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Histoire
devenu inusité.
supérieure d'arts et métiers[5] . En 1932, elle est reconnue comme « École normale supérieure de l'enseignement
technique » (ENSET)[5] , simultanément à la création des sections d’Art, de Lettres et de Langues en plus des
domaines techniques. En 1956, l’ENSET s’installe sur le campus de Cachan au sud de Paris[5] , construit par les
architectes Roger-Henri Expert puis André Remondet qu’elle ne quitte plus (construction commencée en 1937 mais
achevée uniquement en 1955).
En 1954, l’École normale supérieure de la rue d’Ulm recupère son autonomie en obtenant la personnalité civile et
l’autonomie financière.
En 1985, les écoles normales supérieures sont organisées selon le statut d’EPSCP et l’École normale supérieure de
l'enseignement technique devient l’École normale supérieure de Cachan ou ENS Cachan[5] .
La même année, sous l’impulsion de la directrice de l’ENSJF, Josiane Serre, l’ENS (rue d'Ulm) et l’ENS de Sèvres
fusionnent[6] : il en résulte l’actuelle École normale supérieure (dont les bâtiments principaux sont toujours à Paris,
rue d’Ulm, mais qui dispose également des anciens locaux de l’ENSJF, sur le boulevard Jourdan et à Montrouge).
Les ENS de Fontenay et Saint-Cloud fusionnent également, mais se scindent peu après en deux : les sciences sont
déménagées à Lyon en 1987 et forment l’ENS Lyon tandis que les lettres restent en région parisienne avant de
déménager à leur tour à Lyon (en 2000, tout en restant séparées de l'ENS Lyon) pour former l’ENS de
Fontenay-Saint-Cloud (ENS LSH). Au 1er janvier 2010, les deux écoles fusionnent à nouveau en prenant le nom
« ENS Lyon »[7] .
En 2010, il existe donc trois écoles normales supérieures sur le territoire français :
• l’ENS Ulm,
• l’ENS Cachan,
• l’ENS Lyon.
L’ENS Cachan possède une antenne depuis 1994 sur le site de Ker Lann, à proximité de Rennes[5] . Il est prévu que
celle-ci devienne une École normale supérieure de plein exercice au 1er janvier 2012[8] ,[9] . Elle comprend les
départements de droit-économie-gestion (D1), d'informatique, de SSEP, de mécatronique et de mathématiques.
De par les disciplines qui y sont prises en compte, la Scuola superiore Sant'Anna de Pise est plus semblable à l’ENS
Cachan qu’à la rue d'Ulm. L’École normale supérieure de Pise en revanche ressemble davantage à l'ENS Ulm[12] . Il
existe donc une certaine symétrie entre la vie des deux ENS parisiennes et celle des deux ENS pisantines : d’un côté
les sciences pures et les lettres (ENS Ulm et SNS) et de l'autre les sciences appliquées, l'ingénierie, le droit et la
École normale supérieure (France) 4
gestion (ENS Cachan et SSSA) ; constat qu'il faut néanmoins nuancer en considérant que l'ENS de Cachan et la
Sant'Anna accueillent également des normaliens spécialisés en sciences humaines et sociales (économie, sociologie,
histoire...).
Il existe par ailleurs de nombreuses ENS au Viêt Nam (Hanoï, Nha Trang et Tiền Giang), au Maghreb (Fès, Meknes,
Tunis, Rabat, Casablanca, Marrakech, Tétouan, Bouzaréah, Constantine et Oran), en Afrique subsaharienne
(Nouakchott, Bangui, Parakou, Libreville, Yaoundé, Dakar, Koudougou, Ndjamena et Niamey), à Madagascar
(Tananarive) et à Haïti (Port-au-Prince), le plus souvent intégrées à des universités. Le présence du modèle
académique des ENS est ici liée à l’implantation coloniale française. Certaines de ces ENS sont membres de
l’Agence universitaire de la Francophonie.
Le modèle chinois des « universités normales » se rapproche de celui des ENS. L’Université normale de Chine de
l'est (ECNU) a ainsi signé un partenariat avec les quatre écoles normales supérieures françaises, qui ont ouvert à
cette occasion une antenne à Shanghai. Des universités normales chargées de la formation de professeurs existent par
exemple à Canton (Chine du sud), à Pékin et à Nankin.
Missions et débouchés
La mission d'origine était de former des enseignants pour les différents degrés du système scolaire public français :
• professeurs agrégés de l'enseignement du second degré pour la rue d'Ulm,
• professeurs agrégés de l'enseignement féminin du second degré pour Sèvres,
• maîtres des écoles normales d'instituteurs et inspecteurs de l'enseignement primaire pour Saint-Cloud et
Fontenay-aux-Roses,
• maîtres des écoles nationales professionnelles et des écoles spéciales pour l'ENSET de Cachan.
