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lRAVALJXl3DOCUMENTS

MICROFICHÉS

APPORT DE LA GRAVIMÉTRIE À CÉTUDE


DE LA LITHOSPHÈRE CONTINENTALE
ET IMPLICATIONS GÉODYNAMIQUES
ÉTUDE D’UN BOMBEMENT ~NTRAFvQUE :
LE MASSIF DE, L’ADAMAOUA (CAMEROUN)

P()UDJ()M DJ
ORSAY
No d’ordre: 2798

UNIVERSIti DE PARIS-SUD
CENTRE D’ORSAY

TH&E

présentée
pour obtenir

Le TITRE DE DOCTEUR EN SCIENCES


DE L’UNIVERSITÉ PARIS Xl ORSAY
Spéctitié Géophysiq&

PAR

Yvette Hermine POUDJOM DJOMANI

APPORT DE LA GRAVIMÉTRIE À L’ÉTUDE DE LA LI’iHOSPHÈRE


CONTINENTALE ET IMPLICATIONS GÉODYNAMIQUES :
FLZTDED'vrvBOMBEMENTINTR(LPLAQUE:LEMASSIFDE~~~OUA
~~AM;ERouN~

soutenue le 28 juillet 1993 devant la commission d’examen:

M. Piotr TUCHOLKA . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .Directeur de thèse


Mlle C$&hia EBINGER ........................... .Rapporteur
M. Yves ALBOUY ................................... Xapporteur
M. Michel DIAMENT ................................ CO-directeur de thèse
M. Pierre VINCENT ................................ Examinateur

0. R.S-T.0.M. FondsDocumentairi
TDM1
Editions de I’ORSTOM
L'INSTITUT FRANSAIS
r DE'RECHERCHE SCIENTIFIQUE
POURLEDli-VELOPPEMENTEN CbOPÉRATION

Collection :
Travaux et Documents Microédités
PARIS 1994

0 ORSTOM

(<La loi du 11 mars 1957 n’autorisant, aux termes des aliriéas 2


« et 3 de l’article 41, d’une part, que les «copies ou reproductions
« strictement réservées à l’usage privé du copiste et non des-
« tinées à une utilisation collective» et, d’autre part, que les
« analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et
« d’illustration, «toute représentation ou reproduction intégrale,
« ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses
« ayants droit ou ayants cause, est illicite!> (alinéa1 er de l’article 40).
« Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé
<<que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par
« les articles 425 et suivants du Code pénal.>,
b

Avant-propos

Les travaux présentés dans ce mémoire ont été réalisés dans trois
laboratoires différents: le laboratoire de Géodynumique Interne de L’Université Paris
Sud (centre scientifique d’Orsay), le laboratoire de Grauimétrie et Géodynamique de
f’IpG Paris, et enfin le laboratoire de Géodyncunique Interne de l’ORSTOA4 (centre de
Bondy). Ces travaux ont été financés d’une part par une bourse du Ministère de
l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique du Cameroun gerée par
le CROUS, et une allocation de recherche du département T.0.A de I’ORSTOM
d’autre part. Je remercie les responsables Camerounais et Français qui m’ont ainsi
apporté leur aide.

Ces travaux portent sur le traitement et l’interprétation des données


gravimétriques acquises lors de différentes campagnes en Afrique. Dans les années
soixante, I’ORSTOM a réalisé une couverture gravimétrique systématique des pays
d’Afrique essentiellement francophone. Cet organisme détient ainsi une banque de
données très importante, d’excellente qualité, reconnue sur le plan international.
J’ai ainsi eu la chance d’utiliser ces données.

Outre les données ORSTOM, des organismes tels que la Dh4A (USA), 1’IRGM
(Cameroun) en collaboration avec l’université de Leeds (Angleterre) ont également
effectué des mesures gravimétriques en Afrique Centrale et de l’ouest. Ces
données ont aussi été utilisées dans le cadre de cette thèse.

Enfin, pour compléter les données au Sud Cameroun, j’ai eu recours aux
données gravimétriques de compagnies pétrolières. En effet, la société ELF a eu
l’amabilité de m’autoriser à utiliser les données des bassins côtiers de Douala et du
Rio Del Rey. Je voudrai ici remercier MM. CASSAT, COAJOU, FLACEUb?.E et
POULAIN de ELF la Défense, et Monsieur MOINET à ELF Pau qui m’ont apporté
leur aide efficace pour l’utilisation de ces données. J’espère qu’ils apprécieront
l’usage qui en a été fait.
C

Remerciements

Au terme de ce travail de thèse, je tiens à remercier un certain nombre de personnes


qui ont contribué à sa bonne réalisation.
Cette thèse a commencé au laboratoire de géophysique d’Orsay. A ce sujet, je remercie
mon directeur de thèse, le Professeur Piofr TUCHOLKA. Les fructueuses discussions
scientifiques que j’ai eues avec lui m’ont beaucoup apporté. Mi&e1 DLtüMENT a su diriger ce
travail avec patience et minutie, d’abord à Orsay, puis à 1’IPGP au laboratoire de gravimétrie
et géodynamique. Durant cette thèse, j’ai pu bénéficier de ses compétences scientifiques et
apprécier ses qualités humaines. J’ajouterai que Michel a su insister, chaque fois, sur la
“quantification” des paramètres physiques, ce qui n’était pas toujours facile pour une
géologue de base que j’étais. Encore une fois merci.
Je tiens à remercier Mr. Yves ALBOUY qui a accepté de dOMer son avis sur ce travail.
Il m’avait déjà accueillie à I’ORSTOM (Bondy) au sein du laboratoire de géophysique, pour
mon stage de D.E.A. Je lui suis reconnaissante de m’avoir permis de renforcer mes
connaissances (encore minimes à l’époque) en géophysique. C’est également lui qui m’a
confié les données gravimétriques de I’ORSTOM pour leur utilisation dans le cadre de cette
thèse. Ses nombreuses critiques m’ont été très utiles. Je remercie aussi le département
T.O.A. de I’ORSTOM de m’avoir donné une allocation de recherche pour mener à bien cette
fin de thèse.
Je remercie également mon deuxième rapporteur, Dr. Ciru& EBINGER de l’Université
de Leeds (Grande Bretagne). Ses compétences scientifiques en matière de lithosphère
mécanique m’ont été d’une grande utilité. Je la remercie également de m’avoir fait bénéficier
de son programme de calcul de cohérence.
Je suis honorée de la présence dans mon jury de monsieur le Professeur Pierre
VINCENT de l’Université Blaise-Pascal de Clerrnont-Ferrand, qui a accepté d’examiner ce
travail sous un regard de géologue.
Je tiens aussi à remercier le Dr. J. Derek FAIRHEQD du département des sciences de
la terre de l’université de Leeds, de même que les membres de I’IRGM (Institut des Recherches
Géologiques et Minières) du Cameroun qui m’ont autorisé à utiliser leurs données
gravirnétriques. Dr. Fairhead m’a également accueillie dans son département lors de mon
séjour scientifique à Leeds. Qu’il en soit ici remercié.
Au laboratoire de géophysique d’Orsay, j’ai eu la chance de faire équipe avec Mar~ia
ïldA?IA, Omar LASSAL, Pierre KIMPOUNI, Phiiippe BLONDEL, Stéphane HURTREZ, Emmanuel
TEE, Antoine MOQUET, Laure DUPEYRAT et Véronique ANSAN. Je les remercie pour
l’ambiance autour du café et des pots . . . et pour les discussions scientifiques qui s’en
suivaient.
d

Ayant effectué une partie de ce travail au laboratoire de géophysique de I’ORSTOM


Bondy, j’ai apprécié la sympathie et la disponibilité des membres de ce laboratoire. Je pense à
Mme Annick LEGELEY, Sylvain BONVALOT, Germinal GABALDA, Gilbert JUSTE, Michel
GOSSELIN et Sylvie LEGRAND. Je n’oublierai pas Tihama EL ABBASS et Martine GERARD
qui sont passées de “l’autre côté de la barrière” O’espère être bientôt dans votre camp), et
David BOUKEKE à qui je souhaite beaucoup de courage pour la fin de sa thèse. NOS
traditionnelles fêtes me manqueront . . . À ~5~~si.n~ ZERBO, je dis “rendez-vous le 28 Juillet
1993 et bon courage”.
Une grande pensée pour la jeune équipe de gravimétrie et géodynamique de I’IPGP. Au
sein de cette équipe, impossible de “faire la tête”, j’y ai bénéficié d’une ambiance agréable et
des échanges enrichissants. Je pense à notre chef “bien aimé” Michel DIAMENT, à Chri~b3.e
DEPLUS, Jacques DUBOIS, Rémy LOUAT et Jean-Noël DELA7TRE pour leur sympathie et leur
disponibilité permanente. Côté étudiants, j’ai eu le plaisir de collaborer avec les étudiants en
thèse: Valérie BALLU, Darharta DAHRlN, Dévi ZEN et Philippe JOUSSET, les étudiants de
D.E.A Pascal SAILHAC et Lionel HONGRE, et les post-doct Genya BUROV et Aliosha
PANTELEA? Je remercie également Sylvie LEROY, Sylvie MICHEL et Katya BUROV qui ont
toujours su apporter “un plus” à l’ambiance du laboratoire. Je pense aussi 5 notre secréttie
Evelyne MONVOISIN pour sa sympathie. Je n’oublierai pas nos voisins géochimistes. Un
merci particulier à mes deux collègues Indonésiens, Darharta et Dévi qui, depuis tant
d’années, ont dû supporter les humeurs (pas toujours agréables) de la Camerounaise que je
suis. Merci encore à Valérie pour son lit douillet .. . . à Sylvie L. pour les figures ...
Mes remerciements s’adressent également à SyZvie BARBIER du Centre de Calcul de
1’IPGP pour son aide. Elle a toujours été disponible pour m’aider à ‘yaire lu moulinette” avec le
logiciel graphique UNIGRAPH, pour mes cartes en couleur.

Que mes parents, mes frères et soeurs soient ici remerciés. Malgré les milliers de
kilomètres qui nous séparent, ils ont ‘toujours su garder le contact et me réconforter. Je
salue leur patience et leur confiance permanente durant ces années de mes études en
France.
Je remercie les familles EMALEU de Dunkerque, FANSI de Plaisir, GARBE et
RIPOCHE de Paris qui, avec l’aide de mes frères Serge et Désiré DJOMANI. m’ont permis de
retrouver la chaleur de ma famille du Cameroun. Je les remercie pour leur soutien moral.
Je tiens à remercier Mlle Carole HACHOM WABO , ma “soeur jumelle”, qui a toujours
su m’écouter et m’encourager pendant les moments de détresse. Je te remercie beaucoup
pour ta disponibilité et tes conseils. A mon tour, je te dis bon courage pour ta thèse et
surtout n’oublie pas notre dévise . . .
Que soient enfin remerciés tous ceux et celles que ma mémoire a oublié ici, qui de
près ou de loin ont contribué à la bonne réalisation de cette thèse. Un merci particulier à
Quentin pour sa patience et . . .
e

RÉSUMÉ
Afin de mieux comprendre le comportement de la lithosphère continentale,
nous avons choisi d’étudier une variété de structures en Afrique Centr~e.

Les différentes structures géologiques de la zone d’étude (rifts, bombements


volcaniques, cratons) sont décrites par leurs signatures gravimétriques à partir des
cartes .d’anomalies de Bouguer et des cartes transformées (prolongement vers le
haut, dérivée . . .).

L’étude des mécanismes de compensation isostatique, par la fonction de


cohérence, montre que la lithosphère continentale a un comportement mécanique
qui varie suivant l’évolution géodynamique de la zone concernée. Nos résultats ont
ainsi montré que la lithosphère est plus rigide sous les cratons que sous les zones
de rift et de bombement. Cette rigidité est fonction de la stabilité des zones
étudiées.

L’origine du volcanisme intraplaque en Afrique est également discutée, en


particulier sur le massif de 1’Adamaoua (Cameroun). L’interprétation conjointe des
méthodes gravimétriques directe, indirecte et inverse permet de préciser l’origine de
ce massif.

Les principaux résultats sont:

- au moins en ce qui concerne l’Afrique, une continuit entre les


fractures oc&niques et les zones de volcanisme intraplaque,

- une lithosph&e mécanique peu rigide sous les rifts et bombements


volcaniques,

- un amincissement crustal et lithosphkkique sous le massif de


1’Adamaoua: ce massif est & un stade initial de rifting.
ABSTRACT

Central Africa is chosen for the understanding of the behaviour of the


continental lithosphere. This area is characterized by several structures, stable
since the panafrican orogeny.

The different structures of the studied area (rift, domal uplifts, volcanics,
cratonic zones) are identiied and described tiom Bouguer anomaly and transformed
maps (upward continuation, vertical derivative . ..).

Compensation mechanisms, studied using the coherence function analysis,


show a relationship between the mechanical lithosphere and the geodynamical
evolution of the studied features. Our results thus show that the lithosphere is
more rigid beneath tbe cratonic areas than rift and volcanic areas. This rigidity is
related to the stability of the features.

The origin of intraplate volcanism is also discussed and applied to the


Adamawa upiift (Cameroon). The origin of this uplift is derived from the
interpretation of direct, indirect and inverse gravity methods.

The main results are:

- for the African continent, there is clearly a relationship between


oceanic fracture zones and the development of intraplate volcanism,

- a mechanical lithosphere less rigid beneath rifts and volcanic domes,

- a crustal and lithospheric thinning beneath the Adamawa uplift: this


uplift is presently in an initial stage of rifting.
Dêdicace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..*...*...~..*.............................................~..............~..............~.*.*..~... a

Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . .. .. .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. .. . . . . . . . . . . . . . . . . b

- Remerciements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . .. . . . . . . . .. .. . . . . . . . . .. .. .. .. .. .. .. . . . . . . . . . . . . .. ...#.......... C

Résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. .. .. .. .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. .. . .. . . . . . . . . . . . . . .. . . ................ e

Abstract . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. .. .. . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ............... f

INTRODUCTION G&llhALE . . . . . ..*....................*..............~............... . . . . . . . . . ..*..........*........*......... 1

CHAPITRE 1 - LE CONTEXTE GEOLOGIQUE ET GJ@DYNAMIQUE ...................................... 4


1 - CADRE GÉOLOGIQUE GÉNÉRAL ............................................................................. 5
I-l) L’Archeen ...................................................................................................... 5
I-2) Le Panafricain .............................................................................................. 5
I-3) Le Mésozoïque .............................................................................................. 6
I-4) Le Cénozoïque et le Quaternaire .................................................................. 6
II - PRÉSENTATION DE LA ZONE D’ÉTUDE .................................................................. 8
II-l) Localisation géographique .......................................................................... 8
h-2) Le contexte géologique ................................................................................ 8
11-2-l) Le Précarnbrien ............................................................................. 8
11-2-l- 1) Les cratons stables ....................................................... 8
11-2-1-l- 1) Le craton du Congo ....................................... 8
II-Z- l-l-2) L’hypothétique craton nilotique .................. .9
11-2-l-2) Les zones mobiles ......................................................... 9
11-2-l-2-1) La zone mobile d’Afrique de l’Ouest ............. .9
h-2- 1-2-2) La zone mobile d’Afrique Centrale ............... 13
11-2-l-3) Évolution du Précambrien au Paléozoïque ................ 13
11-2-2) . Mésozoïque ............................................................................ 14
11-2-3) Le Cénozoïque et le Quaternaire ............................................... 16
11-2-4) Les rifts ....................................................................................... 16
11-2-4-l) Introduction ................................................................ 16
11-2-4-2) Les systèmes de rift d’Afrique Centrale et
de l’Ouest .................................................................... 17
11-2-4-2-l) Les rifts de l’Afrique Centrale.. ..................... 18
H-2-4-2-2) Les rifts de l’Afrique de l’ouest.. .................. 19
11-2-5) Les bassins côtiers.. .................................................................. .24
h-2-6) Les granites et roches plutoniques ............................................ 24
11-2-7) Les dômes ................................................................................... 25
III - ÉVOLUTION GÉODYNAMIQUE ET TECTONIQUE.. ............................................... 29
IV - CONCLUSIONS ...................................................................................................... 32

CHApITRE IT - LES ~&THODES D~NTEIUW~TATI~N G~.MÉTIuQUES ..................... .35


1 - INTRODUCTION ....................................................................................................... 36
II - LES DIFFÉRENTES METHODES ............................................................................ 36
II- 1) Les méthodes directes ................................................................................ 36
11-l-l) Lamodélisation 2D.. .................................................................. 36
II- l-2) La modélisation 2D 1/2 .............................................................. 39
II- 1-3) La modélisation 3D ............ . ....................................................... .41
11-2) Les méthodes indirectes ............................................................................ 41
II-2- 1) L’analyse spectrale ..................................................................... 41
11-2-2) Admittance et cohérence ........................................................... 45
11-2-2-l) Introduction.. .............................................................. 45
11-2-2-2) Définition de la fonction de transfert.. ...................... .45
Notion d’isostasie ........................................................ ..4 5
11-2-2-3) Techniques d’admittance ............................................ 46
H-2-2-4) La cohérence ............................................................... 49
11-3) Les méthodes inverses ............................................................................... 52
III - CONCLUSIONS ET APPLICATIONS ........................................................................ 54

CHAPITRE III - LES CARTES D'ANOMALIES ET LEURS INTERPRIbATIONS ................. 55


1 - L’ORIGINE DES DONNEES ...................................................................................... 56
II - LE TRAITEMENT DES DONNÉES ........................................................................... 57
II- 1) Les corrections gravimétriques .................................................................. 59
11-2) La méthode et les paramètres d’interpolation .......................................... 60
III - LES CARTES D’ANOMALIES ................................................................................ .61
III-l) La carte des anomalies de Bouguer ......................................................... 61
III-l- 1) Les anomalies négatives ........................................................... 61
111-l-2) Les anomalies positives ............................................................ 65
111-2) La carte des anomalies à l’air libre ........................................................... 66
111-3) Les cartes d’anomalies régionales et résiduelles ...................................... 67
IIIS- 1) Introduction .............................................................................. 67
111-3-2) Les anomalies régionales .......................................................... 67
111-3-3) Les anomalies résiduelles ......................................................... 68
IV - LES CARTES TRANSFORMÉES ............................................................................ 71
IV- 1) Les cartes prolongées ............................................................................... 71
IV-21 Le gradient vertical . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. .. .. .. . . . . . . . . . . . . .. .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
V - CONCLUSIONS . . . . . . . . . . . . .. .. .. .. .. . . . . .. ..**....................................................................... 76

CHAPITRETV-ÉTUDEAMESO-ECHELLE ......................................................................... 85
lF9Faam&m IPl-ilRTIE - lIixYLJDE BU COMPOI
MkCrnQuJE DE I.4.A I.3lrimosPH&m ........................... 86
1- INTRODUCTION ............................................................................................. 86
I-1) Applications en domaine océanique .............................................. 86
I-2) Applications en domaine continental ........................................... 87
I-3) Pourquoi la cohérence ? ................................................................. 87
I-4) Choix des grilles et traitement ....................................................... 90
II - LA COHÉRENCE OBSERVÉE ...................................................................... 90
III - LA COHÉRENCE THÉORIQUE ................................................................... 93
III-l) Le modèle de densité .................................................................... 93
111-2) Inversion des rigidité flexurales et choix des modèles ................ -93
IV - LE~ RÉSULTATS OBTENUS ...................................................................... 96
IV- 1) Description des modèles de cohérence ....................................... 96
IV-21 La carte des épaisseurs élastiques.. ........................................... 108
IV-2-1) Le rift de la Benoué ..................................................... 109
IV-2-2) La ligne volcanique du Cameroun et le massif
de 1’Adamaoua ........................................................... 110
IV-2-3) Les zones cratoniques ................................................. 115
DlEuJm&ME PA.TRmIE - DhlEMNATlION DES l!?mmmEuJRS
CRuJsTmlEs PAR AN&YSE SPIECTNE ................,, 117
1- INTRODUCTION.. ......................................................................................... 117
II- TRAITEMENT DES GRILLES.. .................................................................... 118
II-l) Apodisation des séries ................................................................. 118
II-21 Influence du traitement des grilles sur les profondeurs
des sources .................................................................................. 119
11-2-l) Justification des tailles de grilles ................................. 119
11-2-2) Le pas d’échantillonage ................................................ 119
11-2-3) Le choix des pentes de regression ................................ 120
III- RÉSULTATS DE L’ANALYSE SPECTRALE ................................................ 120
111-l) La carte des épaisseurs crustales ............................................... 121
III-l- 1) Le domaine du Tchad .................................................. 123
111-l-2) Le domaine central : I’Adamaoua et
ses environs .............................................................. 136
111-l-3) Le domaine intermédiaire.. .......................................... 136
111-l-4) Le domaine cratonique ............................................... 138
ILvIABI[I& DES lFxIiksuJLTATs .............................................................................. 139
@ONCLuJSIIONS ....................................................................................................... 143

~IXAPITREV-ETUDEDUMASSIFDEL~~~~UA ........................................................ 145

1- INTRODUCTION ...................................................................................................... 146

II - DESCRIPTION SOMMAIRE DES BOMBEMENTS ................................................. 146

III- CARACTERISTIQUES DES DÔMES ET BOMBEMENTS AFRICAINS ................... 151


III-l) Les roches volcaniques .......................................................................... 151

111-2) La morphologie ....................................................................................... 151

111-3) La gravimétrie ......................................................................................... 151

IV- HYPOTHESES SUR L’ORIGINE DES BOMBEMENTS .......................................... 155

V- CADRE MORPHOLOGIQUE ET GÉODYNAMIQUE DU MASSIF


DE L’ADAMAOUA ................................................................................................. 157

VI- ÉVOLUTION TECTONIQUE DE LA ZONE ............... ..t ........................................... 162

VII- CONNAISSANCES GÉOLOGIQUES ET GÉOPHYSIQUES


ANTÉRIEURES SUR L’ADAMAOUA .................................................................... 165

VII-l) Les données géologiques ....................................................................... 165

VII-l- 1) La pétrologie .......................................................................... 165

VII- l-2) Pétrologie et tectonique ......................................................... 166

VII-2) Les données géophysiques .................................................................... 166

W-2-1) La géothermie ........................................................................ 166

W-2-2) Magnétisme et aéromagnétisme ............................................ 166

VII-2-3) La sismologie ......................................................................... 170

W-2-4) La gravirnétrie ........................................................................ 171

wr- RESULTATS DE LA PRESENTE ETUDE ............................................................ 174

VIII- 1) ETUDE DU COMPORTEMENT MÉCANIQUE


DE LA LITHOSPHÈRE ......................................................................... 174

VIII- l- 1) Étude à deux dimensions ..................................................... 174

VIII-l-2) Étude à trois dimensions ..................................................... 174

VIII-2) ANALYSE SPECTRALE ......................................................................... 175

VIII-2-1) Étude à deux dimensions ..................................................... 175

VIII-2-2) Étude à trois dimensions ..................................................... 175


VIII-3) LE CORPS IDÉAL ................................................................................. 176

IX- INTERPRETATION DES RESULTATS ................................................................... 184

X- HYPOTHÈSES SUR L’ORIGINE DE L’ADAMAOUA ET DISCUSSION ................... 186

XI - MODÉLISATION DIRECTE (20) ........................................................................... 194

XI-l) Choix des profils .................................................................................... 194

XI-2) Corrélation des profils avec la géologie de surface.. ............................... 194


XI-31 Interprétation du profil d’anomalies.. .................................................... 197
XI-3-l) Traitement du profil ................................................................ 197
XI-3-2) Retrait d’une constante .......................................................... 198
X-3-3) Les contraintes du modèle ..................................................... 198
X-3-41 Le modèle proposé et discussion ............................................ 202
XII - CONCLUSIONS À L’ÉTUDE DE L’ADAMAOUA .................................................. 205

CONCLUSIONS Gl%hALES ET PERSPECTIVES .............................................................. 206


CONCLUSIONS ........................................................................................................... 207
PERSPECTIVES .......................................................................................................... 208

&F~~REN~ES BII~LIOGI~PHI~~~ I.....,........“.......,................................................‘......... 210

LISTE DES FIGURES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. .. .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 225

ANNEXES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..I............. i

AlVlVEXE 1 : Estimation de la cohérence théorique et choix de


la norme de calcul des résidus . . . . . . . . . . . . . . .. .. . . . . ..*......................................... ii
AlVlVXE 2 : Article publié dans le Journal ofA@on Em-& Sciences: Mechanical
behaviour of the lithosphere beneath the Adamawa uplift
(Carneroon, West Africa) based on gravit-y data . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . Iv
1 Introduction générale ...
2 Introduction générale ...

Les grandes zones de volcanisme connues dans le monde ont une


localisation préférentielle au niveau des limites de plaque. Cependant, on observe
également des zones volcaniques en dehors de ces limites: il s’agit du volcanisme
intraplaque. L’origine des alignements et des zones ponctuelles de volcanisme à
l’intérieur des plaques pose un problème qui n’est pas tout à fait résolu. Le
continent Africain offre, pour cela, un bel exemple car il présente une variété de
structures et n’a pas subi d’autres orogénèses depuis le Panafricain (500 Ma).

Les travaux prbentbs dans ce memoire ont donc pour cadre l’Afrique et
plus pr6cisbment l’Afrique Centrale. Ces travaux s’intègrent dans une série
d’études menées afin de mieux comprendre la structuration et l’évolution
géodynamique de ce continent. I.u résolution de tek problèmes est rendue possible
par l’utilisation des méthodes potentielles, notamment la gravimétrie. En effet,
les interprétations qualitatives et quantitatives des anomalies du champ de
pesanteur permettent d’évaluer la distribution des structures en domaine
océanique, et à une échelle plus réduite, l’étude des bombements en domaine
continental.

Notre étude concerne ainsi un domaine strictement continental, situé au


Cameroun et englobant les pays environnants. Le choix de cette zone a été dicté
par la présence d’une variété de structures d’âges et d’évolutions a priori
différents. La zone d’btude est divi&e en un domaine Panafricain et un domaine
cratonique. Le domaine Panafricain comprend la partie continentale d’une chaîne
qui constitue la ligne volcanique du Cameroun. Celle ci est limitée au Nord-Est par
le massif volcanique de l’Adamaoua, qui fait partie d’un ensemble de zones de
volcanisme Cénozoïque en Afrique. Ce dôme est en outre situé sur le flanc Est du
rift de la Bénoué au Nigéria. Ce domaine est également marqué par la présence
d’un grand couloir linéamentaire de direction générale ENE-WSW, qui traverse
l’Afrique du Cameroun à la Somalie et constitue la zone de cisaillement
centrafricaine. Le domaine cratonique quant à lui comprend uniquement une partie
du craton du Congo. Devant la complexité de cette zone, nous avons entrepris une
étude pour mieux comprendre les différentes structurations.

Après un rappel de la géologie générale de l’Afrique et une description


sommaire des différentes unités géologiques, nous avons entamé une étude plus
détaillée de cette zone. Nous présentons d’abord une analyse des cartes
d’anomalies (Bouguer, régionales, résiduelles), ainsi que des cartes transformées
(prolongement, gradient vertical). Ensuite, une étude comparative des différentes
3 Introduction générale .. .

structures de la zone d’étude est menée par deux approches. La Premiere est
l’êtude du comportement mécanique de la lithosph5re en terme de rigidité
flexurale, et donc d’épaisseur élastique équivalente (EEE). La deuxibme approche
est la détermination de la profondeur de l’interface croûte-manteau. Les
variations de ces deux quantités physiques (épaisseur élastique équivalente et
épaisseur crustale), de même que les implications géodynamiques qui en découlent
sont discutées en fonction des structures étudiées.

Le chapitre V est consacré à une étude plus locale de l’qne des zones de
vokarzkme intraplaque d’ûge Cénozoïque dont l’origine est peu connue : il s’agit du
massif de 1’Adamaoua au Cameroun. Ce massif est’ étudié par les méthodes
d’interprétation indirectes (cohérence, analyse spectrale], inverse (solution du
corps idéal), puis directe (modélisation gravimétrique).
4 Contexte géologique ...
5 Contexte géologique ...

1 - CADRE GÉOLOGIQUE GÉNÉRAL

Le continent Africain porte les empreintes des épisodes tectoniques qui se


sont produits aucours des temps géologiques. Son histoire géologique s’échelonne
depuis I’Archéen jusqu’à nos jours.

1- 1) L!Archéen

Les noyaux archéens sont stabilisés vers 2500 Ma (Clifford, 1970). Cette
stabilisation s’accompagne d’une individualisation des cratons stables qui
s’agrandissent après l’orogénie Kibarienne (1370-l 3 10 Ma) pour former les cratons
du Kalahari, du Congo et de l’Afrique de l’Ouest.

I-2) Le Panafricain

L’un des épisodes tectoniques majeurs qui ont marqué le continent Africain
est le cycle orogénique Panafricain. Plusieurs définitions ont été proposées pour
désigner cette période.

Selon W.Q. Kennedy (1964)) le Panafricain est un évènement thermo -


tectonique majeur à + 500 Ma affectant une grande partie de l’Afrique et entourant
les cratons anciens stables de l’Afrique de l’ouest, du Congo et du Kalahari. Des
études géochimiques des laves (Roobol et al., 1983) et granitoides (Cahen et al.,
1984) du bouclier arabo - nubien et de la chaine trans - saharienne ont montré que
le panafricain correspond à une période d’importante accrétion crustale dans
l’évolution géologique de l’Afrique (Black, 1985).

En tenant compte des cycles orogéniques contemporains dans d’autres


continents, on arrive à la conclusion selon laquelle le Panafricain correspond à un
évènement majeur dans l’évolution terrestre, se traduisant par une importante
chaine ‘mobile qui marque grosso modo la limite entre le Précambrien et le
Phanérozoïque (Black, 1978). Cette chaine s’avère être la plus jeune et la mieux
conservée des chaines Précambriennes.

Le Panafricain (600 Ma) a donc vu la cratonisation de l’Afrique. A la fin de


cet épisode qui a soudé le Gondwana, le continent Africain est composé de cratons
stables et froids à lithosphère épaisse, entourés’de ceintures panafricaines souvent
caractérisées par une croûte épaisse mais une lithosphère mince (Black, 1985).
L’histoire sédimentaire et magmatique au Phanérozoïque est le reflet d’une
cratonisation progressive, de la fragmentation du Gondwana. d’un épaississement
6 Contexte géologique . ..

de la lithosphère suivis au Mésozoïque par la distension et la formation de rifts


souvent localisés le long de cisaillements panafricains.

Le Panafricain aura donc donné naissance aux chaines panafricaines qui


entourent les cratons (figure I-l); ce sont :

- La zone mobile d’Afrique de l’Ouest à l’est du craton Ouest Africain,

- La zone mobile d’Afrique Centrale entre le craton du Congo et le craton de


l’Afrique de l’Ouest,

- La zone mobile d’Afrique du Sud entre les cratons du Congo et du Kalahari.

Au cours du Panafricain, il y a eu formation des accidents orientés EW à


ENE-WSW qui sont ainsi les deux directions structurales majeures que l’on observe
en Afrique.

I-3) Le Mésozoïaue

Le Mésozoïque marque la fragmentation du Gondwana et les grandes


transgressions marines en particulier au Crétacé. L’ouverture de l’Atlantique Sud
au Crétacé s’accompagne de la formation de nombreux bassins subsidents
notamment la Bénoué au Cameroun-Nigeria, Doba-Bousso au Tchad (figure I-Z). Il y
a également formation des bassins côtiers tels que le Rio Del Rey au Cameroun-
Nigeria, Douala, Congo, Cabinda (Hourcq, 1966).

L’évolution du Mésozoïque en Afrique est donc marquée par la formation de


. bassins et rifts remplis de sédiments lacustres et marins. Ce système de nifts
intracontinentaux est très complexe et la plupart des grabens sont localisés le long
d’anciennes failles panafricaines.

I-4) Le Cénozoïaue et le Quaternaire

On note une absence totale de volcanisme sur les cratons archéens (Black et
Girod, 1970; Thorpe et Smith, 1974). Des provinces mixtes avec l’association
basaltes alcalins-phonolite-trachyte-rhyolite sont bien développées dans les
domaines panafricains, particulièrement dans la partie septentrionale du continent
Africain (Black, 1985) où elles sont associées à des bombements, à la réactivation
des failles de cisaillement panafricaines souvent sur le site des complexes
annulaires sursaturés (Air, Cameroun, Nigéria) et le long du rift est-africain.
7 con& géologique
...

Ragions which hrvo


been stable rince the
end of the Kibrrtn
orogsny (1100 *, 200 my

Figure 1- 1 : Les cratons et zones mobiles d’Afrique (d’après CliEord, 1970).

a Socle z Rifts ou fossés

m Volcanisme cénozoique

Fipure I-2 : Les fossés Crétacé d’Afrique Centrale (d’après Browne et


Fairhead, 1983).
8 Contexte géologique ...

II - PRÉSENTATION DE IA ZONE D’ÉTUDE

II- 1) Localisation Péogradxiaue

Le secteur d’étude, situé en domaine continental, se trouve essentiellement


en Afrique Centrale, mais englobe aussi une partie de l’Afrique de l’Ouest (figure I-
3). Il est compris entre les latitudes 1” et 14”N et les longitudes 6” et 20”E. Ce
domaine est centré sur le Cameroun et est limité au Nord par la République du
Tchad, à l’Ouest par le Niger et le Nigeria, à l’Est par la République Centrafricaine
et au Sud par la Guinée Equatoriale, le Gabon, le Congo et en partie le Zaïre.

11-2) Le. contexte géologiaue

Le domaine d’étude porte les traces des différents évènements tectoniques


qui ont marqué le continent Africain. Il comprend les ensembles géologiques
suivants (figure I-4) : le craton du Congo, la zone mobile d’Afrique centrale et de
l’ouest, les rifts tel que le rift de la Bénoué, des ensembles volcaniques et
granitiques, et les bassins côtiers. Dans les lignes qui suivent, nous évoquerons
ces ensembles géologiques en rappelant dans quelles conditions ils se sont mis en
place.

11-2-l) Le Précambrien

Cette période est matérialisée entre autres par l’individualisation des


cratons et la formation des zones mobiles qui sont le témoin de l’évènement l

orogénique panafricain. Cette orogénie aura entrainé de nombreuses


migmatisations et granitisations, mais aussi engendré des fracturations intenses du
continent Africain.

11-2-1-l) Les cratons stables

Ces ensembles sont restés stables depuis l’orogenèse Kibarienne. Seuls le


craton du Congo et en partie le craton nilotique appartiennent & la zone
d’étude. Notons cependant que ce dernier est encore hypothétique.

D-2-1-1-1) LE craton du Conao

Il est limité par la zone mobile d’Afrique centrale et la zone mobile d’Afrique
du sud au Nord et au Sud respectivement. Il s’est mis en place vers 2800 Ma
(cycle Libérien) et a été rajeuni au cours de 1’Eburnéen (2300 - 1800 Ma). Par
comparaison avec les âges obtenus sur le craton Ouest-africain (Bessoles, 1977),
9 Contexte géologique .. .

les données géochronologiques (Lassere M. et Soba D., 1976) ont montré que le
craton du Congo est représenté au Cameroun par le complexe du ‘Ntem (2700 -
2900 Ma â 1’Archéen) et au Zaïre (Lavreau et Ledent, 1976; Le Personne, 1974) par
les gneiss de Bomu (3021 594 Ma). Sa limite â l’Est du Cameroun est mal connue
car le craton est recouvert par les séries précambriennes plus récentes. D’après
les données géochronologiques (Roubault et al., 1965; Lavreau et Ledent, 1975), ce
craton ne réapparait en République Centrafricaine qu’au delâ du parallèle 22”E.

17-2-l -1-2) L’huwothétW.e craton tzilotiaue

D’après Rocci(l965), il existerait un craton au nord-est de la zone mobile


d’Afrique centrale (figure I-5). Selon des datations géochronologiques sur biotites, il
y aurait un môle granitique aux confins du Soudan, Libye et Egypte, probablement
centré sur la région de Jebel Uweinat. Ainsi, on a relevé les âges suivants :

- datations K/Ar sur biotites de gneiss; âges environs 1876 f31 Ma,

- datations Rb/Sr sur autres gneiss de la même région; âges de 2232 â


2595 Ma,

- enfin, datations Rb/Sr sur feldspaths; âges 2132300 Ma.

Ces datations supposent l’existence, dans la région, d’un craton d’extension


limitée vers le Sud et l’Ouest, qui se serait stabilisé â la même période que les
cratons ouest-Africain et du Congo.

11-Z-1-2) Les zones mobiles

Elles entourent les cratons stables. Les données gravimétriques (Louis,


1970; Bayer et Lesquer, 1978) montrent que la limite zone mobile - craton est
marquée par une succession d’anomalies positives bien individualisées. La zone
d%tude comprend l’essentiel de la zone mobile d’Afrique centrale, mais aussi
une partie de la zone mobile d’Afrique de l’ouest.

D-2-1 -2-l) La zone mobile cL@-iuue de ZOuest

La zone mobile d’Afrique de l’ouest est limitée â l’Ouest par le craton ouest
Africain dont la bordure orientale est constituée du bouclier Touareg au Nord et du
bouclier Benin-Nigéria au Sud (Black, 1978; Black et al, 1979a,b; Caby et al.,
1981; Fabre et al., 1982). Cette zone a subi les épisodes structuraux de
l’évènement panafricain qui lui a donné naissance.
10 Contexte géologique ...

F’iPure I-3 : Carte géologique de l’Af?ique Centrale et de l’ouest. Localisation


de la zone d’étude.
11 contexte géozogique...

I PLATEAU
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10°E 15'E
CASZ : Central African Sheq Zone
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Tertiaty - Quaternaty Upper Precambrian Volcanics
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~.~~~~~ Mesozoic Lower Precembrian Granites
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the congolese craton

0 250 500 km
I 1 1

Figure I-4 : Carte géologique de la zone d’étude.


12 contexte
géoiogiql.69
...

Figure I-5 : Les cratons stables et les zones mobiles en Afrique (d’après
Rocci, 1965). 1 : craton Ouest-Afkicain; 2 : craton nilotique; 3 : craton du
Congo; 4 : craton Sud Afkicain.
13 confexte géologique . :.

Z-2-1 -2-2) La zone mobile d’Afnaue Cer-uhde

Elle correspond à la zone située entre le craton ouest africain au Nord et le


craton du Congo au Sud. Les roches appartenant à cette zone sont celles qui ont
été soumises à la tectonique panafricaine, ou dont les âges géochronologiques
montrent un rajeunissement à 500-600 Ma. Cette définition permet ainsi de
différencier le craton de la zone mobile, notamment au Cameroun où les séries du
Dja, Mbalmayo-Bengbis, Ayos-Yokadouma sont situées dans la zone mobile
contrairement à la série du Ntem qui fait partie du craton du Gongo.

II-2- l-3) Evolution du Précambrien au Paléozoïaue

* L’Archéen dans le secteur d’étude est matérialisé par l’individualisation du


craton du Congo, de la zone mobile d’Afrique centrale et de l’ouest. Ce craton est
représenté au Cameroun par le complexe du Ntem (2700 - 2900 Ma) composé de
gneiss à faciès granulitique. Au Zaïre, il est représenté par le complexe du Bomu
(3021 5 94 Ma); celui-ci est composé de gneiss amphibolitique à biotite et de gneiss
migmatitique passant aux granites. Ces formations appartiennent au craton du
Congo; les roches sont caractérisées par un fort degré de métamorphisme.

* Le Protérozoïque est représenté par des series dites intermédiaires. Au


Cameroun,, on a du nord au sud la série de Poli, du Lom, de Mbalmayo-Bengbis-
Ayos. Toutes ces séries se sont sédimentées entre 1800 et 1200 Ma (figure I-6).

- La série de Poli s’est déposée dans un fossé allongé sur plusieurs


centaines de kilomètres, Y. Le Fur (1971) y distingue : le socle constitué de gneiss,
leptinites, quartzites, amphibolites et orthogneiss peralcalins; le groupe de Poli
proprement dit qui comprend des gneiss à la base, puis des formations volcaniques
acides et enfin une série détritique supérieure composée de schistes, grès et
argiles. La tectonique de cet ensemble est très peu étudiée. Néanmoins, Y. Le Fur
met en évidence des plissements isoclinaux et des chevauchements.

- La série du Lom forme deux bassins de 2500 km2 à l’Est du Cameroun et


se prolonge en Centrafrique. Elle est composée de schistes passant
progressivement à des calcschistes, micaschistes à grenats, quartzites et tufs
rhyolitiques. Cette série a été étudiée par Lasserre (1962), Soba (1969, 1971). et
plus récemment par Toteu et al. (199 1).

- La série de Mbalmayo-Bengbis-Ayos est surtout formée de schistes


verdâtres d’aspect lustré. Le métamorphisme épizonal est très faible dans ces
14 contexte géologiqlE ...

formations. La série de Mbalmayo-Bengbis a une orientation générale est-ouest


(Gaze1 et al., 1965). Les roches de la série d’Ayos sont également caractérisées par
un faible degré de métamorphisme. On y trouve des micaschistes a deux micas,
des schistes à muscovite et chloritoschistes. Les schistes qui forment le sommet
de la série sont peu ou pas granitisés (Van Der Hende, 1969).

* Du Protérozoïque supérieur au Paléozoïque, l’évènement panafricain


(5503300 Ma) affecte toute la zone mobile d’Afrique centrale. Les séries qui en
résultent sont marquées par des plis isoclinaux, parfois par des chevauchements
et des charriages, mais aussi par un dynamométamorphisme très prononcé.

La série du Dja inférieur au Cameroun correspond à des schistes graphiteux


très altérés, des quartzites, dolérites et roches basiques variées.

En Centrafrique, le complexe tillitique de la Bandja (Wolff, 1962) se présente


sous forme d’un conglomérat très hétérogène sans stratification visible. Au
Cameroun, ce complexe borde la frontière Cameroun-Congo et s’étend sur environs
cinquante kilomètres. Il est formé d’une alternance de carbonates et de minces
strates gréseuses.

Le Précambrien aura donc, d’une manière générale, été marqué par un


métamorphisme et une granitisation plus ou moins prononcés suivant les régions.
Cette période se poursuit au Paléozoïque par l’évènement panafricain qui a entraîné
de nombreux plissements et fracturations.

11-2-2) Le Mésozoïaue

Les premières manifestations marines ont lieu à l’AIbien en bordure du Golfe


de Guinée. Le Mésozoïque est ainsi caractérisé par un système ramifié de rifts, le
long desquels se sont déposées d’épaisses séquences lacustres à marines, dont
certaines ont évolué en bassins côtiers (Kennedy, 1965).

Au Crétacé inférieur, la transgression marine se poursuit le long de la


dépression de la Bénoué vers le lac Tchad. Le Crétacé moyen est marqué par une
activité volcanique se traduisant par la présence de filons doléritiques et
épanchements synsédimentaires de laves basaltiques.
15 Ctx-&xtegéo@ique ...

Couverture skdimentaire

Volcanisme Tertiaire

Socle panafricain (600-550 Ma)

Séries intermédiaires:
1: Série de Poli
2: Série du L.om
3: Série de Mbalmayo-Bengbis
4: S&ie d’Ayos-Yokadouma
Irnrn Craton du Con o (2800 Ma)
a: Complexe a u Ntem
3 czl
a= ou b: Gneiss du Nyong et
de la L@co~ndJé(A.rchéen

2-N

10'E 12 14

Figure I-6 : Carte géologique simplifiée du Cameroun. Noter les séries


intermédiaires de la zone mobile et les formations du craton du Congo
(d’après Soba, 1990, redessinée).
16 Contexte géologique .. .

11-2-3) Le Cénozoïaue et le Quaternaire

Les provinces de complexes alcalins sur-saturés (Iforas en Afrique de l’ouest


560-540 Ma; Aïr 480-400 Ma; Nigeria 2 15-140 Ma; Cameroun 60-30 Ma) sont
localisés exclusivement dans les domaines panafricains envahis par les granitoïdes
calco-alcalins (Black, 1985).

Au Cameroun, il y a mise en place de plutons granitiques alcalins et des


épanchements rhyolitiques associés. Ces granites constituent la “Ligne volcanique
du Cameroun” qui s’étend depuis le golfe de Guinée jusqu’au sud du lac Tchad
dans une direction structurale NNE-SSW. L’épisode magmatique ultime d’âge
Eocene au Cameroun est suivi d’un volcanisme trachy-basaltique en relation avec
l’ouverture d’accidents majeurs préexistants.

Au cours de cette période, les bassins sédimentaires et les grabens


mésozoïques subissent une déformation et ces fossés sont bordés de failles
normales (Reyre, 1984).

La sédimentation quaternaire est caractérisée par des placages peu épais


mais très étendus. Dans certains fossés, on peut avoir jusqu’â 1000 mètres de
sédiments quaternaires.

11-2-4) Les rifts

H-2-4- 1) Introduction

On distingue en Afrique deux systèmes de rifts actifs: les rifts de l’Afrique


de l’est, et les rifts de l’Afrique centrale et de l’ouest. Ces deux systèmes sont
différents sur plusieurs points et spécialement sur leurs taux d’extension crustale
et sur le plan tectonique (bombement et volcanisme à l’Est par opposition à la
subsidence et la sédimentation en Afrique Centrale et de l’Ouest).

L’absence d’activité sismique intense et de développement de croûte


océanique en Afrique centrale montrent que ce système de rifts a une évolution
lente par rapport aux rifts est africains, Le système de rifts d’Afrique centrale est
considéré comme un stade initial de développement du système de rifts de l’Afrique
de l’est selon deux processus :

1) Formation du dôme de Darfur correspondant au stade initial de


développement du dôme du Kenya par bombement donc remontée
17 ConMe g&olOgique ...

asthénosphérique (Bermingham et al., 1983). Ceci se matérialise par une anomalie


régionale négative.

2) Tectonique en extension, subsidence et formation de rifts en Afrique


centrale (Ngaoundéré et Abou Gabra) correspondant au stade initial de
développement du Golfe d’Aden (Browne et Fairhead, 1983). La signature
gravimétrique est une anomalie régionale positive.

Seuls les systQmes de rift de l’Afrique centrale et de l’Afrique de l’ouest


font partie de la zone d%tude.

11-2-4-2) Les svstèmes de rlft d’Afrioue Centrale et de l’Ouest

Les rifts appartenant à ce système sont d’âge Crétacé à Tertiaire (figure I-7).
La formation et l’évolution tectonosédimentaire de ces rifts sont contemporaines de
l’ouverture de l’océan Atlantique Sud au Crétacé. Les figures (1-8a et 1-8b) montrent
les deux principales étapes de la formation de ces rifts en rapport avec la
tectonique des plaques :

- au Crétacé inférieur (130-l 19 Ma), il y a début de l’ouverture de l’océan


atlantique Sud suivant un pôle de rotation situé à 27’N, 18”W par rapport à
l’Afrique (Bullard et al., 1965). Cette première rotation permet l’ouverture des rifts.

- au Crétacé supérieur (67 Ma), l’Afrique et l’Amérique du Sud se séparent


suivant une rotation dont le pôle est situé à 66’N, 25”W par rapport à l’Afrique
(Klitgord and Schouten, 1986).

Ainsi, un modèle tectonique pour ces systèmes de rifts comprend d’abord


des cisaillements dextres et senestres de différents blocs discrets de l’Afrique,
transformés ensuite en mouvements en extension donnant naissance aux rifts
(Genik, 1992).

Un étirement rapide de la lithosphère, suivi d’un amincissement crustal et


une remontée de l’asthénosphère chaude sont des phénomènes compensés par
une subsidence avec dépôt de sédiments marins dans les bassins. La séparation
de l’Afrique et de l’Amérique du Sud au Crétacé supérieur entraîne un changement
du régime de contrainte avec pour conséquence un arrêt de l’extension crustale en
Afrique de l’Ouest. De même, en Afrique Centrale, ce changement de contrainte au
Crétacé se manifeste par la formation de bassins sédimentaires assez profonds
(1000 à 6000 n-r).
18 Contexte géologique ...

Des mesures de flux de chaleur ont montré des valeurs peu élevées sous les
rifts (autour de 50 mw/m2). Les données de sismologie (Fairhead et Reeves, 1977)
en Afrique permettent de constater des vitesses des ondes P lentes sous le
manteau des rifts, ce qui correspond à du matériel de faible densité. Ces mêmes
études ont montré que la limite lithosphère-asthénosphère est située à environs 50
km sous les rifts alors qu’elle est plus profonde quand on s’en éloigne.

Des profils topographiques et gravimétriques le long des rifts en général


permettent de noter les caractéristiques suivantes :

1) une large bande d’anomalies de Bouguer positives au centre,

2) de petites anomalies de Bouguer négatives de gradient fort qui sont


superposées aux anomalies positives,

3) une absence de relief topographique.

Ces anomalies gravimétriques sont en général interprétées comme une


remontée de matériel asthénosphérique moins dense dans la lithosphère, et un
amincissement crustal pour les anomalies négatives et positives respectivement.

L’extension crustale dans ce système de rift [Afrique centrale et de l’Ouest)


est plus élevée que dans le système de rift d’Afrique de l’est. En effet, elle varie
entre 55 et 95 km (Fairhead et Okereke, 1987) contre 10 à 35 km (Searle, 1970;
Baker et Wohlenberg, 1971; Fairhead, 1976) seulement en Afrique de l’Est (figure
I-9).

D-2-4-2-1) Les tiR.s de 1’Akime Centrale

Browne et Fairhead (1983) ont proposé que le dôme de Darfour au Soudan


représenterait la troisième branche d’une jonction triple intraplaque. Les autres
branches seraient : 1) le rift de Ngaoundéré d’orientation WSW qui s’étend du dôme
de Darfour jusqu’à l’Ouest Cameroun vers le golfe de Guinée; 2) le rift d’Abou
Gabra orienté Sud-Est localisé à l’Ouest et au Sud Soudan. Ces auteurs regroupent
ces trois branches et les nomment pour la première fois le système de rift
dlfiique centrale. Cependant, ce système de rift est très peu évolué.

