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READAPTATION EN GERIATRIE"
SOMMAIRE
INTRODUCTION
1.2.2 transferts
1.2.3 déplacements
1.3.2 se présenter
1.3.3 se positionner
Mme GONARD Jennifer, ergothérapeute, Hôpital gériatrique Pierre Garraud, année 2019 Page 1
2 - PROJETS DE SOINS GERIATRIQUES EN ERGOTHERAPIE
2.1 Définition
2.5.2 L’alimentation
2.6.1 définition
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3 - L’ACCOMPAGNEMENT DE L’ERGOTHERAPEUTE DANS LE
PROJET DE VIE DU PATIENT
3.1 La synthèse pluridisciplinaire
3.1.1 Les participants
3.1.2 Le cadre
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INTRODUCTION
La gériatrie est la spécialité médicale concernée par les affections physiques, mentales,
fonctionnelles et sociales des malades âgés, lors de soins aigus, chroniques, de
réhabilitation, de prévention et en fin de vie. L’ergothérapeute, par son travail de
prévention, rééducation et réadaption, a un rôle majeur aussi bien dans le projet de soin que
dans le projet de vie des patients.
Par le modèle du PPH-2, que nous redéfinirons, nous expliquerons, dans un premier temps,
comment élaborer le diagnostic ergothérapique. Ce diagnostic est essentiel car il permet
d’élaborer une proposition d’accompagnement en ergothérapie le plus adapté à la
personne. Puis, des techniques de rééducation et réadaption concernant les activités de la
vie quotidienne seront expliquées.
Le PPH-2 (processus de production du handicap) est utilisé pour les personnes et des
populations ayant des déficiences et des incapacités. Il vise à documenter et expliquer les
causes et conséquences des maladies, traumatismes et autres atteintes à l'intégrité ou au
développement de la personne.
Le PPH-2 montre que la réalisation des habitudes de vie peut être influencée par le
renforcement de nos aptitudes et la compensation de nos incapacités par la réadaptation,
mais également par la réduction des obstacles dùs, par exemple, aux préjugés, au manque
d'aide ou de ressources, à l'absence d'accessibilité.
Ainsi, mesurer la réalisation des habitudes de vie, c'est identifier le résultat de la rencontre
entre la personne et son environnement. On parlera alors d’un indicateur de la qualité de la
participation sociale : il s'apprécie sur une échelle allant de la situation de participation
sociale optimale jusqu'à la situation de handicap complète.
Le PPH-2 est donc un modèle positif qui ne place pas la responsabilité du handicap sur la
personne.
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1) ELABORATION DU DIAGNOSTIC ERGOTHERAPIQUE
Ø 1.1 Recueil d’information sur le dossier médical
De plus, à âge égal, l'altération d'une fonction donnée varie fortement d'un individu
âgé à l'autre (vieillissement inter-individuel). La population âgée est ainsi caractérisée
par une grande hétérogénéité. En effet, les conséquences du vieillissement peuvent
être très importantes chez certains sujets âgés et être minimes voire absentes chez
d'autres individus du même âge.
Cette action du temps sur les hommes majore les risques de développer une maladie,
accentue les risques de chutes, accélère le développement des maladies, affaiblit
l’organisme entrainant le motif d’hospitalisation.
L’intégrité Déficience
L'intégrité correspond à un système Une déficience correspond à un
organique n'ayant pas subi système organique ayant subi des
d'altération. altérations légères, modérées ou
considérables.
Parmi les systèmes organiques nous repérerons dans le dossier médical les
informations sur les systèmes :
- morphologique : poids, taille, déformations…
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- cutanée : escarres, plaies variqueuses..
- musculaire : rhabdomyolyse, contractures…
- squelettique : fractures, ostéoporose…
- neurologique : avc, tc, maladies neurodégénératives…
- oculaire : cataracte, dmla…
- auriculaire : appareillé ou non ?
- digestif : poche de stomie ?
