Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Sous le thème :
Je dédie ce travail:
A toutes les personnes qui ont participé de près ou de loin au bon déroulement de mon
Projet de Fin d'Etude !
Nous profitons aussi de l’occasion pour remercier tout d’abord notre professeur Mme
Zehor Yacine qui n’a pas cessé de nous encourager pendant la durée du projet, ainsi pour ses
générosités en matière de formation et d’encadrement. Nous la remercions également pour
l’aide et les conseils, qu’elle nous a apportés lors des différents suivis, et la confiance qu’elle
nous a témoignée.
Les chercheurs du Centre de contrôle des maladies infectieuses ont annoncé avoir
décelé des traces du SARS-CoV-2 dans des eaux usées d’Amsterdam début Avril 2020. Le 19
du même mois, la mairie de Paris annonça aussi avoir détecté des « traces infimes » du virus
en plusieurs points de prélèvement de son réseau d’eau non potable. Réseau qu’elle utilise
notamment pour arroser certains parcs et jardins ou nettoyer les rues.
La résistance dans l’eau serait bien plus faible pour les coronavirus. Ils ont pour
particularité d’avoir une enveloppe en plus qui, contrairement à ce que l’on pourrait penser,
les rendent plus fragiles et donc moins résistants. Mais nous n’avons pas aujourd’hui les
données scientifiques qui nous permettraient de dire au bout de combien de temps
précisément. Pour lever cette zone d’ombre, il faudrait aller au-delà de la détection ponctuelle
de génomes dans les eaux usées et cultiver des virus dans l’eau, pour déterminer s’ils sont
infectieux ou non, ce que peu de laboratoires sont aujourd’hui capables de le faire. Et pour
l'instant, les laboratoires qui ont recherché du SARS-CoV2 infectieux dans les eaux usées n'en
ont pas retrouvés.
La liste des abréviations
I. Introduction Générale 1
IV. Conclusion 21
Bibliographie 22
I. Introduction Générale
Le secteur des services de l’eau et de l’assainissement est impacté comme tous les
autres par des retombées directes et indirectes de cette situation.
Il paraît utile de diffuser largement les recommandations de l’OMS sur les impacts du
Covid-19 sur le secteur, et de promouvoir auprès des usagers la connaissance des symptômes
de la maladie, les pratiques d’hygiène à même de les protéger ainsi que leur entourage,
notamment le lavage des mains.
Dans ce cadre, la présente fiche d’information vise à partager les ressources susceptibles
d’intéresser les professionnels du secteur Eau et Assainissement, et en premier lieu les
partenaires de l’AFD, confrontés à la crise en cours liée au Coronavirus Covid-19. Elle sera
mise à jour au fil de l’eau. De nombreux pays et de nombreux opérateurs mettent en place des
mesures pour la gestion de la crise qui peuvent concerner ou impacter le secteur.
1
II. Généralité sur Covid-19
1. Définition de Covid-19
Les chauves-souris et les oiseaux, en tant que vertébrés volants à sang chaud, sont des
hôtes idéaux pour les coronavirus assurant l'évolution et la dissémination du coronavirus
comme hôte, mammifères ou oiseaux selon leur espèce ; mais ces virus peuvent parfois
changer d'hôte à la suite d'une mutation. Leur transmission interhumaine se produit
principalement par contacts étroits via des gouttelettes respiratoires générées par les
éternuements et la toux. Plus de 500 types de coronavirus ont été isolées chez la chauve-souris
et il existerait plus de 5 000 types de coronavirus.
Quatre coronavirus en circulation sont considérés comme sans gravité : 229E, NL63,
OC43 et HKU1. Ils seraient la cause de 15 à 30 % des rhumes courants.
Plus récemment ont été identifiés trois types de coronavirus responsables de graves
pneumopathies :
2
2. Découverte
Les coronavirus sont subdivisés en 4 genres Alpha-, Beta-, Delta et Gamma coronavirus
(alpha, beta et gamma correspondant anciennement aux groupes 1, 2 et 3). Les coronavirus
aviaires des oiseaux domestiques appartiennent au genre gamma, tandis que les coronavirus
humains appartiennent aux genres alpha et beta. Le virus du SRAS et du nouveau coronavirus
sont classés dans le genre béta.