Dès le XIXe siècle cependant, la rue d'Ulm a eu pour mission principale de former des universitaires par la
recherche. Les autres ENS ont été alignées progressivement sur son modèle et ont perdu ainsi la spécificité de leurs
débouchés, Saint-Cloud et Fontenay-aux-Roses à la fin des années 1960 (avec notamment l'autorisation de préparer
au concours d'agrégation) et Cachan en 1985.
Aujourd'hui, l'enseignement n'est plus l'unique débouché des ENS, et une partie des normaliens ne présente plus
l'agrégation : les statuts actuels prévoient que les écoles normales supérieures '« préparent, par une formation
culturelle et scientifique de haut niveau, des élèves se destinant à la recherche scientifique fondamentale ou
appliquée, à l'enseignement universitaire et dans les classes préparatoires aux grandes écoles ainsi qu'à
l'enseignement secondaire et, plus généralement, au service des administrations de l'État et des collectivités
territoriales, de leurs établissements publics ou des entreprises. »'
L'importance relative de ces différents débouchés varie d'une ENS à l'autre et d'une discipline à l'autre.
recrutement de la fonction publique ; en contrepartie, les élèves signent un engagement décennal par lequel ils
s'engagent à travailler pendant dix ans (à compter de leur entrée à l'école) pour le compte de l'État, de ses
collectivités, ou d'entreprises publiques. Il faut néanmoins préciser que tous les étudiants à l'ENS ne sont pas élèves
normaliens, et il existe beaucoup d'autres statuts possibles.
Une fois entrés, les élèves disposent d'une large liberté de cursus, qui est cependant variable selon les ENS (choix
d'option au concours non déterminant à la rue d'Ulm, déterminant partout ailleurs). Cette liberté est partout encadrée
par un contrat d'études négocié annuellement entre l'élève, son tuteur pédagogique, un département de l'École, et la
direction des études.
La scolarité des élèves dure quatre années. Cela correspond typiquement au temps de passer une licence (l'année de
L3), un master (M1 puis M2), l'agrégation et souvent de débuter une thèse de doctorat pour ceux qui s'engagent dans
la recherche.
Les disciplines représentées par les ENS couvrent un spectre très large, notamment :
• mathématiques fondamentales et appliquées à Cachan, Lyon et à Ulm,
• sciences expérimentales à Cachan, Lyon et à Ulm,
• sciences de l'homme à Ulm et Lyon,
• langues et sciences sociales à Cachan, Lyon et Ulm,
• technologies, design, sport, gestion et ingénierie à Cachan.
• Normaliens (Fontenay aux Roses, Saint-Cloud, Lyon, ENS-LSH, et aujourd'hui ENS Lyon)
• Normaliens de l'enseignement technique et de Cachan (cachanais)
Les personnalités suivantes, sans avoir été élèves d'une ENS au sens strict (généralement parce qu'elles n'étaient pas
françaises), y ont étudié :
• Cahit Arf (Ulm, 1930), mathématicien
• Pierre Deligne (Ulm, autour de 1964)
Les personnalités suivantes ont enseigné dans une ENS ou en ont dirigé une :
• Charles-Augustin Sainte-Beuve, écrivain
• Numa Denis Fustel de Coulanges (Ulm, directeur, 1880–1883), historien
• Louis Pasteur (Ulm, directeur adjoint sciences, 1857–1867), biologiste
• Lucien Herr (Ulm, bibliothécaire, 1888–1926), militant des droits de l'Homme
• Émile Borel (Ulm, directeur adjoint sciences, 1910–1920), mathématicien
• Samuel Beckett (Ulm, lecteur d'anglais, 1928–1930), écrivain
• Louis Althusser (Ulm, professeur de philosophie, 1948–1980), philosophe
• Jacques Derrida (Ulm, professeur de philosophie), philosophe
• Jean-Toussaint Desanti (Ulm et Saint-Cloud, professeur de philosophie), philosophe
• Paul Celan (Ulm, lecteur d'allemand, 1959–1970), écrivain
Notes et références
[1] École normale. Règlements, programmes et rapports
[2] http:/ / www. inrp. fr/ she/ fichiers_rtf_pdf/ bode_%20chronologie_et. pdf
[3] ACTES DE L'ACADÉMIE NATIONALE DES SCIENCES, BELLES-LETTRES ET ARTS DE BORDEAUX, 3e série, 64e année, p.113,
1902. http:/ / www. archive. org/ stream/ actesdelacadmie09bordgoog/ actesdelacadmie09bordgoog_djvu. txt
[4] Le graphisme technique: son histoire et son enseignement, Yves Deforge, p.246, 1981. http:/ / books. google. com/
books?id=6WLdVcEAX3kC& pg=PA246& lpg=PA246& dq=%22section+ normale%22+ %22lyon%22& source=bl& ots=HoVc8TcFqD&
sig=HTfvoYXDCcf1QJyDnjULrJn6Mac& hl=fr& ei=nGiUSvm9D6ChjAeqy6ncDQ& sa=X& oi=book_result& ct=result&
resnum=3#v=onepage& q=%22section%20normale%22%20%22lyon%22& f=false
[5] Historique (http:/ / www. ens-cachan. fr/ version-francaise/ l-ecole/ histoire/ ) sur www.ens-cachan.fr
[6] Deux siècles d’excellence (http:/ / www. ens. fr/ spip. php?article5) sur www.ens.fr
[7] Décret n° 2009-1533 du 10 décembre 2009 portant création de l'Ecole normale supérieure de Lyon (http://www.