- respiratoire : besoin 02
- cardio vasculaire : pontage, rétrécissement aortique…
- urinaire : sonde ou non
- endocrinien : maladies connues
- hématopoïétique et immunitaire : maladies connues
- reproducteur : maladies connues
Ø aptitudes: capacité/incapacité
Une aptitude est la possibilité pour une personne d'accomplir une activité physique
ou mentale. Les aptitudes s'apprécient sur une échelle allant de « capacité sans limite
» à une « incapacité complète ».
Capacité Incapacité
Une capacité permet d'accomplir Une incapacité ne permet pas
partiellement ou entièrement d'accomplir l'activité physique ou
l'activité physique ou mentale mentale.
même si cela est fait avec une aide
technique ou humaine.
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Un facilitateur
Un facilitateur correspond à un facteur environnemental qui favorise la réalisation des
habitudes de vie lorsqu’il entre en interaction avec les facteurs personnels (les
déficiences, les incapacités et les autres caractéristiques personnelles).
Un obstacle
Un obstacle correspond à un facteur environnemental qui entrave la réalisation des
habitudes de vie lorsqu’il entre en interaction avec les facteurs personnels (les
déficiences, les incapacités et les autres caractéristiques personnelles).
Des risques cutanés, trophiques et orthopédiques peuvent exister chez une personne
hospitalisée. Pour prévenir ou traiter ces troubles, une évaluation s’effectue dès
l’entrée du patient.
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ou inférieurs), nous devons aussi mettre en place des coussins de positionnement ou
confectionner des écharpes ou adaptations pour un meilleur confort.
Ø 1.2.2 Transferts
Un bilan des capacités de la personne âgée est nécessaire pour utiliser au mieux son
potentiel et ainsi favoriser son indépendance. Pour cela, les rééducateurs proposent
l’aide technique la plus adaptée.
Test du rappel
- Posture : positionnement du soignant pieds parallèles, jambes fléchies, dos droit,
face au patient préalablement antériorisé sur l’assise, les pointes de pieds alignées
à l’aplomb des genoux
- Prises : le patient dispose de prises manuelles au niveau de la taille du soignant. Le
soignant dispose de prises manuelles au niveau de la taille du patient ou en prise
vestimentaire au niveau des plis de l’aisne ou au niveau de prises situées sur une
aide technique au redressement (ceinture « geriamax », ceinture « bi-ischio »)
- Geste : déséquilibre du soignant vers l’arrière après incitation au redressement. Le
soignant utilise le poids de son corps pour aider le patient à se verticaliser.
Résultats
- Cotation 0 : lors du test du rappel, absence de motricité au niveau des membres
inférieurs, le patient ne décolle pas les fesses de l’assise du siège ou s’affaisse
immédiatement après avoir atteint la position semi verticalisée
Utilisation du lève-personne mobile ou du rail plafonnier
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- Cotation 3 : Lors du test du rappel, motricité des membres inférieurs permettant
une verticalisation complète. Lors du test de la volte, le piétinement est possible
mais instable. Un appui fixe est nécessaire
Utilisation du guidon « automax »
Ø 1.2.3 Déplacements
Si aucune verticalisation n’est possible : nous installons un fauteuil roulant. Soit le patient a
un tonus correct et nous choisissons un fauteuil roulant standard (avec accessoires si
nécessaire : dmc, repose jambes…). Si le patient a des capacités cognitives, motrices et
sensorielles adaptées, il pourra alors se déplacer seul. Soit le patient a un tonus incorrect et
nous choisissons un fauteuil roulant confort ou coquille en fonction de l’objectif recherché
dans le lever du patient. Les fauteuils roulants doivent être choisis en fonction de la
morphologie du patient : prise de mesure de la largeur des hanches plus 2 cm. Ils doivent
ensuite être réglés grâce à une clé à laine : accoudoirs, appui tête, cales pieds…
Si une verticalisation est possible : nous choisissons l’aide technique la plus adaptée pour
sécuriser les déplacements. Un test de l’appui unipodal et un get up and go test pourront
être réalisés afin de déterminer si une canne simple, une canne anglaise, un déambulateur 2
roues, 3 roues ou 4 roues est le plus sécuritaire pour les déplacements du patient. L’aide
technique doit toujours être réglée à la taille du patient.
