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BĀMIYĀN (AFGHANISTAN)
RÉCENTES FOUILLES FRANCAISES (2002-2006)
PAR LA MISSION Z. TARZI,
PAR M. ZÉMARYALAÏ TARZI
1. Il s’agit d’une lettre sous forme de rapport adressée en date du 30 décembre 1922 depuis
Kaboul au président de la Société asiatique É. Senart. Elle fut publiée par ce dernier dans la rubrique
« correspondance » du Journal asiatique 202 (janvier-mars 1923), p. 354-368.
raison décisive que nous cherchons nous est fournie, ici comme dans le
reste de l’Asie bouddhique, par une particularité topographique locale.
De même que celles d’Ajantā et d’Ellora dans l’Inde, de même que celles
de Yun-kang et du Long-men en Chine… les grottes et les images rupes-
tres de Bâmiyân doivent avant tout leur création à la présence de falaises
éminemment propices à ce genre de travail… »
2. J. Humlum, La géographie de l’Afghanistan, étude d’un pays aride avec des chapitres de
M. Koie et K. Ferdinand, Helsinki, 1959, p. 176, sous fig. 176.
3. Chiffre donné par Abul Fazel ‘Allami dans Ā’ine Akbari (traduction Blockmann, 1872) :
cf. notre propre traduction avec commentaires : Z. Tarzi, « Les fouilles de la mission archéologique
française à Bâmiyân sous la direction de Z. Tarzi », dans V. Marigot (éd.), L’art d’Afghanistan de la
Préhistoire à nos jours, nouvelles données. Actes d’une journée d’étude, UNESCO, 11 mars 2005,
CEREDAF, Paris, 2005, p. 99-101.
Explorations et recherches
PHASE I
La première est celle des pionniers, des amateurs avisés, des explo-
rateurs soucieux de mettre au courant le monde occidental du patri-
moine inconnu des étapes de son expansion vers l’Asie profonde.
La plupart des explorateurs furent des Britanniques auxquels se sont
mêlés d’autres occidentaux. Parmi ces pionniers, le capitaine Hay
qui en 18404 procéda à une fouille « accidentelle » et découvrit des
pièces de monnaie gréco-bactriennes, qui par la suite furent étudiées
par Sir A. Cunningham5 et aussi par H. Torrens6. La découverte en
question fut tardivement signalée par M. Mitchener7. Enfin, pour en
finir avec la première phase de l’exploration des sites de Bāmiyān,
on n’oubliera pas de mentionner l’ouvrage de W. Griffith8, où il est
question d’un stūpa de Bāmiyān bâti en argile et en pierre et de la
découverte d’un relief (?).
PHASE II
PHASE III
17. P.H.B. Baker et F.R. Allchin, Shahr-i Zohak and the History of the Bamiyan Valley,
Afghanistan, Ancient India and Iran Trust Series n° 1 (BAR International Series 570), Oxford,
1991.
18. G. Fussman, « Nouvelle découverte à Bamiyan », Afghanistan XXVII,2 (1974),
p. 57-78 ; il s’agit du rapport de la Direction générale de l’Archéologie et de la Conservation
des Monuments historiques du Ministère de l’Information et de la Culture sous la plume de
Sh. Mostamandi, avec le concours de G. Fussman, mais pour des raisons politiques le nom de
l’auteur a été censuré.
19. Documentations de fouilles retrouvées qui seront publiées dans les Mélanges Tarzi en
2009.
20. 1 : Protecting the World Heritage Site of Bamiyan, Key Issues for the Establishment of a
Comprehensive Management Plan 2004 – Japan Center for International Cooperation in Conser-
vation National Research Institute for Cultural Properties, Japan – The UNESCO/Japanese
Funds-in-Trust Project ‘Safeguarding of the Bamiyan Site’, Tokyo, 2004 ; 2 : Preserving Bamiyan,
Proceeding of the International Symposium « Protectecting the World Heritage Site of Bamiyan »,
Tokyo, 21 December 2004 – Recent Cutural Heritages Issues in Afghanistan, volume 1 – Japan
Center for International Cooperation in Conservation National Research Institute for Cultural
Properties, Japan, Tokyo, 2005 ; 3 : Radiocarbon Dating of the Bamiyan Mural Painting, – Recent
Cutural Heritages Issues in Afghanistan, volume 2 – Japan Center for International Cooperation
in Conservation National Research Institute for Cultural Properties, Japan, National University
Corporation, Nagoya University Museum, Tokyo, 2006 ; 4 : Study of the Afghanistan’s Displaced
Cultural Properties, Materials and Techniques of the Bamiyan Mural Paintings – Recent Cutural
Heritages Issues in Afghanistan, volume 3 – Japan Center for International Cooperation in Conser-
vation National Research Institute for Cultural Properties, Japan, National University Corporation,
Tokyo National University of Fine Arts and Music, Tokyo, 2006.
