bancaire


Un établissement de crédit est une personne morale qui effectue à titre de
profession habituelle des opérations de banque ainsi que des opérations
connexes. On peut distinguer quatre (04) types d’activités :
- les opérations de banque ;
- les activités connexes ;
- les activités non bancaires ;
- les prises de participations.
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2.1.1. Les opérations de banque (articles 66 à 69 de l’ordonnance 03-11) 
La loi distingue trois catégories d’opérations de banque, la réception des
dépôts du public, la distribution de crédits au sens large (crédit par caisse, crédit
par signature, crédit bail) et la mise à disposition de la clientèle de moyens de
paiement et la gestion de ceux-ci.
Les deux premières catégories d’opérations constituent l’essence (le cœur)
de l’intermédiation financière traditionnelle appelée « l’intermédiation du
bilan » et la troisième relève de la prestation de services. Cette définition des
opérations de banque ne rend pas compte des opérations de marché accomplies
par les banques : émission et achat de titres appelées « l’intermédiation de
marché ».

2.1.2. Les activités connexes (article 72 de l’ordonnance 03-11) 


Les banques peuvent effectuer toutes les opérations connexes ci après :
- les opérations de change ;
- les opérations sur or, argent et métaux précieux ;
- les opérations sur valeurs mobilières ;
- le conseil en matière de gestion de patrimoine ;
- le conseil en matière de gestion et ingénierie financière ;
- la location simple (coffre fort).
La plupart de ces opérations relèvent de la prestation de service.

2.1.3. Les activités non bancaires 


Les banques peuvent commercialiser les produits d’assurance ou de voyage
mais les revenus tirés de ces activités sont plafonnés. En France, ils ne doivent
pas dépasser 10% du produit net bancaire (Pnb).

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2.1.4. Les prises de participations (article 72 de l’ordonnance 03-11) 
C’est la détention durable d’actions émises par les entreprises ou
établissements de crédit pour des motifs stratégiques. Ces prises de
participations sont soumises à une réglementation. En effet, selon l’article 19 du
règlement n°14-02 du 16 février 2014 relatif aux grands risques et aux
participations1, les participations ne doivent pas dépasser l’une ou l’autre des
deux limites suivantes :
- pour chaque participation : 15 % des fonds propres réglementaires;
- pour l’ensemble des participations : 60 % des fonds propres.

2.2.La classification des établissements de crédit en France


Cette classification diffère d’un pays à un autre selon la réglementation en
vigueur. En France, on peut distinguer cinq (05) catégories d’établissement de
crédit :
- les banques ;
- les banques mutualistes ou coopératives ;
- les caisses de crédit municipal ;
- les sociétés financières ;
- les institutions financières spécialisées.
Les trois premières sont habilitées à traiter toutes les opérations de banque,
les deux autres ont un agrément restreint qui leur interdit la réception des fonds
du public, certains ont un agrément limité à des opérations spécifiques.

2.2.1. Les banques 


Les banques sont des établissements habilités à effectuer toutes les
opérations bancaires citées ci-dessus et, ce quelque soit la taille de
l’établissement.

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Site de la Banque d’Algérie ou JORA 2014-56.

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2.2.2. Les banques mutualistes ou coopératives 
Appelées ainsi en raison de leurs statuts juridiques. Ce ne sont pas des
sociétés commerciales de type SA mais des sociétés relevant du statut de la
coopération avec :
- un capital variable ;
- les sociétaires et non des actionnaires d’où le principe « Un homme égal une
voix » ;
- une solidarité entre sociétaires pour le bénéfice et la perte.

2.2.3. Les caisses de crédit municipal


Comme nous venons de les citer, elles peuvent effectuer toutes les opérations
de banque, mais les crédits qu’elles peuvent consentir à des personnes morales
sont limités aux associations et établissements publics locaux. En outre, elles
détiennent le monopole des prêts (crédits) sur gage, et elles se sont diversifiées
vers le crédit à la consommation. Elles entretiennent des liens étroits avec les
communes dans lesquelles elles sont implantées.

2.2.4. Les sociétés financières


Ce type d’établissement de crédit présente deux caractéristiques :
- elles ne peuvent collecter des dépôts à vue ou à moins de deux ans, donc elles
ne peuvent exercer le métier de banque de détail ;
- les activités limitées par la nature de leurs agréments comme les sociétés de
crédit bail ou d’affacturage.

