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L'action administrative ( résumé à base des cours de madame Raffach soumiya )

1 le droit administratif : est un droit qui cherche à régir l'activité de l'administration ; une telle activité qui
n'est autre que la projection de l'Etat au niveau de l'administration concrète .il trouve son fondement
essentiellement dans la règle jurisprudentielle puisqu' il est dérogatoire du droit commun

Il est récent et il s'est imposé progressivement au fil du temps en matière de droit . c'est un droit interne
c'est à dire il est lié à la notion de souveraineté et l'existence de l'Etat ; et cette notion se présente comme
un principe fondamental de ce droit . Le droit administratif s'applique au cas de l'intervention d'une
personne publique .

Truchet définit le droit administratif en tant que composant de droit public , c'est l'ensemble des règles
juridiques relatives à l'existence , à l'organisation , au fonctionnement et relations de l'Etat .

la notion du droit administratif stricto sensu veut dire la soumission à des règles dérogatoire du droit
commun .

La personne publique est une personne morale chargée d'exercer et d'assurer l'action administrative
( l'Etat ; les collectivités décentralisées , les établissements publics )

2 L'action administrative constitue la trame la plus fondamentale du droit administratif , elle permet à
l'administration d'exercer des activités avec le but ultime de l'intérêt général .

L'exercice de l'action administrative s'effectue par l'entremise des personnes morales publiques .

3 l'Etat est une personne morale qui intervient ainsi dans tous les domaines d'intérêt général sur
l'ensemble du territoire.

Les collectivités territoriales ( communes , provinces et préfectures et régions ) quant à elles se chargent
de gérer dans l'intérêt général , les affaires de leurs habitants dans les limites territoriales relevant de la
compétence de la collectivité concernée .

Ces établissements publics possèdent tous les attributs de personnes morales ayant la qualité de sujet de
droit , dotés de l'autonomie financière ; et une certaine indépendance dans la gestion de leurs affaires .

4 Définition de l'administration :

l'administration a un double sens , dans une acception matérielle , elle désigne l'activité ou c'est
l'ensemble des activité publiques c'est à dire le fait d'administrer et de gérer une affaire et dans une
acception organique elle désigne l'organe ou les organes (les autorités de l'Etat , les établissements
publics , le chef du gouvernement , et les premiers ministres ) .

c'est par l'intermédiaire de l'Etat que l'administration peut être analysée , c'est la projection de l'Etat .

Au Maroc L'administration relève de la compétence du gouvernement selon L'article 89 de la constitution .

Selon walline : l'administration apparait comme l'activité par laquelle les autorité publiques et parfois
privées pourvoient en utilisant le cas échéant les prérogatives de puissance publique à la satisfaction des
besoins d'intérêt public . C'est une structure créée par les pouvoirs pour gérer les affaires liées à l'intérêt
général .
5 La notion de la puissance publique : c'est un moyen régalien de la souveraineté de l'Etat et c'est le
moyen dont dispose l'Etat pour la réalisation de l'intérêt général , comme la police , la défense , la justice ,
l'armé , les affaires étrangères , donc il s'agit d'accorder à l'administration tous les moyen nécessaires qui
lui permettent de parvenir ses objectifs .

6 Le service public : c'est le critère du fondement du droit administratif , il représente l'intérêt général et
commun . dans un sens matériel c'est la mission de l'administration et dans un sens organique il représente
les services de l'Etat .

L'intérêt général ne s'oppose pas nécessairement aux intérêts privés mais il s'impose à eux .

Les moyens de l'action administrative

Introduction :

les autorités administratives dans l'exercice de leurs actions et missions peuvent emprunter deux voies : la
décision et l'opération que certains spécialistes préfèrent appeler acte matériel et acte juridique .

ces autorités ont pour mission administrative d'émettre des actes juridiques fixant des droits et des
obligations qui incombent à la fois à des personnes publiques et à des particuliers .

1 -L'acte administratif unilatéral : c'est une manifestation de la volonté de l'administration afin de produire
des effets juridiques de modifier l'ordonnancement juridique .

critère organique les autorités administrative qui peuvent édicter un tel acte sont en principe le chef du
gouvernement , les ministres , les conseils provinciaux et communaux ainsi que leur présidents et enfin
les agents administratifs qui ont la compétence .

L'acte administratif unilatéral est émis par une autorité administrative habilité par les textes et par la
jurisprudence , sauf lorsqu'il s'agit des fonctionnaires de fait .

La théorie des fonctionnaires de fait est une théorie de droit administratif français et belge cherchant à
atténuer les conséquences dommageables de l'incompétence légale d'un fonctionnaire. ... C'est-à-dire que
les actes passés par le fonctionnaire avant l'annulation sont réputés valides.

A - Caractéristiques de l'acte juridique :

L'unilatéralité : veut dire que l'acte est pris par une seule autorité administrative qu'elle soit personnelle ou
collégiale , par exemple : les délibérations .

le caractère juridique de l'acte le distingue de l'acte matériel qui est lié à des opérations matérielles de
l'administration .