* Le rift de Ngaoundtrh fait partie d’un linéament d’environ 2000 km de


long qui s’étend du Mont Cameroun à la région de Darfour au Soudan. C’est une
zone de décrochement dextre d’origine panafricaine. Elle se prolongerait au Brésil
par la faille de Pemambuco. Ce rift a été réactivé au Tertiaire pendant la formation
du plateau de 1’Adamaoua. Sa signature gravimétrique est une large anomalie
19 Contexte géobgicpe ...

négative (100 mgals) associée au dôme de 1’Adamaoua et reflétant un corps de


faible densité dans le manteau supérieur. A cette anomalie négative est associêe
une anomalie positive de courte longueur d’onde (80 km) et d’amplitude environ 20
mGal.

* Le rift d’Abou Gabra est caractérisé par un pendage SE et la présence de


failles listriques. Les bassins sédimentaires qui lui sont associés ont environs 150
km de large, remplis de sédiments d’âge Jurassique à Tertiaire. Les anomalies
gravimétriques sont négatives au centre et positives de part et d’autre du rift, c’est-
à-dire au Nord et au Sud. Ces anomalies positives sont dues à un amincissement
crustal sous les rifts par extension de la croûte.

D-2-4-2-2) Les tif-ls de Z’Afkiuue de I’Ouest

Burke et aL(1971) ont rapproché le fossé de la Bénoué, l’Atlantique Sud et le


golfe de Guinée comme étant les branches d’une jonction triple intraplaque situêe
dans le delta du Niger. Cette jonction triple est de type RRR (McKenzie et Morgan,
1969) correspondant donc à trois lignes de séparation de la lithosphère.

Freeth (1984) a identifié, à partir de leur signature gravimétrique, trois rifts


en Afrique de l’ouest : le rift de la Bénoué, de Yola et de la Gongola. Ces rifts
constituent le système de rift d’Afrique de l’Ouest (figure 1- 10). Des profils
gravimétriques le long de ces rifts montrent qu’ils sont caractérisés par une
anomalie régionale positive qui reflète un amincissement à la base de la croûte; et
une anomalie négative due aux sédiments Crétacé -Tertiaires des rifts.

Les rifts de Yola et Gongola représentent deux branches du fossé de la


Bénoué. Du point de vue lithostratigraphique, ce fossé présente globalement les
aspects d’une chaine intracontinentale de type atlassique (Benkhelil et
Guiraud, 1980). La série sédimentaire débute à l’Albien, et on y rencontre des
formations volcaniques d’âge Crétacé à Néogène. En effet, Wright (1976) y révèle
l’existence de deux activités volcaniques distinctes :

- l’une, d’âge Crétacé (105+4 Ma) essentiellement dans la basse Bénoué qui
comporte des intrusions basiques ou intermédiaires et leurs équivalents effusifs,
syénites et rhyolites.

- l’autre, datê de 11 à 21 Ma et 2.5 à 7 Ma apparait surtout dans la haute


Bénoué sous forme de nombreux pointements de phonolites et trachytes, de même
que quelques coulées de basaltes à olivine. Cette deuxième phase est liêe à l’activité
de la ligne volcanique du Cameroun à l’est de la Bénoué.
Contexte géologique ...

Volcanics
Sediments

Fiéure I-7 : Le système de rifts d’Afrique Centrale et de l’Ouest (d’après


Fairhead, 1986).

Figure I-8 : Formation des rifts de 1’AfÏique Centrale et de l’ouest.

a : Crétacé inférieur (130-l 19 Ma), rotation de l’Amérique par


, rapport à l’Afrique suivant un pôle situé à 27’N, 1WW.

b : Crétacé supérieur (67 Ma), séparation de l’Amérique du Sud


et de l’Afrique suivant un pôle situé à 66’N, 25”w par rapport à 1’Afkique.
21 Contexte géologique .. .

Le remplissage sédimentaire comprend des formations sableuses,


gréseuses, argileuses et carbonatées d’âge Crétacé reposant en discordance sur le
socle précambrien. D’après Cratchley et Jones (1965). on distingue :

- La base de la série, d’âge Albien, comprend des argiles d’origine marine


dans la partie méridionale du bassin. Dans la Haute Bénoué, la base est constituée
d’une alternance de grès, d’argiles et de minces passées carbonatées.

- Ces formations sont surmontées par une épaisse série détritique d’origine
continentale.

- Au dessus de ces séries, on rencontre des couches marines argileuses, à


interlits calcaires. La série Crétacé s’achève par une alternance de gres fins et
argiles à passées charbonneuses d’âge Maestrichien.

- Le Tertiaire est représenté par une série argileuse d’âge paléocène, puis
une alternance de grès et argiles de 1’Eocène. Le Néogène est simplement
représenté par des sables.

* Le rift de la Btnou6 est une structure complexe en Afrique de l’Ouest. Il


s’étend du point triple du delta du Niger à la jontion triple de Chum vers le Nord-
Est. Ce rift est un fossé subsident qui a une longueur d’environs 800 km. Sa
largeur varie entre 130 et 150 km (Ajayi, 1979) et ce fossé est rempli, nous l’avons
signalé, de sédiments d’âge Albien à Maestrichien. L’épaisseur des sédiments peut
atteindre 6000 mètres. Ce rift correspond, dans la littérature, à la Basse Bénoué
(Cratchley et Jones, 1965) constitué par l’anticlinorium des Abakalikis. Il
correspond à un faisceau de plis longs d’environ 200 km et large de 60 km. La
direction moyenne des plis (N50E et N15E) implique un raccourcissement
horizontal de direction N140E. Ces plis sont le résultat des phases compressives
Coniacien-Santonien de plissement de la Bénoué.

La carte des anomalies de Bouguer de la vallée de la Bénoué montre une


zone centrale de hautes valeurs positives bordée de part et d’autre par des
anomalies négatives allongées. Cet ensemble d’anomalies a été interpreté par
Cratchley et Jones (1965) comme des effets combinés au centre d’un
amincissement crustal avec intrusion de roches lourdes et bombement du socle
cristallin, et sur les bords par la présence de roches Crétacé plus légères. Offodile
(1976) pense que la vallée de la Bénoué serait une extension limitée du
prolongement des failles transformantes du Golfe de Guinée en l’occurence les
zones de fracture de la Romanche et du Chain. Dans ce cas, l’anomalie centrale
22 Contexte géologique .. .

positive serait liée à un bombement du socle et non pas à une ancienne zone
d’expansion océanique. Une autre interprétation de ces anomalies est donnée par
Fairhead et Okereke (1987). Ils proposent un modèle d’amincissement crustal
d’environ 10 km.

Du point de vue aéromagnétique, Ofoegbu (1984) a montré que la Basse


Bénoué est caractérisée par des anomalies magnétiques de grande longueur d’onde
(60 km) et d’amplitude environs 60 gamma, auquelles sont superposées des
anomalies de courte longueur d’onde (20 km). Une modélisation 2D de ces
anomalies permet de les interpréter comme des corps denses intrusifs au sein des
sédiments Crétacé. Le modèle suggère en outre que ces corps sont d’épaisseur et
de polarité magnétique variables, et se seraient mis en place aucours de différentes
périodes de polarité. Les toits des corps varient entre 1.7 et 7.3 km, leurs
polarités magnétiques entre 0.61 et 2.61 Arn-1.

* Le rift de Gongola s’étend vers le nord de la jonction de Chum. Il


correspond à la Haute Bénoué. Les marges de ce rift sont difficiles à identifier car
les sédiments Crétacé ont débordé le rift (Freeth, 1984). Le flanc ouest est
recouvert de sédiments Tertiaires, le flanc est étant surmonté d’un plateau
volcanique d’âge Néogène : le plateau de Biu. Au nord, le rift disparait sous les
sédiments Tertiaires du bassin du lac Tchad. L’étude des profils gravimétriques au
niveau du rift de Gongola (Fairhead et Okereke, 1987) montre un amincissement
crustal moins prononcé (26 km) que dans la basse Bénoué (18 km). Cratchley et
Louis (1975) pensent que les anomalies négatives majeures du bassin du Tchad
reflètent l’extension du rift de Gongola au nord.

* Le rift de Yola s’étend au nord-est de la Bénoué à partir de la jonction de


Chum. Ce rift est peu connu, du fait de l’absence de données de subsurface. Les
sédiments Crétacé de ce rift reposent dans un fossé bordé de failles. Le contact
entre le socle précambrien et les sédiments Crétacé du rift au sud et au nord sont
alignés suivant un axe qui peut être considéré comme représentant les marges du
rift (Freeth, 1984).

Le rift de Yola est caractérisé par des anomalies positives d’amplitude 60


mGa1 mais de faible extension. Des études de sismique refraction (Dorbath et al,
1986) sur ce rift montrent un amincissement crustal : l’épaisseur de la croûte est
de 34 km au sud du tift et diminue jusqu’à 23 km au niveau du rift.
23 Conteute géologique ...

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Figure I-9 : Taux d’extension crustale dans les rifts de l’Afrique de l’Ouest
(d’après Fairhead et Okereke, 1987).

Fieure 1- 10 : Le système de rifts de l’-frique de l’Ouest (Bénoué, Yola et


Gongola). On note ici la présence de nombreux plis dans la basie Bénoué,
correspondant à l’anticlinorium des Abakaliki (d’après Benkhelil et Guiraud,
1980).
24 Contexte géologique ...

11-2-5) Les bassins côtiers

Au Crétacé inférieur, lors de l’ouverture de l’océan Atlantique Sud, de


nombreux bassins subsidents se sont formés tant sur les continents qu’au niveau
des côtes américaines et africaines. On distingue sur la côte africaine, et
spécialement en ce qui concerne le domaine d’étude, les bassins de Douala et
Kribi-Campo au Cameroun et le bassin du Rio Del Rey au Cameroun-Nigéria (figure
I-l 1). L’histoire de ces bassins correspond à l’évolution d’une marge passive de
type Atlantique et l’épaisseur des sédiments peut atteindre 6000 mètres comme
dans le bassin de Douala. La sédimentation dans ces bassins commence donc au
Jurassique supérieur (160 Ma). La fin du Tertiaire se traduit par une fracturation
intense des bordures de bassins (Reyre, 1984).

11-2-6) Les granites et roches nlutoniaues

Le secteur d’étude comprend des intrusions magmatiques qui peuvent être


divisées, selon Gaze1 et al. (1956). en trois grands groupes : les granites
syntectoniques anciens, les granites tardifs et les granites post-tectoniques. A
partir des résultats de géochronologie, Lasserre (1966) modifie légèrement cette
classification et considère les granites anciens (2000 Ma) appartenant
essentiellement au craton du Congo, les granites à 600-400 Ma et les granites
postérieurs à 70 Ma. L’essentiel de la granitisation s’est produite, en particulier
dans la zone mobile, au cours du panafricain.

Au Cameroun, la zone mobile contient des roches précambriennes qui ont


subi une granitisation intense vers 55Ok.50 Ma. Cette granitisation a donné
naissance à des granites syn et post-tectoniques, mais aussi, elle aura été
responsable de la granitisation et la migmatisation des ensembles géologiques anté-
panafricains (Lasserre, 1966).

Ces granites syntectoniques sont représentés en République Centrafricaine


par des roches passant des faciès migmatitiques, gneissiques et grenus aux faciès
porphyroïdes.

Au Tchad, Wolff (1964) distingue surtout des granites tardifs et post-


tectoniques.

Les granites ultimes d’âge Tertiaire sont des intrusions granitiques,


gabbroiques, syénitiques ou dioritiques. Les complexes annulaires du plateau de
Jos au Nigéria se sont mis en place aucours du Jurassique (200 à 145 Ma) (Mac
25 Contexte géologique .. .

Leod et al., 1971). Quant aux basaltes du plateau de Biu, ils se sont mis en place à
partir du Miocène. Les granites ultimes sont souvent en relation avec les émissions
volcaniques et jalonnent, pour le plus grand nombre, la grande fracture qui
s’allonge du Mont Cameroun au lac Tchad et qui constitue la ligne volcanique du
Cameroun.

L’une des importantes structures de roches plutoniques en Afrique centrale


est la “ligne volcanique du Cameroun”. Cette ligne s’étend sur plus de 1600
kilomètres suivant une direction NE-SW depuis l’île de Pagalu en océan Atlantique,
jusqu’au lac Tchad sur le continent. La partie continentale qui nous intéresse est
formée de quelques massifs volcaniques et d’une soixantaine de complexes
anorogéniques dont le diamètre varie entre 5 et 10 km (Déruelle et al., 199 1). Au
niveau du Mont Oku (Cameroun), la ligne se divise en deux branches : une
branche qui va vers le nord et traverse la Haute Bénoué jusqu’au plateau de Biu,
l’autre branche qui s’étend vers l’Est jusqu’au plateau de 1’Adamaoua (figure I-12).
Les roches volcaniques de cette ligne sont composées de basaltes alcalins, laves,
tuffs et trachytes. Plusieurs hypothèses ont été émises quant à l’origine de ce
volcanisme: nous en retiendrons deux. 1) Dunlop (1983) et Fitton (1983) pensent
que ce volcanisme serait lié à une anomalie thermique au niveau, de
l’asthénosphère, c’est-à-dire à un point chaud continental comme le pensent
Tchoua (1974) et Duncan (1981); 2) plusieurs auteurs (Vincent, 1970; Mascle,
1976; Cornacchia et Dars, 1983; Reyre, 1984; Almeida et Black, 1967; Louis,
1970,1978) pensent plutôt à un rejeu de failles anciennes. Dans l’un ou l’autre des
cas, l’activité volcanique a ‘commencé entre 65 et 35 Ma et a été plus intense
aucours des dix derniers millions d’années.

11-2-7) Les dômes

L’Afrique de l’Ouest et de l’Est présente une succession de dômes qui se


seraient. formés du Crétacé au Tertiaire (Gass, 1972; Thorpe et Smith, 1974,
Bailey, 1972; Black et Girod, 1970). A ces dômes est associé un volcanisme d’âge
Tertiaire. A l’ouest, ces massifs entourent le bassin du Tchad : ce sont les massifs
du Hoggar, Aïr, Tibesti, Darfour et Adamaoua. A l’Est, on trouve le dôme du Kenya
(figure I-l 3). Tous ces dômes sont caractérisés par une même morphologie,
résultat de l’activité volcanique et par les mêmes types d’anomalie de Bouguer. Les
anomalies de Bouguer sur ces dômes sont en général interprétées par un
amincissement de la lithosphère. De tous ces dômes, seul le plateau de 1’Adamaoua
au Cameroun fait partie de la zone d’étude. Ce dôme s’est formé, de même que le
dôme de Darfour lors de la réactivation du rift de Ngaoundéré. L’anomalie associée
au dôme du Darfour est interprétée comme une remontée de l’asthénosphère dans
26 Contexte géobgique ...

la lithosphère (Bermingham et al., 1983). Ce dôme représente un stade initial de


développement du dôme du Kenya.

Le massif volcanique de 1’Adamaoua est limité au Sud par les fossés de la


Mbéré et du Djerem qui sont localisés le long des grands accidents mylonitiques
panafricains de direction N70 (Ngangom, 1983). Ce plateau est en grande partie
recouvert par d’importants épanchements volcaniques subdivisés en trois séries
(Collignon, 1968) :

- la série basalto-andésitique supérieure,

- la série trachy-andésitique et phonolitique moyenne,

- la série basalto-andésitique inférieure.

Toutes ces séries volcaniques de couverture reposent en discordance sur le


socle ancien. Ce dernier est surtout constitué de roches Précambriennes telles que
les gneiss et migmatites qui ont été granitisés lors de l’évènement tectonique
panafricain. Ces roches sont ainsi recoupées par les failles de la zone de
cisaillement de Foumban qui se prolonge au Soudan.

Les bassins sédimentaires de la Mbéré et du Djerem sont remplis de grès,


grès arkosiques avec des conglomérats à la base. L’étude des conglomérats du
flanc Sud du fossé de la Mbéré (Vincent, 1968), appelés conglomérats de
Borogonous, a montré qu’ils sont caractérisés par un métamorphisme de contact.
Ces conglomérats situés le long des failles bordiers de ce bassin dans le Sud, sont
comparables à ceux de Tibati situés sur la faille de Foumban plus à l’Ouest. Les
caractères de ces conglomérats et leur contexte tectonique rappellent le
métamorphisme de type pyrénéen.

L’Adamaoua présente ainsi des analogies avec la chaîne pyrénéenne : le


horst est assimilé à la zone axiale bordée au Sud par une importante bande
mylonitique qui limite les fossés Crétacé Sud Adamaoua. Les conglomérats quant à
eux sont assimilés à la molasse de piedmont issue du soulèvement de ce massif
axial. Ces conglomérats ont par la suite été affectés par un métamorphisme
important.
27 Conkxte géologiqufz...

Figure 1- 11 : Localisation des bassins sédimentaires de la côte Ouest-


Africaine.
28 Contexte géologique ...

5"E 10"E 15"E


I I I

10"N
NIGERIA

Cameroun

Principe 1

0' 4 Sao Tomé


l Annobon
$ Odk’

&ure I-12 : Position de la ligne volcanique du Cameroun en titique.


10"E 20"E 30"E 40"E 5O"E
---

2O"P

DARFOTJR

10°F

1
v ADAMAOUA

0"

10"s;
I \ I I I I

Figure 1: 13 : Localisation des dômes en Afkique (d’après Browne et Fairhead,


1983, redessinée).
30 Conme géologique ...

Du golfe de Guinée au plateau de 1’Adamaoua (Cameroun), il y a une


succession d’accidents majeurs d’orientation ENE-WSW localement masqués par
des basaltes tertiaires (Cornacchia et Dars, 1983). Ces accidents sont mylonitisés
et coïncident avec la zone mobile panafricaine qui borde le môle granitique du
craton du Congo. Les directions structurales de ces accidents correspondent à une
tectonique généralement compressive lors de l’orogenèse pan-africaine (600 Ma).
Ces zones ont rejoué à plusieurs reprises :

- du tardi-panafricain à l’Aptien, ces linéaments jouent essentiellement en


décrochements dextres du Cameroun au Brésil (Guiraud, 1985), attestant de
mouvements horizontaux anté ou contemporains du rifting lié à l’ouverture de
l’Atlantique central. Les structures du Cameroun (figure I-14) sont dans le
prolongement de la faille transformante de l’Ascension (Sibuet et Mascle, 1978).
Ces failles se poursuivent en République Centrafricaine par la faille de Borogop.

- de 1’Aptien supérieur au Turonien (120 -80 Ma), il y a ouverture totale du


golfe de Guinée qui s’accompagne de cisaillements senestres et failles normales qui
déterminent, au Nord du Cameroun, des fossés tectoniques et bassins pull-apart
de la Bénoué et du sud du Tchad, de même que les fossés de la Mbéré et du
Djerem au sud Adamaoua. Cette période est également marquée par une activité
volcanique de type tholéitique de la Bénoué.

- le Crétacé supérieur (65 Ma) est caractérisé par un ralentissement des


cisaillements antérieurs, plissement des bassins méridionaux et raccourcissement
de direction N140E (Olivet et al., 1984).

- enfin, il y a dominante de mouvements verticaux distensifs avec mise en


place de granites ultimes à l’Eocène, puis volcanisme alcalin mio-plio-quaternaire au
Cameroun et au Nigéria (Black et Girod, 1970).

Du Cameroun au Nord-Est de la Somalie, il existe un faisceau de structures


cassantes majeures d’environ cinq mille kilomètres de long. Ces accidents’-
s’étendent du Cameroun au Soudan sur deux mille kilomètres sans discontinuité et
constituent ainsi la zone de cisaillement dextre centrafricaine. La direction
principale de cisaillement est ESE-WNW (N70). Cette zone est aussi appelée “Axe
Adamaoua”. Les couloirs mylonitiques ont rejoué à plusieurs reprises aucours des
temps phanérozoïques (Cornacchia et Dars, 1983). En effet, l’ouverture de
l’Atlantique Sud à 1’Albien entraîne le relachement des contraintes et le rejeu des
31 ConMe géok@cp.e ...

structures préexistantes. Pendant la même période, ces failles ont été réactivées et
il ya eu formation des bassins du Sud Adamaoua (Mbéré et Djerem). Au Cameroun
et en République Centrafricaine, les failles en décrochement dextre coincident avec
les accidents décrochants du Brésil.

J. F. Dumont (1986) a identifié au Sud Cameroun, par la technique de


télédétection, un important accident d’orientation SW-NE. Cette zone correspond à
l’accident de la Sanaga; c’est un jeu dextre qui se prolongerait en Centrafrique par
la faille de BozoumiN’délé (figure I-15). Cet accident tectonique sépare à l’Est
Cameroun deux zones d’affleurement : la série du Lom au Nord et la série de
Nanga-Eboko au Sud. Ainsi, les formations comprises entre le craton du Congo et
la faille de la Sanaga se trouvent préservées des raccourcissements tardi-
panafricains d’orientation EW qui ont affecté la partie septentrionale de la zone
mobile. Dumont (1986) en conclut que l’accident Sanaga-N’délé marque la limite
méridionale du glissement dextre du bloc craton ouest-Africain - zone mobile par
rapport au craton du Congo et sa marge nord.

Au Sud-Ouest du Cameroun, les directions structurales majeures sont N20-


40°E et correspondent aux séries archéennes du Nyong et de la Lokoundjé qui ont
été reprises par le panafricain (Toteu et al., 1991).
32 ConMe géobgique ...

FIG. 3. - Lcsaccid~nls~n~ralricains danslaurcontexlcslruclural. Relalions auecl’~Inrérique~ Iravers)‘AlJant;qur.

Figure 1- 14 : Relations entre les accidents de la zone de cisaillement


centrafricaine et l’Amérique du Sud à travers la faille transformante de
l’Ascension en Atlantique Sud (d’après Cornacchia et Dâps, 1983):

Çq 3 - Schéma géologtqut de I’acodenl Sonaga.N’d& Geoiog~e d>prés ~S~OLS CI t*sww (1977). BESSOLLS et -~ou~%nt (19X$.
Imeaments d aprts cow~w~ (EEO). complé1és I Oualernazte .2 Volcantsme recenl .3 S%es sèd~memwes du Cr~u=e CI du Ten~te.
conwtental wmmal p p . non ddiereociees : 4 S&es mew-norphmues nucaschlsles. gvwss. m~gmahkr CI ramles ut la zone mobtk
5 S&te du Dja. Precambrlen A. 6 S%~as mcerm&dlaltes. Poh. A~S Mbalmavo.Mbenpb8s et Yokadouma , 7 SAes di Prdcrmbrten A
reprgses dans la zone mobde . 8 S&~es du Pf&ambrwn A reposanl SUI k crdlon du Congo. 9 Bandes de quartz#ks ez de m~caschwer.
Ptècambnen non ~&CISC 10s Mass~( du Nwm. c<aton du Congo 1Ob Cra\~n remobke

FiPure I-15 : Position de l’accident de la Sanaga et son prolongement jusqu’à


la région de Ndélé en Centrafrique (d’après Dumont, 1986).
33 ml-Le géologiqLle ...

IV - CONCLUSIONS

L’évolution géologique et géodynamique de la zone d’étude est placée SOUS


l’influence de l’évènement tectonique panafricain. Cette orogénie a donné naissance
aux cratons et aux zones mobiles. Ces dernières ont été reprises par les épisodes
tectoniques tardi-panafricains.

Le Mésozoïque est caractérisé- par la formation des rifts (Bénoué, Yola,


Gongola, Ngaoundéré et Abou Gabra), des bassins sédimentaires (Doba, BOUSSO au
Tchad), et de bassins côtiers (Douala, Rio Del Rey au Cameroun). A la fin de cette
période, il y a réactivation du rift de Ngaoundéré et formation du dôme de
1’Adamaoua recouvert d’épanchements volcaniques d’âge Crétacé à Tertiaire. Il y a
également rejeu des accidents panafricains de la bordure sud de 1’Adamaoua et
formation des fossés de la Mbéré et du Djerem.

Le Quaternaire est marqué par un remplissage des bassins Mésozoïques par


des formations d’origine continentale,

Les accidents qu’on observe actuellement dans la zone d’étude sont le


témoin des épisodes tectoniques l’ayant affecté au cours des temps géologiques. On
distingue ainsi :

- le grand accident de Foumban d’orientation générale N70” qui s’étend du


golfe de Guinée au Soudan sur plus de deux milles kilomètres. Cette zone de failles
constitue la zone de cisaillement dextre centrafricaine, d’âge panafricain.

- la grande faille de la Sanaga qui part du Sud-Ouest du Cameroun et rejoint


l’accident Bozoum-N’délé en Centrafrique. Par conséquent, ces deux grandes failles
forment une grande zone qui est l’accident principal dextre Sanaga-N’délé,
d’orientation NNE-SSW et d’âge panafricain. Cette zone de failles est parallèle à la
faille de Foumban ci-dessus décrite.

- Au Sud-Ouest du Cameroun, les directions structurales sont orientées


N20”-N40” et les failles sont à jeu senestre.

Le domaine d’étude présente ainsi plusieurs entités géologiques : les rifts, du


volcanisme [ligne volca~~ique, dôme volcanique de rAdamaoua),cra.tons et zone mobile.
Nous essayerons, à partir de l’analyse des cartes d’anomalies gravimétriques et des
cartes transformées, de trouver les signatures gravimétriques de ces structures, et
d’en donner des interprétations en relation avec la géologie régionale. Une étude
comparative des dLfférentes entités géologiques sera également menée par rétude du
&fRiy?QPh~~kl/ ai! +- &4 k?b+@ e-l-2 p4
fate LÔ~*Y~M&O~ cd@&xta~L1
34 Contexte géologique ...

comportement de la lithosphère mécanique en termes de rigiditéJlexurale, puis une


comparaison des épaisseurs crustales dans toute la zone d’étude.
35 Li?s nlfsodes d’interpré~n ...
36 Les méthodes cU.n.terprétation ...

1 - INTRODUCTION

Les anomalies gravimétriques observées dans une région donnée peuvent


être interprétées sous plusieurs formes. En effet, lors des interprétations, on se
heurte au problème de la non unicité de la solution. Afin de pallier ce problème, ou
plutôt pour réduire le champ d’investigation, il est nécessaire d’avoir une idée a
priori des structures qui créent les anomalies observées. Les différentes méthodes
qui permettent ces interprétations gravimétriques sont les méthodes directes,
indirectes ou encore inverses, Le choix de la méthode est fonction de la structure
ou de la zone d’étude et, par conséquent, le modèle qui rend le plus compte de
l’anomalie observée sera fonction de la méthode utilisée.

II - LES DIFFÉRENTES MÉTHODES

II-l) Les méthodes directes

Dans ce cas, on a une connaissance de la géologie de la région d’étude et


donc de la structure qui crée l’anomalie observée. Ces méthodes s’appliquent de
préference aux anomalies résiduelles, donc après retrait de la régionale. On
distingue ainsi des modélisations à 2D et à 2D 1/2. Dans les deux cas, le modèle
de départ est basé sur des structures de forme simple telles que les sphères,
cylindres et prismes. Notons qu’il existe aussi des modélisations à 3D selon la
forme des anomalies.

La modélisation 2D consiste en la décomposition de la structure


initialement préconçue en prismes de section polygonale et d’allongement infini; le
calcul de l’effet de ces prismes est ensuite additionné. On calcule une anomalie en
faisant varier les paramètres physiques de la structure perturbatrice, notamment
sa forme, sa profondeur et sa densité. Le meilleur modèle est celui qui correspond
à la structure dont l’anomalie calculée se rapproche le plus de l’anomalie observée
par ajustement.

Les effets gravimétriques des structures simples ont été formulées par
Hubbert (1948) et Talwani et al. (1959) pour des approches graphiques et
analytiques respectivement.
37 Les méthodes d’interprétation . ..

Dans le cas de la méthode graphique, on considère une structure irrégulière


qu’on divise en plusieurs sections de densité uniforme. On supperpose sur la
structure une surface d’intêgration régulière de distances angulaire A6 et
horizontale AZ (figure II- 1).

X’ x’

Figure II- 1: Surface d’intégration utilisée par Hubbert (1948) pour


calculer graphiquement l’effet gravimétrique d’une structure à 2D.

L’effet gravimétrique d’un élément de la structure au point de mesure S


sera donné par la relation (Hubbert, 1948):

avec G la constante de gravitation universelle et P le contraste de densité.

Pour les n éléments de la structure, l’addition de leurs effets gravimétriques


est donnée par l’intégrale:
38 Les méthodes cOnterprétation ...

i=n
g=2GCpiAeAz
i=l

Pour la méthode analytique (Talwani et al., 1959). on considère également


une structure irrégulière qu’on approxime à un polygone qui suit grossièrement ses
contours. Considérons le polygone ABCDE (figure 11-2).

D’après Hubbert (1948), l’effet gravimétrique de cette section polygonale au


point P est de la forme:

g=2Gp zde
f

Pour évaluer les effets des côtés du polygone, considérons d’abord l’un des
côtés, en l’occurrence BC. Supposons que BC coupe l’axe des x au point Q selon
un angle @, et soit ai la distance PQ. On a alors:

z=xtad

et pour tout point R(x,y) du côté BC,

z = (x-ai) fan$

Il vient alors:

(aitan&Ul~J
z=
(tan~i - tan0)

L’intégrale zd9 sur la face BC du polygone est donc égale à:

aifanetan@i
de=Zi
tanei - tan0

Pour les n faces du polygone, on aura:

g=2 G pllnZi

L’utilisation des méthodes graphiques peut introduire des erreurs dans le


cas où la surface d’intégration qu’on superpose à la structure irrégulière fait parfois
correspondre des prismes découpés (pas entiers) dont le calcul des effets est
délicat. En ce qui concerne l’approche analytique, elle est rendue facile grace à
39 Les méthodes d’infepétation .. .

l’utilisation des micro-ordinateurs. Dans ce cas, le polygone que l’on fait


correspondre à la structure suit beaucoup mieux ses contours. Ceci permet de
diminuer les erreurs introduites par le choix du polygone.

II-1 -2) La modézisation 2D1/2

La modelisation 2D est appliquée aux structures d’allongement infini. Afin de


permettre un bon contrôle de l’extension latérale des structures, des modélisations
2D 1/Z sont proposées en magnétisme (Shuey et Pasquale, 1973) et en gravimétrie
(Cady, 1980).

D’une façon générale, l’effet gravimétrique en un point r d’un élement de


volume V de densité P (figure 11-3) est donnée par la relation:

d3r0
F(r) = - VU(r), avec U(r) = -G P(ro>~r - r.
I I

Dans un système de coordonnées x, y, z, on a:

F,= -2Gp6Ul6x

F,=-2GpFWGy

F,=- 2Gp 6U/6z

Si on considère que P est uniforme, et sachant que le champ de gravité total


mesuré est vertical,

F,=-Gpl s I i(x2+y2+zS1’ldXdydz

Considérons une structure limitée latéralement en Y 1 et Y2. Si on intègre


l’équation ci-dessus de - Y2 à 0 et de 0 à YI, on aura l’expression suivante:

-ln(x2+z~+ln(Y,+R,)+ln(Y2+RJ dxdz,
1

avec RI=- et R2=1/x2+y,2+zz

La résolution de cette intégrale permet de calculer les effets d’une structure


de section polygonale et d’allongement fini.
40 Les méthodes d’interprétin ...

I
F&ue II-2: Approximation d’une structure géologique par un polygône ABCD (en grisé).
Paramètres utilis6s pour le calcul de l’effet gravim&ique de cette structure
à deux dimensions. (D’après Talwani et al., 1959)

Figure II-3: Calcul de l’effet gravim&ique d’un élément de volume V de densité uniforme p
à partir du point r. ( D’après Cady, 1980)
41

II-1 -3) Lu rn~élisation 30

Les deux types de modélisation çi-dessus développés sont généralisés pour


l’application aux structures à trois dimensions. Dans ce cas, les contours dans le
plan horizontal sont remplacés par des polygones ayant n côtés. En d’autres
termes, on additionne les effets de petits éléments de volume aus noeuds d’une
grille donnée (Talwani et al., 1959).

11-2) Les méthodes indirectes

H-2-1) Canaluse swecbale

Cette technique est basée sur les propriétés du spectre d’energie des
anomalies gravimétriques ou magnétiques. Elle permet d’estimer les contrastes de
densité majeurs et par conséquent les profondeurs moyennes des masses
perturbatrices.

Une anomalie peu étendue avec une amplitude qui décroît rapidement sera
caractérisée par des grandes fréquences. Par contre, une large anomalie dont
l’amplitude diminue faiblement sera caractérisée par des spectres plus ou moins
concentrés vers les basses fréquences. Ces deux types d’anomalies peuvent être
séparées à partir de leurs spectres d’énergie respectifs.

L’analyse spectrale peut être appliquée soit sur des profils, soit sur des
grilles de données.

- A deux dimensions (cas des profils), une fonction périodique f(x) peut être
exprimée comme une serie de Fourier selon l’équation (Bendat et Piersol, 1986):

f(x)=?+ f[ a,cos(nwx) -t- b,sin(nwx)


3

i
n=l

1
avec
2
a, = -
1 s
-1
z
f(x) cos(nwx) dx et b, = T
s -17
7
f(x) sin(nwx) dx

2n
avec w la fréquence angulaire égale à ’ où 1 est la longueur totale de x.
/ 1
42 Les méthodes d?nterprétation ...

Dans le cas d’une anomalie gravimétrique ou magnétique, 1 ---> 00 et la


fonction f(x) est non périodique; sa décomposition en une infinité de termes
sinusoïdaux s’écrit comme suit:

F(w) eiwx dw

Sa transformée de Fourier F(w) sera:

F(w) = f(x) e-iwx dx

En pratique, les profils d’anomalie étant constitués d’un nombre fini de


points, on utilise la transformée de Fourier discrète:

n-l
F(w) = c f(x) ëiwx Ax
i=O

où n est le nombre de points du profil, Ax le pas d’échantillonage et f la fréquence


ou longueur d’onde.

- A trois dimensions (cas des grilles), la fonction f(x,y) s’écrit:

f(x,y) = J’-+J’-*F(u,v) ei(UX+VY)dUdv

et sa transformée de Fourier:

F(u,v) = J-/‘J’--=-‘f(x,y) ëi(ux+vy) dxdy

où u et v sont les fréquences angulaires en x et y respectivement.

F(u,v) est un complexe: soient P et Q sa partie réelle et imaginaire


respectivement. F(u,v) peut donc s’écrire:

F(u,v) = P(u,v) + iQ(u,v)

La méthode d’analyse spectrale a déjà été utilisée pour l’interprétation des


données magnétiques ou gravimétriques par B.K. Battacharya (1966), Spector et
Grant (1970), S. Treitel et al. (1971), Gérard et Griveau (1972), Cianciara et
Marcak (1976), Pal et al. (19791, K. Dimitriadis et al, (1987), Fairhead and Okereke
(1988), Bonvalot (1990). Chakraborty and Agarwal (1992). Negi et al. 11992).
43 Les méttwdes d’urterprétaiion .. .

Le spectre d’ënergie E est défini par la relation:

E(w) =jF(w)j2 où W= ’ =- ;
(n- 1)Ax

1 est la longueur d’onde et w le nombre d’onde .

L’application de l’analyse spectrale pour déterminer les profondeurs des


sources suppose que leur distribution est statistiquement indépendante. Dans ce
cas, si k est le nombre d’onde et E(k) le spectre d’énergie gravimétrique
correspondant, la profondeur du toit du corps perturbateur est reliée au logarithme
népérien du spectre par la relation (Dimitriadis et al., 1987):

Ln E(k) = -2kd

Ce spectre d’énergie représenté sur un graphe semi-logarithmique en


fonction de la fréquence montre une variation linéaire du spectre avec les
fréquences (figure 11-4). Ceci permet de définir des plans de séparation entre deux
milieux de densité différente. Les pentes des droites obtenues sont
proportionnelles à la profondeur moyenne des masses perturbatrices. -

Si ALogE est la variation du logarithme de l’énergie dans l’intervalle de


fréquence Af , la profondeur d du toit du corps est donnée par la relation:

d = ALJ%E avec k = 2x 1le nombre d’onde


2Ak /

Si on travaille à deux dimensions c’est-à-dire sur des grilles, le spectre


d’énergie sera:

E~V) = IG(u,v)12 = P(u,@ -l- Q(u,v)2

On calcule le spectre radial pour des bandes de fréquence données. Pour ce


faire, on moyenne le spectre d’énergie selon des anneaux de rayon Dz (Pal et al.,
1979; Hahn et al., 1976). Tous les éléments de la matrice tel que le nombre d’onde
k +y2 + ky2)W est compris entre 0.5 et 1.5 sont moyenés, et ce jusqu’à la
fréquence de Nyquist N/2, N étant la dimension de la grille.

De cette manière, on ramène le problème à une dimension, et on peut


calculer le logarithme du spectre d’énergie puis déterminer la profondeur des
sources.
4
-l,

2-
.-
&
b 0-
.-a,
723
L
g-2-
aJ
%

L-4-
+
a:
cl
?3-

-8 ~~/,~//,I,,,/,,,,,~,,~,,/,,~/,,~/~I,~II/,III~III~I~
0.00 0.05 0.10 0.15 0.20 0.25
Nombre d’onde (1 /km)

Fipure II-4 : Forme théorique d’un spectre gravimétrique en fonction du


nombre d’onde.
45 Les mf%wcks dYnterprét&n ...

II-2-2) Admittance et cohérence

U-2-2- 1) In&oduction

Ici, on s’interesse à l’étude de fonctions de transfert entre deux types de


données. Il s’agit dans notre cas des données gravimétriques et topographiques.
Les fonctions obtenues à partir des données observées sont ensuite comparées à
des modèles de fonctions théoriques permettant ainsi de trouver le bon modèle
correspondant aux données observées.

11-2-2-2) Défhition de la fonction de transfert

L’utilisation des fonctions de transfert entre les données gravimétriques et


topographiques observées permet d’avoir des idées sur la distribution des densités
en profondeur, mais aussi sur’ la réponse isostatique de la lithosphère en un lieu
donné.

Notion d’isostasie

Des mesures de champ de gravité au niveau de grandes structures


topographiques telles que les chaines de montagne, montrent une correlation
négative entre les anomalies de Bouguer et les altitudes. Cette correlation peut
s’expliquer par la théorie de I’isostasie selon laquelle l’excès de masse au dessus
du niveau moyen des océans est compensé par un déficit de masse sous ce
niveau. La relation entre l’anomalie de Bouguer et la topographie peut donner une
idée sur la distribution des masses compensatrices, et la profondeur de
compensation. Ceci est possible si des modèles expliquant le mécanisme de
compensation sont spécifiés.

Les modèles les plus connus et les plus anciens sont ceux développés par
Pratt (1854) et Airy (1855).

* Dans le modèle de Pruff (figure H-5). la Terre est considérée comme une
masse hétérogène caractérisée par une variation latérale de densité. Les
montagnes seraient d’autant plus élevées que la densité est faible. Dans ce cas, les
différentes colonnes de densité ont une même profondeur de compensation
généralement située entre 60 et 110 km.

* Dans le modèle d’AUy (figure h-6), la Terre est constituée de blocs d’égales
densités mais d’extensions différentes. Ce qui suppose que la profondeur de
compensation est à la base de chaque bloc, dû au contraste de densité entre deux
46 Les titl-udes d’interprétafion .. .

milieux. Dans ce modèle donc, toute charge topographique, quelque soient sa forme
et sa position, est compensée par une racine qui se forme suite à des mouvements
verticaux.

Ces deux modèles (Airy et FYatt) sont des modêles de compensation locale
qui tiennent compte essentiellement de mouvements verticaux point par point.
Dans ce cas, les charges topographiques sont supportées uniquement par les
pressions hydrostatiques en un point de la surface de compensation. Inversement,
seule la charge topographique située au dessus d’un point peut déterminer la
compensation en ce point.

De tels modèles impliquent que la croûte et le manteau supérieur n’ont


aucune rigidité face aux charges qui leur sont appliquées. Il serait difficile
d’accepter une pareille théorie.

Dans cette optique des choses, Heiskanan et Vening Meinesz (1958) ont
proposé un modèle supposant que certaines charges soient supportées par la
rigidité de la lithosphère, ce qui supposerait un étalement de la racine de
compensation. Il s’agit ici de la compensation régionale. Le modèle utilisé est celui
d’une plaque mince élastique reposant sur un fluide. La plaque dans ce cas est
assimilée à la lithosphère, le liquide étant l’asthénosphère. Ce modèle est
communément appelé modéle de plaque.

L’analyse de la fonction d’admittance et de la cohérence permettent


d’expliquer le phénomêne d’isostasie à différentes échelles.

H-2-2-3) Techniques d’admittance

Cette technique permet de quantiiler la réponse isostatique d’un milieu sans


faire d’hypothèse a priori sur le modèle de compensation. La relation générale de
l’isostasie s’écrit en domaine spatial:

g(x) = f(x) * b(x) + n(x)

où g(x) est l’anomalie gravimétrique observée, b(x) la donnée topographique, n(x) le


bruit c’est-à-dire la partie de l’anomalie gravimétrique non carrelée à la topographie.
* représente la convolution et f(x) est donc le filtre qui relie les deux types de
données.
47 .* Les méthodes cYL%-lterprétation
...

3km
5km
I 1

F-f-[ ii;

I I I 1
i I I I
I I I I
I I
I I
I I
I I
l I
I I
1 I
I I
I I

; ; i /

j 2.59 i 2.67 ; 2.76 ;


I I
I I
I I
I I
I I
I I
I I
I I
I I
I I
I I
I I
I I
I I
I I
I I
I I
I I I I
I I
I I
I I
I
I ,_ I I
Y
I
///i
-De 1

Profondeur de compensation

Figure II-S: Modéle de compensation locale selon Pratt (1854).

6km

-@Fe II - 6: Modèle de compensation locale selon Aixy (1855)


48 Les méas d?Tlterpré~n ...

Si on passe en domaine fréquentiel, le produit de convolution devient une


multiplication. Par transformée de Fourier, l’équation @-dessus devient (Dorman et
Lewis, 1970):

G& = Q(z) . B(%j + N(k),

k étant le nombre d’onde. Q(k) est l’admittance qui permet de prédire le


signal gravimétrique à partir de la topographie.

En éliminant le bruit dans l’expression de l’admittance, on obtient l’équation


suivante:

G(k) = Q Ik) . BO-4

En pratique, pour éliminer le bruit, l’admittance est estimée en moyennant


sur plusieurs profils ou anneaux selon qu’on travaille à deux ou à trois dimensions
respectivement.

Cas d’une étude a deux dimensions:

Pour une étude à deux dimensions, c’est-à-dire sur des profils, l’admittance
est moyenée sur un certain nombre de profils selon chaque nombre d’onde k. On a
alors la relation:

<Ci(;). B *($j,
066 =
<B (k>. B *@)>

où <> représente la moyenne sur les profils choisis, et * est le complexe


conjugué. L’admittance est ainsi dé$hie comme le spectre croisé de la topographie et
de l’anomulie gravimétrique sur le spectre de la topographie.

Cas d’une étude à trois dimensions:

Dans ce cas, le nombre d’onde possède deux composantes kx et ky.


L’admittance est alors définie en fonction du module de k tel que: k =
(kx2+ky2) 1/2 en supposant que le comportement de la lithosphère est isotrope.
L’estimation de l’admittance revient donc à moyenner, dans le domaine spectral, les
admittances obtenues sur des anneaux de rayon Dk suivant l’équation:

<G(kx,ky).B*(kx,ky)>
Q(kx,ky) = <B(kx,ky).B*(kx,ky)>

où <> représente la moyenne sur les anneaux de rayon Dk.


49 Les méthodes d’inierpréaüon ...

En supposant une absence d’anisotropie du comportement de la lithosphère,


on ramène le problème de trois dimensions à dewr dimensions et on peut ainsi
utiliser les mêmes modèles théoriques.

En domaine continental, il est probable qu’il existe des hétérogeneités


latérales de densité et de rigidité de la plaque. Pour cette raison,
Forsyth(l98 1.1985) et McNutt( 1983) ont proposé d’utiliser l’admittance inverse Q’
tel que:

Q’-‘(k) = = ” / Q(k)*G(k).G*(k)>
-WW.G*O@>
<G(k). G*(k)> <G(k).G*(k)>

Q’-l représente le filtre qui permet de mieux prédire, au sens des moindres
carrés, le signal topographique connaissant l’anomalie de Bouguer.

En comparant Q et Q-l, on peut prédire la part de l’énergie gravimétrique


non carrelée à la topographie. En effet, si Q et Q’ sont égales, on a une plaque
uniforme chargée en surface; dans le cas contraire, on peut supposer l’existence
de charges plus profondes.

On peut calculer une anomalie gravimétrique résiduelle qui est la différence


entre l’anomalie observée et celle calculée à partir du signal topographique et du
filtre observé selon la relation:

res(x) = g(x) - TF-l(Q(k).B(k))

où g est l’anomalie observée. Cette anomalie résiduelle représente ainsi


l’effet gravimétrique des structures qui ne sont pas liées linéairement à la
topographie, soit alors des hétérogeneités de densité dans la région étudiée.

L’utilisation de l’admittance donne des résultats satisfaisants en domaine


océanique. Cependant, en domaine continental, cette estimation est rendue difficile
du fait de la complexité de composition de la croûte continentale. Pour cela, on
utilise plus souvent la cohérence dont nous allons développer la technique
maintenant.

U-2-2-4) La cohérence

En plus de l’admittance, on calcule d’autres paramètres tels que la phase, la


cohérence et l’écart-type.
50 Les 7néthodes d’zhierprétaaon ...

- La phase est une fonction de kqui doit être la plus proche possible de zéro
pour montrer que les signaux gravimétrique et topographique sont en phase. Elle
permet de définir les bandes de fréquence où l’admittance est interprétable.

- La cohérence est également une fonction de kdont la valeur est comprise


entre zéro et un. Elle est définie par la relation:

coo = <B(k). G*(k)><B *(k).G(k)>


<B (k).B *(k)> <G(k). G*(k)>

où * est le complexe conjugué et <> la moyenne des spectres.

Munk et Cartwright(l966), puis McKenzie et Bowin(1976) ont montré que


pour minimiser le bruit, on peut calculer la cohérence par la formule:

nCo(k) -1
C(k) = n-l

où n représente le nombre de profils (à deux dimensions) ou le nombre


d’ondes discrets dans une bande de fréquence donnée (à trois dimensions).

La cohérence ainsi exprimée en domaine spectral est une correlation et


permet de quantifier la ressemblance, en fonction de la longueur d’onde, entre le
signal gravimétrique et la topographie. Cette correlation est fonction de la
distribution des charges (en surface et en profondeur), mais surtout de la rigidité
de la plaque (figure 11-7). Ainsi, si la plaque est rigide, les charges de surface et de
subsurface ne la déforment pas. Il n’ y a pas de correlation entre le signal
topographique et la gravimétrie; la cohérence tend vers 0. Par contre, pour une
plaque non rigide, il y a une flexure due à l’effet des charges de surface et de
subsurface. Le signal topographique est négativement carrelé à la gravité, la
cohérence tend alors vers 1. Dans le cas intermédiaire, la cohérence sera comprise
entre 0 et 1. Nous reviendrons sur ce concept dans les chapitres IV et V.

- Le calcul de la cohérence s’accompagne d’un paramètre appelé écart-type


qui permet de mieux l’interpréter:

,2=Q02 [C(k)-2-l1
2(n-1)

D’après Munk et Cartwright(l966). on a une bonne estimation de la cohérence et


de l’admittance pour des valeurs de CT~0.25,
51 Les rnéWs d%ukrprmn ...

A: Plaque rigide, pas de corrtYationgravi-topographie


Anomalie de Bouguer

0000000000 0000000000 0000000000 0 2


0000000000000000000000000000000 -3
9
I? 3
a 7
sr

8 ‘ii
3
cl
----------------------------- 600-800°C t

v 1300 - 1400 Y!

B: Plaque non rigide, bonne corrélation


Anomalie de Bouguer

A
23
0 2
8 *fj”’
2
A I Y3
32 E
$
8 iz
%3
.H
c1 -----
l I 600-800°C I -----
----- --------- 1
1 ----J

v 1300 - 1400 “C

J$ure D-7: Corrélation entre l’anomalie de Bougner et la topographie pour difTérentes


tigidités de la lithosphère. A: lithosphère rigide, les charges de surface
et de subsurface ne créent pas de flexure de la plaque, la cohdrence sera
égale à#. B: lithosphère non rigide, la plaque est déformée en réponse aux
charges de surface et de subsurface, la cohérence tend vers 3. (D’après McNutt, 1990).
52 Les méthodes d’interprétation ...

11-3) Les méthodes inverses

Le problème de l’unicité de la solution en gravimétrie peut être résolu de


plusieurs manières. L’utilisation des problèmes inverses pennet de choisir, parrni
toutes les solutions possibles, celle qui rend bien compte du problème posé. Cette
technique a été développée par Parker (1975).

Soient n données Di; elles peuvent être exprimées sous forme d’intégrale
dans un domaine V comme suit (Parker, 1975):

Di = JYGi(r) . m(r) dr -t &i ; i = 1,n

m représente la solution recherchée, G étant la fonction de Green. ai sont les


erreurs à priori sur les données observées. Dans l’approche de la programmation
linéaire, le domaine V est discrédité en un nombre fini p de prismes élémentaires j
(avec p >>n). Chacun des prismes j est affecté d’une valeur inconnue mais
constante mj . La solution unique est obtenue en minimisant une variable non
négative mg tel que:

f, gijmj+Ei=Ei+oi, i=l,n
j=l

0 < Ei < 2oi , i=l,n

I
IIlj

I
-mo<O , j=l,p

gij est l’intégrale de la fonction de Green G pour le prisme j.

Pour la plupart des problèmes inverses, la solution doit être positive; dans
ce cas, l’équation (2~) s’écrit:

O<mj<mo , j=l,p

Dans le cas des données gravimétriques, on tient compte de la distribution


des densités dans le domaine étudié. Si on considêre un paramètre de densité p(r)
dans un domaine d, les n points de mesure gj sont reliés au modèle de densité par
l’équation:

gj=JdGj(rJp(r)dJI , j= Ln

p(r) >O dans tout le domaine d.


