Vous êtes sur la page 1sur 12

See discussions, stats, and author profiles for this publication at: https://www.researchgate.

net/publication/333874016

Résistance aux antibiotiques et mécanismes d’action des huiles essentielles


contre les bactéries

Article  in  Phytotherapie · December 2018


DOI: 10.3166/phyto-2019-0147

CITATIONS READS

3 440

8 authors, including:

Abdelhakim Bouyahya Youssef Bakri


Mohammed V University of Rabat Mohammed V University of Rabat
168 PUBLICATIONS   1,210 CITATIONS    168 PUBLICATIONS   2,159 CITATIONS   

SEE PROFILE SEE PROFILE

Abdeslam Et-Touys Aya Khouchlaa


Mohammed V University of Rabat Mohammed V University of Rabat
32 PUBLICATIONS   574 CITATIONS    23 PUBLICATIONS   109 CITATIONS   

SEE PROFILE SEE PROFILE

Some of the authors of this publication are also working on these related projects:

study of antimicrobial activity of essential oils alone or in combination against food-borne pathogens View project

qualité d'eau dans la ville de Tétouan View project

All content following this page was uploaded by Abdelhakim Bouyahya on 10 November 2019.

The user has requested enhancement of the downloaded file.


Phytothérapie
DOI 10.1007/s10298-017-1118-z

PHARMACOLOGIE

Résistance aux antibiotiques et mécanismes d’action des huiles


essentielles contre les bactéries
Resistance to Antibiotics and Mechanisms of Action of Essential Oils against Bacteria

A. Bouyahya · Y. Bakri · A. Et-Touys · A. Talbaoui · A. Khouchlaa · S. Charfi · J. Abrini · N. Dakka


© Lavoisier SAS 2017

Résumé L’augmentation de la résistance des bactéries aux and in some cases, completely modifying cell morphology
antibiotiques est un problème mondial sérieux qui a orienté and gene expression. In this brief review, we describe bacte-
la recherche pour l’identification de nouvelles biomolécules rial resistance mechanisms and the mechanisms of action of
avec une large activité antibactérienne. Les plantes et leurs EOs against pathogenic bacteria.
dérivés, tels que les huiles essentielles (HE), sont souvent
utilisés dans la médecine populaire. Dans la nature, les HE Keywords Bacteria · Antibiotic · Resistance · Essential oil ·
jouent un rôle important dans la protection des plantes. Elles Antibacterial activity
contiennent une grande variété de métabolites secondaires
capables d’inhiber ou de ralentir la croissance des bactéries.
Les HE et leurs constituants ont des mécanismes d’action Introduction
variés et très ciblés, touchant en particulier la membrane cel-
lulaire et le cytoplasme, et dans certains cas, changeant com-
Les antibiotiques ont constitué une découverte thérapeutique
plètement la morphologie cellulaire, voire l’expression des
importante pour la santé humaine. Leur utilisation a permis
gènes. Dans cette brève revue, nous décrivons les mécanis-
de diminuer le taux de mortalité et de morbidité mondiale
mes de résistance des bactéries aux antibiotiques et les
depuis longtemps. Cependant, le mauvais usage de ces
modalités d’action antibactérienne des HE.
agents antimicrobiens et leur utilisation accrue ont eu pour
conséquence de faire apparaître certaines formes de résistan-
Mots clés Bactérie · Antibiotique · Résistance · Huile ces des souches microbiennes contrebalançant les effets des
essentielle · Activité antibactérienne antibiotiques [1]. Les bactéries pathogènes, grâce à leur fle-
xibilité et plasticité génétique, sont capables de mettre en
Abstract The increasing resistance of bacteria to antibiotics place un programme de résistance spécifique contre un anti-
is a serious worldwide problem which prompts researches to biotique particulier. En effet, certaines souches arrivent à
identify new biomolecules with a wide antibacterial activity. rétablir une multirésistance vis-à-vis de plusieurs antibio-
Plants and their derivatives, such as essential oils (EOs), are tiques à la fois donnant lieu à ce qu’on appelle les bactéries
often used in folk medicine. In nature, EOs play an important multirésistantes aux antibiotiques (multidrugs resistantes ou
role in the protection of plants. They contain a wide variety MDR) [2]. Parmi les bactéries pathogènes qui sont devenues
of secondary metabolites that are capable of inhibiting or de vrais problèmes pour la santé humaine, on trouve des
slowing the growth of bacteria. EOs and their components espèces appartenant aux familles des Entérobactéries, des
perform a variety of mechanisms targeting different path- Pseudomonadacés et des bactéries de la famille des Acine-
ways, in particular on the cell membrane and the cytoplasm, tobacter qui sont quasiment résistantes à tous les antibio-
tiques prescrits [2].
Face à ce problème, beaucoup d’études ont été réalisées
A. Bouyahya (*) · Y. Bakri · A. Et-Touys · A. Talbaoui ·
pour développer des molécules alternatives efficaces contre
A. Khouchlaa · N. Dakka
Laboratoire de biochimie-immunologie, département de biologie, ces maladies infectieuses. Les plantes médicinales et aroma-
faculté des sciences, université Mohammed-V, Rabat, Maroc tiques constituent une source importante de molécules bioac-
e-mail : boyahyaa-90@hotmail.fr tives qui pourraient être exploitées dans la thérapie des mala-
dies infectieuses [3–11]. En effet, depuis l’Antiquité, les
A. Bouyahya · S. Charfi · J. Abrini
Laboratoire de biologie et santé, faculté des sciences, plantes et leurs dérivés, tels que les huiles essentielles
université Abdelmalek-Essaadi, Tétouan, Maroc (HE), ont été utilisés dans la médecine populaire.
2 Phytothérapie