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obligatoirement avoir accès et utiliser la sonnette et la lumière. Nous veillons aussi
que l’espace de déambulation soit suffisamment grand pour que le patient qui se
déplace ne soit pas gêné. La chambre doit être organisée de façon la plus sécuritaire
possible. Bilan tug
Une habitude de vie est une activité courante ou un rôle valorisé par la personne ou
son contexte socioculturel selon ses caractéristiques (l’âge, le sexe, l’identité
socioculturelle, etc.). Elle assure la survie et l’épanouissement d’une personne dans sa
société tout au long de son existence. Les habitudes de vie s'apprécient sur une
échelle allant de la « situation de participation sociale optimale » à la « situation de
handicap complète ».
Ø 1.3.2 se présenter
Pour que l’entretien avec le patient sur ses habitudes de vie s’effectue dans de
bonnes conditions, il est important de choisir le créneau horaire le plus judicieux. Un
patient qui a l’habitude de faire la sieste, qui a de la visite, ou bien qui reste stressé
par une difficulté n’est pas disponible pour converser.
Quand le moment opportun se présente, dans les premiers jours, nous nous
présentons et expliquons le rôle d’un ergothérapeute dans un service de soin de
suite et réadaptation : retrouver l’autonomie et l’indépendance dans les activités de la
vie quotidienne.
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Ø 1.3.3 se positionner
L’échange avec notre patient sera d’autant plus fructueux que nous aurons veillé à
son positionnement. Nous serons vigilants à ce que l’installation mise en place le
premier jour, que ce soit en position assise ou allongée, soit correcte. Plus la
personne est confortablement installée, plus elle est à même de discuter.
Pour que la personne réponde sans gêne à toutes nos interrogations, il est
indispensable de commencer l’entretien par des questions d’ordre général en
premier. Une fois la confiance installée, les questions intimes (continence, sexualité)
pourront être évoquées.
L’entretien ne doit pas être un questionnaire strict, il faut savoir rebondir sur les
informations évoquées, ce doit être un échange. Cependant il faut aussi savoir tenir le
cadre. En effet, certains patients logorrhéiques, dispersés ou avec des troubles
cognitifs peuvent détourner la conversation de son objectif principal : le recueil des
habitudes de vie antérieure à l’hospitalisation.
Plusieurs éléments doivent être précisés pour que le diagnostic ergothérapique soit
correct. Il doit d’abord débuter par une synthèse des facteurs personnels,
environnementaux et des habitudes de vie du patient.
Ce diagnostic doit être élaboré à la suite des évaluations initiales pertinentes que
nous aurons effectuées : évaluations cognitives (MMS, MOCA…), évaluation motrice
(TUG, TMM…) et évaluation fonctionnelle (préhension, membre supérieur…). Il
indiquera alors succinctement les résultats de ces tests.
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Enfin pour que celui-ci soit le plus précis possible, nous le compléterons par le projet
de soin envisagé en ergothérapie (stimulations, réhabilitations cognitives,
récupérations motrices et fonctionnelles, resocialisation…).
Exemples :
Mme M. 75 ans, habite seule dans une maison à étage à Saint Genis dont elle est
propriétaire. Elle avait seulement une aide-ménagère 2 heures par semaine pour le
gros ménage et était autonome et indépendante dans toutes les autres activités de la
vie quotidienne. Sa chute par maladresse, ayant entrainée une fracture de l’humérus
droit chez cette droitière, nécessite un accompagnement en ergothérapie pour une
installation adéquate à sa pathologie, une récupération motrice et fonctionnelle de
son membre supérieur droit dans les activités de la vie quotidienne, une préparation à
son retour à domicile chez une patiente sans trouble cognitif et sensoriel majeur.
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handicap. On accepte et on utilise le défaut de fonction en utilisant des
compensations comme facilitations à l’autonomie.