21. Ibid., 1 et 2.
22. Ibid., 1 et Protecting the World Heritage Site of Bamiyan, The cultural Landscape and
Archaeological Remains of Bamiyan Valley, Management Plan 2006 (Part 3, Management and
Planing Issues for the Protection of the Site ; Part 4, Programme for Action: Action plan for 2006-
2011) – The UNESCO/Japanese Funds-in-Trust Project ‘Safeguarding of the Bamiyan Site’ – Draft
prepared by Japan Centerr for International Cooperation National Research Institute for Cultural
Properties, Japan, (Tokyo, 2006).
23. Ibid. 1 : Z. Tarzi, « Archaeological Excavation by the French Team », p. 42-44 ; ibid. 2 : Id.,
« Investigation archéologique récente par l’équipe française sur le site de Bamiyan », p. 105-110 ;
Id., « Bamiyan: Professor Tarzi’s Survey and Excavation Archaeological Mission, 2003 », The Silk
Road, I, 2 (décembre 2003), p. 37-39 ; Id., « Les fouilles de la mission archéologique française à
Bâmiyân sous la direction de Z. Tarzi », dans Marigot (éd.), op. cit. (n. 3) ; Id., « Bamiyan 2006 :
The Fith Excavation Campaign of Prof. Tarzi’s Mission », The Silk Road 4, 2 (hiver 2006-2007),
p. 10-26.
Dans ce récit, ce qui est à cent pour cent sûr, la statue du Buddha
de 55 m, répond parfaitement à la description de Xuanzang. Si
l’emplacement du Buddha de 38 m, qui représente Śākyamuni, ne
pose apparemment pas de problème, en revanche les spécialistes
de Bāmiyān ne sont pas unanimes sur la façon dont la statue a été
faite. Revenons à la ville royale et partons du principe qu’une ligne
droite reliait le nord-est (le Buddha de 55 m) et le sud- ouest de la
ville royale (VR). Elle était recoupée par la ligne venant de l’unique
grand stūpa (GS) du site MO, qui se trouve au pied de la falaise, au
sud est de la niche du Buddha de 38 m. La distance entre le stūpa
GS et le point de l’intersection qui doit se confondre avec le point
PP (le point zéro de Xuanzang) est, d’une façon qui n’est sans doute
pas fortuite, de 2 à 3 li.
Je remarquai que les alluvions provenant de l’usure de la grande
falaise formait tout au long de celle-ci des cônes de déjection qui
presque tous se déversaient vers le sud, sauf au niveau du Grand
stūpa où le terrain remonte légèrement, sans doute en raison d’un
obstacle enterré appartenant à une grande construction presque
parallèle à la falaise. C’est cet endroit que nous avons supposé être
l’emplacement du Monastère oriental près du Grand stūpa auquel
il est rattaché. Reste à savoir si c’est dans ce monastère (MO) que
nous devrions exhumer les restes monumentaux du Buddha couché
25. Z. Tarzi, L’architecture et le décor rupestre des grottes de Bāmiyān, Paris, 1977,
p. 103-105.
26. D. Stronach, Pasargadae. A Report on the Excavations conducted by the British Institute of
Persian Studies from 1961-1963, Oxford, 1978, fig. 75, 76.
27. R. Ghirshman, Bégram. recherches archéologiques et historiques sur les Kouchans,
Mémoires de la DAFA XII, Le Caire, 1946, p. 15-22, fig. 5, 8 et 9.
FIG. 4. – MO, plan – relevé du caitya I (CH I) avec les stūpa 2-3, 5-7.