La distinction acte juridique , acte matériel :

L'acte juridique produit des effets de droit modifiant l'ordre juridique existant , comme un décret de
nomination , le droit de donner des ordres à ses subordonnés . L'expression acte juridique désigne aussi
l'acte matériel écrit qui sert de support à l'opération juridique.

L'acte matériel c'est une opération matérielle sans effets de droit qui tend à obtenir un résultat de fait .
Les circonstances exceptionnelles cette théorie a été élaboré par le conseil d'Etat . les circonstances
exceptionnelles veut dire que l'administration peut échapper au droit si les circonstances exceptionnelles le
justifient . La notion des circonstances exceptionnelles recouvre principalement l'Etat de guerre .

Distinction de l'acte législatif et jurisprudentiel :

- L'acte législatif émane du parlement .

-l'acte administratif est ressort du gouvernement ou de l'autorité exécutive .

-L'acte juridictionnel est fait par le juge administratif à titre principal et par le juge judicaire , il a pour objet
de rendre une solution à des situations conflictuelles sur la base des lois et du règlement , prenant la forme
d'arrêt ( pour les cours ) et de jugements ( pour les tribunaux ) .

B-Distinction des actes administratifs unilatéraux et décisions exécutoires et décisions non exécutoires :

les actes non exécutoires: ils émanent d'une autorité administrative et ils sont par définition des actes
administratifs unilatéraux qui ne conduisent pas à l'édiction ou au maintien d'une norme juridique et
concernent trois catégories : les circulaires, les directives et les mesures d'ordre intérieur. ils ne constituent
pas de véritables décisions , ils prennent la forme de simples informations et ils sont que de nature
déclarative .

L'acte unilatéral en tant que décision exécutoire :

la décision exécutoire également appelée acte administratif unilatéral est un acte juridique accompli
unilatéralement par une autorité publique administrative et créant pour les tiers des droits et obligations et
représentant ainsi l'instrument de l'action administrative , par exemple : un contrat , un décret de
nomination d'un fonctionnaire ....

Le caractère administratif de la décision exécutoire tient principalement à la qualité de l'organe dont elle
émane , c'est à dire que seules les autorités administratives de la puissance publique peuvent émettre ces
décisions .

Classifications de l'acte administratif unilatéral :

1-Selon la forme de l'acte : il peut être un décret un arrêté , une délitation ( décision administrative
collégiale

2-Selon l'auteur de l'acte : il peut émaner d'une autorité administrative centrale , une collectivité locale ou
un établissement public ou encore un organisme privé investi d'une mission de service public.

3-distinction entre acte réglementaire ou individuel :

l'acte réglementaire est celui qui consacre une règle impersonnelle ou générale , il est édicté par des
autorités dotées du pouvoir réglementaire , il peut concerner un nombre indéterminé de destinataires
comme il peut concerner une seule .

L'acte individuel ou non réglementaire qui peuvent concerné une seule personne ( décret de nomination
d'un fonctionnaire ) comme il peut concerne un grand nombre de personnes déterminées dénommées ,
portant sur une situation juridique individuelle, c'est un acte subjectif créant au profit des particuliers des
droits et des facultés .
Régime juridique des actes administratifs unilatéraux :

l'acte juridique unilatéral administratif obéit à un régime juridique bien déterminé qui s'effectue selon un
processus débutant par l'élaboration , l'application et enfin la fin de l'acte .

1 L'élaboration de l'acte administratif unilatéral : l'administration doit se conformer au principe de


l'égalité lors de l'élaboration , en respectant les règles de compétence et la forme et la hiérarchies des
normes : il s 'agit de mettre la compétence en premier lieu et la procédure en deuxième lieu .

La compétence est une aptitude juridiquement conféré a une personne a édicté des actes donc à modifier
l'ordonnancement juridique , les règles de compétence sont généralement fixées par la constitution .

les règles de compétence :

La compétence personnelles ( rationae personae ) : l'administration est appelée à agir personnellement ,


et que les textes déterminent pour chaque personne l'autorité de prendre des décisions , sur le plan de la
pratique ce principe n'est pas toujours respecté car dans certains cas la délégation et la suppléance
peuvent exister .

La suppléance : situation ou une autorité administrative peut être remplacée ou supplée dans l'exercice de
ses fonctions , et pour qu'elle soit légale , il est exigé qu'elle soit prévu par un texte .

La délégation : l'administration peut accorder à un agent déterminé , une ou plusieurs de ses compétences
en vertu d'un texte juridique , et la délégation ne peut être que partielle ( Juste une partie de compétence
sera déléguée et non pas la totalité )

La délégation de signature : l'autorité qui délègue la signature ne renonce pas à sa compétence , elle la
conserve tout en conférant à une autorité le droit d'exercer en son nom certains de ses attribution .

L'intérim : il consiste en un remplacement provisoire du titulaire d'une fonction permettant ainsi à


l'intérimaire d'exercer toutes les compétences liées à la fonction pour une durée fixée et s'arrête une fois le
titulaire reprend l'exercice de ses missions .

La compétence matérielle ( en raison de la matière ) l'autorité administrative ne peut intervenir que dans
les matière qui lui sont attribuées par un texte

La compétence territoriale ( en raison du territoire ) l'autorité administrative exerce ses compétences dans
un territoire bien déterminé .

