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mourut, son fils, qui s’appelait Sinbad, hérita d’une très grosse fortune. Pendant
quelques années, il mena la grande vie : il donnait des fêtes magnifiques, organisait
Et un jour, il se rendit compte qu’il ne lui restait presque plus rien de ses immenses
s’embarqua.
Le bateau prit la route des Indes orientales. Un jour, cependant, le vent tomba d’un
coup. Le bateau se trouva immobilisé près d’une petite île basse au ras de l’eau. Le
capitaine fit plier les voiles et permit à ceux qui le voulaient de descendre à terre.
Sinbad fut de ceux qui débarquèrent. Mais, alors qu’ils étaient tranquillement assis
En fait, ce qu’ils avaient pris pour une île n’était rien d’autre que le dos d’une baleine
géante. Les plus agiles sautèrent dans le canot, d’autres se jetèrent à l’eau pour
rejoindre le navire à la nage.
Sinbad, lui, était encore sur la baleine quand elle plongea sous l’eau. C’est à peine
s’il eut le temps de se cramponner à un morceau de bois pour éviter d’être noyé.
Pendant qu’il surnageait comme il le pouvait, le capitaine donna l’ordre de hisser
les voiles et de s’en aller. Sinbad
vit le bateau s’éloigner et, avec
lui, tout espoir de remonter à
bord.
Le reste de la journée et la nuit
suivante, il les passa dans l’eau, à
essayer de sauver sa vie. Le
lendemain matin, il croyait se
noyer d’un moment à l’autre quand une vague plus forte que les autres le jeta sur
une côte.
- Nous sommes les palefreniers de Mihrage, le roi de cette île, lui répondit-on.
Chaque année, nous amenons ici les juments royales. Nous les attachons et nous
attendons que le cheval marin sorte de l’eau pour s’accoupler avec elles. Les
poulains qui naissent sont ensuite les plus beaux que l’on puisse imaginer. Quant à
toi, tu as eu de la chance. Si tu étais arrivé un jour plus tard, tu serais mort de faim
et de soif, car nous repartons demain.
Tandis qu’ils causaient ainsi, le cheval marin sortit de l’eau et s’accoupla avec la
jument que Sinbad avait vue, puis il replongea dans la mer.
- Capitaine ! Je suis ce Sinbad que tu crois mort et qui ne l’est pas. Ces paquets
sont à moi !
Sinbad commença par choisir ce qu’il avait de plus précieux pour offrir au roi
Mihrage. Celui-ci accepta ces cadeaux et, en retour, lui en fit de beaucoup
plus précieux. Après quoi, Sinbad se rembarqua sur le même bateau. Mais
avant de partir, il échangea ses marchandises contre d’autres que produisait
l’île.
Ce fut ainsi qu’il revint à Bassora avec du bois d’aloès et de santal en quantité,
du camphre, de la muscade, du clou de girofle, du poivre et du gingembre – le
tout d’une valeur de cent mille pièces d’or.
Quand il rentra à Bagdad, Sinbad était plus riche qu’avant. Il acheta une belle
maison avec des terres et des jardins et, bien décidé à oublier ses malheurs,
se remit à profiter tranquillement des plaisirs de la vie.
Episode 1 : Le deuxième voyage de Sinbad
Après son premier voyage, Sinbad s’était dit qu’il avait eu son compte d’émotions.
- Je resterai tranquillement chez moi jusqu’à mon dernier jour, répétait-il à qui
voulait l’entendre. Seulement, il ne lui fallut pas très longtemps avant de s’ennuyer.
Son envie de repartir sur la mer devint si forte qu’il n’y résista plus. Il acheta des
marchandises et, de nouveau, s’embarqua avec d’autres commerçants.
Ils allèrent d’abord de port en port, en faisant des affaires très avantageuses. Un
jour, cependant, Sinbad et quelques-uns de ses collègues débarquèrent sur une île
couverte d’arbres fruitiers de toutes sortes mais totalement déserte. Sinbad, qui
avait apporté des provisions, s’assit près d’un ruisseau et fit un bon repas. Puis,
sentant que le sommeil s’emparait de lui, il s’allongea dans l’herbe douce.
Quand il se réveilla, le bateau n’était plus là. Très inquiet, il alla d’un côté et de
l’autre, sans rencontrer personne. Accablé par le désespoir, il poussa des cris
épouvantables et se frappa la tête contre le sol en disant :
Il constata qu’il s’agissait d’une boule blanche d’une hauteur et d’une grosseur
prodigieuses. Elle pouvait mesurer quinze pas de diamètre. Sa surface était polie
et douce. Sinbad en fit le tour, pour voir s’il n’y avait pas une ouverture. Il n’en
trouva pas.
Sinbad se dit alors qu’il tenait sa chance de quitter cette île inhospitalière. Prenant
la toile de son turban, il s’attacha solidement à la patte et attendit patiemment que
l’oiseau géant reprenne son vol. Ce qu’il ne manqua pas de faire le lendemain matin,
dès que le jour parut.
Episode 3 : Le deuxième voyage de Sinbad
Le roc monta d’abord très haut, puis, au bout d’un moment, il plongea vers le sol
avec une vitesse vertigineuse et se posa. Sinbad ne perdit pas un instant pour
défaire le nœud qui le tenait attaché à la patte. Juste à temps : le roc prit dans son
bec un serpent d’une longueur prodigieuse et s’envola aussitôt.
Sinbad leva les yeux pour regarder autour de lui. Ce qu’il vit ne lui fit pas plaisir : il
se trouvait au fond d’une vallée très encaissée. Elle était entourée de tous les côtés
par de hautes montagnes dont les parois étaient tellement escarpées qu’il n’y avait
pas moyen d’en sortir.
Il ne tarda pas à constater aussi, pour sa grande surprise, que le sol était parsemé
de diamants, certains d’une grosseur peu commune, qui étincelaient au soleil. En
revanche, ce qu’il découvrit quand vint le soir lui causa beaucoup moins de plaisir.
Il y avait aussi dans la vallée, et en très grand nombre, des serpents si gros et si
longs que le plus petit aurait pu engloutir un éléphant. Ils se tenaient cachés tout
le jour dans leurs terriers,
et sortaient à la tombée
de la nuit.
Sinbad avait fini par croire que cette vallée serait son tombeau. Ce qu’il voyait lui
fit imaginer un moyen de sauver sa vie…
Episode 5 : Le deuxième voyage de Sinbad
Il remplit d’abord sa sacoche avec les plus beaux diamants qu’il trouva. Il prit
ensuite le morceau de viande le plus long, l’attacha autour de lui avec son
turban et se coucha par terre.
Les aigles ne tardèrent pas à arriver. Dans ces contrées, ils sont
particulièrement énormes. Le plus gros prit dans ses serres la pièce de viande
à laquelle Sinbad s’était attaché, l’enleva dans les airs et la porta à son nid.
Les marchands s’étaient mis à crier ; l’aigle, effrayé, abandonna sa proie.
- Mon ami, lui répondit Sinbad, écoute plutôt comment je suis arrivé ici.
Il raconta son aventure et acheva son récit par ses mots :
- Console-toi l’ami, j’ai des diamants pour tous les deux, plus que n’en ont tous
les autres ensemble. Sans compter qu’ils sont très beaux car je les ai choisis
avec soin.