53 Les méthodes d’irderprét&n ...

Parker (1975) a montré qu’une condition suffisante pour l’existence d’une


solution unique est qu’on ait une fonction Pc@) définie par:

=P, Où 2 ~~a,Gi > 0 aici <O}


i=l
{

Cette fonction devrait vérifier l’équation précédente.

PO est la borne inférieure de la plus grande valeur de densité dans le


domaine d. La solution du corps idéal p&) représente le corps homogène de plus
petite densité possible compatible avec les données observées. Ce corps idéal
dépend donc des données observées et du domaine discrédité.

Cette notion de corps idéal est couramment appliquée aux données


gravimétriques (Parker, 1975; Safon et al., 1977; Ander, 1980; Ander et Huestis,
1982,1987; Huestis et Ander, 1983), aux données magnétiques (Huestis et Parker,
1977) et aux données de fkrx de chaleur (Huestis, 1979, 1981, 1984).

L’utilisation des méthodes inverses, et plus particulièrement de la solution du


corps idéal est intéressante dans le cas où on a des anomalies bien individualisées et
pour lesquelles on dispose de peu ou pas d’informations a priori. Cetfe méthode
permet en outre , dans le cas de lu gravimétrie, d’avoir une bonne indication SLU la
densité et la géométrie des masses perturbatrices responsables des anomalies
observées.
54 Les méfhodes dYn.teqm%tim ...

III - CONCLUSIONS ET APPLICATIONS

Comme nous l’avons signalé au début de ce chapitre, les anomalies


observées sont interprétées en fonction de leur forme. Celle-ci est un paramètre
important pour le choix de la méthode à appliquer. Chaque méthode, bien entendu,
a des contraintes qui sont fixées au départ afin de trouver le meilleur modèle, ou
plus exactement celui qui s’accorde le mieux avec les données observées. Dans
notre étude, les méthodes indirectes ont été les plus uUlisées.

Dans le chapitre IV, la technique de cohérence est appliquée à la grille totale


pour une étude comparative du comportement de la lithosphère dans toutes les
régions. Cette méthode permet ainsi d’estimer la rigidité flexurale de la lithosphère.
L’analyse de la fonction de cohérence est également utilisée dans le chapitre V
pour une étude plus spécifique.du plateau granitique de 1’Adamaoua. Il en est de
même de l’analyse spectrale. Celle-ci permet une cartographie du Moho de la grille
d’étude, et la détermination des profondeurs des sources d’anomalies sous
l’Adamaoua.

La méthode inverse permet, à partir des résultats d’analyse spectrale, de


déterminer le contraste de densité du corps responsable de l’anomalie négative du
plateau de 1’Adamaoua.

Les paramètres physiques obtenus à partir des méthodes ci-dessus


(profondeur, contraste de densité) sont enfin utilisés pour établir un modèle 2D
pour 1’Adamaoua.
55 Les cartes d’ammaües ...
56 Les cartes &aTwTnaLies ...

1 - L’ORIGINE DES DONNÉES

Les données utilisées dans le cadre de cette thèse ont été acquises au cours
de campagnes gravimétriques réalisées par différents organismes et chercheurs
(Tableau 111-l) ci-dessous :

Cameroun ORSTOM 1960-1967


Hedberg 1968
IRGM et Univ. de 1984-1985 et 1986
Leeds
Fairhead (Leeds) 1982
Société ELF 1980

Congo ORSTOM 1958-1962


DMA 1954

Gabon ORSTOM 1967

Niger ORSTOM 1962-1965

DMA 1965
Nigeria Ojo et Ajakaiye 1975
Adighije 1978
Okereke 1984

République ORSTOM 1960-1976


Cexdrafiicaine
DMA 1987

Tchad ORSTOM 1959-1967


57 Les ca3-te.sd’anomalies ...

- Les données les plus anciennes sont celles réalisées par Z’ORSTOM
(Institut de Recherche Scientifique pour le Développement en Coopération) lors des
campagnes de gravimétrie de reconnaissance. En effet, cet organisme a réalisé, au
cours des années 60, .une couverture gravimétrique importante des pays
francophones en Afrique, dont le Cameroun, le Tchad, la République
Centrafricaine, le Niger, le Gabon et le Congo. Ces données ont donc été acquises
de 1960 à 1976.

- A l’Ouest Cameroun, les données utilisées sont celles de Hedberg (1968)


d’une part, de l’université de Leeds (Grande Bretagne) et 1’IRGM (Institut de
Recherches Géologiques et Minières du Cameroun) d’autre part.

- En République Centrafricaine, la DMA (Defense Mapping Agency, USA) a


réalisé des levés gravimétriques visant à compléter les circuits tracés par
I’ORSTOM. Elle a également fait des mesures au Nigéria et au Congo.

- Les données gravimétriques de la côte ouest-africaine et plus précisément


ceux qui concernent les bassins sédimentaires de Douala et du Rio Del Rey
proviennent de levés effectués par la société ELF Serepca au Cameroun.

- Enfin, les données du centre Cameroun qui suivent grossièrement un


alignement Nord-Sud ont été acquises par J. D. Fairhead en collaboration avec
l’université de Leeds (Grande Bretagne) et 1’IRGM au Cameroun.

II - LE TRAITEMENT DES DONNÉES

On dispose au total d’environs 32000 points de mesure (3 1309 points) dans


une zone comprise entre les latitudes 1” et 14’N, et les longitudes 6” et 20%
(figure III-l). Cette figure présente une variation considérable dans la distribution
des données.

Au Nord-Ouest (Niger) et à l’Est (Tchad), on a une forte densité de points. Il


en est de même en République Centrafricaine. On s’attend donc théoriquement,
dans ces régions, à obtenir des résultats d’interpolation fiables, de même que les
interprétations des anomalies correspondantes. Ceci est également valable pour le
Nord et le Sud-Ouest Cameroun au niveau des bassins sédimentaires.
58 LA?S
ca.rtes
d’anomaües
...

DISTRIBUTION DES POINTS DE MESURE

13 13

11 11

9 9

7 7

5 5

3 3

1 1 I I in I l I I I I 1
6 8 10 12 14 16 18 20
Long itudes Est,

Figure III-1 : Distribution des points de mesure gravimétrique dans la zone


d’étude.

.
59 Les cartes d’anomal&s ...

Par contre, le Nord-Est du Nigéria présente une faible densité des données.
Il y a très peu de points de mesure. De même, au Sud-Est Cameroun, au Zaïre, au
Congo, Gabon et Guinée Équatoriale, il y a une très faible distribution des
données. Par conséquent, les interprétations des anomalies dans ces zones seront
peu contraintes.

II- 1) Les corrections ssravimétriaues

En chaque station de mesure, on définit la valeur du champ de pesanteur


dans le système de référence international. Ces valeurs sont corrigées pour
calculer l’anomalie de Bouguer qu’on utilise ensuite pour différentes interprétations.

L’anomalie de Bouguer est définie par la relation:

1 AB=Gmes-(Ge-Cb-Ct) Il

Gmes est la valeur observée de la pesanteur,

Gth est la valeur théorique de la pesanteur sur l’ellipsoïde de référence,

Cb est la correction de Bouguer,

Ct est la correction topographique.

* La valeur observ&e de la pesanteur en chaque station a été corrigée de la


marée luni-solaire et de la dérive instrumentale alors supposée linéaire dans le
temps.

* La valeur théorique de la pesanteur est donnée dans le système de


référence IGSN71 en fonction de la latitude L en chaque station par la relation:

Gth = 978031.8*(1 + 0.0053024sin2L-0.0000059sin2(2L)) mGa1, la latitude


est exprimée en radians.

* La correction de Bouguer est la somme de la correction de plateau (Cp) et


la correction à l’air libre ou de Faye (Ca).

Ca = 0.3086*h [mGal), h étant l’altitude de la station en mètres.

Cp = O.O419*d*h (mGal), d étant la densité moyenne de la croûte (sans


unité).
60 Les cartes d’anomalies ...

Pour une densité de réduction de 2.67, la correction de Bouguer Cb = O.l967*h


en mGal.

* La correction topographique ou de relief tient compte des irrégularités de


la surface du sol à proximité de la station. Vallées et collines agissent dans le
même sens sur les mesures gravimétriques en diminuant les mesures à cause de
l’attraction au dessus (collines) et du déficit d’attraction au dessous (vallées). Cette
correction est donc toujours positive.

Les données acquises par 1’ORSTOM étaient rattachées au système de


référence POSTDAM 1930. Afin de garder une homogéneité pour l’ensemble des
données utilisées dans notre travail, toutes les données ont été reconverties dans
le système de référence international IGSN71 (International Gravity Standardization
Network, 1971) à l’aide de la formule suivante donnée par le BGI (Bureau
Gravimétrique International):

Gigsn71 = Gpostdam - 17.696 + 0.001227 * (Gpostdam - 978500) mGa1. 1


11-2) La méthode et les naramètres d’interoolation

L’ensemble des données a été interpolée par une méthode basée sur les
éléments finis (Inoue, 1986) qui utilise le ‘développement par B-spline cubique. La
valeur de l’anomalie de Bouguer g(xi,yi) est connue en un certain nombre de points
Pi irreguliërement répartis. L’interpolation consiste à calculer une fonction de
lissage g(x,y) à partir de points de coordonnées (~,y) de la grille. L’ajustement de la
fonction et de l’anomalie se fait par moindre carres par le B-spline cubique.

En pratique (El Abbass et al., 1990), on part d’un produit tensoriel de B-


spline cubique Fi(x) et Gj(y) de la forme:

OÙ Fi(x) et Gj(y) sont les fonctions de base du B-spline cubique,

Mx et My sont les dimensions de la grille en x et y respectivement.

Du point de vue physique, Inoue(1986) interprète la solution optimale


comme une approximation aux éléments finis de la déformation d’une barre ou
d’une plaque sous tension tirée par des ressorts vers des points donnés.
61 Les cclrtes dbsl.o~s . ..

Cette méthode d’interpolation permet un bon contrôle du lissage par le choix


de deux paramètres physiques: la tension et la rugosité, mais dépend aussi du
nombre de divisions en x et en y du domaine considéré. El Abbass et al. (1990) ont
montré, après plusieurs tests en faisant varier les deux premiers paramètres, que
les meilleurs tracés sont obtenus pour des tensions faibles et des rugosités assez
élevées. Pour nos calculs, la tension est égale à 0 et la rugosité est de 2000.

Les altitudes des stations ont été interpolées par la même méthode ci-
dessus décrite pour obtenir la carte topographique de la zone d’étude.

La grille obtenue aprês interpolation a des dimensions de 1443 km*1554


km, le pas d’échantillonage étant de 10 minutes, soit 18.5 km. Le type de
projection utilisé est UTM, l’ellipsoide de référence étant celui de Clarke 1880 et le
méridien central 13”E. Le système de référence utilisé est l’IGSN71 auquel sont
rattachées toutes les données.

III - LES CARTES D’ANOMALIES

Les données ainsi traitées ont permis d’établir des cartes d’anomalies de
Bouguer, d’anomalies régionales et résiduelles. Par la suite, cette carte des
anomalies de Bouguer a été transformée pour en déduire des cartes prolongées et
de gradient vertical.

III-l) La carte des anomalies de BouQuer

La figure III-2 montre la nouvelle carte des anomalies de Bouguer de la zone


d’étude. Cette carte présente de nombreuses formes d’anomalies qui peuvent être
carrelées avec les cartes géologique (figure I-3) et topographique (figure W-3) de la
région. On distingue ainsi plusieurs domaines:

m-1 -1) Les arwmalies négaîives

* Au Nord-Ouest de la carte, donc au Nigéria, on a des anomalies négatives


d’amplitude environs -60 mGa1 et d’extension limitée. Ces anomalies correspondent
sur la carte topographique à une succession d’altitudes élevées allant jusqu’à 1400
mêtres. Une correlation avec la carte géologique fait correspondre cette zone avec
le plateau granitique de Jos qui s’est mis en place aucours du Jurassique (2 15 Ma).
Ajakaiye (1975) interprète ces anomalies négatives de forme circulaire comme l’effet
des granites d’âge Jurassique (Younger granites) ayant un contraste de densité de
62 Les cartes d’arwTr-ldies .*.

-0.06 par rapport à l’encaissant. Cependant, ces anomalies sont à prendre avec
précaution du fait de la faible densité des données dans cette région.

* Plus à l’Est, entre les latitudes 9” et 11”N et les longitudes 12” et 14’E, on
observe également des anomalies négatives d’amplitude -40 mGa1 qui coincident
avec des altitudes d’environs 1200 mètres et correspondent au plateau de Biu au
Nord-Est du fossé de la Bénoué.

* Le Cameroun central et de l’ouest sont caractérisés par des anomalies


négatives de grandes longueurs d’ondes (400 km) et d’amplitudes maximales .lOO
mGa1. Ces anomalies sont orientées ENE-WSW vers l’Ouest et deviennent
progressivement E-W vers le centre,

La carte topographique présente à l’ouest des altitudes très élevées (au delà
de 4000 mètres), ce qui correspond à la sucession des massifs de la ligne
volcanique du Cameroun, avec notamment le Mont Cameroun au niveau de la côte,
qui culmine à 4095 mètres. La direction N30 de ces anomalies montre bien
l’alignement des massifs volcaniques de la ligne.

Dans la partie centrale, les altitudes vont jusqu’à 1400 mètres. Les
anomalies de Bouguer, de grande longueur d’onde s’étendent sur 200 km et leur
orientation E-W correspond à la direction du plateau volcanique de 1’Adamaoua.
Cette anomalie est comparable en forme et amplitude à celle qu’on observe sur
d’autres dômes en Afrique tels que Dar-four, Hoggar et Tlbesti.

* A la frontiëre entre le Tchad et la République Centrafricaine, on observe


des anomalies de Bouguer négatives d’environs 60 mGa1 et d’orientation N70. Cette
orientation correspond à l’une des directions structurales majeures qui ont affecté
la région aucours du panafricain. Elle représente ainsi la signature gravimétrique
des failles de la zone de cisaillement centrafricain. Cette zone de fractures s’étend
du Cameroun au Soudan sur plus de 2000 km. Notons que le prolongement de ces
anomalies à partir du Tchad a fait l’objet de quelques discussions:

- P. Louis (1970) pense que ces anomalies représentent la signature de deux


bassins sédimentaires: le bassin circulaire de Doba au Tchad, et le bassin plutôt
linéaire de Baké-Birao en République Centrafricaine (figure 111-4). Ces structures
sont à relier à la fosse de Mbéré-Djerem du Sud Adamaoua. Le bassin linéaire
ferait donc partie d’une structure majeure parrallèle à la marge sud-ouest du
système de rifts d’Afrique de l’Ouest.
65 Les cartes cïbwmafies .. .

- Burke et Whiteman (1973) quant à eux ont proposé que ces anomalies
correspondent à l’existence d’un rift : le rift de Fort-Archambault. D’après leur
idée, ce rift serait rempli de sédiments Crétacés surmontés de formations
Tertiaires et s’étend sur près de 800 kilomètres’ de Doba (au Tchad) à Birao (en
Centrafrique) et même jusqu’au Soudan. Freeth (1984) discute l’existence de ce rift
et est plutôt en accord avec l’idée émise par Louis (1970).

Figure 111-4: Bassin circulaire de Doba (Tchad) et fossé linéaire de Baké-


Birao (Centrafrique). D’après P. Louis (1970).

* Au Sud Cameroun, on a le craton du Congo caractérisé par des anomalies


de Bouguer négatives, d’amplitudes -60 à -80 mGa1. L’altitude moyenne de la
région est de 600 mètres.

m-1 -2) LA3 anomalies msitiues

* Au Nord-Est de la carte, on a une succession d’anomalies positives (40


mGal) avec un fort gradient. Ces anomalies sont comparables à celles de la bordure
Est du craton Ouest-Africain identifiées par Bayer et Lesquer (1978). Cette zone
est caractérisée par une altitude moyenne de 400 mètres correspondant à la
couverture sédimentaire du bassin du Tchad; elle est assez complexe:

- Rocci (1965), d’après les datations géochronologiques, a supposé


l’existence dans la région d’un craton nilotique vers l’Est qui se serait stabilisé
contemporainement aux autres cratons africains.

- Louis (1970), dans l’étude des anomalies gravimétriques du bassin du Lac


Tchad, signale la présence de roches volcaniques basiques ou de volcano-
66 Les ccufes d7xwmalies ...

sédiments d’environs 200 km de large et 1000 km de long. De telles roches


supposent la présence dune suture panafricaine dans le socle. Cette suture est
comparable à la suture Benin-Iforas identifiée par Burke et Dewey (1970).

- Par la suite, Burke et Whiteman (1973) attribuent à ces anomalies


positives, la présence du rift d’Ati d’âge Mésozoïque. Cependant, si on compare ces
anomalies à celles de la suture Benin-Iforas, les roches seraient panafricaines et
non pas Mésozoïques. Par conséquent, l’idée de rift est peu probable.

* Au Sud Cameroun, vers la latitude 4”N, la carte présente des anomalies


positives d’orientation EW caractérisées par un gradient’três fort. Ces anomalies
correspondent à la limite géophysique de la marge Nord du craton du Congo; la
limite géologique étant située un peu plus au Sud vers la latitude 3”N. Ces
anomalies limitent deux zones d’anomalies négatives: le plateau de 1’Adamaoua au
Nord et le craton du Congo au Sud.

* Au Sud-Ouest de la carte, à la frontière entre le Cameroun et le Nigéria, les


anomalies de Bouguer sont positives (20 mGal1 au centre et négatives de part et
d’autre. Ces anomalies sont caractéristiques des zones de rift. En effet, cette zone
est marquée par des faibles altitudes (200 mètres) et correspond au fossé Crétacé
de la Bénoué. Ce rift, d’orientation NE-SW est parallèle à la ligne volcanique du
Cameroun.

* Près de la côte, au Sud-Ouest du Cameroun, la carte présente des


anomalies de Bouguer positives (20 mGal), de faible extension et des gradients
forts. Ces anomalies, d’orientation grosso modo NS sont la signature d’une
importante faille qui borde le bassin sédimentaire de Douala. Ces failles ont
également remobilisé les séries archéennes du Nyong au Sud Cameroun.

111-2) La carte des anomalies à l’air libre

Cette carte a été obtenue à partir des valeurs de l’anomalie de Bouguer et de


l’altitude à chaque station de mesure. L’anomalie à l’air libre est la différence entre
l’anomalie de Bouguer et la correction de plateau. Cette anomalle représente ainsi
l’effet des masses topographiques. .

En général, il existe une corrélation positive entre les anomalies à l’air libre
et la topographie. Cette relation parait évidente dans notre cas, si on compare les
figures III-3 (topographie) et III-4bis (air libre). En effet, les zones d’altitudes
élevées (plateaux de Jos, de Biu et de 1’Adamaoua au Nord-ouest, au Nord et au
centre de la carte respectivement, de même que les massifs volcaniques de la ligne
66 bis Les cartes dtaJwmaljes . ..

du Cameroun au Sud-ouest) sont caractérisées par des anomalies à l’air libre


positives et supérieures à 30 mGal.

La corrélation entre le< anomalies à l’air libre et la topographie permet


également de prédire l’état de l’équilibre isostatique des régions. En effet, si on
représente, sur un graphe, l’anomalie à l’air libre en fonction de la topographie de
différentes stations, on peut obtenir une droite de régression linéaire dont le
coefficient de corrélation est significatif des longueurs d’onde de compensation. De
tels travaux ont été menés par différents auteurs (Nnange, 1991, Okereke, 1984)
dans notre région d’étude. Ces études ont montré que l’anomalie à l’air libre est
proche de zéro pour des altitudes inférieures à 750m (Nnange, 199 1) ou 1000m
(Okereke, 1984). Dans ces cas là, les reliefs concernés sont grossièrement en
équilibre isostatique; à l’inverse, pour des régions d’altitudes supérieures à 750 ou
lOOOm, l’anomalie à l’air libre est fortement dépendante de la topographie. C’est le
cas des zones d’altitude élevées que nous avons cité dans le paragraphe précédent.
En d’autres termes, notre zone d%tude est en équilibre isostatique pour des
altitudes infhieures & lOOChn,

Des études similaires ont été effectuées ailleurs en Afrique notamment sur le
dôme de Darfour (Crough, 1981b) et les plateaux Ethiopien et Est-Africains
(Ebinger et al., 1989). Ces études ont montré que ces plateaux sont partiellement
supportés par des processus dynamiques dans le manteau. Quoiqu’il en soit, la
meilleure façon d’étudier les mécanismes de compensation en domaine continental
est l’estimation de la rigidité flexurale par la méthode de cohérence. C’est ce que
nous allons exposer dans le chapitre IV.

Outre les structures montagneuses, des zones de fracture sont egalement


identifiées sur la carte des anomalies à l’air libre. On peut ainsi voir la zone de
cisaillement centrafricaine marquée par des anomalies négatives inférieures à -20
mGal. On note également, comme sur la carte des anomalies de Bouguer (figure III-
2). des anomalies négatives d’orientation NE-SW dans le bassin du Tchad. Il est
aussi important de remarquer que le craton du Congo au Sud Cameroun est
caractérisé par des anomalies positives supérieures à 30mGal.
67 Les cartes dk7-wmif?s ...

111-3)Les cartes d’anomalies r&ionales et résiduelles

El-3- 1) Introd~tin

Les cartes d’anomalies régionales et résiduelles sont obtenues à partir de la


carte des anomalies de Bouguer. Si le retrait de la régionale est analogue aux
opérations de filtrage, la solution n’est cependant pas aussi simple que le fait
d’appliquer un filtre aux anomalies pour enlever les faibles fréquences. En général,
il est plus réaliste de considérer les anomalies résiduelles comme du bruit et
extraire la régionale.

Ainsi, le choix de la régionale est fonction d’une Connaissance a priori de la


géologie de la région, mais aussi des anomalies dont on veut rendre compte. La
meilleure définition de la régionale est qu’elle correspond aux effets des masses
qu’on ne veut pas interpréter. La résiduelle, dans ce cas, correspond aux
anomalies dont on désire connaître les sources.

Il existe plusieurs méthodes pour extraire les anomalies régionales. Ces


méthodes peuvent être divisées en deux groupes: les méthodes graphiques et les
méthodes analytiques (Telford et al., 1976).

Les résiduelles graphiques sont définies en choisissant une certaine valeur


de l’anomalie régionale telle que les deux types d’anomalies (régionale et résiduelle)
aient des formes bien différentes. Dans ce, cas, l’anomalie résiduelle est en général
soit totalement négative, soit totalement positive.

Par contre, dans le cas des résiduelles analytiques, l’anomalie régionale


correspond à la valeur moyenne de la gravité autour d’une station ou d’une région.
Dans ce cas, les structures qui créent les anomalies résiduelles sont considérées
comme nulles. Par conséquent, l’anomalie résiduelle obtenue est composée de
portions positives et négatives.

D-3-2) Les anomalies réabnales

Ces anomalies ont été calculées à partir de la carte des anomalies de


Bouguer. Ces dernières étant connues aux noeuds d’une grille régulière issue de
l’interpolation, les anomalies régionales sont estimées, de façon analytique, en
calculant les premiers termes d’un polynôme de degré n; les coefficients de ce
polynôme sont calculés par les moindres carrés. Les anomalies régionales
représentent ainsi l’effet des masses profondes.
68 Les cartesd’anomies ...

Les figures III-5a, b et c montrent les cartes d’anomalies régionale d’ordre 3,


4 et 5 respectivement. Ces cartes mettent en évidence les grandes bandes
d’anomalies dont les amplitudes varient de -80 à +20 mGa1. Les anomalies les plus
négatives sont centrées sur le massif de 1’Adamaoua et diminuent d’amplitude de
part et d’autre quand on s’en éloigne. On peut constater que quand on augmente le
degré du polynôme, la forte anomalie régionale qui, sur la figure III-5a est décalée
vers l’Est (Centrafiique], est de plus en plus centrée sur 1’Adamaoua (figure 111-5~).
Ce qui permet de supposer que la source profonde de cette anomalie se trouve
plutôt sous ce massif volcanique. Les valeurs d’anomalies positives sont surtout
concentrées vers la côte et témoignent ainsi d’un changement de la nature de la
croûte: passage de la croûte continentale à la croûte océanique. Les gradients qu’on
observe ont la même localisation sur les trois figures.

m-3-3) Les anomalies résiduelles

L’anomalie résiduelle en chaque noeud de la grille régulière est calculée en


faisant la différence entre l’anomalie de Bouguer et l’anomalie régionale. Les
anomalies résiduelles ainsi obtenues représentent l’effet des masses perturbatrices
superficielles.

Les cartes d’anomalies résiduelle de degré 3, 4 et 5 sont représentées sur


les figures III-Ga, b et c respectivement. Ces cartes montrent les anomalies de
faible amplitude, comprises entre - 10 et +30 mGa.l. Les anomalies ainsi observées
sont similaires sur toutes les cartes résiduelles. Autrement dit, l’augmentation du
degré du polynôme n’influe pas beaucoup sur la forrne des anomalies. L’orientation
des anomalies permet d’identifier les directions structurales majeures de la région
d’étude. On note ainsi:

- l’orientation NE-SW du bassin de la Bénoué avec des amplitudes comprises


entre 10 et 30 mGa1,

- l’orientation également NE-SW, au Nord-Est de la carte, qui représente la


suture panafricaine qui borde l’hypothétique craton nilotique. Les amplitudes
varient de 0 à 10 mGa1,

- l’orientation ENE-WSW de la zone de cisaillement centrafricain,

- l’orientation E-W des anomalies de la bordure Nord du craton du Congo,

- la direction E-W du plateau de 1’Adamaoua.


75 Les cartes d’clTumc&s ...

JY - LES CARTES TRANSFORMÉES

La carte des anomalies de Bouguer préalablement obtenue a été transformée


par utilisation des filtres afin d’en déduire des cartes de prolongement vers le haut
et de gradient vertical. Ce type de transformation est classiquement utilisé pour
l’interprétation des anomalies magnétiques et gravimétriques (Baranov, 1953;
Bhattacharyya, 1970; Naudy, 1970; Griveau, 1970; Gérard et Griveau, 1972). Ces
cartes permettent une interprétation quantitative des anomalies de Bouguer dans
une région donnée en différenciant les anomalies liées à des sources profondes de
celles liées à des sources plus superficielles.

IV-l) Les cartes DrolonfZées

Les transformations de cartes permettent la mise en oeuvre de filtrages et


de lissages des données selon des fréquences choisies. Si on note G(u,v,z) la
transformée de Fourier en x et y (les coordonnées du plan horizontal d’une carte]
d’un champ gO(x,y,z), la formulation de la prolongation à l’altitude z sera donnée par
l’expression (Gérard et Griveau, 1972):

GJu,v,O) = G&,v,O) * e*@' -J-')

u et v étant les fréquences correspondant à x et y respectivement.

On constate que lorsqu’un champ de pesanteur par exemple est présenté


sous forme fréquentielle, l’énergie que contient chaque fréquence (ou chaque
composante discrète u,v) décroit très rapidement avec d’une part la fréquence
spatiale correspondante ((u2+v2) 1/2), d’autre part avec l’altitude de prolongement.
Cette perte d’énergie peut s’expliquer par le fait que passée une certaine fréquence,
les suivantes ne contiennent plus qu’une partie négligeable de l’énergie totale
contenue dans la carte. Ceci est bien illustré sur les figures III-7a, b et c quand on
augmente l’altitude de prolongement.

Pour des filtrages selon certaines fréquences, on peut définir des


coefficients de filtrage ou facteurs de coupure suivant les axes x et y de la grille:

FCx = Nombre de fréquences retenues suivant x / Nombre total des fréquences


suivant x.

On définit le même coefficient suivant l’axe y. Si on désire un filtrage non


directionnel, il est préferable de choisir FCx = FCy = FC pour une grille à maille
76 Les cartes dalw~s ...

carrée. Ce facteur FC peut être relié à une fréquence finale de coupure (fc) par la
relation fc = FC / 2P, P étant le pas d’échantillonage de la grille.

Pour une grille à maille rectangulaire, les transformations sans filtrage


directionnel imposent que l’on choisisse FCx et FCy tel qu’ils satisfassent la relation
’ FCx/Px = FCy/Py (Px et Py étant les pas d’échantillonage suivant x et y
respectivement).

Les cartes prolongées vers le haut permettent ainsi de metbe en évidence les
anomalies de grandes longueur d’ondes. Lu forme et l’extension des anomalies est
fonction de l’altit~~de de prolongemenf.

La carte prolongée à 37 km (pas d’échantillonage*2) permet de distinguer les


anomalies suivantes:

- une grande bande d’anomalies négatives au centre de la carte. Cette


anomalie, d’amplitude maximale -90 mGa1, s’étend sur environs 500 km du
Camero’un en Centrafrique. Elle correspond à la signature du massif volcanique de
1’Adamaoua d’orientation globale E-W,

- à l’Ouest de cette anomalie, on observe une autre bande d’anomalie


positive d’amplitude - 10 à -30 mGa1 et d’orientation NE-SW. Cette anomalie
correspond au fossé de la Bénoué à la limite Nigeria-Cameroun.

- au Sud de l’Adamaoua, on a des anomalies négatives d’amplitude -70 mGal


et d’orientation grosso modo E-W. Cette anomalie, par corrélation avec la carte
géologique et la carte des anomalies de Bouguer, correspond à la signature
gravimétrique du craton du Congo. A l’Ouest de cette anomalie, on peut noter une
succession d’anomalies positives orientées N-S qui matérialisent des failles
panafricaines comme nous l’avions signalé lors de l’interprétation de la carte des
anomalies de Bouguer. Il est à noter qu’on passe, dans cette zone, des valeurs
continentales négatives aux valeurs océaniques positives.

L’augmentation de l’altitude de prolongement. à 55.5 km (figure III-7b)


conduit à observer les mêmes anomalies que ci-dessus. Cependant, on constate
que l’anomalie de 1’Adamaoua se prolonge beaucoup plus à l’Est vers la
Centrafrique, alors que l’anomalie du craton du Congo est toujours individualisée.

Enfin, la carte prolongée à 74 km [pas d’échantillonage “4) montre un


regroupement des anomalies. En effet, l’anomalie de 1’Adamaoua et du craton du
77 Les cartes d’ano~s ...

Congo ne forment plus qu’une seule et même structure; seule l’anomalie du fossé
de la Bénoué reste individualisée.

W-2) Le éradient vertical

Comme dans le cas des prolongements, on procède par transformée de


Fourier suivant des fréquences données. L’expression du gradient vertical (ou
dérivée) à l’ordre n d’un champ gg(x,y,z) est la suivante (Gérard et Griveau, 1972):

p-F
= G,,(u,v,O) * (271: u +v )

u et v étant bien entendu les fréquences correspondant à x et y.

Les cartes de gradient vertical sont pratiquement dépourvues de pentes


régionales et offrent une séparation latérale des anomalies.

La figure III-8 montre la carte de gradient vertical du Cameroun et des pays


environnants. Cette carte met en évidence les anomalies de faible amplitude et de
courte longueur d’onde. Elle revêt une importance capitale quant à l’interprétation
structurale de la zone d’étude. On observe ainsi:

- les anomalies positives sous forme de chapelets du bassin du Tchad. Ces


anomalies orientées NE-SW correspondent à la suture du craton nilotique
recouverte par les sédiments du bassin du Tchad. Ces anomalies sont comparables
à celles de la bordure Est du craton Ouest Africain.

- il y a ensuite les anomalies qui sont orientées ENE-WSW avec un gradient


très élevé. Cette zone de gradient fort représente le cisaillement dextre
centrafricain. Il est recouvert vers l’Ouest par les formations de la ligne volcanique
du Cameroun (Collignon, 1968).

- au Sud Cameroun, la limite nord du craton du Congo est également bien


représentée. Ici, les gradients sont d’environs 1 mGa.l / km.

- la dernière zone de gradient qu’on observe est au Sud-ouest Cameroun où


les anomalies sont orientées NS et correspondent aux failles de la bordure Est du
bassin côtier de Douala.
82 Les cartes d’anomalies ...

V - CONCLUSIONS

La carte des anomalies de Bouguer a permis d’identifier les différentes


entités géologiques de la zone d’étude. Cette identification est beaucoup plus
précise sur les cartes d’anomalies régionales et résiduelles, de même que sur les
cartes transformées (prolongement vers le haut et gradient vertical).

Les cartes d’anomalies régionales à différents ordres individualisent les


anomalies de grande amplitude et de grande longueur d’onde. Il en est de même
des cartes de prolongement vers le haut. Ces cartes permettent ainsi de mettre en
évidence:

l’anomalie nhgative EW de Mdamaoua,

l’anomalie également nhgative EW du craton du Congo,

l’anomalie positive NESW du fossé de la BbnouC.

Les cartes d’anomalies résiduelles, de même que la carte de dérivée


première mettent en évidence les anomalies de courte longueur d’onde et de
grande amplitude, Elles permettent ainsi de voir la signature des directions
tectoniques majeures de la zone d’étude. Notons cependant que la faille de la
Sanaga qui est repérée par la télédétection et par la géologie n’a pas de signature
gravimétrique qui lui soit associée. Les structures mises en évidence sont donc:

la suture panafricaine & l’Ouest du craton nilotique d’orientation NE+W,

le grand accident ENEWSW de la zone de cisaillement centrafricain,

la bordure Nord orientée EW du craton du Congo,

les accidents N-S du Sud Cameroun.

La figure III-9 représente une interprétation de ces cartes en relation avec


les directions tectoniques majeures et les orientations de quelques structures
géologiques. Sur cette figure sont aussi représentés les axes gravimétriques positifs
et négatifs de la zone d’étude.
83 Les au-tes d’anomalies .. .

13’

9’

RéPUBLIQUE

5”P

- OcéAN
ATLANTIQUE

8”E 14” 16”

Zones d’anomalies régionales négatives.

-- Axes d’anomalies négatives.


Axes d’anomalies positives.
++

Ficure 111-g: Directions gravimétriques déduites des cartes d’anomalies.


84 Les cartes dbnomalies ...

Le massif de 1’Adamaoua est, nous l’avons signalé, comparable aux autres


dômes africains de part sa géom&rie, l’amplitude et la forme de l’anomalie régionale
qu’on y observe. Les anomalies sur ces dômes sont en général interpretées comme un
amincissement lithosphérique. Cette interprétation est similaire à celle qu’on donne
aux zones de ni.

L’Adamaoua serait-il un ri.@ continental? Il seraif donc important de


préciser 1‘origine de ce massif qui, rappelons-le, est situé à la limite Est de la “ligne
volcanique du Cameroun.

Plusieurs hypothèses ont été proposées pour les anomalies positives du


bassin du Lac Tchad. L’une de ces hypothèses serait I’existence d’une suture
panafricaine bordant un craton (le craton nilotique encore hypothétique]. Une analyse
plus poussée des données géopft$siqzzes et géologiques existant dans Za région
pourrait permettre d’infzrnzer ou de confznner Z’existence de ce craton.

Les autres entités géologiques de la zone d’étude (ri.~, cratons, ligne


volcanique etc...) seront analysées et comparées entre-elles.
85 Etude a mésuécheue...
86 Etude à méso-échelle ..,

Ce chapitre comprend deux parties: la première partie concerne l’étude du


comportement mécanique de la lithosphère au Cameroun. La méthode utilisée est
l’étude des fonctions de transfert entre les données topographiques et
gravimétriques. Il s’agit ici de la cohérence qui définit la corrélation entre ces deux
types de données à différentes longueurs d’onde. La deuxième partie est
consacrée à l’estimation de la profondeur moyenne du Moho par une analyse
spectrale des données gravimétriques.

Ii+%axwkl wUaxE - ÉTUDE DU COMPORTEMENT MÉCANIQUE DE


LA LITHOSPHÈRE

1- INTRODUCTION

Nous avons évoqué, dans le chapitre II, les techniques d’admittance et de


cohérence. Ces méthodes sont utilisées pour analyser, dans le domaine spectral,
les fonctions de transfert reliant les anomalies gravimétriques à la topographie. Si
on admet que les anomalies gravimétriques sont dues aux effets combinés de la
topographie et de sa compensation, les corrélations entre les deux types de
signaux (gravimétrique et topographique) peuvent être discutées en fonction de la
longueur d’onde. Les fonctions observées sont ensuite comparées aux fonctions
théoriques correspondant à des modèles de compensation. Ces modèles tiennent
compte des caractéristiques mécaniques de la lithosphère, mais aussi des forces
qui contrôlent sa réponse isostatique par rapport aux charges qui lui sont
appliquées.

I-l) Anolications en domaine océanique

Mc Kenzie et Bowin (1976) sont ceux qui, pour la première fois, ont appliqué
la technique d’admittance en domaine océanique (océan Atlantique). En effet, ils
étudièrent la fonction de transfert entre les anomalies à l’air libre et la bathymétrie.
Plus tard, cette méthode a été utilisée par de nombreux auteurs pour étudier les
mécanismes de compensation à différentes longueurs d’onde en milieu océanique,
notamment sur les monts sous-marins (Louden, 1981; Diament et Goslin, 1986;
Paul et al., 1990; Paul et Singh, 1992), les dorsales médio-océaniques (Cochran,
1979; Mc Nutt, 1979; Watts, 1978), les zones de fracture (Louden, 1981; Louden
et Forsyth, 198 1; Diament, 1981,1987). Le principal résultat de ces études est
87 Etude à méso-échfdk ...

que l’épaisseur élastique varie avec l’âge de la lithosphère au moment de la mise en


place de la surcharge (Watts et Ribes, 1984). Ceci s’explique par le fait que la
lithosphère jeune (près de la dorsale) est chaude donc peu rigide. Elle se refroidit,
s’épaissit et devient de plus en plus rigide au fur et à mesure qu’elle s’éloigne de la
dorsale (figure IV- 1).

I-2) ARDlications en domaine continental

En domaine continental, cette technique a été développée par Lewis et


Dorman (1970), puis Dorman et Lewis (1970), pour l’étude des mécanismes de
compensation à grande longueur d’onde du continent Américain. Les modèles de
compensation utilisés dans ce cas étaient une compensation locale. Banks et
al(l977) ont repris ces interprétations en termes de compensation régionale.
Walcott (1976) quant ,à lui, pense qu’il est nécessaire, dans le calcul des fonctions
de transfert, de séparer le domaine des grandes longueurs d’onde de celui des
courtes longueurs d’onde. L’étude des reliefs continentaux par ces méthodes est
rendue difficile du fait de la complexité de la composition de la croûte continentale
par rapport à la croûte océanique. Néanmoins, cette difficulté est attenuée en
supposant, en domaine continental, des mécanismes de compensations qui ne sont
pas basés sur des modèles simples comme en domaine océanique. En général, les
techniques d’admittance ont été utilisées sur des reliefs continentaux, notamment
sur 1’Himalaya. les Alpes et les Appalaches (Karner et Watts, 1983), le plateau
Nord Californien (Mc Nutt, 1983), en Russie (Kogan et Mc Nutt, 1987), sur le
plateau de Madagascar (Goslin et al., 1985).

I-3) Pourauoi la cohérence ?

Les modèles utilisés pour interpréter les fonctions de transfert (admittance)


supposent que la lithosphère est initialement de densité homogène et est par la
suite déformée uniquement par l’application de charges topographiques.
Cependant, Louden et Forsyth (1982), puis Mc Nutt (1983) ont montré que si les
charges sont appliquées à l’intérieur de la plaque ou à sa base plutôt qu’en surface,
l’admittance obtenue est différente. Ceci est dû au fait que des phénomènes
tectoniques tels que le refroidissement de la lithosphère et de l’asthénosphère, les
intrusions volcaniques et les changements de phase, entrainent une modification
de densité de la lithosphère, ce qui n’est pas pris en compte dans les calculs
d’admittance (Forsyth, 1985). Par conséquent, l’estimation de la rigidité flexurale
(et donc de l’épaisseur élastique) par la fonction d’admittance est sous-estimée
pour trois raisons principales:
88 Etude à méso-échelle ...

1) Les régions étudiées comprennent des blocs géologiques de rigidités


jkwdes dz@%-entes, donc une associc&.on de plusieurs prouinces géo&giques,

2) Les modèles d’admittance tiennent compte uniquement des charges de


surface, alors qu’en réalité, les plaques peuvent également être soumises à des
charges de subs~me,

3) Dans les calculs d’admittance, aucun poids n’est associé aux zones
continentales intérieurement stables.

Pour toutes ces raisons, Forsyth (1985) décrit une nouvelle méthode qui
tient compte des charges de surface et de subsurface. Il s’agit de la cohérence. Il
a par ailleurs montré que la cohérence est plus fiable en domaine continental qu’en
domaine océanique pour estimer la rigidité flexurale d’une plaque. Cette technique
est, à partir de ce moment là, -couramment utilisée en domaine continental pour
étudier les mécanismes de compensation, notamment en Australie (Mc Nutt et
Parker, 1978; Stephenson et Lambeck, 1985; Zuber et al., 19893, en Amérique du
Nord (Bechtel et al., 1990). dans le rift de Baïkal (Diament et Kogan, 1990). Plus
spécifiquement, cette technique est utilisée en Afrique pour l’étude de la
compensation des reliefs et/ou bombements topographiques. En particulier, le
plateau Est-Africain (Banks et Swain, 1978; Bechtel et al., 1987; Ebinger et al.,
1989), le dôme du Hoggar (Crough, 1981; Lesquer et al., 1988), le dôme de 1’Aïr
(Jallouli, 1989), le Darfour (Crough, 1981; Ebinger et al., 1989), les massifs
guinéens (Bonvalot, 1990) et le massif de 1’Adamaoua (Poudjom et al., 1992) ont été
étudiés par cette méthode.

~VOUS appliquerons donc cette technique ci notre zone d’étude afxn


d’étudier les retations entre les va2eur-s de rigiditéflexurale obtenues et Zes
provinces géologiques présentes.
89 Etude à mi%&écheue...

AGE OF OCEANIC LITHOSPHERE AT TIME


OF LOAOING LMY.)
0 20 40 60 00 100 120 140 60

u
i=
2 40-

w
50”

60-

l?irCure IV- 1: Variation de l’épaisseur élastique en fonction de l’âge de la


lithosphère océanique (d’après Watts et al., 1980).
90 Efude à méso-échelle 1..

I-4) Choix des grilles et traitement

Le choix des grilles est fonction des anomalies observées et des


connaissances a priori sur la géologie de la région. Ainsi, 14 grilles de tailles
irrégulières ont d’abord été testées pour définir les paramètres en entrée,
notamment l’épaisseur crustale et la norme de calcul des résidus (ceci est
développé en annexe 1). Ensuite, dans le but de réaliser une cartographie plus
fine de l’épaisseur élastique de la région d’étude, notre choix s’est porté sur 33
grilles (figure IV-Ibis]. Ces grilles ont été choisies de façon à ce que chacune
d’elles renferme a prioti une seule entité géologique, de manière à minimiser
l’erreur sur les estimations de l’épaisseur élastique.

Les grilles sont toutes carrées, 444 km * 444 km, et s’emboitent les unes
les autres. En d’autres termes, on choisit une fenêtre au départ qu’on déplace
ensuite de gauche à droite et de haut en bas selon un pas constant, de façon à
“balayer” toute la zone d’étude. Pour chaque grille, le pas d’échantillonage est de 10
minutes, soit 18.5 km. Nous avons ainsi extrait des grilles gravimétriques et
topographiques ayant les mêmes dimensions. Afin d’éviter les effets de bord dus à
l’utilisation des transformées de Fourier, un traitement miroir a été appliqué aux
grilles de données.

II - LA COHÉRENCE OBSERVÉE

La cohérence est, nous l’avons déjà signalé, un paramètre qui quantifie la


corrélation entre les données gravimétriques et topographiques. La valeur de la
cohérence dépend du modèle de compensation et des longueurs d’onde, mais
surtout de la rigidité flexurale de la plaque. Rappelons que la rigidité flexurale D
est reliée à l’épaisseur élastique Te par la relation:

ETe3
D= (1)
12 (1 -v;

où E est le module d’Young = 101 ’ N.mT2,

v est le coefficient de Poisson = 0.25


90 bis Etude a méS&PCheue .. .

Position des 33 grilles de travail


7 9 11 13 15 17 19
I 1 I I
13

11

Figure IV-l&: Position des 33 grilles carrëes utilisées pour l’estimation de l’épaisseur .
élastique et de l’épaisseur crustale dans la zone d’étude. Les numéros des grilles sont
marqués au centre de chacune d’elles.
91 Etude à Trlésc-échelle...

On peut ainsi avoir trois cas de figure selon la rigidité flexurale (figure IV-
2):

- Si la plaque est non rigide (Te tend vers 0). les charges de surface donnent
lieu à la formation d’une racine de compensation, alors que les charges de
subsurface produisent un bombement topographique. Dans ce cas, la topographie
et l’anomalie de Bouguer sont bien corrélées, la cohérence tend alors vers 1. Ce
cas correspond au modèle de compensation de type Airy.

- Par contre, si la plaque est très rigide (Te tend vers -), quelque soit la
position de la charge, la plaque ne sera pas déformée. 11n’y a pas de corrélation
entre l’anomalie de Bouguer et la topographie. La cohérence tend alors vers 0.

- Dans le cas intermédiaire, la valeur de la cohérence est fonction de la


longueur d’onde. En effet, à grande longueur d’onde, les charges de surface et de
subsurface sont supportées par la rigidité de la plaque, la cohérence tend alors
vers 1. Inversement, la cohérence tend vers 0 à courte longueur d’onde, car les
charges appliquées déforment la plaque. La zone de transition entre la partie de la
charge compensée et non compensée, donne une idée sur la rigidité flexurale, et
donc sur l’épaisseur élastique équivalente. Plus cette longueur d’onde est élevée,
plus la plaque est rigide.

Dans le chapitre II, nous avons décrit la méthode de calcul de la cohérence


dans une région donnée à partir des données gravimétriques et topographiques.
Rappelons simplement que la cohérence est estimée par la formule:

C &> = <B(k).G*(k)> <B*(k).G(k)>


0
<B(k).B*(k)> <G(k).G*(k)> (2)

A trois dimensions, donc dans le cas des grilles, le nombre d’onde k a deux
composantes kx et ky. Pour minimiser le bruit, on calcule la cohérence à partir de
l’équation (Munk et Cartwright, 1966):

n C,(k) -1
ad = n-l (3)

où n est le nombre d’ondes discrets dans une bande de fréquence donnée.

Cette dernière équation a donc été utilisée pour calculer la cohérence des
33 grilles extraites de la zone d’étude.
92 Etude à TTléso-échelle
...

SIGNAL GR,MMémQUE

&yre IV-T: Chargement d’une plaque et expressions de l’anomalie de Bouguer


selon la rigidité de la plaque. (a): plaque non rigide (la cohérence
tend vers 1); (b): plaque très rigide (la cohérence tend vers 0); (c):
plaque de rigidité intermédiaire (la cohérence tend vers 1 à grande
longueur d’onde et vers 0 à courte longueur d’onde). c ~ e, g
sont la densité des sédiments, de la croûte et du manteau
supérieur respectivement.
93 Eiude à méso-échelle...

III - IA COHÉRENCE THÉORIQUE

Après avoir calculé les cohérences à partir des données gravimétriques et


topographiques, il faut les ajuster aux courbes correspondant aux modèles
théoriques afin d’en déduire celui qui explique le mieux les mécanismes de
compensation. L’estimation de la cohérence théorique nécessite le choix d’un
modèle de densité et de compensation préliminaire précisant l’emplacement des
charges de subsurface.

111-l) Le modèle de densité

Pour toutes les 33 grilles utilisées dans cette étude, nous avons choisi un
modèle de plaque mince élastique, Le modèle de densité choisi est inspiré des
travaux de Forsyth (1985). Bechtel et al. (1987) et Ebinger et al. (19891. Nous
supposons que plusieurs facteurs contribuent à la valeur de l’anomalie de Bouguer
observée. En admettant que les contrastes de densitë existent à deux niveaux (en
surface et à la base de la croûte), nous tenons ainsi compte des charges
topographiques et de subsurface. Ce modèle suppose que chaque contraste de
densité a une composante résultant de l’emplacement des charges aux deux
interfaces.

Les équations et les contraintes nécessaires pour le calcul des cohérences


théoriques sont développées en annexe 1.

111-2) Inversion des rigidité flexurales et choix des modèles

Cette étape consiste à trouver, pour chaque grille, un modèle théorique qui
ajuste bien les valeurs de cohérence observées.

Au départ, on suppose une rigidité flexurale non nulle et connue, ce qui


permet de trouver la valeur des reliefs initiaux à différents interfaces. Ensuite, ces
valeurs sont utilisées pour calculer la cohérence théorique. En pratique, nous
avons fait varier l’épaisseur élastique entre 10 et 40 km. Les densités de 2.67 g
cmo3 et 3.3 g cm-3 ont été choisies pour la croûte et le manteau supérieur
respectivement.

En l’absence de contraintes sur la profondeur du Moho dans différentes


régions, nous avons fait varier l’épaisseur crustale entre 10 et 40 km. Le choix du
meilleur modèle de compensation est effectué par moindres carrés, en minimisant
l’erreur quadratique moyenne (RMS) entre les valeurs observées et les différents
modèles proposés. Cette minimisation correspond, dans notre cas, au couple
94 Etude à méso-échelle ...

(Te,Tc) qui a la plus faible valeur de FWS. Le calcul de ce résidu peut être fait soit
en norme Ll, soit en norme LZ. Afin de choisir une norme, nous avons réalisé des
tests sur 14 grilles (voir en annexe 1) en estimant les paramètres ci-dessus par
norme Ll et L2. Ces tests ont revélé des résultats meilleurs en norme Ll qu’en
norme L2. Plus précisément, à partir d’une grille dont la profondeur du Moho était
connue par la sismique réfraction, cette profondeur a été retrouvée en calculant
l’erreur par la norme Ll. Ces résultats sont d’autant plus fiables que Mc Nutt et
Parker (1980) ont constaté que la norme Ll est plus robuste que la norme L2 pour
les estimations d’erreurs quadratiques moyennes. Les Qpaisseurs Hastiques
obtenues pour les 33 grilles ont donc tté estimées en utilisant la norme cl
pour l’ajustement.