La réinsertion signifie insérer à nouveau, c’est-à-dire agir pour que la personne puisse
se réadapter à la vie sociale, associative, professionnelle, qu’elle réintègre ses rôles
signifiants et significatifs pour elle.
Coussin hospidex
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Ø 2.2.2 La sécurité des déplacements
Le sujet doit tout d’abord retrouver l’équilibre et la station debout en récupérant les
réactions parachutes assis et debout (poussées sur le thorax dans différentes
directions, induire des positions à la limite du déséquilibre), en luttant contre la
rétropulsion assis (jeux de ballons, aller chercher des objets au sol), debout, sur des
plans inclinés (reprogrammation du centre de gravité vers l’avant dans le schéma
corporel ; adjonction de talonnettes de marche).
Quand nous arrivons à un niveau où notre patient ne récupère plus, nous proposons
les aides techniques les plus appropriées pour que la personne âgée soit la plus
indépendante possible. Cette aide technique doit être acceptée et comprise sans quoi
elle ne sert à rien. Elle demande un apprentissage pour l’intégrer et l’utiliser au
quotidien. La motivation à redevenir indépendant doit être importante et adaptée aux
habitudes de vie de la personne (on ne proposera pas un grossisseur de manche pour
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stylo à un patient qui n’écrit plus). Par la suite, dans la partie réentrainement aux
activités de la vie quotidienne, un certain nombre d’aides techniques seront décrites.
On évite de dire « ON »
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Dans la réhabilitation cognitive, nous utilisons des techniques de facilitation et
d’apprentissage. Ces techniques sont profitables à condition que le patient soit
suffisamment entrainé et encouragé dans la démarche.
Enfin, il faut informer la famille qu’un apprentissage reste toujours propre à une
situation et ne se généralise pas à d’autres. Par exemple, pour apprendre à utiliser un
téléphone portable, il est important que le patient dispose toujours du même
appareil. De la même façon, l’utilisation d’un calendrier digital pour connaitre la date
du jour risque d’être fortement compromise si ce type de calendrier ne trouve pas de
place fixe au sein de l’environnement habituel.
Atelier attentionnel
- Observation de dessin
- Présenter deux dessins avec des différences, retrouver les anomalies
- Mémorisation d’image et description
- Mémorisation d’objet avec restitution du nom des objets un fois cachés
- Lecture de texte et demander de comptabiliser le nombre de fois qu’un mot est
employé
- Lecture de texte et question sur le texte
- Jeux de société faisant appel à l’observation, lynx, recherche d’intrus…
- Reconnaissance chiffres, lettres, symboles au milieu de distracteurs:
- Observer la stratégie d’exploration du patient, indicez en cachant une partie de la
feuille, en suivant du doigt.
- Dénombre un dessin avec des cercles enchevêtrés
- Indicez en comptant avec le doigt ou en cochant les cercles déjà dénombrés.
- Entourer sur une grille les chiffres identiques ou les chiffres supérieurs à trois…
- Reconnaissance des signes différents sur une grille
Atelier orientation
- Jeux du Tangram
- Reconnaissance des formes et orientation des formes dans l’espace pour les replacer
sur le dessin.
- Reproduction de figure, de dessin
Dessin de figure en symétrie, reproduction de dessin en suivant des points préétablis
Carte de France
Replacez, villes, spécialités culinaires et autres repères spatiaux sur la carte
Labyrinthe
Puzzle
Jeux de construction avec réappropriation du langage verbal
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Atelier schéma corporel
Présentation de dessins représentant le corps humain, les parties du corps humain ou
le visage.
Demandez de nommer les parties du corps
Indiçage en montrant sur son propre corps
Attention : éviter de montrer des photos du patient ou de travailler avec un miroir
(difficulté de l’image de soi) (anosognosie)
Les prises en charge proposées et décrites ci-dessus peuvent être compliquées voire
impossibles. En effet, certains patients ont, en plus des troubles cognitifs, des
difficultés visuelles ou auditives trop importantes. D’autres sont illettrés ou ne
parlent pas le français. L’accompagnement doit alors être adapté à chaque patient.
