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5.2
Les
modes
de
financement
des
start-‐‑ups,
par
Isabelle
Prévot
À
côté
de
Bpifrance,
il
existe
également
des
aides
régionales,
par
exemple,
ici
en
Occitanie,
on
a
la
chance
d'avoir
une
palette
d'outils,
de
dispositifs
régionaux
très
important,
sous
forme
soit
de
subventions
soit
d’avances
remboursables,
pour
des
montants
plus
importants.
III. Les
dispositifs
publics
Donc,
votre
opinion
maintenant,
diriez-‐‑vous
qu'aujourd'hui
en
France,
les
dispositifs
publics
couvrent
les
besoins
des
entrepreneurs
?
Oui,
globalement
les
dispositifs
publics
couvrent
la
majorité
des
besoins
des
entrepreneurs.
Mais
encore
une
fois,
il
faut
faire
bien
attention.
Pour
obtenir
une
aide
publique,
il
faut
avoir
son
équivalent
en
fonds
propres.
Donc,
je
veux
insister
sur
ce
point.
On
peut
quand
même
regretter
la
relative
absence
d'aides
ante-‐‑création,
pour
les
premiers
pas
de
l'entrepreneur,
pour
ces
étapes
de
faisabilité.
Là,
il
y
a
quand
même
un
besoin
assez
important
qui
n'est
pas
tout
à
fait
couvert.
IV. Les
éléments
déterminants
pour
un
financement
par
BA
ou
VC
Dernière
question,
d'après
votre
expérience,
quels
sont
les
éléments
qui
sont
déterminants
pour
un
Business
Angel
ou
pour
un
capital-‐‑risqueur
?
Alors
ça,
c'est
une
très
très
vaste
question.
Mais
auparavant,
je
voudrais
quand
même
dire
que
la
levée
de
fonds
n'a
absolument
rien
d'obligatoire.
Il
y
a
de
très
belles
sociétés
qui
se
développent,
sans
avoir
besoin
d'ouvrir
leur
capital
:
par
l'autofinancement,
parce
qu'elles
marchent
bien
commercialement.
Donc
il
faut
bien
se
poser
la
question
:
pourquoi
ouvrir
son
capital
?
Pourquoi
avoir
recours
à
la
levée
de
fonds
?
D'autre
part,
la
levée
de
fonds
n'est
pas
pour
tout
le
monde.
Toutes
les
activités
ne
sont
pas
éligibles
à
la
levée
de
fonds.
Tous
les
Business
Models
ne
sont
pas
éligibles
à
la
levée
de
fonds.
Donc
un
entrepreneur
peut
très
vite
s'égarer
et
perdre
du
temps
à
vouloir
lever
des
fonds,
alors
que
son
activité
ne
sera
pas
considérée
comme
éligible
à
la
levée
de
fonds,
ni
par
les
Business
Angels,
ni
par
les
VC.
La
levée
de
fonds
est
cependant
pratiquée
par
un
bon
nombre
de
start-‐‑ups,
en
particulier,
parce
qu’elles
ne
sont
pas
rentables
et
que
les
outils
bancaires
sont
quand
même
principalement
faits
pour
des
entreprises
avec
un
modèle
de
développement
classique.
Néanmoins,
le
signe
positif
c'est
que
les
banques
aujourd'hui
sont
de
plus
en
plus
ouvertes
à
l'innovation
et
commencent
à
créer
des
produits
et
une
grille
de
lecture
pour
les
start-‐‑ups.
Si
on
revient
à
ces
deux
grands
acteurs
historiques
du
seed
capital,
que
ce
soit
les
Business
Angels
et
les
capitaux-‐‑risqueurs,
finalement
quels
sont
les
points
forts
attendus
d'un
projet
à
financer
?
Alors,
ils
n'interviennent
pas
tout
à
fait
au
même
moment,
donc
il
va
falloir
quand
même
distinguer
les
deux
choses.
Néanmoins,
ils
se
rejoignent
sur
le
fait
que,
pour
eux,
l’équipe
est
déterminante.
L'équipe,
c’est
ses
compétences,
sa
complémentarité,
sa
capacité
d'exécution,
qui
aujourd'hui
est
primordiale,
et
son
adaptabilité
et
sa
coachabilité.
Je
n’aime
pas
trop
ce
mot,
mais
c'est
sa
capacité
d'écoute,
puisque,
que
ce
soit
des
Business
Angels
ou
VC,
ils
se
positionnent
quand
même
comme
«
conseil
».
Donc
il
est
important
que
l'entrepreneur
prenne
en
compte
ce
que
l'entourage
lui
dit.
