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L’ADMINISTRATION DE L’ÉGLISE

LOCALE
INTRODUCTION

L’église est une émanation du ciel qui déploie ses activités


dans le monde. Elle a été instituée par Jésus-Christ lui-
même comme décrit dans Mat. 16 : 18 «  ........ tu es
Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon
Eglise, .........  » C’est Jésus-Christ qui est en fait le
fondateur de l’église dans le monde.
Il existe deux types d’églises, notamment l’Eglise universelle et l’église
locale. La première regroupe l’ensemble de personnes de toutes les
races, de toutes les nations, de toutes les dénominations religieuses ayant
cru à Jésus comme Seigneur et Sauveur. Cette église est universelle et
immatérielle. La seconde est visible. Elle regroupe des fidèles sous une
dénomination qui prient en un lieu bien déterminé. Elle est visible et a
besoin des ressources pour atteindre sa mission. C’est l’église qui attire
notre attention pendant cet enseignement.
L’église locale est une institution humaine qui éprouve des besoins dont
la satisfaction exige des biens ou des ressources. A travers cet
enseignement nous répondons à la question suivante :

Comment une église locale devra-t-elle administrer ses différents


secteurs afin d’être efficace ?

Hormis l’introduction et la conclusion, la présente réflexion s’articule


autour des points suivants :
I. Définition des concepts

II. La gestion des ressources de l’église

III.Le contenu minimum d’un manuel de procédures administratives et


financières d’une église
Pour mener à bon port la présente étude, le recours à la méthode inductive s’avère indispensable.
L’induction est une généralisation, une opération par laquelle on étend à une classe d’objets ce que
l’on a observé sur un individu ou quelques cas particuliers.

Nous avons recouru aux techniques suivantes pour recueillir les idées nécessaires à l’élaboration de
ce travail :
- La technique documentaire a consisté à collecter les informations écrites dans les livres, les
revues, les notes de cours, les différents rapports en vue d’obtenir des éléments nécessaires sur
les études antérieures autour de l’administration de l’église locale.

- L’enquête a permis d’obtenir les données empiriques relatives à notre thème de recherche. A ce
niveau, l’observation, l’interview ont été utilisés lors de la récolte des données.
La récolte des données s’est heurtée à plusieurs difficultés. Plusieurs de nos enquêtés ne nous ont
pas reçu en temps. Il a fallu user de la patience pour décrocher un rendez-vous. Nombreux d’entre
eux ne nous ont livré des données chiffrées relatives à la gestion financière de leurs églises
I. COMPRÉHENSION DES CONCEPTS

Deux concepts « administration » et « église » constitue l’essentiel de cette section.

I.1 ADMINISTRATION

I.1.1 Définition

L’administration signifie aussi la gestion des affaires publiques ou privées. Ses


synonymes  sont gestion, intendance, gérance…

L’administration de l’église équivaut à sa gestion, à sa gérance. Nous allons recourir à la


théorie de Henry Fayol pour appréhender ce concept.
Henri Fayol recoure à cinq vocables pour mieux appréhender le
vocable gérer. Gérer c’est :

Prévoir : savoir anticiper l’avenir, de le prédire en établissant des


prévisions. Le responsable de l’église devra prévoir les conséquences
de son action sur le futur de l’institution.

Organiser : après avoir implanté une église, le responsable devra agir


de manière à la faire fonctionner, à mettre de l’ordre dans ses activités
ou ses programmes (de l’église).
Commander : permettre au personnel de remplir ses fonctions en lui
donnant des ordres. Le responsable de l’église devra commander de
manière à être l’unique source d’impulsion afin que tout se passe dans
l’ordre.

Coordonner : harmoniser les efforts et les travaux de chacun dans un


ensemble afin que l’ordre règne.

Contrôler : veiller au respect des ordres et des règles établies.


Commander : permettre au personnel de remplir ses fonctions en lui
donnant des ordres. Le responsable de l’église devra commander de
manière à être l’unique source d’impulsion afin que tout se passe dans
l’ordre.

Coordonner : harmoniser les efforts et les travaux de chacun dans un


ensemble afin que l’ordre règne.