4. Infection à coronavirus
3
D'autres recommandations comprennent :
ne pas entrer en contact avec des animaux manifestement malades, ne pas consommer
de viandes provenant d'animaux malades ;
ne pas consommer de produits animaux (viande...) mal cuits, ni de légumes crus s'ils
n'ont pas été lavés avec de l'eau non contaminée. (Wikipedia)
La COVID-19 n’a pas les mêmes effets en fonction des personnes. La majorité des
individus ne ressentiront que des symptômes bénins ou modérés.
de la fièvre,
un écoulement nasal,
des diarrhées.
Les personnes qui présentent des symptômes bénins et n’ont pas d’autres problèmes de
santé doivent s’isoler. (Organisation Mondiale de la Santé OMS)
6. Traitement
Dans le cas du SRAS, des médicaments ont été utilisés pour tenter d'enrayer l'épidémie :
la Ribavirine, un analogue de nucléotides, des anti-inflammatoires stéroïdiens et, après
identification formelle de l'agent pathogène et des criblages de sensibilité, l'interféron-alpha et
des inhibiteurs de protéases. Leur efficacité est encore sujette à caution.
Aucun n'a fait l'objet d'une étude clinique adéquate : beaucoup d'études disponibles ne
permettent pas de conclusions scientifiques claires car elles ont été réalisées sur de petits
4
nombres de sujets ou alors sans protocole ou dose fixe. Certaines indiquent même que ces
traitements pourraient avoir nui à l'éradication du virus.
L'éradication rapide de l'épidémie de SRAS précédente n'a pas laissé place à beaucoup
d'essais cliniques. Des vaccins à base de virus inactivé, et d'autres fondés sur les protéines S et
N, sont à l'étude depuis plusieurs années. (Wikipedia)
Accès au médecin :
5
III. Contamination des eaux usées par le Covid-19
De fait, l’un des objectifs premiers du traitement de l’eau est d’éliminer tous les virus et
bactéries, en utilisant pour cela une stratégie multi-barrières. C’est ce qu’explique la régie Eau
de Paris pour rassurer les consommateurs : « Lors du traitement de l’eau, trois étapes
s’attaquent en particulier aux virus, dont le coronavirus : l’ozonation (injection d’ozone dans
l’eau), la désinfection par ultra-violets et la chloration. Le chlore préserve en plus la qualité de
l’eau durant son transport. Les travaux de recherche du laboratoire d’Eau de Paris démontrent
l’efficacité de ces traitements sur les virus ». La régie va même plus loin en expliquant que
« face au risque de propagation du coronavirus, l’eau potable est notre alliée : sans elle, pas de
lavage de mains au savon efficace ». (GARRIGUES, 2020)
6
2. L’inconnu de la durée de vie du virus suivant les milieux
Pour autant, il faut reconnaître qu’on ne sait pas encore comment se comporte ce virus
dans l’eau, et si on le retrouve dans le milieu naturel. Le docteur Philippe Beaulieu, médecin
conseil au nous signale que c’est en Corée du Nord que ce point précis a été investigué, ce
pays étant en train « d’examiner les sources d’eau potable, telles que les rivières et les lacs,
pour s’assurer que le nouveau coronavirus ne se propage dans le pays ». Pas de résultats
publiés encore, néanmoins. Par contre, explique-t-il, « il n’y pas de raison que le virus ne se
retrouve pas dans nos eaux usées à partir du moment où l’épidémie sera installée », et
particulièrement dans les rejets des hôpitaux. Toutes les stations d’épuration ne disposent pas
forcément d’un traitement de désinfection des eaux usées épurées avant rejet, mais le facteur
de dilution de ce rejet dans le milieu naturel diluera ce risque.
Il faut bien réaliser que la découverte du Covid-19 est toute récente et que l’on manque
encore cruellement de données conclusives sur ce virus. Des études sont menées dans le
monde entier, et publiées au fur et à mesure, mais de nombreuses questions restent sans
réponse. « La grande inconnue, c’est sa durée de vie suivant les milieux », explique Philippe
Beaulieu, par exemple sur une surface en plastique, carton métal, mais aussi dans l’air ou
l’eau. (GARRIGUES, 2020)
3. Un manque de connaissances
Philippe Beaulieu surveille d’ailleurs toutes les publications scientifiques qui sortent sur
le sujet : « suivant les études, on parle d’une durée de vie qui va de quelques heures à
quelques jours. Dans l’air, elle serait de trois heures. Sur certains métaux, elle serait de 4 à 5h,
tandis que sur du carton, du plastique ou de l’acier, on parle de durées de vie de 2 à 3 jours,
voire de 9 jours sur métal, verre, ou du plastique. Le vrai résultat, on le connaitra qu’après la
crise », explique-t-il à regret.