34. G. Pugačenkova, Zodčestvo central’noj Azii XV v., Taškent, 1976 : pour les trois plans
ci-dessus cf. les figures de la p. 42.
35. R. Samizay, Islamic Architecure in Herat, Kaboul, 1981, plan, p. 100.
36. Ibid., plan, p. 59.
Stūpa n° 2 (fig. 6)
37. J. Barthoux, Les fouilles de Hadda. I : Stupas et sites, texte et dessins, Mémoires de la DAFA
IV, Paris, 1933 : Tape Kalān : plan hors texte.
38. Ibid., plan hors texte.
39. Pour une recherche détaillée sur les banquettes dans la région de Hadda cf. Z. Tarzi, « La
technique du modelage en argile en Asie Centrale et au Nord-Ouest de l’Inde sous les Kouchans : la
continuité malgré les ruptures », Ktema 11 (1986), p. 76-79 ; pour un meilleur plan de Tape Shotor
cf. Id., « Préservation des sites de Hadda : monastères bouddhiques de Tape Shotor et Tape Tope
Kalân », MARI (Mari Annales de Recherches interdisciplinaires) 8 (1997), fig. 1.
40. Id., op. cit. (n. 39 [1986]), fig. 4 ; Id., op. cit. (n. 39 [1997]), fig. 2 ; Id., « Hadda »,
Encyclopaedia Universalis, vol. IX, 1988, pl. I (hors texte).
pilastres, les deux situés aux angles étant communs aux côtés
adjacents (fig. 7). Ces pilastres posent sur des bases moulurées
composées d’une plinthe, d’un tore et d’une scotie ou cavet. Le
corps des pilastres est sans décoration. Quant à leurs chapiteaux,
ils sont de type corinthien à une rangée de feuilles d’acanthe poly-
lobées, retombantes, sans volutes latérales (fig. 8). Jusque-là aucune
dissemblance avec les stūpa du Gandhāra. C’est à l’étage supérieur
qu’apparaît la nouveauté : la présence sur chaque côté du monument
de trois niches relativement profondes flanquées de pilastres ou
colonnes engagées sur bases circulaires moulurées de type ionique.
Un sondage effectué en son milieu a d’abord rencontré dans
la maçonnerie compacte de mortier d’argile et de moellons une
clochette en bronze à -50 cm par rapport au sommet conservé de
l’édifice, puis, à -155 cm, une boucle d’oreille à vis en bronze
41. D. Faccenna, Butkara I (Swat, Pakistan) 1956-1962, Part I, text (IsMEO, Reports and
Memoirs III, 1, Rome 1980), p. 77- 91 sq.
42. M. Taddei, « Tapa Sardār, First Preliminary Report », East and West, New Series, 18,
1-2 (mars-juin 1968), fig. 6-7 ; Id., « Il sanctuario buddhistico di Tapa Sardār, Afghanistan », Consi-
glio Nazionale delle Ricerche, Quaderni de La ricerca scientifica, n° 100, Rome, CNR, 1978, fig. 4
et 5 ; M. Taddei et G. Verardi, « Clay Stūpas and Thrones at Tapa Sardār », Zinbun : Memoirs of the
Research Institute for Humanistic Studies- Kyoto University 20, 1985, p. 17-32, fig.2-3, pl. 1-3.
FIG. 9b. – MO, CH I, stūpa n° 2 : une autre partie des reliques en pierres précieuses
et semi-précieuses et des perles marines.
43. En ce qui concerne Adjina Tapa cf. Litvinskij – Zejmal’, op. cit. (n. 28), plan hors texte ou
plan p. 15 ; pour les stūpa XXXIII et XXXI cf.p. 45-47.
44. Silk Road Art and Archaeology 3, 1993/94, fig. 4.
45. R. C. Kak, Ancient Monuments of Kashmir, Londres, 1933, pl. XVIII.
46. Z. Tarzi, L’architecture et le décor rupestre des grottes de Bāmiyān, Paris, 1977, surtout
pl. D60-D61 ; T. Higuchi (éd.), Bāmiyān Art and Archaeological researches on the Buddhist
cave temples in Afghansitan, Tokyo, 2001 (2e éd.), vol. I, pl. 35.1-2 ; pl. 36.1-3 ; pl. 46.1-4 ;
pl. 52.4 ; pl. 53.3 ; pl. 56.1-2 ; pl. 92.4 ; pl. 119.2 ; pl. 120.1-3 ; pl. 130.1-2 ; pl. 131.2 ; pl. 142.3 ;
pl. 144.1-3.