legifrance. gouv. fr/ WAspad/ UnTexteDeJorf?numjo=ESRS0916098D)
[8] Enseignement supérieur. L'ENS Bretagne va prendre son autonomie (http:/ / www. letelegramme. com/ ig/ generales/ regions/ morbihan/
enseignement-superieur-l-ens-bretagne-va-prendre-son-autonomie-18-12-2009-705663. php) sur letelegramme.com. Consulté le 18 décembre
2009
[9] L’antenne bretonne de l’ENS Cachan devient Ecole normale supérieure (http:/ / www. ouest-france. fr/
ofdernmin_-Lâantenne-bretonne-de-lâENS-Cachan-devient-Ecole-normale-superieure_-1191806_actu. Htm) sur ouest-france.fr. Consulté
le 18 décembre 2009
[10] Direction des relations internationales de l'ENS (http:/ / www. ens. fr/ relations-internationales/ antennes2. php)
[11] http:/ / www. sssup. it/ UploadDocs/ 3378_GIS_1. pdf
[12] http:/ / www. sssup. it/ UploadDocs/ 3620_Bismut. pdf
[13] Loi n° 48-1314 du 26 août 1948 attribuant aux élèves des écoles normales supérieures le traitement et les avantages afférents à la condition
de fonctionnaire stagiaire et loi n° 54-304 du 20 mars 1954 accordant la qualité de fonctionnaire stagiaire à tous les élèves des écoles
normales supérieures. Ces dispositions concernent les élèves français ou, depuis 1994, ressortissants d'un État membre de l'Union européenne.
[14] Fidèles à leurs canulars, les normaliens appellent avec humour leur trophée Inter-ENS le trophée du « CUL », des initiales des campus «
Cachan Ulm Lyon »
[15] Pierre Bourdieu, La noblesse d'Etat. Grandes écoles et esprit de corps, Paris, Editions de Minuit, 1989.
[16] Pierre Veltz, Faut-il sauver les grandes écoles ? De la culture de la sélection à la culture de l'innovation, Paris, Seuil, 2007.
[17] L'absence d'épreuves terminales est un cas unique dans les grandes écoles françaises.
[18] La formation à la recherche par la recherche s'impose progressivement comme projet scientifique premier dans les ENS. Il y a aujourd'hui
près de 70 UMR rattachées aux ENS.
[19] L'ensemble des directeurs et directrices des ENS est membre de la Commission. D'autre part, les ENS sont membres à la fois de la CGE et
de la CPU, ce qui est très rare.
[20] sélection internationale rue d'Ulm par exemple
[21] THES, Shanghai
[22] À la différence des écoles de commerce et des IEP, auncune préparation privée hors contrat avec l'Etat ne prépare spécifiquement aux
concours des ENS.
[23] Une comparaison des origines sociales des normaliens, des professeurs agrégés et des internes en médecine montre que la surreprésentation
des classes favorisées n'est pas propre aux grandes écoles en général et aux ENS en particulier.
[24] Cette situation résulte en particulier de la surreprésentation des enfants d'enseignants de tous les degrés et de professions scientifiques parmi
les élèves. On note aussi une surreprésentation des enfants de fonctionnaires, selon les statistiques de l'Intranet de l'ENS de la rue d'Ulm
Bibliographie
• Pierre Bourdieu, La noblesse d'État. Grandes écoles et esprits de corps, Paris, Éditions de Minuit, 1989
• Stéphane Israël, Les Études et la guerre. Les normaliens dans la tourmente (1939-1945), Rue d'Ulm - 15 mars
2005
• Nicole Masson, L'École normale supérieure : les chemins de la liberté, Paris, Gallimard, 1994
• Jean-François Sirinelli, Génération intellectuelle, Fayard, 1988 (rééd. Presses universitaires de France, 1994)
• Jean-François Sirinelli (dir.), École normale supérieure : le livre du bicentenaire, Presses Universitaires de
France, 1994
• Étienne Guyon, L'École normale de l'an III — Tome 3 — Leçons de physique, de chimie, d'histoire naturelle, 650
pages, Éditeur : Rue d'Ulm, 2006 — ISBN 2-7288-0356-0
École normale supérieure (France) 8
• Vincent Moncorgé, Yvan Schneiderlin, La science en personnes, Vuibert, ENS Lyon, un livre d'images prises à
l'ENS Lyon
• Pierre Veltz, Faut-il sauver les grandes écoles ? De la culture de la sélection à la culture de l'innovation, Paris,
Seuil, 2007
Sources et contributeurs de l’article 9
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