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D'AME

LESETATS
PARCHRISTOPHEANDRÉEt si vousprofitiezdes vacancespourfaireun peu
d e p s y c h o l o g ipera ti q u e? l mp a ti ence, gr atitude...
sér énité, votr eété !
Eniichissez

douceur ; mais là, elle est presséeet


fatiguée (comme toi). Te dire que ce
monsieur qui parle si fort est peut-
ètre un pompi er courageux.qui a
sauvédesvies ; là, il estjusteeupho-
ri que à causedu rosé qu' i l a bu ce
midi (commetoi avant-hier).

Tantque tu y es, va plus loin : sois


bienveiffant envers eux,mêmes'ils ne

#'i
sont pas des bienfaiteurs de l'huma-
ni té. Tu es un bi enfai teur.toi ? Ne
di spense pas de l a bi envei l lance
condi ti onnel l e. N e soi s pas bien-
veillant avec eux pour ce qu'llsfont
mais pour cequ'ils sonl ; deshumains
à ton image,tantôt agaçants,tantôt
attendrissants.La bienveillance,éty-
mologiquement,c'est vouloir le bien
desautres.Pasparcequ'ils sont bons
ou parfai ts, mai s j ustement p ar ce
qu' i l s ne l e sont pas,ou pas to ut le
temps.Sinon,ce serait trop facile...

C ' est bi zarre,j e me sens m ieux


depuistout à I'heure.La bienveillance
a un effet émollient sur mon agace-
ment. Je me.souviensque j'ai lu un
jour (dansLa Vie ?) que les émotions
hostiles étaient mauvaisespour Ie
cæur : la colèreboucheles coronai-

5 LA BIENVEILLANCE res.Mais il estdit aussi(dansla Bible.


Proverbes,XV 30)'.rrUn regard bien-
ueillant réjouit le cæur.r Je ressens
A IME RSAN SCOND ITIO N S soudain que les émotions positives
sont bonnespour mon corps : je m e
détends,je souris,même.De moi, des
L es v ac anc es ,ce s e ra i t v ra i - méchancetés.C'est nul. Je suis nul autresqui m'agaçaienttout à I'heure,
ment bien s'il n'y avait pas les de penser tout ça. D'abord, ce n'est et dans l esquel sj e voi s désor m ais
touristes.En été,ils sont là, à encom- p a s s y m p a .E nsui te.pour qui j e me deshumains qui essaientde savourer
brer les autoroutes, Ies trains, les p re n d s ? M oi aussi ,j e sui s un tou- la vie à leur façon.Mais n'en restons
avions.Puis on en retrouve partout : riste, j'emprunte les autoroutes,je pas aux grandesidées.pensonsà ce
sur les plages,les marchés,dans les m'agglutine aux autres. Arrête tes qu' écri vai t Jul es R enard dan s son
musées,les petits coins qu'on rêvait a g a c e m e ntspri mai res anti touri s- Journal : r Bienueillantpour l'huma-
tranquilles. Ils sont moches,en plus, tes ! Ils ont autant que toi le droit nité engénéral,et terriblepour chaque
avecleurs shorts, leurs tee-shirtsà d'être là. Supporte-les. indiuidu. r Evitons cet écueil, et pas-
devises,leurs casquettesridicules... sons de Ia théorie aux travaux pra-
Eu h , non, s t op ! Là , j e v a i s tro p Et puis, non ! Ne les supportepas. tiques ! Tiens, on va lui parler, à la
loin, sousI'effet de I'agacementet de Ne les tolère pas. Ne les acceptepas. dame ; l ui raconter une bl ague et
la chaleur.Je dis des bêtiseset des Aime-Ies.Porte sur eux un regard engagerla conversation.Gentiment,
amical. Tu peux te dire par exemple commeça,pour voir... O
I Psychiatreet psychothérapeute, que cette dame qui a tenté (il te sem- ILLUSTRATION
: SOLEDADPOURLA VIE
*hristopheAndrea publié ble) de te passerdevanttout à I'heure
les Ëfafsd'ânre.Un apprentissage est une infirmière dévouéequi a sou- I La semaineprochaine
de Ia sérénité.
0dile Jaccb. lagé des centainesde patients par sa La gratitude.

LaVie- 28iuillet
2011 91

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