Les HE sont des produits naturels concentrés avec des Origine de la résistance
odeurs fortes produites par les plantes aromatiques comme
des métabolites secondaires [12]. Ces huiles sont présentes La résistance bactérienne aux antibiotiques aurait deux origi-
sous forme de mélanges variables constitués principalement nes essentielles, naturelle et acquise. La première est program-
par des terpénoïdes, en particulier les monoterpènes (C10) et mée au niveau du pool génomique alors que la seconde est
sesquiterpènes (C15), et également les diterpènes (C20) [13]. développée en fonction des conditions métaboliques [21].
D’autres variétés de molécules peuvent aussi être rencon-
trées, tels que les acides, les alcools, les aldéhydes, les esters, Résistance naturelle
les hydrocarbures aliphatiques acycliques ou les lactones ;
rarement de l’azote et des composés contenant du soufre, C’est une résistance intrinsèque, commune à une population,
des coumarines, et des homologues de phénylpropanoïdes due essentiellement à la présence de gènes spécifiques [22].
[14]. Les HE sont des liquides, volatils, limpides et colorés, Elle se caractérise par des modifications structurales, dans le
elles sont solubles dans les lipides et les solvants organiques cas de la membrane externe des bactéries à Gram–, et méta-
qui ont une densité inférieure à l’eau. Elles peuvent être pré- boliques, dans le cas du bacille de la tuberculose insensible à
sentes dans tous les organes de la plante, y compris les bour- un grand nombre d’antibiotiques en s’opposant à l’action des
geons, les fleurs, les graines, les brindilles, les tiges, les antibiotiques par le biais de son métabolisme original. Les
fruits, les racines, le bois ou l’écorce, et sont généralement gènes de résistance sont exprimés soit d’une manière consti-
stockées par la plante dans les cellules sécrétrices, les cavi- tutive ou bien induite en répondant à un signal enzymatique
tés, les canaux, les trichomes glandulaires ou les cellules établi par la mise en œuvre d’un processus d’échappement
épidermiques. Les HE sont extraites de diverses plantes aro- vis-à-vis de l’antibiotique [23].
matiques généralement rencontrées dans les pays tempérés
ou chauds, où elles représentent souvent une part importante Résistance acquise
de la pharmacopée traditionnelle. Ces plantes sont connues
pour leurs propriétés pharmacologiques [15–17] et sont sou- Elle est due à des modifications dans le profil d’expression
vent utilisées dans la conservation des aliments [18]. Les HE génique via des mutations ponctuelles ou acquises. Grâce à
contiennent une large série de métabolites secondaires qui ce processus, les bactéries partagent entre elles des informa-
peuvent inhiber ou ralentir la croissance des micro- tions génétiques, ce qui leur confère un très grand pouvoir
organismes [19]. Les composants bioactifs des HE ont des d’adaptation aux milieux environnementaux qu’elles habi-
actions antibactériennes spécifiques. Ils agissent en particu- tent [24].
lier au niveau de la membrane et du cytoplasme, et dans
certains cas, modifient complètement la morphologie des Mécanismes de résistance aux antibiotiques
cellules. Cette revue décrit les mécanismes de résistance
aux antibiotiques et les modalités d’action des HE contre Les mécanismes de résistance aux antibiotiques ont été lar-
les bactéries. gement étudiés, et de nombreuses cibles des fonctions cellu-
laires ont été impliquées dans ces mécanismes [25]. Les sites
de résistance sont variables entre les espèces bactériennes, et
Résistance aux antibiotiques ils sont classés en plusieurs voies. Dans certains cas, au sein
de la même souche bactérienne, on peut trouver plusieurs
Causes de la résistance mécanismes de résistance différents (Fig. 1). Les mécanis-
mes de résistance ont été décrits chez plusieurs souches bac-
Les antibiotiques sont une découverte thérapeutique impor- tériennes telles que Pseudomonas aeruginosa [26].
tante en pratique médicale [12]. Ils ont joué un rôle impor-
tant dans le traitement des infections microbiennes. Ces Inhibition d’antibiotiques
molécules ont également permis de surmonter les complica-
tions dans certaines situations, notamment la transplantation Certaines bactéries synthétisent des enzymes qui inhibent
d’organes. Avec le temps, les microbes ont développé certai- l’action des antibiotiques en dégradant ou en modifiant ce
nes formes de résistances vis-à-vis de ces antibiotiques [13]. dernier. La modification des antibiotiques peut se faire de
Ce phénomène de résistance est dû à plusieurs facteurs tels différentes façons selon les réactions chimiques catalysées
que l’utilisation suboptimale des antibiotiques au cours des (l’acétylation, la glycosylation, la nucléotidylation, la sub-
traitements [14]. Son émergence est due également à l’hos- stitution, la ribosylation et/ou la phosphorylation). La
pitalisation prolongée, la longue durée des séjours et les modification induite, par ces enzymes, peut inactiver cer-
comorbidités, le non-respect des pratiques hygiéniques et tains antibiotiques tels que les aminoglycosides, le chlo-
le transfert des malades entre les hôpitaux [20]. ramphénicol, les streptogramines, les macrolides et les
Phytothérapie 3

et autres antibiotiques de pénicilline chez Staphylococ-


cus aureus [30]. En plus de la modification enzymatique,
certaines souches pathogènes mobilisent le positionnement
de leurs organites pour échapper à l’action des antibio-
tiques. Par exemple, les ARN ribosomiques de méthylation
(rRNA methylase), suite à des mutations chromosomiques,
modifient l’emplacement topologique des ARNr 16S vers
des positions spécifiques privilégiant ainsi ces complexes
de l’action des antibiotiques de la famille des Aminoglyco-
sides [31].

Empêchement de l’entrée de l’antibiotique

Certaines souches bactériennes empêchent les antibio-


Fig. 1 Schéma général des mécanismes de résistance aux antibio-
tiques de rentrer dans la cellule bactérienne, et cela grâce à
tiques Les bactéries possèdent différents modes de résistance
un mécanisme de transport particulier dit pompe à efflux qui
aux antibiotiques. 1) Diminution de l’adsorption des aminoglycosi-
leur permet d’exporter les antibiotiques à l’extérieur [32].
des. 2) Modification de l’interaction des lipopeptides avec la mem-
brane cellulaire. 3) Modification de l’activité enzymatique des ami-
noglycosides. 4) Modification de liaison des β-lactamines Bases génétiques de la résistance
à des cibles intracellulaires. 5) Modification de liaison à des cibles
membranaires. 6) Réduction de l’affinité des glycopeptides Quelle que soit la nature de la résistance, innée ou acquise,
à des cibles membranaires elle s’établit via des allèles spécifiques dans le pool géné-
tique d’une souche bactérienne. L’origine de la diversité
rifampicines ou bien diminuer leurs affinités vis-à-vis de génétique est due essentiellement à deux phénomènes glo-
leurs cibles [27]. Les enzymes qui réalisent le blocage et/ baux : les mutations chromosomiques ou parfois des hyper-
ou la dégradation des antibiotiques sont diverses. Par mutations et le transfert horizontal de gènes entre les espèces
exemple, la β-lactamase est une métalloenzyme (possédant de nature différente [33].
le zinc comme cofacteur) détruisant les antibiotiques de la
famille des β-lactamines [28]. D’autres enzymes telles que Mutations chromosomiques
les acétyltransférases, les nucléotidyltranférases et les
phosphotransférases sont connues par leurs capacités à
Elles peuvent se produire spontanément lors de la réplication
modifier l’affinité des antibiotiques de la famille des ami-
de l’ADN (en absence d’un vrai système de réparation).
noglycosides. Les bactéries, en fait, partagent souvent les
Cette marque génétique donne lieu à des protéines biochimi-
opérons responsables de l’expression de ces enzymes,
quement modifiées. Ce type de mutation est plus étudié chez
même parfois via le transfert horizontal [28].
Escherichia coli dont la mutation du gène gyrA lui confère
une forte résistance [34]. Chez Pseudomonas aeruginosa,
Modification des cibles des antibiotiques
une mutation dans le gène mexR cause la répression de l’opé-
ron mexAB-oprM et confère la multirésistance à cette sou-
Le deuxième mécanisme de résistance est celui qui affecte
che pathogène [35].
les cibles des antibiotiques. Dans certaines situations, la
bactérie modifie l’affinité de ses protéines de liaison à des
antibiotiques spécifiques. Par exemple, certaines souches Hypermutation
pathogènes telles que Haemophilus influenzae, Neisse-
ria gonorrhoeae, Neisseria meningitidis et Shigella dysen- L’hypermutation est un phénomène génétique qui désigne
teriae modifient l’affinité des protéines de liaison à la péni- un état transitoire durant lequel une souche bactérienne subit
cilline (penicillin-binding proteins, PBP), ce qui leur un taux de mutation très élevé, permettant ainsi l’acquisition
permet de résister à des antibiotiques de la famille des β- de la résistance aux antibiotiques. Cet état a été montré chez
lactamines (les antibiotiques qui ciblent spécifiquement les certaines souches pathogènes telles que Escherichia coli,
enzymes de synthèse de la paroi bactérienne) [29]. Aujour- Salmonella enterica, Staphylococcus aureus, Pseudomo-
d’hui, d’autres protéines de liaison à la pénicilline ont été nas aeruginosa et Helicobater pylori [27]. D’autres souches
décrites telles que la protéine dite PBP2a (penicillin- bactériennes utilisent cette stratégie pour lutter contre d’au-
binding protein 2a) qui diminue l’affinité de l’oxacilline tres agents pathogènes [36].
4 Phytothérapie