2- Formation de l'acte administratif unilatéral :

l'administration est appelée à agir conformément au prince de légalité , à respecter un certain nombre de
formes et procédures , y compris les délais qui peuvent être imposés .

sous cet onglet , le formalisme auquel est soumis l'acte implique d'une part le respect d'une procédure
qu'est le processus d'élaboration et d'acheminement de l'acte et s'effectue d'autre part selon des formes
déterminées c'est une présentation matérielle .

A- la procédure d'élaboration de l'acte administratif unilatéral : l'élaboration de l'acte administratif


unilatéral s'opère selon des règles et des conditions .
la procédure administrative non contentieuse est l'ensemble de règles de forme et de procédure relative à
l'élaboration de la décision exécutoire .

Il y a 6 règles de forme :
1- l'acte administratif unilatéral est normalement écrit , il peut être dans un certains cas verbal , exemple :
les ordres donnés par les agents de la circulation , ainsi il doit être daté et signé pour plus d'authentification
et pour identification de son auteur .

2- Le silence de l’administration est considéré dans un cas une acceptation comme il peut être considéré comme
un refus dans d’autres cas.
3-Les actes administratifs peuvent être motivés par les auteurs, c’est-à-dire que l’autorité qui édicte l’acte donne
des motifs, la non motivation constitue un vice de forme.
Le non-respect de la motivation engendre l’annulation de l’acte.
4-La rédaction d’AAU comporte les visas qui sont des références aux textes sur lesquels l’acte se fonde.
5-Certains actes administratifs devient être contresignés (le cas des actes réglementaires par le chef du
gouvernement doivent être contresignés par les ministres chargés de leur exécutions).
6-Le principe de parallélisme de forme (c’est-à-dire la modification d’un acte doit respecter la forme et la
procédure de l’acte initial).

Les règles de la procédure :


1 Les délais des actes administratifs : certains textes prévoient des délais pour l’édiction des actes administratifs,
ces délais sont facultatifs, leur inobservation n’est pas sanctionnée de nullité sauf si cette nullité est prévue par
un texte établissant de délai de l’édiction de cet acte.

2 La consultation : elle a pour avantage de faire accepter facilement la décision prise de façon unilatérale, il
existe 3 sortes de consultation.
A -L’avis facultatif ou consultation facultative : elle est purement formelle mais son inexistence peut engendrer
une irrégularité ayant pour conséquence de rendre la décision légale .
B- L’avis obligatoire : qui est prévu par un texte et qui par conséquent oblige l’administration de l’effectuer.
C- L’avis conforme :il impose à l'administration non seulement de recevoir un avis mais de s'en tenir .

L’entrée en vigueur les AAU : elle s'articule autour de deux principes : la publicité et la non rétroactivité .
La publicité des actes unilatéraux :

1-Publication : les actes règlementaires sont portés à la connaissance du public par le mode de publication (des
décrets et les arrêtes son publiés au BO) alors que les actes réglementaires des conseils communaux ou de leurs
présidents sont publiés soit par l’affichage au siège de la commune soit dans la presse locale.

2-La notification : les décisions individuelles doivent être notifiés et portés à l'information de leur destinataire
par la notification qui est la forme traditionnelle de la publication (le procédé de plus adéquat pour cette
opération c’est la lettre recommandée avec un accusé de réception).
La non rétroactivité des actes administratifs unilatéraux :

C'est un principe constitutionnel ( article 6 de la constitution 2011) et aussi un principe général de droit qui
veut dire qu'un acte administratif unilatéral ne peut légalement produire d'effet à une date antérieure à
celle de son entrée en vigueur .

L'effet de l'acte administratif unilatéral :

l'acte unilatéral de l'administration s'impose aux administrés de façon obligatoire d'ou la nécessité qu'il
doit être exécuté , donc il se caractérise par sa force juridique .

La force juridique de l'acte unilatéral :

Dès le moment ou l'acte est entré en vigueur de façon régulière , il produit son plein et entier effet .

l'exécution de l'acte administratif unilatéral :

après sa publication , l'acte doit être exécuté et s'imposant aux administrés , car l'administration dispose
ainsi d'un privilège qui lui permet de recourir en cas d'abstention de l'administré .

si l'exécution des actes permissifs qui accordent des droits , des facultés , ou des permissions ne posent pas
de problèmes car c'est aux destinataires de ces actes qu'incombent leur exécution .

l'administration possède deux privilège : le privilège de préalable et le privilège de l'exécution d'office et


de l'exécution forcée .