STŪPA N° 5 (fig. 11 a et b)
FIG. 11. – MO, CH I : stūpa votif n° 5 en argile : a. le plan ; b. prise de vue de son
élévation vue du côté nord.
STŪPA N° 4
b
FIG. 12. – MO, CH I : a. stūpa n° 6 ; b. stūpa n° 7.
FIG. 14. – Stūpa n° 1, le grand stūpa (GS) du FIG. 15. – MO, stūpa n° 1, l’angle formé par la
site MO lors des fouilles. paroi nord du podium et le décrochement de
l’escalier nord.
50. P. Bernard et al., Fouilles d’Aï Khanoum I (Campagnes 1965, 1966, 1967, 1968), Mémoires
de la DAFA XXI, Paris, 1973, p. 189-193, pl. 105-107 ; P. Bernard, « Quatrième campagne de
fouilles à Aï Khanoum (Bactriane) », CRAI 1969, fasc. III, p. 313-355 ; modelages : p. 344, fig. 19
(tête féminine en argile) et fig. 20 (tête masculine en stuc).
51. Litvinskij – Pitchikjan, op. cit. (n. 66), p. 204-207, fig. 9-10.
52. Parmi les études récentes sur les modelages de ce site voir surtout A. Bollati, « Antecedenti
delle sculture greco-buddhiste in argila cruda da Nisa Vecchi », dans Z. Tarzi et D.Vaillancourt
(éd.), Art et archéologie des monastères gréco-bouddhiques du Nord-Ouest de l’Inde et de l’Asie
Centrale. Actes du colloque international du CRPOGA (Strasbourg, 17-18 mars 2000), Paris, 2005,
p. 29-49.
53. G. A. Pugačenkova, Khalčajan, K probleme khudoźestvennoj kul’tury Severnoj Baktrii,
Taskent, 1966 ; Ead., Skul’ptura Khalčajana, Moscou, 1971.
54. B. Ja. Staviskij et al., Kara-Tepe I, Moscou, 1964 ; Kara-Tepe II, Moscou, 1969 ;
Kara-Tepe III, Moscou, 1972.
55. I. T. Kruglikova, Dil’beržin (raskopki 1970-1972 gg), 1, Moscou, 1974 ; I. T. Kruglikova
et G. A. Pugačenkova, Dil’beržin (raskopki 1970-1973 gg) 2, Moscou, 1977.
56. G. A. Pugačenkova, « Kušanskaja skul’ptura Dal’verzin-tepe », Iskusstvo 1970/2.
FIG. 16. – MO, galerie A9, la reconstitution des modelages et leur répartition sur la
paroi ouest et le départ de la voûte.
61. En plus des publications plus anciennes comme A. Foucher, L’art gréco-bouddhique, 5 vol.,
Paris, 1918 ; H. Ingholt, Gandharan Art in Pakistan, New York, 1957 ; on consultera maintenant
W. Zwalf, A catalogue of the Gandhāra Sculpture in the British Museum, Londres, 1996, 2 vol. ;
I. Kurita, A revised and enlarged edition of Gandharan Art. I, The Buddha’s Life Story, Tokyo, 2003
(vol. 1, 2e éd.) et surtout Id., A revised and enlarged edition of Gandharan Art. II, The World of the
Buddha, Tokyo, 2003 (vol 2, 2e éd.).
62. H. Alam, « Akhnur Terracottas in Lahore Museum », Lahore Museum Bulletin 1/2 (juillet-
décembre 1988), p. 69-92.
63. Barthoux, op. cit. (n. 60) ; Z. Tarzi, « Tapa-e-Top-e-Kalan (TTK) of Hadda », dans
M. Taddei et P. Callieri (éd.), South Asian Archaeology 1987, Proceedings of the Ninth International
Conference of the of South A.A in Western Europe…Venice, Part 2, Rome, 1990, p. 707-727.