Transfert des gènes diverses (sauf les corps gras contenus dans les huiles végé-
tales). Le mot huile est attribué à son caractère hydrophobe
Les espèces microbiennes partagent des éléments génétiques et à ses propriétés de solubilisation dans les graisses, alors
entre elles d’une manière perpétuelle. Cet échange est appelé que le mot essentiel reflète l’odeur distinctive dégagée par la
transfert horizontal du matériel génétique. Ce transfert est plante productrice [3].
généralement réalisé grâce à trois phénomènes essentiels : Les HE sont biométabilisées par les plantes dites aroma-
tiques comme métabolites secondaires et ont habituellement
– la transduction : le transfert des gènes via les bactério-
l’odeur caractéristique de la plante productrice. La composi-
phages ;
tion chimique d’une HE est formée essentiellement des ter-
– la transformation : l’incorporation par une bactérie des
pènes et de leurs dérivés oxygénés.
fragments d’ADN libérés par d’autres bactéries ;
Même si la plupart des plantes synthétisent des molécules
– la conjugaison : le transfert des fragments via des plasmi-
terpéniques, il n’y a qu’à peu près 2 000 d’entre elles qui
des conjugatifs [37].
sont aromatiques appartenant environ à 60 familles botani-
Le transfert des gènes peut se produire entre des bactéries ques [42].
phylogénétiquement éloignées, essentiellement entre les Le rôle essentiel des HE au sein d’une plante n’est pas
bactéries à Gram+ et celles à Gram– [38]. Le transfert hori- encore bien éclairci. Les études qui ont été réalisées dans
zontal des gènes a donné lieu à une résistance aux différentes ce sens suggèrent que ces essences constituent un moyen
classes d’antibiotiques telles que les aminoglycosides, les de défense contre les prédateurs (micro-organismes, champi-
céphalosporines et les fluoroquinolones [39]. Dans certains gnons, insectes, herbivores) en modulant les comportements
cas, les éléments transposables (éléments mobiles qui se de ceux-ci vis-à-vis des plantes [43]. Elles peuvent aussi
transposent d’une manière intra- ou interchromosomique) jouer un rôle important comme des modérateurs des réac-
portent avec eux des copies des gènes via les trois mécanis- tions d’oxydation intramoléculaires protégeant la plante
mes de transfert possibles : la conjugaison, la transformation contre les agents atmosphériques. Les plantes aromatiques
et la transduction [25]. utilisent les HE également pour inhiber la germination et le
D’autres éléments responsables du transfert des gènes développement d’autres espèces végétales dans leur voisi-
entre les bactéries sont appelés les intégrons. Ce sont des nage (effet allélopathique) [44]. C’est le cas par exemple
fragments d’ADN connus sous le nom des cassettes des de Salvia leucophylla qui libère dans l’atmosphère des sub-
gènes que les bactéries s’intègrent dans certaines régions stances telles que le camphre et le 1,8-cinéole afin d’inhiber
d’ADN chromosomique via un mécanisme de recombinai- la germination et le développement d’autres espèces en
son d’une manière site-spécifique [40]. Ces éléments trans- concurrence. D’autres effets des HE sont liés à l’attraction
fèrent des gènes impliqués dans la résistance bactérienne aux des insectes polinisateurs, à la dispersion des graines et à la
antibiotiques. Les intégrons ne sont pas des éléments mobi- répulsion des herbivores [45].
les, mais leurs associations avec d’autres facteurs de transfert De point de vue physiologique, les plantes aromatiques
et d’insertion les rendent mobiles [41]. Les mécanismes synthétisent les HE dans des structures végétales très spéci-
d’acquisition des intégrons ont commencé à être connus, et fiques. Ces strucrures sont de nature différente en fonction
certaines cassettes de gènes responsables sont décrites de la plante aromatique. En général, on trouve les trichomes
aujourd’hui tels que les intégrons codant pour les lactamases glandulaires, les cavités sécrétrices et les canaux sécréteurs
de type métalloenzyme qui confèrent la résistance au carba- [46]. Ces trois structures peuvent être présentes chez certai-
pénème [39]. nes espèces dans tous les organes végétaux (fleurs, feuilles et
écorces). La teneur et la composition d’une HE peuvent
varier entre la même espèce provenant de deux origines dif-
Huiles essentielles comme agents férentes et parfois même au sein de la même plante entre
antibactériens deux organes différents.
Les constituants des HE sont répartis en deux classes en
Généralités sur les huiles essentielles fonction de leur voie de biosynthèse : les terpénoïdes et les
phénylpropanoïdes. Les terpénoïdes, dont 25 000 sont
De point de vue biologique, les HE sont des substances obte- connus comme métabolites secondaires, dérivent du précur-
nues à partir d’une matière végétale par des procédures seur isoprénique à cinq atomes du carbone, l’isopentényl-
d’extraction telles que l’entraînement à la vapeur, l’hydro- pyrophosphate [47]. Les plus petits terpénoïdes sont les
distillation, la distillation sèche et par l’extraction mécanique hémiterpénoïdes (C5) qui sont formés d’une seule unité iso-
à partir de l’épicarpe de certaines plantes telles que le citrus prénique. Les autres molécules, appartenant à cette classe,
[42]. De point de vue biochimique, les HE sont des mélanges proviennent de la condensation de plusieurs isoprènes et for-
complexes de composés naturels de structures organiques ment ainsi les monoterpénoïdes (deux unités isopréniques
Phytothérapie 5