Contrôler : veiller au respect des ordres et des règles établies.


I.1.2 Les principes fayoliens de l’administration (management)

14 principes  pour la bonne administration

Division du travail : Dans une église, l’efficacité est tributaire de la


répartition des tâches.

Autorité : c’est le droit de commander et le pouvoir de se faire obéir.


Le responsable d’une église devra jouir d’une autorité acceptée par
les chrétiens sous sa responsabilité.
Discipline :le respect et l’observance des règles qui régissent le
fonctionnement de l’église sont de stricte application. Elle implique le
recours à la récompense en cas de réussite et d’encourage ou de punition
en cas d’échec ou de fautes graves.

Unité de commandement : c’est le chef ou le responsable no 1 qui doit


donner des ordres. L’unité de commandement permet la sûreté ou la
rapidité d’exécution
Unité de direction : il ne doit y avoir qu’un seul chef, un seul programme
pour un ensemble d’opérations visant un même but.

Subordination des intérêts individuels à l’intérêt général : les intérêts


d’un membre ne doivent pas prendre le pas sur l’intérêt général de l’église.

Rémunération : les membres de la Permanence Sion devront savoir que


l’Eternel est celui qui rémunère ou paie ceux qui le cherchent tel que
mentionner dans Hbreux 11:6 « Or sans la foi il est impossible de lui être
agréable; car il faut que celui qui s'approche de Dieu croie que Dieu existe,
et qu'il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent. »
Hiérarchie : le commandement va du supérieur vers le subalterne. Aussi,
le subalterne peut proposer des orientations positives à son supérieur.

Ordre : chaque personne et chaque chose doivent toujours se trouver à la


bonne place et au bon moment.

Equité : les responsables ou les dirigeants doivent se montrer bons et


justes envers leurs dirigés.
Initiative : pour le bon avancement de l’organisation(église), les membres
peuvent fournir de nouvelles idées afin d’améliorer la performance de la
structure.

Union : le travail en équipe favorise l’unité et l’harmonie relationnelle.


I.1.3 Les différents systèmes d’administration ecclésiastique.

Il existe plusieurs systèmes d’administration de l’église. Il s’agit de :

- Système de gouvernance congrégationaliste ;

- Système de gouvernance épiscopalien ;

- Système de gouvernance presbytérien synodal,

- Système mixte.
a. Le système de gouvernance congrégationaliste.

Le fondateur est le théologien anglais Robert Brown (1550-1633).


L’autorité est donnée à l’assemblée : elle décide d’élire, de destituer
les pasteurs, de voter le budget,...Dans ce système, les assemblées
d’une même église sont indépendantes les unes des autres.
L’assemblée des fidèles est la seule source du pouvoir (après la
parole révélée de Dieu).
b. Le système de gouvernance épiscopalienne.

Le système épiscopal est un système de gouvernance des Églises à


structure hiérarchique ayant plusieurs niveaux de clergé dans laquelle
les principales autorités locales sont appelées évêques.

Les évêques exercent leur autorité dans des territoires dénommés diocèses
et supervisent tout le clergé de leurs circonscriptions.

C’est le modèle de l’église catholique romaine.


c. Le système de gouvernance presbytérienne synodale.

Ce régime  reprend l’essentiel du congrégationalisme, mais, l’église


locale, gouvernée par son conseil presbytéral, délègue une partie de ses
pouvoirs à une fédération gouvernée par une assemblée appelée synode
constitué des délégués élus par les différents conseils presbytéraux, ce
synode peut exercer l’autorité sur les églises locales. 
 
 
 
Ce système suppose une complémentarité de deux niveaux :

 Un niveau local qui est celui de l'association cultuelle locale, dirigée


par un conseil presbytéral, qui est responsable de la vie spirituelle et
matérielle de la communauté, et, généralement, nomme et peut
révoquer le(s) pasteur(s).

 Un niveau national, qui est celui du synode, dont les délégués sont

élus par les instances locales, à parité entre des pasteurs et des laïcs.  

