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J’en ai encore des frissons. Rien qu’à l’évocation de ces souvenirs, mon corps est pris de
spasmes soudains et incontrôlables. Je revois ces vastes étendues rouges, ces forêts mortifères
incandescentes, ces citées encastrées dans la roche maudite, et ces quartiers où la folie
semblait régner en maître. J’ai tout vu de mes propres yeux. J’ai vu l’Enfer.
J’ai débuté mon périple à Gardelune, la citée de la nuit. Il y régnait une atmosphère étrange,
mystique, et parfois même dérangeante. Ce n’était pas la faute aux spectres que l’on
rencontrait à tout bout de rue, pas plus qu’à la présence menaçante de Garshmëll, des
créatures immondes pouvant atteindre les dix mètres et constituées essentiellement de
cadavres en putréfaction, mais bien à l’ombre menaçante de la lune de Drangmar, la citadelle
de douleur.
Gardelune était situé dans l’espace nord de l’Enfer, là où le froid mordant de La mort
commençait déjà à s’étendre. Autrefois un simple village de paysans situé dans les pays
nordiques, la venue de la sublime banshee Ykthää avait rendu la plupart des habitants fous,
ces derniers commençant à pratiquer d’obscurs rituels impies de magie noire et autres
tradition païennes que le monde mortel aurait préféré oublier. La fantasmatique créature les
avait poussés dans la folie la plus pure et la plus noire, jusqu’à les convaincre d’invoquer des
démons sur terre, pour la plupart des Garshmëll. L’invocation démoniaque se poursuivi sans
encombre jusqu’à l’intervention de l’Archange Gabriel accompagné d’autres fidèles du Paradis,
qui exilèrent le village ainsi que tous ces habitants et autres créatures en Enfer. Le village fut
rasé de la carte et l’ancien emplacement submergé par les flots. Mais la terre refit surface bien
des centaines d’années plus tard, cette fois-ci totalement purifiée. Les premiers humains à
découvrir l’existence de cette nouvelle terre la renommèrent Groenland. Mais les rares
témoignages encore frais de Gardelune, sont les poèmes impies de Paer : un recueil de
quelques poèmes vouant un Culte à l’Enfer ainsi qu’a Satan, et son digne successeur : Azel
Zanaël. En voici certains, ceux qui m’ont d’ailleurs le plus marqué.
Craignez-nous, Belzebuth :
Brisé
Humilié
Briser Belzebuth
Il a tenté tous nos anciens fidèles
Menteur !
Menteur !
Menteur !
Il a conquis l’Enfer
Aujourd’hui nous rassemblons nos forces pour vous briser une dernière fois
Menteur !
Il nous a promis la gloire et la grandeur d’un Enfer plus puissant que jamais !
Menteur
Il doit payer !
La guerre a commencé !