64. J. Hackin et al, Diverses recherches archéologiques en Afghanistan (1933-1940), Mémoires
de la DAFA VIII, Paris, 1959.
65. H. A. Kohzad, « Muzae Kābol », Sālnāma, 1315 H. (1936/37), p. 269-300.
66. Z. Païman, « La renaissance de l’archéologie afghane, découvertes à Kaboul », Archeo-
logia 419 (février 2005), p. 24-32 ; M. N. Rassouli, « Gozārese awalin dawrae hafriāt sāhae
bāstāni Xwāja Safā, saratān wa asad 1383 », Bastānšenāsi Afgānestān (AAR) 17 (juin 2005),
p. 78-107.
67. Païman, op. cit. (n. 66), p. 33-39 ; Id., « Rapor dawrae awal kāweš dar Tape Narenĵ »,
Bastānšenāsi Afġānestān (AAR), 17 (juin 2005), p. 114-200 ; Id., « Gozarš celmi dawre dowom
hafriāt (Excavation) dar Tape Nārenĵ », ibid., 19-29 (juin 2006), p. 109-148.
68. G. Fussman et M. Le Berre, Monuments bouddhiques de la région de Caboul. I : Le monas-
tère de Gul Dara, Mémoires de la DAFA XXII, Paris, 1976 ; maintenant G. Fussman, avec la colla-
boration de B. Murad et E. Ollivier, Monuments bouddhiques de la région de Caboul, Collège de
France, Publications de l’Institut de Civilisation indienne 76, Paris, 2008, 2 vol., passim.
69. Plusieurs rapports dont l’un publié : N. M. Azizi, Tahqiqat-e kushani (publication de
l’Academy of sciences, International Center for Kushan Studies), n° 1, première année, sawr, 1381,
p. 18-23.
70. Rapport inédit sur l’intervention des représentants de l’Institut afghan d’Archéologie
faisant suite à une fouille clandestine.
71. En dehors du rapport d’A. Godard demeuré inédit (au Musée Guimet), rapport récent
également inédit des représentants de l’IAA.
72. M. Taddei, « Tapa Sardār, First Preliminary Report », East and West, New Series, 18, 1-2
(mars-juin 1968), p. 109-124 ; Id. et G. Verardi, « Tapa Sardār Second Preliminary Report », East
and West, New Series, 28, 1-4 (décembre 1978), p. 33-135.
73. J. Meunié, Shotorak, Mémoires de la DAFA X, Paris, 1942, pl. VI-VII ; Hackin et al., op. cit.
(n. 64), fig. 264-266 ; B. Rowland, Art in Afghanistan, Objects from the Kabul Museum, Londres,
1971, fig. 135-136 (Tape Kalāne Kohe Pahlawān).
74. Hackin et al., op. cit. (n. 64), fig. 143-204.
75. J. Hackin (avec la collaboration de J. Carl), Nouvelles recherches archéologiques à Bāmiyān,
Mémoires de la DAFA III, Paris 1933, fig. 71-82, 93-100 ; Tarzi, op. cit. (n. 25), fig. B65, B78-B86,
B134-B139.
76. A. M. Belenickij et al., Trudy tadźikskoj arxeologičeskoj ekspedicii. II, Moscou-
Léningrad, 1953 ; Eid., Trudy tadźikskoj arxeologičeskoj ekspedicii. III, Moscou-Léningrad, 1958 ;
A. M. Belenickij et B. B. Piotrovskij, Skul’ptura i živopis’ drevnego Pjandžikenta, Moscou, 1958.
77. B. A. Litvinskij et T. I. Zejmal’, Adžina-tepe, Moscou, 1971. Traduction anglaise : The
Buddhist Monastery of Ajina Tepa, Tajikistan,. History and Art of Buddhism in Central Asia
(ISMEO, Reports and Memoirs, New Series I ; ISIAO, Rome, 2004).
78. J. Gies, Les arts d’Asie Centrale : la collection Pelliot du Musée Guimet, 2 vol., Paris,
1995-1996 ; Id. et M. Cohen, Sérinde, Terre de Bouddha : dix siècles d’art sur la route de la soie,
catalogue d’exposition, Réunion des Musées nationaux, Paris, 1995-1996.