2.2.5. Les institutions financières spécialisées 


Elles ne peuvent collecter des dépôts à vue ou à moins de deux ans. Elles
étaient souvent crées à l’initiative des pouvoirs publics pour leur confier une
mission d’intérêt général comme le financement de logement à l’instar du crédit
Foncier de France.
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Cette classification est très institutionnelle afin de soumettre à un ordre
juridique uniforme les établissements de crédit. Les critères déterminants de
cette classification est la possibilité de recevoir du public des fonds à vue ou
non.

2.3. La classification des établissements de crédit en Algérie


L’article 83 de l’ordonnance 03-11 stipule : « les banques et établissements
financiers de droit algérien doivent être constitués sous forme de sociétés par
actions. Le Conseil apprécie l’opportunité pour une banque ou un établissement
financier de prendre la forme d’une mutualité ». La liste des banques et des
établissements financiers tenue par le gouverneur, actualisée au 01 janvier 2017
est la suivante.

2.3.1. Les banques commerciales


Nous dénombrons vingt (20) banques commerciales en Algérie, six (6)
banques publiques, et quatorze (14) banques privées dont, deux (2) succursales
de banques (Citibank, HSBC) et deux (2) banques islamiques (Al Baraka, Al
Salam Bank)
1. Banque extérieure d’Algérie (BEA) ;
2. Banque nationale d’Algérie (BNA) ;
3. Banque de l’agriculture et du développement rural (BADR) ;
4. Banque de développement local (BDL) ;
5. Crédit populaire d’Algérie (CPA) ;
6. Caisse nationale d’épargne et de prévoyance (CNEP banque ;
7. Banque al baraka d’Algérie ;
8. Arab banking corporation Algérie (Bank abc);
9. Natixis Algérie ;
10. Société générale Algérie ;
11. Citibank N.A. Alegria (succursale de banque) ;
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12. Arab Bank PLC Alegria (succursale de banque) ;
13. BNP Paribas el djazair;
14. Trust bank Algeria (TBA);
15. Gulf bank Algeria (AGB);
16. The housing bank for trade & finance-Algeria (HBTF-Algeria) ;
17. Fransabank el-djazair;
18. Crédit agricole- Corporate & investissement Bank Algérie (CA-CIB
Algérie) ;
19. Al Salam bank - Algeria (ASBA);
20. H.S.B.C. Alegria (succursale de banque)

2.3.2. Les établissements financiers


Les établissements financiers sont classés en deux catégories :
établissements financiers à vocation générale et établissements financiers à
vocation spécifique.
- Etablissements financiers à vocation générale
1. Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) ;
2. Société financière d'investissement, de participation et de placement
(SOFINANCE - SPA) ;
3. Société de refinancement hypothécaire (SRH) ;
4. Arab leasing corporation (société de crédit-bail) (ALC) ;
5. Cetelem Algérie;
6. Maghreb leasing Algérie (MLA);
7. société nationale de leasing (SNL) ;
8. Ijar leasing Algérie (ILA) ;
9. el djazair Idjar (EDI).
- Etablissements financiers à vocation spécifique
Fonds national d'investissement

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2.3.3. Bureaux de représentation
- British Arab commercial Bank (BACB);
- Union des banques arabes et françaises (UBAF) ;
- Crédit industriel et commercial(CIC) ;
- Banco Sabadell ;
- Monte dei paschi di Siena.

3. Les métiers de la banque (l’approche fonctionnelle) 


Pour compléter la définition d’une entreprise bancaire, il importe de
présenter les métiers de la banque. Un métier se définit comme une activité
articulée autours de structures de production et de compétences appliquées à des
marchés. Des critères permettent de les définir et d’établir une typologie des
métiers de la banque.

3.1.Les critères définissant les métiers de la banque 


Les métiers de la banque peuvent être définit suivant plusieurs critères.

3.1.1. Le mode de collecte des ressources 


On distingue les banques qui collectent des dépôts auprès de la clientèle
(ménages et entreprises) dans le cadre du processus de la finance indirecte, de
celles qui émettent des titres sur le marché soit à court terme (les certificats de
dépôt) ou à plus long terme (les obligations), ces émissions relèvent du
processus de finance directe.

3.1.2. La clientèle 
On distingue trois grande catégories de clientèle : les particuliers, les petites
entreprises (les commerçants, les artisans, les professions libérales) et les
grandes entreprises en particulier celles cotées en bourse. La clientèle de la

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banque commande sa gamme de produits et a de fortes implications sur le mode
de collecte des ressources.