De cette façon, on détermine simultanément l’épaisseur élastique (donc la


rigidité flexurale) et la profondeur du Moho. La figure IV- 3 montre un exemple de
carte de résidus obtenue pour deux des 33 grilles. Les cartes correspondant aux
autres grilles sont présentées en annexe 1. Cette figure montre bien que les
épaisseurs crustales sont peu contraintes par rapport aux épaisseurs élastiques.
Les paramètres physiques utilisés pour l’inversion de la rigidité flexurale sont
résumés dans le tableau IV- 1.
95

GrtIIe 1

GrtIIe 2

Figure IV-3: Carte des résidus obtenues pour deux des 33 grilles. Ces résidus
ont été estimés en utilisant la norme Ll. Ces cartes montrent bien que
l’épaisseur élastique (Te) est mieux contrainte que l’épaisseur crustale (Tc).
96 Etude à Trl!k3-éche~...

Tableau IV-l: Définition des paramètres physiques utilisés pour l’estimation


des cohérence théorique et observée.

Parametres Définitions Valeur


Profondeur du Moho ,
Zm ou Tc profondeur de la charge paramêtre itéré
de subsurface.
Pc Densité moyenne de la 2670 kg m-3
croûte
P, Densité du manteau 3300 kg m-3
supérieur
g Accélération de la 9.8 m s2
pesanteur
G Constante de gravitation 6.67*10-l1 m3 /kg s2
universelle
D Rigidité flexurale E Te3 / (12(1- ~‘1)
V Coefficient de Poisson 0.25
E Module d’Young l.O*lOll N m-‘2
Te Epaisseur Elastique inversé
Equivalente (EEE)

IV-LESRÉSULTATSOBTENUS

A partir des contraintes sur la densité de la croûte et du manteau


supérieur, et surtout des valeurs de Rms obtenues, nous avons choisi, pour
chaque grille, une courbe de cohérence théorique qui ajuste le mieux les valeurs
observées. Les valeurs de Te, de Tc et les rms correspondantes pour chaque grille
sont résumées dans le tableau IV- 2. Ces valeurs montrent bien que l’épaisseur
élastique varie d’une région à l’autre au Cameroun. La figure IV- 4 montre les
courbes de cohérences obtenues pour les 33 grilles.

IV-l) DescriDtion des modèles de cohérence

Pour toutes ces grilles, la cohérence tend vers 1 à grande longueur d’onde
et approche graduellement 0 vers les courtes longueurs d’onde. En d’autres
termes, à grande longueur d’onde, la plaque est faible et déformée par les charges
de surface et de subsurface, alors qu’à courte longueur d’onde, la plaque est
97 Etudk à méso-échelk . ..

suffisamment rigide pour supporter les charges qui lui sont appliquées. La zone de
transition entre la topographie et la gravimétrie compensées et non compensêes
dépend de la région étudiée. En effet, la comparaison entre la cohérence observée
et la cohêrence théorique détermine cette zone de transition et donne une idée sur
la rigidité flexurale, et par conséquent sur l’épaisseur élastique équivalente.
Evidemment, la zone de transition est d’autant plus déplacêe vers les grandes
longueurs d’onde que la rigidité flexurale est élevêe.

Les courbes de cohérence obtenues (figure IV- 4) montrent que certaines


zones sont mieux contraintes que d’autres. Certains de ces modèles doivent être
considérés avec précaution, du fait d’un manque de données dans ces régions.
C’est le cas des grilles 1, 2, 3 et 4.

Les valeurs de rms du tableau IV- 2 varient de 0.55 à 1.83. La valeur la


plus faible est obtenue pour la grille 20, qui comprend l’axe du fossé de la Bénoué.
Par contre, le rms le plus fort (grille 6) correspond à la bordure Est des bassins du
Tchad.

Le modèle de cohérence pour la grille 6 est contraint par très peu de points
dans la zone de transition. Pour des longueurs d’onde inférieures à 200 km, les
charges sont supportées par la rigidité de la lithosphère; entre 200 et 500 km, les
charges sont partiellement compensées, et finalement, toutes les charges sont
compensées pour des longueurs d’onde supérieures à 500 km.

La grille 7 est caractérisée par une dispersion des valeurs de cohérence


observée. Le modèle de compensation obtenu donne une estimation de l’épaisseur
élastique de l’ordre de 22 km, mais cette valeur pourrait être moindre. En effet,
les courbes de cohérence théorique montrent deux tendances, ceci pourrait
correspondre à une association de deux provinces tectoniques de rigidités
flexurales différentes. Si on corrèle cette grille avec la carte géologique, on constate
que la zone est centrêe sur le plateau granitique de Jos au Nigéria, mais englobe
egalement une partie du rift de la Bénouê. La combinaison de ces deux entités
différentes conduit à une valeur de MIS relativement élevée (1.51) pour le meilleur
modèle d’ajustement. Ces observations sont également valables pour les grilles
10, 13, 16 et 21.
98 Etudie à méso-écheuf? ...

Tableau IV-2: Valeurs d’épaisseur élastique obtenues pour les 33 grilles. Pour
chacune de ces grilles, ces valeurs ont été estimées en minimisant, ‘en norme Ll,
le résidu (RMS) entre les cohérences observées et théoriques en fonction de
l’épaisseur crustale. Les valeurs d’épaisseur crustale (Tc) et élastique (Te) de ce
tableau correspondent au couple (Te,Tc) pour lesquels on a obtenu les plus faibles
erreurs.
99 lI%Lldeà méio-échelle ..*

Grille 1 Grille 2

Te=40 km Te=38 km
0.9

a, 0.7- cu 0.7
0
4
ii
Q) 0.6- ; 0.6-
I

e? 0.3- i? 0.3-

0 (3
0.1- 0.1-

-0.l-

-1
-0.3 II, , , , a ,111, I
90766 4 3 2 ‘927 6 6 4 3

Longueur d’A:de(krn)

Grille 3 Grille 4
1.1 ,

0.9-1
3 4
\
Te=40 km

0 ,
5 0.5 G 0.5-
I

mi! 0.3 mit 0.3-

0 0
0.1 0.1-

-0.l-

. s
-0.3 !, , , , a a B ,111, I ,
98766 4 3 2 ‘9.376 6 4 3

Longueur d’Atde(km)

I?&x-e N-4: Courbes de cohérence obtenues pour les 33 grilles. Les triangles
sont les valeurs de cohérence observée, les cercles sont les points de la
courbe (de cohérence théorique) qui correspond au meilleur modèle
d’ajustement. A droite de chaque grille, est notée la va.Ieur de l’épaisseur
élastique obtenue (Te).
100 Ebrde6 méio-écheUe
...

Grille 5 Grille 6
1.1 ,
Te=40 km J
0.9-1

u 0.7 0.7-
c:
5 0.6- a; 0.6-
L
b
2 0.3- dz 0.3-
u 0
0.1- 0.1-

,101 I I
‘9376 6 4 3

d’::de(krn)

Grille 7 Grille 8
1.1,
Te=22 km Te=22 km
0.9 t 0.9
1 4
0.7 0.7
Fi u
g 0.5 t c
2
0.5
k
L 0.3 .i! 0.3
0 0 i
0.1 0.1

-0.1 -0.1
1
1
4
2
-0.31,
98766
a, , ,
4 3
a 1
2
,a,,#
‘9376 6 4
, t
3

Longueur d’AFde(km) Longueur d’Atde(km)

Figure IV-4 (suite).


101 Etude à méso-échelle ...

Grille 9 Grille 10

=06 .
L

I:
Q;0.3 ii! 0.3

0 2
0.1

-0.1

-0.3-L , I , , , IIII I
S-8766 4 3 2 ‘$476 6 4 3
10
Longueur d’ohde Longueut d’onde

Grille 11 Grille 12
1.1 I 1

Te=30 km Te=36 km
0.9 0.9-
4

Ql 0.7 0.7-
:
\
=05 . g 0.5-
L
b
.i! 0.3 -(z 0.3-

00
0.1-

-0.1-

-l
-0.3irrn-r
98766 4 1”“” ’ 1 -0.3$-zx77
2 10987"6 4 3 2
Long0 p d’onde Longuc

Figure IV-4 (suite).


102 33tudeà lTl!%i3&heue ...

Grille 13 Grille 14
1.1 ,

Te=16 km Te=22 km
0.9

Q) 0.7 0.7

g 06-. a; 0.6-
I
b
ai!!! 0.3- X 0.3-

G 0
0.1- 0.1-

-0.1- -0.l-

-0.3 !, , , a , , I ,111, 1 I -0.3 !, a / u a r a 1,111, t


98766 4 3 2 ‘98766 4 3 98766 4 3 2 ‘927664 3

Longueur d’Ande Longueur d’oEde(krn)

Grille 15 Grille 16
1.1

Te=34 km
0.9 0.9-

1
0.7 0.7-
u 0
& 0.5 & 0.5-
I
al k
L 0.3-

0
0.1-l

-0.31,
98766
I I I ,
4 3
,
2
I#II,
‘9#766
I
4
I
3 2
Longueur d’Ande Lon5
Figure IV-4 (suite).
103 J!Ttuok6 n-lés&écheue...

Grille 17 Grille 18
1.1 1
Te=40 km Te=40 km
0.9

4
-3
7

ç 0. 3 -S 0.3

0
0. 1

-0. 1

-0. 3 j
987 6 6 -0.3: aa < ,
9876 6 4
,
3
, -,
‘2
,111,
‘9276 6
I
4
,
3

Lo ngu Longueu - d’Ande

Grille 19 Grille 20
1.1,
Te=18 km
0.9-

0 0.7 Q, 0.7-

& 0.5 =L 0.5-


a;
: 0.3-
0 0
L 0.1
0.3 i -l 0.1-

-0.l-

-1
,IIII, 8 -0.3 I, I , 6,
9874 4, 3, 2 r,,,,,
‘9.376 6 4 3,
‘9876 6 4 3

Longueur d’Ande Longueur d’Ande

Fimre N-4 (suite).


104 Etude à méso-échelle...

Grille 21 Grille 22
1.1 ,
Te=14 km Te=16 km
0.9

0.7- t 0.7
-..
u 0
g 0.6- E 0.6
L I

ei! 0.3 A
u
mi! 0.3-
0
0.1- 0.1
-1

-0.1 -0.1
1
-0.3 98766 4

Long

Grille 23 Grille 24
1.1
Te=22 km
0.9- x I

c
a 0.5

a;
L 0.3
0
0.1 i

-0.1
4

-0.3 I I I 0I 6r 4I 0 II I I
98766 4 3
II,,,
‘9,y7664
1
3
I
2 987 2 “+766 i 4 2

d’::de(km) Longueur d’~~de(ktn)

Figure IV-4 (suite).


Grille 25 Grille 26
1.1 , 1.1 I

Te=18 km Te=30 km
0.9 0.9-

0.7- a, 0.7- '

:
2
E 0.6- a 0.6-

Q; Q;
SZ 0.3- -c- 0.3-

0
0.1-
0 0.1

-0.1- -0.1

,, , , , , , 3, -0-3-h-r
i

-0*3dTzTT--3 2 98766 4 t

Longueur d’Atde(krn) Longueur dtAtde(km)

Grille 27 Grille 28
1.1
1.1 ,
4

Te=40 km Te=30 km
0.9-
0.9-

0.7-
0.7-
0
0
cL 0.5-
c2 0.5-

.i!i 0.3-
-ii? 0.3-

0 0.1
u
0.1-
-3

-0.1
-0.1 1

-0.3
9876 6
-42 -4-imT
Loy Longue1

Figure N-4 (suite).


106 Etude à méieéchelle ..*

Grille 29 Grille 30
1.1 I

Te=40 km Te=22 km
0.9-

0.7-'
u
2 0.6-

b
E 0.3 -c 0.3-

u 0
0.1 0.1-

-0.1 -0.l-

-0.3 -l -0.3,, , , t III#, I 3r


6 4t 3t r
2 9876 ‘h2 ‘9376 6 4

Longueur d’Atde(krn)

Grille 31 Grille 32
1.1,
1;;; Te=40 km
0.9-

0.7 Q) 0.7-
:
5 0.5 E 0.5-
I L

mi! 0.3 ait 0.3-

6
0.1 0.1

-0.1 -0.1

-0.3
9876 t 83
,
2
I IIIII
‘92766 4
a
3
,
2 -0.3 i
9876 6

Lor ueur d’~~de(krn) Lon

Fipure IV-4 (suite).


107 l.mde à méi~éCht?ue ...

Grille 33
1.1
Ts=34 km
0.9-

0.7-
u
a, 0.6-

a;
-c 0.3-

0
0.1-

-0.1 -

Figure IV-4 (suite et fin).


108 l3tude à méso-échelle...

Les grilles 26, 27 et 28 au Sud Cameroun sont également peu contraintes.


Ces grilles correspondent à la marge Nord du craton du Congo. Pour la grille 26, la
courbe théorique n’est pas continue dans la bande de longueur d’onde de
transition. Les barres d’erreur sont assez importantes, mais la valeur du rms est
encore inférieure à 1 (0.61). Pour les grilles 27 et 28, il existe très peu de points
dans la zone de transition permettant d’estimer la rigidité de la zone. On peut
également noter de nombreuses valeurs de cohérence négatives. Ces valeurs
peuvent ëtre dues soit à un faible signal topographique (600 m) dans la région, par
rapport au plateau de 1’Adamaoua situé au Nord (> 1000 m), soit à un manque de
données pouvant contraindre les estimations. Nous optons ici pour la deuxième
hypothèse, étant donné la distribution des données gravimétriques au Sud
Cameroun.

Certaines grilles sont plutôt bien contraintes. C’est le cas de la grille 8 qui
renferme essentiellement le plateau granitique de JO~. La zone de transition est
caractérisée par une diminution progressive de la cohérence vers 0, ce qui
suppose que la région est uniformément rigide. L’épaisseur élastique obtenue est
de 22 km pour une épaisseur crustale de 28 km.

La grille 14 est caractérisée par un rms relativement élevé (1.16), mais le


modèle de cohérence est bien contraint. La zone de transition est comprise entre
200 et 350 km; les valeurs de cohérence sont caractérisées par des grandes
barres d’erreur. Cette région, qui correspond au rift de la Bénoué, a une épaisseur
élastique de 22 km.

Les grilles 21 et 22 correspondent au massif volcanique de 1’Adamaoua. Les


courbes de cohérence montrent une dispersion des valeurs observées. Dans cette
région, il n’y a pas assez de données; la zone de transition est contrôlée par la
distribution des données, et la nns correspondante est supérieure à 1 (1.14 et
1.57). La valeur d’épaisseur élastique obtenue est comprise entre 14 et 16 km.

IV-2) La carte des émisseurs élastiaues

Les valeurs d’épaisseur clastique ainsi obtenues dans différentes grilles


nous ont permis d’établir une carte d’épaisseur élastique du Cameroun et des
régions environnantes. Les valeurs de Te au centre de chaque grille ont été
interpolées par krigeage. Les grilles dont les courbes de cohérence étaient mal
contraintes n’ont pas été considérées lors de l’établissement de cette carte; celles
caractérisées par un manque de données ont été blanchies. La figure IV- 5 montre
la carte des épaisseurs élastiques ainsi obtenue.
109 Ecudea méso-écheuf?...

Cette figure montre bien une variation de l’éptisseur élastique selon les
régions. On distingue ainsi des valeurs relativement faibles (14- 16 km) centrées
sur le massif de 1’Adamaoua. L’épaisseur élastique augmente légèrement au niveau
du Mont Cameroun et du rift de la Bénoué, de même que sur la branche de Yola.
Ensuite, les valeurs sont de plus en plus élevées au niveau des zones cratoniques.
En d’autres termes, cette carte montre que l’épaisseur élastique est minimale (14-
18 km) sous les rifts et zones volcaniques Tertiaires, augmente jusqu’à 24 km sur
les formations Précambriennes et enfin, est maximale (> 28 km) au niveau des
cratons.

IV-Z-l) Le rift de la Bénoué

Dans cette région, l’épaisseur élastique varie entre 16 km et 22 km du Sud-


Ouest au Nord-Est respectivement. Ceci correspond à une rigidité flexurale
comprise entre 0.3*10 23 et 0.9*1023 Nm. Ces valeurs sont relativement faibles et
montrent que la lithosphère sous la Bénoué est peu rigide. Rappelons ici la
formation de ce fossé et les évènements tectoniques qui s’y produisent. Le fossé
de la Bénoué s’est initié au Crétacé inférieur lors de l’ouverture de l’océan
Atlantique Sud et a subi l’influence des grandes transgressions du Crétacé
supérieur (Benkhelil, 1986). Au Santonien (85 Ma), une importante phase de
compression de direction générale N150E affecte la basse Bénoué formant ainsi
l’anticlinorium des Abakaliki. Cette activité tectonique affecte la haute Bénoué 5 Ma
plus tard, mais reste plus accentuée en basse Bénoué. Dans la branche de Yola,
on note l’existence des failles normales qui présentent deux jeux (Benkhelil, 1986):
un premier jeu plus ancien, à composante décrochant senestre; et un deuxième
jeu plus récent à composante normale. Le fossé de la Bénoué semble donc être
plus déformé dans sa partie basse que dans sa partie haute. Ceci conduit à avoir
une épaisseur élastique plus élevée en haute Bénoué (18-22 km) qu’en basse
Bénoué (16 km). Ces résultats sont compatibles avec ceux de Nnange (199 1): il
obtient 16 km d’épaisseur élastique en. basse Bénoué contre 23 km en haute
Bénoué. Une comparaison de ces valeurs d’épaisseur élastiques avec celles
obtenues sur d’autres rifts continentaux, montre que la Bénoué est relativement
moins rigide que les autres. Par exemple, sur le rift Est-Africain, Bechtel et al.
(1987) puis Ebinger et al. (1989) ont trouvé des valeurs d’épaisseur élastique
comprises entre 26 et 35 km; Diament et Kogan (1990) ont trouvé 30 km sur le
rift de Baïkal; Zuber et al. (1987) trouvent 23 km pour les bassins au Sud de
l’Australie; enfin, Rousset (1992) fait une estimation de 30 km sous le graben du
Rhin. On peut donc constater que de tous ces fossés, la Bénoué a une lithosphère
relativement moins rigide.
110 Etuok à méso-échek ...

IV-2-2) La licrne volcaniaue du Cameroun et le massif

de CAdamaoua

Ces sites correspondent aux régions volcaniques et granitiques du


Cameroun. L’épaisseur élastique obtenue varie entre 14 et 20 km. Nous avons déjà
évoqué les hypothèses de la mise en place des complexes annulaires de la ligne du
Cameroun. L’une de ces hypothèses, avancée par Tchoua (1974) et suivie par
Duncan (1981), qui suppose l’existence d’un point chaud a été récemment
contestée. En effet, O’Connor et Le Roex (1992) ont montré, à partir des études
géochimiques des échantillons de laves volcaniques et des datations
géochronologiques, qu’il n’y a pas de progression de l’âge des roches d’une
extremité à l’autre de la ligne. En fait, cette progression de l’âge est bien vérifiée le
long de la chaîne de St Hélène et s’arrête nette au sud de l’île volcanique de
Tinhosa Granda (figure IV- 6); à partir de cette île, les roches sont d’âge variable et
ne montrent aucune progression, ce qui est contre l’hypothèse de point chaud: la
ligne du Cameroun n’aurait donc pas pour origine un déplacement du continent
Africain sur un point chaud. Rappelons que cette ligne est l’une des rares connue
dans le monde, qui a une partie continentale et une partie océanique. Le
volcanisme sur la ligne est d’âge Tertiaire à Actuel (Déruelle et al., 1991). Cette
ligne volcanique est encore active, le seul volcan actif étant le Mont Cameroun où il
y a eu cinq éruptions pendant le siècle dont la plus récente date de 1982 (Fitton et
al., 1983). L’épaisseur élastique obtenue au niveau de la côte, donc sur le volcan
est de 18 km. Cette estimation est raisonable, du fait de l’activité volcanique
récente dans cette région, mais ne saurait être reliée à l’existence de panaches
mantelliques. Notons que cette zone est également traversée par la faille de
Foumban recouverte par les roches de la ligne volcanique du Cameroun. Des
séismes récents ont été enregistrés dans cette région (Nnange, 1988) avec les
épicentres localisés le long de cette faille. L’un de ces séismes, de magnitude
relativement importante (mb =4.8) a été. enregistré dans les environs du Mont
Cameroun le 26 Janvier 1987. Après une compilation des données sismologiques
concernant les séismes de 1852 à 1990 (Arnbrasseys et Adams, 1986; Nnange,
1984; Nnange et al, 1985; Arnbeh, 1989; Ateba et Ntepe, 1989; Bak, 1992),
Tabod et al. (1992) délimitent deux zones de sismicité évidente au Cameroun
(figure IV- 7): la première zone est associée à la direction SSW-NNE de la ligne
volcanique du Cameroun et la faille de Foumban, les séismes les plus récents étant
situés préférentiellement autour du Mont Cameroun. La deuxième zone de
sismicité est parallèle à la première, et se situe au Sud de celle-ci. Elle est
associée à la bordure Nord du craton du Congo. La présence de ces zones de
111 EtLldk a méso-éckue ...

sismicité montre que cette région est caractérisée par des activités récentes à la
faveur des failles préexistantes et des massifs volcaniques comme le Mont
Cameroun. Ces activités sont propices à une lithosphère caractérisée par une
épaisseur élastique relativement faible dans cette région.

Les valeurs d’épaisseur élastique obtenues sur le massif de 1’Adamaoua sont


relativement faibles (14-20 km) par rapport aux régions environantes: le rift de
Yola au nord (22 km), et le craton du Congo au sud (> 28 km). Une estimation de
20 km avait également été trouvée pour ce même massif en utilisant des profils
perpendiculaires à la direction des anomalies (Poudjom et al., 1992, voir annexe
2). De même, Nnange (1991) a trouvé une valeur de 16 .km dans cette région. Ces
valeurs d’épaisseur élastique montrent que la lithosphère sous 1’Adamaoua est peu
rigide. Signalons que ce massif est caractérisé par la présence d’une zone
anormalement chaude dans le manteau supérieur, ainsi que l’ont revélé les études
sismologiques (Dorbatb et al., 1986). Nous reviendrons sur les éventuelles causes
de cette lithosphère peu rigide dans le chapitre V.
112 Etude à méso-échelle...

CARTE DES EPAISSEURS ELASTIQUES

13

il

7 9 11 13 15 17 19

Longitudes Est

Figure W-5: Carte des épaisseurs élastiques (en km) obtenue. Les valeurs
utilisées pour établir cette carte sont listées sur le tableau IV-2. Ces valeurs,
obtenues au centre de chaque grille (les cercles à fond blanc), ont été
interpolées par IXrigeage. Les zones où les cohérences étaient peu
contraintes et celles contenant peu de données ont été blanchies. Les
isovaleurs sont tracées tous les 2 km.
113 Etude à méso-échelle...

10N

5s

10s

1ss

20s
15W IOW 5W 0 SE 10E 15E
Fig. 1. (a) Bathymctry of thc SI. Helena Seamount Chain. after [l]. Fracture zones and sprcadinp axes aficr 121 Dredge and island
samplcs analyzcd in this sludy art shown with X’s. Camerocm Line volcanism is shown in black. Thc 4000 m isobath approximately
outlincs rhe fcatures, and thc mastlinc of Africa is markcd. Mcrcalor projection. (b) Barhymctry of thc Walvis Ridge, after [l]. The
4000 m isobath approximatcly outlincs thc ridgcs and scamounts. Mercaior projection. (19 Bathymetry of ~he Pernambuco and
Bahia volcanic lincamcnts afier 11). Fracture zones and spreading axes arc afler 121 *Ar.spAr ages shown arc ahcr O’Gmnor
[unpublishcd data]. 7%~ bathymclry contour is again primarily the 4000 m isobath. Mercator projection.

Figure IV-6: La chaîne St Hélène (Atlatbique Sud) et la ligne volcanique du


Cameroun. On remarque une progression de l’âge du volcanisme, du Sud-
Ouest vers le Nord-Est le long de la chaîne St Hélène. Cette progression
s’arrête nette au Sud de l’île de Tinhosa Granda. En effet, cette île qui fait
partie de la ligne du Cameroun, d’âge Tertiaire (3.8 Ma) montre que la ligne
ne se poursuit pas au Sud de cette île. Le prolongement de la chaîne de St
Hélène vers le Nord-Est par la ligne du Cameroun n’est donc qu’apparente
(d’après O’Connor et Le Roex, 1992).
114 J.Ttudeà méso-échek ...

I 1
10 12’E
0

0 Earthquakeepicentre
* Gas Emission from lakc

f
( f-2
J \
‘I CHAD
J
‘1
f
\
\
/ \

. Tibati / Central
-6 r @Magba i
Garoua-Bulti
African
Repub’ic
‘L. Monoun* l Yoko
1
w et
----lsa P TaparC \
-d

Fig. 2. Ftlt earthquakes (1852-1990) ad gas emissions in


Camcroon.

Fipure IV-7: Mise en évidence de deux zones de seismicité au Sud Cameroun.


On note également la position des épicentres des séismes enregistrés et les
zones d’émission de gaz [d’après Tabod et al., 1992).
115 Etude à Tlléso-échelle...

IV-2-3) Les zones cratoniuues

La carte des épaisseurs élastiques montre des valeurs élevées (P=28 km) au
Sud et au Nord-Est. Ces maxima sont localisés dans les zones cratoniques.
Rappelons que ces cratons sont des zones considérées stables avant l’orogénèse
panafricaine (500 Ma).

Au Sud de la carte, on a le craton Congolais. Il s’est mis en place au cours


du cycle Libérien (2800 Ma) et a été remobilisé pendant l’orogénèse Kibarienne
(2300-1800 Ma] (Clifford, 1970). Les grilles correspondant à cette zone sont la 26,
27, 28, 30, 31 et 32. Les inversions de la rigidité flexurale ont montré que pour
ces grilles, les modèles de cohérence théorique choisis ne sont pas continus. En
effet, ces courbes (et.essentiellement pour la grille 26) présentent des “brisures”
dans la zone de transition. Néanmoins, les cartes de résidus obtenues montrent
que l’épaisseur élastique est bien contrainte par rapport à l’épaisseur crustale des
grilles 27, 28, 30 et 32. La lithosphère dans cette région a une épaisseur élastique
d’environ 30 km, soit une rigidité flexurale de 2.3*1G3 Nm. Ebinger et al. (1989)
ont trouvé, pour la zone cratonique du Soudan, une valeur d’épaisseur élastique
comprise entre 64 et 79 km, soit une rigidité fIexurale variant de 2.3*10z4 à
4.3*1 024 Nm. Gwavava (1990) trouve 56 km pour les cratons du Zimbabwé et du
Transvaal, soit une rigidité flexurale de 1.5*1024 Nm. Ces valeurs sont plus
élevées que celle obtenue ici pour le craton du Congo. Notons que ce craton est
traversé par la faille de la Sanaga, revélé par la télédétection (Dumont, 1984) et qui
s’étend de la région de Douala au Cameroun jusqu’à la région de Ndélé en
Centrafrique. L’estimation relativement faible de l’épaisseur élastique par rapport
aux autres zones cratoniques serait en partie due à la présence de cette faille.
Comme nous I’avons dit précédemment, des séismes récents ont été enregistrés le
long de cette faille, et essentiellement dans la région de Taparé (Nnange et al.,
1985). Ceci atteste que la faille de la Sanaga est active, et il en résulte une
lithosphere relativement moins rigide sous le craton du Congo par rapport aux
autres cratons.

Une autre zone d’épaisseur élastique élevée sur la carte, se situe au Tchad.
L’épaisseur élastique est comprise entre 36 et 40 km. C’est la région la plus rigide
de la zone d’étude. Cependant, il est à remarquer que la plus forte valeur de rms
(1.83) a été estimée dans cette zone. Le modèle de cohérence est donc peu
contraint. Cette région correspond, sur la carte géologique de surface, aux bassins
sédimentaires d’âge Tertiaire. Une analyse de la carte des anomalies de Bouguer a
montré une succession d’anomalies positives resserées et alignées suivant une
116 Etude à méso-échelle ...

direction générale NE-SW. Ces anomalies sont comparables, par leur forme, à
celles qu’on observe sur la bordure orientale du craton Ouest-Africain (Bayer et
Lesquer, 1988). A partir des donnees géochronologiques, Rocci (1965) a découvert
dans cette région, des roches dont l’âge est comparable à celui des roches de
1’Adrar des Iforas. Il en déduit alors qu’il existe, vers l’Est de cette zone, un craton
appelé craton nilotique, qui se serait stabilisé pendant la même période que les
autres cratons Africains. Burke et Dewey (1970) interprètent ces anomalies comme
étant liées à l’existence de rifts dans cette région, Louis (1970) pense que ces
anomalies représentent une zone de suture d’âge Panafricain. Dans le même ordre
d’idée, Freeth (1984) a montré, à partir d’un modèle direct à deux dimensions sur
un profil gravimétrique, que ces anomalies sont l’effet d’intrusions de dykes
basaltiques recouverts par des sédiments. La forme et l’extension de ces
intrusions laisse supposer une zone de suture plutôt qu’un rift. Par conséquent, la
forte valeur d’épaisseur élastique obtenue, qui suppose une lithosphère très rigide,
est compatible avec les données géologiques existantes, et est en faveur de
l’hypothèse d’une zone cratonique.

L’analyse de la fonction de cohérence entre les données gravimétriques


et topographiques a donc montré que l’épaisseur élastique équivalente de la
lithosphère varie d’une région à Z’autre. Cette variation est tiée aux activités
tectoniques et aux processus géodynamiques qui affectent ou non les régions
étudiées. Nous avons ainsi pu confkmer les relations entre les di_fférentes
entités géologiques et la tigiditéflexurale de la lithosphère.

En l’absence de contraintes sur la profondeur des charges de subsurface


(supposées situées au niveau du Moho) comme nous l’avons signalé, les
estimations des rigidités flexurales ont été faites en variant l’épaisseur crustale.
Cependant, ces épaisseurs crustales sont mal contraintes (voir annexe 1). Pour
cette raison, nous avons estimé à nouveau la profondeur du Moho à partir de
l’analyse spectrale des données gravimétriques que nous allons présenter
maintenant.
117 Etude à méso-échelle...

mfzmm~&~~~rnE - DÉTERMINATION DES ÉPAISSEURS


CRUSTALESPARANALYSESPECTRALE

I-INTRODUCTION

Le but de cette partie est la détermination de la profondeur du Moho,


connaissant les anomalies de Bouguer dans notre région. Cette estimation peut
être faite selon plusieurs méthodes, nous en citerons ici les plus courantes:

1) La premi&-e méthode est basée sur une relation linéaire entre l’anomalie
de Bouguer et l’épaisseur crustale selon l’équation (Sazhina and Grushinsky,
1971):

T=M+Mg (4)

où Ag est l’anomalie de Bouguer, M et k sont des constantes qui sont déterminées


pour différentes régions étudiées. T est donc l’épaisseur crustale recherchée.

Cette méthode a été utilisée par de nombreux auteurs au cours des années
soixante notamment Qureshy et al. (1967). Qureshy (1970), Woolard (1959).
L’application de cette méthode est améliorée par l’utilisation des transformées de
Fourier des données gravimétriques, en passant du domaine spatial au domaine
fréquentiel. De cette façon, on peut utiliser des filtres permettant d’éliminer les
hautes fréquences, et donc l’effet des sources superficielles. Les anomalies de
Bouguer sont regénérées à partir des composantes basse fréquence et analysées
ensuite pour estimer les profondeurs selon l’équation ci-dessus. Cette technique
revient à estimer la profondeur du Moho par prolongement vers le bas de
l’anomalie de Bouguer (Roy, 1966).

2) Lu deti&me méthode est celle décrite par Bhattacharyya (1966) et


reprise par Spector et Grant (1970). Elle consiste en une analyse spectrale des
données gravimétriques; les logarithmes d’énergie permettent d’identifier, selon les
fréquences, des pentes de droites qui sont proportionnelles à la profondeur des
sources d’anomalies observées.

Pal et al. (1978) ont comparé les résultats obtenus par ces deux méthodes
en Inde. Ils ont constaté que la deuxième méthode donne de meilleurs résultats si
des précautions sont prises quant aux erreurs d’estimation.
118 l3tuck à méso-éche& ...

Pour notre btude, l’estimation de la profondeur du Moho a été réalisée


par analyse spectrale des données gravimétriques dont nous dispckions.

Le spectre d’énergie d’une fonction f(x) est donné par la relation (Bendat et
Piersol, 1986):

S(f) =jF(wf mec w =;= ’ (5)


(n-l) Ax

où 1 est la longueur du signal, Ax le pas d’échantillonage, n le nombre de points et


F la transformée de Fourier de la fonction f telle que:

F(w) = $ f(x)ëiWxAx (6)


n=O

II- TRAITEMENT DES GRILLES

II-l) Apodisation des séries

Les transformées de Fourier sont normalement appliquées aux séries


périodiques et infinies. Dans notre cas, les séries sont non périodiques et de
longueur finie. C’est la raison pour laquelle nous utilisons la transformée de
Fourier discrète de l’équation 6. La fonction F de cette équation peut être définie
comme la transformée de Fourier du produit entre la série illimitée v(t) et la
fonction porte u(t) définie par (Bendat et Piersol, 1986):

U(t) = 1 , O<H
U(t) = 0 ailleurs (7)

Le fait que la série soit de durée limitée entraîne le phénomène d’etalement


de l’énergie ou “spectral leakage” qu’il faut corriger en applicant une fenêtre de
filtrage aux données originales, avant d’effectuer la transformée de Fourier.

Pour l’analyse spectrale des 33 grilles de notre zone d’étude, nous avons
utilisé un traitement miroir pour éviter l’étalement des spectres. D’autres
traitements des effets de bord (dérivée, coswin, fenêtres d’apodisation . ..) ont
néanmoins été testées lors de l’étude sur les profils (voir en annexe 2).
119 Etude h méso-échelle...

11-2) Influence du traitement des grilles sur les nrofondeurs des


sources

Dans l’utilisation de l’analyse spectrale pour l’estimation des profondeurs


des masses perturbatrices, il existe trois sources d’erreurs possible (Pal et al.,
1978): la taille de Za grifle ou du profil de travail, Ze pas dGhantiZZonage des
signaux et enfxn Le choix des segments de droite pour déterminer les pentes .

11-2-l) Justification des tailles de grilles

Les erreurs sur les profondeurs des sources augmentent avec la


profondeur, mais dépendent aussi de la taille de lu gtille.’ Pour celà, Regan et Hinze
(1976) suggèrent que, pour des structures de formes simples utilisées pour des
modèles à deux dimensions en gravimétrie, la longueur des profils doit être au
moins égale à six fois la profondeur des sources. Dans le même ordre d’idée,
Naidu (1970) considère que la taille d’une grille doit être supérieure ou égale à 40-
50 fois la profondeur moyenne de la source d’anomalie recherchée. Dans notre
cas, nous avons choisi des grilles carrées de 444 km x 444 km (figure N-Ibis).
Pour la détermination du Moho, en supposant une valeur de 35 à 40 km pour sa
profondeur moyenne, nos grilles ont les tailles requises pour ces estimations.
Rappelons aussi que le but de cette analyse spectrale est de déterminer, au centre
de chaque grille, la profondeur moyenne du Moho. Afin de mieux permettre les
comparaisons entre ces épaisseurs crustales et les valeurs déterminées par
inversion des épaisseurs élastiques, nous avons pris exactement les mêmes grilles
que celles utilisées pour les estimations des rigidités flexurales.

11-Z-2) Le Das d’échantillona@e

Le pas d’échantillonage des signaux joue un rôle important quant à


l’interprétation des spectres obtenus. En effet, si le pas d’échantillonage est trop
petit, on aura plus de bruit, donc plus de’ signal dans les hautes fréquences. Dans
ce cas, la pente correspondante est de plus en plus faible, et par conséquent, les
profondeurs déterminées sont préférentiellement superficielles. Par contre, si le
pas d’échantillonage est grand, on augmente les erreurs dues aux phénomènes
“d’aliasing” (Pal et al., 1978). Le pas d’échantillonage est donc un paramètre très
important pour la détermination des profondeurs des sources. Cianciara et Marcak
(1976) ont montré que la profondeur minimale qu’on peut déterminer à partir d’un
spectre d’énergie doit être égale à 40% du pas d’échantillonage. Le pas
d’tchaMillonage de nos grilles est de 18.5 km, soit 10 minutes; par conséquent,
les pentes que nous pourrons déterminer seront supérieures ou égales à 7.4 km.
120 Etude à lnésmkdlf?lle ...

Il faut cependant noter que le pas d’échantillonage utilisé ici correspond à celui
issu de l’interpolation. Les points de mesure au départ, étaient échantillonés à 3-5
km. Ainsi, les profondeurs que nous pourrons déterminer à partir de ces données
peuvent être inférieures à 7 km.

11-Z-3) Le choix des Dentes de réa-ession

L’estimation des profondeurs de source est également contrôlée par le choix


des segments de droites dé$nissant les pentes. En partant de l’hypothèse de départ
selon laquelle les sources sont statistiquement indépendantes, on peut définir en
général, à partir d’un spectre d’énergie, trois pentes. La première pente, dans les
basses fréquences, représente les sources profondes; la deuxième vers les
fréquences moyennes correspondant aux sources résiduelles, et enfin la dernière
pente, vers les hautes fréquences, correspond soit aux sources plus superficielles,
soit au bruit blanc selon la taille initiale de la grille de travail. En général, si on a
deux pentes, elles sont interpretées comme la base et le toit du corps: dans
d’autres cas, elles correspondent aux profondeurs moyennes des masses
perturbatrices. Dans notre cas, nous nous interessons essentiellement aux pentes
correspondant au Moho.

Comme dans le cas des cohérences, la forme des spectres dépend de la


grille d’étude, et donc de la géologie correspondante. Il est à noter que du fait de
l’utilisation des grilles plutôt que des profils, le spectre obtenu pour chaque grille
est un spectre radial, donc moyenné selon des anneaux de rayons équivalents. Si
on trace le logarithme de l’énergie gravimétrique en fonction de la fréquence, on
peut choisir des segments de droite dont les pentes sont proportionnelles à la
profondeur des masses perturbatrices selon la relation:

AlogE
hz--- (8)
2Ak

La figure IV- 8 montre les spectres d’énergie en fonction des fréquences


obtenus pour les 33 grilles d’étude, et les pentes choisies pour déterminer les
profondeurs. Ces pentes correspondent à des pentes de régression linéaire
passant par un certain nombre de points. Comme on peut le constater, certaines
pentes sont mieux définies que d’autres. Le tableau IV- 3 montre, pour chaque
grille, les valeurs des profondeurs moyennes; les erreurs correspondantes sont
121 l3tLmka méso-échelle...

comprises entre let 2 km. Le but de cette analyse étant d’estimer la profondeur
moyenne du Moho, nous n’interpreterons ici que les pentes qui y correspondent.

III-l) La carte des éuaisseurs crustales

Les profondeurs moyennes obtenues par l’analyse spectrale des données


gravimétriques ont permis d’établir une carte des épaisseurs crustales. Rappelons
que ces valeurs correspondent à la profondeur moyenne du Moho.

Nous avons d’abord constitué un fichier de données avec, au centre de


chaque grille, la valeur de la profondeur estimée par l’analyse spectrale. Certaines
valeurs ont été omises, soit du fait d’un manque de données gravimétriques dans
la région, soit à cause de la non fiabilité de détermination des pentes (choix des
pentes de régression). C’est par exemple le cas des grilles 17 et 18. Les données
ont ensuite été interpolées afin d’obtenir une grille régulière et tracer les courbes
d’isovaleurs. Plusieurs méthodes d’interpolation ont été testées (Krigeage, Minimum
de courbure, division inverse) avec différents paramètres, notamment le rayon de
recherche et le nombre de points les plus proches du point connu. Du fait de la
faible quantité de points obtenus, la méthode de Krigeage s’est avérée la mieux
indiquée et la plus fiable.

La figure IV- 9 représente la carte issue de ce traitement graphique. On


constate qu’il y a une nette variation de l’épaisseur crustale dans la région. En
effet, la profondeur du Moho varie de 14 km dans les bassins du Tchad, à 45 km
en moyenne vers le craton du Congo. On peut ainsi délimiter quatre domaines:

1) Le domaine Nord-Est correspondant aux bassins du Tchad,

2) Le domaine central qui correspond au massif de 1’Adamaoua et ses


environs,

3) Un domaine intermédiaire à épaisseur crustale variable, et

4) Le domaine cratonique au Sud.

Nous analyserons ici chaque domaine en relevant les relations entre les
valeurs d’épaisseurs crustales et la géodynamique.
122 Etude à méso-écheue...

Tableau IV-3: Valeurs des profondeurs moyennes du Moho pour les 33 grilles
et bandes de fréquences correspondantes.

1 Numéro de grille 1 Ban’de de fréquences 1 Profondeur moyenne


du Moho
1 7a12 17.8
2 7à 10 30.2
3 9à13 16.2
4 8à 11 20.7
5 8à14 13.6
6 8à13 14.6
7 8à 11 25.7
8 8à 11 28.8
9 6à9 33.6
10 6à 10 28
11 6 à 10 24.4
12 8à 11 25.7
13 6à 10 33.7
14 9à 15 14.9
15 9à13 18.5
16 7à 10 23.4
17 9à14 11.4
18 5à8 16.7
19 6à9 31.7
20 6à 10 22.6
21 9 à 12 22.5
22 10 à 12 20.5
23 8à 11 21.2
24 8à 11 22
25 8à 10 35
26 6à 10 29.7
27 488 32
28 7à 10 40
29 4à8 59
30 8à 10 47
31 6à9 45
32 6àlO 51
33 5à 10 45.8
123 Elbdf? à 7nt2so-éckk ...

III- 1- 1) LE domaine du Tchad

Cette zone correspond aux épaisseurs crustales les plus faibles de toute la
région d’étude. Les spectres correspondant sont ceux des grilles 5 et 6. Ces
spectres montrent non seulement une dispersion notable vers les basses
fréquences (c 0.05 km -1). mais aussi des logarithmes d’énergie relativement
faibles (< 0). Il est difficile ici de faire passer une pente de régression par ces
points. La seule pente qui apparait pour les deux grilles correspond à des
fréquences moyennes (entre 0.05 et 0.15 km-I). On peut ainsi trouver une
profondeur de 13.6 km pour la grille 5 et 14.6 km pour la grille 6. Ces valeurs
d’épaisseur crustale sont relativement faibles pouvant signifier un amincissement
crustal dans la région. Du point de vue technique, cette faible valeur pourrait être
due soit au choix des grilles, soit à un manque de données. Or, la zone
correspondant à ces grilles est bien couverte par les données (voir carte de
distribution des données présentée au chapitre III).
124 l3tudf3à tiso-échelle ...

Grille 1 Grille2
2 ‘-! I
4
*
LJ d _ **
* Tc = 17.8f2 * Tc = 30.2k2
> I
- *
> 0
0 a *
L L -2-
CI) Ko :
-2
<D a - *
d d -
tn
L -4 ? -4-
u) a I
c c :
CD m - *
-6
0,
F -6- * *
3 -1 I *
-8 * *
3
\;

Nombre d ‘onde C l/k m)

Grille3 Grille4
2
*
J

Tc = 16.211 > :
Tc = 20.7~2
0 0:
L r*
0 E **
0 r
d -2-
0) : * '
L * *
m
a, -4

cl *

ol -6
* * *
~ \

-8--~~,,,,,~,,,1,~1,,,,,,~,,~ ,14,,,( II,, 1II,,,, I-


!6 0.08 0.06 0.10 0.'16 0.20 0.26
Nombre d’onde ( l/k m> Nombre d ‘on de ( l/k m)

Figure IV-8: Spectres d’énergie gravimétrique en fonction du nombre d’onde


pour les 33 grilles. Pour certaines de ces grilles, les pentes sont peu
contraintes. A droite de chaque grille, la valeur de la profondeur moyenne du
Moho est marquée (Tc en km).
125 Etucle à Tnéso-échelle . ..

Grille6

a ** 14.6t2.2
> -1 Tc =
0 *
L
OI
-2
(D
d

L -3
Q
c
(D
-4
(3)

3
-6

Nombre d’onde ( l/k ml

Grille7 GrBle8

(D -
; -2-
L :
c -4-
a -
0 -6-
3 :
-El-
*

8 ,,,,,,,,,, I II,,,, I ,,,,,,,, I ,,,,,,I II,, II,,,, I,S

%.%0 0.06 0.10 0.16 0.h0 0.


Nombre d’onde ( l/k m) Nombre d’onde ( 1/k ml

Fiéure IV-8 (suite).


126 Etude à méso-échelle ...

Grille9 Grille 10

Tc = 33.6f1.5

*
-61,,,,,,,,,,,,~,,,~,,,,,,,~,,,,,,,,,~~,~,,,,~,,,,,,1
0.00 0.06 0.10 0.16 0.20 0.26
Nombre d’onde (l/km)

Grille 11 Grille12

* Il l
d
*
> -1 * Tc = 24.4~2.2
a **
L
OI
-2
al
-J

Y -3
al
c
CD
-4
OI

1
-5

Nombre d’onde ( l/‘km) Nombre d’onde ( ?/km)

Figure IV-8 (suite).


Grille13 Grille14

*
d
> 2 Tc = 14.9*2.1
0
L
ol *
0 0 *
a *
ol *
L -2 ** *
0
IT:
0
-4
(5)

-6

3 -8 ,,,,,,,, -::-.:::-i:,,g,,s,,n,, +
-a11111,11,1111111111l(ll1lll1llrl11ll1l~~,~~~~~~~~~~
0.00 0.06 0.10 0.16 0.20 0.26 0.e0 0.05 0.10 0.16 0.20 0.26
Nombre d’onde (l/km) Nombre d’onde ( l/km>

Grille 15 Grille 16

‘1 I
. Tc = 18.5f1.5

ol
0
0

-10) *
L . -2 *** *
a.I -il
c
0
-4
0,

3 i
-6 * *
\ *
1
-a IIIIII,,, ,111,,,,,,,,,,1,,,,,,,,,,,,,~,,,,,1,,1,
0.b 0.b 0.10 0.16 0.20 0.26
Nombre d ‘onde ( l/km) Nombre d’onde ( l/km)

Figure IV-8 (suite).


128 Etude à méso-échelle ...

Grille17 Grille 18

d
>
** Tc= 16.7rt' =
a
L
OI

Nombre d’onde ( l/k m)

Grillei9 Grille2 0

Nombre d ‘onde ( l/k m)

Fiane W-8 (suite).


129 Em& à m.êso-échelle...

Grille21 Grille22
4 7

* 1 *

-I

> 2 Tc = 22.5*1 b- 2 Tc = 20Sfl


0 0
L * t
0) CO
0 0
0, * * (D
.A *T*
cn ** OI
L -2 * L -2 **
0 (D
*
* *
: k
-4 -4
0) OI

-6 *
* -6 *
*
: -0 III ,,,,, *':-:::$,,$
\ ,,,,,,,,,, n 3 ,\
*
IIIIIII,,I~I,I<III,,I,II,I,I,,,II,II,,,11,,,II -0 IIIIIIII1,IIIIIIIII,IIIIIIIII,I‘IIIIIII,I)I/IIIII
0.80 0.06 0.10 0.16 0.20 0,
0.26 0.'m 0.05 0.10 0.16 0.20 0.26
Nombre d’onde ( l/k m) Nombre d’onde ( l/k m>

Grille23 Grille24

Nombre d ‘onde ( l/k m> Nombre d’onde ( l/k m1

FiQue IV-8 (suite).


130 Etude à T7-b&a-écheue..,

Grille25 Grille26

* Tc = * Tc = 29.711.4
*

3 * *
-6 *

-::z Noibre d’ond’e ( 1;km) *

Grille27 Grille26

d *

> 2 Tc = 401-2
0
L
OI *
0 *
dm * **
0
L -2
m
c
m
-4
0
2 li_ *
*
-6 * *
*

-B ,,,a,,,,,,,a,,nc,, ,,,,,I,,,,,,,,,,,,,,,I,,,,I,,
0.e0 0.eG 0.i0 0.16 0.20 0.26
Nombre d’onde (l/km) Nombre d’onde ( l/k m>

Figure IV-8 (suite).


131 J?ctuGk
à Tnés&ck& ...

Grille29 Grille30
2-
: *
d I
> :* * Tc = 5921 Tc = 47k2
0 0:
L I
OI I
al -
OI
L
(D *
c0, -4
+*
0) *
0 *
-i
J -2:
-6
~\.
* * *

-e:,,,~,,,,,,,,,,~,,,,,,,,,,,~,~,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,
0.W 0.06 0.10 0.16 0.20 0.26
Nombre d’onde ( l/k m)

Grille3 1 Grille32

Nombre d’onde ( l/k m)

Figure IV-8 (suite).


132 Etude à méso-échelle ...

Grille33
2,

**
Tc = 45.8+2.5
01

-2:

-41

*
*
-61

*
*

0.00 0.05 0.10 0.15 0.20 0.25


Nombre d’onde (l/km)

Figure IV-8 (suite et fin).


133 Etude à méso-éckue ...

CARTE DES EPAISSEURS CRUSTALES


6 8 10 12 14 16 18 20
l 1 \ II Y l \I \ I I \\ I\ I I I I I /I

3 13

11 II

3 3

1 1
6 8 10 12 14 16 18 20
Long itudes Est,
Figure IV-g: Carte des épaisseurs crustales moyennes obtenue par krigeage.
Comme pour les cohérences, les grilles où Tc est indéterminée ont’ été
blanchies.
134 Etude à Tnéso-échelle...