79. M. A. Stein, Ancient Khotan, Detailed Report of archaeological Exploration in Chinese
Turkestan carried out and described under the orders of H. M. Indian Governement, Oxford, 1907.
80. L. Hambis (dir.), Mission Paul Pelliot. I : Toumchouq, Planches, Paris, 1961. Le volume
de texte est paru plus tard : M. Paul-David, M. Hallade et L. Hambis, Mission Paul Pelliot. II :
Toumchouq, Paris, 1964.
81. Godard – Godard – Hackin, op. cit. (n. 10) ; Hackin (avec la collaboration de J. Carl), op. cit.
(n. 11).
82. Ibid. p. 31-38, 39-60.
Modelage en argile
sur les banquettes autour du stūpa 2 (fig. 5)
83. Tarzi, op. cit. (n. 25), pl. A 3, entre les Bodhisattva E1-E2 et O2-O3-O4.
FIG. 17. – MO, galerie A9, deux statues en argile de la banquette ouest après fouilles
et restauration.
celles contre les murs du CC, un peu plus larges (60 cm) que les
premières (50 cm), mais un peu moins hautes (environ 18 cm par
rapport au sol des iwan). Les pieds des Buddha dressés sur ces
banquettes sont de style dit grec et les canons à l’indienne tels qu’on
les observe dans la peinture de la voûte de la niche du grand Buddha
de 55 m, où les doigts des pieds sont de longueur égale, ne sont pas
venus perturber la tradition gréco-bouddhique qui a été respectée
dans la sculpture du CH I. Le drapé du costume monastique, fait
d’épaisses couches d’argile dont quelques fragments ont été mis au
jour, a mieux supporté l’écrasement. En ce qui concerne les visages
de ces grandes statues, l’un d’entre eux, haut de 60-80 cm, a pu
être dégagé dans des conditions extrêmement difficiles. Quant aux
statues du Buddha debout autour du stūpa nous avons eu la même
impression que celle que nous avions éprouvée en fouillant la cour
autour du grand stūpa du site de Tape Tope Kalān à Hadda84, où,
contre notre attente, par rapport au grand nombre de fragments
84. Id., « Tapa-e Top-e-Kalan (TTK) of Hadda », dans M. Taddei et P. Callieri (éd.), South
Asian Archaeology 1987, Proceedings of the Ninth International Conference of the of South A.A. in
Western Europe, Venice, Part 2, Rome, 1990, fig. 7 (cour aux portiques P1 autour du GS).
Étude chronologique du MO
et recherche évolutive sur ses modelages
85. Tarzi, op. cit. (n. 25), pl. B 130- B 133 et surtout le dessin pl. D 45 a et b.
86. B. A. Litvinskij et T. I. Zejmal’, Adžina Tepa, Moscou, 1971, fig. p. 84.
a b
c d
FIG. 19. – MO, galerie A9, différentes têtes du Buddha et de divinités en argile
polychromées : a. BAM. II, 03, N° 6 ; b. BAM. II, 03, n° 5 ; c. BAM. II, 03,
n° 3 ; d. BAM. II, 03, n° 2.
87. Z. Tarzi, « Bāmiyān », Encyclopaedia Universalis, Corpus, vol. 3, 1988 ; Id., « Bāmīān »,
Encyclopaedia Iranica (éd. E. Yarshater), vol. III, fasc. 6., p. 657 sq.
88. Id., op. cit. (n. 3), p. 118-122.
IMAGE DE BUDDHA
Buddha debout
Pour revenir à nos modelages du MO, il est préférable d’ana-
lyser ceux provenant de la galerie A9. Il s’agit des têtes des Buddha
debout sur les banquettes le long des grands côtés de la galerie.
Elles sont de type plutôt allongé : n° BAM IV, 2005, 4-5 ; BAM IV,
2005, 7 (fig. 18). BAM IV, 2005, 5, la mieux conservée (fig. 18a)
qui peut servir de support à notre analyse. Sur cette tête la chevelure
et l’uşnīşa sont formés de mèches pré-moulées en forme de points
90. Hackin et al., op. cit. (n. 64), fig. 179 (chevelure du Buddha paré) ; pour une meilleure
photo de l’un des Buddha assis de Fondokestān cf. J. Auboyer, Afghanistan et son art, Prague, 1968,
pl. 78.