C10) et les sesquiterpénoïdes (trois unités isopréniques C15) tériens des HE ont été décrits. Elles peuvent affecter des
[48]. Les composés phénoliques (phénylpropanoïdes) sont niveaux morphologiques jusqu’à des niveaux de régulation
biométabolisés à partir de deux précurseurs essentiels (aci- en passant par des cibles structurales. Certaines études suggè-
des aminés aromatiques) [47]. Ces composés phénoliques rent qu’une HE peut simplement agir sur l’enveloppe externe
sont généralement caractérisés par la présence d’un groupe- de la cellule et le cytoplasme, vu son caractère hydrophobe
ment hydroxyle fixé à un cycle phényle [49]. spécifique, ce qui va induire une perturbation des structures
bactériennes entraînant une augmentation de la perméabilité
Propriétés antibactériennes des huiles essentielles due à une incapacité à séparer les HE de la membrane bacté-
rienne [73,74]. Les principales cibles d’action des HE et de
Les maladies infectieuses causent de sérieux problèmes pour leurs composés sont indiquées d’une manière générale sur la
la santé humaine à cause de l’émergence et de la réémer- Figure 2. Elles peuvent agir sur la membrane cellulaire per-
gence de la résistance des bactéries aux antibiotiques. Mal- turbant ainsi le maintien du statut énergétique de la cellule, le
gré le progrès scientifique dans la compréhension de la processus de transduction d’énergie couplé à la membrane et
pathogenèse microbienne, les agents pathogènes arrivent le transport de soluté, et la régulation métabolique. Parfois, les
encore à résister aux antibiotiques prescrits et mimétisent HE modifient l’expression des opérons en inhibant les média-
parfois nos systèmes immunitaires. La résistance développée teurs des auto-inducteurs.
dirige les recherches vers de nouvelles molécules à base de
plantes médicinales qui pourraient être des alternatives anti- Action sur la membrane cellulaire
microbiennes efficaces surmontant ainsi le problème de
résistance aux antibiotiques.
Beaucoup de mécanismes d’action sont attribués à l’interac-
Les HE et leurs composants majoritaires se sont révélés
tion de composants des HE avec les constituants de la mem-
efficaces dans le contrôle de la propagation de certains agents
brane cellulaire [75]. En effet, le caractère lipophile des
bactériens [50]. Les propriétés antibactériennes des HE sont
molécules constituant les HE les rend capables de pénétrer
connues depuis longtemps et aujourd’hui, un bon nombre de
dans la double couche phospholipidique de la membrane
publications importantes ont confirmé leur effet bactériosta-
cellulaire et de s’accumuler entre les phospholipides, entraî-
tique et bactéricide contre des souches bactériennes patho-
nant des changements de conformation et éventuellement un
gènes même parfois à de très faibles concentrations [3].
manque de régulation de la membrane cellulaire, ce qui per-
Plusieurs molécules présentes dans les HE sont douées de
turbe ainsi le transport membranaire des substances nutriti-
propriétés antibactériennes, en particulier les phénols (tels
ves. Le transport membranaire peut aussi dysréguler via la
que le carvacrol, le thymol et l’eugénol), les alcools (tels
perturbation du gradient ionique de deux côtés de la mem-
que le linalool) et les aldéhydes (tels que le cinnamaldéhyde)
brane cytoplasmique [55]. Cependant, certaines souches
(Tableau 1). Les effets antibactériens sont influencés par dif-
bactériennes ont pu développer des mécanismes lui permet-
férents facteurs tels que la composition chimique de l’HE
tant de contrebalancer cet effet grâce à l’utilisation de la
testée, la méthode expérimentale utilisée et la souche bacté-
pompe ionique [55].
rienne testée [70]. Leur action antibactérienne dépend à la
fois des composés majoritaires, des effets synergiques et/ou
additifs et des composés mineurs qui y sont présents [71]. Action sur les acides gras membranaires

Mécanismes d’action antibactérienne des huiles Le métabolisme lipidique chez les bactéries constitue une voie
essentielles prometteuse pour développer de nouvelles molécules antimi-
crobiennes [76]. Les HE, grâce à leur caractéristique hydro-
Plusieurs travaux ont été réalisés depuis des années sur l’ac- phobe, constituent de véritables candidats qui pourraient
tivité antibactérienne des HE. Ces résultats obtenus restent affecter la biosynthèse des lipides, y compris les acides gras
figés dans des tests révélant la présence ou l’absence d’un insaturés, et modifier ainsi la structure de la membrane cellu-
effet et n’ont pas pu aborder le mode d’action par lequel une laire [77]. En effet, la présence des HE dans la cellule bacté-
HE exerce son effet bactéricide ou bactériostatique. Plus rienne, même à des concentrations inférieures à la concentra-
récemment, certaines études ont commencé à décortiquer tion minimale inhibitrice (CMI), diminue le taux des acides
spécifiquement l’action des HE et leurs composants majori- gras insaturés qui sont généralement responsables de la flui-
taires sur les cibles bactériennes. dité membranaire. Cela cause légèrement des perturbations au
Cependant, les mécanismes restent moins clairs, et leur niveau de l’enveloppe externe de la cellule, traduisant ainsi
complexité vient de la composition chimique des HE qui pré- des modifications structurales de la membrane. Par exemple,
sente une diversité de molécules pouvant agir chacune sur une le thymol, le carvacrol et l’eugénol (composés phénoliques
cible différente [72]. Par ailleurs, divers mécanismes antibac- majoritaires de plusieurs HE) peuvent augmenter la quantité
6 Phytothérapie

Tableau 1 Exemples d’huiles essentielles ayant des propriétés antibactériennes

Huile essentielle Famille Composants majoritaires Références


Artemisia herba-alba Lamiaceae Eucalyptol [3]
Chrysanthénone
Camphore
Rosmarinus officinalis Lamiaceae Eucalyptol [3]
α-pinène
Camphore
Mentha viridis Lamiaceae Limonène [3]
Ocimum basilicum Eucalyptol [3]
Méthyl trans-cinnamate
Lavandula officinalis Lamiaceae Acétate de linalyle [3]
Linalol
Mentha piperita Lamiaceae Acétate de linalyle [3]
Origanum compactum Lamiaceae γ-terpinène [3]
p-cymène en carvacrol
Thymol
Menthasuaveolens Lamiaceae Piperitenone oxide [51]
(-)-Isopulégol
Limonène
Origanum elongatum Lamiaceae p-cymène [51]
γ-terpinène
Thymol
Carvacrol
Thymus capitatus Lamiaceae Carvacrol [51]
Achillea millefolium Asteraceae Eucalyptol [52]
Camphre
Artemisia annua Asteraceae Camphre [53]
Cymbopogon citratus Poaceae Géranial [54]
Neral
Melaleuca alternifolia Lamiaceae Terpinène-4-ol [55]
[56]
Lavandula multifida Lamiaceae Carvacrol [57]
β-bisabolène
Linalol
Thymus maroccanus Lamiaceae Carvacrol [58]
p-cymène
Jacaranda acutifolia Bigniniaceae Acide n-dodécanoïque acide tétradécanoïque [59]
Acide n-hexadécanoïque
n-nonacosane
Artemisia herba-alba Asteraceae 1,8-cinéole [60]
cis-limonène
cis-chrysanthénol α-terpinénol
Syzygium aromaticum Myrtaceae Eugénol [61]
Acétate d’eugényle
Ocimum suave Lamiaceae ND [62]
Cedrus atlantica Pinaceae Pinène [63]
Lavandula dentata Lamiaceae 1,8-cinéole [64]
Sabinène
(Suite page suivante)
Phytothérapie 7

Tableau 1 (suite)

Huile essentielle Famille Composants majoritaires Références


Mentha suaveolens Lamiaceae Pulégone [65]
Piperitenone oxide (PEO)
Piperitone oxide (PO)
Pluricaria odora Asteraceae 1,8-cinéole [66]
Sabinène
Cladanthus mixtus Asteraceae Alcool de santoline [67]
α-pinène
Camphénilone
Anvillea radiata Asteraceae α-hydroxypathénolide Parthenolid-9-one [68]
Tetraclinis articulata Cupressaceae Cerdène [69]
Thymol

cellulaire. Le cinnamaldéhyde, par exemple, est capable d’in-


hiber la séparation des cellules de Bacillus cereus. L’action de
cinnamaldéhyde sur la division cellulaire réside dans l’inhibi-
tion de l’assemblage du complexe FtsZ (un régulateur de divi-
sion cellulaire chez les procaryotes) avec les anneaux-Z loca-
lisés sur les sites de division cellulaire. Ce composé peut
encore perturber la morphologie des anneaux-Z et inhiber la
polymérisation des FtsZ GTP-dépendante [80].