Certains patients sont à un stade très avancé sans jamais avoir eu de diagnostic. La
rééducation et réadaptation proposées n’ont aucun effet et peuvent même être
délétères. En effet, la complexité des tâches demandées, l’incompréhension des
consignes peuvent engendrer des troubles du comportement.
Enfin, ces prises en charges sont chronophages si on souhaite que cela soit efficace.
Les ergothérapeutes n’ont parfois pas les moyens en temps de travail disponible pour
proposer ces rééducations/réadaptations. C’est pourquoi, ils se mettent en lien avec
les ESAD (équipe spécialisé Alzheimer à domicile) pour que cet accompagnement soit
proposé à domicile.
La vue : les personnes âgées sont souvent confrontées à une diminution de l’acuité
visuelle, une diminution du champ visuel du fait de pathologies telles que la DMLA, la
cataracte, le glaucome…
Il est important de signaler si l’appareillage n’est pas ou plus adapté. En tant
qu’ergothérapeute, nous serons attentifs au bon éclairage, à la mise en place de
contrastes (assiette bleue sur plateau blanc), à proposer des aides techniques (loupe,
écran digital grossi…)
L’ouïe : Les patients ont également souvent une diminution de l’audition entrainant
une compréhension difficile soit du fait d’un appareillage non adapté soit par un
bouchon de cérumen ou des acouphènes.
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Par rapport à ces difficultés, nous conseillons les soignants et l’entourage sur leur
positionnement : se placer en face de la personne (lecture labiale) ou du « bon » côté,
parler sur la bonne tonalité
Le Goût : Certaines pathologies peuvent exacerber et/ou annuler des saveurs (trop
épicé / fade), entrainent plus ou moins une perte d’appétit. En collaboration avec
l’orthophoniste et la diététicienne, nous proposons des plats plus colorés, avec des
textures différentes dans une ambiance propice à manger.
Ø 2.5.1 La continence
- objectifs spécifiques : travail des transferts pour se lever et se coucher pour aller au
toilette, indépendance dans les déplacements afin d’arriver au wc en sécurité,
équilibre bipodal pour baisser et remonter ses habits du bas du corps,
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Ø 2.5.2 L’alimentation
L’indépendance du patient dans la prise des repas doit être une priorité dans notre
prise en charge en ergothérapie.
L’installation du patient pour une prise la plus fonctionnelle possible est primordiale.
Dans la mesure du possible, mettre la personne la plus assise possible si elle reste au
lit (relever au buste avec oreiller dans le dos si besoin, veiller au maintien de la tête et
à la stabilité du tronc, adapte table à hauteur de coude). Au fauteuil, le patient doit
être assis à 90°, les pieds en appui sur le sol ou les cale pieds, le bassin au fond de
l’assise et les bras sur la table. Il faut également être attentif à la disposition du
plateau repas et savoir transmettre les bons conseils aux soignants pour aider nos
patients : aliments découpés et opercules enlevés si nécessaire, placer la vaisselle et
les aliments du côté non négligent…
Il existe de nombreuses aides techniques qui peuvent nous aider dans cet
accompagnement. Voici les plus utilisés :
- le verre à anse et les grossisseurs de manches destinés aux patients avec des
difficultés de préhension
- le tapis antidérapant, que l’on installe sous l’assiette pour l’empêcher de glisser et
une butée, qui se fixe autour de l’assiette (rebord d’assiette), évite que les aliments
ne s’en échappent pour faciliter la prise des aliments
- les couverts courbés pour faciliter la prise alimentaire quand il existe des difficultés
du membre supérieur à atteindre la bouche
- Le couteau cochoir, s’utilise comme un hachoir et permet de couper ses aliments
d’une seule main…
Il n’est pas facile pour un patient d’intégrer une aide technique, c’est pourquoi il
faudra plusieurs séances d’entrainement avant un résultat probant. Si les progrès en
rééducation le permettent, ces ustensiles seront progressivement sevrés.