Pour estimer cette durée de vie, expliquait récemment le magazine Sciences et Avenir,
on s’appuie sur des comparaisons avec les coronavirus connus, « soit le SRAS et le MERS,
dont la persistance a été évaluée sur différentes surfaces à température ambiante, le nouveau
coronavirus survivrait donc, comme ses proches cousins, en moyenne entre 4 et 5 jours. À des
températures dépassant 30 °C, la résistance diminue considérablement, ne pouvant dépasser
quelques heures. En revanche, des températures plus basses, en dessous de 20°C, favorisent la
persistance des coronavirus humains qui survivent jusqu’à neuf jours ». (GARRIGUES, 2020)
7
4. Appliquer le principe de précaution dans l’assainissement
Difficile de définir aussi sa durée de vie dans les eaux de surface et les eaux usées.
« S’il n’y a aucun risque avec l’eau potable, le sujet est plus délicat dans l’assainissement, et
dans la mesure où on n’en est pas sûr, on applique le principe de précaution », explique
Tristan Matthieu, délégué général de la Fédération des entreprises de l’eau (FP2E). En
d’autres termes, il faut protéger les agents qui interviennent dans les stations d’épuration (et à
l’occasion dans les réseaux d’assainissement). « Le risque se concentre dans les aérosols
(mises en suspension dans l’air de particules liquides ou sèches, NDLR) », ajoute-t-il.
Selon un récent rapport de l’INRS, ces aérosols « peuvent être mis en suspension dans
l’air par les systèmes d’aération (dans les bassins biologiques, par utilisation d’air comprimé,
soufflettes), ou par déplacement de matières (convoyage, pelletage des boues) ou encore lors
de chutes d’eau et d’utilisation d’eau (filtres à bande, filtre-presse, rétro-lavage des grilles et
toiles des procédés de traitement des boues, tables d’égouttage, ..).
Pour estimer le risque pour les agents des services assainissement, Philippe Beaulieu
évoque les expériences épidémiques H1N1 en 2009 : « L’avis de l’ANSES, alors mobilisée
pour évaluer les risques pour les travailleurs liés à la présence du virus Influenza pandémique
dans les eaux usées, avait estimé comme peu probable, voire négligeable, le risque de
transmission du [H1N1] aux travailleurs de l’assainissement, par le biais d’eaux usées, en
comparaison au risque de contamination interhumaine classique (toux, éternuements, etc…).
Ceci confirmait d’ailleurs l’expertise de 2006 concernant H5N1 », analyse-t-il.
(GARRIGUES, 2020)
5. Un manque de masques
Il faut donc protéger les agents potentiellement exposés avec des équipements de
protection (masque FFP2, lunettes et gants…). Et c’est là que le bât blesse, en raison du
manque actuel de masques. La FP2E est en train de discuter avec Bercy pour obtenir ces
équipements (il en faudrait pour ce secteur 500 000 par semaine), sachant que même si ces
services publics ne figurent pas parmi les premiers équipés, ils sont considérés comme
importants. « Mais toutes les professions sont en train de faire remonter leurs attentes au
ministère de l’Economie, et pour l’instant, ce n’est pas encore décidé … », regrette Tristan
Matthieu. Le risque, c’est que les salariés – tout comme les agents des régies d’ailleurs –
fassent jouer leur droit de retrait en raison d’un manque de protection face à ce risque. Mais
8
pour l’heure, il n’y a pas de levée de boucliers des syndicats, assure le représentant de la
FP2E.
Enfin, comme nous l’évoquions dans cet article du 13 mars 2020, les services d’eau et
d’assainissement disposaient de plans de continuité d’activité qu’ils ont activés dès lors que la
crise s’est déclenchée. Les entreprises ont sur ce point un petit avantage sur les régies, dans la
mesure où elles mutualisent leurs salariés au niveau régional voire national, et peuvent donc
faire intervenir des salariés d’un autre territoire. Un dernier risque réside dans l’infection en
grand nombre des agents d’un service, tout en sachant néanmoins que « les missions
opérationnelles essentielles peuvent être assurées même avec des effectifs inférieurs à 40 % »,
estime Suez. (GARRIGUES, 2020)
Dans le cadre du suivi de la pandémie du Covid-19, des études menées dans plusieurs
pays ont démontré une possible présence de traces du génome de coronavirus dans les eaux
usées issues des selles des personnes atteintes.
