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L’essentiel

Zadig est un sage et riche zoroastrien vivant dans l’antique Babylone.


Optimiste, il pense que le bonheur est possible. Alors qu’il est sur le point
d’épouser Sémire, celle-ci est enlevée par Orcan, suscitant une série de
malheurs, Zadig la défend et l est gravement blessé à l’œil. Ne pouvant pas
guérir, destiné à être borgne et Sémire le quitte pour Orcan. Déçu, il se tourne
vers l’étude, mais cela le mène en prison en raison de ses connaissances.
Libéré, Zadig devient le favori du roi Moabdar. Tombant amoureux de la
reine Astarté, il est contraint de quitter Babylone pour sauver sa vie. Son
périple le conduit en Egypte, ou il sauve une femme maltraitée, tue son
agresseur et vendu comme esclave au marchand Sétoc. Tandis qu’ils
cheminent cers le désert d’Arabie, ils deviennent amis. Les prêtres qui n’ont
toujours pas accepté la réforme du « bûcher des veuves » le font condamner.
Condamné à être brûlé, il n’y échappera que grâce à l’intervention d’Almona
et décide de regagner Babylone. En arrivant aux frontières qui séparent
l’Arabie de la Syrie, il fut attaqué par des brigands arabes puis il est acquis
par leur chef, qui lui apprend de la mort du roi du Babylone. Plus tard, il
découvre qu’Astarté est devenu esclave, pour la libérer il guérit son seigneur
Ogul et les deux retournent vers Babylone. Il est décidé qu’un tournoi de
vaillance sera organisé pour choisir le futur roi et époux d’Astarté. Zadig
gagne l’épreuve des énigmes vainc Itobad son concurrent et devient le roi de
Babylone.
Les références
François Marie Arouet Voltaire

Memnon / Zadig ou la Destinée

Paru : juillet 1747 à Amsterdam

Edité : 10 sep 1748

N de pages : 166

L’auteur

1. La compétence de l'auteur (Voltaire) réside dans sa capacité à utiliser le


personnage de Zadig pour explorer des thèmes philosophiques, sociaux et
moraux à travers les épreuves et les aventures du voyage. L’auteur de
"Zadig", n'était pas nécessairement un voyageur. Il était un écrivain et
philosophe du XVIIIe siècle, surtout connu pour son esprit critique et son
engagement en faveur de la liberté de pensée. Bien qu’il ait pu avoir des
expériences de voyage, il était principalement connu pour ses activités
littéraires et philosophiques. Ainsi, voltaire reprend le cadre oriental en
raison de la censure extrêmement puissante et pour critiquer les
institutions françaises du XVIII s librement. En effet, Zadig est une
fiction orientale où l’action se déroule à Babylone en Perse, mais aussi en
Egypte jusqu’au Mont Sinaï. C’est un Orient complètement imaginé par
Voltaire à partir de récits de voyage très à la mode au XVIIIème siècle. La
première phrase de Zadig est ainsi symptomatique de l’impression d’entrer
dans un monde merveilleux : « Du temps du roi Moabdar, il y avait à
Babylone un jeune homme nommé Zadig… ».Voltaire construit ce monde
qu’il critique et il laisse le lecteur trouver les ressemblances entre les
absurdités de ce monde imaginaire et les défauts du monde réel. Ainsi
dans Zadig, Babylone peut être assimilée à Paris, les mages au clergé, et le
Roi Moabdar avec son palais à Louis XV et ses courtisans au Château de
Versailles
2. Voltaire = Zadig. l'utilisation de Babylone comme cadre peut être
considérée comme une construction littéraire plutôt que comme une
référence culturelle directe. Bien que le personnage de Zadig soit situé
dans un contexte oriental, son caractère et son parcours sont façonnés par
les idées et les valeurs de la période des Lumières en Europe, dont
Voltaire était un représentant majeur. Son personnage ne parle pas la
langue des pays qu’il visite mais il connait quelque mot arabe.
3. Le choix de ces destinations offrait à Voltaire une liberté créative accrue.
Il pouvait créer un monde fictionnel qui servait au mieux ses objectifs
littéraires sans être limité par les contraintes historiques strictes, lui
permettant ainsi de développer des thèmes philosophiques et satiriques
avec une plus grande souplesse. Il donne comme objectif à ce voyage
effectué par Zadig, l’acquisition d’une perspective plus profonde sur la vie,
la quête de sagesse, la compréhension du monde et de soi-même.
Les valeurs qu’il apprécie sont : la raison, la sagesse, la justice, la
tolérance, la vérité, l’amour et la loyauté. Celles qui dénonce sont :
l’injustice, l’intolérance religieuse, l’arbitraire du destin et l’infidélité.