Une évaluation plus approfondie est d’abord effectuée par l’ergothérapeute. Cette
prise en charge permet de cibler les déficits et incapacités de la personne et de
solliciter sa participation de manière plus efficace. Une rééducation peut alors
commencer, l’aide apportée peut être:
- Des conseils gestuels pour faciliter et sécuriser l’activité (croiser les jambes pour
la toilette des pieds et l’enfilage des chaussettes et chaussures (attention si PTH),
agrafer le soutien-gorge devant puis le faire tourner, enfiler d’abord la manche du
bras pathologique, s’asseoir pour faire la toilette ou s’habiller…).
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- L’utilisation d’aides techniques pour pallier aux fonctions déficitaires (brosse à
long manche pour la toilette du dos et des pieds, enfile bas de contention, chausse
pied à long manche, bretelles pour enfiler sous-vêtements et pantalon…).
Cet accompagnement est relayé et discuté avec l’équipe soignante pour que notre
travail soit poursuivi et efficace.
Quand nos patients avaient l’habitude de préparer seuls leur repas à leur domicile,
nous proposons des mises en situation dans la salle d’ergothérapie.
En lien, avec la récupération motrice et fonctionnelle et les éventuels troubles
cognitifs, cette prise en charge écologique nous permet d’évaluer l’autonomie et
l’indépendance de nos patients dans cette activité instrumentale de vie quotidienne.
Pendant cet accompagnement, nous nous attachons à donner et à faire intégrer les
conseils de sécurité : prendre des points d’appui adaptés, utiliser des aides
techniques appropriées aux difficultés rencontrées (chaise haute de cuisine, desserte,
éplucheur, tapis anti dérapant, minuteur…), utilisation d’appareils électroménagers
compatibles avec l’état cognitif (plaque à induction, bouilloire…°).
Nous avons aussi l’objectif de faire comprendre aux patients, l’importance d’un
rangement et d’une meilleure organisation: mettre les objets les plus utilisés à une
hauteur de préhension fonctionnelle (entre les genoux et la tête), rangement du
frigidaire plus organisé, notices et recettes à disposition…
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Pour la gestion financière, plusieurs exercices de manipulation d’argent, des
remplissages de chèques seront effectués. Un patient ne sachant plus gérer la
monnaie pourra se faire arnaquer, ou se mettre en situation financière compliquée.
Nous devons signaler à l’entourage humain de notre patient les difficultés
rencontrées. Le médecin décide alors éventuellement de lancer un système de
mesures de protection via l’assistante sociale.
2.6.1 définition
Un rôle signifiant et significatif est la participation d’une personne à une activité qui
a du sens pour elle. Il est nécessaire d’être précis sur le contexte de l’activité, son
lieu, le moment, les raisons. Par exemple, une patiente peut avoir envie de cuisiner
pour pouvoir être en capacité de recevoir sa famille les dimanche midi chez elle.
L’accompagnement des patients en ergothérapie sera d’autant plus simple que la
personne investit cette activité.
Nous conseillons de partir de la mesure canadienne du rendement occupationnel
(MCRO) pour établir les priorités entre les soins personnels, les activités de
productivité et les loisirs.
En proposant des activités signifiantes, nous stimulons nos patients dans leur
rééducation et réadaptation. La personne étant motivée par l’activité, elle accepte et
intègre plus facilement les aides techniques et les conseils de bons gestes.
Cette accompagnement doit être au plus près des occupations habituelles de notre
patient. Par exemple nous proposons un porte carte pour jouer au jeu de carte choisi
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par le patient, nous conseillons de plier les genoux plutôt que de baisser le tronc pour
jardiner ce que le patient a envie de planter… Cela demande parfois des ressources
autres que nos ressources en place et il faut donc être inventif ou demander un
budget pour avoir le matériel ou l’aliment adapté.