3.1.3. La zone d’exercice du métier


La banque exercice une activité domestique lorsque ses activités ne
dépassent pas les frontières de son pays d’origine. Elle exerce une activité
internationale lorsqu’elle a des filiales ou succursales à l’étranger et/ou des
opérations vis-à-vis des non résidants qui dépassent le tiers de son bilan.

3.1.4. L’intensité d’utilisation des fonds propres 


Certaines activités consomment peu de fonds propres comme le conseil ou la
gestion pour comptes de tiers, par contre les crédits ou le capital risque en
consomme d’avantage.

3.1.5. La récurrence des revenus 


D’un métier à un autre l’activité se maintient plus aisément, le cas de gestion
d’actifs ou moins aisément le cas de fusion acquisition ou les introductions en
bourse, en fonction de la conjoncture.

3.2. Une typologie de métier de banque 


Quatre grands métiers composent l’activité bancaire qui se définit par
rapport aux critères cités ci-dessus.

3.2.1. La banque de détail 


Appelée banques à réseau, banques de proximité « Retail banking », ce
métier correspond à l’intermédiation du bilan traditionnelle avec la collecte de
capitaux auprès de la clientèle, la distribution des crédits et à la prestation de
services. C’est une banque domestique dont l’intensité d’utilisation des fonds
propres est modérée (clientèle très atomisée et elle divise bien les risques) et

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avec une bonne récurrence de ses revenus grâce à la densité de son réseau
d’agences.

3.2.2. La banque de financement et d’investissement :


Appelée banque d’affaire « Investment bank ». Ce métier se définit par :
- la collecte des ressources sur le marché ;
- la clientèle est composée de très grandes entreprises et parfois l’Etat ;
- dimension internationale (à l’instar de la clientèle) ;
- faible utilisation des fonds propres pour les activités des conseils et une forte
utilisation des fonds pour financement.
En Allemagne et en Japon, ces banques renforcent leurs liens avec leurs
clients en détenant des participations dans leur capital mais contraire à la
réglementation dans le cas des banques américaines. Les Banques de
financement les plus importantes sont américaines (Morgan stanley, Merril
lynch). En France, ce métier est exercé par le Crédit Agricole (Rothschild, BNP
Paribas, crédit agricole et la calyon).

3.2.3. La gestion d’actifs


Appelée gestion pour compte de tiers « Asset management », ce métier
relève d’avantage de la prestation de service que de l’intermédiation financière.
En effet, la gestion d’actifs consiste en la gestion de portefeuille de titres pour le
compte d’une clientèle composée principalement d’investisseurs institutionnels
(assurance et retraite) et de particuliers fortunés. La gestion concerne l’ensemble
de son patrimoine. Les critères de ce métier sont :
- dimension des fonds propres ;
- faible utilisation des fonds propres ;
- bonne récurrence des revenus.

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Ce métier est exercé par les grands groupes bancaires français, concurrencés
par les compagnies d’assurances ou les sociétés spécialisées dans la gestion
d’actifs.

3.2.4. Les services financiers spécialisés 


Les services financiers spécialisés sont variés comme le crédit à la
consommation ou au logement, le crédit bail ou l’affacturage. Les critères de ce
métier sont :
- la collecte des ressources sur le marché ;
- clientèle composée de particuliers ou d’entreprises (selon la nature du
produit) ;
- la dimension est parfois européenne ou communautaire.
Ces banques sont fréquemment adossées à un groupe bancaire ou à un
groupe de la grande distribution, pour cela certains auteurs le considère comme
un prolongement du métier de la banque de détail et non d’un métier de plein
exercice (Exemples : Cetelem : Etablissement de crédits à la consommation du
groupe BNP Paribas).
La distinction entre ces quatre métiers est fondamentale pour réaliser un
diagnostic financier et pour analyser le champ concurrentiel dans lequel
évoluent les banques ainsi que leurs stratégies.

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Tableau 1 : Les critères de définition des métiers de la banque

critères
Collecte
Zone Utilisation Récurrence
des Clientèle
d’activité des FP des revenus
ressources
Métiers

Banque de Réseau Particuliers


Domestique +- ++
détail d’agence PME

Banque de
financement
Grandes
et Marchés Internationale +- --
entreprises
d’investisse
ment

Gestion
Investisseurs
d’actifs et Non
institutionnels Internationale -- ++
banque significatif
particuliers
privée

Services Particuliers
financiers Marchés PME grandes Domestique ++ +-
spécialises entreprise

Source : De Coussergues (2007), p.12

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