«Toute utilisation des eaux usées est fixée par les dispositions législatives et
réglementaires en vigueur, notamment la loi sur l’eau, le décret relatif à l’utilisation des eaux
usées et l’arrêté fixant les normes de qualité des eaux destinées à l’irrigation», souligne le
ministère de l’intérieur dans sa note, signée par le wali directeur général des collectivités
locales, Khalid Safir.
De ce fait, aucune eau usée ne peut être utilisée si elle n’a pas été préalablement
reconnue épurée et conforme à la norme, insiste ladite note.
Ainsi, pour éviter toute éventuelle propagation du coronavirus via ce canal, les walis et
les gouverneurs sont invités à prendre les dispositions nécessaires pour interdire toute
utilisation non réglementaire des eaux usées.
Un test sur les eaux usées pourrait fournir une alerte précoce de propagation de COVID-
19, suggère cette équipe de l’Université de Cranfield qui décrit ici, dans la revue
environnementale Science & Technologie, un nouveau test en papier, qui filtre les acides
nucléiques des agents pathogènes dans des échantillons d'eaux usées, puis détecte si celui de
l'infection par le SRAS-CoV-2 est présent. ( Santélog, 2020)
9
Le test donne de plus des résultats visibles à l'œil nu : un cercle vert indiquant que le
test est positif et un cercle bleu si l’échantillon est négatif. Ce développement est basé sur de
précédentes analyses ayant identifié de l'ARN viral dans des échantillons de selles de patients
infectés par le SRAS-CoV-2 et ont confirmé que le virus se répand bien dans les selles.
Le nouveau test permettrait de détecter le SRAS-CoV-2 dans les eaux usées des
communautés infectées par le virus, ouvrant ainsi une nouvelle approche épidémiologique
permettant de prédire la propagation possible de COVID-19.
Des kits de test rapide utilisant des dispositifs à base de papier pourraient être utilisés
sur place dans les usines de traitement des eaux usées pour retracer les sources et déterminer
s'il existe des sources locales de « COVID-19 ». L’auteur principal, le Dr Zhugen Yang,
maître de conférences en technologie des capteurs au Cranfield Water Science Institute,
explique : « le test serait très utile en cas d’infections asymptomatiques dans la communauté
ou lorsque les gens ne savent pas s’ils sont infectés ou non. La détection en temps réel du
virus, à partir des eaux usées permettrait de déterminer s'il y a des porteurs de COVID-19
dans une zone très ciblée et de les dépister, le cas échéant, puis de les isoler et de les traiter ».
La détection via ce test rapide sur les eaux usées pourrait permettre une détection à stade
précoce et donc une intervention rapide et efficace pour confiner un groupe de population
locale.
Le dispositif en papier est conçu, par l’intermédiaire de pliages, pour filtrer les acides
nucléiques des agents pathogènes des échantillons d'eaux usées, puis pour déclencher une
réaction biochimique via des réactifs pré-chargés en cas de détection de l'acide nucléique
associé à l'infection par le SRAS-CoV-2. Le test coûterait moins d’1 € à produire et pourrait
même, avec quelques aménagements, être utilisé par le public. Enfin, les tests en papier sont
10
faciles à empiler, à stocker et à transporter car ils sont fins et légers, et ils peuvent également
être incinérés après utilisation, ce qui réduit le risque de contamination supplémentaire.
L’approche épidémiologique par analyse des eaux usées est déjà reconnue comme
efficace à retracer l’usage de drogues illicites mais aussi pour obtenir des informations en
santé publique, sur la propagation de maladies infectieuses et d’agents pathogènes. ( Santélog,
2020)
Les risques infectieux en rapport avec le travail dans les stations d'épuration (traitement
biologique) font l'objet de nombreuses interrogations. Si le risque théorique peut sembler
inquiétant, le risque réel peut être nuancé comme le montre cette synthèse bibliographique,
complétée par le recueil des observations rapportées par un groupe de médecins du travail.