En ce qui concerne les grilles, nous avions déjà justifié le choix de leur taille
et du pas d’échantillonage par rapport à la profondeur recherchée. Néanmoins,
afin de tester l’homogénéité de l’épaisseur crustale pour les deux grilles, nous
avons choisi une grille plus grande (555km x 666 km), contenant ces deux grilles.
La figure TV- 10 montre le spectre d’énergie obtenu pour cette nouvelle grille. On
peut ainsi déterminer deux pentes: l’une vers les basses fréquences qui
correspond à une profondeur moyenne de 24 km, l’autre vers les fréquences
moyennes, avec une profondeur d’environ 15 km. Nous aurions ici tendance à
considérer la première pente comme le Moho; cependant, elle correspond aux
longueurs d’onde comprises entre 600 et 150 km, donc théoriquement serait liée à
une source plus profonde. La deuxième profondeur par contre correspond bien
aux longueurs d’onde pouvant délimiter le Moho. Cette bande de longueur d’onde (
< 125 km) est la même que celles défimes précédemment pour les grilles 5 et 6.
Par conséquent, cette nouvelle grille rend bien compte de l’homogénéité de la zone
et prouve que la faible valeur observée ne pourrait pas être liée à la taille de la
grille. La profondeur moyenne du Moho dans cette zone est donc égale à 14 + 1
km.

L’inversion des épaisseurs élastiques avait permis de trouver, pour cette


région, une valeur de 10 km pour l’épaisseur crustale pour les deux grilles (5 et 6).
Il est vrai que ces valeurs sont mal contraintes, mais on a ainsi une idée de l’ordre
de grandeur de l’épaisseur crustale. L’épaisseur élastique obtenue pour cette
région était supérieure à 36 km. Cette valeur supposait, nous l’avions signalé,
l’existence d’un craton à l’Est de la zone. Cependant, l’épaisseur crustale obtenue
ici s’avère faible pour une zone cratonique. En effet, Soller et al. (1982) ont
montré, à partir de la compilation des données sismologiques en Afrique, que
l’épaisseur de la croûte sous les cratons varie entre 36 et 40 km (craton Congolais
et Afrique Australe). Ces valeurs sont comparables à celles des autres zones de
même âge notamment les boucliers Canadien et Scandinave. Ces valeurs
d’épaisseur crustale sont en accord avec celles proposées par Mourgues (1983)
pour le craton du Congo. Malheureusement, il n’ya pas d’autres données
géophysiques dans la région du Tchad pour mieux contraindre et vérifier la valeur
trouvée par analyse spectrale. Il reste donc dans cette région un problème à
résoudre en ce qui concerne les résultats obtenus sur la profondeur du Moho par
l’analyse spectrale des données gravimétriques.
135 Etude à Jnéso-échelle...

SPTCH
4

2 h = 15.7 km
ml-4
3
cd
s-4
WI0

tzo
k-2

\
-----*

-8 I I l Ii II I II 1 l I l l l I I II I l l l l l I III I l l I I I l l II i I I I I I Ill
0.00 0.05 0.10 0.15 0.20 0.25
Nombre -d’onde (l/km)
Fipure IV-‘10: Spectre d’énergie gravimétique en fonction du nombre d’onde,
de la grille “homogène” correspondant au domaine des bassins du Tchad.
Dans les basses fréquences, la pente de la droite de régression donne une
profondeur moyenne de 24 km. La profondeur moyenne du Moho (h) est de
15 km.
136 Etude à rnéso-échelle...

III- 1-2) Le domaine central : CAdamaoua et ses environs

L’épaisseur crustale obtenue dans cette région est comprise entre 18 et 23


km. Les grilles correspondantes sont: 14, 15, 16, 20, 21, 22, 23 et 24. Cette
région comprend la bordure Sud-Est du fossé de la Bénoué (Nigéria-Cameroun), le
massif volcanique de l’tidamaoua [Cameroun), et les séries Précambriennes qui se
prolongent en République Centrafricaine, Ici encore, on constate que les spectres
sont très dispersés vers les basses fréquences. Les logarithmes d’énergie
gravimétriques sont toutes inférieures â 2. Les pentes correspondant à la
profondeur du Moho sont néanmoins bien définies. La croûte dans cette zone est
un peu plus épaisse que dans les bassins du Tchad. Comme précédemment, nous
avons défini ici une grille “homogène” (444 km x 888 km) pour tester la fiabilité
des résultats de chaque grille. La figure IV- 11 montre le spectre obtenu pour
cette nouvelle grille. On peut déterminer deux pentes sur ce graphe: la première,
vers les basses fréquences (< 0.05 km-l) donne une profondeur moyenne de 91
km. Cette profondeur avait aussi été trouvée par differents auteurs dans la même
région soit à partir des profils (Poudjom et al., 1992, annexe 2), soit à partir d’une
grille (Fairhead et Okereke, 1987). La deuxième pente, définie vers les fréquences
moyennes permet de trouver une profondeur moyenne de 23 km correspondant au
Moho. Cette valeur est en accord avec les données de sismique réfraction (Stuart
et al., 1985). En effet, ces auteurs ont montré, à partir des données sismologiques
courte période, que l’épaisseur de la croûte est variable dans la région. Cette
épaisseur est de 23 km au Nord et atteind 33 km au Sud du plateau de
1’Adamaoua. Par ailleurs, Girod et al. (1984) ont estimé l’épaisseur de la croûte à
partir des enclaves de Iherzolites. 11 ressort de cette étude que la profondeur
moyenne du Moho sous le plateau de 1’Adamaoua est de 25 km. Nous reviendrons
sur les données de cette zone dans le chapitre V.

III- 1-3) Le domaine intermédiaire

Il correspond aux zones où on observe une certaine variation de l’épaisseur


crustale. Ce sont les zones situées au Nord, au Sud-Ouest et au Sud du plateau de
1’Adamaoua. Les grilles 7 et 8 au Nord-Est correspondent au plateau granitique de
Jos (Nigéria). La valeur moyenne de l’épaisseur crustale est de 27 km 1 1. Le
plateau de Jos est situé à la bordure Nord-Ouest du fossé de la Bénoué. Il est
formé de roches volcaniques variées qui se sont mises en place au cours du
Jurassique (115 Ma). A partir des modèles géologiques, Benkhelil (1986) estime
que l’épaisseur de la croûte sous ce plateau est de l’ordre de 30 km. Ce qui est en
137 Etude à méso-échelle .,.

accord avec la valeur que nous avons obtenue. Notons cependant qu’il n’y a pas ici
d’autres dormees géophysiques pour mieux contraindre nos résultats.
1

h -- 23 km

w
0
1
-6
.
‘Yr- -*.
%*

0.00 0.05 0.10 0.15 0.20 0.25


Nombre d’onde (l/km)
Figure IV- 11: Spectre d’énergie. gravimétrique en fonction du nombre d’onde,
de la grille “homogène” correspondant au massif de 1’Adamaoua. Dans les
basses fréquences, la pente de la droite de re’gression donne une profondeur
moyenne de 91 km. La profondeur moyenne du Moho (h) est de 23 km.
138 lr3tuck à méso-échelle ...

Plus au Sud (grilles 13 et 14), on a l’axe de la Basse Bénoué. Le spectre


d’énergie montre une bonne distribution des points, ce qui diminue, a priori, les
erreurs dues au choix des pentes de régression. On identifie ainsi trois pentes:
l’une dans les basses, l’autre dans les hautes fréquences, et une dernière pente
intermédiaire. Celle-ci, qui nous intéresse, perrnet d’avoir une profondeur moyenne
du Moho de 33 km à l’Ouest et 15 km au centre de la basse Bénoué. On retrouve
la même valeur (33 km) au Nord du plateau de l’Adamaoua, ce qui correspond à
une branche du fossé de la Bénoué (Gongola).

Plus à l’Est (grilles 10 et 1 l), la croûte a une épaisseur moyenne de 25 km.


Cette région correspond à la branche Nord-Est de la Bénoué (le rift de Yola). Les
épaisseurs crustales ainsi obtenues montrent que la croûte est amincie vers le rift
de Yola. Cet amincissement avait déjà été signalé par Stuart et al. (1985), le rift de
Yola étant situé au Nord du plateau de I’Adamaoua. Les valeurs d’épaisseur
crustale pour la Bénoué et ses différentes branches varient entre 15 et 33 km.
Fairhead et Okereke (1987) ont effectué un modèle d’inversion à trois dimensions
basé sur les contraintes sismologiques de Stuart et al (1985). Ils ont montré que la
croûte a une épaisseur moyenne de 20, 23 et 30 km dans la basse Bénoué, le rift
de Yola et de Gongola respectivement. Les légères différences observées par
rapport à nos valeurs pourraient être dues au choix des grilles. Néanmoins, un des
résultas importants est que la croûte est plus amincie en basse qu’en haute
Bénoué.

Au Sud du plateau de l’Adamaoua, à sa limite avec le craton du Congo, le


Moho a une profondeur moyenne de 26 km. Cette valeur montre bien que plus on
va vers le Sud du plateau, plus la crotite est épaisse. Ce résultat est donc en
accord avec celui de Stuart et al. (1985). Cette zone marque ainsi le passage entre
la croûte panafricaine au Nord et la croûte cratonique au Sud.

111-l-4) Le domaine a-atonifme

Il correspond aux grilles 26, 27, 28, 30, 31 et 32 qui constituent ainsi la
bordure Nord du craton du Congo. L’épaisseur crustale est supérieure à 30 km, et
peut atteindre 50 km. Les spectres d’énergie de ces grilles présentent une
dispersion vers les basses fréquences, qui est probablement liée à la faible densité
des données dans la région. La pente intermédiaire sur ces grilles est néanmoins
bien contrainte. Comme pour les deux premiers domaines (Adamaoua et Tchad),
nous avons agrandi la grille afin de tester l’homogeneité des résultats. La nouvelle
grille a des dimensions de 333 km x 666 km. Le spectre obtenu est représenté
139 Etudeàméso-éckue...

sur la figure IV- 12. Ce spectre montre des logarithmes d’énergie compris entre -8
et +4. On peut identifier trois pentes: la première dans les basses fréquences qui
représente une source profonde; une autre dans les hautes fréquences correspond
aux sources superficielles, Enfin, la pente intermédiaire, qui correspond à une
profondeur moyenne de 29 km délimite le Moho. Cette bande de fréquence est la
même que celle qui avait été choisie sur les grilles individuelles pour déterminer la
profondeur du Moho. On constate ici que la valeur trouvée est relativement plus
faible que les précédentes (entre 45 et 50 km). Ceci peut être dû à la faible densité
des données qui conduisent à des énergies gravimétriques relativement faibles.
Néanmoins, la profondeur du Moho trouvée ici est proche de celle donnée par
Soller et al. (1982), puis par Mourgues (1983). En effet, ils ont montré que la
croûte a une épaisseur de l’ordre de 40 km sous le craton du Congo. Cette valeur
est également comparable à celle des autres cratons de même âge.

Une troisième étude a été menée pour comparer les épaisseurs élastiques
(Te) obtenues dans la première partie de ce chapitre, à celle prédite en supposant
les épaisseurs crustales (Tc) connues. Pour cela, nous nous servons des cartes de
résidus des 33 grilles, et des valeurs de Tc du tableau IV- 3. Nous supposons
ainsi une contrainte sur Tc déduite de l’analyse spectrale. Ensuite, nous reportons
cette valeur, pour chaque grille, sur les cartes de résidus préalablement obtenus,
qui permettaient dans la première partie, de prédire Te en faisant varier Tc. Ainsi
donc, en fixant Tc, on trouve une valeur de Te pour chaque grille. Ces nouvelles
valeurs de Te, de même que celles obtenues préalablement sont reportées sur le
tableau IV- 4. Ce tableau montre que les valeurs de Te estimées par les deux
approches sont sensiblement les mêmes. Bien entendu, certaines valeurs sont
difficiles à déterminer pour les grilles où Tc est soit mal contrainte, soit
correspond aux limites du calcul. Dans le cas général, l’exactitude des épaisseurs
élastiques obtenues montre que nos ‘résultats sont fiables et relativement
contraints. Ceci confirme également le fait que la variation de l’épaisseur
hstique est peu sensible a l’épaisseur crustale. Par ailleurs, nous montrons que
la cohérence est une méthode robuste pour estimer la rigidité flexurale d’une
plaque mince soumise à des charges.
140 Etude à méseécklle ...

SPCONG

h = 29 km

0.@0 0.05 0.10 0.15 0.20 0.25


Nombre -d’onde (l/km)
Figure IV- 12: Spectre d’énergie gravimétrique en fonction du nombre d’onde,
de la grille “homogène” correspondant au craton du Congo. Dans les basses
fréquences, la pente de la droite de régression donne une profondeur
moyenne de 46 km. La profondeur moyenne du Moho (h) est de 29 km.
141 Etudi? à méso-échelle...

Tableau IV-4: Comparaison des épaisseurs élastiques (Te) obtenues suivant deux
approches. La deuxième colonne du tableau correspond aux valeurs de Te
obtenues lors de l’inversion de la cohérence, en faisant varier l’épaisseur crustale
entre 10 et 40 km. La troisième colonne correspond aux valeurs de Te déduites
des cartes de résidu, connaissant l’épaisseur crustale par analyse spectrale. Noter
que pour certaines grilles, dans la dernière colonne, Te est indéterminée. Ceci
correspond aux grilles pour lesquelles la Tc est très mal contrainte sur les cartes
de résidu. La valeur hors limite correspond à une valeur de Te qui est au delà’ des
bornes de calcul.

Te(km) avec Tc Te(km) pour Tc


Numéro de grille variable (10-40 km) fix&e, deduite de
l’analyse spectrale

1 40 34

I 2 38 36

1 3 40 34

5 40 40

6 I 36 36

7 I 22 20
t
8 22 22

9 24 32

10 16 20

11 30 26

12 36 40

13 16 16

14 22 22

15 34 28

16 30 27

indéterminée
142 Etuck à Tnéso-écklle ...

18 40 indéterminëe

19 20 20

20 18 18

21 14 12

22 16 13

23 22 24

24 40 40

25 18 14

26 30 26

27 40 40

28 30 30

29 40 hors limite

30 22 24

31 40 24

32 40 indéterminé

33 34 34

Tableau IV-4 (suite et fin).


143 Etude à méso-échelle ...

L%%ude du comportement mécanique de la lithosphère a montré que sa


rigidité varie d’une région à une autre. Les zones les moins rigides correspondent
aux fossés, régions volcaniques et rifts, Il s’agit ici de 1’Adamaoua (Te entre 14 et
20 km), la Bénoué (Te entre 16 et 22 km), et la région volcanique de l’Ouest
Cameroun (Te = 18 km). Un des résultats importants ici est que le massif de
1’Adamaoua est relativement moins rigide que le fossé de la Bénoué. Nous en
discuterons encore dans le chapitre suivant.

En contraste, nous avons identifié des régions plus rigides, notamment le


Sud Cameroun.qui correspond au craton du Congo. L’épaisseur élastique obtenue
est supérieure à 30 km. La deuxième zone de rigidité flexurale relativement élevée
se situe au Tchad. Cette zone serait, de part son épaisseur élastique (en moyenne
35 km), une bordure de craton (le craton nilotique). La valeur d’épaisseur élastique
ainsi trouvée est en faveur de l’hypothèse de l’existence d’une zone cratonique
selon Rocci (1965) et Louis (1970). Nous avions également, à partir de l’analyse
des cartes d’anomalies de Bouguer et des cartes transformées, mis en évidence,
dans la même région, des anomalies qui ressemblent par leur forme et extension, à
celles de la bordure orientale du craton Ouest Africain (Bayer et Lesquer, 1988).

La carte des épaisseurs élastiques équivalentes montre donc qu’il existe une
relation entre la rigidité de la lithosphère et l’évolution géodynamique des régions
étudiées. Cette carte permet ainsi de préciser les différentes provinces géologiques
(volcans, dômes, rifts et cratons).

L’analyse spectrale des grilles de données gravimétriques a permis


d’estimer la profondeur moyenne du Moho. Bien évidemment, certaines zones sont
mieux contraintes que d’autres du fait de la distribution des données. Cependant,
on arrive à une conclusion selon laquelle la croûte est amincie au niveau du rift de
ce fossé, amincissement dû à une extension de direction N150, donc normale à
l’axe de la Bénoué. Le taux d’extension crustale étant plus important en basse
Bénoué qu’en haute Bénoué (Fairhead et Okereke, 1987), l’épaisseur crustale est
en moyenne plus faible en basse Bénoué (15 km).

Les résultats obtenus sur le massif de 1’Adamaoua sont en accord avec ceux
proposés par Stuart et al. (1985) à partir des données de sismique réfraction. Ce
résultat est que la croûte est amincie au Nord du plateau (rift de Yola) et s’épaissit
de plus en plus vers le Sud (craton du Congo). Le massif de 1’Adamaoua est donc
caractérisé par un amincissement crustal.
144 Elilde à méso-échelle...

Il reste cependant à résoudre le problème posé par la région du bassin du


Tchad. L’analyse de la cohérence a revélé une litbosphere relativement rigide (Te =
35 km), donc similaire aux valeurs obtenues pour des zones cratoniques. Par
contre, l’épaisseur crustale est faible dans la région (15 km); cette valeur est
d’autant plus faible qu’elle est inférieure d’un facteur 2 par rapport à l’épaisseur
d’une croûte cratonique normale (40 km ou plus, Soller et al., 1982). Il est donc
nécessaire ici de faire appel à d’autres méthodes géophysiques pour avoir plus de
contraintes sur les résultats obtenus.

Enfzn, une comparaison entre les valeurs de Te obtenues en faisant varier


Tc d’une part, et en fixant ce paramètre (par analyse spectrale) d’autre part,
permet de conclure que les estimations sont fiables et raisonnablement bien
contraintes.
_e . : _. 145 L-e nmssifde rAdnmmua ...
.
146 Le massif de Z'Adamaoua ...

1- INTRODUCTION

A la fin du frécambrien, le continent Africain est divisé en deux zones: les


cratons supposés stables depuis au moins 1100 Ma, et les zones mobiles affectées
par l’orogenèse panafricaine (650-500 Ma). Le Mésozoïque qui marque la fin de la
fragmentation du’ Gondwana est caractérisé en Afrique par une succession de
bassins et montagnes (figure V-l). Aucours du Cénozoïque, il y a développement de
provinces volcaniques essentiellement dans le domaine panafricain. On note ainsi
une absence totale de volcanisme sur les cratons Archéens (Black et Girod, 1970;
Thorpe et Smith, 1974). En Afrique Centrale et du Nord, ces provinces volcaniques
sont associées à des bombements et à la réactivation. des failles de cisaillement
panafricain. En Afrique de l’Est, ce volcanisme est associé aux rifts (figure V-2).

L’essentiel de ces dômes en Afrique est associé à du volcanisme intraplaque;


ils sont parfois traversés par des zones de failles anciennes. C’est le cas du
plateau de 1’Adamaoua au Cameroun. Ce dôme est situé à la limite nord-est d’un
ensemble d’édifices volcaniques et de complexes anorogéniques qui forment la ligne
volcanique du Cameroun. L’origine du volcanisme sur cette ligne n’est toujours pas
bien connue.

Le massif de 1’Adamaoua fait ainsi partie d’une série de bombements


volcaniques en Afrique, qui comprend l’Aïr, le Tibesti, le Hoggar et le Darfour.
Dans les lignes qui suivent, nous allons décrire ces bombements et en donner les
caractéristiques générales.

II - DESCRIPTION SOMMAIRE DES BOMBEMENTS

Le continent Africain offre un bon exemple de zones à soulèvements


récents. Ces zones correspondent à des bombements Crétacé à Tertiaire associés
pour la plupart à du volcanisme. Il s’agit principalement du Hoggar, Aïr, Tibesti,
Jebel Marra (Darfour), Cameroun (Adamaoua et ligne volcanique). En Afrique de
l’Est, il y a les dômes du Kenya et d’Ethiopie qui s’apparentent à ces structures. :
En Afrique de l’ouest, on trouve également deux massifs Guinéens (Simandou et
Fouta Djalon). Malgré les hautes altitudes qui les caractérisent, ces deux massifs
n’ont pas de volcanisme associé. Gass (1972) propose un classement des
bombements Africains en fonction de leur activité tectonique et magmatique. Il
distingue ainsi trois types (tableau V- 1) :
.I 147 Le mass$de ~Adamaoua . . .

le type 1 qui regroupe les zones où le bombement et le volcanisme sont


présents, l’activité tectonique étant limitée à la zone de bombement. Les roches
volcaniques sont essentiellement des basaltes alcalins, et le bombement précède
l’activité volcanique. Ce type comprend les dômes du Hoggar, Aïf, Tibesti et
Darfour.

le type 2 regroupe les dômes caractérisés par une période majeure de


bombement et volcanisme, suivie d’un étirement de la croûte produisant à nouveau
du volcanisme. Ce groupe comprend également les zones où le rifting a commencé
mais il n’y a pas développement de croûte océanique. Il s’agit dans ce groupe, des
dômes du Kenya, Ethiopie, Malawi et Cameroun (Adamaoua et ligne volcanique).
Dans ce groupe, hormis le dôme Ethiopien, le bombement précède le volcanisme.
Le matériel volcanique est essentiellement alcalin, parfois potassique et tholéitique.
Au Cameroun, l’orientation des fractures est NE-SW et seraient le site d’un
volcanisme extensif (Gass, 1972; Wrigth, 1968).

\ .!e type 3 regroupe les régions où, après le bombement et le rifffng, il y a eu


fracturation de la lithosphère avec formation de croûte océanique. Seule la Mer
Rouge fait partie de ce groupe. Les roches sont des basaltes tholéitiques
essentiellement localisés au centre du rift.

Thorpe et Smith (1974) ont également fait un inventaire du volcanisme


Cénozoïque en Afrique. Aux dômes ci-dessus cités, ils ajoutent les plateaux
volcaniques de Biu, Jos, et d’autres zones oii le volcanisme est plus local (figure V-
3). Ces auteurs font remarquer que la position de ce volcanisme Cénozoïque
semble être bien corrélée avec les zones mobiles. Leur développement pourrait
donc être lié à l’événement orogénique panafricain.
148 L.emassjfdè 1;4damaoua . ..

____, .._ _.../_ ..< : . ..

:::::::::::::::::::::::
:::::::::::::::::::::::
.. .. . .. .. .. . .. .. .. . .. .
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.. ........ .. .... .,.. .... .. .........,.. .... .......... .... .. . .
. .. .. . .., . .. . ... .. . .. .. . .. ..
::::::::::::::::::::::::::::::
.,.................... <...

0 ..A

Fi@ure V- 1: Carte altin&rique de l’Afrique montrant les bassins et les zones


d’altitudes élevées. D’après Dorbath et Dorbath (1984).
..
149 Le massifde Z’Adamaoua . ..
.r . . ..

Top1 >grophic Domes 10 s

Hoggar
2 Tibesti
3 Air
4 Bayuda
5 Jebel Marra ?O

6 East Africa
7 Malawi
a Camaroon
9 Erhiopia (Alro-Arabian)
10 30
Red Sea
Faull trend

Figure V-2: Localisation en Af’rique des zones volcaniques d’âge Mésozoïque


supérieur à Tertiaire associées à du bombement (d’après Gass, 1972).
._ ... _., 150 Lemassifck 1;4cimmmm.,.

TAIILI~ I

Major fca~urcs ortrcx in Al’ricÿ of I;I(~ Mcsozoiç sud cxly Tcrtirtry dom;11 uplifl wilh nltcndarrl volcmlism

lhl!131 Uplift of Vohrmc of AF’ of


Donic arrtl rcfcrcrlcc A rc:, Major rock Iypcs Age or uplifÏ
lyl” I>:lsclllPnl vtrlc;~nirs volcrlnics
sql~or~~ (7ihiC

kilwrrc/rrs kilrmcrrcu kilunlc’rrcs Al0 Ala

IIOGGAII 1 su.u#n 1.0 2SCl.Wfl (?) alkxli olivinr bi~salls .30-o 100-o
(lilack and Girod. 1970)

TIBESTI 1 3U,OWl 2.0 3,500 alkali with latcr 30-O? SU-O


(Virlccnl. 1970) tholciitic basalts

AIR I 1 .ooo 0.5 3.000 t?) :tlkali olivinc b3salts 30-O 1 no-o
(Ulack mrd Girod, 1970)

IJASUDA I 3.oou (1.0 (?) 0.35 zrlkali basalts Rcccn I ? POSI Crclaccous ?
(Almond el ol.. 1970) -0

JlilJEL MARRA I h,ono 1.0 (?) 5.flnn (?) ÿlkali b:~lIs 20-u ? 100-o ?
(Vail. pers. çomrn.)

EAST AI:RICA’ 2 I7o.noO 3.0 6no.000 ÿlkxli (phonoliics) 30-o 100-o


(Kiiig. 1970)

MALAWI 2 Hn.onrl 2.0 7 nlkali ~~;IS~I~S t 100 +100


walsllaw. 19701 trücllylcs (ç;lrbonatilcs)
-
(‘Ah,lI:ROON 213 xo.onu 2.0 3su.000 (11 alk;rli b:~c~l~s. 30-O ISO-0
(I~I~I~~ :III~ (;irod. 1970) smnc pt,\assic
_-
1x1 I IOI’IA 213 3 I0.0110 3.0 401).00(1 :Ilk3li bosalls ol l’up 50-O 40-20
(Arro-Arabian domc) Scrics (tholciitic bttrnlls
Khss. 1970) 4 Arar 2nd II~C car d
Aden

RliD SliA
(ch<. 19711)

Tableau V-l: Le volcanisme intraplaque en Afrique: classification et


caractéristiques (Gass, 1972).
I

.c.. ^ 151 Lemsifdelirldamaoua...

III- CARACTÉRISTIQUE!3 DES DÔMES ET BOMBEMENTS


AFRICAINS

Les dômes ci-dessus cités sont en général similaires de part leur forme,
morphologie et caractères géophysiques. Nous parlerons principalement du
HO&@~, Aïr, Tibesti, Darfour et Adamaoua.

III- 1) Les roches volcaniaues

Berrningham et al. (1983) font remarquer que la nature et le type de


volcanisme sur le dôme du Darfour est similaire à ceux du Tibesti (Vincent, 1970),
du Hoggar et Aïr (Black .et Girod, 1970). Les roches volcaniques décrites sur
1’Adamaoua (Black et Girod, 1970) sont similaires à celles de ces dômes. Par
ailleurs, Fairhead (1979), puis Bermingham et al. (1983) pensent que ces roches
correspondent aux produits volcaniques d’un stade initial de développement des
dômes Est Africains (Baker et al., 1972).

111-Z) La morDholopie

L’Afrique se divise en zones (figure V- 1) d’altitudes basses (< 1000 m)


correspondant à l’Afrique Occidentale et Septentrionale, et d’altitudes élevées (>
1000 m). Ces dernières, en Afrique Orientale et Australe correspondent
essentiellement aux zones de bombements caractérisées par des reliefs
relativement élevés. En effet, les altitudes peuvent varier entre 600 et plus de
1500 mètres. D’une manière générale, ces dômes sont de forme circulaires et de
largeur variable.

111-3) La éravimétrie

Une carte des anomalies de Bouguer de l’Afrique (figure V-4) (Slettene et al.,
1973) montre que ces dômes sont caractérisés par des anomalies négatives de
grande longueur d’onde et d’amplitude pouvant atteindre 200 mGa.l. Ce maximum
d’amplitude correspond aux dômes de l’Afrique de l’Est. L’amplitude de cette
anomalie de Bouguer varie selon les bombements (tableau V-2).
152 Le massif& L’Adomcwua ...
.. . ..:_ .:

24

0 km. 1000

Fig. 1. Cenozoic volcanism and structural units of Airica. Extensive Cenozoic volcanic fields a~ rhown stippted and smaller arus
of Cenozoic volcanism arc shown as single dots. lndividual volcanic areas a.~. as fotlows:
1 = Canary Jsknds; 2 = Dakar; 3 = Hoggar; 4 = Aïr; 5 = JO~; 6 L: Biu; 7 = Camcroon Line; 8 = Tripolitania; 9 = J. Haruj; 10 = E&l;
11 = Tibesli; 12 = J. Marra; 13 = Meidob; 14 = J. Uwcinat; 15 = Bayuda; 16 = Wcst Arabia; 17 = South habia and Aden;
18 = Ethiopia; 19 = East African (Kenya) Rif’t; 20-22 = West African RifI with 20 = Birunga; 21 = Kivu; 22 = Rungwe; 23 - lgwis!
Hills; 24 = Comores; 25 = Madagascar; 26 = Soutwtst Afxica. Ihe dashed line encloses the Pan-African “thcnnal nodc” of Ciifford
[ 19671 and ihe thin lines outline the trend of UIC Western Rift. Cratons are shown in o~tlinc as follows: 1 = Northwest African
Craton; 2 = Congo Galon; 3 = Kalahari Craton. Craton boundaries a.re net evcrywhere accurately defiied; rocks of aatonic age
are known from isokted locations in belts affectcd by later orogenics 16). The diagonally lined ueas have betn affecttd by post-
Pan-African orogenies and volcanics associated.with.these Young fold belts are not shown. (Sources: references in text and ti
Inlernalional Tectonic Map of Africa, 1968.)

Figure V-3: Position du vokanisme Cénozoïque en Afrique (Thorpe et Smith,


1974) et différentes unités structurales (cratons et zones mobiles). On note
que le volcanisme a une localisation préférentielle dans les zones non
cratoniques.
..

. . 153 Le massifde 1’Adammua ...

Tableau V-2: Comparaison des bombements Africains, caractéristiques


morphologiques et géophysiques.

6310~ LARGEUR (km) ALTITUDE MOYENNE ANOMATAE DE


(4 BOUGUER (mGal)

HOGGAR I 1000 1200 I -80

AIE3 200 800 -70

TIBESTI 200 1500 -100

DARFOUR 700 1100 -100

ADAMAOKJA 200 1000 -100

~FT E-ST-AFRICAIN 1300 1500 -220


6THIOPIE 1200 2000 -240

L’anomalie régionale de grande amplitude est parfois surmontée des


anomalies résiduelles positives au centre des massifs. La forme et l’amplitude de
ces anomalies sont similaires à celles des zones de rift. Ceci a amené plusieurs
auteurs (Brown et Girdler, 1980; Okereke, 1984; Bermingham et al., 1983) à
donner les mëmes interprétations que pour les zones de rift, c’est-à-dire un
amincissement de la lithosphère.
154 Le massifdë ~Adammua ,..
.~ . __ . .

. ..
-1 r’ . ’ . . m’.

-c

-11 mgal

-2

-31

Figure V-4: Carte des anomalies de Bouguer de l’Afrique (Slettene et al.,


1977). Les minimums correspondent à l’Af?ique Australe et aux rifts de
l’Afrique de l’Est. Ceci est en accord avec la carte altimétrique [figure V-l)
où ces zones correspondent aux maximums d’altitude.
.
155 Le massif de ~Admrumua ...
__.a_.. _..

IV- HYPOTHÈSES SUR L’ORIGINE DES BOMBEMENTS

Plusieurs hypothèses sont émises quant à l’origine des bombements’


VOhXIIiqUeS. Trois courants de pensée sont connus:

1) Ils sont la signature en sw-jàce de panaches then-niques, soit des points


chauds (Le Bas, 1971; Burke et Wilson, 1972; Gass et al., 1978; Morgan, 1981).
Cette hypothèse suppose que le continent Africain est resté immobile depuis les 25
derniers millions d’année, puisqu’aucune migration de l’âge de ces dômes n’a été
constatée depuis ce temps. En parlant de convection mantellique, Han Shou Liu
(1977) propose une interprétation de ces zones de bombement. Il constate ainsi
une correspondance entre d’une part les zones de flux convergents et les bassins,
d’autre part les zones de flux divergents et les soulèvements (figure V-5). Ces
derniers sont bien marquées au niveau des rifts Est Africains et du Cameroun. Le
ralentissement ou même la cessation du déplacement de l’Afrique depuis 25 Ma
pourrait expliquer la formation de nombreux points chauds localisés
principalement dans les zones non cratoniques, donc des régions qui, a priori,
présentent moins de résistance à la montée du magma chaud. Thiessen et al.
(1979) arrivent aux resultats similaires en présentant une répartition spatiale des
points chauds, points froids et bassins. Là encore, l’immobilité de l’Afrique est une
condition indispensable. Si on compare la position de ces bombements par rapport
à l’Afrique, en supposant que ce sont des points chauds, ceci implique un
mouvement contraire au sens de déplacement connu de l’Afrique. Cette hypothèse
de point chaud est donc incompatible avec le mouvement de l’Afrique.

2) Ce sont des zones de volcanisme linéaire associées à des éuènements


tectoniques (Vail, 1978; Francis et al, 1973; Sykes, 1978). Dans cette hypothèse,
ces bombements sont liés à des zones de faiblesse majeures de la lithosphère,
avec une montée ou non de magma en surface, selon l’état des contraintes. II y
aurait donc probablement une altération du manteau supérieur. La présence des
zones de fractures localisées sous ces bombements sont en faveur de cette
hypothèse. Lesquer et al. (1988) ont montré, à partir des données géologiques et
géophysiques, que le dôme du Hoggar est le résultat d’une altération du manteau
supérieur, altération due au changement de composition chimique des roches
ayant favorisé le développement de ce dôme (bombement et volcanisme).

3) Ils résultent d’un amincissement lithosphérique ayant conduit à un


bombement (Fairhead, 1980; Brown et Girdler, 1980; Okereke, 1988;
156 Le nmssij-dë l'Admm.oua .. .
. ., ... __.: , _ ... '., ,,.... ..,.

Bermingham et al., 1983). Des études plus locales sur le dôme du Kenya et le
Darfour (Bermingham et al., 1983; Crough, 1981) ont montré qu’ils sont dus à un
amincissement de la lithosphère. Le dôme de Darfour serait à un stade précoce de
développement des rifts Est-Africains.

Nous étudierons le mécanisme de mise en place du massif de ltAdamaoua


afin de préciser son origine. Cette étude est menée essentiellement par
l’interprétation des données gravimétriques à deux dimensions et trois dimensions.
Les résultats obtenus, soit par méthode directe, soit par méthodes indirectes et
inverses sont ensuite comparés à ceux qui sont obtenus sur les autres dômes;

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-20 -10 0 10 xl 30 40 50
LONQITUM

FiPure V-5: Contraintes appliquées sous la plaque Africaine par convection


mantellique (Han Shou Liu, 1977).
- 157 Le mass$de 1’Adarrmom ..,
.-_...

V- CADRE MORPHOLOGIQUE ET GÉODYNAMIQUE DU MASSIF DE


L’ADAMAOUA

Le plateau de I’Adamaoua constitue l’une des grandes unités morpho-


structurales du Nord Cameroun. Mascle (1976) définit “I’Adamaoua” comme un
massif axial constitué de socle Précambrien, .soulevé entre le Crétacé supérieur et
le Tertiaire, et au sein duquel le plateau de 1’Adamaoua est assimilé à un horst. Ce
massif est bordé au Nord par le fossé de la Bénoué, et au Sud par le fossé sud
Adamaoua (figurev-6). Ce dernier comprend les bassins de la Mbéré et du Djerem.

Le massif de 1’Adamaoua est caractérisé par des fortes altitudes pouvant


atteindre 1200 mètres mais variables du Nord au Sud. En effet, la partie nord du
plateau, d’altitude moyenne 800 mètres, est séparée de la partie sud (1200 m) par
une brusque dénivelée connue sous le nom de la “falaise de Ngaoundéré” (Dumont,
1987). Ce dome a été formé, de même que le dôme de Darfour (au Soudan), lors
de la réactivation du rift de Ngaoundéré (Browne et Fairhead, 1983).

Du point de vue géologique, le plateau de 1’Adamaoua est recouvert


d’épanchements volcaniques variés: Black et Girod (1970), puis Gass et al. (1978)
pensent que le bombement précède l’activité volcanique. Le socle dans cette région
est essentiellement formé de gneiss et migmatites d’âge Précambrien. Ces roches
ont ensuite subi une granitisation intense aucours de l’orogenèse Panafricaine
(Almeida et Black, 1967). Sur ce socle reposent des laves basaltiques et basalto-
andésitiques d’âge essentiellement Tertiaire (Le Maréchal et Vincent, 1971). On
distingue ainsi trois séries (Gèze, 1943; GouNer et al., 1974):

-.< une série basalto-andésitique ancienne, d’âge Crétacé supétieur à Eocène,


qui borde le horst de 1’Adamaoua (37.2 Ma d’après Le Maréchal, 1976),

- une série trachy-andésitique et phonolitique d’âge Pliocène (6- 10 Ma),

- une autre série basalto-andésitique récente, d’âge probablement


Quaternaire (Lasserre, 196 1).

Ces séries sont comparables à celles qu’on trouve à l’Ouest sur les massifs
volcaniques de la ligne du Cameroun. La nature essentiellement alcaline de ces
roches montre une affinité avec les rifts continentaux (Kampunzu et al., 1986).
158 Le massjfdi /;4damaoua ...

GOLFE DE GUINEE

Fig. 1. - Schbma &ologique de I’Adamaoua et de ses fossés bordiers.

Figure V-6: Situation de 1’Adamaoua et de ses fossés bordiers en Afrique


Centrale : la Bénoué au Nord et les fossés Sud Adarnaoua (Djerem et Mbéré)
au Sud. (Dumont, 1984).

AFRIQUE

FiPure V-7: Le fossé de la Bénoué limité au Nord et au Sud par les failles
transformantes du Chain et de Charcot respectivement (Popoff, 1988).
_ _o.._ 2.. 159 Le mhss’if de, 1’Adamaoua ...

Trois structures tectoniques majeures sont associées au massif de


1’Adamaoua: la ligne volcanique du Cameroun, le fossC de la Bénoué et la zone
de cisaillement centrafricaine (figure V-6).

Lu ligne volcanique du Camerou& représente une structure majeure de 1600


km de long en Afrique de l’ouest. C’est une succession d’édifices volcaniques et de
massifs anorogéniques d’âge Crétacé à Récent suivant une direction N30”E
(Déruelle et al., ,199l). Cette ligne comprend un secteur océanique et un secteur
continental. La partie océanique de la ligne comprend du SW vers le NE les les de
Pagalu, Sao Tomé, Principe et Bioko (communément Fernando Poo) en Océan
,’
Atlantique. La partie continentale comprend de la côte Africaine au continent: les
Monts Etinde, Cameroun, Manengouba. Barnboutos, Oku, Mandaras, de même que
les plateaux de Biu et de 1’Adamaoua. L’origine du volcanisme sur cette ligne est
encore mal connue.

Le fossé de la Bénoué est situé sur le flanc nord-ouest de la ligne volcanique


du Cameroun. 11est communément considéré comme une branche d’une jonction
triple ayant “avorté” pendant l’ouverture de l’océan Atlantique Sud au Crétacé
(Burke et Dewey, 1970). Ce fossé serait bordé de part et d’autre par la
prolongation, sur le continent Africain, des failles transformantes du Chain et de
Charcot (Popoff, 1988) [figure V-7). Dans sa partie nord-est, ce fossé se divise en
deux: une première branche, d’orientation est-ouest vers la région de Garoua au
Cameroun, qui constitue le rift de Yola; et la deuxième branche d’orientation
sensiblement nord-sud, qui est le Gongola. L’activité magmatique montre une
transition entre les termes alcalins et tholéitiques (Benkhelil, 1989; Baudin et al.
1991); cette activité a une localisation préferentielle sur les flancs selon les
directions des failles panafricaines préexistantes ENE-WSW, NW-SE, NS et EW
(Benkhelil, 1989; Popoff, 1988a,b).,

La troisième structure majeure associée au massif de 1’Adamaoua est la zone


de fractures centrafricaine. Il s’agit d’une succession d’accidents majeurs,
d’orientation générale N70°, qui s’étend du Golfe de Guinée au Soudan (Comacchia
et Dars, 1983; Ngako et al., 1991; Moreau et al., 1987). Dans une reconstitution
prê-ouverture océanique, ces failles se prolongent vers l’Ouest au Brésil (figure V-
7) par la faille de Pernambuco (Almeida et Black, 1967). Elles font partie des
grands linéaments qui traversent l’Afrique d’Ouest en Est et correspondent ici aux
linéaments centrafricains (Guiraud et al., 1985) (figure V-8). Ce couloir
linéamentaire s’étend du Golfe de Guinée au Nord-Est de la Somalie sans
interruption sur 5000 kilomètres (Comacchia et Dam, 1983). Il est constitué d’une
._ . . .. 160 Lemassifde1'Adamaoua...

grande bande mylonitique qui borde les fossés Sud Adamaoua (Ngangom, 1983).
Les études structurales (Dumont, 1987; Moreau et al., 1987; Ngako et al., 1991)
ont montré qu’au Cameroun, cette zone de failles est un accident ductile
transcurrent de direction moyenne N70, à cisaillement dextre, qui sépare la chaïne
panafricaine d’Afrique Centrale en deux domaines où la foliation est orientée NS au
Nord et EW au Sud (figure V-9).

L’évolution g6odynamique et tectonique du massif de 1’Adamaoua est


donc liée & l’existence de la ligne du Cameroun, du fosse de la BCnoué et des
failles de la zone de cisaillement centraf%icain,
161 Lemcssijdel'Adammua...
.
____..._ .. .: .. '.- .- .,. ,... .'

Figure V-8: L,es couloirs linéamentaires en Af’rique (Guiraud et a-l, 1985).


Linéaments 1: Nord-Africain, 2: Guinéo-Nubien, 3: Centre-Africain, 4: zone
de cisaillement Nord-Sud.

Figure V-9 : La .faille de Foumban (Cameroun) séparant deux zones de


foliation. différentes (Ngako et al., 1991). B: Banyo, F: Foumban, Ti: Tibati.
..

., . . . . ._ 162 Le massif de 1’Adamaoua .. .

Le massif de 1’Adamaoua est un horst granitique qui est traversé par une
partie de la zone de cisaillement centrafricain (faille de Foumban). Ce massif a subi
des fracturations au cours des temps géologiques tant au nord qu’au sud.

Le Précambrien est marqué dans la région par l’existence de grandes zones


de fractures, en particulier une bande mylonitique, résultant d’une tectonique
compressive très importante correspondant à l’orogenèse panafricaine. Il s’agit, au
Cameroun, de la faille de Foumban.

L’ouverture de l’Atlantique Sud au Crétacé se traduit par la formation de


nombreux bassins subsidents à l’instar du fossé de la Bénoué. Les accidents
panafricains de la zone de cisaillement centrafricain jouent en decrochement
dextre (Cornacchia et Dars, 1983), puis en normal donnant ainsi naissance aux
fossés sud Adamaoua qui sont le Mbéré et le Djérem [Ngangom, 1983).

Aucours du Tertiaire, une réactivation de la faille de Foumban conduit à la


formation des dômes recouverts de roches volcaniques (Browne et Fairhead,
1983): ce sont les dômes de 1’Adamaoua au Cameroun et de Dar-four au Soudan
(figure V-10). Le Tertiaire est également caractérisé dans cette région par la mise
en place d’édifices volcaniques et de complexes anorogéniques formant la ligne
volcanique du Cameroun. Ces massifs sont alignés suivant une direction N30”
(Moreau et al., 1987).

Les études de la déformation cassante (Dumont, 1987; Ngako et al, 199 1;


Ngangom, 1983) sur les bordures Nord et Sud de 1’Adamaoua révèlent la
succession des phases suivantes (figure V- 11):

1) une première phase de raccourcissement (Pl) de direction WNW-ESE qui


entraîne un jeu décrochant dextre des accidents mylonitiques de la faille de
Foumban; cette phase de déformation n’est mise en évidence que dans le sud du
plateau,

2) une phase distensive (P2) constituée de deux épisodes de déformation: on note


un premier rejeu normal dextre (extension NNE-SSW) et un deuxième normal pur
(extension NW-SE) des failles de direction N70 du fossé Sud Adamaoua,

3) la troisième phase de déformation est une compression NW-SE (P3), elle


correspond à la phase régionale Crétacé supérieur qui affecte le remplissage
163 I.massif&1'Adamaoua...
__.., .<. .. <L

sédimentaire des fossés Sud Adamaoua, cette phase tectonique est également bien
exprimée dans le Nord du plateau.

La phase Pl est reliée 12 la rupture équatoriale qui marque le début de


l’ouverture de l’océan Atlantique Sud au Crétacé inférieur. La période distensive P2
correspond à l’époque de l’ouverture franche de l’Atlantique Sud au Crétacé moyen.
Enfin, la compression finale P3, bien datée dans le Sud du plateau et également
observée dans le Nord, est, selon le contexte régional, en relation avec la phase
compressive de la fin du Crétacé bien connue au Nord dans le fossé de la Bénoué
(Le Maréchal et Vincent, 1971; Benkhelil, 1982.1986, 1989; Benkhelil et Guiraud.
1980; Maurin et al., 1986) et au Sud dans les fossés sud Adamaoua (Ngangom,
1983). Cette phase aura contribué à la montée tectonique du massif granitique de
1’Adamaoua par rapport à son environnement gnefssique et migmatitique (Dumont,
1987).

10"N

5"N
DôMEDEL.%DAMAOUA

16"E 20"E 30"E

Figure V- 10 : Formation des dômes de 1’Adamaoua et du Dar-four par


réactivation du rift de Ngaoundéré (d’après Browne et Fairhead 1983,
redessinée).
164 ~2 massjfde rAdmmua ...
.I. . .. _..<i ..

P2

Figure V-l 1: Les différentes phases tectoniques dans la zone de 1’Adamaoua


et leurs directions principales (Dumont, 1984).
.
165 Le massif de 1’Adamaoua ...
._.. . ..._.

VII- CONNAISSANCES GÉOLOGIQUES ET GÉOPHYSIQUES


ANTÉRIEURES SUR L’ADAMAOUA

Du fait de la complexité de structure du massif de l’Adamaoua, quelques


études ont été menées pour essayer de comprendre la structuration et l’évolution
de ce massif. Ces études incluent tant les données géologiques que géophysiques.

VII-l) Les données Péolo&wes

Le plateau de 1’Adamaoua est constitué d’épanchements volcaniques formant


3 séries essentiellement alcalines (Gèze, 1943; Gouhier et al., 1974). Ces séries
sont essentiellement,d’âge Tertiaire.

w-1 -1) L#a l&ToloQie

Une étude pétrologique a été menée par Girod et al. (1984) sur les roches
de ce plateau. Les coulées issues des cônes volcaniques récents sous le plateau de
1’Adamaoua sont formées de basanites. L’étude des enclaves de lherzolites issues
de ces cônes a montré qu’elles ont une texture porphyroclastique à
granuloblastique, et contiennent du spinelle, parfois des plagioclases (figure V- 12).
Le passage des péridotites à spinelle aux péridotites à plagioclase dans une roche
s’effectue, selon les analyses théoriques, à une pression comprise entre 6 et 9
kilobars en fonction de la température et de la composition du système. La
présence de plagioclases sous 1’Adamaoua suppose que la roche initiale (péridotite
à spinelle) a été maintenue pendant un certain temps dans les conditions de
pression et de température du faciès à plagioclase (Girod et al., 1984). Ces
péridotites seraient initialement équilibrées dans le faciès à spinelle, puis auraient
subi une déstabilisation et un début de reéquilibration dans le faciès à plagioclase.
Les enclaves de péridotite appartenant à ce faciès sont habituellement observées
dans les basaltes des domaines océaniques, c’est-à-dire où le manteau est situé à
faible profondeur. ,Les conditions de température pour les néoblastes des roches
ici étudiées, entre 950 et 1000 OC, conduisent à des pressions comprises entre 5
et 7 kilobars, ce qui correspond bien aux conditions de pression et de température
des roches du faciès à plagioclase. Ces données sugghent une remontée du
manteau suph-ieur au niveau de 1’Adamaoua. Ceci est en accord avec les
pressions estimées (57kb) qui montrent que la limite croûte-manteau sous
1’Adamaoua est & une profondeur de l’ordre de 20 km.
..
166 Le massifde 1IAd.cuncmua . . .
. _.

VU-1 -2) Pétroloaie et tectoniaue

Ces études concernent les fossés Sud Adamaoua, elles sont peu récentes.
Nous pouvons citer ici les travaux de Vincent (1968). Le Maréchal et Vincent
(1971) et Ngangom (1983). Dans l’ensemble, l’étude des conglomérats des fossés
Sud Adamaoua a apporté des informations complémentaires quant B la datation
de la surrection de.ce..plateau...Ces conglomérats sont en général très grossiers et
présentent des faciès d’une molasse de piedmont. La taille des grains, de même
que leur localisation préférentielle le long des fractures, traduisent .des
mouvements verticaux assez importants. Le Maréchal et Vincent (1971) présentent
ces fossés comme un graben dissymétrique, la faille bordière Nord étant normale
contraire. Il est important de noter que cette forme dissymétrique est connue
ailleurs en Afrique, notamment dans les rifts-valleys Est Africains. Ces caractères
des conglomérats sont également rencontrés dans la moyenne Bénoué, ce qui
suppose qu’ils résultent d’une même phase tectonique Cr&ac&

W-2) Les données &onhvsiaues

W-2- 1) La aéothennie

A l’heure actuelle, il n’ y a pas de données concernant les flux de chaleur


sous le plateau de 1’Adamaoua. Cependant, une carte obtenue par compilation des
données de flux de chaleur en Afrique de l’Ouest (Lesquer et al., 1990) montre des
valeurs de l’ordre de 60 mW/m2 à l’Ouest Cameroun (figure V- 13). Dans le
domaine panafricain et notamment sur le dôme du Hoggar, des études plus locales
(Lesquer et al., 1988) ont permis de trouver des valeurs de flux de chaleur de 53
mW/m2 en moyenne. Cette valeur est comparable à celle d’autres zones
Précambriennes [Lesquer et al. (1990) mais reste’ tout au moins inférieure à
l’anomalie de flux thermique (> 80 mW/m2) couramment observée dans les zones
de rifts et de bombements (Lucazeau et Bayer, 1982).