Mode d’action contre l’ATP

Fig. 2 Mécanismes d’action des huiles essentielles sur la cellule La production d’ATP dans les cellules procaryotes se produit
bactérienne Il existe plusieurs cibles des huiles essentielles à la fois dans la paroi cellulaire au niveau de la membrane, par
pour inhiber les bactéries. Elles peuvent induire la coagulation, agir la chaîne respiratoire, et dans le cytosol par la glycolyse. La
sur la paroi, induire la fuite des ions à travers la membrane, agir modification dans la membrane cellulaire affecte légèrement
sur des protéines et les acides gras membranaires, et agir sur les média- le processus du couplage énergétique conduisant à une pertur-
teurs du quorum sensing. Ces mécanismes peuvent être appliqués bation entre l’équilibre du pool d’ATP intra- et extracellulaire
en même temps, générant ainsi une action amplificatrice [81]. Par exemple, l’utilisation de l’HE d’origan contre Liste-
ria monocytogenes et Staphylococcus aureus a réduit signifi-
d’acide gras saturé en C16 et en C18 et diminuer la quantité cativement le taux d’ATP intracellulaire via la perturbation de
d’acides gras insaturés en C18 [78]. la chaîne respiratoire au niveau membranaire [82].
L’action des HE n’est pas restreinte aux acides gras eux-
mêmes, mais peut également affecter des enzymes responsa- Action contre le quorum sensing
bles de la biosynthèse de ces derniers. Par exemple, certaines
études ont montré que quelques HE inhibent par différents Le quorum sensing (QS), appelé encore phéromones bacté-
mécanismes (inhibition compétitive, non compétitive et riennes, est l’ensemble des molécules qu’utilisent les bacté-
incompétitive) la désatérase et le cis-trans isomérase ; enzy- ries pour coordonner et assurer la communication entre elles.
mes impliquées dans l’anabolisme et la conversion des acides Cette communication assure un certain nombre de fonctions
gras [78]. L’action antienzymatique désaturase n’est pas attri- cellulaires telles que l’expression des facteurs de virulence,
buable à un composé majeur via un mécanisme unique, mais la bioluminescence, la sporulation, la formation de biofilms
c’est l’ensemble des effets additifs qui sont en cause [79]. et l’accouplement [83,84]. L’expression de ces molécules
n’aura lieu que lorsqu’une population bactérienne atteint
Action sur les protéines un seuil de densité cellulaire significative, entraînant ainsi
l’activation ou la répression des gènes et, par conséquent,
Les différents composants des HE peuvent agir sur les protéi- la population bactérienne capable d’exprimer ces auto-
nes présentes dans les bactéries et peuvent affecter la division inducteurs est appelée quorum [85,86].
8 Phytothérapie

Tableau 2 Mécanismes d’action antibactérienne des HE et de leurs composés majoritaires

Huiles essentielles Souches bactériennes Mécanismes d’action Références


ou leurs composés
Origanum compactum Staphylococcus aureus Effondrement du potentiel membranaire, fuite [73]
et Pseudomonas aeruginosa de potassium et inhibition de l’activité respiratoire
Cinnamomum verum Pseudomonas aeruginosa Effondrement du potentiel membranaire, fuite [74]
et Staphylococcus aureus de potassium et inhibition de l’activité respiratoire
Carvacrol et eugénol Escherichia coli Inhibition de la mobilité [91]
et Listeria monocytogenes Rupture de la membrane
Carvacrol Bacillus cereus Déstabilisation de la membrane cellulaire [92]
Effondrement des forces proton-motrice
Abaissement du pool d’ATP
Carvacrol Bacillus cereus Inhibition des toxines [93]
Melaleuca alternifolia Escherichia coli Coagulation du matériel cytoplasmique [94]
Carvacrol et thymol Pseudomonas aeruginosa Augmentation de la perméabilité cellulaire [95]
et Staphylococcus aureus aux colorants nucléaires, dissipation du gradient
pH, fuite des ions inorganiques
Eugénol, thymol Escherichia coli O157:H7 Altérations dans les compositions des acides gras [96]
et carvacrol et la morphologie cellulaire
Thymol Salmonella L’effet sur les protéines impliquées [96]
dans la division cellulaire
Cinnamaldéhyde Vibrio harveyi BB886 Réduction de la bioluminescence (un effet anti- [97]
quorum sensing)
Carvacrol Escherichia coli Déviation du cycle de Krebs vers la fermentation [94]
et fuite de potassium
Citrus reticulata Pseudomonas aeruginosa Inhibition de la formation de biofilm [90]
à la concentration de 0,1 mg/ml, une inhibition
de viabilité cellulaire de biofilm (41 %) et une
inhibition de production du système HLA (33 %)
Eucalyptus globulus Acinetobacter baumanni Inhibition de la formation du quorum sensing [87]
et Eucalyptus radiata
Thymus vulgare Pseudomonas fluorescens KM121 Réduction significative dans la production [88]
de HLA, dans la formation de biofilm
et dans la motilité des flagelles
Eugénol Pseudomonas aeruginosa Inhibition de la production des facteurs [90]
et Chromobacterium violaceum de virulence tels que le violacéine, l’élastase,
la pyocyanine et le biofilm
Carvacrolet Escherichia coli O157:H7 Désintégration de la membrane externe [91]
Thymol et Salmonella typhimurium et libération du matériel cellulaire à l’extérieur
Escherichia coli O157:H7 Diminution de l’ATP intracellulaire
et Salmonella typhimurium