 
Le synode national est responsable notamment :

 de la confession de foi

 de l'organisation générale (la Discipline),

 de la formation, du recrutement et de la paie des ministres,

 des relations avec les autres Églises

 
 
 d. Le système de gouvernance mixte.
Ce système combine les éléments de ces trois systèmes
précédents. Il est au carrefour du système de gouvernance
congrégationaliste, épiscopalienne et presbytérale synodale.

 
 
  
 
I.2 EGLISE
I.2.1 Définition
Le concept église vient du grec « ecclesia ». Ce dernier signifie
« un peuple appelé hors de… ». Prise dans cette optique,
l’église est comprise comme l’ensemble de ceux qui sont
appelés hors du monde du péché. Cette compréhension est
relative à l’Eglise Universelle. Celle-ci est l’ensemble de
personnes sauvées qui ont donné leur vie à Jésus-Christ.
L’église locale, quant à elle, est l’ensemble de ceux qui ont
cru en Jésus-Christ et qui se rencontrent régulièrement dans un
endroit précis pour servir et adorer Dieu.
LA GESTION DES RESSOURCES D’UNE ÉGLISE LOCALE
Toute organisation est dotée de 3 types de ressources. Il s’agit :
 Ressources humaines,
 Ressources financières,
 Ressources matérielles
II.1 LA GESTION DE RESSOURCES HUMAINES

 Il n’y a des richesses que d’hommes. Toute institution a besoin des


hommes corrects pour bien poursuivre ses objectifs. Il en est de même
d’une église.
 La bonne gestion des ressources humaines est un facteur important de la
réussite de l’église.
 La gestion des ressources humaines traite des pratiques pour administrer,
mobiliser et développer le capital humain impliqué dans l’activité de
l’église.
Les ressources humaines au cœur d’une église
 La croissance et la pérennité d’une église repose sur le capital humain.
La finalité des ressources humaines consiste à bien gérer les
dirigeants partis dans les différents départements de l’église.
 La bonne gestion de ressources humaine permettra de mettre
l’homme qu’il faut à la place qu’il faut
II.2. LA GESTION DES RESSOURCES FINANCIERES
 Toute église doit avoir une gestion financière solide.
 Il est dit souvent que les finances dans une organisation sont
comparables au sang dans un corps humain. La mauvaise gestion des
finances d’une église peut entrainer son dysfonctionnement et peut être
à l’origine des conflits graves pouvant aboutir à la fissure de
l’institution.
 Plus rationnelle est la gestion d’une église, mieux les activités vont se
réaliser, plus désordonnée est la gestion financière, mal l’église va se
porter.
 La gestion des finances dans une église est un indicateur important de sa
santé financière.
II.2.1 Notions élémentaires de la gestion budgétaire.
a. Notions et utilités du budget dans une église
 Le budget désigne un ensemble des prévisions chiffrées, généralement
à court terme relatives à l’activité de l’église. Il s’agit d’un document
qui contient les prévisions de dépenses et de recettes de l’église.
 Il est établi dans le but de prévoir, d’orienter et d’évaluer les activités de
l’église. La méthode du budget donne aux dirigeants une vision de
l’avenir et constitue un garde-fou en matière de gestion.
 De manière générale, le budget est élaboré au début de l’année ou d’un
exercice.
b. Elaboration et contenu du budget d’une église.
1°/ Elaboration du budget.
i. Principe d’élaboration du budget.
L’élaboration du budget d’une église concerne tous les dirigeants de
ses différents départements (commissions).
De manière générale et pratique, c’est le comité directeur de l’église qui
centralise toutes les données fournies par les départements ou
commissions afin d’élaborer la proposition du budget générale de
l’association. Celle-ci est discutée en assemblée générale pour
adoption.
Le vote ou l’acceptation du budget par l’assemblée générale produit deux
effets majeurs :
Par cet acte, l’assemblée générale autorise au responsable de l’église de
percevoir les recettes d’une part et d’engager des dépenses d’autre part.
L’élaboration du budget obéit aux principes suivants :
 Le principe du réalisme ou de vraisemblance : les prévisions se fondent
sur le réel, l’expérience que l’on a du réel ;
 Le principe de la prédictivité : les prévisions budgétaires concernent le
futur ;
 Le principe de l’équilibre : les prévisions de dépenses doivent être égales
aux prévisions de recettes ;
 Le principe de l’annualité budgétaire ; les prévisions budgétaires sont
établies pour une année ;
 