(ALTMEYER, ABADIA, SCHMITT, & LEPRINCE, 1990)
Il est aujourd'hui possible de détecter les traces du nouveau coronavirus dans les eaux
usées. Même les concentrations très faibles, comme celles présentes dans les échantillons
prélevés dans les premières phases de la pandémie, sont mesurables. Une équipe de recherche
de l'EPFL et de l'Eawag travaille maintenant à l'optimisation de la méthode pour développer
un système qui permette de détecter une éventuelle remontée des cas d'infection avant les tests
réalisés sur les personnes symptomatiques.
11
échantillons. Si, dans les plus récents, les concentrations élevées laissent supposer une
quantification plutôt aisée, ce n'est pas le cas des échantillons de février : «Nous ne pensions
pas que nous serions capables de détecter un signal dans les eaux usées alors qu'un seul cas
avait été identifié à Lugano et seulement six à Zurich», commente l'environnementaliste
Tamar Kohn. (Eawag: L'Institut de Recherche de l'Eau du Domaine des EPF)
Depuis que les premiers cas de Covid-19 ont été signalés en Suisse, des échantillons ont
été prélevés dans douze stations d'épuration, dont neuf dans le Tessin, ce qui constitue de
précieuses archives. Le but principal du projet n'est cependant pas de retracer l'évolution
passée mais de mettre au point un système d'alerte précoce. «À partir des échantillons de 20
grandes stations d'épuration réparties sur le territoire national, nous pourrions surveiller les
eaux usées de près de 2,5 millions de personnes», confie l'ingénieur Christoph Ort. En les
analysant rapidement, il serait ainsi possible de détecter une éventuelle recrudescence des
infections pendant le dé-confinement bien avant, peut-être une semaine avant qu'elle ne soit
visible dans les tests sur les personnes symptomatiques. Le chercheur de l'Eawag s'intéresse
depuis longtemps à l'épidémiologie des eaux usées. Jusqu'à présent, ses recherches étaient
centrées sur l'étude de la consommation de stupéfiants en Europe. Car, comme il le souligne,
«les eaux usées ne mentent pas et révèlent en quelques heures ce que les excrétions de la
12
population contiennent». Dans le nouveau contexte, les scientifiques ont pu profiter des
contacts préexistants avec les cantons et les stations d'épuration.
Malgré les premiers résultats encourageants, la méthode doit encore être optimisée.
Ainsi, on ne sait pas encore exactement quelle proportion de virus est appréhendée lors de
l'extraction qui, par une suite de filtrations et de centrifugations, consiste à forcer l'enveloppe
qui entoure le patrimoine génétique (ARN) révélateur de son identité. De même, la
multiplication consécutive de la séquence génétique recherchée s'accompagne encore de
fortes incertitudes. Il ne sera possible d'obtenir des conclusions reproductibles et comparables
sur la concentration de virus de l'échantillon original que lorsque ces incertitudes seront plus
réduites.
Une propagation très improbable par l'eau potable ou les eaux usées
Dans le cadre du suivi de la pandémie du virus Covid-19, des études menées dans
plusieurs pays ont démontré la possibilité de présence de traces du génome de coronavirus
dans les eaux usées issues des selles des personnes atteintes.
Le ministère marocain de l’Intérieur rappelle, à ce titre, que «toute utilisation des eaux
usées est fixée par les dispositions législatives et réglementaires en vigueur fixant les normes
de qualité des eaux destinées à l’irrigation».
«De ce fait, aucune eau usée ne peut être utilisée si elle n’a pas été préalablement
reconnue épurée et conforme à la norme», insiste le ministère.
13
Dans une note adressée aux walis des régions et aux gouverneurs, l’Intérieur les invite à
prendre toutes les dispositions nécessaires pour interdire toute utilisation non réglementaire
des eaux usées, et ce dans le cadre de la lutte contre la propagation du Covid-19. (FNANCES
News Hebdo)
11.Covid-19. L'Intérieur alerte sur le risque des eaux usées non traitées
Dans une note adressée aux walis, gouverneurs, préfectures et provinces, le ministère de
l'Intérieur alerte sur une possible présence du coronavirus dans les eaux usées, et rappelle
l'interdiction de leur utilisation avant traitement.