le privilège de préalable :

le privilège du préalable désigne une prérogative de puissance publique inhérente à l'action


administrative ,
Le privilège du préalable constituait un critère majeur pour distinguer droit public et droit privé .
Le principe comporte deux éléments :

 l’administration dispose de la prérogative de réaliser ses droits par ses propres moyens, sans
avoir recours à l’autorisation préalable d’un juge ;
 la décision produit des effets de droit et est exécutoire (décision exécutoire)
Mais il faut nuancer ce principe qui caractérisait l’action administrative pour plusieurs raisons :

 l’administration utilisait beaucoup l’acte unilatéral (arrêtés, décrets…). Elle utilise maintenant
aussi le contrat (marchés, DSP…) ;
 l’acte unilatéral n’a pas la portée d’une décision de justice et n’a pas l’autorité de la chose jugée ;
l’acte unilatéral existe si un texte le prévoit.
l'exécution d'office : l'administration dispose du pouvoir d'imposer aux tiers des obligations ou de leur
créer des droits sans leur consentement . face à cette situation l'administré peut recourir aux tribunaux
pour plaider et demander l'illégalité du refus de l'administration d'exécuter ses propres décisions .
l'exécution forcée : constitue un privilège exorbitant , c'est le fait de faire procéder à l'exécution d'un
contrat ou d'un jugement par un officier public compétent (un notaire, un huissier de justice...).
La disparition de l'acte administratif unilatéral : la loi fixe une durée déterminée au terme duquel l'acte
arrive à une fin .

les actes peuvent être annulés par le juge de façon qu'ils disparaissent pour l'avenir et le passée , comme
s'il n'a jamais existé , de plus de ca ces actes peuvent être modifiés à l'initiative de l'administration elle
même , et dans telle situation l'acte modifié doit l'avoir été par un acte pris dans les mêmes formes et selon
la même procédure . conformément au principe du parallélisme des formes et au principe de la non
rétroactivité , autrement la modification ne doit avoir d'effet que pour l'avenir .

la disparition de l'acte administratif unilatéral engendre la fin de son effet juridique selon des situations
temporelles qui peuvent concerner l'avenir mais aussi le passée, une disparition qui peut résulter de la
volonté de l'administration à son initiative soit en dehors de sa volonté .

1 L'abrogation : est le nom donné à l'annulation pour l'avenir du caractère exécutoire d' un texte législatif
ou réglementaire. Les lois et les règlements administratifs (décrets, arrêtés) ne peuvent être abrogés que
par un texte ayant même valeur : une loi par une autre loi, un décret par un autre décret etc.

l'abrogation qui met fin à l'acte et à ses effets dans l'avenir est soumise au principe de la non rétroactivité
et au principe du respect des droits acquis , et il doit être en conformité au principe de légalité .

2 le retrait : le retrait entraîne la disparition rétroactive de l'acte c'est-à-dire qu'il n'est censé n'avoir jamais
existé.

dans d'autre situations qui se posent , l'administration peut retirer un acte lorsqu'elle lui apparait plus
favorable de procéder de la sorte et de mettre fin directement à un acte administratif .

Dans ce cas le retrait peut porter atteinte au principe du non rétroactivité des actes administratifs . A cet
égard il se distingue l'acte administratif régulier et légal et l'acte administratif illégal irrégulier .

l'acte administratif légal non créateur des droits dont le retrait est possible , à condition que ce retrait
résulte des motifs d'opportunité . Exemple , la décision d'ouvrir un concours administratif ne crée pas des
droits en faveur de ceux qui présentent leur candidature , donc il est retiré pour des raison d'opportunité et
non d'illégalité .

l'acte irrégulier , il y a toujours possibilité de le retirer par son auteur afin d'éviter le recours à l'action
contentieuse . En ce sens si l'acte n'accorde pas des droits et ne crée pas des droits , il peut être retiré à
tout moment , alors s'il s'agit d'actes créateur de droits , il peut être retiré mais sur la base des motifs
d'illégalité et non pour des raisons d'opportunité .

Chapitre de la légalité :

Rappel :

L'administration peut recourir à deux procédés ou deux voies pour l'exercice de son activité : l'une est à
vocation juridique fixant les droits et les obligations qui incombent à la fois à des personnes publiques et à
des particulier , l'autre est à vocation matérielle consistant en des taches matérielles qui n'ont pas pour
effet direct de transformer l'ordre juridique .
A noter que l'administration est doublement contrôlée : premièrement par un contrôle juridictionnel
assuré par un juge spécial appliquant un droit spécial et deuxièmement par un contrôle non juridictionnel .

la légalité se présente comme garantie de l'administré et une limitation de l'action administrative et de ses
pouvoirs que ca soit sur le plan des opérations matérielles qu'elle assurent ou en ce qui concerne les actes
juridiques qu'elle édictent .

la légalité est aussi un principe général de droit administratif qui signifie d'une manière générale la
soumission de l'administration aux droits et aux règles juridiques , se présentant selon une structuration
hiérarchisée d'ou l'enracinement du droit administratif .

Au Maroc , ce principe est consacré constitutionnellement au terme de l'article 155 de la constitution de


2011

Les sources écrites de la légalité :

le droit administratif puise son fondement des sources classées selon une hiérarchie des normes ( la
pyramide de Kelsen ) . ces sources se présentent selon deux catégories , avec des sources écrites et
d'autres non écrites .

La constitution :

Elle occupe le premier rang de la hiérarchie suivie par la loi , le règlement , et les traités .