 Le principe de collégialité ; le budget est élaboré en collège ;
 Le principe de la publicité : le budget est mis à la disposition des
dirigeants de départements ou commission pour plus de transparence ;
 Le principe de l’universalité ou de la totalité
ii. Etapes de l’élaboration du budget d’une église.
L’élaboration du budget passe par les étapes suivantes :
 Enumérer les rubriques des dépenses suivant les besoins de l’église ;
 Déterminer la hauteur ou la valeur de ces besoins en termes monétaires,
chiffrer les dépenses ;
 Enumérer les différentes rubriques ou sources de revenus de l’église ;
 Déterminer la hauteur ou la valeur des recettes de chaque rubrique ;
 Dégager l’enveloppe des recettes à réaliser ;
 Confronter les dépenses aux recettes ;
 Tirer les conséquences de cette confrontation entre les recettes et les
dépenses pour trouver l’équilibre selon que l’on se trouve dans le cas
d’un déficit ou d’un excédent budgétaire.
2°/ Contenu du budget d’une église.
Le budget devra contenir des informations contrôlables. Il est à ce titre le
reflet du système d’information au sein de l’église.
De manière générale, le budget d’une église contient les éléments suivants :
Du côté de dépenses :
 Les dépenses de fonctionnement : il s’agit des dépenses liées au
fonctionnement quotidien de l’église. Ce sont des dépenses régulières,
habituelles qui sont utiles au bon fonctionnement de l’église (fourniture,
courant, eau, électricité, téléphone, internet, réparation, salaires,…)
 Les dépenses d’investissement : elles enregistrent les dépenses engagées pour
accroitre la capacité d’accueil, de sonorisation, de visualisation de cultes, de
production, de transport de l’église (achat des terrains, constructions, les
instruments de sonorisation, de visualisation, équipements de production,…)
 Les dépenses de transfert : elles concernent les cas sociaux saillants au sein
de l’église.
Du côté des recettes :
 Des offrandes,
 Des collectes,
 Des dîmes, des prémisses, les sacrifices et des actions de grâce
 Des recettes issues de la vente de différents documents (livres, textes
d’enseignement,…)
 Des subventions reçues de tiers (Etat, organismes nationaux et
internationaux,…)
 Des bénéfices des activités d’autofinancement ;
 Des dons et autres.
 3°/ Exécution du budget de l’église.
Exécuter le budget consiste à percevoir, à récolter les ressources
financières en vue de réaliser les différentes dépenses inscrites au
budget. Pour mieux exécuter le budget, l’église devra recourir à un
comptable de formation.
Le souci de clarté oblige le premier responsable de l’église
(Représentant Légal, le berger, le premier dirigeant de l’entité spirituelle,
de la cellule) à jouer le rôle de l’ordonnateur principal des dépenses et
de recettes.
Il vérifie la réalité de la dépense et arrête son montant.
Après que le responsable ait reçu l’état de besoin de la part de différents
services, il vérifie si le contenu est conforme aux prévisions budgétaires
tout en se rendant compte que les crédits relatifs aux lignes budgétaires
concernées ne sont pas encore épuisés.
En cas d’approbation de l’état de besoin, le responsable peut ordonner le
retrait de fonds de la trésorerie de l’église.
Les dépenses sont constatées par les pièces justificatives appuyées par
les bons de sortie de caisse, les demandes de fonds et les états de besoin
approuvés par le responsable de l’église.
Les pièces justificatives sont considérées comme des documents qui
matérialisent les dépenses engagées par l’église. Elles matérialisent aussi
les recettes ou les subventions reçues des tiers.
Les pièces justificatives sont à la base de l’enregistrement comptable des
opérations réalisées par l’église.
Dans la mesure du possible, le comptable tiendra la comptabilité
budgétaire pour suivre l’exécution du budget.
 4°/ Contrôle budgétaire.
Le contrôle budgétaire est effectué en rapprochant chaque chapitre
budgétaire de sa réalisation.
La comparaison entre les prévisions et les réalisations permet de dégager
les écarts pour lesquels le comptable devra fournir des explications
II.2.2 La tenue d’une comptabilité.
L’église tiendra une comptabilité simple ou complexe au regard des
opérations qu’elle effectue régulièrement.
L’église devra recourir à un comptable de formation pour assurer la
tenue de sa comptabilité
Définition de la comptabilité.
La comptabilité est un système d’organisation financière permettant de :
 Saisir, classer, enregistrer les données de base chiffrée ;
 Fournir, après traitement approprié, un ensemble d’information
conforme aux besoins de divers utilisateurs intéressés
 La tenue de la comptabilité générale
1°/ De la régularité de la comptabilité générale
Au regard du droit comptable OHADA, la tenue de la comptabilité
générale est obligatoire.
L’article 17 du droit comptable OHADA stipule : « l’organisation
comptable doit au moins respecter les conditions de régularité
suivantes :
 La tenue de la comptabilité dans la langue officielle et dans l’unité
monétaire légale du pays ;
 L’emploi de la technique de la partie double, qui se traduit par une
écriture affectant au moins deux comptes, l’un étant débité et l’autre
crédité. Lorsqu’une opération est enregistrée, le total des sommes
inscrites au débit de comptes doit être égal au total des sommes inscrites
au crédit d’autres comptes.
 La justification des écritures par des pièces justificatives datées,
conservées, classées dans un ordre défini dans le document décrivant les
procédures et l’organisation comptables susceptibles de servir comme
moyen de preuve et portant les références de leur enregistrement en
comptabilité ;
 Le respect de l’enregistrement chronologique des opérations.
Les livres comptables obligatoires
 Le journal
 Le grand livre
 La balance de compte
 Le livre d’inventaire.