91. Ibid, fig. 176 et 177.
92. Z. Tarzi, « La technique du modelage en argile en Asie centrale et au Nord-Ouest de l’Inde
sous les Kouchans : La continuité malgré les ruptures », Ktema 11 (1986), pl. VII, fig. 27 a et b ;
J. Marshall, Taxila. An illustrated account of archaeological Excavations, Cambridge, 1951, vol. III,
pl. 136 k = n° 147.
Buddha assis
Des Buddha assis à l’indienne dans la galerie A9 nous avons peu
d’exemplaires complets, mais de nombreuses têtes dans un bon état
de conversation avec leur polychromie, par exemple n° BAM II,
2003, 6 (fig. 19a). ; BAM III, 2004, 4 et surtout les BAM III, 2004,
3 et 6 (fig. 20a-c). Les deux dernières de ces têtes polychromées,
plus complètes, agréables à voir, présentent un visage plus ou moins
rond, avec un front moins dégagé, des sourcils arqués qui rejoignent
le départ du nez, qui est droit avec des narines assez peu développées,
de grands yeux en amande sous des paupières relativement lourdes,
le renfoncement entre le nez et la lèvre supérieure bien accentué ; la
lèvre supérieure est finement stylisée, la lèvre inférieure charnue est
très développée, le menton à peine saillant se fond dans un double
menton. Ce type de visage, presque stylisé, paraît plus évolué que
celui des Buddha debout étudiés ci-dessus. Il tente de s’éloigner des
prototypes gandhāriens et annonce un art propre à Bāmiyān, avant-
coureur de celui de l’Asie Centrale chinoise. Ce type de visage porte
pourtant la même chevelure que ceux des Buddha debout. Mais dans
le cas présent il n’y a pas de décalage entre l’évolution des traits
du visage et l’arrangement des boucles de la chevelure. L’ensemble
pourrait être l’œuvre d’artistes des IVe-Ve siècles ap. J.-C.
Autres images
La plupart des images secondaires proviennent de la frise en
haut-relief aménagée au départ de la voûte de la galerie A9, dans
laquelle chaque divinité fut fixée par d’énormes goujons de bois
(fig. 21). Ce qui en a été sauvé semble appartenir à la paroi orien-
tale de la galerie A9. L’une des divinités de la paroi opposée, dans
un pauvre état de conservation, montre un personnage féminin en
train de jeter des fleurs sur le Buddha de la main droite levée au
niveau de la tête. À cette série de représentation en haut-relief, nous
attribuons les deux têtes, n° BAM II, 03, n° 5, BAM II, 03, N° 6,
BAM II, 03 n° 2 (fig. 19 b-d) et BAM III, 2004, n° 6, BAM IV, 05,
n° 1 (fig. 22 a-b).
FIG. 20. – MO, galerie A9, différentes têtes du Buddha en argile polychromées de
différentes dimensions : a. BAM IV, 05, n° 1 ; b. BAM III, 04, n° 6 ; c. BAM III,
04, n° 3.
LES DONATEURS
FIG. 21. – MO, galerie A9, couples de divinités en haut-relief, modelés en argile,
ornant le départ de la voûte.
FIG. 22. – MO, galerie A9, têtes appartenant aux couples de divinités de la fig. 21 :
a. BAM III, 04, n° 7 ; b. BAM III, 04, n° 8.
FIG. 23. – MO, galerie A9, tête d’une donatrice au diadème triangulaire orné de
cabochons (argile séchée).
La chronologie
LA PÉRIODE PRÉISLAMIQUE
Les travaux commencés depuis 2002 nous ont appris que les diffé-
rents niveaux du MO se répartissaient en deux grandes périodes.