Le destinataire

Le lecteur (surtout averti), son imagination stimulée. Il se trouve embarqué dans ce monde
oriental exotique.
Le voyage

1. La durée du voyage n’est pas mentionnée,


- Les moyens de transport sont les chameaux

« Là-dessus il remonta sur son chameau, et avança vers le bourg. À peine


avait-il fait quelques pas qu’il se retourne au bruit que faisaient quatre
courriers de Babylone. »

- En Egypte, Zadig reste dans la maison du marchand Sétoc, deux jours


après il partit pour l’Arabie déserte vers le désert d’Horeb ou se trouve la
tribu de son seigneur. Puis il parvient avec intelligence à restituer à Sétoc
la forte somme qu'un hébreu refusait de lui rendre et devient son ami.

« Eh bien ! dit-il à Zadig, votre pierre n’est pas encore venue ? » L’Hébreu, en
riant, répondit : « Votre Grandeur resterait ici jusqu’à demain que la pierre ne
serait pas encore arrivée ; elle est à plus de six milles d’ici, et il faudrait quinze
hommes pour la remuer. – Eh bien ! s’écria Zadig, je vous avais bien dit que la
pierre porterait témoignage ; puisque cet homme sait où elle est, il avoue donc
que c’est sur elle que l’argent fut compté. » L’Hébreu, déconcerté, fut bientôt
contraint de tout avouer. »

- Après il a réussi à supprimer une coutume cruelle ce qui lui vaut la haine
des prêtres:

« On eut au seul Zadig l’obligation d’avoir détruit en un jour une coutume si


cruelle, qui durait depuis tant de siècles. Il était donc le bienfaiteur de
l’Arabie. »

- A Bassora, Sétoc et Zadig t sont conviés à un repas où des convives de


différents pays se querellent sur des questions de croyances qui divergent
en fonction des nationalités
- En Syrie, Zadig passa la nuit dans le château du brigand Arbogad. le
lendemain sur le bord d’une rivière un pêcheur veut en finir avec la vie,
Zadig lui donne la moitié de son argent et sauve sa vie.
- Arrivé dans une belle prairie, il se réunit avec son amour Astarté.
- Il se retourne à Babylone. Zadig réussit l’épreuve afin de devenir roi et
défie Itobad qu’il accuse publiquement de lui avoir dérobé son armure. Il
sort largement vainqueur de l’épreuve des énigmes et peut enfin épouser
Astarté.
2. Les aspects retenus des pays visité

L’Egypte

« Les Égyptiens étaient alors justes et humains. Le peuple conduisit Zadig à la


maison de ville. On commença par le faire panser de sa blessure, et ensuite on
l’interrogea, lui et son domestique séparément, pour savoir la vérité. »

Dans ce passage on remarque que le peuple égyptien se distingue par son


approche réfléchie et mesurée dans la prise de décisions. Il refuse de porter des
jugements hâtifs, préférant s'appuyer sur des faits vérifiables avant de se forger
une opinion, il fait preuve de discernement et de compassion.

L’Arabie

La loi du bucher qui voulait que chaque veuve aille brûler sur le bûcher quand
leur mari décédait.

« Il y avait alors dans l’Arabie une coutume affreuse…Lorsqu’un homme marié


était mort, et que sa femme bien-aimée voulait être sainte, elle se brûlait en
public sur le corps de son mari. C’était une fête solennelle qui s’appelait le
bûcher du veuvage. La tribu dans laquelle il y avait eu le plus de femmes brûlées
était la plus considérée. »

3. Les faits et les rencontres sur lesquelles il s’attarde, qu’il développe :


- Lors d‘un souper à Bassora, réunissant des convives de divers pays, les
invités se querellent pour d’obscures questions de rites. Zadig parvient à
les réconcilier en leur prouvant qu’ils sont tous du même avis et qu’ils
adorent le même Dieu
- Une épreuve de combat qui devra déterminer qui sera le roi, Zadig en sort
vainqueur
- Un ermite demande à Zadig de rester avec lui quelques temps et ensemble
vont visiter plusieurs maisons mais l’ermite se comporte très mal
n’hésitant pas à voler, à brûler. En réalité, cet ermite n’est autre que l’ange
Jesrad et explique à Zadig que tous ses mauvais actes étaient nécessaires.
4. Les personnes rencontrées :

Sétoc : maître de Zadig et son ami intime,


« Sa personne fut exposée en vente dans la place publique, ainsi que celle de son
compagnon de voyage. Un marchand arabe, nommé Sétoc, y mit l’enchère »

Almona : la jeune veuve intelligente

« Il se fit présenter à elle ; et après s’être insinué dans son esprit par des
louanges sur sa beauté, après lui avoir dit combien c’était dommage de mettre au
feu tant de charmes, il la loua encore 70 sur sa constance et sur son courage. »

Arbogad : le riche brigand

« Le maître du château, nommé Arbogad, ayant vu d’une fenêtre les prodiges de


valeur que faisait Zadig, conçut de l’estime pour lui. Il descendit en hâte, et vint
lui-même écarter ses gens, et délivrer les deux voyageurs. »

L'Ermite : Il prétend se nommer Jesrad, mais il est en réalité un ange qui


guidera Zadig vers le bonheur.