Les livres extra comptable de l’église :


 Le livre des offrandes;
 Le livre de dîmes;
 Le livre de collecte;
 Le livre des actions de grâce;
 Le livre de subventions reçues;
 Ect
Des états financiers de synthèse
La tenue de la comptabilité générale conduit à la production des états
financiers de synthèse.
L’article 8 alinéa 1 du droit comptable énumère les états financiers en
ces termes : « les états financiers annuels comprennent le bilan, le
compte de résultat, le tableau financier des ressources et emplois ainsi
que l’état annexé. »
Le bilan est un tableau qui représente la situation patrimoniale d’une
organisation à une date donnée
Le bilan peut être considéré comme le cliché, la photographie du
patrimoine de l’entreprise à un moment donné. Cette photographie est
donc une synthèse qui renseigne d’une part, de tout ce que possède
l’entreprise et d’autre part tout ce qu’elle doit aux tiers
Le bilan a la forme de T. La partie gauche s’appelle Actif ou ressources et
celle de droite s’appelle Actif ou emplois.
Les parties de l’actif sont : l’actif immobilisé, l’actif circulant (stocks et
comptes de tiers), la trésorerie-actif et l’écart de conversion actif. Celles
du passif sont : les capitaux propres et ressources assimilées, les dettes
financières, le passif circulant (comptes de tiers), la trésorerie-passif et
l’écart de conversion-passif.
Le compte de résultat est un document de synthèse récapitulant les
charges et les produits intervenus dans la formation de résultat net de
l’exercice.
Le tableau des ressources et des emplois est un tableau de synthèse qui
présente la variation de trésorerie du 1er janvier au 31 décembre.
L’état annexé et l’état supplémentaire constituent des documents
obligatoires faisant partie intégrante des états financiers.
La présentation des états financiers est obligatoires. Les églises doivent les
présenter en fonction de leur taille.
Il existe trois systèmes de présentation des états financiers.
 Le système normal consistant en présentation du bilan, du compte de
résultat, du tableau des ressources et emplois, de l’état annexé et de
l’état supplémentaire
 le système allégé exigeant la présentation du bilan, du compte de
résultat et de l’état annexé.
Le système minimal de trésorerie repose sur l’établissement d’un état
des recettes et des dépenses dégageant le résultat de l’exercice. Cet état
est dressé à partir de la comptabilité de la trésorerie.
Ce système exige la tenue du livre de caisse.
Etant donné que les cellules et certaines extensions de la Permanence
Sion ne réalisent pas un volume important d’opérations financières,
elles seront soumises au système minimal de trésorerie. Dans à la fin de
chaque année, elles devront présenter le rapport narratif de leurs
activités et leurs états de recettes et de dépenses.
La Permanence Sion siège sera soumise au système allégé nécessitant la
présentation du bilan, du compte de résultat et de l’état annexé.
 Comment une église locale devra-t-elle
administrer ses différents secteurs ?

