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Frise p. 157 :
Introduction : Aux XVI et XVIIe s, la monarchie française devient progressivement une monarchie
absolue de droit divin : le souverain exerce tous les pouvoirs et règne « par la volonté de Dieu » (s’en
prendre à sa personne est un crime de lèse-majesté, puni par l’écartèlement). Il a été oint avant
d’être couronné à la cathédrale de Reims : cette onction d’huile sainte, lui confère un caractère sacré
(d’où le nom de « sacre »).
Cette évolution s’accompagne d’une mutation de l’Etat, qui a de nombreuses conséquences sur la vie
des sujets, suscitant des tensions dans les provinces et des résistances (y compris au sein de la
noblesse) que le souverain parvient à surmonter.
Jusqu’à l’époque des Valois au XVIe s, le Roi et sa cour se déplaçaient de château en château, ce qui
occasionnait des dépenses importantes (lire t. 3 p. 158). François Ier, à travers la construction de
nombreux châteaux, affirme son pouvoir politique et sa présence sur le territoire qu’il contrôle.
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L’une de ces ordonnances royales les plus célèbres est l’ordonnance de Villers-Cotterêts de 1539
(lire t. 4 p. 161)
La résidence royale de Villers-Cotterêts (80 km au nord de Paris) a été bâtie par François Ier en 1530.
C’est au cours d’un long séjour dans ce château que le roi signe en août 1539, une ordonnance de
192 articles. Le Président Macron veut en faire une cité de la langue française et de la francophonie.
Qu’instaure l’Article 51 ?
Art. 111 : Pourquoi l’usage du français est-il imposé dans la rédaction de tous les textes
officiels ?
Les articles 110 et 111 sont toujours en vigueur de nos jours. A votre avis pourquoi ?
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C/ La royauté fragilisée par les guerres de religion.
En 1559, la mort accidentelle d’Henri II ouvre une période de difficultés pour le royaume. En l’espace
de quelques années se succèdent des rois dont les règnes sont brefs (François II : 1559-1560) ou
fragilisés par la jeunesse du souverain comme celui de Charles IX (1560-1574), qui commence par la
régence de sa mère Catherine de Médicis. Son règne, ainsi que celui de son frère Henri III, est terni
par les guerres de religion qui opposent catholiques et protestants à la suite de la Réforme (1562-
1598).
Doc 1, 2, 3 et 5 pp 164-165 q. 1, 2 et 4
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II. La difficile construction de la monarchie absolue
A/ La monarchie renforcée sous Henri IV
C’est dans ce contexte difficile qu’Henri de Navarre, cousin d’Henri III et mari de sa sœur Marguerite
de Valois, accède au trône. Chef protestant, il doit se convertir au catholicisme (doc 3 p. 166) et
vaincre militairement la Ligue (doc 2 p. 66).
En 1598, le Roi impose au Parlement (Chambre d’enregistrement) une loi royale de tolérance pour
les sujets protestants du royaume. C’est l’Edit de Nantes.
Edit : une loi royale qui porte sur un sujet précis (alors qu’une ordonnance porte sur plusieurs).
Après l’assassinat d’Henri IV en 1610 par un fanatique catholique, sa 2e épouse Marie de Médicis
exerce la régence en attendant la majorité du petit roi Louis XIII.
L’affirmation de l’Etat répond aux nécessités liées à la guerre. Le roi accroit ses moyens militaires et
augmente les impôts. (Doc 1 p. 172)
Doc 4 et 5 p. 169 : q. 3 et 4
Parlements : institutions judiciaires pouvant aussi donner leur avis sur les décisions royales avant de
les enregistrer (le mot Parlement n’a donc pas le même sens qu’aujourd’hui. En France, de nos jours,
le mot « Parlement » désigne la Chambre des députés et le Sénat qui sont les deux assemblées où les
lois sont proposées, discutées et votées).
-les parlements (noblesse de robe) veulent avoir un droit de regard sur les édits et ordonnances qu’ils
enregistrent
-la noblesse d’épée veut retrouver sa place aux côtés du roi et dénonce l’importance prise par les
officiers et les principaux ministres.
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q. sur les doc 1, 2 et 3 p. 171
Depuis sa tentative, en 1749, d’établir le « vingtième », un impôt payé par tous, noblesse et clergé
inclus, le roi est confronté à l’opposition des parlements, qui multiplient les remontrances.