VII-2-2) Maanétisme et a.éromaanétisme

Les données magnétiques qui existent dans la région de I’Adamaoua


concernent l’anomalie de Bangui en République Centrafricaine. En effet, le massif
de 1’Adamaoua et les grands cisaillements centrafricains coïncident avec une zone
anormale majeure et négative qui traverse l’Afrique d’Ouest en Est (Regan et al..
1975) (figure V-14). Il s’agit d’une grande bande d’anomalies magnétiques négatives
(> 600 km), allongée suivant une direction E-W, présentant un maximum à 18
nanotesla (Regan et Marsh, 1982, Regan et al., 1975). Cette forte anomalie est
repérée sur les anomalies à terre, par satellite et aéroportées; sur les données
167 ” Le massÿ‘de I’Adwnmua ...
.< .

satellitaires, son amplitude augmente quand on va vers les basses altitudes. Ceci a
permis de penser que cette anomalie a une origine interne et non superficiellé
(Regan et Marsh, 1982). Par conséquent, Regan et al.(1975), puis Dorbath et al.
(1985) en concluent que cette anomalie est probablement d’origine
UthosphExique. Il est à noter que cette zone d’anomalies magnétiques négatives
coïncide également avec un minimum de l’anomalie de Bouguer centré sur le
plateau de l’Adamaoua-et qui se prolonge en République Centrafricaine.

Quant aux données aéromagnétiques, elles concernent la faille de Foumban


qui traverse le plateau de 1’Adamaoua. Les principales directions révélées par les
études aéromagnétiques (Nnange, 1991), sont identiques à celles décrites par
l’interprétation des images satellitaires (Moreau et al., 1987). Il s’agit des directions
N70 de 1’Adamaoua et de la faille de Foumban, et de la direction N135 des failles
du rift de Yola au Nord de 1’Adamaoua. L’analyse de la carte aéromagnétique
(Nnange, 1991) suggère que la région est caractérisée par des roches ayant des
susceptibilités magnétiques différentes.
J!E mmsifde l;4damaoua ...

Figure V-12: Analyse pétrologique des enclaves de péridotites: faciès à


spinelle et plagioclase. sp: spinelle; cpx: clinopyroxène; 01: olitine, pl:
plagioclase (Girod et al., 1984).

Figure V- 13: Carte des flux thermiques en Afkique de l’Ouest (Lesquer et al.,
1990).
169 L.emassif&l'Ad.omaoua...

24.5-

24.5

-10 -6 -2 2 6 10
1
41 i gamma
,

Figure V-14: Carte des anomalies magnétiques MAGSAT en Afkiq~e (d’après


JAngel et al., 1982).
170 L..emassifde 1’Adamaouu ...
. .I . . ._

VIE-2-3) La sismotmie

Plusieurs, études sismologiques ont été entreprises sur le massif de


1’Adamaoua.

Dans le but d’étudier la structure de la croûte sous l’Adamaoua, plusieurs


chercheurs (Dorbath et Dorbath, 1984; Dorbath et al., 1984; Stuart et al., 1985)
ont entrepris une étude de sismique réfraction, à partir des ondes sismiques
courte période, sur un profil d’orientation NS perpendiculaire au plateau de
1’Adamaoua (figure V- 15a). Ces études ont montré que la croûte et le manteau
supérieur sont de structures et de natures variables du Nord au Sud. En effet, au
Nord du plateau, le manteau superieur est caracterise par des vitesses des
ondes P anormalement lentes, de l’ordre de 7.8 km/s. A cette zone correspond
une croûte anormalement mince, avec le Moho a une profondeur de 23 km.
Mais, le Sud du plateau est caractérisé par des valeurs normales de 8 km/s et 33
km pour la vitesse des ondes P dans le manteau supérieur, et l’épaisseur de la
croûte respectivement. Un deuxième r6sultat de ces etudes est l’existence d’un
interface intracrustal entre 10 et 12 km.

Une autre étude sismologique a été menée afin de préciser la structure de la


zone anormale révélée par les études précédentes au niveau du plateau de
1’Adamaoua (Dorbath et al., 1986). Cette étude est basée sur l’analyse des résidus
de temps d’arrivée des ondes P par téléséismes, pour déterminer les variations
latérales de vitesse dans le manteau supérieur sous 1’Adamaoua. La variation des
résidus au niveau des stations permet de subdiviser la région d’investigation en
trois zones de vitesses différentes (figure V-15d): une zone centrale caractérisée
par des vitesses lentes (des résidus positifs), limitée au Nord et au Sud par des
zones à vitesse relativement rapides. Une inversion de ce modèle de vitesse par la
méthode de Aki et al. (1977) permet de délimiter une zone anormale entre 40 et
140 km, donc dans le manteau superieur (Dorbath et al., 1986). Je pendage de
la limite supérieure de cette zone anormale conduit les auteurs à préférer une
structure en forme de champignon traduisant une anomalie thermique due a
une intrusion de faible densité, caractérisée par une vitesse faible (Turcotte et
Emerman, 1983), plutôt qu’une simple remontée de la base de la lithosphere.
Dorbath et al. (1986) en concluent que Le mas@ de L’Adarnaoua pourrait être le
résultat d’une interaction entre ceffe zone anormale et la zone de cisaillement
centia_fncain

A partir des mêmes stations sismologiques que celles utilisées dans les
études précédentes, Bak (1992) a mesuré les atténuations courte période des
..

. 171 Le massif de ~Adamaom ...

ondes P dans la croûte et le manteau supérieur de 1’Adamaoua. Cette étude avait


pour but d’obtenir un modèle de la structure Q, c’est-à-dire du facteur
d’atténuation des ondes, de la croûte et du manteau et d’en noter les variations
latérales. Bak (1992) obtient ainsi un modèle à trois zones avec une variation
générale des atténuations de 0.3 secondes entre les stations du Nord et du Sud.
Cette valeur est comparable à celle obtenue par Dorbath et al. (1986) pour la
variation des résidus entre le Nord et le Sud du plateau de 1’Adamaoua (0.4
secondes, voir figure V-15b). Les modèles de structure Q qui en découlent sont
soit une croûte anormale, soit un manteau supérieur anormal. Ce deuxième modèle
est en accord avec le résultat obtenu par Dorbath et al. (1986). Dans l’un ou
l’autre de ces modèles, la valeur de Q (50, et 75 pour’ la croûte et le manteau
supbrieur respectivement) sont faibles par rapport & la normale qui est
approximativement de 300. Le modble qui explique le mieux les structures
sous 1’Adamaoua serait une combinaison d’une croûte et d’un manteau
supérieur anormaux (Bak, 1992).

Des études de la sismicité associée à la province volcanique du Cameroun


(Tabod et al., 1992, Ambeh et al., 1992) ont montré deux zones de séismicité
évidentes dont l’une est liée à la faille de Foumban qui traverse 1’Adamaoua.
Quelques séismes ont été enregistrés entre 1983 et 1987 avec les épicentres le
long de cette faille (Nnange. 1984, 1987, Nnange et al.. 1985). Les profondeurs de
ces séismes sont parfois supérieures à 30 km. Les mécanismes au foyer
composites de ces séismes (Tabod et al., 1992) montrent un mécanisme en
faille normale. Cependant, ce résultat est peu contraint du fait du faible nombre
de stations sismiques du réseau et de leur position par rapport aux épicentres.

VU-2-4) La qravirnétrie

Les études gravimétriques sur 1’Adamaoua concernent les interprétations


qualitatives et quantitatives des anomalies de Bouguer qu’on y observe.

Collignon (1968) souligne que le massif de 1’Adamaoua est caractérisé par


des anomalies de Bouguer négatives, de grande longueur d’onde (200 km) et
d’amplitude maximale 120 mGal.

Okereke (1984) a montré, à partir de l’étude des anomalies isostatiques, que


les charges topographiques sous 1’Adamaoua sont en compensation isostatique
pour les longueurs d’onde supérieures à 100 km. De même, les études de
l’anomalie à l’air libre sur ce plateau par cet auteur suggèrent que la profondeur de
compensation est comprise entre 60 et 80 km.
172 L-e nmssjfdë tAd.amaoua ...
., ... ,< .. , ..

L’analyse spectrale de grilles de données (Fairhead et Okereke, 1988) sous


1’Adamaoua a montré que la profondeur du corps de faible densité serait entre 80
et 90 km. Okereke (1988) en déduit un modèle synthétique, en accord avec ceux
qui correspondent aux autres dômes Africains tel que le Darfour (Bermingham et
al., 1983), c’est-à-dire un amincissement de la lithosphère.

6 l 40
0 100km
0

13

. Seismic Stations 11040 Y Mylonite-Fault zone

cl Basement ‘.’
El
; Cretaceous

Figure 2. Location of lhe seixnic stations relative to the quanies and main geolo@l features. Starred
positions show the location of blasts used as sources.

Fi@xe V- 15: Etude de sismique réfraction sous 1’Adamaoua. a: Position du


proffi de sismique réfraction le long de l’Adarnaoua, b: Anomalie de Bouguer,
c: Topographie, d: Résidus des temps d’arrivée des ondes P, e: Modèle de
vitesse obtenu sous 1’Adarnaoua (Dorbatb et s.l., 1986).
173 Le massfd.e 1’Aokmama ...
._. ..: ., .8 . _.. - C. . . <

Bouguer Gravity mGal

3POGRAeHY Cm)

Adamawa Plateau

Boundary Fault

;outh Nortt

-.4 J

I I I I km
300
O i 100 l 200 t
6’N 7’N 8-N 9’N

Seismic Mode1

M-

40-L km Velociry in km.s-1 i

Fimre V- 15 (suite et fin).


.. . ” 174 Le massifde rAdama.oua .. .

~III- RÉSULTATS DE LA PRÉSENTE ÉTUDE


VIIi-1) ÉTUDE DU COMPOWTEMENT MÉCANIQUE DE LA
LITHOSPHÈRE

Cette étude concerne l’analyse de la fonction de cohérence entre les


anomalies de Bouguer et la topographie. Elle permet d’estimer la rigidité flexurale
et par conséquent l’épaisseur élastique équivalente de la lithosphère. La méthode
utilisée a été développée en annexe 1. Nous présentons ici les résultats des études
réalisées à deux et à trois dimensions sur le massif de 1’Adamaoua.

m--l-l) &f-UDEÀ DEUXDIMENSIONS

Les résultats de cette étude ont fait l’objet d’une publication qui figure en
annexe 2. Rappelons ici les objectifs et les principaux résultats de cette étude.

Le but de ce travail était d’étudier le comportement mécanique de la


lithosphère sous 1’Adamaoua. Pour cela, nous avons choisi six profils longs de 600
km chacun et perpendiculaires à ce massif. Après traitement miroir pour éviter les
effets de bord, ces données ont été transformées par Fourier. L’analyse de la
fonction de cohérence entre les données topographiques et gravimétriques a révélé
que la lithosphère sous 1’Adamaoua a une rigidité flexurale relativement faible
(0.7*1 023 Nm), et donc une épaisseur élastique équivalente également faible, de
l’ordre de 20 km. Cette valeur est néanmoins comparable à celles déjà obtenues
sur les autres dômes Africains et traduit une zone anormale sous 1’Adamaoua.

WII-l-2) &/7JDE À TROIS DIMENSION~

Une autre étude de la fonction de cohérence a également été menée sur


1’Adamaoua en utilisant des grilles de données. Le choix et le traitement des grilles
utilisées ayant été discutés dans le chapitre précédent, nous n’en reparlerons pas
ici.

L’étude à trois dimensions a révélé une épaisseur élastique relativement


faible, comprise entre 14 et 20 km. Cette valeur est en accord avec celle obtenue
par l’analyse des profils.

L’analyse de la cohérence par une t%ude A deux et trois dimensions


montre que la lithosphbe sous 1’Adamaoua est relativement peu rigide. Elle
est caractérisée par une épaisseur élastique équivalente de l’ordre de 20 km,
soit une rigidité flexurale de 0.7*1023 Nm.
_.., . . ,. 175 Le massifde 1IAolzmaom ...

V-III-2) ANALYSE SPECTRALE _

Cette étude a été menée pour déterminer les profondeurs moyennes des
sources perturbatrices, et surtout celle du Moho. Comme pour la cohérence, il y a
eu une étude à 2D et à 3D.

v33%2-2) &TUDE À DEUX D&fEiVSlONS

En utilisant les mêmes profils que ceux choisis pour l’analyse de la


cohêrence, nous avons appliqué la technique d’analyse spectrale de Spector et
Grant (1970) pour déterminer les profondeurs des masses perturbatrices. Cette
étude a permis de mettre en évidence trois limites de contrastes de densité:

* la première vers les hautes fréquences, comprise entre 4 et 15 km, qui


correspond aux bassins sédimentaires,

* le deuxième contraste de densité est à une profondeur comprise entre 18


et 38 km et correspond à l’interface croûte-manteau,

* enfin, une troisième profondeur, entre 70 et 90 km, est mise en évidence.

v1712-2) &lJDE À TROIS DIMENSION$

Dans le chapitre précédent, nous avons appliqué la méthode d’analyse


spectrale sur des grilles de données. Le but de cette étude était la détermination
de la profondeur du Moho. Les résultats des grilles centrées sur 1’Adamaoua
donnent des profondeurs comprises entre 18 et 23 km. La fiabilité de ce résultat a
été contrainte par le choix d’une grille plus grande centrée sur 1’Adamaoua. Ceci a
permis de délimiter deux pentes: vers les basses fréquences, on a une profondeur
moyenne de 91 km, et vers les fréquences moyennes, la profondeur est de 23 km,
Cette deuxième profondeur correspond à la limite croûte-manteau et est similaire à
la valeur obtenue par l’étude à deux dimensions. Ce résultat montre qu’on a un
amincissement crustal au niveau de l’Adamaoua, qui est bien mis en évidence sur
la carte des épaisseurs crustales déduite de l’étude à trois dimensions. Cet
amincissement crustal est en accord avec les données de sismique réfraction
(Stuart et al., 1985) qui montrent une variation d’épaisseur crustale entre le Nord
et le Sud du plateau de 1’Adamaoua.

L’analyse spectrale permet ainsi de noter des valeurs relativement


faibles d’épaisseur de la croûte sous l’Adamaoua, soit un amincissement
crustal. Par ailleurs, on note la.présence d’un contraste de densité dans le
manteau suphieur, SI une profondeur.comprise entre 70 et 91 km.
..

. _ ., 176 Le massifde l?Wamaoua ...

VIII-3) LE CORPS IDÉAL

Cette technique a été appliquée dans le but d’estimer la densité du corps


révëlé par analyse spectrale, qui est à une profondeur comprise entre 70 et 91
km. Rappelons que la technique du corps idëal de Parker permet d’avoir une
solution unique en ce qui concerne la densité (ou plutôt le contraste de densité)
d’un corps qui rend compte de l’anomalie observée.

Pour appliquer cette technique à notre cas, nous avons choisi des points
gravimétriques autour de l’Adamaoua, se rapprochant le plus des points de mesure
sur le terrain. Nous avons ensuite fait varier la profondeur du toit du corps entre
70 et 91 km. Pour le modèle, nous avons choisi un seul groupe de prismes de
largeurs identiques suivant X, Y et 2. Le calcul a d’abord été fait pour Dx=Dy=Dz=
50 km, puis cette largeur a été réduite à 25 km, Le nombre de prismes est
variable selon chaque direction (Nx, Ny et Nz). Ce calcul a été effectué sur
l’anomalie de Bouguer totale. L’erreur sur l’anomalie est de 1 mGal et correspond à
la différence entre les anomalies mesurée et calculée. Le tableau V-3 montre les
paramètres qui ont été utilisés pour des prismes de 50 et 25 km, ainsi que les
résultats obtenus.

Tableau V-3: Paramètres utilisés pour le calcul du corps idéal, et contrastes de


densité obtenus selon les profondeurs.

Profondeur du toit du Contraste de densité (g. Contraste de densité


corps u-4 cm-z) pour des prismes (g.cme3) pour des
de 50 km, Nx= 22, Ny prismes de 25 km, Nx=
= 12, Nz = 6 46, Ny = 26, Nz = 5

70 -0.062 -0.057

74 -0.072 -0.065

76 -0.074 -0.072

78 -0.085 -0.078

80 -0.093 -0.086

82 -0.101 -0.093

85 -0.118 -0.103

90 -0.166 -0.132

91 -0.173 -0.140
177 Lemassifciif'Adtxnmua...
. . . . .
. . . <, ‘. I . I

On peut remarquer sur ce tableau que le contraste de densité est d’autant


plus faible que la largeur des prismes est grande. Les résultats obtenus (les
contrastes de densité) nous ont permis de tracer les courbes de la figure V-16.
Cette figure illustre bien une diminution du contraste de densité avec la
profondeur moyenne du toit du corps, ce qui correspond également à une
diminution de la densité réelle du corps.

Nous avons réalisé des coupes verticales du corps idéal obtenu à différentes
profondeurs pour les prismes de 50 et 25 km de large. La figure V-17a montre
qu’entre 70 et 80 km de profondeur, on a deux éléments de prismes de 50 km
chacun, ce qui revient à dire que le corps est entre 70 et 170 km ou 80 et 180 km
si le toit est respectivement à 70 et 80 km. A partir de 82 km de profondeur, la
coupe montre une seule largeur de prismes en profondeur. On observe les mêmes
caractéristiques sur la figure V-17b. Mais ici, au lieu de deux et un élément de
‘prisme comme précédemment, on a respectivement quatre (de 70 à 80 km) et trois
(de 82 à 91 km) éléments de prisme. Une autre particularité de cette figure est
que le corps idéal touche le maximum de l’axe y.

La sotution du corps idéal est donc un corps compris entre 70 et 91 km


de profondeur, ayant un contraste de densité négatif variant entre -0.062 et
-0.173 g.cme3 [pour des prismes de 50 km de large), ou bien entre -0.057 et
-0.140 g.cmS (pour des prismes de 25 km de large).
-
m-0. 05
E

$0. 08-
V

a,
z-0. 10-

Z-0. 13-
al
a \
\
u-0.15
\
\.

Fiéure V-16: Courbe de variation du contraste de densité en fonction de la


profondeur du toit du corps. a: prismes de 50 km de large, b: prismes de 25
km de large.
178 Le massifde I’Admna~~a ...

verti70a verti74a

-100

-150

-206

-250

-300
0 200 400 600 600 1000

verti76a

0 200 400 600 800 1000

mure V-17a: Coupes verticales du corps idéal réalisées à différentes


profondeurs (70, 74, 76,78,80, 82,85,90 et 91 km) pour des prismes de 50
km de large.
179 Le rnassfde LWmrumua ...

verti78a verti80a

0 200 400 600 600 1000 0 200 400 600 600 1000

verti82a

Fimre V- 17a (suite).


180 Le massifde 1;4dcunaom ...

verti85a verti90a

verti91 a

Figure V- 17a (suite et fin).


181 Le mass~de ~Adamaoua ...

verti70b verti74b

-8O-

-lW-

-120-

-140-

-160

-180

0 200 400 600

verti76b

Figure V-l 7b: Coupes verticales du corps idéal réalisées à différentes


profondeurs (70, 74, 76, 78,80, 82,85, 90 et 91 km) pour des prismes de 25
km de large.
182 Le~~-~~sifde1'Adcnnamu...

vertBOb

verti82b

Fimre V- 1’7% (suite).


183 Le mussifde ~A~~TMZOULZ . . .

verti85b verti90b

gkm3

ver-391 b

mure V-17b (suite et fin).


_s . . 184 Le massifde 1IAdamaoua ...

Ix- INTERPRÉTATION DE~ RÉSULTATS

Les modèles de cohérence obtenus sur 1’Adamaoua par une étude à 2D et à


3D montrent que ce massif est caractérisé par une lithosphère peu rigide. En
effet, l’épaisseur élastique équivalente de 20 Inn correspond à une rigidité flexurale
de 0.7*1 023 Nm. Ces valeurs s’avèrent plus faibles que celles des régions
environnantes, à savoir le rift de Yola au Nord (22 km) et le craton du Congo au
Sud (>28 km), Un résultat similaire (16 km) a également été trouvé par Nnange
(199 1) dans la même région. Les valeurs d’épaisseur élastique habituellement
obtenues dans les zones continentales varient entre 25 et 100 km (Mc Nutt et al.,
1988). Dans les zones de rift actifs (Bechtel et al., 1987; Ebinger et al., 1989;
Lesquer et al., 1988; Diament et Kogan, 1990; Rousset, 1992). l’épaisseur
élastique est de l’ordre de 30 km. La valeur obtenue pour le massif de 1’Adamaoua
est faible par rapport aux zones continentales “normales”, mais est cependant
comparable à celle des autres bombements et zones de rifts continentaux (tableau
V-4).

Tableau V-4: Tableau comparatif des épaisseurs élastiques équivalentes (Te)


obtenues dans différentes zones de rift et de bombement.

Nom de la région Te (km) Référence

h!%SSIF DE L’AIR 20-30 Jallouli (1989)


MMZXF RE L’ADAIMAOUA W Poudjom et al. (1992)

MASSIF DE DARFOUR 43 Ebinger et al. (1989)

h4ASSIF DU HOGGAR 35 Lesquer et al. (1988)

MASSIFS DU FOUTA 20-50 Bonvalot (1990)


DJALON

RF--l? DU KENYA 21-36 Ebinger et al. (1989)

RFT DE BAïKAL 30 Diament et Kogan (1990)

GRAEW DU RHIN 30 Rousset (1992)

Des études sismologiques (Dorbath et al., 1986) ont révélé la présence d’une
zone anormale dans le manteau supérieur de 1’Adamaoua. Ce massif serait
caractérisé par une zone d’anomalie thermique, de faible vitesse due à un corps de
faible densité dans le manteau supérieur. Par ailleurs, Bak (1992) a montré que le
. .

.r . .
185 Le massifde 1’Adfunaoua ...

modèle de structure Q par atténuation qui correspond le mieux à 1’Adamaoua est


une combinaison entre une croûte et un manteau supérieur anormaux. Ces
dsultats, de même que la valeur d’épaisseur élastique relativement faible sous
1’Adamaoua sugg&ent que ce massif a pu subir un rkhauffement thermique.
D’autre part, Le Maréchal (1970) a identifié, sous l’iidamaoua, de nombreuses
sources thermominérales. Cependant, l’origine de la thermicité dans cette région
demeure inconnue, du fait de l’absence de mesures de fl& de chaleur, qui
pourraient permettre de détecter éventuellement les anomalies thermiques.

L’analyse spectrale des profils et des grilles sur le massif de 1’Adamaoua a


permis de mettre en évidence trois profondeurs de sources:

* la première (4- 15 km) pourrait correspondre aux zones de fractures


superficielles (Cornacchia et Dam, 1983) et des bassins sédimentaires associés. Il
est à noter que Stuart et al. (1985) ont montré par sismique réfraction que la limite
croûte inférieure-croûte supérieure est comprise entre 10 et 14 km.

* la deuxième profondeur (23 km) correspond au Moho,

* enfin, la troisième profondeur (70-91 km) se situe dans le manteau


supérieur. Cette profondeur correspond à la zone anormale révélée par la sismique
réfraction (Dorbath et al., 1986) et par la valeur relativement faible de l’épaisseur
élastique. En effet, Dorbath et al. (1986) pensent que l’anomalie thermique sous
1’Adamaoua caractérisée par des anomalies de vitesse serait à une profondeur
comprise entre 40 et 140 km.

Un des résultats importants de cette analyse spectrale est un


amincissement crustal au niveau de 1’Adamaoua. Ce résultat est en accord avec les
données de sismique réfraction (Stuart et al., 1985) qui suggèrent une variation
d’épaisseur crustale entre le Nord et le Sud du plateau. Par ailleurs, les résultats
d’analyses pétrologiques sur des roches volcaniques de 1’Adamaoua (Girod et al.,
1984) ont montré que la croûte est à une profondeur moyenne de 20 km. Ceci
suggère également une remontée du manteau supérieur sous 1’Adamaoua.

Le contraste de densité obtenu par la solution du corps idéal varie entre


-0.062 et -0.173 g.cm-3 selon les profondeurs considérées. Ces valeurs sont un
peu plus faibles que celle utilisée par Brown et Girdler (1980) dans leur
modélisation directe des anomalies de Bouguer négatives observées sur les dômes
Africains. En effet, ces auteurs supposent que les forts reliefs et l’anomalie de
Bouguer de grande longueur d’onde sur ces dômes sont dus à une remontée de la
base de la lithosphère, et considèrent un contraste de densité de - 0.05 g.cmd3.
. .. _. 186 Le mmsifde PAdamaoua ...

Cependant, ils suggèrent également que ce contraste de densité peut être compris
entre -0.05 et -0.2 g.cm-3. La valeur que nous avons obtenue pour 1’Adamaoua est
donc raisonnable.

Tous ces résultats suggèrent la présence d’une anomalfe de densite SOUS


1’Adamaoua. Si on ajoute à ce résultat ceux déduits de la sismologie (anomalie
mantellique), ceci suppose qu’il y a une anomalie thermique & une profondeur
moyenne de 80 km. Le contraste de densité de ce corps est de -0.086 g.cme3,
ce qui correspond à un corps de densité relativement faible. Il y a également une
remontée du manteau supérieur, donc un tiincissement crustal. Ces résultats
sont similaires à ceux des autres bombements, et dans un cadre plus général, aux
zones de rifts continentaux. Nous discuterons maintenant des mécanismes
possibles de mise en place de 1’Adamaoua.

X- HYPOTHÈSES SUR L’ORIGINE DE L’ADAMAOUA ET


DISCUSSION

Comme nous l’avons signalé au début de ce chapitre, trois hypothèses sont


en général émises pour expliquer la formation des bombements Africains: points
chauds, mise en place à la faveur des zones de faiblesse et amincissement de la
lithosphère. Nous allons analyser ces hypothèses en ce qui concerne le massif de
1’Adamaoua.

n Hmothèse 1

* Dans l’hypothèse des points chauds, l’immobilité de l’Afrique depuis au


moins les 25 derniers millions d’année est une condition nécessaire. Par ailleurs,
la convection mantellique suppose une origine profonde de la thermicité. A l’heure
actuelle, il n’ y a pas de mesures de flux de chaleur sous 1’Adamaoua qui puissent
permettre de préciser l’origine de la thermicité. L’hypothèse selon laquelle le massif
de l’Adamaoua, comme les autres dômes Africains, est une expression en surface
de panaches mantelliques est peu probable. Ceci a également été proposé par
Dorbath et Dorbath (1984), ce qui nous amène aux deux autres hypothèses.

D Huwothèses 2 et 3

* Les deux autres hypothèses se rejoignent et suggèrent la mise en place


des bombements Africains à la faveur des zones de faiblesse de la lithosphère.
Celle-ci est alors sujette à des contraintes latérales distensives qui, lorsqu’elles
.

., <...- 187 Le massifde 1’Aclan-u~ua ...

sont importantes, pourraient conduire à une remontée de magma produisant du


volcanisme en surface, Dans ce cas, on peut avoir ou non un amincissement de la
lithosphère. .

Les faibles valeurs d’épaisseur élastique obtenues sur ces bombements


(tableau V-4) suggèrent la présence d’une racine légère dans le manteau supérieur.
Cette racine serait due soit à une altération du manteau supérieur, soit à une
remontée asthénosphérique. L’expression est alors soit uniquement un
bombement, soit un bombement pouvant aboutir à un rift (amincissement de la
lithosphère).

Hormis les dômes Est-Africains, les autres zones de bombement en Afrique


ne présentent pas d’expression en surface des rifts (effondrement de la vallée
axiale, sismicité intense...). Crough (1983) discute des mécanismes de formation
des rifts et des bombements. Il suggère que les bombements sont caractérisés par
des zones de faiblesse dans la lithosphère. La flottabilité du corps de faible densité
dans le manteau supérieur, mis en place à la faveur de ces zones de faiblesse, se
traduit en surface par un bombement. Dans le même ordre d’idée, Brown et
Girdler (1980) proposent un modèle pour les bombements Africains. D’après eux,
la lithosphère étant fracturée à sa base, les dykes qui s’y trouvent remontent
graduellement et n’auraient pas encore atteint, pour ces dômes, la surface (figure
V-18). L’expression en surface est simplement un bombement.

L’altération du manteau surh4eur

- une altération du manteau supérieur suppose que les processus


magmatiques et / ou thermiques interviennent dans le manteau supérieur et
entraînent un changement de la composition des roches.

Le massif de 1’Adamaoua est caractérisé par l’existence d’une zone de failles


qui constituent la zone de cisaillement centrafricaine. L’activité sismique sur cette
zone de faille est très réduite. Cette zone est caractérisée par une importante
bande de mylonites. Ces dernières sont issues d’un métamorphisme dynamique
qui conduit à un broyage plus ou moins fin des cristaux originaux. Cette zone
constitue donc une zone de faiblesse lithosphérique.

Dorbath et Dorbath (1984) ont montré, à partir des données sismologiques,


l’existence de relations entre la structure de la croûte (la variation de son
épaisseur) et les zones de failles sous 1’Adamaoua. Ils suggèrent ainsi que ce
massif s’est mis en place à la faveur de cette zone de failles. Ils généralisent en
disant que les autres bombements [Aïr, Hoggar, Tibesti, Darfour) ayant les mêmes
.
., . . .. 188 Le massif de ~Aclw-ruwua ...

caractéristiques que 1’Adamaoua ont une origine liée à diverses activités


tectoniques.

Dans le même ordre d’idée, Lesquer et a1 (1988) ont montré que le dôme du
Hoggar aurait pour origine des phénomènes traduisant une altération du manteau
supérieur. Les données pétrologiques (Girod et al., 1984) montrent que les roches
du manteau supérieur ont subi une modification de leur composition et ont été
transportées à la base de la croûte. Nos résultats suggèrent que le manteau
supérieur sous 1’Adamaoua est caractérisé par la présence d’un corps de faible
densité. Ce réchauffement pourrait permettre la modification des compositions
pétrologiques de certaines roches.

Au vu de ces résultats, rwus pensons que le massif de ~Adumaoua a pu subir


une certaine altération du manteau supérieur, mais ce phénomtine pourrait être
associé, comme le pensent Dorbath et a1 (1986) à une remontée de la base de la
lithosph&e caractérisée par une anomalie de vitesse dont le corps responsable est en
forme de “champignon”. C’est ce que nous allons discuter maintenant.

-“L’amincissement lithosphériaue:

Les dômes associés au rift Est Africain offrent un bon exemple de diapir
asthénosphérique. Ces dômes sont caractérisés par des anomalies de Bouguer
négatives d’amplitude inférieure à -150 mGa1. Cette anomalie reflète l’existence
d’un corps chaud, de faible densité et de vitesse faible dans le manteau supérieur.
La présence de ce corps chaud est en bon accord avec les flux de chaleur
relativement élevés, de l’ordre de 100 mW/m2. Par ailleurs, des études flexurales
(Bechtel et al., 1987; Ebinger et al., 1989) par analyse de la fonction d’admittance
et de la cohérence, ont montré que l’épaisseur élastique équivalente de la
lithosphère en Afrique de l’Est est relativement faible, comprise entre 24 et 30 km.
Ces caractéristiques sont en faveur d’un amincissement lithosphérique, ou plutôt
d’une anomalie thermique sous ces dômes.

Fairhead (1979), puis Brown et Girdler (1980) ont montré que les zones de
bombement néogène en Afrique (Aïr, Hoggar, Tibesti et Darfour) sont caractérisés
par un amincissement de la lithosphère. Ces derniers auteurs considèrent une
lithosphère de 100 km d’épaisseur (lithosphère standard en Afrique), surmontant
une asthénosphère chaude ayant un contraste de densité de -0.05 g.cma3. Ces
contraintes permettent d’avoir un amincissement de 60 km environ sur ces
bombements (figure V-19). Des résultats similaires ont été obtenus sur le bassin
du Gourma [Mali) par El Abbass (1993) qui propose, pour l’anomalie de Bouguer
.

.. 189 Le massif de 1’Achnaoua ...

négative, un amincissement lithosphérique de 35 km. Berrningham et al. (1983)


proposent également un modèle d’amincissement lithosphérique pour le Darfour.
De part l’absence de témoins en surface d’un rifting, mais aussi à cause de la
similitude de matériel volcanique, ils proposent que le dôme du Darfour se trouve
actuelkmnt à un stade initial de développement du dôme du Kenya (figure V-20).
Le Darfour pourrait donc représenter un stade initial de rifting.

Seidler et Jacoby (1981) ont montré des modèles correspondant â différents


stades de développement des rifts [figure V-21). Ils partent ainsi d’une lithosphère
de 120 km, et, en faisant varier la profondeur du diapir de matériel chaud, ils
donnent les expressions gravimétriques et topographiques correspondant aux
étapes de formation d’un rift. Pour le diapir, ils considèrent un contraste de
densité de -0.072 g. cm-3, auquel ils associent une remontée de la base de la
croûte avec un contraste de densité de +0.4 g.cmm3. Pour le premier stade, on,a
une topographie de 500 m, les anomalies de Bouguer et air libre étant
respectivement de -20 et +50 mGa1. Le passage à la première expression en
surface d’un rift (effondrement de la vallée axiale), se traduit par une topographie,
une anomalie de Bouguer et à l’air libre de 1500m, -70 et +1 10 mGa1
respectivement.

Le massif de 1’Adamaoua est caractérisé par une topographie de l’ordre


de 1200 m, une anomalie de Bouguer rkgionale de -50 mGal et une anomalie A
l’air libre de 45 mGal. Ces valeurs correspondent au modèle de la figure V-21b.
Comment pouvons nous rendre compte effectivement de cet amincissement
lithosphérique? Pour amener des éléments de réponse à cette question, nous
avons réalisé une modélisation des profils gravimétriques le long de ce massif.
190 Le massifdè 1’Adamaoun ...
.* .., <, ._

(1) -f-- ---+-


-------+ ---L----f

I II
(3) u

(4)

(5)

(6)

(7)

Fig. 5. A possible moJcl illusirating lhe evolution of rilting in Africa from I’anLdnia in thc soulh 10 Alar
in thc norih (top 10 bo\[om in thc Figure). KOIC thc increasing Icngth of [hz arrous rsprcstnting \hr
incrcasing lcnsionsl stress from souih to north. The black is drrivd from [ht îsthsnospherr: rcplac-ing \hc
lithosphcrc (whitc) (ztftcr Brown ad Girniler. 1980).

Figure V- 18: Etapes de la fracturation de la lithosphère en fonction des


contraintes latérales. Expression du diapir de matétiel en surface (d’après
Brown et Girdler, 1980).
.. : 191 . Le massifdé~lA&ua ...

3 TIBESTI 1000 HOGGAR 1000


ci 1
-1
x
I
-2 -- 0
E --
0
d

8
Y -- -- -2033

g
Y
LIGHT
VOLCANICS
I
z LIGHT
VOLCANICS
0 0
Km Km
100 100

v- LIGHT
1
m MLCANICS
5-O
Km
100

Figure V-19: Modele d’amincissement lithosphérique proposé par Brown et


Girdler (1980) pour les bombements Afi-icai~~~.
:
192 Le massifde 1’Adama~u& ...
.. . i. 3

DARFUR DOME
RESIOUAL BOUClJER ANOMALY mcd

IkpUl
NeyJtlw
0

-25
-50 El 3
RESIOUAL TOiWCRAFliY km
1
1
0

KENYA DOME
RESIOUAL EOLKWtR ANOMALY &A.
0
-25
3
-50 RaJ.ow Nrgraw
Lb. -
2- RESIOuAL TOPOGRAWY km
l-

0 500 km
L I

Figure V-20: Comparaison entre les dômes de Darfour et du Kenya. Le


Darfour est considéré comme un stade initial de développement du dôme du
Kenya (Bermingharn et al., 1983).
193 Le massjfde 1’Adamaoua ...
_-. _.. _, .! -

b-4
soo- /AP= 2.9
(a) h-d - (W
30-, /AP= 0.4
60- Igkm31
60-j l
90-
Ap4.071
' I
120 l 1 e1
[km]100 1000
Imgoll,

(km)
30
(') 60
90
120
(kml100 fS!Xl 1000
h~gall 1

Figure V-21 : Etapes de la formation des rifts : expressions gravimétriques et


topographiques correspondantes (Seidler et Jacoby, 1981).
.

., . 194 Le massifde rAdama0u.a ...

XI - MODÉLISATION DIRECTE QD1

X-1) Choix des &ofils

Pour la modélisation à 2D, nous avons choisi des profils perpendiculaires à


l’axe de 1’Adamaoua. Cinq profils ont été extraits (voir annexe 2) dont un seul a
servi à .la modélisation: il s’agit du profil n”5, Ce profil a été choisi car il se
rapproche le plus des points de mesure gravimétriques (figure V-22). Ce profil
s’étend sur 600 km, avec un pas d’échantillonnage de 6 km entre les points: La
figure V-23(1) montre le profil d’anomalie de Bouguer, à l’air libre et la topographie
correspondante. On constate qu’il y a une corrélation négative entre ces deux
types de données: aux zones relativement élevées correspondent des anomalies
fortement négatives et inversement.

x-2) Corrélation des Drofds avec la &oloErie de surface

Le profil étudié commence au Nord par le bassin de la Bénoué, et se


termine au Sud par le complexe de base du Sud Cameroun (figure V-23(11)).

- Dans le Nord, les anomalies positives de grande longueur d’onde (150 km)
et d’amplitude moyenne 40 mGa1 correspondent à la branche Yola du rift de la
Bénoué. Cette anomalie est interprétée par Okereke (1988) comme un
amincissement de la croûte. .Y-

- On note ensuite, sur le profil, une anomalie de Bouguer négative de grande


longueur d’onde (200 km) et d’amplitude 100 mGa1. Cette anomalie est associée au
plateau volcanique de 1’Adamaoua. Par rapport à la géologie, ces anomalies
coïncident avec les granites syntectoniquës et la couverture volcanique de ce
massif.

- Au centre de cette anomalie négative de grande longueur d’onde, on note


une anomalie positive de petite longueur d’onde (80 km) et d’amplitude 20 mGa1.
Cette anomalie correspond en surface à une bande de migmatite de 60 km de
large, et avec la zone de faille de Foumban, Elle a été modélisée par Ayonghe
(1983) qui a montré qu’elle correspond à une remontée de la base de la croûte
plutôt qu’à l’effet des migmatites observées en surface.

- Le changement de signe de l’anomalie de Bouguer vers le Sud du profil


correspond à un changement des roches en surface. En effet, on passe ici des
granites de 1’Adamaoua aux roches métamorphiques du complexe de base
(Collignon, 1968).
195 Le massifcii 1’Adamaoua ...
.. . . . . .i .-.

8 9 10 11 12 13 14. 15 16 17
14 14
N
13 f
13

12 12

11

10

8 8

1
8 9 10 11 12 13 14 15 16 17
0
- - 5oo km

FiElure V-22: Carte des anomalies de Bouguer et position du profil (AB)


d’anomalie de Bouguer à interpréter.
196 Le massifde 1’Aclcmcwua . ..
.- . <

A B
1300,
a
f\ I’ b
- 1050 I -ri
-1 --- C
(1) f
E I L \ , “_
\
- 800 I
I .‘-l -
- -A I-
l

d 50
TLJ,
E - 200
0
4 -450

- 950
1
- 1200 1 I I I I I I I I I 1 I I I I I I I I I 1 I I I I I I I I I 1 I I I I I I I I I 1 I I i I I I I I I 1 I I I I I I I I I 1 I I I I I I I I I 1 I I I r

-50 50 150 250 350 450 550 650


distance (km)
A (Nord) B (Sud)

(II)

.::::-.:.
.;-,:::.:::.:~:.
i~~~~i: Sédiments Crétacé Granites du socle El‘\‘x’\ Migmatites
CII

h nA
***
0*A* Volcanisme lzia Mylonites f: Failles

FiPure V-23: (1): Profil d’anomalie; a: anomalie de Bouguer, b: anomalie à


l’air libre, c: topographie. (II): Coupe géologique schématique le long du
profil AB.
197 Le massif de 1IAclmnama ...
. ., ... . .-. .- .L -- __-. _. t. ... . .. . . ..-.-*___
.. _ _ -.. . . . .

XI-3) Inter-wétation du nrofil d’anomalies

X-3-1) Traitement du m-ofU

Afin d’enlever les anomalies de courte longueur d’onde représentant l’effet


des structures superficielles, le profil gravimétrique a été lissé. Ce lissage a été
réalisé à l’aide d’une méthode basée sur les éléments finis [moue, 1986) qui
permet un bon contrôle du degré de lissage par le choix de deux paramètres
physiques qui sont la tension et la rugosité. Le lissage de la figure V-24 a été
obtenu pour une rugosité de 0.04.et une tension nulle.

A B
40 ,

-a
--- b
-C

-40

0
G-
4

-120 0;,,,,,,,,,,,50 100 ,,, 150,,, , 200


,,,,, ( ,,,, 300 ,,,(
250 (,,, , , l,l,,,,,,,,,,,,,,,,
350 400 450 500 550 600 6!

distance (km)

Figure V-24:. Retrait des effets superficiels sur le profil AB. a: anomalie
totale ; b: anomalie lissée correspondant aux grandes longueurs d’onde; c:
anomalie “résiduelle” correspondant aux effets superficiels.
..
198 L=crnassifde1'Adamaoua...
._

X-3-2) Retrait &UT-E constante

Le profil d’anomalies présente deux tendances: une anomalie négative de


grande longueur d’onde avec au centre du profil une anomalie positive de petite
longueur d’onde. Le Nord du profil est caractérisé par une anomalie positive
centrée sur la Bénoué. D’après Browne et Fairhead (1983), le massif de
1’Adamaoua s’est formé-aucours du Crétacé supérieur au moment de la réactivation
du rift de Ngaoundéré (faille de Foumban). Pour cela, nous avons choisi
d’interpréter la totalité du profil d’anomalies pour mieux rendre compte .des
relations entre les anomalie positives (liées aux rift de Yola et de Ngaoundéré), et
l’anomalie négative (associée au massif de 1’Adamaoua). ..

Cependant, avant d’entreprendre l’interprétation, nous avons retiré une


constante au profil d’anomalies. Fairhead (1979) puis Brown et Girdler (1980) ont
montré que les dômes de l’Afrique Centrale et du Nord sont caractérisés par une
tendance régionale de 50 mGa1. Par ailleurs, la carte des anomalies régionales que
nous avions obtenue montre bien, pour l’Adamaoua, une régionale moyenne de 50
mGa1. Enfin, le profil d’anomalies de Bouguer montre que la régionale graphique
associée est de l’ordre de 50 mGa1. Pour ces différentes raisons, avant de
modéliser le profil, nous avons enlevé une constante de 50 mGa.l.

X-3-3) Les contraintes du nmdèle

* Les anomalies nositives de la Bénoué

Pour ces anomalies, les contraintes sur la profondeur du Moho et le


contraste de densité entre la croûte inférieure et le manteau supérieur ont été
fixées en accord avec le modèle de Okereke (1988). Ce qui revient à une
profondeur moyenne du Moho de 22 km. Le contraste de densité utilisé est de
1-O.17 g. cm-3. Ce contraste est faible par rapport à la normale (+0.4), mais est en
accord avec l’anomalie de vitesse observée par Dorbath et al. (1986) au Nord de
l’Adamaoua.

* Les anomalies de 1’Adamaoua

- pour l’anomalie négative de grande longueur d’onde du plateau, les


contraintes suivantes ont été appliquées:

- l’épaisseur de la lithosphère étant mal connue dans la région, nous


avons considéré celle proposée par Seidler et Jacoby (1981), donc 120 km.
.
199 Le massifde 1’Adarrumu.a . . .

- la profondeur du corps de faible densité a été contrainte par


l’analyse spectrale. Celle-ci a montré que le toit de ce corps est à une profondeur
moyenne de 80,km.

- la densité du manteau est de 3.3 g. cme3.

-le contraste de densité lithosphère-asthénosphère est donné par la


solution du corps idéal. La profondeur moyenne du corps, contrainte par analyse
spectrale, étant de 80 km, on en déduit un contraste de densité de -0.086 g. cm-
3. Ceci suppose que l’asthénosphère chaude, sous la lithosphère, a une densité de
3.214 g. cm-3. Des coupes horizontales réalisées à 80 km pour différentes
couches (figure V-25), montrent qu’à partir de la cinqui&e, le contraste de densité
est nul. Cette méthode de corps idéal a également permis d’avoir une idée sur la
géométrie du corps de densité faible.

- pour l’anomalie positive de courte longueur d’onde au centre du profil,


nous avons utilisé les contraintes suivantes:

la profondeur du Moho a été obtenue par analyse spectrale. Nous


avions trouvé un amincissement crustal de 33 à 23 km sous 1’Adamaoua.

le contraste de densité a été considéré en rapport avec celui utilisé


pour la Bénoué. Ces deux zones sont caractérisées par une anomalie de vitesse,
soit une anomalie thermique révélé sous 1’Adamaoua par les études sismologiques
(Stuart et al., 1985) et par nos résultats des études flexurales. Un contraste de
densité de + 0.17 g. cm-3 est donc considéré ici.

L’anomalie positive au Sud Cameroun a été modélisée par un corps ayant un


contraste de densité de -tO.O9 g. cm- 3. Ce polygone correspond aux migmatites
dans la croùte supérieure, de densité 2.74 g. cm-3 par rapport aux granites
encaissantes de densité moyenne 2.64 g. cme3 (Telford et al., 1976).
200 Le massifde 1’Adamaam ...

couche1 couche2

0 200 400 600 800 roi0 0 260 400 600 800 1000

couche3

0 200 400 800 800 1000

Fi&xe V-25: Coupes horizontales réalisées à 80 km de profondeur et à


difkentes couches.
201 ~maSsifde1'Adamaom...

0 200 400 600 800 1000

couche5

glcm3

0 200 400 800

Figure V-25 (suite et fin).


202 Le massîfde 1’Adamaoua ...
. . ,.

X-3-4) Le modèle wroposé et discussion

La figure V-26 montre le modèle que nous avons construit à partir des
contraintes ci-dessus fixées. Cette ûgure met en évidence:

- un amincissement crustal sous la Bénoué mais aussi sous l’Adamaoua,

- un amincissement de la lithosphère sous 1’Adamaoua.

* L’amincissement crustal

Nous avions signalé que le massif de, 1’Adamaoua’est traversé par la zone de
failles du cisaillement centrafricain. Cette zone correspond au Cameroun à la faille
de Foumban, ou encore le rift de Ngaoundéré (Browne et Fairhead, 1983).
L’amincissement crustal a été mis en évidence sur la carte des épaisseurs
crustales. Ce résultat a été confirmé par la sismique réfraction (Stuart et al.,
1985). L’anomalie de Bouguer positive observée ici sous 1’Adamaoua et associée à
la faille de Foumban, est comparable à l’anomalie axiale du rift du Kenya.
Cependant, les origines de ces anomalies sont différentes. En effet, pour le Kenya,
cette anomalie est le résultat d’une intrusion de dykes dans la croûte. Par contre,
dans le cas de l’Adamaoua, il s’agit d’une remontée de roches mantelliques à la
base de la croûte et à,la faveur de la zone de faille. Cette origine de l’anomalie est
confirmée ‘par les études pétrologiques (Girod et al., 1984) qui supposent, sous
l’Adamaoua, une remontée de roches d’origine mantellique dans la croûte.

* L’amincissement lithosphérique

L’anomalie de Bouguer négative de grande longueur d’onde et d’amplitude 50


mGa1 observée sous 1’Adamaoua est comparable à celle qu’on observe sur les
autres zones de bombement en Afrique. Ces anomalies sont interprétées comme
pour les zones de rift, c’est-à-dire un amincissement lithosphérique.

En considérant les modèles de rifts proposés par Seidler et Jacoby (1981),


les anomalies de Bouguer et à l’air libre, de même que la topographie sur
1’Adamaoua correspondent au deuxième stade de formation des rifts. Ce stade
suppose une remontée de matériel chaud, ayant un contraste de densité de -0.072
g. cme3, de 40 km environ. En supposant une lithosphère de 120 km et un
contraste de densité de -0.086 g.cmd3 pour l’Adamaoua, on obtient un
amincissement lithosphérique de l’ordre de 40 km (de 120 à 80 km). Les modèles
de remontée asthénosphérique dans la lithosphère appliqués aux autres dômes
Africains [Brown et Girdler, 1980) montrent qu’on a un amincissement maximal de
_ _. 203 Le massifde liAdmmoua ...

60 k-m. De même, Bermingham et al. (1983) trouvent les valeurs d’amincissement


similaires pour le dôme du Dar-four. Par comparaison avec les anomalies du dôme
du Kenya, ces auteurs proposent que le Darfour est à un stade initial de
développement de rift.

L’activité sismique est très réduite au niveau de 1’Adamaoua. Les séismes


enregistrés dans cette zone sont en général en rapport avec l’activité magmatique
sur la ligne volcanique du Cameroun (Tabod et al., 1992). Cependant, quelques
séismes ont été enregistrés le long de la faille de Foumban. Les mécanismes au
foyer composite ont donné des mécanismes en faille normale avec une composante
dextre, ce qui est en faveur de l’hypothèse d’un rifting. Notons que le massif de
1’Adamaoua est caractérisé par du volcanisme en surface, des anomalies de
Bouguer négatives, mais une absence de relief topographique de type rift
(effondrement de la vallée axiale). L’absence de ces activités sur 1’Adamaoua et ses
caractéristiques similaires à celles du Kenya supposent que ce massif serait,
comme le Dar-four, à un stade initial de développement des rifts Est-Africains.
_e . :
204 L-e massifde 1’Adamaoua ...

A (Nord) B (Sud)

Manteau supérieur

I _ I.^ I 1 1 I I I I
70 14U 210 280 350 420 490 560 630 700

Figure V-26: Modèle 2D proposé pour le profil AB le long de 1’Adamaoua:


Amincissement crustal et lithosphérique. Les contrastes
de densité (dans les polygones) sont en g.cmm3.
..

., ... _, 205 Le massif de tAdamaua ...

XII - CONCLUSIONS À L’ÉTUDE DE L’ADAMAOUA

Les données geologiques existantes sur 1’Adamaoua indiquent que sa


surrection a eu heu entre le Cretacé superieur par réactiva-bon de
et le Tertiaire,
la faille de Foumban. Ce massif s’est formé pendant la même période que les
autres bombements Africains (Air, Darfour, Tibesti et Hoggar). Son évolution
géodynamique et tectonique est liée à la présence de trois structures majeures qui
sont le rift de la Bénoué, la ligne volcanique du Cameroun et la zone de
cisaillement centrafricain [faille de Foumban). Cette zone de faille, caractérfsee
par une importante bande de mylonites représente une zone de faiblesse
lithosphérique, propice B la formation du massif de 1lAdamaoua.