Les bactéries à Gram– synthétisent ces auto-inducteurs à anti-QS. Dans ce contexte, plusieurs travaux récemment réa-
partir d’un précurseur cytoplasmique appelé N-acylhomosé- lisés ont montré que les HE présentent de véritables candi-
rine lactone (AHL), alors que les bactéries à Gram+ utilisent dats contre le QS (Tableau 2) [87–89]. Parmi les HE testées
une signalisation fondée sur les oligopeptides intracellu- contre le QS, on trouve celles de la lavande, du clou de giro-
laires. Aujourd’hui, il est bien clair que le QS est fortement fle et du romarin [98]. Récemment, Luciardi et al. ont étu-
associé au développement de la résistance aux antibiotiques dié l’activité antibiofilm et anti-QS de l’HE de Citrus reticu-
via l’induction de la formation des biofilms. D’où la néces- lataen utilisant Pseudomonas aeruginosa comme modèle
sité de cribler des molécules qui pourraient avoir un effet d’étude. Les résultats ont montré une inhibition de la
Phytothérapie 9

formation de biofilm à la concentration de 0,1 mg/ml, une Références


réduction de viabilité cellulaire de biofilm (41 %) et une
diminution dans la production du système AHL (33 %) 1. Goossens H, Ferech M, Vander Stichele R, et al (2005) Outpa-
[89]. L’HE de Thymus vulgare et ses composés majoritaires tient antibiotic use in Europe and association with resistance: a
(carvacrol et thymol) ont été aussi testés pour leurs effets cross-national database study Lancet 365:579–87
2. Chaudhary AS (2016) A review of global initiatives to fight anti-
antibiofilms et anti-QS contre Pseudomonas fluorescens
biotic resistance and recent antibiotics‫ ׳‬discovery. Acta Pharm Sin
KM121. Les auteurs ont révélé une réduction significative B 6:552–6
de la production d’AHL, de la formation de biofilms et de la 3. Talbaoui A, Jamaly N, Aneb M (2012) Chemical composition
mobilité des flagelles, ce qui suggère que l’inhibition des and antibacterial activity of essential oils from six Moroccan
gènes d’AHL et des flagelles empêche la formation de bio- plants. J Med Plants Res 6:4593–600
4. Bouyahya A, El Moussaoui N, Abrini J, et al (2016) Determina-
films [88]. Certains composés isolés des HE (chémotypes) tion of phenolic contents, antioxidant and antibacterial activities
se sont aussi montrés efficaces contre le QS. Par exemple, of strawberry tree (Arbutus unedo L.) leaf extracts. Br Biotechnol
la cinnamaldéhyde a inhibé la bioluminescence chez J 14:1–10
Vibrio harveyi BB170 et l’eugénol chez Pseudomonas aeru- 5. Bouyahya A, Abrini J, Elbaobou A, et al (2016) Determination of
phenol content and antibacterial activity of five medicinal plants
ginosa et Chromobacterium violaceum via l’inhibition de la ethanolic extracts from North-West of Morocco. J Plant Pathol
production des facteurs de virulence tels que le violacéine, Microbiol 7:107–10
l’élastase, la pyocyanine et le biofilm [90]. 6. Aneb M, Talbaoui A, Bouyahya A, et al (2016) In vitro cytotoxic
effects and antibacterial activity of Moroccan medicinal plants
Aristolochia longa and Lavandula multifida. Eur J Med Plants
16:1–13
Conclusion 7. Et-Touys A, Fellah H, Mniouil M, et al (2016) Screening of antio-
xidant, antibacterial and antileishmanial activities of Salvia officina-
lis L. extracts from Morocco. Br Microbiol Res J 16:1–10
La résistance bactérienne aux antibiotiques est due aux 8. Bouyahya A, Abrini J, Khay EO, et al (2016) In vitro antibacte-
convergences dans les pools génétiques entre les microbes rial of organic extracts from North-West Moroccan medicinal
plant Myrtus communis (L.). Biotechnol J Int 16:1–9
(un antibiotique produit par un microbe serait inhibé ou
9. Khay EO, Bouyahya A, El Issaoui K, et al (2016). Study of
désactivé par un autre microbe). La recherche des agents synergy between Mentha pulegium essential oil, honey and
antibactériens doit être effectuée dans des organismes bacteriocin-like inhibitory substance E204 against Listeria mono-
vivants phylogénétiquement loin des bactéries. Dans ce cytogenes CECT 4032 and Escherichia coli K12. Int J Curr Res
contexte, les métabolites secondaires tels que les HE extrai- Biosci Plant Biol 3:29–35
10. Dung NT, Kim JM, Kang SC (2008) Chemical composition, anti-
tes des plantes aromatiques jouent un rôle clé. L’action anti- microbial and antioxidant activities of the essential oil and the
bactérienne est liée à la destruction directe ou à l’activation ethanol extract of Cleistocalyx operculatus (Roxb.) Merr and
des cibles moléculaires menant au bactéricide. Un grand Perry buds. Food Chem Toxicol 46:3632–39
nombre d’études suggèrent que les constituants des HE tels 11. Griffin SG, Wyllie SG, Markham JL (1999) The role of structure
and molecular properties of terpenoids in determining their anti-
que le carvacrol et le thymol constituent une nouvelle classe
microbial activity. Flavour Fragr J 14:322–32
des drogues antibactériennes très frappantes dans la régres- 12. Levy SB (1992) Antibiotic resistance, chapter in book: The anti-
sion des tumeurs avec une toxicité limitée. Ces études restent biotic paradox. How miracle drugs are destroying the miracle.
plus ou moins restreintes in vitro. Dans ce type d’expérien- Plenum Press, New York, pp 67–103
ces, il y a des difficultés liées à la rationalisation des effets 13. Turner M (2011) German Escherichia coli outbreak caused by
previously unknown strain. Nature. doi: 10.1038/news.2011.345
obtenus, car les HE sont des mélanges de molécules com- 14. Finland M (1979) Emergence of antibiotic resistance in hospitals
plexes de structures chimiques très diverses et, par consé- 1935–1975. Rev Infect Dis 1:4–22
quent, leur action sur les bactéries est l’effet de chaque com- 15. Bouyahya A, Abrini J, Bakri Y, et al (2016) Les huiles essentiel-
posé individuel modulé par l’action de l’effet synergique les comme agents anticancéreux : actualité sur le mode d’action.
Phytothérapie [in press]
potentiel. Malgré ces difficultés, ce point est très important
16. Bouyahya A, Jamal A, Edaoudi F, et al (2016) Origanum compac-
et devrait encourager les études liées essentiellement aux tum Benth: a review on phytochemistry and pharmacological pro-
effets synergiques avec l’antibiothérapie conventionnelle, perties. Med Aromat Plants 5:252
car ces mélanges peuvent être des sources prometteuses de 17. Bouyahya A, Bensaid M, Bakri Y, et al (2016) Phytochemistry
nouveaux agents anti-infectieux. L’exploration des proprié- and ethnopharmacology of Ficus carica. Int J Biochem Res Rev
14:1–12
tés antibactériennes de ce type des huiles et leurs composants 18. Bakkali F, Averbeck S, Averbeck D, et al (2008) Biological
actifs est un axe de recherche d’actualité qui doit être mis en effects of essential oils. Food Chem Toxicol 46:446–75
avant parallèlement avec l’antibiothérapie conventionnelle. 19. De Martino L, de Feo V, Nazzaro F (2009) Chemical composi-
tion and in vitro antimicrobial and mutagenic activities of seven
Lamiaceae essential oils. Molecules 14:4213–230
Liens d’intérêts : les auteurs déclarent ne pas avoir de liens 20. Palumbi SR (2001) Humans as the world’s greatest evolutionary
d’intérêts. force. Science 293:1786–90
10 Phytothérapie