 Hormis l’introduction et la conclusion, la


présente réflexion s’articule autour des points
suivants :
 
I.Définition des concepts

II.La gestion des ressources de l’église

III.Le contenu minimum d’un manuel de


procédures administratives et financières
d’une église
 La comptabilité de la trésorerie.
 La trésorerie est constituée par les fonds en caisse et en
banque/
 1°/ La tenue de la caisse.
 La tenue de la caisse est subordonnée à trois documents de
base, à savoir, le livre de caisse, le bon d’entrée de caisse et
le bon de sortie de caisse (et le reçu si c’est nécessaire).
 Les entrées de caisse ou les recettes sont matérialisées par
les bons d’entrée de caisse et les sorties de caisse ou
dépenses sont constatées par les bons de sortie de caisse.
 Le compte caisse d’une église se présente comme suit

 
57 CAISSE
DEBIT CREDIT
Ventes en espèce des documents Achats au comptant
Offrandes Remboursement des dettes
Collectes Versements à la banque
Dîmes Rémunérations
Subventions reçues Dons aux tiers
Bénéfices des activités d’autofinancement Subventions accordées aux tiers

ect
Alimentation de la caisse par la banque
Emprunts auprès des tiers
Dons reçus des tiers
ect
 2°/ La tenue de la banque.
 L’église devra tenir le compte banque de la manière suivante :
52 Banque
DEBIT CREDIT

Versement d’espèces Retraits directs d’espèce au guichet

Remise à la banque des chèques et autres Chèques, virements et autres titres de


titres de paiement en faveur de l’église paiement de l’église en faveur des tiers

Virement en faveur de l’église Intérêt à la charge de l’église

Transfert en faveur de l’église  Commission et frais bancaires

etc ect
  
 Les versements en banque sont matérialisés par les bordereaux de versement alors que les traits
sont constatés par les bordereaux de retrait.
 Il est important de mentionner qu’à la fin de chaque mois, il faut effectuer la réconciliation de la
caisse et celle de la banque.
 La réconciliation de la caisse comprend :
 Les extraits du livre de caisse du mois concerné ;
 Le Procès-verbal de caisse à la fin du mois concerné,
 L’extrait du compte caisse du mois concerné en cas d’usage d’un logiciel comptable
 La réconciliation de la banque est constitué de :
 Le relevé bancaire du mois concerné ;
 Le tableau de réconciliation bancaire ;
 Les pièces justificatives des frais et commissions bancaires du mois concerné,
 L’extrait du compte banque en cas d’utilisation d’un logiciel comptable. 
II.3 LA GESTION DES RESSOURCES MATERIELLES.
Les ressources matérielles sont constituées par l’ensemble des biens matériels dont dispose une
église ou une organisation. Il s’agit des terrains, des immeubles, des meubles, des matériels
roulants, des matériels de bureau comme les ordinateurs, les imprimantes, les scanners, les
appareils photographique, les caméras,
Il s’avère important de mentionner que la gestion des ressources matérielles requiert la réalisation
des inventaires afin d’en avoir une vue globale. Cette gestion implique aussi l’identification des
biens et leur entretien permanent.
 