Dans le cadre du suivi de la pandémie liée au virus Covid-19, des études menées dans
plusieurs pays ont démontré la possibilité de présence de traces du génome de coronavirus
dans les eaux usées issues des selles des personnes atteintes", lit-on sur le document.
"ll est à rappeler à ce sujet, que toute utilisation des eaux usées est fixée par les
dispositions législatives et réglementaires en vigueur notamment la loi 36-15 sur l'eau, le
décret n° 2-97-875 du 6 Chaoual 1418 (4 février 1998) relatif à l'utilisation des eaux usées et
l'arrêté n° 1276-01 du 10 Chaâbane 1423 (17 octobre 2002) fixant les normes de qualité des
eaux destinées à l'irrigation".
"De ce fait, aucune eau usée ne peut être utilisée si elle n'a pas été préalablement
reconnue épurée et conforme à la norme".
"Aussi, et en s'inscrivant dans le cadre des efforts déployés par notre pays pour lutter
contre la propagation de la pandémie Covid-19, vous êtes invités à prendre toutes les
dispositions nécessaires pour interdire toute utilisation non réglementaire des eaux usées",
conclut la note : (Medias24, 2020)
14
Figure 4: L’annonce de ministre de l’intérieur du Maroc
15
12.Procédures de gestion des eaux usées médicales
Pour les établissements médicaux qui effectuent le diagnostic et le traitement des patients atteints de
COVID-19 tant suspectés que confirmés, les eaux usées générées au cours de l'épidémie sont
réglementées de la même manière que les hôpitaux pour maladies infectieuses, et la stérilisation et la
désinfection sont renforcées pour garantir que les indicateurs tels que le nombre de coliformes fécaux
des effluents d'eaux usées respectent les exigences des "Normes d'évacuation des établissements
médicaux pour les polluants dans l'eau usée".
Renforcer le contrôle et la gestion des eaux usées des stations d'épuration et des rejets de boues pour
empêcher la transmission d'agents pathogènes dans différents milieux → L'installation de gestion des
eaux usées située à l'intérieur doivent être équipée d'une ventilation forcée → Équiper les travailleurs
d'équipements de protection tels que vêtements de travail, gants, lunettes → Renforcer le suivi et
l'évaluation de la qualité de l'eau aux points de rejet des installations de traitement et aux points de rejet
des eaux usées des établissements médicaux.
Installation de gestion des eaux usées Aucune installation de gestion des eaux
disponible usées
16
13.On peut suivre l'épidémie de Covid-19 avec l’eau des égouts
Le SARS-CoV-2 se retrouve dans les eaux usées, car les malades du Covid-19 excrètent
le virus dans leurs selles. En Suisse, en France, aux Pays-Bas et aux Etats-Unis… au total,
plus d’une douzaine d’équipes de chercheurs en ont fait l’observation et cherchent maintenant
à savoir s’il serait possible de suivre l’évolution de la pandémie par des prélèvements dans les
17
stations d’épuration. Cette surveillance pourrait servir à anticiper l’évolution de la maladie,
puisque le virus peut se retrouver dans les selles avant que les personnes malades ne soient
diagnostiquées.
La méthode a permis de détecter le virus très tôt dans deux échantillons prélevés à
Lugano et à Zurich dans le développement de l’épidémie, alors que la Suisse ne comptait que
quelques cas confirmés. « Nous avons utilisé deux tests PCR différents, qui ont permis tous
deux de détecter le virus », précise Tamar Kohn, directrice du LCE. Certaines incertitudes
demeurent et ces résultats n’ont donc pas encore été publiés dans une revue scientifique.
Une étude similaire, prépubliée sur le site medRxiv, a été menée en France par des
chercheurs d’Eau de Paris en Mars 2020, la régie chargée de la gestion de
l’approvisionnement en eau de la capitale française, et de Sorbonne Université. Ils ont réalisé
des prélèvements dans trois stations d’épuration. « Nous avons pu observer le pic de
l’épidémie et les effets du confinement, avec une baisse de la charge virale dans les eaux
usées, mais nos observations montrent que le virus circule toujours », détaille Sébastien
Wurtzer, virologue pour Eau de Paris.
Selon une étude parue en 2018, la surveillance des eaux usées a permis de détecter une
épidémie de poliomyélite en Israël, avant que les premiers cas ne soient signalés. Dans la
pandémie actuelle, la mise en place d’un outil fiable de surveillance via les égouts pourrait
s’avérer utile pour adapter les mesures de dé-confinement en fonction de la propagation du
virus. La méthode ne permet toutefois pas d’identifier le nombre de personnes malades,
puisque la quantité de virus excrétée peut varier d’un individu à l’autre.