L’étude des fonctions de transfert, et plus spécialement de la cohérence


entre les données gravimétriques et topographiques apporte des résultats
complémentaires quant à la connaissance de ce massif. Le modèle de
compensation qui correspond à ce massif est la flexure d’une plaque mince
élastique en réponse à deux charges: l’une située en surface, l’autre au niveau du
Moho. La valeur d’épaisseur élastique équivalente obtenue est de 20 km, soit une
II rigidité flexurale de 0.7 * 1023 Nm. Ces valeurs sont faibles si on les compare à
celles qui correspondent aux zones continentales “normales”. Elles sont cependant
du même ordre de grandeur que celles des zones de bombement et de rifts
continentaux. Ces faibles valeurs d’épaisseur élastique sont compatibles avec
un réchauffement thermique. Elles sont interpretées dans les zones de rift
comme un amincissement de la lithosphère, ce qui est le cas du massif de
1’Adarnaoua.

L’anayse spectrale des données gravimétriques a permis de mettre en


évidence un amincissement de la croûte sous 1’Adamaoua. En effet, le Moho est
à 23 km de profondeur en moyenne. Ce résultat est en accord avec les données
de sismique rëfraction et pétrologiques.

Le contraste de densité obtenu par la solution du corps idéal correspond à


l’intrusion d’un corps chaud dans le manteau supërieur, à une profondeur
moyenne de 80 km. Nous avons interprëté ce corps, conjointement avec l’anomalie
négative de grande longueur d’onde observée, comme une remontée de matériel
asthénosphérique à la base de la lithosphère. Nous mettons ainsi en évidence un
amincissement lithospherique de 40 km sous Mdamaoua.

Ces résultats nous conduisent à proposer pour Z’Adamaoua un début de


développement de rift de type Kenya.
.

.., ._. ...


206 con.c.?.Llsion générale ...
_...
‘,d) . . .. 207 Conclusion générale ...

CONCLUSIONS

La compilation des données gravimétriques existantes nous a permis de


prêciser la structure de la lithosphère en Afrique centrale. Les résultats des
études flexurales en domaine océanique par différents auteurs ont montré que la
rigidité de la lithosphère augmente avec l’âge de la plaque. Ceci est en accord avec
le refroidissement de la lithosphère au fur et à mesure qu’on s’éloigne de la
dorsale. Dans le cas de la lithosphère continentale, notre étude montre que sa
rigidité est fonction de l’évolution géodynamique de la zone étudiée. Nous avons
ainsi montré qu’elle est moins rigide au niveau des rifW. et bombements que dans
les zones cratoniques. Ce résultat est en accord avec la stabilité de ces régions. Il
y a donc une relation entre la stabilité des zones et la rigiditéflexurale de la
lithosphère continentaze. Les activités volcaniques, tectoniques et sismiques,
de même que le réchaufiement thermique
sont des phénomènes qui peuvent
contribuer à des rigidités fkxuraks relativement faibles. La gravimétrie
apporte ainsi des informations fondamentales quant à la connaissance du
comportement de la lithosphère continentale.
Les cartes d’anomalies de.Bouguer, régionales et résiduelles, de même que
les cartes transformées, permettent de faire des corrélations entre les anomalies
gravimétriques observées et la géologie de surface. Ces cartes mettent notamment
en évidence les failles, les bassins sédimentaires et les structures profondes.
L’analyse de la cohérence dans la région du Tchad révèle des valeurs d’épaisseur
élastique équivalente relativement élevées et comparables à celles obtenues dans
d’autres zones cratoniques. Ces études confirment ainsi Z’existence d’un craton
dans cette région (le craton nilotique) comme il a été suggéré par les données
géochrono2ogiques.
L’analyse comparée des données gravimétriques et géologiques permet de
préciser. l’origine et les mécanismes de mise en place du massif volcanique de
1’Adamaoua. Le choix d’un profil gravimétrique perpendiculaire à ce massif montre
bien une anomalie négative de grande longueur d’onde superposée à une anomalie
positive de petite longueur d’onde au centre du profil. L’anomalie de grande
longueur d’onde est interprétée comme un amincissement de la lithosphère. Cette
interprétation est comparable à celle des autres bombements néogènes en Afrique,
et aux zones de rifts continentaux. L’anomalie positive de petite longueur d’onde
correspond à l’amincissement crustal sous l’Adamaoua, mis en évidence par
analyse spectrale. Hormis I’absence en surface des expressions de rift
(effondrement de la vallée axiale, absence de faible relief topographique, absence
d’activité sismique intense), ce massif montre, de part la forme et l’amplitude de
.. ,.. . ... , 208 Conclusion générale ..,

l’anomalie de Bouguer, des caractéristiques des zones de rift. NOUS proposonS


alors que Mdamaoua représente actuellement un stade précoce de lifting, La
faille de Foumban caractérisée par une importante bande mylonitique, et qui
traverse ce massif, constitue une zone de faiblesse dans la lithosphère. Cette faille
pourrait favoriser la montée de magma en surface.
Le résultat obtenu ici pour le massif de 1’Adamaoua n’est pas unique en
Afrique. En effet, hormis les autres dômes, les résultats similaires ont été obtenus
notamment en Afrique de l’Ouest dans le bassin du Gomma au Mali (El Abbass,
1993). Cet auteur propose pour le Gourma un amincissement crustal et
lithosphérique à la faveur d’une zone de failles qui constituent les linéaments
Guinéo-nubiens. Le massif de I’Adamaoua est situé dans une zone caractérisée par
la présence de failles qui constituent les linéaments centrafricains. Les
interprétations des anomalies grauimétriques sur le Gourma et ltidamaoua,
de même que les modèles..qui en découlent (amincissement crustal et
Zithosphérique) suggèrent une continuité nette entre les structures
océaniques et les zones de volcanisme infraplaque à travers les zones de
fracture. D’une manière générale, le continent Africain est marqué par un certain
nombre de linéaments plus ou moins parallèles les uns par rapport aux autres.
Ces linéaments sont bien mis en évidence par les cartes d’anomalies
gravimétriques et magnétiques.

PERSPECTIVES

Les perspectives ouvertes par cette étude concernent plusieurs études sur
l’Afrique en général, et certaines structures de ce continent en particulier.
- suite aux résultats des études flexurales obtenus sur les bombements
Africains, il serait souhaitable de réaliser une “cartographie fine” de ce continent
en termes de rigidité flexurale. En déduisant une carte des épaisseurs élastiques,
il sera aisé de faire une étude comparative à l’échelle du continent et déterminer ,
en accord avec d’autres données (carte des anomalies de Bouguer et magnétiques,
carte altfmétrique...), les anomalies de densité profondes.
- toujours à l’échelle du continent, les mesures de flux de chaleur sont
nécessaires pour connaître les anomalies thermiques éventuellement existantes.
Ces mesures sont également utiles en Afrique centrale pour préciser l’origine de la
therrnicité sous le massif de 1’Adamaoua.
- Pour la région du Tchad, des forages sismiques, et l’application d’autres
méthodes géophysiques notamment la magnéto-tellurique, les méthodes
électriques, pourraient permettre d’avoir plus de contraintes sur les épaisseurs
des formations, et donc d’estimer la profondeur du Moho.
.
_ _..,i ~ ._ 209 Conclusiongénérale . ..

- des études magnétiques peuvent aussi être utiles pour préciser les
susceptibilités magnétiques des roches et en déduire leurs natures.
-une étude géoctimique est également nécessaire en ce qui concerne les
études des transitions de phase dans le manteau. Ceci pourrait rendre compte ou
non des altérations éventuelles du manteau sous le massif de 1’Adamaoua.
- l’étude des échantillons de roches sous 1’Adamaoua pourrait permettre de
préciser leur nature et leur origine, et les comparer à celles des zones de rift
connues.
.._ <_,.<. :_. .. . .. 210 Référencesbibliograptliques...
..I., _._.. . 211 Réf&ences bibliographiques ...

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j_. ‘.. .. .. .,
225

FimUe 1-l : Les cratons et zones mobiles d’Afrique (d’après Clifford, 1970). . . . . . . . . . . . . . . . . .. ,. .,. . . . . .7

IWure l-2 : Les fossés Crétacé d’Afrique Centrale (d’après Browne et Fairhead, 19831.... . . . . . . . .7

Fime I-3 : Carte géologique de l’Afrique Centrale et de l’Ouest.


Localisation de la zone d’étude . . . . . .. .. .. . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . ..,.. . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

Fipure l-4 : Carte géologique de la zone d’étude . .. . . . . . . .. . ..*...................................................... 11

Ffme I-5 : Les cratons stables et les zones mobiles en Afrique (d’après Rocci, 1965). . . . . . . . ..lZ

F+U=e 1-6 : Carte géologique simplifiée du Cameroun (d’après Soba, 1990) . . . . . . . . . .. .. .. . . . .. . . . . . 15

Fiéure I-7 : Le système de rifts dXfrique Centrale et de l’Ouest (Fairhead 19861 . . . . . . . . .. .. .. . . . . 20

P&ure I-8 : Formation des rifts de l’Afrique Centrale et de l’Ouest. . .. .. .. . . . . . . . . . . .. .. .. .. .. . . . . . . . . . .. . 20

Figure I-9 : Taux d’extension crustale dans les rifts de l’Afrique de l’Ouest
(d’après Fairhead et Okereke, 1987). .. ., . . . . . . . . .. .. .. . . . . . . . . . . . . . . .,.. . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .23

Fimue I-10 : Le système de rifts de l’Afrique de l’Ouest (Bénoué, Yola et Gongola). ,............. 23

Fiéure I-1 1 : Localisation des bassins sédimentaires de la côte Ouest-Africaine . . . . . . . . . . . . . . . . ..27

Figure I-12 : Position de la ligne volcanique du Cameroun en Afrique. . . .. .. .. .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28

FiPure I-13 : Localisation des dômes en Afrique. . . . . . . . .. .. .. . . . . . . .. .. .. .. . . .. .. .. .. .. . . .. . . .. .. .. .. . . . . . . . . . . . . . . 29

Figure I-l.4 : Relations entre les accidents de la zone de cisaillement centrafricaine


et l’Amérique du Sud à travers la faille transformante de l’Ascension en
Atlantique Sud (d’après Comacchia et Dans. 19831.......................................... 32

Figure I-15 : Position de l’accident de la Sanaga et son prolongement jusqu’à la


région de Ndélé en Centrafrque (d’après Dumont, 1986) . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32

Figure II-l : Surface d’intégration utilisée par Hubbert (1948) pour calculer
graphiquement l’effet gravimétrique d’une structure à 2D.. . . .. .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .37

Figure II-2 : Approximation d’une structure géologique par un polygone ABCD


(en grisé). Pararnètres utilisés pour le calcul de l’effet gravimétrique de
cette structure à deux dimensions (d’après Talwani et al., 1959) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .40

Figure 11-3 : Calcul de l’effet gravimétrique à deux dimensions et demi d’un élémemt
de volume V de densité uniforme p à partir du point r (d’après Cady, 1980). . . . . ..a

=We lI-4:Forme théorique d’un spectre gravimêtrique en fonction du nombre d’onde......44

Fieure II-5 : Modèle de compensation locale selon Pratt (1854) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. .47

Fieure II-6 : Modèle de compensation locale selon Airy (1855) . . *. . . . . . . . .. .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..47


P%!ure II-~ : Corrélation de l’anomalie de 3ouguer et de la topographie pour
différentes rigidités de la lithosphère.
A: lithosphère rigide, les charges de surface et de subsurface ne créent
pas de flexure de la plaque, la cohérence sera égale à 0;
B: lithosphère non rigide, la plaque est déformée en réponse aux charges
de surface et de subsurface, la cohérence tend vers 1.
(d’après McNutt, 1990) . .. . . . . . . . . . . ...*.*................... .. . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. .. .. .. .. . . 51

Fierure III-1 : Distribution des points de mesure gravimétrique dans la zone d’étude. . . . . . . ...58

Fiéure III-2 : Nouvelle carte des anomalies de Bouguer du Cameroun et des pays
environnants . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . ..**.................................. ..,......*......,....*.**.....*.....* 63

P%?ure III-3 : Carte topographique du Cameroun . . . . . . . . . . .. .. .. . . . . .. .. .. .. .. .. .. .. . . . . .. . . .. .. .. .. .. .. .. .. . . . . . .64

Fimue III-4 : Bassin circulaire de Doba (Tchad) et fossé linéaire de Baké-Birao


(CentmfÏ-ique). (D’après Louis, 1970) . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. .. . . .. .. . . .. . . .. .. .. .. .. .. . . . . . . .. . . ...*.. 65

Fiéure M-4bis : Carte des anomalies à l’air libre du Cameroun et des pays
envitonnants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .. . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . ...*. 66ter

Fim.ue III-5a ,: Cartes des anomalies régionales, méthode polynomiale;


polynôme de degré 3 . . . . . . . . . . .. . . .. . . . . .. . . . . . . . . . . .. .. .. .. . . .. . . . . .. .. .. .. .. . . . . . . .. .. . . . . .. .. . . . . .. . . .. . . 69

Fk!ure Et-5b : Cartes des anomalies régionales, méthode polynomiale;


polynôme de degré 4 .. . . . . . . . . . . .. . .. . . . .. . . . . . . . . . .. .. .. .. . . .. . . .. .. .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . .. .. .. 70

Figure M-5c : Cartes des anomalies régionales, méthode polynomiale;


polynôme de degré 5 . .. . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . .. . .. . . . . . . .. .. .. .. . . . . . . .. .. . . .. .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. ..71

Fie‘ure M-6a : Cartes des anomalies résiduelles obtenues par différence entre
les anomalies de Bouguer et régionales; polynôme de degré 3....... . . . . . . . . . . . . . . . ..72

Fitzure M-6b : Cartes des anomalies résiduelles obtenues par différence entre
les anomalies de Bouguer et régionales: polynôme de degré 4 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . 73

Fi&?ure III-6c : Cartes des anomalies résiduelles obtenues par différence entre
les anomalies de Bouguer et régionales; polynôme de degré 5 . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . 74

Figure M-7a : Cartes des anomalies prolongées vers le haut: prolongement


à 37 km (2 * pas d’échantillonage), . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . .78

Figure M-7b : Cartes des anomalies prolongées vers le haut: prolongement


à 55.5 km (3 * pas d’échantillonage) , . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..f................................ 79

F&use III-7ç : Cartes des anomalies prolongées vers le haut; prolongement


à 74 km (4 * pas d’échantillonage), . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . 80

Fif%re M-8 : Carte du gradient vertical. . . . .. . .. . . . . . .. . . . . . . . . . .. .. . . . . . . .. . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81

FfPure III-9 : Directions gravimétriques déduites des cartes d’anomalies . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83


_ . ._..,._. ._. ..__ .-
.’ ‘. 227

F&ux IV-l: Variation de l’épaisseur élastique en fonction de l’âge de


la lithosphère océanique (d’après Watts et al., 1980).. .. .. . . . . . . . . . . .. .. .. . . . . . . . . . . . . . . . . . .89

FbMre N-Ibis: Position des 33 grilles carrées utilisées pour I’estimation de


l’épaisseur élastique et la profondeur moyenne du Moho
dans la zone d’étude . . . . . .. . . . . . . .. . . . . . .. .. .. . . . . . . . . . . . . . . .. .. . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90bis

a@.~! N- 2: Illustration de la cohérence selon la rigidité de la lithosphère.


a: lithosphère de rigidité nulle donc Te = 0 (compensation locale
de type d’A%yL
b: lithosphère très rigide donc Te ---> 03,
c: lithosphère de rigidité intermédiaire (compensation régionale). . . . .. . . . . . . . . . . . . . . .92

Figure IV- 3: Carte des résidus obtenus pour deux des 33 grilles. Ces résidus
ont été estimés en utilisant la norme Ll de McNutt et Parker (1980). . . . . . . . . . . . . 95

nmue N- 4: Courbes de cohérence obtenues pour les 33 grilles . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..99

RaUre IV- 5: Car-k des épaisseurs élastiques (en lun) obtenue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . 112

Figure IV- 6: La chaîne St Hélène. (Atlantique Sud) et la ligne volcanique


du Cameroun. . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . .. .. . . .. .. . . . . . . . . .. . . . . .. . . . . .. . . . . . . . . . . . . .. .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. .. . . .. .. 113

Fimire IV- 7: Mise en évidence de deux zones de seismicité au Sud Cameroun.


(d’après Tabod et al., 1992) * . .. .. . . .. .. . . . . . . . . .. .. . . .. .. .. .. . . . . . . . . . . . . .. .. .. . . . . . . . . . . . . . . . . ...I...... 114

Fime IV- 8: Spectres d’énergie gravimétrique en fonction du nombre d’onde


pour les 33 grilles. . . . . .. . . . . . . .. .. . . . . . .. . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124

mure IV- 9: Carte des épaisseurs crustales moyennes obtenue par krigeage . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . 133

FimreIV-10: Spectre d’énergie gravimétrique en fonction du nombre d’onde,


de la grille “homogène” correspondant au domaine des bassins
du Tchad. Dans les basses fréquences, la pente de la droite
de régression donne une profondeur moyenne de 24 km.
La profondeur moyenne du Moho est de 15 km . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . 135

FigureIV- 11: Spectre d’énergie gravimétrique en fonction du nombre d’onde,


de la grille “homogène” correspondant au massif de 1’Adamaoua.
Dans les basses fréquences, la pente de la droite de régression
donne une profondeur moyenne de 91 km.
Laprofondeurmoyenne du Moho est de 23 km . . . . . . . .. . . .. . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..137

FiCureN- 12: Spectre d’énergie gravimétrique en fonction du nombre d’onde, *


de la grille “homogène” correspondant au craton du Congo.
Dans les basses fréquences, la pente de la droite de régression
donne une profondeur moyenne de 46 km.
La profondeur moyenne du Moho est de 29 km. . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140

Figure V-l: Carte altimétrique de l’Afrique montrant les bassins et les zones
d’altitudes élevées. D’après Dorbatb et Dorbath (1984). . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. .. . 148

FiEure V-2: Localisation en Afrique des zones volcaniques d’âge Mésozoïque


supérieur à Tertiaire associées à du bombement (d’après Gass, 1972). . . . . . . . .. . . .149

Figure V-3: Position du volcanisme Cénozoïque en Afrique (Thorpe et Smith, 1974)


et différentes unités structurales (cratons et zones mobiles).
On note que le volcanisme a une localisation préférentielle dans
les zones non cratoniques. . . .. .. . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . .. .. .. . .. . . . . . . . . . . . . . . . . 152
.., _,-<-... . _. .
228

FimUe V-4: Carte des anomalies de Bouguer de l’Afrique (Slettene et al;, 1977). . . . . .. .. .. . . . . . ,154

P%&re V-5: Contraintes appliquées sous la plaque Africaine par convection


mantellique (Hari Shou Liu, 1977) .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. .. . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..a.......... 156

Fleure V-6: Situation de I’Adarnaoua en Afrique Centrale et de ses fossés bordiers :


la Bénoué au Nord et les fossés Sud Adamaoua (Djerem et Mbéré)
au Sud.(Dumont, 1984) . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . .. . . . . .. .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . ..*.....a. 158

Fiéure V-7: Le fossé de la Bénoué limité au Nord et au Sud par les failles
transformantes du Chain et de Charcot respectivement (Popoff, 1988) . . . . . . .. ...158

Fi=e V-8: Les couloirs Iinéamentaires en Afrique (Guiraud et al, 1985) . . . . . . . . . . . .. .. . . ... . .. . . . . . 161

Fiéure V-9: La fallle de Foumban (Cameroun) séparant deux zones de foliation


différentes (Ngako et al., 1991) . . . . . . .. . . . . .. . . . . . . . . .. . . . . .. .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . .. .. . . . . 161

FWure V-10: Formation des dômes de 1’Adamaoua (Cameroun) et du Dar-four


(Soudan) par réactivation du rift de Ngaoundéré (Browne et
Fairhead, 1983, redessinée) . .. . . . . .. .. . . . . .. .. . . . . .. .. .. .. . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . .. .. .. .. .. . . . . . . .. .. . . 163

Figure V-11: Les différentes phases tectoniques dans la zone de I’Adamaoua


et leurs directions principales (Dumont, 1984). ,............................................. 164

Figure V-12: Analyse pétrologique des enclaves de péridotites: faciès â spinelle


et plagioclase (Girod et a.l.. 1984) . . .. . . . . . . . . . . .. . .. . .. . . . . .. .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . .. .. . . . . 168

Fipure V-13: Carte des flux thermiques en Afrique de l’Ouest (Lesquer et al., 1990) . . .. .. . ...168

FfPUre V-14: Carte des anomalies magnétiques MAGSAT en Afrique


(d’après Lange1 et al., 1982) . .. .. . . .. . . .. . . . . . . . . .. .. . . . . . . .. .. .. .. . . . . . . . . . . .. .. . . . . . . . . . . . . .. . . . . .. . . . . 169

Fimre V-15: Etude de sismique réfraction sous I’Adamaoua.


a: Position du profil de sismique réfraction le long de I’Adamaoua
b: anomaliede Bouguer; c: topographie: d: résidus des temps d’arrivée
des ondes P; e: modèle de vitesse obtenu sous 1’Adamaoua
(Dorbath et al., 1986) ..,.....................,.............................................................. 172

Fieure V-16: Courbe de variation du contraste de densité en fonction de la


. profondeur du toit du corps. a: prismes de 50 lun de large, b: prismes
de 25 km de large . . . . . . . . . .. . . . . .. .. . . . . .. .. . . .. . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 177

Fiéure V-17a: Coupes verticales du corps idéal réalisées & différentes profondeurs
(70, 74, 76, 78. 80, 82, 85, 90 et 91 km) pour des prismes
de 50 km de large . .. .. .. .. .. .. .. . . . . .. .. . . . . .. .. .. . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . .. 178

Fimre V-17b: Coupes verticales du corps idéal réalisées à différentes profondeurs


(70, 74,76,78, 80, 82,85,90 et 91 km) pour des prismes
de 25 Ion de large . . . . . . . . . . . . . . . . . .. .. . . . . .. .. . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. .. . . . ..~.................. 181

Figure V-18: Etapes de la fracturation de la lithosphère en fonction


des contraintes latérales. Expression du diapir de matériel
en surface (d’après Brown et Girdler, 1980) .. . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . .. . . . . .. . . . . . . . . . . . . . .. .. . . . . 190

Figure V-19: Modèle d’amincissement lithosphérique proposé par Brown


et Girdler (1980) pour les bombements Afticains.. . . . . . . .. . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .19 1
229 1 .-. .. -
__ . I . . ._ . . . .

FkZwe V-20: Comparaison entre les dômes de Darfour et du Kenya. Le. Darfour
est considéré comme un stade initial de développement du dôme
du Kenya (Bermingham et al., 1983). . .. . . . . . . . . .. .. .. .. .. .. .. .. ., .. .. . . . . . . . . . . .. .. . . . . . . . . .. . . . . 192

Ffme V-21: Etapes de la formation des rifts: expressions gravimétriques et


topographiques correspondantes (Seidler et Jacoby, 1981). . . . , . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .193

Fi=e V-22: Carte des anomalies de Bouguer et position du profil (AI31 d’anomalie
de Bouguer à interpréter . . . . . . . . .. . . . . . . . .. . .. .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . .. .. .. . . . . . . .. .. 195

FimUe V-23: (1): Profil d’anomalie: a: anomalie de Bouguer; b: anomalie à l’air libre;
c: topographie. [II): coupe géologique schématique le long du profil AB. . . . . ...196

frimue V-24: Retrait des effets superficiels sur le profil AB. a: anomalie totale ;
b: anomalie lissée correspondant aux grandes longueurs d’onde;
c: anomalie “résiduelle” correspondant aux effets superficiels. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . 197

Fieure V-25: Coupes horizontales réalisées à 80 km de profondeur et


à différentes couches. .. .. . . . . . . .. .. . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . 200

Wu.= V-26: Modèle 2D proposé pour le profil AB: amincissement crustal


et lithosphérique.. . .. .. . . . . . . . . , . . . . . . .. . ,.. . . . . . . . . . . . ., . .. . .. .. . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . ..204
. _:.:,_._.<. : ... ._ _) b Annexes ...
... . -. . _- ii Anrzexe 1 ...

fINlV.1
. . .
. .... _ ..~ ,_ 111 Annexe 1 . ..

ESTIMATION DE LA COHÉRENCE THÉORIQUE

ET CHOIX DE IA NOFUME DE CALCUL DES IZkSIDUS

1- ESTIMATION DE LA COHÉRENCE THÉORIQUE

L’étude de I’admittance, qui est une fonction de transfert entre les données
gravimétriques et topographiques, par plusieurs ,auteurs a apporté des
informations importantes quant à la connaissance des mécanismes de
compensation des structures en domaine océanique et continental. Les
informations utilisées dans. ce cas sont les données topographiques et
gravimétriques. 11reste une troisième information qui est la corrélation entre ces
deux types de données. Forsyth (1985) propose ainsi d’utiliser cette information
par la cohérence pour l’estimation de la rigidité flexurale et donc de l’épaisseur
élastique équivalente (par la suite, nous parlerons simplement d’épaisseur élastique
ou de Te), ces deux quantités étant reliées par la relation:

ET:
D=
2
(1)
12 (l-v )

E est le module d’Young = 10 l lNm-2, v le coefficient de Poisson = 0.25.

En domaine continental, du fait de la complexité de composition de la croûte


et des processus tectoniques qui s’y produisent, l’utilisation de la cohérence est
plus stable que l’admittance (Forsylh, 1985).

Une estimation de la cohérence est donnée par la relation (McKenzie et


Bowin, 1976; Bendat et Piersol, 1986):

2
c204
(2>
Y = E,(k). E,O

où Et(k) et Eg(k) sont les spectres d’énergie de la topographie et de la gravimétrie


respectivement, C(k) est le spectre croisé de ces deux types de données.

Connaissant la cohérence observée dans une région à partir des données


gravimétriques et topographiques, l’étape suivante consiste à trouver un modèle de
cohérence théorique qui ajuste le mieux les valeurs observées. Pour cela, il faut
iv Ame 1 ...
. ..,.. -.- .

d’abord choisir un modèle de densité qui tient compte des charges appliquées sur
et/ou sous la plaque. Ces modèles rendent également compte du rapport des
charges appliquées.

CHOIX DU MODÈLE DE DENSITÉ

On peut considérer que les charges sont appliquées à différents interfaces


(Forsyth, 1985; Bechtel et al., 1987; Ebinger et al., 1989). Pour nos calculs, nous
avons supposé qu’il y a des charges en surface (topographie) et à l’interface croûte-
manteau (au Moho). Cet interface correspond donc au lieu d’application des
charges de subsurface sous forme de relief, mais aussi à la profondeur de
compensation des charges de surface qui se traduit par une déflexion du Moho. La
profondeur du Moho n’étant pas connue avec précision dans notre zone d’étude,
nous l’avons fait varier entre 10 et 40 km.

INVERSION - MODÈLES DE COHÉRENCE THÉORIQUE

En supposant que certains paramètres sont connus (densité de la croûte et


du manteau, rigidité flexurale), on peut estimer les amplitudes des charges de
surface et de subsurface, de même que la cohérence théorique correspondante.

Le relief en surface CH) correspond simplement à la topographie. Le relief au


niveau du Moho (WI est obtenu par prolongement vers le bas de l’anomalie de
Bouguer selon l’équation (Forsyth, 1985; Bechtel et al., 1987):

W(k) = G(k) exp(kzJ / 27cApT (3)

G(k) est le signal gravimétrique, k le nombre d’onde auquel correspond la


profondeur du Moho (Zm), Ap le contraste de densité entre la croûte et le manteau,
et l? la constante de gravitation universelle. W(k) est donc le relief au niveau du
Moho.

En considérant, selon le modèle de densité choisi, que les charges de


surface et de subsurface sont en phase, le relief à chaque interface comprend
deux composantes (Forsyth, 1985).

L’amplitude de la topographie en surface (H) est la somme du relief dû à la


charge de surface (Hs) et le relief dû à la charge localisée à la base de la croûte
(Hb):

H = Hs + Hb 4a
V Anmxe 1 ...
. _s.,. , a.. , ..

De la même manière, l’amplitude du relief au niveau du Moho (W) est


donnée par :

W=W,-bWb 4b

Les amplitudes de relief à ces interfaces avant la flexure et l’équilibre


isostatique de la plaque, c’est-à-dire les reliefs initiaux, sont donnés par les
relations:

Hi = Hs - W, 5a

wi=wb-Hb 5b

avec Hi le relief initial en surface et Wi le relief initial au Moho.

La figure 1 montre ces différents reliefs pour des charges en phase ou non.
La séparation des composantes du relief aux différents interfaces est obtenue par
utilisation des données transformées et la transformée de Fourier de l’équation de
flexure d’une plaque mince comme suit (Bechtel et al., 1987; Ebinger et al., 1989):

M(k) = Dk4U(k) + pgU(k)

= (l+Dk4, U(k) (61


Pg

où U(k) est l’amplitude de la déflexion de la plaque, D la rigidité flexurale et M(k) la


charge appliquée à un interface donné. D’après cette équation, la réponse
isostatique d’une plaque mince élastique sous l’effet d’une charge topographique de
densité P 0 sera (3anks et al., 1977):

U(k) = -2np ,,r exp (-kzJ / E (7)


4
Eétantégdà(&+, Ap=pm-pc
APg

PIIl est la densité du manteau supérieur, P, est celle de la croûte

zm est la profondeur du Moho. U(k) correspond en fait au quotient de l’attraction


gravitationnelle due à la charge de surface G(k) , par l’amplitude totale du relief de
surface (Hs) :

- G(k)
H s(k)
vi Annexe 1 .. .

Il vient donc, dans l’équation (7),

U(k) = -2npJ exp (-lCzJ / E (8)

- G(k)
H,(k)

A partir de l’équation (3), on tire l’qression de G(k) comme suit:

G(k) = W,(k) * 2nApTexp (-kzd (9)

Par substitutions de (9) dans (8), on obtient l’amplitude Ws(k) de la déflexion du


Moho:

W,(k)=-p$,(k)/EAp

Onendéduit: I-I,=--.W,EAP w-3


Po

Si on applique une charge de densité P 1 au niveau du Moho, l’équation (7) devient


(McNutt, 1983):

U(k) = -2np,Texp(-kz,J* $

Dk4
avec $=l+--
PG

Par substitutions, on trouve : wJ=-P,vvAP

On en déduit Hb:

Hb=-**VI, (11)
@Po

En remplaçant Ils et I-lb par leurs expressions dans 5a et 5b, on trouve ainsi les
reliefs Ws et Wb en fonction de Wi et Hi:

W,=- ” Hi et W,= w>


EAPt-Po
.

.. ,__.
:: :.. .. . -_. vii Annexe 1 ...

Par substitutions de (12) dans 4a et 4b, on en déduit les expressions des reliefs
finals H et W en fonction des reliefs initiaux Hi et WI. D’où le système d’équations:

On doit alors résoudre la matrice 2x2 suivante permettant de trouver Hi et Wi:

EAPt-PI) (PPO’ AP
(14)
-Po (PPO
E*P + PI-J OPO’ AP

Le déterminant de cette matrice est:

Det=(
E AP @po )-( AP * Po >
&AP+Po*@Po+AP cpPl+P EAP+Po

PO*P@$ - 1)
=
(EAP+PoH$Po+*P)

Une soluffon unique de l’équation (14) existe si Ie déterminant est différent de zéro
(Forsyth, 1985; Bechtel et al., 1987). Ce qui revient à dire que

Cette solution unique est donc valable pour Dk4 # 0, D étant la rigidité flexurale.

Dans le cas où Dk4 = 0, isostasie de type Air-y, cette solution n’est pas valable. En
effet, dans ce cas, la plaque a une rigidité nulle, toutes les charges sont localement
compensées et les racines de compensation ne peuvent être distinguées des
charges initiales. Dans’cette bande de nombre d’onde, l’amplitude totale (H) de la
topographie correspondrait à la topographie compensée localement. En d’autres
.. .
. ,..<._-;. ,.._.
Vlll Annexe 1 ...

termes, pour Dk4 = 0, les charges de surface et de subsurface sont difficilement


différenciables.

Finalement, pour Dk4 f 0, les solutions de l’équation (13) seront:

Hi = (H+W- *% &*P+PO)( cp )
OP0 AP &$J-1 (151

Wi= cw+H- Po )(@PO+*P)( E >


E*P po &$-1

En remplaçant (15) dans (lO), (11) et (12), on détermine Hs, Hb, Ws et wb. Ces
solutions sont définies distinctivement pour les parties réelles et imaginaires des
données, puis peuvent être converties en amplitudes de charges appliquées.

L’étape suivante est l’estimation de la cohérence théorique entre les données


gravimétriques et topographiques.

Le spectre d’énergie de la topographie Et correspond à la topographie totale


observée (équation 4a) et est donné par la relation:

Et = < H.H* >

Le spectre de la gravité Eg est obtenu par prolongement vers le haut de la


gravité au niveau du Moho (e.g. Bechtel et al., 1987) (équation 9):

Es= <W-W*> (2nApIJexp(-2kz,J

Le spectre croisé de la topographie et de la gravimétrie C est alors:

C = <W.H*> (2nApr)exp(-k.z&

Les termes en * représentent les complexes conjugués, et les termes en < > sont
la moyenne des données sur des anneaux choisis.
_,..:. .... . ix Annexe 1 ...

En remplaçant Et, Eg et C dans l’équation (2), il vient:

<W.H*>2(2~ApT)exp(-2kzns
r’=
<H.H*> <W.W*> (2~Ap~)~exp(-2kzJ

-cW.H=+>~
= <H.H*> <W.W”>

= -dY, +WJ W, + H,b2


<(H, + HJ2> <(?Vs + Wd2>

On suppose ensuite que les charges de surface et de subsurface sont


statistiquement indépendantes, donc ne sont pas en phase. Dans ce cas, les
termes tels que WsHb, WbHs etc... sont éliminés dans les expressions de Et, Eg
et C (Forsyth, 1985). Finalement, la cohérence théorique se réduit à l’expression:

<(W,H,+W,HJ>2
Y2’ (16)
<H,‘+ Hb2> <Ws2 + W,‘>

Ayant éliminé les termes ci-dessus cités, et donc en minimisant la correlation entre
les charges de surface et de subsurface, l’estimation de la rigidité flexurale (D)
peut être unique (Forsyth, 1985).

En faisant varier la rigidité flexurale on trouve différentes valeurs de E et Q, ce qui


correspond à une variation de Wi et Hi, et par conséquent de Hs, Hb, Ws et Wb .
De cette façon, on a plusieurs courbes de cohérence théoriques en fonction de D
et donc de Te, à comparer aux valeurs observées.

Pour nos 33 grilles, nous avons fait varier Te entre 10 et 40 km. Ensuite, la
cohérence théorique est calculée pour ces différentes valeurs de Te. Le meilleur
modèle est obtenu en minimisant les résidus entre la cohérence observée et la
cohérence théorique. Cette minimisation a été faite en norme Ll. En tenant
. _:«:.‘... ,. X Annexe 1 . ..
<. ,. .,- ..

également compte d’une variation de la profondeur du Moho de 10 à 40 km, le


meilleur modèle obtenu pour chaque grille est celui qui correspond au couple (Te,
Tc) qui a la plus petite valeur de résidu. Ceci est discuté dans la deuxième partie
de l’annexe.

EFFET DU RAPP0FZ-T DE CHARGE F

Il s’agit du rapport des charges de subsurface sur les charges de surface


(Forsyth, 1985):

AP wi
f=------ (17)
P&i

Ce rapport de charge intervient dans la détermination de la rigidité flexurale.


Cependant, Forsyth (1985) a montré que les modèles de cohérence théorique sont
peu sensibles aux variations du rapport de charge. En effet, les erreurs sur
l’estimation de la rigidité flexurale à partir de la cohérence, selon le rapport de
charge, sont négligeables par rapport à la rigidité effective des continents. En fait,
les erreurs dues à f proviennent essentiellement du choix de la profondeur de
compensation et de l’emplacement des charges de subsurface. Forsyth (1985) en
conclut que le rapport de charge est important pour des épaisseurs élastiques
faibles, de l’ordre de 5 km.

Nous avons néanmoins évalué ce rapport de charge lors de l’étude à deux


dimensions du massif de 1’Adamaoua à partir de profils (voir annexe 2).

II- CHOIX DE IA NORME DE CALCUL DES RÉSIDUS

L’estimation de la rigidité flexurale, et donc de l’épaisseur élastique a été


menée par l’étude de la cohérence. Connaissant la cohérence observée à partir des
données gravimétriques et topographiques disponibles, et ayant calculé la
cohérence théorique comme ci-dessus, il convient de trouver un modèle de
compensation qui rende bien compte des anomalies observées. Le choix du
meilleur modèle est réalisé en comparant les cohérences observées aux
cohérences théoriques. Cette comparaison est effectuée en minimisant le résidu
entre ces deux valeurs.
_<.>.j :__ ,_ xi Annexe 1 ...

Les calculs de résidu peuvent être réalisés soit en norme Ll, soit en norme
L2. Afin de choisir une norme pour nos calculs de résidus, nous avons fait des
tests en considérant les deux normes, et en tenant compte des paramètres déjà
connus, de même que des connaissances a priori de la géologie régionale. Ces tests
ont ainsi été menés sur un ensemble de 14 grilles de tailles variables couvrant la
totalité de la zone d’étude. En faisant varier la profondeur du Moho (Tc) entre 10 et
40 km, et en supposant au départ une “épaisseur élastique (Te) comprise entre 10
et 40 km également, nous déterminons le meilleur modèle de cohérence en
choisissant le couple (Te, Tc) dont la valeur du résidu est la plus faible.

L’inversion de la cohérence comprend tinsi quatre étapes:

1) l’extraction des grilles de travail (topographiques et gravimétriques),

2) la transformation de Fourier de ces grilles de données ,

3) le calcul de la cohérence observée

4) l’estimation de la cohérence théorique et l’inversion (calcul des résidus et choix


du meilleur modèle de compensation).

L’&action des ar-iL?es

A partir des grilles topographiques et gravimétriques totales, nous avons


extrait 14 grilles (figure ibis) plus ou moins rectangulaires et de tailles différentes.
Le choix des grilles est fonction de la forme des anomalies de Bouguer observées,
et des contraintes géologiques préalablement connues.

La tr-ansfor-nmkn de Fourier des arilks

Le programme de transformée de Fourier utilisé est basé sur l’algorithme de


Singleton (1968). Afin d’éviter les étalements de spectres dus à l’utilisation de cette
TF, un traitement miroir a été appliqué aux grilles topographiques et
gravimétriques, du Sud vers le Nord et de l’Est vers l’Ouest. avant application de la
transformée de Fourier. Cette dernière est ensuite normalisée par le nombre de
points utilisé selon la taille des grilles. Les spectres topographiques et
gravimétriques sont moyennés suivant des anneaux logarithmiques, ce qui permet
de réduire les erreurs sur l’estimation de la cohérence (Bechtel et al., 1987).
” _..,. A.: <. . xii ATU-EX~1 ...
I ..

Lu coherence obsemée

Après transformation de Fourier des données, nous avons calculé la


cohérence observée. Les étapes de ce calcul sont les mêmes pour les 14 grilles.
Les paramètres en entrée du programme sont:

- la densité de la croûte (en g/cm3),

- la densité du manteau supérieur (en g/cm3),

- les profondeurs minimale (10 km) et maximale (40 km) du Moho,

- l’épaisseur élastique (Te) minimale (10 km),

- le facteur d’itération de Te,

-le nombre d’itérations sur Te.

La cohérence observée est ainsi estimée selon la formule:

2 C2(k)
‘Ob ‘k’ = E,(k).E,(k)

et, pour réduire les erreurs, d’après Munk et Cartwright (1966) et McKenzie et
Bowin (1976),

“Y, b(k)-1
ro2w = n-l

n étant le nombre de coefficients de Fourier indépendants dans une bande d’onde


donnée.

L’erreur standart sur la cohérence est donnée par l’équation (Bendat et fiersol,
1986): ..

2
CT=
?5
.. .
....C. .._.., x111 Annexe 1 ...

Lu co&ence thf2onTaue et l'i~uersion

Pour chaque valeur de Te et en faisant varier Tc, on estime la cohérence


2
théorique Yth . (équation 16). Ensuite, on calcule le résidu entre la cohérence
théorique et la cohérence observée selon la relation:

Resid = yOb2-yth2

La minimisation de ce résidu se fait en norme Ll et L2:

En norme Ll,

Resid
Rmsl = pour chaque anneau
2
G

c RI%S1

et Rmsl= N étant le nombre d’anneaux sur lesquels on moyenne la cohérence.


N ’

En norrne LZ,

Resid 2
Rms2 = (7)
2
CT

c Rms2

et Rms2 =
N

Ainsi, pour chaque valeur de Te, on fait varier Tc, on calcule la cohérence
théorique et on peut trouver le meilleur ajustement en minimisant, selon les deux
normes, les résidus entre la cohérence observée et la cohérence théorique. Ayant
obtenu les Rrns pour chaque couple (Te, Tc), le meilleur modèle est celui pour
lequel le Rms est le plus faible. La figure 2 montre, pour chacune des 14 grilles,
les résidus obtenus en norme Ll (2a) et L2 (2b), en fonction des valeurs de Te et
Tc.

En général, quelque soit la norme utilisée, les épaisseurs élastiques sont


mieux contraintes que les épaisseurs crustales. Certaines grilles sont caractérisées
par deux ou plusieurs minimums sur les cartes de résidu. Cependant, la
comparaison des valeurs réelles de ces résidus, de même que la connaissance de
xiv Annexe 1 . . .
..“. _..’._.,. _.

la géologie, permet, dans certains cas, de lever l’indétermination et donc de choisir


un seul minimum. Il est a noter que dans certains cas, les minimums ne sont pas
les mêmes pour une grille donnée, selon les normes Ll et L2. Le tableau 1
montre, pour chacune des grilles, les résidus minimums en nonne Ll et L2, de
même que les couples (Te, Tc) correspondants.

Numéro Description (Te,Tc) Ll Rmsl (Te,Tc) L2 Rms2


de grille
(14930) 0.516
1 Jos et socle (14.30) 0.52
indifférencié (28.40) 0.728

2 Biu + (16 161 1.046 (16,161 0.348


Gongola+sed

3 Bassins du (3% 14 0.68 WL14 0.247


Tchad
t-

4 Jos, Bénoué, (14930) 1.35 (1632) 0.53 1


Mont Cameroun

5 Yola, Biu et socle cm,1 OI 0.684 WklO) 0.250

Massifs (1820) 0.2580


6 volcaniques (18,20) 0.581
Cameroun (2236) 0.2587
:
(18,36) 0.269
7 Massif Adamaoua (18.36) 0.684
(20.40) 0.259

8 Bassins du (24,lO) 1.224 W-I, 1 OI 0.55


Tchad et failles
(2833 0.874
9 Bordure craton W%301 0.894 (30,40) 0.350
du Congo (30,40) 0.853

10 Nord-Est du (2% 1 OI 2.565 (2% 10) 1.120


craton

11 E)~U,bassins (2614) 0.567 (2622) 0.323

12 NE Tchad (3822) 0.475 (3820) 0.20 1

e&lOl 4.040 (2412) 2.466


13 Failles et bassins
(40,lO) 4.043 (40,101 2.532
11432) 2.202 (14,30) 0.8614
14 Jos et Bénoué (30,lO) 2.234
(40,l OI 2.295 (16,36) 0.8612
.... /.. __ xv Annexe 1 ...

Tableau 1: Description des grilles utilisées pour le choix de la norme de


calcul des résidus. Pour chaque grille, les résidus minimums obtenus
sont précisés, de même que le couple (Te,Tc) correspondant.

Le choix définitif de la norme a été fait en étudiant en particulier une grille.


Il s’agit de la grille numéro 7 qui correspond au massif de 1’Adamaoua. Cette grille
a été choisie du fait de la disponibilité de certaines informations concernant la
structure de la croûte et l’épaisseur élastique. L’étude d’un profil de sismique
réfraction le long de ce massif (Dorbath et al., 1986) a revélé que l’épaisseur de la
croûte varie de 23 à 33 km du Nord au Sud du massif respectivement. Dans la
présente étude, le meilleur couple (Te, Tc) obtenu en norme Ll est (18,36) avec un
Rmsl de 0.684. En norme L2, on a deux minimums: (18,36) et (20,40). les Rrns2
correspondantes étant 0.269 et 0.259 respectivement. En tenant compte des
résultats de sismique réfraction, une épaisseur crustale de 36 km est plus
raisonnable que 40 km. Par ailleurs, une analyse spectrale des profils
gravimétriques perpendiculaires à 1’Adamaoua (Poudjom et al., 1992) a montré que
l’interface croûte-manteau est comprise entre 18 et 36 km. L’analyse de ces
mêmes profils par technique de cohérence a montré que l’épaisseur élastique
équivalente de la lithosphère sous 1’Adamaoua est de 20 km. Dans la présente
étude, les cartes de Rms en norme Ll et L2 pour la grille 7 montrent que
l’épaisseur élastique est bien contrainte et comprise entre 18 et 22 km. Toutes les
corrélations ci-dessus citées nous amènent à préferer les, résultats obtenus en
norme Ll. Par conséquent, les résultats qui suivent sont ceux qui ont été obtenus
par une estima&n des résidus en norme Ll.

La figure 3 montre les meilleurs modèles de cohérence obtenus pour les 14


grilles. Sur chaque figure sont représentés les points de cohérence observée et le
meilleur modèle de cohérence théorique qui les ajuste.

Grille 1: Cette zone est constituée d’une part du socle panafricain non
différencié, d’une couverture sédimentaire Crétacé, et une partie du plateau
granitique de Jos. Le R~IS minimum (0.52) est obtenu pour le couple [Te, Tc) =
(14,30). L’épaisseur élastique est bien contrainte (comprise entre 14 et 18 km)
contrairement à l’épaisseur crustale. Le modèle de cohérence montre une
dispersion des valeurs de cohérence observée. Il est à noter que cette zone est
couverte par très peu de données, ce qui peut être une cause de dispersion et
d’erreur sur la cohérence.

Grille 2: Cette grille comprend essentiellement des sédiments Tertiaires, la


branche Gongola de la Benoué, et le plateau volcanique de Biu. Les épaisseurs
xvi Annexe 1 ...

élastique et crustale sont bien contraintes. Le résidu minimum est de 1.046, ce


qui correspond au couple (16,16). L’ajustement de la cohérence est assez bien
contraint (ctiq points sur sept dans la bande d’onde de transition).

Grille 3: Elle correspond à la succession des bassins sédimentaires du


Tchad. La Tc et la Te sont peu contraintes. Le Rms minimal est de 0.68,
l’épaisseur élastique est de 38 km pour une épaisseur crustale de 14 km. Cette
valeur de Te est relativement élevée. Les valeurs de cohérence sont inférieures a
0.7.

Grille 4: Correspond au rift de la Benoué, avec le Mont Cameroun et


quelques massifs environnants, de même que le plateau de Jos. Ici, ni la Te, ni la
Tc ne sont contraintes. Cependant, le modèle de cohérence est ‘bien contraint et
correspond à une épaisseur élastique de 14 km, l’épaisseur crustale étant de 30
km.

Grille 5: Comprend le rift de Yola, le plateau de Biu et une partie du socle


panafricain. L’inversion de la cohérence permet de trouver pour meilleur modèle le
couple (20,10), et un Rms de 0.684. Il faut noter que l’épaisseur crustale obtenue
est la borne inférieure fixée au départ; cette valeur est par ailleurs mal contrainte.

Grille 6: Correspond à la région volcanique de l’Ouest Cameroun.


L’épaisseur élastique est assez bien contrainte, et le résidu minimum est de 0.581.
Le modêle de cohérence est bien contraint, quatre points sur cinq ajustent la
cohérence théorique dans la longueur d’onde de transition. L’épaisseur élastique
obtenue est de 18 km pour une épaisseur crustale de 20 km.

Grille 7: Cette grille correspond aux anomalies négatives du massif


volcanique de 1’Adamaoua. C’est une région constituée, outre du volcanisme, des
roches du socle panafricain. Il y a un bon ajustement des modèles de cohérence,
ce qui pennet de trouver une épaisseur élastique de 18 km.

Grille 8: Elle correspond à une succession de bassins, et des failles qui


constituent la zone de cisaillement centrafricaine. La Te et la Tc sont peu
contraintes. Le Rms minimal est de 1.224, ce qui correspond au couple (24,lO).
Le modèle de cohérence est assez bien contraint.

Grille 9: Comprend la bordure Nord du craton du Congo. Il y a très peu de


données dans cette région, ce qui se traduit par une absence de contraintes sur
les valeurs de Te et Tc obtenues. L’épaisseur élastique obtenue est de 26 km.
,:..._.
_... ., xvii Annme 1 ...

GrilZe 10: Fait également partie de la bordure du craton Congolais mais


plus à l’Est. L’epaisseur élastique obtenue est de 24 km, ce qui est én accord avec
l’estimation faite pour la grille 9.

Gri&s 11, 12 et 13: Ces grilles ont été choisies pour vérifier les résultats
obtenus pour les bassins du Tchad (grille 3). Pour la grille 11, la Te est bien
contrainte, et on obtient une épaisseur élastique de 26 km. Cette grille est située.
plus à l’Ouest par rapport aux bassins du Tchad, et comprend également le
plateau de Biu. Quant à la grille 12, elle renferme essentiellement les bassins du
Tchad, la Te et la Tc sont mal contraintes. Le meilleur modèle de cohérence
correspond au couple (38,20). Cette valeur est étroitement comparable à celle
obtenue pour la grille 3 (38,14). Enfin, la grille 13 renferme, en plus des bassins,
les failles de la zone de cisaillement centrafricain. Le Rrns = 4.04 est le plus élevé
de toute la zone d’étude. L’inversion de la cohérence est mal contrainte, il n’ya
pratiquement pas de points dans la zone de transition pour ajuster la cohérence.

