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Sage chinois, auteur de Tao Tö King, dont l’influence est inversement proportionnelle au nombre de
lignes qu’il nous a laissées. Le nom véritable de Lao Tseu, qui signifie « maître vénérable », était Li Eul
Pai Yang ou Lao Tan (570 - 490).
On ne connaît que des légendes sur la vie de ce sage, dont l’influence sur la pensée et la culture
chinoises n’eut d’égale que celle de Confucius. On dit que, originaire du pays de Chu, il fut archiviste
à la cour royale, dispensa quelques enseignements au jeune Confucius, puis partit vers l’ouest, et
disparut après avoir confié au gardien de la frontière son traité, le Tao-tö king (Daode jing).
Ce " Livre de la Voie et de la Vertu " définit les fondements du taoïsme philosophique (Daojia), selon
lequel l’opposition universelle et complémentaire du yin (principe féminin) et du yang (principe
masculin) est régie par un principe suprême, le tao. Le taoïsme enseigne la doctrine du " non-agir ",
qui ne désigne pas l’inertie, mais renvoie à l’idée d’une plénitude de l’activité intérieure, en union
avec le tao.
Le sage parfait est ainsi représenté au centre de la roue cosmique, il la meut par sa seule présence
mais ne participe pas à son mouvement. Le taoïsme religieux (Dojiao) a synthétisé divers courants
mystiques et la pensée de Lao-Tseu.
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Livre du Tao Tö King I, Lao Tseu - UN
La voie que l’on peut définir n’est pas le Tao, la Voie éternelle.
Le nom que l’on peut prononcer n’est pas le Nom éternel.
Ce qui ne porte pas de nom, le non-être, est l’origine du ciel et de la
terre.
Ce qui porte un nom est la mère de tout ce que nous percevons, choses
et êtres.
Ainsi à celui qui est sans passion se révèle l’inconnaissable, le
mystère sans nom.
Celui qui est habité par le feu de la passion a une vision bornée.
Commentaires :
Tout ce qui est, est issu du non-être, et ce qui est, n'est pas le non-
être ; mais le non-être se manifeste dans ce qui est, ce qui fait que
le Tao est Créateur et créature.
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Livre du Tao Tö King I, Lao Tseu - Deux
Commentaires :
Commentaires :
Très énigmatique que cette troisième sentence du Maître Lao-
Tseu.
Pour conclure sur cette brève analyse d'une sentence qui contient
tant de richesses subtiles, je voudrais juste attirer l'attention du
lecteur sur le fait que Lao-Tseu, fidèle en cela à sa doctrine
générale, considère qu'avant de parvenir à gouverner un empire, il
faut bien évidemment être capable de parvenir à se gouverner soi-
même... Qui peut le plus, doit pouvoir le moins, ou comme le dit
encore le Maître :
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Livre du Tao Tö King I, Lao Tseu — Quatre
Le Tao est le vide, mais le vide est inépuisable... Relevons ici que
Lao-Tseu ne dit pas que le Tao est le néant, comme le font les
Kabbalistes hébraïques avec leur principe de Aïn (le néant) duquel
ils font sortir tant de paradoxes ingérables. Le Tao est le vide, un
vide de formes précises, mais qui contient en contingence d’être
les Lois des Principes de la Divine Providence, qui se
manifesteront autant-que-possible et au moment voulu . Ce vide
de l’infini non manifesté, mais qui est qualifié par Lao-Tseu
d’inépuisable, ne peut donc pas être un néant, car le néant, ce n’est
rien, absolument rien, même pas le vide. Le néant n’a aucun
attribut concret ou abstrait il est simplement l’absence de quoi que
ce soit ne supportant aucune exception sous peine de ne plus être
le néant ; alors que le vide a pour lui la faculté d’être infini, ce qui
laisse une large possibilité de place au temps et à l’espace pour
qu’ils se manifestent, et comme ce vide est inépuisable et que c’est
de lui que proviennent toutes choses, comme l’indique la sentence
: De lui sont sortis tous ceux qui vivent, il est donc impossible de le
confondre avec le néant. Rien que sur ce point, et il y en a hélas
beaucoup d’autres, la Kabbale hébraïque introduit une profonde
distorsion dans la justesse de sa pensée, qui induira une
déformation dans la pureté d’une vision spirituelle, et qui, de mon
humble avis, lui enlève toute prétention à être la voie la plus
mystique d'évolution et de connaissances, que pourtant elle
revendique fort.