C'est la source suprême de tout le droit , déterminant le lien entre le pouvoir politique et l'administration ,
organisant les pouvoirs de l'Etat et les rapports entre les pouvoirs entre eux .

les actes pris par les autorités administratives doivent être conforme aux dispositions de la constitution

C'est une source interne et considérée par Walline comme la source directe et indirecte de toutes les
compétences de l'ordre administratif qui a toujours eu des bases constitutionnelles et qui permet de
constitutionnaliser le système juridique à travers le bloc de constitutionnalité révélé par Claude EMERI .

le bloc de constitutionnalité : l'ensemble des principes et dispositions que les lois doivent respecter et dont
le Conseil constitutionnel est le garant. Il n'est pas limité à la seule Constitution.

le principe de l'égalité : Le principe d'égalité devant la loi est un principe central de la démocratie. ... La


Déclaration universelle des droits de l'homme affirme sur l'égalité devant la loi dans l'article 7 que « Tous
sont égaux devant la loi et ont droit sans distinction à une égale protection de la loi.
il signifie la prohibition pour l'administration de traiter les citoyens différemment sauf s'ils se trouvent
dans des situations différentes par exemple : égalité devant la justice , égalité des usagers des services
publics .

Au Maroc , la jurisprudence a opté pour l'illégalité de toute décision contredisant la constitution .

La constitution engendre un rapport entre le parlement et le gouvernement , il apparait que les deux
partagent le domaine de l'élaboration des lois , que l'initiative des lois appartient selon l'article 78 de la
constitution de 2011 , concurremment au chef du gouvernement (projet de loi ) et aux membres du
parlement ( proposition de loi ) .
La loi :

Ou règle de droit , acte voté par le parlement suivant une procédure législative déterminée .

se sont des sources écrites nationales du droit administratif qui s'adjoint à la constitution , les actes
administratifs doivent être en conformité avec les lois formelles qui proviennent du pouvoir législatif .

les règlements : un règlement est une disposition prises par certaines autorités administratives, auxquelles
la Constitution donne compétence pour émettre des règles normatives. c'est une règle impersonnelle
générale émise dans le cadre d'exercice du pouvoir règlementaire .

le règlement inférieur doit être en conformité avec le règlement supérieur .

Décision individuelle : Disposition arrêtée par une autorité compétente, collégiale ou unique, après
délibération. Elle n'obéit pas à la logique de la hiérarchie , toutes les autorités administratives sont tenue à
prendre des décisions individuelles .

- La décision individuelle doit être conforme au règlement dans toutes les situations :

- Lorsqu’elle est prise par une autorité hiérarchiquement inférieure à celle qui a édicté le règlement.

- Lorsqu’elle est prise par la même autorité qui a édicté le règlement.

- Lorsqu’elle est prise par une autorité hiérarchiquement supérieur à celle qui a édicté le règlement.
-

Les traités internationaux : Un traité est un contrat conclu entre plusieurs sujets de droit international public.
L'accord écrit traduit l'expression des volontés concordantes de ces sujets de droit en vue de produire des
effets juridiques, qui sont régis par le droit international.
selon l'article 55 de la constitution c'est le roi qui signe les traités et il peut soumettre au Parlement tout
autre traité avant sa ratification.

2 les sources non écrites de la légalité :

1 -la jurisprudence :

La jurisprudence est l'ensemble des décisions habituellement rendues par les différents tribunaux
relativement à un problème juridique donné et qui permettent d'en déduire des principes de droit. La
jurisprudence reflète la façon dont les tribunaux interprètent le droit et les lois. les lois qui régissent
l'action administrative trouve leurs origines dans la jurisprudence administrative . Les actes prisent par
l’administration en méconnaissance d’une règle jurisprudentielle sont entachés de l’illégalité et déclarés
nuls par le juge.

2-La coutume : tout ce qui n’est pas codifié sera rentré dans la coutume, même la jurisprudence rentre
dans la coutume.

3-Les Principes généraux du droit français (PGD) sont des règles non-écrites de portée générale qui ne sont
formulées dans aucun texte mais que le juge considère comme s'imposant à l'administration et à l'Etat et
dont la violation est considérée comme une violation de la règle de droit.
les principes généraux du droit se sont scindés en 2 :

- Les sources écrites qui se rattachent à des textes positifs.

- Les sources non écrites qui ne se rattachent pas à des textes positifs

parmi les principes généraux de droit il y a :

1 -principe de l'égalité (: ex Egalité des usagers devant le service public , égalité devant la loi , égalité devant
la justice , égalité devant l'impôt )

2- la non rétroactivité des actes administratifs : est le caractère de ce qui ne peut être rétroactif. La non-
rétroactivité est le principe selon lequel une nouvelle norme juridique ne remet pas en cause les situations
juridiques antérieures à la mise en œuvre de cette nouvelle norme.

3- les droits acquis : Terme de droit civil faisant référence aux droits subjectifs, lors d'un changement du droit
objectif.

4- l'autorité de la chose jugée : elle lie les parties et tous les tribunaux et les empêche de trancher à nouveau
sur le même objet de litige .

5 -Les droits de défense : sont les prérogatives que possède une personne pour se défendre lors d'un procès.

6- L'impartialité de l'administration :  il  constitue un principe général du droit .

L'"impartialité" est la règle selon laquelle il convient que les juges et les arbitres soient indépendants au
regard l'autorité de l'Etat et neutres à l'égard des parties.