Nous avons dit comment le début de la première fut d’abord daté
provisoirement du IIIe siècle ap. J.-C., mais comment la découverte
d’une pièce de monnaie indienne du type de la colline à trois arches
daté des IIe-IIIe siècles ap. J.-C.95, ainsi que celle d’une céramique
fine composée de bols kušans du IIe siècle ap. J.-C. nous ont conduit
à attribuer le commencement de cette première grande période
à l’apogée du règne des Grands Kušans. Nous comptons sur des
trouvailles plus nombreuses dans les prochaines campagnes pour
confirmer cette datation encore fragile, car du début de cette période,
nous n’avons jusqu’à présent qu’un sol stuqué et des traces de
monuments rasés. Les monuments debout du MO de cette période
semblent être de la fin de celle-ci, tel le stūpa n° 2, qui semble être
du IVe siècle ou du Ve siècle, datation toutefois encore provisoire, à
confirmer elle aussi. Nous avons pris également le risque de dater
les modelages de la galerie A9 des IVe-Ve siècles. Il en est de même
LA PÉRIODE ISLAMIQUE
98. Sur la date de l’incendie ordonné par Y. b. L. Safāri et l’envoi des idoles de la paisible vallée
à Baghdad, ainsi que sur les différents points de vue des historiens voir Baker – Allechin, op. cit.
(n. 17), p. 23.
99. Géographie de Yacqubi: Kitab al-buldan (Livre des pays), Bibliotheca Geographorum
Arabicorum VII, traduction de G. Wiet, Le Caire, 1937 ; Histoire de Yacqubi : Ibn Wadhih qui dicitur
al Jacqubi Historiae, éd. M. Th. Houtsma, Leyde, 1883.
100. (Tabari, Annales) : at-Tabari, Abū Ĵacfar Mohammad ibn Ġarir : Ta’rikh ar-rurusul wa’l
muluk, éd. M. Jan de Goeje, I-III, Leyde, 1878-1901.
101. Ĵozĵani, Tabaqat Naseri de Mohtaĵ ud din cOsman ben Saraj ud din macruf ba Qazi Menhaj
Saraj Ĵozĵani ke dar Dehli ba sale 659 H. nowešta šod, éd. A. H. Habibi (avec annotation et correc-
tion), Kaboul, 1343 H. (volume 1 et 2 en un volume).
102. H.G. Raverty, Tabakat-i-Nasiri, Traduction de Juzjani, Londres, 1881.
103. C.E. Bosworth, « The early Islamic History of Ghur », Central Asiatic Journal VI (1961),
p. 116-133 ; Id., The Ghaznavid, their Empire in Afghanistan and Eastern Iran, 994-1217, 2e éd.
Beyrouth, 1973 ; Id., The later Ghaznavids, Édimbourg, 1977.
104. V.V. Barthold, « Bamiyan », Encyclopédie de l’Islam, éd. française, I (A-B), p. 1040-1041 ;
Id., Turkestan down to the Mongol Invasion, 3e éd., Londres, 1968, p. 68, 443-444.
105. J.-Cl. Gardin, « La poterie de Bamiyan », Ars Orientalis 2, p. 227-245. M. Mitchiner, Indo-
Greek and Indo-Scythian Coinage, Londres, 1975, 5, types 284 k et 285 d (Hélioclès Ier) : cf. n. 7.
L’exemplaire découvert par nous dans la fouille de Bāmiyān a été recueilli sur un sol du IIIe siècle
ap. J.-C.
106. Pour le type de la colline à plusieurs arches dans le monnayage indo-grec à partir
d’Agathoclès à Taxila, cf. M. Mitchiner, ibid. vol. 1, type 156, Pour les types locaux : ibid., vol. 4,
fig. p. 313-315, 320 : type 564 (T1)-597 ; vol. 7, p. 632, type 929, p. 633, type 930-1, type 931,
p. suiv. type 931-1, 932-937, type 940-943 et type 1041 ; pour une très proche ressemblance avec
notre colline à trois arches : ibid., vol. 9, type 1256-1372 ; J. Allan, Catalogue of the Coins of Ancient
India, Londres, pl. XXXV ; pour de meilleures reproductions photographiques : voir : E.J. Rapson,
Catalogue of the Coins of the Andhra Dynasty, the Western Kşatrapas, the Traikūţaka Dynasty and
tne « Bodhi » Dynasty, Londres, 1908 ; V.A. Smith, Catalogue of the Coins in the Indian Museum
Calcutta, Including the Cabinet of the Asiatic Society of Bengal, Oxford, 1906.
107. A. Pope (éd), A Survey of Persian Art from Prehistoric Times to the Present,
Londres-New York, vol. V, pl. 557 B, 558, 559, etc.
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