Le vide dont il est ici question n’est pas quelque chose, mais cette
absence de manifestation n’en fait pas rien (un néant) pour autant,
pour prendre un exemple concret, ce sera dans l’expression
Numérale des puissances, celui qui portera le Nombre zéro. Le
Nombre zéro n’est rien lorsqu’il est seul, et il n'a aucune
signification propre, mais c’est celui qui élève en puissance tous
les autres Nombres. Ce Nombre zéro est par nature différent de
tous autres Nombres, ce n’est pas naturellement qu’il s’est imposé
à l’humanité, et il a fallu attendre les mérites de la religion hindoue,
qui intègre parfaitement et dans une pensée nettement plus juste
que les autres de l’époque, la notion de vide et d’infini comme une
réalité objective au point de lui accorder un Nombre spécifique si
utile depuis, à nos mathématiques.
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Livre du Tao Tö King I, Lao Tseu - Cinq
Commentaires :
Pour lui aussi, les hommes ne sont que chiens de paille... En cela,
et Lao-Tseu est ici d'une redoutable précision dans ses analogies,
il est indiqué que le sage en partageant les mêmes pensées justes
en Vertus que les Entités divines supérieures, s'est élevé au point
de pouvoir s'identifier à elles... Je souligne encore une fois ce
pouvoir d'identification, que j'ai eu l'occasion d'évoquer lors de
précédents articles... Comprenne qui pourra !
Entre le ciel et la terre, l’espace est comme un soufflet de forge. Il
est vide, mais pas épuisé... Dans cette belle formulation, le Maître
nous fait entendre qu'il y a des aspects visibles, et des aspects
invisibles et que ces derniers comblent le vide qu'il y a dans
l'espace séparant deux choses visibles. De ce vide apparent, pour
ceux qui n'ont pas d'autre facultés pour le voir, il est possible de
puiser une infinité de choses ; comme le révèle la suite de cette
sentence.
Soit qu’il s’enfle, soit qu’il s’abaisse, il est toujours prêt à servir,
toujours inépuisable... Soit qu'il s'enfle, c'est-à-dire soit qu'il évolue
vers le subtil, soit qu'il s'abaisse dans l'épais, la source énergétique
qui est à l'origine des choses est toujours inépuisable, car cette
énergie est infinie et immortelle, (inépuisable).
Ceci rejoint ma petite formule qui dit : Dieu est moi, et je ne suis
pas Dieu.
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Livre du Tao Tö King I, Lao Tseu - Six
Commentaires :
1.5 La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point
reçue.
L'ensemble des manifestations de la Création sera polarisé suivant
d'abord cet aspect Mâle et Femelle, Yin et Yang, chaud ou froid.
Le Nombre Deux est féminin par rapport au Nombre Un, mais il
devient masculin par rapport au Nombre 3 ; chaque Nombre
possédant ces deux aspects (sexes) qu'il manifestera selon qu'il
reçoit de celui qui le précède, ou selon qu'il donne à celui qui lui
succède. Les deux serpents de notre Caducée d'Hermès restent
étroitement et indissociablement entrecroisés, comme le précisent
si justement les enseignements des Tables de la Loi du Sépher de
Moïse, Adam dans sa forme glorieuse est androgyne.