Conséquences et contrôle de légalité :

Conséquence négative : elle se manifeste en une soumission et liaison de l'administration par la règle de
droit qu'il ne peut enfreindre , c'est une sorte d'autolimitation .

Conséquence positive : bien que l'administration est obligée d'avoir une conduite positive en respect du
droit , elle put sur le plan de la pratique user de la force d'inertie (résistance) et s'abstenir de toute action
ce qui pose le problème de la nature de la compétence de l'administration .

Contrôle de l'administration : il s'agit, des procédés et moyens d'action qui ont pour objet la vérification et
limitation de l'activité ou de certaines activités de l'administration afin de s'assurer que celle-ci agit en vue
de satisfaire les besoins d'intérêt général . ce principe exige à ce que l'administration soit doublement
contrôlée voir sanctionnée au cas ou elle dévie au respect du droit .

C'est la condition même de la reconnaissance de prérogatives de puissance publique .

Contrôle juridictionnel de l'administration : ( par le biais du juge ) c'est le contrôle exercé par le juge
administratif permettant aux administrés de faire prévaloir leur droit en cas d'un contentieux avec
l'administration .

Le contrôle non juridictionnel :

c'est un contrôle exercé par l'auteur de l'acte lui même ou par voie hiérarchique et par la mise en place
d'institution qui veillent sur le contrôle .

Il s'agit d'un contrôle sur l'action administrative qui n'est pas exercé par le juge administratif. Il peut être
interne ou externe .
le contrôle de la légalité :

Au Maroc Le contrôle exercé par l’Etat sur les collectivités territoriales vise à faire respecter la légalité et à
préserver l’intérêt national au regard des intérêts locaux ou particuliers. Ce contrôle, qui doit
obligatoirement être prévu par un texte, peut prendre deux formes : le contrôle sur les personnes (ou sur
les organes) ; le contrôle sur les actes.

Du point de vue contentieux, l’appréciation de la légalité peut se faire en deux directions :

- La recherche de l’illégalité interne : relative soit à l’auteur de l’acte (cas d’incompétence), soit aux formes
et procédures (cas de vice de forme).

- La recherche de l’illégalité externe : relative soit au but (cas de détournement de pouvoir), soit à l’objet
et aux motifs (cas de violation de la loi).

Le contrôle sur les personnes : Ce contrôle peut s'exercer sur des élus locaux pris individuellement ou sur
les assemblées délibérantes.

Dérogation / Exception / Limitation du principe de la légalité :

Les compétences de l'action de l'administration : l'administration dispose en outre d'un pouvoir de


modification de son droit et ce selon des conditions de forme et de compétence , d'ou des pouvoirs du
droit commun de l'administration et des pouvoirs exceptionnels .

Compétences ordinaires d'action de l'administration : l'administration dispose d'une liberté d'initiative et


d'action plus ou moins étendu qui se différencie selon les domaines , et dans l'exercice des compétence qui
lui sont confiées , l'administration fait appel à des pouvoirs qui lui permettent d'user d'une marge de
manœuvre , tiraillée entre une compétence liée et un pouvoir discrétionnaire qui selon les cas se
convergent plus ou moins .

La compétence liée : désigne cette obligation qui incombe à l'administration d'agir dans une directive
déterminé , une fois que certaines circonstances de droit ou de fait sont réunies .

* Le pouvoir discrétionnaire : L'adjectif discrétionnaire qualifie ce qui est laissé à la discrétion, au


discernement, à la libre appréciation d'une personne.

En droit administratif, le pouvoir discrétionnaire d'une administration est le pouvoir de prendre une
décision avec une plus ou moins grande liberté, en disposant d'une latitude d'appréciation de
l'opportunité. Ce principe de pouvoir discrétionnaire est cependant soumis au principe de légalité.

Le pouvoir discrétionnaire étant limité par l'obligation de légalité, il est soumis traditionnellement au
contrôle de légalité interne et externe.

Compétence d'exception :

* Les circonstances exceptionnelles : cette notion recouvre principalement l’état de guerre et les périodes
de crises, en cas de circonstances exceptionnelles, les compétences administratives s’étendent au point
que toute mesure susceptible d’assurer la bonne marche des services publics est légitime, les compétences
des autorités administratives s’élargissent certes, mais sans échapper au contrôle du juge.

En ce sens le juge est appelé à examiner en premier lieu l'existence des circonstances exceptionnelles
présentées par l'administration et si les circonstances évoquées peuvent être qualifiées d'exceptionnelles .
L'Etat de siège ( article 49 de la constitution ) : En temps de guerre, un état de siège (réel) est la situation
dans laquelle se trouve une place forte assiégée ou menacée par une armée ennemie et après que tous les
pouvoirs ont été remis aux autorités militaires.

* Les actes du gouvernement : (Les attributions du gouvernement) La particularité de ces actes en droit
français réside dans l’immunité judiciaire dont ils bénéficient, ce sont donc des actes pris par des autorités
administratives et qui ne sont susceptibles d’aucun recours devant les tribunaux.

Actuellement, les actes du gouvernement sont ceux qui sont considérés comme tels par le tribunal des
conflits et le conseil d’Etat .