« En France on a toujours reconnu la nécessité de faire approuver les nouvelles lois par […] les cours
souveraines qui la [la nation] représentent […]. L’enregistrement des nouvelles ordonnances n’est
pas un simple cérémonial ; et en insérant la loi dans les registres, l’objet n’est pas seulement d’en
donner connaissance aux magistrats et aux peuples, mais de lui donner le caractère de loi, qu’elle
n’aurait point sans la vérification et enregistrement, lesquels se font en vertu de l’autorité que le roi
lui-même a confiée à son parlement. »
Remarque : Si les propositions de Boucher d’Argis avaient été appliquées par Louis XV et Louis XVI,
nous n’aurions peut-être pas eu la Révolution Française et nous serions une monarchie
parlementaire…(comme en Angleterre à la même époque).
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III. L’Etat absolutiste sous Louis XIV
A/ L’affirmation de l’autorité du roi
« Je ne souffrirai pas qu’il se forme dans mon royaume une association qui ferait dégénérer en
une association de résistance le lien naturel des mêmes devoirs et des obligations communes […].
Comme s’il était permis d’oublier que c’est en ma personne seule que réside la puissance
souveraine […] ; que c’est de moi seul que mes cours tiennent leur existence et leur autorité ; […]
que c’est à moi seul qu’appartient le pouvoir législatif, sans dépendance et sans partage ; que
c’est par ma seule autorité que les officiers de mes cours procèdent, non à la formation, mais à
l’enregistrement, à la publication et à l’exécution de la loi, et qu’il leur est permis de me
remontrer ce qui est du devoir de bons et fidèles conseillers. »
Louis Michel Dumesnil, Lit de justice tenu par Louis XV dans la Grande Chambre du Parlement
de Paris pour casser le testament de Louis XIV (1715), début XVIIIe siècle. Huile sur toile, 107 × 76
cm. Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, Versailles.
Lit de justice : séance solennelle du parlement par laquelle le roi ordonne à cette assemblée
d’enregistrer les édits et ordonnances qu’elle contestait.
Quelle est la conception du pouvoir énoncée par Louis XIV selon le discours ci-
dessus?
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B/ Louis XIV ou l’absolutisme en action
Parce qu’il est monarque de droit divin, Louis XIV ne peut admettre qu’une autre puissance,
même celle du pape, puisse interférer dans sa politique, ce qui explique l’évolution de sa
politique religieuse durant son règne. Le roi s’oppose à tout ce qui peut être considéré comme
des divisions religieuses : dès 1680, en contradiction avec les principes de l’édit de Nantes, il
laisse se multiplier les violences envers les protestants (les « dragonnades »). La révocation de
l’édit de Nantes vient achever cette politique en 1685. Un quart des protestants quittent la
France. (Lire les doc 2 et 3 p. 184)
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Persuadé que la puissance d’un État se fonde sur la masse d’or et d’argent qu’il détient et peut
mobiliser, Colbert (doc 1 p. 180) développe le commerce et l’industrie en multipliant les
manufactures royales chargées d’exporter leur savoir-faire.
Manufacture royale : établissement fondé par privilège royal et jouissant d’un monopole
exemples : manufacture de Sèvres (porcelaine), manufacture des Gobelins (tapis et tentures),
manufacture de St Gobain (miroirs et vitres)…
Protectionnisme : doctrine économique qui entend privilégier l’économie d’un État en limitant
l’entrée de produits étrangers
Carte 6 p. 183 : les annexions sous Louis XIV (notez qu’à l’époque, le comté de Nice n’était pas
français mais appartenait à la dynastie des Savoie, rois du Piémont).
Les impôts existants, comme la taille et la gabelle, étant insuffisants pour répondre à l’ensemble
des besoins, une nouvelle imposition est créée en 1695 : la capitation. Malgré tout, l’État a de
plus en plus recours à l’emprunt car les guerres ruinent le royaume (lire le t. 4 p. 182)
Capitation : établi en 1695, il est le premier impôt levé en théorie sur chaque individu
Le palais de Versailles est le miroir de l’absolutisme. Dès le début de son règne, Louis XIV
entreprend la création d’un lieu d’accueil de sa cour à Versailles, en lieu et place du pavillon de
chasse de son père. Rien n’est laissé au hasard dans la mise en représentation du roi, de la place
de sa chambre, située au centre du château, aux salons qui évoquent les dieux et les figures
antiques, sans oublier les jardins montrant la nature domptée. C’est aussi un système de cour où
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l’étiquette rappelle à chacun à la fois sa place, ses devoirs et ses droits. Versailles est ainsi un
instrument de contrôle pour Louis XIV, dans la mesure où il garde les grands seigneurs en
permanence près de lui.