« Il rencontra en marchant un ermite, dont la barbe blanche et vénérable lui


descendait jusqu’à la ceinture. Il tenait en main un livre qu’il lisait
attentivement. Zadig s’arrêta, et lui fit une profonde inclination. L’ermite le
salua d’un air si noble et si doux que Zadig eut la curiosité de l’entretenir. »

Le récit

- Zadig ou la destiné est un conte philosophique. On peut dire aussi un


conte oriental, car il s’agit d’une histoire orientale sans présence de
narrateur, à l’allure pseudo-objective, présenté par une épître dédicatoire
du poète persan Sadi à la sultane Sheraa
- La voix narrative est à la troisième personne. Cela signifie que l'histoire
est racontée par un narrateur externe qui n'est pas un personnage de
l'intrigue. Ce narrateur omniscient a une perspective globale sur les
événements et les personnages, permettant au lecteur d'avoir une vision
d'ensemble des situations et des réflexions de Zadig.
« Zadig, avec de grandes richesses, et par conséquent avec des amis, ayant de
la santé, une figure aimable, un esprit juste et modéré, un cœur sincère et
noble, crut qu’il pouvait être heureux »

- Le regard porté sur l’étranger est admiratif


- Le système des temps verbaux est souvent le passé :

« Le grand veneur s’adressa à Zadig »

« Le temps arriva où l’on célébrait une grande fête qui revenait tous les cinq
ans »

- L’intertextualité est présente dans le chapitre 18 du récit, voltaire s’inspire


d’un récit religieux assez connu, l'une des meilleurs versions chrétiennes,
tirée des Vies des Pères de l'Eglise. (traduit par Gaston Paris)

« Je vous demande moi-même cette grâce, lui dit le vieillard ; jurez-moi par
Orosmade que vous ne vous séparerez point de moi d’ici à quelques jours,
quelque chose que je fasse. Zadig jura, et ils partirent ensemble. »

« Ô envoyé du ciel ! Ô ange divin ! s’écria Zadig en se prosternant, tu es donc


descendu de l’empyrée pour apprendre à un faible mortel à se soumettre aux
ordres éternels ? – Les hommes, dit l’ange Jesrad, jugent de tout sans rien
connaître : tu étais celui de tous les hommes qui méritait le plus d’être éclairé. »

- Le titre "Zadig ou la Destinée" de Voltaire dirige l'attention du lecteur


vers le protagoniste éponyme, suggérant que l'histoire se concentrera sur
les expériences et les réflexions de Zadig. En mettant en avant le terme
"Destinée", le titre souligne également le thème central du destin dans le
récit, indiquant que l'intrigue explorera la manière dont les événements
sont prédéterminés ou influencés par des forces supérieures. Ce choix de
titre préfigure une narration détaillée centrée sur le personnage principal
et les questions philosophiques liées au destin.
Le commentaire

Zadig ou la destinée est un récit de voyage représenté comme un manuscrit traduit, il a


recourt à des noms exotiques et un vocabulaire oriental qui font rêver l’occident, évoque
des pratiques religieuses étrangères et fait intervenir des intrigues du sérail qui font
voyager le lecteur. Ainsi, cette distanciation géographique et temporelle est un moyen
d’éviter la censure et de dénoncer la société française du XVIII s. Ces aventures de voyage
mènent à une réflexion sur le sens de la vie, la liberté humaine et l’absurdité du destin.

Explorer Zadig semble comme un voyage littéraire réellement effectué. Voltaire, à


travers les aventures de Zadig, tisse une trame narrative captivante qui explore la nature
complexe du destin et de la sagesse. Les péripéties de Zadig offrent une réflexion profonde
sur la condition humaine, la justice, et les choix qui définissent nos vies. La manière dont
Voltaire combine l'humour et la satire avec des leçons philosophiques sérieuses donne au
récit une tonalité riche et nuancée. En tant qu'amateur, on ne peut qu'apprécier la manière
dont Zadig, en tant que personnage, évolue au fil des épreuves, révélant une profondeur de
caractère qui suscite l'empathie. L'œuvre offre non seulement un divertissement captivant,
mais également une invitation à réfléchir sur des thèmes intemporels, ce qui contribue à la
fascination continue pour ce récit classique.
Son périple le conduit en Egypte, ou il sauve une femme maltraitée, tue son agresseur et vendu
comme esclave au marchand Sétoc. Tandis qu’ils cheminent cers le désert d’Arabie, ils deviennent
amis. Les prêtres qui n’ont toujours pas accepté la réforme du « bûcher des veuves » le font
condamner. Condamné à être brûlé, il n’y échappera que grâce à l’intervention d’Almona et décide
de regagner Babylone. En arrivant aux frontières qui séparent l’Arabie de la Syrie, il fut attaqué par
des brigands arabes puis il est acquis par leur chef, qui lui apprend de la mort du roi du Babylone.
Plus tard, il découvre qu’Astarté est devenu esclave, pour la libérer il guérit son seigneur Ogul et les
deux retournent vers Babylone. Il est décidé qu’un tournoi de vaillance sera organisé pour choisir le
futur roi et époux d’Astarté. Zadig gagne l’épreuve des énigmes vainc Itobad son concurrent et
devient le roi de Babylone

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