*Les actes royaux en matière administratives  : les actes royaux pris dans le domaine administratif
constituent une catégorie spécifique en matière administrative. Cette catégorie n’est pas soumise au
contrôle de la légalité. Bref, les actes royaux en matière administrative ne peuvent pas être l’objet d’un
recours pour excès de pouvoir.

En effet la haute juridiction, se basant sur le critère organique, s’est toujours déclaré incompétente pour
connaitre des recours contre les décisions royales en matière administrative.

En effet en l'etat actuel des choses , la constitution de 2011 prévoit que le roi exerce ses missions par dahirs
en vertu des pouvoirs qui lui sont expressément accordés par cette constitution , à l'exception toutefois de
ceux prévus aux article 41, 44, 47, 51, 57 ,59, 13 ,et 174 qui sont contresignés par le chef de
gouvernement , et ce à la différence de la constitution de 1962 qui habilitait le roi à exercer ses pouvoirs en
vertu des décrets royaux , tout en confiant au roi l'exercice d'un pouvoir réglementaire dans les domaines
qui lui sont expressément dévolus par la constitution ( Article 29 ) .
Arrêt Blanco

La connaissance des grands arrêts juridique nous permet d'approfondir davantage l'étude du droit
administratif , à l'époque et grâce à l'arrêt Blanco on a fait ressortir que le droit administratif est un droit
exorbitant du droit commun c'est à dire du droit privé , mais cette idée est considérée comme dépassée
historiquement , car le droit administratif est aujourd'hui le droit commun de l'activité administrative .

Arrêt Blanco ( distinction des règles de la gestion privé" et la gestion publique critère exclusif d'application
du droit administratif pour le service public )

il s'agit en fait d'un accident qui a survenu lorsqu'une fille fur renversée et blessée sur la voie publique
devant l'entrepôt des tabacs de bordeaux , par un wagonnet poussée de l'intérieur par certains employés
de la manufacture des tabacs exploitée en régie par l'Etat .

Suite à cet incident , monsieur Blanco père de la fille a présenté un recours introductif d'instance , présenté
auprès du tribunal civil de bordeaux , en vertu duquel il intente une action en dommage intérêts , à
l'encontre de l'Etat représenté par le préfet du département la gironde , et contre les employés de la
manufacture des tabacs , et par la suite , le conflit a été levé au tribunal des conflits saisi pour statuer sur la
compétence de l'ordre judiciaire .

Pour monsieur Blanco partie plaignante , cet accident est imputable à la faute desdits employés ,
considérés comme co - auteurs de l'accident de l'Etat est ainsi comme civilement responsable du fait de ses
employées en application des article 1383 et 1384 du code civil du dommage résultant de la blessure que la
fille avait subi par le fait d'ouvriers employés par l'administration des tabacs .

Ainsi , il s'agit de la mise en exergue de cette question de la distinction de la gestion privée et de la gestion
publique , faisant ressortir que le droit administratif est apparu comme un droit exorbitant au droit
commun de l'activité administrative, en vertu de cet arrêt émis par le tribunal des conflits , il fut déclaré la
responsabilité que l'administration peut encourir du fait des personnes qu'elle emploie dans les service
publics , en optant d'élever le service public en critère exclusif d'application de droit administratif .

sur la base des problèmes juridiques résultant de ces faits , le tribunal des conflits a considéré sur la plan de
la compétence que les tribunaux judicaires sont radicalement incompétents de toutes les demandes
formées contre l'administration à raison des services publics .

En procédant de la sorte , l'arrêt consacre une séparation des autorités administratives et judiciaires en
matière du contentieux de l'Etat et le service public comme critère de la compétence administrative .
écartant ainsi expressément la compétence judiciaire et l'application du droit civil , ceci , étant bien qu'il
s'agit d'une manufacture de tabacs présentant des traits de ressemblance avec une industrie privée , il en
est ainsi , même si l'agent qui a cause le dommage dans l'accomplissement du service public n'a pas qualité
de fonctionnaire mais employé auxiliaire .

Sur le plan du fond , du fait que la responsabilité qui peut incomber à l'Etat pour les dommages causées aux
particuliers par le fait des personnes qu'il emploie dans le service public , ne peut être régie par les
principes relevant du code civil , pour les rapports de particulier , d'ou la distinction entre la gestion privée
et la gestion publique affirmant ainsi le caractère spécial des règles applicables aux services publics , il a été
opté pour la confirmation de l'arrêté de conflit de 22 juillet 1872 revendiquant pour l'autorité
administrative la connaissance de l'action en responsabilité par monsieur Blanco contre l'Etat .
Arrêt THEROND

Arrêt THEROND ( extension aux contrats administratifs - il suffit une formule portant sur la participation
directe à l'exécution de service public pour qualifier un contrat d'administratif , le but poursuivi )

A l'origine il fut passé un contrat entre la ville de Montpellier et monsieur Théron en vertu duquel il avait le
monopole et le privilège exclusif de la capture et la mise en fourrière des chiens errants et de bêtes mortes
qui n'avaient pas été réclamées par leur propriétaires , en plus de celles qui avaient été reconnues
malsaines par le service de l'inspection sanitaire , en ce sens , la chair des bêtes malsaines doit être
dénaturés par les soins du concessionnaire , que les dépouilles des bêtes mortes de maladies non
contagieuse seront fournies aux propriétaires qui les réclameront et ce en contre partie d'une
rémunération assurée par le marché au concessionnaire provenant des taxes mises à la charge des
propriétaires et le concessionnaire se réserve la disposition des bêtes mortes de maladies contagieuses et
de celle qui ne seront pas demandées de leurs propriétaires par la valeur des dépouilles qui lui étaient
abandonnées , mais les dispositions liées à l'enlèvement des animaux morts appartenant à des
propriétaires connus .