Ø 3.1.2 le cadre
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Dans un service de soin de suite et réadaptation gériatrique, l’ergothérapeute a un
rôle important dans la prise des décisions médicales pour le projet de vie des
patients. Il est nécessaire de se positionner et d’argumenter, via les bilans et
accompagnements effectués, sur la faisabilité des projets. Nous avons le devoir
d’informer les médecins des aides indispensables pour les retours à domicile et des
obstacles majeurs ne permettant pas les retours de façon sécuritaire et donc le
placement dans une structure adaptée (ehpad ou usld).
Aujourd’hui il existe une réelle pression liée à la durée moyenne de séjour dans les
hôpitaux. Notre argumentation pendant ce temps de synthèse est donc primordiale
pour éviter des décisions non appropriées par rapport à la dépendance du patient et
ses conditions de vie.
Pour que les projets de vie de nos patients soient accompagnés correctement, il est
indispensable de rencontrer les aidants. Cet entretien s’effectue en toute
confidentialité après prise de rendez-vous.
Cette présentation permet de questionner plus facilement les aidants sur les
habitudes de vie du patient avant l’hospitalisation. Un échange s’effectue entre les
informations données par les aidants et les capacités actuelles du patient pour
travailler le projet de vie. Nous transmettons alors nos préconisations pour que la
sécurité physique et psychique de nos patients soient prises en compte : aides
humaines et techniques indispensables pour le retour à domicile. Les aidants nous
expliquent, à leur tour, comment ils souhaitent s’impliquer.
Lors de cet entretien, nous réalisons aussi une étude de domicile ou décidons d’une
visite à domicile pour trouver des solutions d’aménagements ou mettre le patient en
situation écologique.
Toutes les pièces du domicile et l’extérieur seront étudiées ou visitées. L’idéal reste la
visite à domicile, bien que ce soit chronophage, elle permet de mettre le patient en
situation et d’observer le « savoir-faire » de la personne âgée fragilisée. Il n’y a pas de
recette miracle… Les conseils doivent êtres simples, pratiques et évolutifs. Ils doivent
respecter l’individu, ses valeurs et son mode de vie (les activités qui ont du sens pour
lui). Attention à ne pas déstabiliser la personne en agissant pour son « bien »… Les
solutions doivent correspondre au plus près au fonctionnement de la personne et de
son entourage. Les propositions sont personnalisées Voici les principales actions ou
recommandations à effectuer :
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Sécuriser les déplacements
1 Matérialiser les obstacles fixes
2 Fixer les obstacles mobiles ou les enlever (fils, tapis, carpettes, guéridon,…)
3 Libérer les espaces de déambulation + matérialiser les points d’appui
4 Faciliter les changements de position (vérifier la hauteur des assises et les points
d’appui ou de traction ex.: cônes rehausseurs Kinetec)
5 Prévoir un éclairage suffisant dans toutes les pièces et couloirs
Concernant la cuisine
- simplifier l’environnement,
- ranger à portée de main,
- sécuriser les tâches comme déplacement avec charges chaudes, préparation des
repas…
Concernant les wc
- adapter la hauteur d’assise des wc : rehausse wc à conseiller
- sécuriser les transferts, mise en place de barres d’appui ou rehausse wc avec
accoudoirs intégrés fixé par des pattes de sécurité à la place de la lunette.
- en fonction des capacités motrices du patient et de la surface de la pièce : interdire
l’accès et préconiser une chaise garde-robe dans une autre pièce
Concernant la chambre
- Choisir un lit à bonne hauteur, si agitation placer un matelas au sol, contention
adaptée …
- Si lit médicalisé, choisir un lit descendant très bas (nécessite pour être prescrit et PEC
que le diagnostic soit posé) + attention au choix du matelas
- Placer à portée de main le nécessaire (boisson, téléphone, télécommande,
interrupteur, …)
- Chaise percée si distance toilettes/lit importante ou si inaccessibilité des toilettes
Veilleuse
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Concernant la sécurité (d’autant + si troubles des fonctions cognitives)
- Installer près du téléphone Le numéro des pompiers, du médecin traitant, du centre
antipoison local + le numéro d’un proche
- Accessibilité du/des téléphones + incitation à l’utiliser
- Enlever les clés des serrures
- Enfermer les objets, les produits dangereux (les escabeaux)
- Éviter les brûlures : réglage et vérification régulière du chauffe-eau (température,
évacuation du gaz), retirer la gazinière et installer un détecteur de fumée
- Prendre le temps de former la personne âgée dès que l’on modifie son
environnement
- conseiller la mise en place d’une téléalarme avec détecteur de chutes intégrées
La liste des aides techniques est fournie et discutée avec les aidants. Soit les aidants
s’occupent de se fournir le matériel préconisé, soit ils nous demandent de l’aide et
nous faisons appel aux revendeurs paramédicaux. Parfois nos patients n’ont aucun
aidant et nous devons également nous occuper de la mise en place des aides
techniques.