II.3.1 L’inventaire des biens matériels d’une église.
Définition.
L’inventaire consiste en l’identification et comptage des biens de l’église. Il permet d’avoir une
visibilité globale du matériel que possède l’église et d’identifier s’il y a des écarts entre les
quantités théoriques et les quantités réelles.
 Pourquoi faire un inventaire ?
 C’est obligatoire d’effectuer l’inventaire. Il s’agit d’une obligation légale. L’inventaire effectué sur une base
régulière permet de découvrir s’il y a des écarts entre les quantités théoriques et les quantités physiques. En as
de différences entre ces deux quantités, il faut se poser des questions pour découvrir s’il est possible qu’il y ait
eu de vols ou des pertes.
L’inventaire permet d’avoir un certain contrôle sur les biens de l’église afin d’éviter de perdre de l’argent en
achetant inutilement du matériel.
Il permet aussi de gérer les performances des biens matériels de l’église afin d’éviter de perdre de l’argent en
achetant inutilement du matériel. Il assure le suivi du cycle de vie d’un matériel afin de planifier les
maintenances préventives pour assurer sa durabilité.
La mise en place d’un inventaire nécessite une bonne organisation. L’établissement de certaines règles peut être
nécessaire pour s’assurer de faire un bon inventaire matériel afin d’éviter de commettre des erreurs. Il existe de
logiciels qui facilitent l’établissement des inventaires de manière régulière.
Il s’avère utile de mentionner que l’objectif de l’inventaire est de dresser de façon exhaustive la situation physique,
mais aussi la situation financière des éléments d’actif et de passif d’une organisation avec leurs valeurs
mobilières pendant un exercice comptable. Chaque rubrique du passif et de l’actif peut faire l’objet d’un
inventaire qui pourra ensuite faire l’objet d’un traitement comptable.
Il s’avère utile de mentionner que l’objectif de l’inventaire est de dresser de façon exhaustive la
situation physique, mais aussi la situation financière des éléments d’actif et de passif d’une
organisation avec leurs valeurs mobilières pendant un exercice comptable. Chaque rubrique du
passif et de l’actif peut faire l’objet d’un inventaire qui pourra ensuite faire l’objet d’un traitement
comptable.
Périodicité de l’inventaire.
L’inventaire est généralement réalisé chaque année pour un meilleur suivi des biens matériels dont
dispose une organisation.

II.3.2. L’identification des biens matériels d’une église.