De ce fait un litige a survenu pour l'application des dispositions du contrat , ce qui a conduit monsieur
Thérond a demandé résiliation du marché , réclamant cent vint mille francs à titre de dommages et intérêts
, introduite devant le conseil de préfecture de l'Hérault après rejet , monsieur thérond a fait appel devant
le conseil d'Etat .

Ainsi , s'agit il d'un contrat administratif et selon quel indice peut on qualifier un contrat administratif ?
pour ce litige mettant en œuvre la question de la participation directe à l'exécution de service public pour
qualifier un contrat d'administratif , le conseil d'Etat qui a considéré toute acte fait dans un but de service
public relevant de la compétence administrative , a confirmé l'unification du contentieux local et du
contentieux de l'Etat pour les opérations qualifiées à l'époque d'acte de gestion par opposition avec actes
d'autorité , consacrant ainsi le principe de la séparation des autorités administratives et judiciaires .

Le conseil d'Etat a reconnu aisément l'existence du critère de service public dans le cas d'activité qui
concerne la capture de vipère et la mise en fourrière de chiens errants . car il s'agissait d'un contrat de
louage de service conclu d'après l'article 1710 , 1779 et 1780 du code civil , il y a lieu de prononcer
résiliation du marché et d'indemniser monsieur thérond pour le dommage qu'il a subi .

mots clé :

dépouille n.f : Peau enlevée à un animal.

concessionnaire : Intermédiaire qui a reçu un droit exclusif de vente dans une région.
Arrêt société des granits porphyroïdes des Vosges

Arrêt société des granits porphyroïdes des Vosges ( il ne suffit que le contrat ait un lien avec le service
public pour qu'il ait caractère administratif , mais il importe de vérifier la nature du contrat et la présence
d'une clause exorbitante ) .

Suite à la mise en application d'un contrat d'un marché de fourniture de pavés passé entre les autorités
administratives de la ville de Lille et la société des granits porphyroïdes des Vosges, des retards dans la
livraison ont abouti à la surgie d'un litige qui a exposé cette société cocontractante à des pénalités de
retard dans les livraisons .

De ce fait le conseil d'Etat a été saisi pour statuer sur la demande de la société des granits porphyroïdes des
Vosges qui intente une action contre le maire la ville de Lille .

En effet , den tant que partie plaignante cette société revendique la restitution d'une somme de 3,336
francs 20 , qui a été retenue à titre de pénalité par les autorités administratives concernées , sur le montant
du prix d'une fourniture de pavés , en raison de retards dans les livraisons .

a partir de ces considérants , selon quel critère peut on considérer que ce contrat est administratif ? est ce
que du seul fait que sont objet qu'est la fourniture soit administratif ? ou bien en considérant sa nature
même ? et est ce que son contentieux relève de la compétence du juge administratif du seul fait que son
objet la fourniture est destiné à assurer un service public ?

Ainsi , il pose le principe que les contrats conclus dans l'intérêt d'un service public peuvent être soit des
contrats administratif soit des contrats de droit commun .En ce sens , le conseil d'Etat est appelé à se
prononcer sur la compétence des juridictions administrative et à examiner si le contrat peut être considéré
d'administratif et selon quel critère .

De ce fait , sur le plan du fond , en procédant à un examen des éléments et critères de distinction des
contrats administratifs , il a été considéré qu'il convient d'examiner la nature du contrat c'est à dire sa
forme et sa contexture , indépendamment de la personne qui l' a conclu et de son objet , c'est à dire de
vérifier la présence de la clause exorbitante du droit commun , élargi en celui de régime exorbitant . En ce
sens , en plus de la présence d'une personne publique au contrat , il est à considérer le critère du régime
exorbitant de droit commun pour les services publics à gestion publique en tant que déterminant du
caractère administratif de leurs contrats .

De part , toutes les considération juridiques liées au fait que le marché conclu entre la ville de Lille et la
société réclamante était exclusif de toues travaux à exécuter par la société et avait pour objet unique des
fournitures à livrer selon les règles et les conditions des contrats intervenus entre particuliers , il a été
considéré sur le plan de la compétence que la demande concerne une contestation qui ne relève pas de la
compétence de la juridiction administrative , car il ne suffit pas , que le contrat ait un lien avec le service
public pour qu'il ait le caractère administratif et de là la juridiction administrative est incompétente , et il a
été opté pour le rejet de la requête de la société considérée comme non recevable .

Mots clé :

pavé : Bloc cubique qui sert au revêtement des voies, des sols.

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