Nous appelons alors un revendeur médical pour lui demander un devis du matériel
conseillé. Il faut savoir que certaines aides techniques sont remboursées entièrement
par la sécurité sociale avec une prescription médicale, d’autres ont un
remboursement partiel et certaines aucune prise en charge. Le matériel pris en charge
a un code LPPR ; signifiant qu’il existe une ligne de remboursement.
Il est important de faire appel à des revendeurs différents pour ne pas être accusé de
favoritisme. Il faut choisir un revendeur fiable et compétent, qui sache suivre nos
recommandations sans aller essayer de vendre n’importe quoi à nos patients âgés
fragilisés.
Après acceptation du devis par le patient et/ou la famille, soit le revendeur prend
contact avec la famille pour décider d’une livraison avant le retour ; soit nous lui
faisons part de la date du retour et la livraison se fera le jour même de la sortie pour
que le patient rentre dans les meilleures conditions de sécurité possible. Les livreurs
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doivent installer correctement les aides techniques, voire même aider au démontage
de meubles gratuitement.
Les aides humaines préconisées dans notre compte rendu seront prescrites par le
médecin du service. Nous informons et travaillons régulièrement avec l’assistante
sociale pour une cohérence entre les aides conseillées et les moyens financiers du
patient et l’implication de l’entourage aidant. C’est pourquoi certains rendez-vous
famille s’effectuent en collaboration avec l’assistante sociale. Il est indispensable de
savoir comment les prises en charges financières fonctionnent.
L'Allocation Personnalisée d'Autonomie (APA) est une aide dont peuvent bénéficier
les personnes âgées. Elle doit leur permettre de faire face aux frais engendrés par leur
perte d'autonomie. Elle ne dépend pas des conditions de ressources, mais du degré
d'autonomie de la personne.
Si la personne âgée vit toujours à son domicile, l'APA doit lui permettre de faire face
aux dépenses liées à la mise en place du plan d'aide personnalisée. Celui-ci est établi
par une équipe médico-sociale qui se rend au domicile du demandeur. Les dépenses
peuvent aussi bien être des aménagements du logement que liées aux transports ou
la prise en charge des aides humaines.
Dans les deux cas, la personne est classée dans l'une des 6 catégories AGGIR (grille
d'évaluation du degré de dépendance), selon son degré d'autonomie. S'il elle se
trouve dans les catégories 1 à 4, alors elle peut bénéficier de l'APA.
Leur caisse de retraite peut apporter des aides, notamment s’ils ne peuvent pas
bénéficier de l’APA (patient en GIR 5 OU 6). Les caisses de retraite peuvent proposer
des aides financières et matérielles (financement d’aides techniques comme des
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barres d’appui ou des marches antidérapantes, financement de l’intervention d’une
aide à domicile…). L’objectif de ces aides est de leur permettre de continuer à vivre
chez vous le mieux possible et de les soutenir lorsqu’ils rencontrent des difficultés
(besoin d’aide à domicile, hospitalisation…).
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BIBLIOGRAPHIES
http://www.carsat-ra.fr/images/pdf/.../10036_bro_eval_aide_technic.pdf
www.chu-st-etienne.fr/Reseau/reseau/umcssr/.../NutritionAVCpartie2.pdf
Mme GONARD Jennifer, ergothérapeute, Hôpital gériatrique Pierre Garraud, année 2019 Page 29