Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Dans cette partie, nous allons approfondir les réflexions amorcées par plusieurs chercheurs
concernant l’influence des variables individuelles sur l’employabilité des diplômés des
universités publiques. Le marché de l’emploi étant la plateforme sur laquelle se livrent à rude
concurrence demandeurs et offreurs d’emploi, la détermination de l’influence des variables
individuelles sur l’employabilité s’impose. En effet, les facteurs individuels et
sociodémographiques constituent parfois des points centraux de distinction entre différents
candidats en quête d’emploi dans la mesure où ceux-ci concourent plus tard à la performance
individuelle des salariés qui entraine à son tour la performance organisationnelle (Hamel et
Prahalad, 1999).
Toutefois, pour mieux comprendre l’impact de ces variables liées à la personnalité sur ce
concept, nous aurons recours aux travaux de certains chercheurs dans les domaines de
l’économie, le marketing et surtout de la psychologie.
En clair, nous nous accoterons sur quelques théories centrées principalement sur le
comportement et l’environnement afin d’expliquer cette influence de ces variables
personnelles. Car comme le dit Zarifian (1999), il ne suffit plus de savoir adopter un
comportement de manière efficace, il faut en outre être en mesure de choisir ce comportement
et de réagir aux évènements. Les théories mobilisées sont donc les suivantes : la théorie de
l’autodétermination de Deci & Ryan (1985 ; 1991), théorie sociocognitive de Bandura (1986),
la théorie des liens faibles Mark Granovetter (1988), et la théorie du comportement planifié de
Ajzen(1991).présentons donc à présent ces différentes théories.
LA THEORIE DE L’AUTODETERMINATION
Il s’agit de l’une des théories les plus connues en matière de motivation humaine.il faut noter
qu’il existe plusieurs théories facilitant la motivation mais nous en retiendrons que celle de
l’autodétermination élaborée par Deci & Ryan (1985 ; 1991). Cela se justifie par le fait
qu’elle propose l’existence de différents types de motivation autodéterminées qui ont des
répercussions importantes sur le développement des actions et des intentions des individus
d’une part. Et d’autre part, elle facilite l’identification des différents facteurs du contexte
social qui viennent affecter la motivation comme le soutien à l’autonomie. La théorie de
l’autodétermination stipule que trois besoins fondamentaux sont à l’origine de la motivation ;
il s’agit du besoin d’autonomie, de compétence et d’appartenance sociale. Lorsque la
satisfaction de ces trois besoins est présente, elle devrait mener, généralement, à une sensation
de bien-être chez l’individu. Cependant, dans le cadre de cette étude, nous retiendrons
uniquement le besoin d’autonomie puisque, selon Deci & Ryan (1985), ce besoin s’avère plus
fondamental que les autres dans l’explication des comportements. Le besoin d’autonomie peut
se définir comme étant la nécessité pour l’individu de se sentir comme étant celui à la base de
ses choix au moment d’initier un comportement (deCharms, 1968, cité dans Vallerand &
Losier, 1999).
Dans la suite de ce papier, nous utiliserons donc le terme ‘‘motivation autodéterminée’’ pour
faire référence au besoin d’autonomie. Ce besoin d’autonomie a été opérationnalisé par un
processus motivationnel proposé par Deci & Ryan (1985), que nous allons vous présenter. Il
s’agit des concepts de motivation intrinsèque, extrinsèque et d’amotivation.
La motivation intrinsèque
La motivation intrinsèque est le plus haut niveau de motivation que peut atteindre
l’individu. Cette motivation implique que l’individu pratique une activité parce qu’il en
retire du plaisir et une certaine satisfaction (Deci, 1975, cité dans Pelletier & Vallerand,
1993). . Elle est également la source d’énergie qui sert de départ à la nature active de
l’organisme humain. L’étudiant prenant des cours en surplus durant sa session tout
simplement parce qu’il aime apprendre est une illustration de motivation intrinsèque.