Pour Sébastien Wurtzer, cette approche pourrait compléter les campagnes de tests
individuels. «Nous avons pu observer ce qui se passe à l’échelle d’une région. Mais nous
18
avons aussi des données qui nous montrent que cette méthode est applicable à l’échelle d’une
agglomération ou d’un bâtiment, affirme-t-il. Plutôt que de tester l’ensemble de la population
d’un EHPAD (équivalent français des EMS) par exemple, on pourrait réaliser un contrôle
dans les eaux usées pour déterminer la présence du virus. Puis procéder à des tests individuels
si le résultat est positif.»
Cette méthode pourrait aussi constituer une alternative moins coûteuse pour pallier le
manque de tests. «Pour cela, il faut que la population soit correctement connectée au système
d’eaux usées», nuance Tamar Kohn.
Une autre question mobilise les chercheurs: le virus retrouvé dans les stations
d’épuration est-il toujours capable d’infecter des personnes? «Une étude très critiquée par les
experts a conclu que le virus était toujours actif dans les selles, mais d’autres résultats ont
infirmé cette hypothèse. Si le virus n’est plus infectieux dans les selles, cela signifie qu’il ne
l’est plus dans les eaux usées», souligne Tamar Kohn.
Les chercheurs de l’étude française ont également réalisé des prélèvements après
traitement des eaux usées, mettant en évidence une charge virale 100 fois moindre. «Si le
virus était toujours infectieux dans les eaux usées, il pourrait présenter un risque pour les
personnes travaillant dans les stations d’épuration, précise Sébastien Wurtzer. En France, les
boues générées par le traitement des eaux usées peuvent normalement être utilisées pour
fertiliser les champs. Cet usage est aujourd’hui interdit, puisqu’il n’est pas possible d’épandre
des boues qui contiennent des micro-organismes qui n’ont pas été inactivés.» ( Etienne , 2020 )
L’avis de l’ANSES du 27 mars 2020 précise en effet que, le temps de la crise sanitaire,
on ne peut épandre que les boues hygiénistes. Cette mesure apporte donc toute sécurité aux
collectivités locales et aux opérateurs qui ont fait le choix d’une montée en gamme de la
gestion de leurs boues d’épuration.
Pour les autres, il faudra trouver des alternatives, qui peuvent être complexes à mettre
en œuvre et qui sont de deux ordres :
Soit leurs boues sont acheminées vers d’autres stations d’épuration équipées pour
l’hygiénisation. Cela nécessite des accords locaux entre collectivités, sous l’égide des préfets,
pour transporter et faire admettre les boues dans les stations concernées.
19
Soit investir rapidement dans des équipements permettant de mettre au niveau requis
leur traitement des boues. À ce titre, les acteurs attendent des Agences de l’eau qu’elles aident
à ces investissements.
Les boues hygiénisées et le compost représentent plus de 40% de la filière boue, mais
cela reste très variable et nombre de petites usines d’épuration produisent encore des boues
liquides. ( Etienne , 2020 )
20
IV. Conclusion
Ce dont nous sommes certains, c’est que l’eau potable est parfaitement sûre et ne
présente aucun risque de contamination au covid-19. On ne peut donc qu’encourager à la
consommer, pour la boisson, pour l’hygiène corporelle et pour se laver les mains, geste
barrière contre le virus.
En ce qui concerne les eaux usées, par référence à d’autres virus, on ne peut pas exclure
la présence du covid-19 dans les aérosols des bassins d’épuration, ni dans certaines boues.
C’est donc un point de vigilance essentiel pour la santé et la sécurité du personnel qui travail
dans les stations de traitement des eaux usées.
21
Bibliographie
3. ALTMEYER, N., ABADIA, G., SCHMITT, S., & LEPRINCE, A. (1990, Janvier).
Récupéré sur http://www.inrs.fr/media.html?refINRS=TC%2034
4. Eawag: L'Institut de Recherche de l'Eau du Domaine des EPF. (s.d.). admin. Récupéré
sur https://www.admin.ch/gov/fr/accueil/documentation/communiques.msg-id-
78966.html
22