GrifZe 14: Cette grille comprend le plateau de Jos et la bordure Nord-Ouest


de la Benoué. Il y a peu de données dans la région. Il en résulte que les valeurs de
Te et Tc sont peu contraintes, et le FXns est relativement élevé (2.202). Le couple
(Te, Tc) correspondant est (14.32). Notons cependant que le modèle d’inversion est
peu contraint.

CONCLUSIONS

Dans le cas général, toutes les courbes de cohérence, à l’évidence, tendent


vers 1 à grande longueur d’onde et vers 0 à courte longueur d’onde. L’analyse de
cette cohérence permet de diviser la grille totale en quatre secteurs principaux:

1) au Nord-Ouest, une zone à Te relativement faible , comprise entre 14 et 16 km.


Cette zone marque le fossé de la Benoué et ses bordures occidentale et
méridionale (grilles 1,2,4 et 14).

2) une zone centrale renfermant les grilles 6 et 7 avec une Te moyenne de 18 km.
Il s’agit ici des édifices volcaniques de la ligne volcanique du Cameroun, et le
massif de l’tidamaoua.

3) une zone au Sud Cameroun qui correspond à des épaisseurs élastiques


comprises entre 24 et 26 km. Ce sont les grilles 9 et 10 qui correspondent en fait
à la bordure Nord du craton du Congo.
. ..
. .<_:.....
_... xv111 Annexe 1 ...

4) au Nord-Est, une zone où on a le maximum de Te, entre 20 et 38 km. C’est les


bassins du Tchad et la zone de failles centrafricaines (grilles 3,5.8,11,12 et 13).

Le but de cette étude était essentiellement basé sur le choix de la norme de


calcul des résidus. Pour cela, les grilles choisies ne sont pas à priori “homogènes”,
c’est-à-dire qu’elles peuvent être une association d’entités géologiques différentes.
Néanmoins, les résultats montrent une certaine relation entre les valeurs de Te et
les formations géologiques que renferme chaque grille. On peut ainsi constater
qu’on a des valeurs d’épaisseur élastique relativement faible au niveau des édifices
volcaniques (Adamaoua, ligne du Cameroun, plateau de Jos et de B~U), et du rift de
la Benoué. Par contre les valeurs sont plus élevées au niveau du craton du Congo
qui est considéré stable depuis le panafricain (550 Ma), et au Tchad.

Quoiqu’il en soit, les résultats ont été les meilleurs en norme Ll. Par
conséquent, pour la cartographie “fine” de l’épaisseur élastique de la lithosphère
dans la zone d’étude avec 33 grilles, les erreurs quadratiques moyennes sur les
résidus ont été estimées uniquement en norme Ll. La figure 4 montre les cartes
de résidu obtenues pour ces grilles. Ces cartes illustrent bien le fait que les
épaisseurs élastiques sont mieux contraintes que les épaisseurs crustales.
-.
xix Anneue 1 ..,
.‘.. . ....., . ..._I-.. :_....2/_i__. ____.__

INITIAL EOUILIEIRIUM NET A


LOAOING STATE RE SULT

INITIAL EOUILIBRIUM NET B


LOADING STAT E RESULT

Fig. 6. Schcmatic cross sections illustrating thc rcsponsc or an claslic plate to sinusoidal loads. Thcsc cxamplcs
wrrcspond lo a combination of wavclcngth and flcxural rigidily such that 4 = 2. Lightly shadcd BI-CFU rcprcscnl CTU~~;
darkcr shadcd arca, rcprcunt mantlc. lr an initial topographie load with amplitude H, i$ plaax! on thc lut-face or the
plate, thc plate dcforms undcr rhc wcighl, producing surfana rclicf wirh ampfiludc H, end Moho rclicl wiih ampliludc W,
II thcrc is an initial load in thc (on-n of rclicl on tbc Moho witb amplitude W,, thc plate dcforms producing surfaa rclicl
wifh amplifudc H, snd Moho rclicf with amplitude W,. II bath forms or loading arc prcxnl simultancously, thc ncl PXUII
is relief on thc surla= and at thc Moho witi amplituda H and W, rnpcctivcly. (a) H, and W, in phase. corraponding 10
thc analysis or a singlc Fourier sine or casinc componcnt or thc topography and gravity. Thcrc is no rcquircmcnt that H,
and W, havc cqual amplitude or that thcy bc in phase. (b) 7%~ samc initial amplitudes as Figure 60 but with random
phax. In rhis cax, H and W may no! bc in phase and thc obscrvcd admittancz would bc complcx.

Fieure 1: Illustration des amplitudes de reliefs initiaux et après application


des charges sur une plaque mince élastique (d’après Forsyth, 1985).
xix bis Annexe 1 . ..
. .,,.._._._. _. .a..- >..L “..,: ..i ..F ..‘ ,::- .. .. ,.

Position des 14 grilles de test


7 9 11. 13 15 17 19

13
.1
11

Fipure Ibis: Position des 14 grilles test utilisées pour le choix de la norme de
calcul des résidus, Les numéros des grilles sont marqués en haut et à
gauche de chacune d’elles.
- i __.....i_. ,< _,.~._.. . xx Annexe 1 ...

Grille 1 norme Ll

38

-34
$

to30

'70 14 18 22 26 30 34 38 a"
Epotsseur e~osttque (Te en km)

Gr 11 Ie 2 norme Ll

30

26

10
10 14 18 22 26 30 34 38
Epolsseur elostlqus (Te en km)

Figure 2a : Cartes des résidus obtenus pour les 14 grilles test en nonne Ll.
.-.>..<<..._.-_.,
.-.,.i .___; xxi Annexe 1 ...

Gr II le 3 norme .Ll
10 14 18 22 24 30 34 38

38
E

34
m

to30

m
,26
3
3
&22

L
3
ml8
m

GI- II I e 4 norme Ll
10 14 18 22 26 30 34 38

34
m

to30

m
,26
3

3
m 18
CO

Figure 2a (suite).
.-.1_ _.........._.._. ;,,.: xxii Annexe 1 .. .

Gr ~1 le 5 norme Ll

30

26

-10 14 18 22 26 30 34 38
Epa~sseur elast\que (Te en km)

Gr (1 le 6 norme Ll

38
E

-34
m

rO30

m
,26
3
CO
3
=22

10
10 14 18 22 26 30 34 38 ‘-
Epotsssur elosttquo (Te en td

Figure 2a (suite).
.. .
-‘..: . . . . .zi i.:;..:: . . .. . . ,. z ._ xx111 Anneue 1 ...

GI- II le 7 norme Ll
10 14 18 22 26 30 34 38

36
Ê

,26

10

Epolsseur elostlque (Te en km)

Gr LI ie 8 norma Ll
10 14 18 22 26 30 34 38

38

34 !- 34
m

230 - 36

m
,26 26
3
z
=22 22

18

14

I T, 10 14 18 22 26 30 34 38 ‘1’
Epotsseur elosttque (Te en km)

Figure 2a (suite).
xxiv Annexe 1 ...
._i.. ._.._.__
_,; ._. .

Gr 1I Ie 9 norme Li.
10 14 18 22 26 30 34

3E

Epo~ss~ur elasttque (Te en km)

Gr II le 10 norme Ll

16

-10 12 14 16 18 20 22 21 26 28 30 32 J.4

Fi&n-e 2a (suite).
< ..-. .. _.,._ XXV Annexe 1 ...

Gr II le II norme Ll

Gr II Ie 12 norme Ll

Figure 2a (suite).
,.m.>
__...._
-.-.*.: .>i. ...a* ;:-a; i . i xxvi Annexe 1 ...

Gr’il 10 13 norme Ll

Gril le 14 norme L?

Epo~sseur elosttque (Te en km)

Figure 2a (suite et fin).


Epe ISS~U~ crustele (Tc en km)
4 4 -.a
m M B 2 h

5; e m N N
o\ M M
..*
. . . .._ . . . . . ...a. .*... . . . XXVI11 Annexe 1 .. .

GrlIIe 3 norme L2
10 14 18 22 26 30 34 38

38
Ê

34
m

1030

m
,26
3

a14
W

GrlI Ie 4 norme L2
14 37 7h 34 38

fïgure 2b (suite).
XXiX
. .. . .._.. _. ‘ .-,;L ._ ,.. .
Annexe I ...

30

26

I
.~ 22

-18

- 14

10 - 10
10 14 18 22 26 30 38
.-

Gr II 18 6 norme -2
10 14 18 22 26 30 34 38

30

m
,26
J
19
3
=22

10 10 14 18 22 26 30 34 38 ~~ '=
Epolsseur elostlque (-i-e en km)

Figure 2b (suite).
i.. . .. .._._,_ ;,... .:..-‘.Tzc. _.._._. xxx Annexe 1 ,..

Gr II le 7 norme L2
't0 14 10 22 26 30 34 38

to30

m
,26
3
(D
3

-10 14 10 34 38 '"
Epo ~sseur .:‘o. t :&a $0 en km)

Gr II 10 8 norme L2
10 14 22 26 30 34

10
10 14 18 22 26 30 34
Epo tsseur SI os t tque ( Te on k m)

E&ux 2b (suite).
>.__.....:..~.._i,._~,_.
.. . ._ xxxi Annexe 1 . . .

Gr II 10 9 norme L2
10 74 18 22 26 30 34 38

m
,26
J
5

‘“10 14 18 22 26 30 34 38 ‘”
Epo ~sssur e I ost tque (Te en k rd

Figure 2b (suite).
..- . .._._..<_ ._._I . . ,L>:.
xxxii Annexe 1 . . .

Gr II Ie 11 norme L2
30 34 38

10
10 14 18 22 26
EPo ~sseur e I est tqu ( le en kmJ

Gr it ie 12 norme L2

30

10
1’2 14 18 22 26 30 34 38
Epolsseur e1ost1que (Te E3l-l km)

Figure 2b (suite).
. ..
..i ,____.- ii .__:_.. .,.
xxx111 Annexe I ...

Gr CI Ie 13 norme L2
10 14 18 22 26 30 34 38

38

34
m

m
,26
3
w
1
;22

g14
W

10 14 18 22 26 30 34 38
Epo trseur QI osttque (Te en km1

Gr tI Ie 14 norme L2
10 14 18 22 26 30 34 38

Figure 2b (suite et fin).


.- :._ _..._.. . . 2.: _.r.; ‘yr. :_ i ,.,. .‘. ..C’.

Grille 1 Grille2

Te=16 km

o.a -
a) 0.7 -
= 0.6 -
y 0.5 -
Q) 0.4 -
1
0 0.3 -
" 0.2 -
0.1 -
0.0 -
-0.1

-Oe2 i i 3 i ' s2a 7 4 5 4 3 2

Longueur d?mde(km)

Grille 3 Grille 4
1.1
1.1 J 1
1.0 Te=38 km
1.0 Te=l4 km
0.9 0.9
0.8 0.8
0.7 e, 0.7
Q) 0.6
; 0.6
c 0.5
f 0.5
p 0.4
0) 0.4
Q, 0.3 L
-g 0.2 0 0.3
0
0 0.1 0.2
0.0 0.1
-0.1 0.0
-0.2
-0.1
-0.3
-0.2
-0.4 5 I 31 21 ’ s24
1111I
7 4 5 4I J1 2

Longueur d%nde(krn)

Figure 3 : Meilleurs modèles de cohérence obtenus pour les 14 grilles. Les


triangles correspondent à la cohérence observée, les cercles sont les
cohérences théoriques pour lesquelles les valeurs de Rrns sont les plus
faibles. Les valeurs d’épaisseur élastique équivalente (Te) correspondant à
ces modèles sont notées à droite de chaque grille.
xxxv Annexe 1 ...
-.i.-....... * I.._~+~:‘: . .. . - . . . . .._.. ,__,. __

Grille 5 Grille 6

Te=20 km Te=18 km

2 0.5
al 0.4
AI
0 0.3
o 0.2
0.1
0.0
-0.1
I
-02 i 5 i ‘92a7,5 4 3 1
-oz2 3 i i i ’ ‘93765 4 3
Longueur ‘d’onde Longueur d\nde(km)

Grille 7 Grille 8
1.1 -
1.0 - Te=18 km 1.0 - Te=24 km
0.9 - 0.9 -
0.8 - 0.8 -
a, 0.7 - a, 0.7 -
c 0.6 - c 0.6 -
2 0.5 - L 0.5 -
Q> 0.4 - a 0.4 -
-c I:
0 0.3 - 0 0.3 -
" 0.2 - c-I 0.2 -
-l
0.1 - 0.1
0.0 - 0.0
-0.1 - -0.1 1
-0.2 1s4 I 8 8 ,111, 1 #
3 1 ‘Q2U7U S 4 3 2

Loigueur ‘d’onde Longueur dl)onde(km)

Figure 3 (suite).
..
xxxvi Annexe 1 . . .
T.<.._...___..
,<_.-.,.-
:.. ,:.. __.A._ .._.. ..

Grille 9 Grille 10
1.1 , 1.1 3
, 1
1.0 - Te=26 km 1.0 -I Te=24 km
0.9 - 0.9 -
0.8 - 0.8
Q, 0.7 - Q) 0.7
f 0.6 - = 0.6 $Y
fj 0.5- f 0.5
Q) 0.4 - Q 0.4 -
I: I:
0 0.3- 0 0.3 -
0
0.2 - o 0.2 -
0.1 - 0.1 -
0.0 -
0.0- 4
-0.1 - -0.1 -
7I 7i
1” Q2d8S “1 1
-Oe2 h i j i ’ ’ sp 7 8 4 4 3 -Om2 5 i i i 4 3’ 2

Longueur ciKmde(krn) Longueur d%nde(km)

Grille 11 Grille 12
1.1 -I-
1 .o Te=38 km
Te=26 km
0.9
1
0.8 - 0.8
0.7 -
A
Qj 0.7
0 0.6-
c 0.6
c 0.5 -
p 0.4 -
z 0.5 \
al 0.3 - a 0.4
L
-g 0.2 - 0 0.3
0 0.1 - 0 0.2
0.0 -
-0.1 -
-0.2 -
-0.3 -
-l -0.2 I a 1 IIIIII
‘y785 4 3I
54 3 3
1

Longueur dllonde(km)

Figure 3 (suite).
._
xxxvii Annexe I ...
i _......__
_ __,..) .. .. _- i i-. .... :__._

Grille 13
1.1
1.0
0.9
0.8
a) 0.7
g 0.6
y 0.5
Q) 0.4
II
0 0.3
o 0.2
0.1
0.0
-0.1
-0.2

Grille 14
1.1 I
1.0 - Te=14 km
0.9 -
0.8 -
0.7 -
0 0.6-
5 0.5 -
b 0.4 -
-r: 0.3 -
0 0.2
0.1
0.0
-0.1
-0.2
1
I
-oL5 i i i 1 ‘Q2876S 4 3

Longueur dl)onde(krn)

FiEsure 3 (suite et fin).


XXXVlII
... Annme 1 ...

..._....._._._
,<: i-._

Eoo~sseur elasttque (km)

Grille 2
10 14 22 26 34 3a

34

Ê
30
-a,
J0
; 26
L0
L
3 22
al
m

Epo isseur elestique (km)

Fipure 4: Carte des résidus en norme Ll obtenus pour les 33 grilles utilisées
pour la “cartographie fine” de l’épaisseur élastique. Noter que dans certains
cas, les épaisseurs élastiques et crustales sont assez bien contraintes.
Cependant, dans le cas général, l’épaisseur crustale est mal contrainte..
xxxix Annexe I ...
i.. . ..-c : I._._.C._ “:,..:_ if ...._ I <(._._
Gril le 3

Epoksseur eIosL\que (km)

Epo lsseur e I os L lque f. k m)

Figure 4 (suite).
Xl Annexe 1 ...
-..._..__..___._
‘, :*:..' ::-.-.:
_...:
_..: ::. _.
Gril le 5

38

34

30
a,

0
c>

14

Grille 6
22 26 39 34 38

38

14

EpotssQur eLasLique f.km)

Fipre 4 (suite).
xli Annexe 1 ...
.-‘<._ __.._.. _. _.s_.. _ ._ .:..-.I :.,, __:. .

Gril le 7

38

34

30
a,

14

Grille 8

38

34

30
0)
-
0
J

> 26

10

Figure 4 (suite).
xlii Anneue 1 ...
. . . _,._....__._,., Z’i ..: _.&.. ‘..c<sl’. . ..y.. ,_ <. _.
Grille 9

38 33

34 34

30 30
m
-
0
3

?26 26

L
0

22

18

14 14

10
-10 (4 18 22 26 30 34 33

Epotsseur elosttque (km)

Gril le 10
<n 14 22 26 34 38

38

34

Figure 4 (suite).
10 14 2-J. 26

38

34

-
0
3

10

Epo tsseur elaslique (km)

Figure 4 (suite).
xliv Annexe 1 ...
.-.* . .._... ~ z ,..._Z .: -‘..‘i . :. ;..> .,... ._... .. ..

GriIIe 13
14 22 26 30 34

38

34

30
0
-
0
3
; 26
L
0

L 22
@J
v)

Q 18
L3

14

10
10

Epaisseur eIosL[que (km)

Fimre 4 (suite).
-‘%A.... . . , ._ _,*y._ .._..... ___, _, XIV
Annexe 1 ...

Grille 15

tpotsseur elostlque (km)

Gril le 16

30
al

0
J
3 26
c
0

c
3 22
m
!n
v)
.d
0 18

14

10

FiPure 4 (suite].
xlvi Annexe 1 ...
-.: _..._._._
._... i_.: .._:*_:_..i,.,.., ,_:.__. ..

Gril Ie 17

38

10
10 14 18 22 26 33 34 33
Epo~sseur elosttque (km)

Figure 4 (suite).
xlvii Annexe 1 . ..
.-..._......____
‘.,->.?...:..-
.iz..G_..__.__.._
i

Grille 19
10 14 18 22 26 38 34 33

14

14 18 22 26 32 34 38 ‘-
EpoIsseur etostlque (km)

Gr i I l e 20
IR ,S 22 26 33 34 38

3f

3’

30
m

0
3
3 26
L
0

14

-10 14

Figure 4 (suite).
xlviii Annexe 1 .. .
. : _ . .. i_ .,._, : i
-.:_. _......_ ‘... -.--. ., :..

Grille 21
I0 14

38

34

30
m
-
0
3
! j 26
L
.o

L
3 22
al
07
u)
.d
0 18

14

10
10 14 18
-
LPO sseur elestlque (km)

Gr i I I e 22

Epo ISS~U~ e 1 as L iquo ( k rd

Fi@xe 4 (suite).
-.r......... .__,.y._
_i...?<
.-.,.. ___,_ xlix Annexe 1 . ..

Gr c I I e 23

Epa ISS~U~ e I os t taue ( t ml

Gr \ I I e 24

Figure 4 [suite).
.- i.. . . . . .._ ._‘._. -Ir.-.-.,:..--~i;~..... ._:_.:. ,_.

1 Annexe 1 . . .

GI- i I I e 25

Gr CI le 26

-
0
J

14 18 22 26 36 34
Epo issûur 9 l as t ique ( k ml

Figure 4 (suite).
..i . . ..__ __. . “._._ .._.: ...c . .I -_

li Annexe 1 ...

e 27
26

34

-
c)
J
; 26 26

c
7 22 22

18

14

10
14 ta 22 33 34 33

Epo tsseur elastlque (km)

Gr c I I e 28

34

30
al
-
0
J
; 26
L
0

I-4

14 18 22 26 33 34
EpaLsseur elostlque (km)

FiPure 4 (suite).
Anneue 1 ...

Gr tt I e 29

34

30
a
-
0
3
; 26
L
0

14 18 22 34 33 ‘”
Epo ISS~U,- e Io5t lqu? ( k ml

Gr CI I e 30

14

10
IQ 14 IEI 22 26 38 34
Epo~sseur eIost\que (km)

Figure 4 (suite).
liii Annexe 1 ...
-‘: _..... .____ A__,...: ‘I;...i...*. . /_ ._ ..

Grille 31
10 14 22 26 M

36

34

-
0
J

L
0

14

Epaisseur elost\que (km)

Gr\I le 32
10 14 18 22 26 3-a 34 33

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liv Annexe 1 ...
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~ ,.:_i..:.:..... <...;:.. ,_....___
..

Gr i I I e 33

Figure 4 (suite et fin).


ATUEZ 2 . ..
-..,.. . . . .._. ,,_L,..._ ..:;...:- ..-,_ . ...< ..__.,. .. .

Article pâru dans le ” Journal of African Earth Sciences”

Auteurs: Yvette POUDJOM. Michel DIAMENT et Yves ALBOUY.


._
lvi
Journal
-.i_. ... .j i ,,_/../. __...:*\of .__.
Afiican Eoifh Sciences, Vol. 1.5,No. !, pp. 81-90,19%. 0899-536ZB2 SS.00 + 0.00
Pnnted rn && f&&’ 0 1992 Pergamon R-us L-td

Mechanical behaviour of the lithosphere beneath the Adamawa Uplift


(Cameroon, West Africa) based on gravity data
Y. H. POUDJOM DJOMANI, M. DLNENT” and Y. tioc’~**

Universitt de Paris Sud. Lab. de Géophysique (URA 1369 du CNRS), Bat 509,91405 Orsay C&ex France
*Il% Paris, Département des Observatoires, 4 place Jussieu, B89,75252 Paris Cedex 05, France
**ORSTOM. Lab. de Géophysique, 72 route d’Aulnay. 93 140 Bondy, France

(First received 25th September, 1991; revised form received 27th April, 1992)

Abstract - The Adamawa massif in Central Cameroon is one of the Afiican d&nal uplifts of volcanic origin. It
is an elongated feature, 200 km wide.
The gravity anomalies over the Adamawa uplift were studied to determine the mechanical behaviour of the
lithosphere. Two approaches were used to analyse six gravity profiles that are 600 km long and that run
perpendicular to the Adarnawa trend. Firstly, the coherence function between topography and gravity was
interpreted; secondly, source depth estimations by spectral analysis of the gravity data was performed. TO get
significant information for the interpretation of the experimental coherence function, the length of the profiles
was varied from 320 km to 600 km. This treatment allows one to obtain numerical estimates of the coherence
function.
The coherence function analysis points out that the lithosphere is deflected and thin beneath the Adamawa
uplift, and the Effective Elastic Thickness is of about 20 km. TO fit the coherence. a load fiom below needs to
b-e taken into account. This result on the Adamawa massif is of the same order of magnitude as those obtained
on other African uplifts such as l-loggar. Darfur and Kenya domes.
For the depth estimation, three major density contrasts were found: the shallowest depth (4-15 km) czm be
correlated to shear zone structures and the associated sedimentary basins beneath the uplif~ the second density
contrast (18-38 lzn) corresponds to the Moho; and finally, the last depth (70-90 km) would be the top of the Upper
mande and denotes the low density zone lxneath the Adamawa uplift

INTRODUCTION
Comacchia et Dam. 1983: Reyre, 1984: Almeida
The Adamawa uplift in Central Cameroon 1s a et Black, 1967; Louis. 1970, 1978). The activevol-
volcanic dome which was fonned during Tertiary cana on the Cameroon line is Mount Cameroon
Urnes together with other African uplifts: Darfur. where the last eruption occurred in 1982.
Ho&$u, Tibesti, Air (Fig. 1). The Adarnawa plateau A Bouguer anomaly map of Cameroon, com-
is located at the northeastem limit of the puted from ORSTOM data shows that the
“Cameroonvolcanic Une” which comprises a series Adamawa massif is characterized by a long wave-
of Tertiary to Recent volcanoes from the Atlantic length negative Bouguer anomaly of about -120
island of Annobon to the Bambouto and Oku mgals (Collignon. 1968). Seismological studies (C.
mountains in Cameroon. This volcanic line splits and L. Dorbath. 19841 revealed the presence of an
into two branches at the north of Oku: one branch abnonnal Upper mantle beneath the Adamawa
crossing the Berme trough into eastern Nigeria uplift.
(B~U plateau), and the other branch runnfng In this study. we interpret the gravity data: in
eastward to the Adamawa plateau (Fig. 2). The order first to determine the mechanical behaviour
Adamawa uplift is an elongated feature of 200 km of the lithosphere by estimating the flexural rigi-
wide. The origin of the volcanism on the Cameroon dity and thus the Effective Elastic Thiclmess of
line is still a matter of discussion: for the conti- the lithosphere beneath the Adamawa uplift. The
nental part of the line, 1) it has been proposed that approach used in this fh-st part is the analysis of
this volcanism was associated with intraconti- the coherence function between the gravity and the
nental hotspots (Fitton. 1980, 1983: Tchoua, topography. The results are compared to those
1974; Duncan, 1981): 2) the volcanism could be obtained on the other African domes and some
related to a rejuvenation ofmajor faults that either continental rift areas using the same approach.
exist before the opening of the South Atlantic Finally. we perfonn source depth estimations by a
Ocean or are related to an early stage of the seafloor spectral analysis of the gravity data to find the
spreading (Vincent, 1970: Mascle. 1976; depth of the major density contrasts.

81
Y. H. POUDJ~M DJOMANI, M. DIA~ i.& y. A~~0o.y

20

10

INDIAN OCEAN
lu

FYg. 1. Location of volcanic domes in Northem and Cenb-al Africa (redrawn fmm Browne and Fairhead. 1983).

AIMlKAW& GEODPNAMICAL CONTEXT

Central Cameroon in Central Africa has been ,,


affected by the Pan-Akican cycle (600 klO0 Ma)
which produced deformation, metamorphism and
intrusion ofabundant granitoids. During the stages
of the Pan-African, Important tectonic movements
occurred by megashear zones orientated ENE-
WSW from Sudan to Cameroon (Comacchia and
Dam. 1983).
Du-ring the initial phases of the opening of the
P-
~011th Atlantic ocean (Cretaceous) a series of sub-
siding grabens and troughs filled in by sedirnents
\ Mt. Cameroon
were formed: Eknue in Nigeria-Cameroon, Doba,
Fernando Poe
Bousso in Chad. Mbere-Djerem in south
Adamawa. Some rifts were also initiated
(Ngaoundere, Abu Gabra and others). Principe p

A reactivation of the Ngaoundere rift occurred i


during Tertiaxy Urnes, and SO was the formatlon of o”-
someAfrIcanvo1car-k domesasAdamawa. Dar-fur.
Air. Hoggar...(Ekowne and Fairhead. 1983) (see
Fig. 1). The Adamawa massif represents a post-
Cretaceous uplifted area at the north-eastem lirnit
of the Carneroon volcanic Une. FI& 2. Position of the Cameroon volcar& lne in Africs
Some geophysical studies have been carried out Bouguer anomaly, of about -120 mgals and 200
on this domal uplift: lan wide (Fig. 3). Following Browne and Fairhead’s
- Collignon (1968) showed that Adamawa is interpretation (1983), this anomaly is due to a low
characterized by a long wavelength negative density body in the Upper mantle.
lvi

_..,._,<__.. _._ ‘~~,-‘.i::;-.i...~.;.~... -_ .L...


Mxhakal behavi&r of the lithoqhere bene& the Adamawa Uplift . .. 83
8 9 10 11 12 13 14 15 16 17

8 8

7 7

6 6

5 5

4 4

3 3

2 2

1 1
8 9 12 13 14 15 16 17
0 soo km
Fig. 3. Bouguer anomaly map of Cameroon (Collignon, 1968) and location of the six profiles used in this study.
Note the long wavelength Bouguer anomaly on the Adamawa massif.
.

lix
.-.. __......._. __ ,.~ -._. .’ ..i...;.:.; _,. L..
84 Y. I-I. POUDJOMDJOMANI, M. DIAMENT and Y. AWXJY
- Using seismic refraction data and teleseismic loads. Therefore. topography and gravity are not
delay times, Dorbath and Dorbath (1984) stud.ied correlated and thus the coherence is close to 0.
the structure of the trust and upper mantle - Finally, if the plate has a non zen, rigidity
beneath the Adamawa uphft. They found an ab- (Te > 0). loads are compensated at long wave-
normally I%n trust (23 km) underlain by an upper lengths (coherence close to 1) and uncompensated
mantle with a.nomalously low P-wave velocity at short wavelengths (coherence close to 0). The
(7.8 Irm.s-‘) for the northem margin of the uphft. wavelength of the transition from compensated to
The souihem part is characterized by a trust with uncompensated topography provides a direct esti-
a normal thiclmess (33 km) and a normal upper mation of the flexural rigidity and thus of the
mantle P-wave velocity (8.0 km.~-‘). According to effective elastic thicluxess. since the flexural rigi-
these results, the lithosphere is revealed as thin in dity and the EET (Te) are related by:
the northempart ofAdamawa where the rocks are
essentially volcanic. E Te3
D= (1)
COHERENCE FUNCTION ANAL.YSIS 12 (1-v*)

The method where E is the Young’s modulus = 10” Nm-l,


Our airn is to study the mechanical behaviour of v denotes the Poissons ratio = 0.25
the lithosphere beneath the Adamawa uplift by
determfning its effective elastic thickness (EET). TO compute the coherence. it is possible to use
Mode1 interpretations of the coherence function in either a 2d or a 3d approach according to the
terms of the flexural rigidity of the lithosphere structure to be studied. In our case, since the
conxnonly assume that the lithosphere is deform- Adamawa is an elongated feature, we used a 2d
ed by the application of surface loads (McKenzie approach.
and Bowin. 1976; Banks et& 1977; McNutt and An estimation of the coherence is gfven by the
Parker, 1978; LoudenandForsyth. 1982; McNutt. following formula (e. g. Bendat et Piersol, 1986):
1983).
Forsyth (1985) studied the importance of surface < B(k) G*(k) > < B’(k).G(k) >
and subsurface loading on the determination of CO(k) = _____-______________---------------- (2)
the flexural rigidity of the lithosphere for conti- < B(k).B’(k) > < G(k).G+(k) >
nental regions. He showed that the coherence
function 1s. as compared to the admittance func- where B(k) and G(k) are the Fourier transform for
tion (Lewis and Donnan. 1970: McNutt and topography and gravit-y respectively.
Parker. 1978)) the best way to quantlfy the flexural * is the complex conjugate sign and the angle
rigidity of the lithosphere in continental areas. brackets denote the averagmg in the spectral
since the mterpretation ofthe admittance function domain over a series of profiles.
leads to underestimates of the effective elastic Munk and Cartwright (1966) showed that lhis
thiclmess of the lithosphere (see Forsyth. 1985; estimation of the coherence could be affected by
Cochran. 1980). in the presence of sub-surface noise in the data sets. SO they suggested to com-
loads. This approach has been later onwidely used pute the coherence using the formula:
in continental areas and proved to be efficient.
Moreover. several results were obtained in Africa: n CO(k) - 1
Banks and Swain (1978); Bechtel et aL (1987) for C(k) = --------------- (3)
the Kenya dome: Lesquer et aL (1988) for the. n- 1
Hoggar massif; Jallouli (1989) for the Air masse
Bonvalot (1990) for Fouta-Djalon (see Fig. 1 for where n is the number of profiles and CO(~) is the
location of these features). coherence defined by equation (2)
The coherence function quantifies the relation- We also estimated the en-or on each value of
ship of the topography and the Bouguer anomaly coherence using the following equation (Bendat
in a given area as a function of wave number. Its and Piersol.l986):
shape is controlled by the rigidity of thc plate:
- If the plate is weak (Te -> OI, a load from below Il - C(k)1 J 2’ I C W f
produces a topographie dome and a surface load Ercoh = _-_-__----_________-_______ (4)
creates a compensation root. The coherence is J-ii
thus close to 1. This feature corresponds to the
classical Air-y model. The data
- If the plate is rigid (Te -> -). there is no The data used in this study were acquired by
compensation of the surface and (or) subsurface several surveys carrled out by ORSTOM (France)
ix
.-.\__ ..:__,..
:__Ci:+._.....
...._-_..‘<_:,~.--. .. Mtxhanical behaviour of the lithosphere bene& the Adamawa Uplifi . .. 85
in Carneroon between 1960 and 1967. kom these Figure 4 shows the six resultfng proftles. This
data, we computed six profiles orlented N-S and figure reveals that there is generally a good nega-
running perpendicular to the Adamawa trend tfve correlation between gravity and topography.
(Fig. 3). The locations of the profiles were chosen This correlation was also pomted out by Okereke
such that they are as close as possible to the (1984). For example, the mean Bouguer gravfty is
origmal data. For each point of a profile, Bouguer close to -100 mgals (200 km wide) over the
anomaly and topography values were obtained by Adamawa plateau where the average topography
interpolation applying a least square method of ail is nearly 1000 metres above mean sea level.
the original points contafned in a given radius of We computed the Fourier transform of the data
20 km around the computed point. Each profile is usfng an algorithm which does not require a
600 km long and the sampling inter-val is equal to number of points as a power of two. Two treat-
6km. ments were checked to minimize the edge effect:

Profl: Bouguer and Topography Profl: Bouguer and Topography


lea3 N s
I
_a’( ---- lopoqrophy
: ’ *, - Bouguor
‘-mi >
‘-*.*s*,.
‘;,*‘---.-
,__a
*\
.<-

--1x73
Iea îm
Disfonce (Km) Distance (Km)

Prof2: Bouguer and Topography Prof% Bouguer and Topography


N 5 L,
15cv
I
---- lopogrophy

--ILN
0 ,fXl :Cv ‘ca
Distance (Km)

Prof3: Bouguer ond Topogtxpl~y Prof6: Bouguer and Topogrnphy


IE3o-j N s
I 1500 N
---- lopogroph
- BO
-2 ‘= I._

Dislance (Km)
Distance (Km)

Fig. 4. Plot of the six profiles with the topography and the E3ouguer anomdy.
lxi
. ..___......___ ‘ .~ .._ ._ :::- .::;...:.a. __:. .P..

86 Y. i-I. POUDJOM DJOMANI, M. DIAMENT and Y. bur


mfrror imaging and derfvative (Diament, 1985). The observed coherence was fitted to some pre-
Due to the finite length of the data in the spatial dicted coherence curveswith different elasticthick-
domain, the coherence function that is computed nesses and load ratio values (subsurface versus
in the fiequency domain fias a sampling interval surface load) to find the elastic thickness of the
given by 1/ 1 and is theoretically defined up to the lithosphere for Adamawa region. The best fit is
Nyquistfrequency(N/21)with 1 isthelength ofthe obtained for an Effective Elastic Thickness of 20
profile and N the number of points. The transition lm~ and a load ratio f = 0.8. The flex~~ral rigidity is
from one to zero for the coherence function lies at thus of about 0.7*1V3 Nm (Fig. 6).
100 to 200 km. Therefore. it is controlled by very It is known that the Effective Elastic Thickness of
few points especially since the estimation of the a lithosphere increases with increasing plate age.
coherence function at short wavelength is biased Since continents are on average very old, the
by noise. T~US, to get significant information of the thermal effect is net SO apparent as that of oceanfc
experimental coherence function, we varied the plates (e. g. Watts et CLL,1980). andthe elasticplate
length of the profiles from 320 to 600 lun taking thickness is caused by massive failure inthe lower
tare that the Adamawa massffwas well centered. continental trust. Nevertheless, the values of the
This treatment allows us to get betterresults than Effective Elastic Thickness in continental areas
the usual approach does. Figure 5 shows the generally vary from 25 to more than 100 lun (see
computed coherence for the SIX profiles and for McNutt et aL. 1988). But for domal uplifts and
several lengths. continental rift areas. the Effective Elastic Thick- .
ness is lower and close to 30 km. The Effective
RESULTS AND INTERPRETATION Elastic Thickness obtained in this study for the
Adarnawa region lies in the range of values found
Both treatrnents of the edge effect give similar forthermaldomes(seeTable 1). Ontheotherhand,
results. As predicted. three main wavebands cari some preliminary studies were can-ied ou t on this
be distinguished: uplifted area. Indeed. Girod (1984) analysed some
- the long wavelength domain ( 1 > 300 km): the mantle rocks from volcanic pipes in south
coherence is very close to 1.0 Adamawa. He found that the rocks were essential-
- the short wavelength. band (1~ 100 lun) where ly made of peridotite and plagioclase developed in
the coherence approaches 0.0 temperature and pressure conditions that corres-
- the wavelength of the transition from coherent pond to less than 25 km depth. We cari recall that
to incoherent topography and gravity occurs in the Le Marechal (1970) studied some thermal pheno-
same range as the transition from compensated to mena beneath the Adamawa uphft.
uncompensated topography (100 < 1 < 300 km). The value of the load ratio (f = 0.8) means that the
This wavelength of the transition is well controlled subsurface load, produced by abnormal mantle
due to the numerous estimations of the coherence beneath the Adamawa region. is slightly less than
obtained by varying the length of the profiles. the topographie load. This is probably due to
volcanism. TO better constrain the depth of the low
Wavelength (km) density zone, inferred from Lnterpretation of the
1.2 600 300 200 150 120 100 long wavelength Bouguer gravity anomaly by

w c I I

.Ol .a2 .03 .04 .os .06


i,honuratber (km-’ )

Fig. 5. Observe coherence for the Adamawa region versus the Fig. 6. Fit of the observed coherence (the symbols) tith some
wavenumber. The empty symbols Indicate the pofnts obtafned predlcted coherence curves (Forsyth. 1985). The numbers
wlth a large errer band. The edge effects here werc avoided by denote diiTerent values of ElTective ElasticThickness. The bcst
a mlrror ima.gIng treatment (coherence: o at 600 km length, fit 1s obtalned for an EET equal to 20 km and thus a flexural
+ at 480 km. •I at 430 km. A at 360 km, and x at 320 km). rigtdity of abou t 0.7’ 1P Nm.
lxii
._ .....___._ __..,., .;....-‘.:..‘-..- ....< _._....< -...
Mechanical behaviour of the iithosphere bene-z& the Adamawa Uplift . .. 87
Table 1. Effèctfve Elastic Thickmsses for some rifis and dornes. al to the depth to the top of the body:
TO estimate the source depth from this power
spectrum, we used the approach proposed by K
Xm.itriadisetaL (1987).Afterthelogarfthmofthe
ARFLJR DOME power spectnrm is plotted versus the wave num-
----
UTADJALON
ber, the depth is estimated using a linear regres-
---- ---- sion method. For each window. we selected the
proper linear segments: the depth to the source for
---- MS--
the spectic wlndow and the corresponding rms
---- ---- errer is evaluated. This errer is estfmated accord-
mg to the points which defIne the segments
--- ----
chosen.
-ao ----
We used the same six profIles as for the cohe-
rente function analysis. TO solve the leakage pro-
blem, we applied three windows on the profiles:
Hannfng. Blaclmran-Harris and the Kaiser-Bessel
windows and we also used a mirror imaging treat-
Browne and Fairhead (1983). we performed a ment. We chose these windows because they are ,
spectral analysis of our profiles. characterized by a highly concentrated central
lobe and a ver-y low sidelobe structure (Harris,
SPECTRAL ANALYSIS AND 1978).
SOURCE-DEPTH ESTIMATXON Fig. 7 shows, for one of the six profiles, the plot
of the logarithm of the power spectrum versus the
TO estimate the depth to the major density con- wave number, usfng the four treatments. Each plot
trasts within the lithosphere of the Adamawa cari be approxirnated by three main straight line
plateau, we applied spectral analyses to Bouguer segments. And we cari estirnate the source depth
gravity data. Thfs method has been widely used by using the slopes of those segments. Table 2 lists,
several authors (e. g. Spector and Grant, 1970; Pal, for each window and for each profile, the depth to
Khuruna and Unnikrfshvan, 1979). the source and the corresponding rms errer. It
Spector and Grant (1970) showed that ifs(t) is a should be noted that for some treatments (e.g.,
series ofN sampleswith a constant step interval at. mfrror imaging), the second segment and the cor-
the discrete Fourier transform of this series is respondfng source depth are not resohred.
given by: Table 2 shows that the source depth estimations
N using the four treatments are within a few km. TO
Select the most reliable values, we checked the
S(k) = I/N c S (t).exp(-2nkt/N) (6)
t=o windows with synthetic data by constructing a
graviiymodelwith a body at a given depth. We thus
k = O,....N-1 computed the corresponding gravity anomaly
produced by this body, and. using this anomaly,
The power spectrum is thus: we computed the source depths for the four treat-
ments. The method whfch provided the best result.
EU-4 = IS @dl2 (7) identical to the synthetic model. was the Kaiser-
Bessel window. Therefore, we selected the source
The fft algoflthm is normally used for infinite depths obtained with this window, as shown on
record processing. For finite length series as it is Fig. 8 for profiles 3 and 4.
the case here. the periodic extension of the signal - The first line on the figures dominates the low
exhibits discontfnuities at the boundarles of the wave numbers (k < 0.02 krn*J and the calculated
observation. These discontinuities are responsible depth (hl) is of about 70 to 90 km.
for spectral leakage as it was the case for the - The second segment domlnates the mid-wave
coherence function analysis. TO suppress the leak- numbers (0.02 < k < 0.06) with a depth (h2) in the
age problem. it is common practfce, to window the range of 18 to 38 km.
data, and SO reduce the order of the discontinuities - Finally, the third straight line occupies the hQh
on the edge of the records to be analyzed. For thfs wave numbers (k > 0.06) and the corresponding
pur-pose. several wmdows are proposed by Harris depth (h3) is between 4 and 15 km.
(1978). The power SpeCtnrm shows frequency These values of the depth source are of the same
tnter-vals where the logarithms of the amplitudes order as those obtafned by Fairhead and Okereke
may be represented by a hnear function of fre- (1988) using a grid ofgravify data on the Adamawa
quency. The slope ofthe straight hne is proportion- region. The calculated depths are in good agree-
._........._.,,:,._..:;.-.. ___,._.,
88 *--.._ Y. H. POUDJOMDJOMANI, M. DIA~ a& Y’. AJBoo?’

Profile 4 mirror 12
Profile 3 Kaiser-Bessel
h

-15 I ,
0.00 0.02 0.@4 0.06--2-G----r-- 0.12 I , I
8.00 0.62 0.04 0.08 0.
15- Wavenumber ( l’/km)O.‘”
i 15 WavenumbeF*Cl /km)
2

Profile 4 Black-Harris 12
/ 1-I Profile 4 Kaiser-Bessel
hl

\
-1s / 8 I s , , ,
0.00
15
0.02 0.04 Cl.00 0.0E Q. 10 CL'12
Wavenumber (1 /km)
3

Fig. 8. Depth estimations for prufiles 3 and 4 with the fbiser-


Bessel treatment: hl for the deepest density conbas& hz the
transitlonal densîty contmst and,finally h3 the lower depth.

ment with some seismologfcal studies that have


been can-ied out on the region.
The shallowest depth (4-15 km) agrees with the
depth of inferred shear zone structures beneath
the Adamawa uplift and the associated sedi-
mentary basins (Mbéré-Djerem) by Comacchia
and Dars (1983). Furthermore, Stuart et aL (1985)
pointed out that the Umit between the upper and
the lower trust is located at about 10 to 14 km
.'l ; z depth.

12 Profile 4 Kaiser-Bessel
The depth between 18 and 38 km corresponds to
the trust-mantle interface which. as proposed by
Dorbath and Dorbath (1984). varies from 23 to 33
9
h -G-h1
6-
lu-n for the northem and the southem parts of the
I - Adamawa massif respectively.
z 3: And finally. we interpret the deepest density
a 0- contrast (70 to 90 km) as the low density zone of
(31 - thermal origin which gives the low value of
0 -3-
J . Effective ElasticThickness fortheAda.mawamassif.
-6-

-9- CONCLUSION
-12-
Our results that the mechanical
reveal litho-
-151 . , 4 , ’ I h a I ’ -l.I:!sphere is thin beneath the Adamawa massif. The
0.00 0.02 Q.IQ 0
$$enukob,r (y.Tkrn) computed Effective ElasUc Thickness is about 20
Fig. 7. Plot of the power spectrum versus the Ian. This value of the EET is of the same order of
wavenumber for proflie 4 and dlfferent treatments. magnitude as those obtained for the other Afi-fcan
Jxiv
..I__.......==1.:__.:.i..‘. :. *_a_..., ._.._.
.,. Mechanical behaviour of the lithosphere ben& rhe Adamawa Uplifi ..,. 89
Table 2. Source depth estimations (km) for the six profles and for different trealments

’ Mirror Hanning Black-Harris ’ Kaiser-Bessel


I
Magwz
i window i window I window
---------------a-- I 1 f------- I -----
I I I
1 hl=64f0.8 1 hl=66&1.8 1 hl=56f1.6 1 hl =85-16.4
ProfIll 1 h2= undet. l h2= 17f0.5 h2 = undet 1 h2=38fl.O
, h3=7f0.6 , h3=5f0.2 .cI h3=6.5f0.3 , h3=4fO.l
i---.-d-------+---A- __--A--
t
--A---

i’ hl-87rt4.5 i hl =68f2.0 I hl = 71 rt 3.0 1 hl =74rt6.0


~rofil2 1 h2= undet. 1 h2= 17fC.8 I h3=9f= undet.1.6
h2 1 h2 = 34.8 f 0.6
1 h3= 12&0.2 1 h3= lOkO.3 1 h3=6i0.3
I __----- -m-e--
m-v-

1
-e-w--

hl =90f2.6 t-
-----

hl =66i2.5 -r hl =82f 1.7 t hl =78rt6.5


Profil3 1 h2 = undet. 1 h2=32fo.3 h2=4310.7 I
1 h3=6f0.5 i+h3=5*0.1 h3 = 4 k 0.6 1 ;; ;y*;;
-----I------- ---__ __----- t --mm--
1 hl =82f7.1 1 hl=62*1.8 hl = 71 f 3.1 1 hl =70f2.7
Profil 4 1 h2=36i5.2 I h2 = 31 i: 0.3 h2 = 43 f 0.7 h2=27&0.6
h3 = 71 0.1 h3 = 9 5 0.6 , h3 = 7 -f 0.6
----- c - - - _ _ & h3E82.z- __----- -l- -0----
1 hl=50f1.4 1 hl =5Ort3.8 I hl = 77f 1.3 1 hl =79f1.3
Profil 5 1 h2 = undet. 1 h2= 30* 1.3 1 h2= undet. 1 h2 = undet.
_ 1 h3=7-10.1 1 h3=10t-0.1 J- h3=4.5*0.3 1 h3=15f0.6
--__ -e----m-------
lIhl=44-+6 1I hl =78rt2.4 1I hl = 71 i 1.3 I hl =76f1.8
Profil 6 h2=2ofo.4 h2=26rt0.5 h2=45f 1.0 I h2=25If:0.4
1 h3=4fO.l 1 h3=8f0.2 1 h3=4f0.6 1 h3=9rt0.2

uplifts (.Air. Hoggar, Darfur, Fouta-Djalon) and versus regional mechanisms. Geophys. J. R. AstrOn
some continental rlft areas (Kenya, Baikal). T~US. Soc. 51. 431-452.
this faveurs the idea that the African uplifts were Banks, J. and Swain. C. 1978. The Isostatic compensa- ’
formed by similar processes. tien ofEast Africa. Proc. R.Astrun Soc. Ser.A364.
The spectral analysis allows us to locate three 331-352.
major density contrasts. These depth estimations Bechtel. T. D. D.. Forsyth. D. W. and Swain. C. 1987.
Mechanism of isostatic compensation in thevicinity of
are in good agreement with seismological studies.
the EastAfrican rift, Kenya. Geophys. J. R.Astron Soc.
The shallowest depth (4- 15 lun) agrees with the 90, 445-465.
çeismic limit of the Upper and lower trust (10- 14 Bendat, S., Piersol. A. G. 1986. @ndob data: analysis
km) as proposed by Stuart et al. (1985). The second and measurement procedures, second editton. WLley
density contrast (18-36 km) corresponds to the ed., 566 p.
Moho (Dorbath and Dorbath, 1984). Finally, the 70 Bonvalot, S., 1990. Mesures gravimétriques en Guinde
to 90 km depth is interpreted as the depth of a zone et Sierra-Leone. Modélisation structurale et étude du
of partial melting producing the volcanic activity comportement mécanique de la lithosphére: étude,
beneath the Adamawa massif. This depth cor- d’une chaîne péricratonique. d’un bombement intra-
responds to the top of the Upper mantle that was plaque et de marges transformantes. Thése Urdersti
proposed by C. and L. Dorbath (1984) to be ab- Paris VI.
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Lewis, B. T. R and Dorman, L. M. 1970. Expertmental 309. Oliver and Boyd editlon, Edinburgh.
Afin de mieux comprendre le comportement de la I’Adamaoua jcameroun). L’interprétation conjointe
lithosphère continentale, nous avons choisi d’étudier des méthodes gravimétriques directe, indirecte et
une variété de structures en Afrique centrale. inverse permet de préciser l’origine de ce massif.
tes différentes structures géologiques de la zone tes principaux résultats sont :
d’étude (rifts, bombements volcaniques, cratons) sont l au moins en ce qui concerne l’Afrique, une conti-

décrites par leurs signatures gravimétriques à. partir nuité entre les fractures océaniques et les zones de
des cartes d’anomalies de Bouguer et des cartes volcanisme intraplaque,
transformées (prolongement vers le haut, dérivée...). l une lithosphère mécanique peu rigide sous les rifts

L’étude des mécanismes de compensation isosta- et bombements volcaniques,


tique, par la fonction de cohérence, montre que la l un amincissement crustal et lithosphérique sous le
lithosphère continentale a un comportement méca- massif de I’Adamaoua : ce massif est à un stade
nique qui varie suivant l’évolution géodynamique de initial de rifting.
la zone concernée. Nos résultats ont ainsi montré que
la lithosphère est plus rigide sous les cratons que sous MOTS CLÉZjr
les zones de rift et de bombement. Cette rigidité est Afrique centrale, Cameroun, Massif de I’Adamaoua,
fonction de la stabilité des zones étudiées. Analyse spectrale, Gravimétrie, Volcanisme intra-
L’origine du volcanisme intraplaque en Afrique est plaque, Lithosphère continentale, Modélisation
également discutée, en particulier sur le massif de géophysique.

.. 1

ISBN : 2-7099-I i 82-5


Éditions de I’ORSTOM
72, route d’Aulnay
93143 BONDY Cedex

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