La motivation extrinsèque
Celle-ci survient lorsque l’individu tente d’obtenir quelque chose en échange de la
pratique de l’activité (Deci, 1975, cité dans Pelletier & Vallerand, 1993). Ici, l’activité
n’est pas pratiquée pour le plaisir qu’elle apporte, mais plutôt pour des raisons souvent
totalement externes à l’individu. Deci et Ryan (1985), ont proposé trois types de
motivations extrinsèques. Ces trois types se situent sur un continuum de motivation
autodéterminée. En allant du degré le plus élevé de motivation autodéterminée au plus
faible, on retrouve : la régulation identifiée, la régulation introjectée et la régulation
externe.
La régulation identifiée
La régulation identifiée implique que l’individu commence à prendre conscience de
l’intérêt qu’il porte à cette activité et que non seulement il en est valorisé, mais qu’il
trouve également important de la pratiquer et que ce choix est fait librement.
La regulation introjectée
La régulation introjectée implique que l’individu commence à intérioriser ce qui influence
ses comportements et ses actions. Elle permet l’intériorisation de contraintes qui étaient
auparavant extérieures à l’individu, mais elle implique que l’individu ressente de la
culpabilité ou encore de la pression s’il ne fait pas cette activité.
La régulation externe
Elle se définit comme le fait que l’individu soit motivé par des éléments externes comme des
récompenses matérielles ou des punitions.
L’amotivation
Ainsi, nous pouvons retenir selon la théorie de l’autodétermination que les individus qui
parviennent à satisfaire leur besoin d’autonomie agissent par motivation intrinsèque et par
régulation identifiée. A contrario ceux qui ne parviennent pas à satisfaire ce besoin
d’autonomie agissent dans leurs activités selon une motivation par régulation introjectée,
par régulation externe ou encore sont amotivés. Simplement dit, les individus persistants
et créatifs (signes d’un haut fonctionnement psychologique) possèdent le niveau le plus
élevé de motivation autodéterminée (motivation intrinsèque et régulation identifiée). Par
contre, les individus dépressifs (exemple de conséquences négatives ou d’un faible niveau
de fonctionnement psychologique) ont un niveau de motivation peu autodéterminée
(régulation externe et amotivation; Guay & al., sous presse).par conséquent dans notre
contexte de l’employabilité cette théorie pourrait nous permettre de mieux comprendre
les motivation qui guide les comportements individuels des diplômés dans leur recherche
d’emploi. En effet, l’ardeur et tout l’engagement de ces diplômés dans leur quête d’emploi
selon la véritable source de leur motivation pourrait expliquer le succès ou l’échec de leur
entreprise.
Il découle de cette conception que l’influence de l’environnement sur les comportements reste
essentielle mais à l’inverse du contenu des théories behavioristes, les facteurs cognitifs
occupent une place capitale. Ils sont donc susceptibles d’influencer à la fois le comportement
et la perception de l’environnement. Les caractéristiques personnelles et contextuelles ne sont
plus indépendantes, mais s’influencent mutuellement. Les comportements sont alors
considérés comme la résultante de l’interaction de la personne avec son environnement. En
outre, en s’appuyant sur la théorie sociocognitive , Stajkovic et Luthans (1998), proposent les
cinq mécanismes sociocognitifs qui ont un grand pouvoir explicatif en particulier pour
comprendre pourquoi les individus peuvent se comporter différemment dans les mêmes
circonstances. Il s’agit de : la capacité de symbolisation, la capacité de prévoyance, la
capacité d’apprentissage ( vicariant ) ,la capacité d’autorégulation et la capacité
d’autoréflexion.
La capacité de symbolisation
Parlant de caractéristiques individuelles, Van der Heijde et Van der Heijden (2005) proposent un
modèle d’analyse et d’étude qui constitue une étape importante dans la modélisation de
l’employabilité.dans leur modèle, il
1
Othmane (2011)