Les racines du ciel et de la terre s’élancent de sa porte
mystérieuse... Rien de ce qui se manifeste dans la sphère
temporelle ne pourrait exister sans avoir pour origine cette Vierge
originelle qui féconde en son sein chaque germe de la Pensée
Divine préexistante, et à l'image du père et de la mère terrestre,
toutes les analogies du contraire que permet le croisement du Feu
et de l'Eau, de la Lumière et des Ténèbres, du Masculin et du
Féminin, du Chaud et du Froid. La dualité originelle marque de son
empreinte héréditaire l'ensemble de ses progénitures.
1.9 Ce qui a été, c'est ce qui sera, et ce qui s'est fait, c'est ce qui
se fera, il n'y a rien de nouveau sous le soleil.
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Livre du Tao Tö King I, Lao Tseu - Sept
Lorsque Lao-Tseu affirme que le ciel et la terre sont éternels, il se réfère bien
évidemment aux Principes spirituels que sont le "ciel" et la "terre", le visible
et l'invisible, le créé et l'incréé. Ils n'ont pas de vie propre, car la vie est ce
qui se manifeste, et qui est caractérisé par le mouvement, la forme et la
durée. Comme j'ai déjà eu l'occasion de l'expliquer dans les articles
précédents du Grand Œuvre d'Hermès Trismégiste, ce qui a un début, doit
obligatoirement avoir une fin. Et ce qui se manifeste, le fait toujours dans la
sphère temporelle. Avoir une vie propre reviendrait à être mortel et donc pas
éternel.
Le "ciel" et la "terre", ne sont donc pas autre chose que des Principes éternels
qu'il est possible de percevoir imparfaitement sur les plans les plus denses,
comme sur les plans les plus éthériques. Ils n'ont donc pas de vie propre,
mais ils sont ce grâce à quoi la vie est possible. Ils sont en outre, dans
n'importe quel texte ésotérique, ce qui symbolise l'Air, le subtil, l'esprit, le
spirituel, et la Terre, ce qui est physique, dense, lourd, épais, matériel. Dans
la tradition orientale, nous retrouvons ces Principes sous les noms de Puruha
et la Prakriti, ces deux Puissances spirituelles sont les polarités
indissociables de la moindre manifestation.
Pour les alchimistes, le "ciel" et la terre" ont pour correspondance deux vertus
cardinales que sont la Justice et la Prudence dont chacune nécessiterait un
ouvrage complet pour en faire sommairement l'inventaire.
Sans désirs pour lui-même, ce qu’il entreprend est parfait... Après avoir
abondamment abordé les sujets que sont les désirs, les émotions et les
passions dans mes différents articles, il ne sera pas difficile aux lecteurs de
comprendre le sens ésotérique de cette formule si pleine de véritable
sagesse. Notons un enseignement que nous transmet ici le maître en nous
indiquant que la quête de perfection d'un état de manifestation n'est
accessible qu'en parvenant à l'épuration de ses pensées, dont les
contaminations pernicieuses proviennent essentiellement des désirs, des
passions et des émotions. Bien que très édulcorée, nous retrouvons cette
préoccupation de pensées épurées, dans le domaine de la justice humaine,
qui ne peut prétendre à remplir sa fonction qu'à la condition d'être sereine,
c'est-à-dire en dehors des passions et des émotions, ce qu'elle ne parvient
à faire que très imparfaitement.
C’est pour cela qu’il se retrouve à la première... Car comme le dit si justement
l'Évangile de Saint Thomas : les premiers se feront les derniers et ils seront
Un. Il n'y a que chez les ignorants que la première place est occupée par
celui qui se vante le plus d'en être digne. Invariablement, et l'histoire est là
pour le démontrer, ce sont les plus vaniteux, mais rarement les plus
compétents qui occupent le trône du pouvoir temporel. Enfin, il convient de
souligner qu'il n'y a pas de grandeur sans Humilité et celui qui est
véritablement capable de pratiquer cette vertu se retrouve au niveau de
grandeur qui le rend digne de cette première place comme l’entend la Divine
Providence.