21. Julian D, Dorothy D (2010) Origins and evolution of antibiotic lae, and their ecological role. Flora morphology, distribution.
resistance. Microbiol Mol Biol Rev 74:417–33 Funct Ecol Plants 2003:85–93
22. Allen HK, Donato J, Wang HH, et al (2010) Call of the wild: 46. Zizovic I, Stamenic M, Orlovic A, et al (2007) Supercritical car-
antibiotic resistance genes in natural environments. Nat Rev bon dioxide extraction of essential from plants with secretory
Microbiol 8:251–9 ducts mathematica modeling of micro-scale. J Superc Fluids
23. Doyle MP (2006). Antimicrobial resistance: implications for the 39:338–46
food system. Compr Rev Food Sci Food Saf 5:71–137 47. Dubey VS, Bhalla R, Luthra R (2003) An overview of the non
24. Springman AC, Lacher DW, Milton GWN, et al (2009) Selection, mevalonate pathway for terpenoid biosynthesis in plants. J Biosci
recombination, and virulence gene diversity among group B 28:637–46
streptococcal genotypes. J Bacteriol 191:5419–27 48. Bohlmann J, Keeling CI (2008) Terpenoid biomaterials. Plants J
25. Giedraitiene A, Vitkauskiene A, Naginiene R, et al (2011) Anti- 54:656–69
biotic resistance mechanisms of clinically important bacteria. 49. Kalemba D, Kunicka A (2003) Antibacterial and antifungal pro-
Medicina 47:137–46 perties of essential oils. Curr Med Chem 10:813–29
26. Marshall BM, Ochieng DJ, Levy SB (2009) Commensals: unap- 50. Nazzaro F, Fratianni F, De Martino L, et al (2013) Effect of
preciated reservoir of antibiotic resistance. Microbe 4:231–8 essential oils on pathogenic bacteria. Pharmaceuticals 6:1451–74
27. Dzidic S, Suskovic J, Kos B (2008) Antibiotic resistance mecha- 51. El Moussaoui N, Sanchez G, Khay E, et al (2013) Antibacterial
nisms in bacteria: biochemical and genetic aspects. Food Technol and antiviral activities of essential oils of Northern Moroccan
Biotechnol 46:11–21 plants. Br Biotechnol J 3:318–31
28. Jacoby GA, Munoz-Price LS (2005) The new beta-lactamases. 52. Candan F, Unlu M, Tepe B, et al (2003) Antioxidant and antimi-
N Engl J Med 352:380–91 crobial activity of the essential oil and methanol extracts of Achil-
29. Poole K (2004) Resistance to beta-lactam antibiotics. Cell Mol lea millefolium subsp. Millefolium Afan. (Asteraceae). J Ethno-
Life Sci 61:2200–23 pharmacol 87:215–20
30. Tenover FC (2006) Mechanisms of antimicrobial resistance in 53. Juteau F, Masotti V, Bessiere JM, et al (2002) Antibacterial and
bacteria. Am J Med 119:62–70
antioxidant activities of Artemisia annua essential oil. Fitoterapia
31. Jana S, Deb JK (2006) Molecular understanding of aminoglyco- 73:532–5
side action and resistance. Appl Microbiol Biotechnol 70:140–50
54. Sacchetti G, Maietti S, Muzzoli M, et al (2005) Comparative eva-
32. Li XZ, Nikaido H (2009) Efflux-mediated drug resistance in bac-
luation of 11 essential oils of different origin as functional anti-
teria: an update. Drugs 69:1555–623
oxidants, antiradicals and antimicrobials in foods. Food Chem
33. White DG, Alekshun MN, McDermott PF (2005) Frontiers in
91:621–32
antimicrobial resistance: a tribute to Stuart B Levy. ASM Press,
55. Cox SD, Mann CM, Markham JL (2001) Interactions between
Washington, DC
components of the essential oil of Melaleuca alternifolia.
34. Hooper DC (1999) Mechanisms of fluoroquinolone resistance.
J Appl Microbiol 91:492–9
Drug Resist Updat 2:38–55
56. Messager S, Hammer KA, Carson CF, et al (2005) Assessment of
35. Adewoye L, Sutherland A, Srikumar R, et al (2002) The mexR
the antibacterial activity of tea tree oil using the European EN
repressor of the mexAB-oprM multidrug efflux operon in Pseu-
1276 and EN 12054 standard suspension tests. J Hosp Infect
domonas aeruginosa: characterization of mutations compromi-
59:113–25
sing activity. J Bacteriol 184:4308–12
36. Blazquez J (2003) Hypermutation as a factor contributing to the 57. Douhri B, Douhri H, Farah A (2014) Phytochemical analysis and
acquisition of antimicrobial resistance. Clin Infect Dis 37:1201–09 antibacterial activity of essential oil of Lavandula multifidi L. Int
37. Sommer MOA, Dantas G, Church GM (2009) Functional charac- J Innov Sci Res 1:116–26
terization of the antibiotic resistance reservoir in the human 58. Jamali CA, Kasrati K, Bekkouche K (2013) Phenological chan-
microflora. Science 325:1128–31 ges to the chemical composition and biological activity of the
38. Courvalin P (1994) Transfer of antibiotic resistance genes bet- essential oil from Moroccan endemic thyme (Thymus maroccanus
ween Gram-positive and Gram-negative bacteria. Antimicrob Ball). Ind Crop Prod 49:366–72
Agents Chemother 38:1447–51 59. Mostafa NM, Eldahshan OA, Nasser A, et al (2015) Chemical
39. Nordmann P, Poirel L (2002) Emerging carbapenemases in composition and antimicrobial activity of flower essential oil of
Gram-negative aerobes. Clin and Microbiol Infect 8:321–31 Jacaranda acutifolia Juss. Against food-borne pathogens. Eur J
40. Liebert CA, Hall RM, Summers AO (1999) Transposon Tn21, Med Plants 6:62–9
flagship of the floating genome. Microbiol Mol Biol Rev 60. Al-Shuneigat J, Al-Sarayreh S, Al-Qudah M, et al (2015) GC-MS
63:507–22 analysis and antibacterial activity of the essential oil isolated from
41. Holmes AJ, Gillings MR, Nield BS, et al (2003) The gene cas- wild Artemisia herba-alba grown in South Jordan. Br J Med Med
sette metagenome is a basic resource for bacterial genome evolu- Res 5:297–302
tion. Environ Microbiol 5:383–94 61. Barakat H (2014) Composition, antioxidant, antibacterial activi-
42. Santoyo S, Cavero S, Jaime L, et al (2005) Chemical composi- ties and mode of action of clove (Syzygium aromaticum L.)
tion and antimicrobial activity of Rosmarinus officinalis L. essen- buds essential oil. Br J Appl Sci Technol 4:1934–51
tial oil obtained via supercritical fluid extraction. J Food Prot 62. Tibyangye J, Okech MA, Nyabayo JM, et al (2015) In vitro anti-
68:790–5 bacterial activity of Ocimum suave essential oils against uropa-
43. Rauha JP, Remes S, Heinonen M, et al (2000) Antimicrobial thogens isolated from patients in selected hospitals in Bushenyi
effects of Finnish plant extracts containing flavonoids and other District, Uganda. Br Microbiol Res J 8:489–98
phenolic compounds. Int J Food Microbiol 56:3–12 63. Derwich E, Benziane Z, Boukir A (2010) Chemical composition
44. De Feo, De Simone, Senatore F (2002) Potential allelochemicals and antibacterial activity of the essential oil of Cedrus atlantica.
from the essential oil of Ruta graveolens. Phytochemistry Int J Agric Biol 12:381–5
61:573–81 64. Imelouane B, El bachiri A, Ankit M, et al (2009) Physicochemi-
45. Ciccarelli D, Garbari F, Pagni AM (2008) The flower of Myr- cal composition and antimicrobial activity of essential oil of Eas-
tus communis (Myrtaceae): secretory structures, unicellular papil- tern Moroccan Lavandula dentata. Int J Agric Biol 11:113–8
Phytothérapie 11