Tous
les
deux
investissent
souvent
en
co-‐‑investissement.
Pour
limiter
le
risque,
un
investisseur
ou
un
Business
Angel
préférera
co-‐‑investir
avec
d'autres
partenaires
qu'il
connaît
bien.
En
ce
qui
concerne
les
différences,
le
BA,
lui,
va
intervenir
plutôt
sur
des
montants
inférieurs
à
500
000
euros,
pour
faire
simple.
Lui
va
regarder
plutôt
son
appétence
pour
le
projet,
son
coup
de
cœur,
le
fit
avec
l'entrepreneur,
puisqu'il
va
vraiment
se
positionner
comme
un
conseil,
un
mentor
pour
l'entrepreneur.
Le
VC,
lui
va
intervenir
plutôt
sur
des
montants
plus
élevés
:
un
million
d'euros
et
plus,
en
série
A1
:
• avec
des
exigences
sur,
en
général,
le
chiffre
d'affaires
de
la
société.
Il
faut
que
la
preuve
de
marché
soit
faite
et
en
quantité
suffisante.
• Des
exigences...
s'il
n'y
a
pas
de
chiffre
d'affaires,
si
on
est
sur
un
modèle
économique
qui
ne
génère
pas
de
chiffre
d'affaires
les
premières
années
:
une
forte
traction,
donc
avec
des
metrics,
des
KPI,
donc
des
indicateurs
qui
montrent
vraiment
les
tendances.
• Et
évidemment
un
marché
potentiel
énorme.
Là,
le
VC
série
A
comptera
en
milliards
d'euros
:
un
marché
européen
à
centaines
de
millions
d'euros
ne
l'intéresse
pas,
il
cherche
tout
de
suite
le
milliard
d'euros.
V. Conseils
pour
la
levée
de
fonds
Après,
une
ultime
question
:
compte
tenu
de
votre
expérience,
de
votre
statut
de
directrice
du
BIC
de
Montpellier
:
quels
conseils
pourriez-‐‑vous
donner
à
des
jeunes
qui
nous
écoutent
et
qui
sont
intéressés,
qui
portent
un
projet
?
Quels
conseils
donneriez-‐‑vous
pour
cette
levée
de
fonds
?
1
Série
A,
série
B,
série
C
:
Investissement
des
fonds
de
Capital
Risque
selon
le
stade
d'avancement
de
l'entreprise,
le
plus
amont
étant
en
série
A
(en
amorçage).
Alors
je
leur
dirai
tout
d'abord
:
ne
prenez
pas
ce
que
vous
lisez
dans
la
presse
spécialisée
comme
argent
comptant.
C’est
le
cas
de
le
dire
puisqu'on
parle
de
levée
de
fonds
!
Vérifiez
bien
l’historique,
la
maturité
de
la
société,
elle
a
rarement
levé
un
million
d'euros
dès
son
premier
tour.
Elle
est
probablement
passée
par
un
tour
de
Love
Money,
un
tour
de
Business
Angels,
puis
un
premier
tour
Série
A,
puis
un
deuxième
tour
série
B.
Elle
a
forcément
des
arguments,
elle
a
un
chiffre
d'affaires
(un
niveau
de
chiffre
d'affaires)
important
:
méfiez-‐‑vous
des
apparences.
La
levée
de
fonds
à
partir
d'un
business
plan
sur
papier
est
extrêmement
rare.
Et
si
elle
a
lieu,
c'est
parce
qu'il
y
a
des
bonnes
raisons.
Je
prends
par
exemple,
un
exemple
qu'on
connaît
bien
ici
tous
les
deux,
qui
est
Loïc
Soubeyrand,
donc
co-‐‑fondateur
de
Teads,
ex-‐‑alumni
de
l'IAE
et
ex-‐‑alumni
du
BIC.
Loïc
a
réussi
dans
une
deuxième
expérience
entrepreneuriale,
après
avoir
vendu
sa
première
société,
une
levée
de
fonds
significative
de
2
millions
et
demi.
Ce
n’est
pas
un
hasard,
c'est
bien
son
track-‐‑
record2
précédent
qui
lui
a
permis
d'avoir
accès
à
ces
investisseurs.
Donc,
quand
vous
lisez
la
presse,
ne
vous
emballez
pas
et
méfiez
vous
des
apparences.
Très
bien,
mille
fois
merci
pour
ces
remarques
et
ces
conseils.
À
très
bientôt
Isabelle
Prévot.
Au
revoir
2
Le
track-‐‑record
peut
se
traduire
comme
l’historique
de
performances.