65. Oumzil H, Ghoulami S, Rhajaoui M (2002) Antibacterial and 82. Caillet S, Lacroix M (2006) Effect of gamma radiation and ore-
antifungal activity of essential oils of Mentha suaveolens. Phyto- gano essential oil on murein and ATP concentration of Liste-
ther Res 16:727–31 ria monocytogenes. J Food Prot 69:2961–69
66. Hanbali FE, Akssira M, EzoubeiriA, et al (2005) Chemical com- 83. Trosko JE (2016) Evolution of microbial quorum sensing to
position and antibacterial activity of essential oil of Pulica- human global quorum sensing: an insight into how gap junctional
ria odora L. J Ethnopharmacol 3:399–401 intercellular communication might be linked to the global meta-
67. Satrani B, Ghanmi M, Farah A (2007) Composition chimique et bolic disease crisis. Biology (Basel) 5:29
activité antimicrobienne de l’huile essentielle de Cladanthus mix- 84. Cai Y, Wang R, An MM (2010) Iron-depletion prevents biofilm
tus. Bull Soc Bordeaux 146:85–96 formation in Pseudomonas aeruginosa through twitching motility
68. El Hassany B, El Hanbalia F, Akssiraa M, et al (2004) Germacra- and quorum sensing. Braz J Microbiol 41:37–41
nolides from Anvillea radiata. Fitoterapia75:573–6 85. Bassler BL (2002) Small talk: cell-to-cell communication in bac-
69. Elmoussaouiti M, Talbaoui A, Gmouh S (2010) Chemical com- teria. Cell 109:421–4
position and bactericidal evaluation of essential oil of Tetracli- 86. Xu GM (2016) Relationships between the regulatory systems of
nis articulata burl wood from Morocco. J Indian Acad Wood quorum sensing and multidrug resistance. Front Microbiol 7:958
Sci 1:14–18 87. Luís A, Duarte A, Gominho J, et al (2016) Chemical composi-
70. Delaquis PJ, Stanich K, Girard B, et al (2002) Antimicrobial acti- tion, antioxidant, antibacterial and anti-quorum sensing activities
vity of individual and mixed fractions of dill, cilantro, coriander of Eucalyptus globulus and Eucalyptus radiata essential oils. Ind
and eucalyptus essential oils. Int J Food Microbiol 74:101–9 Crop Prod 79:274–82
71. Mourey A, Canillac N (2002) Anti-Listeria monocytogenes acti- 88. Myszka K, Schmidt MT, Majcher M (2016) Inhibition of quorum
vity of essential oils components of conifers. Food Control sensing-related biofilm of Pseudomonas fluorescens KM121 by
13:289–92 Thymus vulgare essential oil and its major bioactive compounds.
72. Tiwari BK, Valdramidis VP, O’Donnel CP (2009) Application of Int Biodeterior Biodegradation 114:252–9
89. Luciardi MC, Blàzquez MA, Cartagena E (2016) Mandarin
natural antimicrobials for food preservation. J Agric Food Chem
essential oils inhibit quorum sensing and virulence factors of
57:5987–6000
Pseudomonas aeruginosa LWT — Food Sci Technol 68:373–80
73. Bouhdid S, Abrini J, Amensour M, et al (2009) Functional and
90. Zhou L, Zheng H, Tang Y, et al (2013) Eugenol inhibits quorum
ultrastructural changes in Pseudomonas aeruginosa and Staphy-
sensing at sub-inhibitory concentrations. Biotechnol Lett 35:631–7
lococcus aureus cells induced by Origanum compactum essential
91. Gill AO, Holley RA (2006) Disruption of Escherichia coli, Liste-
oil. J Applied Microbiol 106:1558–68
ria monocytogenes and Lactobacillus sakei cellular membranes
74. Bouhdid S, Abrini J, Amensour M, et al (2010) Functional and
by plant oil aromatics. Int J Food Microbiol 108:1–9
ultrastructural changes in Pseudomonas aeruginosa and Staphy-
92. Ultee A, Kets EPW, Alberda M, et al (2000) Adaptation of the
lococcus aureus cells induced by Cinnamomum verum essential
food-borne pathogen Bacillus cereusto carvacrol. Arch Microbiol
oil. J Applied Microbiol 109:1139–49
174:233–8
75. Benchaar C, Calsamiglia S, Chaves AV, et al (2008) A review of 93. Ultee A, Smid EJ (2001) Influence of carvacrol on growth and
plant-derived essential oils in ruminant nutrition and production. toxin production by Bacillus cereus. Int J Food Microbiol
Anim Feed Sci Technol 145:209–28 64:373–8
76. Heath RJ, Rock CO (2004) Fatty acid biosynthesis as a target for 94. Cox SD, Gustafson JE, Mann CM, et al (1998) Tea tree oil cau-
novel antibacterials. Curr Opin Invest Drugs 5:146–53 ses K+ leakage and inhibits respiration in Escherichia coli. Lett
77. Burt SA, Reinders RD (2003) Antibacterial activity of selected Appl Microbiol 26:355–8
plant essential oils against Escherichia coli O157:H7. Lett Appl 95. Lambert RJW, Skandamis PN, Coote PJ (2001) A study of the
Microbiol 36:162–7 minimum inhibitory concentration and mode of action of oregano
78. Di Pasqua R, Betts G, Hoskins N, et al (2007) Membrane toxicity essential oil, thymol and carvacrol. J Appl Microbiol 91:453–62
of antimicrobial compounds from essential oils. J Agric Food 96. Di Pasqua R, Mamone G, Ferranti, P et al (2010) Changes in
Chem 55:4863–70 the proteome of Salmonella enteric serovar Thompson as stress
79. Fitzgerald DJ, Stratford M, Gasson MJ, et al (2004) Mode of adaptation to sublethal concentrations of thymol. Proteomics
antimicrobial of vanillin against Escherichia coli, Lactobacil- 10:1040–9
lus plantarum and Listeria innocua. J Appl Microbiol 97:104–13 97. Niu S, Afre S, Gilbert ES (2006) Sub-inhibitory concentrations of
80. Domadia P, Swarup S, Bhunia A, et al (2007) Inhibition of bac- cinnamaldehyde interfere with quorum sensing. Lett Appl Micro-
terial cell division protein FtsZ by cinnamaldehyde. Biochem biol 43:489–94
Pharmacol 74:831–40 98. Faleiro ML (2011) The mode of antibacterial action of essential
81. Turgis M, Han J, Caillet S, et al (2009) Antimicrobial activity of oils. In: Méndez-Vilas A (ed) Science against microbial patho-
mustard essential oil against Escherichia coli O157:H7 and Sal- gens: communicating current research and technological advan-
monella typhi. Food Control 20:1073–79 ces. Ed Brown Walker Press, Boca Raton, FL, USA, pp 1143–56

View publication stats

Vous aimerez peut-être aussi