Le bien devra porter un numéro d’identification. Ce dernier permet de différencier les biens de ceux
d’un particulier, il réduit sensiblement le vol des biens identifiés. Le numéro d’identification est utile
pour repérer facilement les biens. Il contient les mentions essentielles de la fiche d’inventaire.
LES ELEMENTS ESSENTIELS DU MANUEL DE PROCEDURES ADMINISTRATIVES ET
FINANCIERES.
III.1 Définition.
Le manuel de procédures est un document qui permet à tout utilisateur de comprendre le mode de
fonctionnement et le système de gestion financière et comptable d’une organisation. Ce manuel
traite principalement deux parties : La gestion administrative du réseau ; La gestion, financière et
comptable de la structure.
Le manuel de procédure est établi suivant les principes comptables en vigueur dans un pays. En RDC,
le MAPAF doit obéir aux principes du système comptable OHADA.
III.2. Le contenu minimum du MAPAF
Le contenu du MAPAF s’articulera autour parties suivantes :
III.2.1 La description du Manuel
Celle-ci contiendra les points suivants :
La présentation du manuel.
Dans cette section, il sera utile de mentionner les objectifs du Manuel. Le plus souvent, le MAPAF
vise :
 La rationalisation et l’harmonisation de la gestion administrative, financière et comptable de la
structure ;
 La mise en place d’un système efficace pour la gestion et la protection du patrimoine de la
structure ;
L’organisation du manuel
Il s’agit de présenter les grandes parties autour desquelles s’articule le Manuel.
Les modalités de modification et de mise en jour.
Dès le départ, il faut que les utilisateurs du Manuel sachent dans quel contexte, le document peut être
modifié ou mis en jour. Le plus souvent, le Manuel est retouché lorsque l’entreprise a atteint un
niveau élevé qui rend obsolète le Manuel en cours d’utilisation.
III.2.2 La description de la structure.
 A ce niveau, il faut présenter le curriculum de l’organisation. L’organigramme de la structure sera
accompagné de la description de différents postes. Dans la mesure du possible, il est demandé de
présenter la manière dont l’organisation assure la sécurité et l’hygiène dans ses installations.
III.2.3 La gestion administrative.
1°/La gestion des achats
Dans cette partie, le manuel pourra traiter :
De la gestion des achats : décrire ici les méthodes d’exécution des achats et d’acquisition des
immobilisations ;
De la prestation des services :décrire ici les méthodes de prestation de services à l’intérieur ou à
l’extérieur du pays,
Des critères de sélection des partenaires.
 2°/ La gestion du personnel
 Ce paragraphe contiendra les informations sur :
 Le recrutement du personnel ;
 L’embauche du personnel permanent, du personnel consultant, du personnel de gardiennage,
 La paie du personnel,
 Les heures supplémentaires ;
 Le régime des absences, des congés annuels,
 Le régime de missions de service,
 Le régime d’évaluation du personnel ;
 Le régime de sanction et de rupture du contrat ;
3°/ La gestion des stocks.
Dans ce paragraphe, il sera décrit :
Le régime de gestion du stock de fournitures, consommables et pièces détachées ;
Le régime de stock de carburant.
4°/ La gestion de courriers
A ce niveau, il est nécessaire de décrire la manière dont les courriers reçus et les courriers envoyés sont
traitées. L’on indiquera aussi le régime de transmission du courrier interne.
5°/ La gestion des immobilisations
Ce paragraphe s’articulera autour  de :
La codification et marquage des immobilisations ;
La sortie des immobilisations non fonctionnelles ;
L’utilisation des véhicules ;
L’entretien des immobilisations et des véhicules,
Pannes et accidents ;
Suivi et utilisation des moyens de communication (téléphone, internet,…)
La gestion du parc informatique : utilisation des matériels informatiques, sécurisation des données,
maintenance du réseau informatique.
6°/ La gestion financière.
Celle s’articulera autour de la gestion de la trésorerie en essayant de décrire les procédures de décaissement et
d’encaissement des fonds. Il est aussi nécessaire de préciser à ce niveau les principes généraux de la tenue
de la comptabilité au sein de la structure. Dans ce paragraphe, il est nécessaire de mentionner que les
soubassements pour justifier les dépenses réalisées par l’organisation. C’est ce qu’on appelle le check list.
7°/ Audit interne.
Ces audits consistent à vérifier la bonne application des procédures éditées par le Manuel de
procédures;
Ces audits feront l’objet d’une programmation établie avec responsable pour faciliter leur
déroulement ;
Les audits seront faits indépendamment des travaux d’audit effectués par les auditeurs externes dans le
cadre de l’Accord de financement ;
Ces audits feront l’objet d’un rapport d’audit adressé directeur général de l’organisation ou au
représentant légal de l’église, qui seul peut décider de l’ampliation à faire et des mesures à prendre
consécutivement ;
Les éventuels manquements aux procédures qui ne trouvent pas de justification valable entraîneront des
sanctions,
CONCLUSION.
L’église devra organiser son administration. Celle-ci concerne tous ses départements. Plus rationnelle
est l’administration de l’église, plus efficaces seront ses actions. A travers les lignes qui précèdent, il
a été démontré que l’administration dans une église tiendra compte du management moderne des
organisations pour son meilleur fonctionnement. A ce niveau, les principes managériaux de Fayol
ont retenu notre attention. Aussi, faudra-t-il mentionner que l’administration ecclésiale été
développée aussi par des théologiens. Ils ont retenu trois variantes de l’administration de l’église. Il
s’agit du système de gouvernance congrégationaliste, du système de gouvernance épiscopalienne et
du système de gouvernance presbytérienne synodale.
La gestion des finances est d’une importance capitale au sein de l’église. Celle-ci s’articule autour de la
tenue d’une comptabilité régulière devant aboutir à la présentation des états financiers de synthèse.
Il existe trois systèmes de présentation des états financiers. Il s’agit du système normal qui consiste
en la présentation du bilan, du compte des résultats, du tableau financiers des ressources et emplois
et de l’état annexé et l’état supplémentaire. Ce système concerne les grandes structures dont les
grandes églises qui réalisent beaucoup d’opérations et ayant un personnel important.
Le système allégé comporte l’établissement du bilan, du compte de résultat et de l’état annexé. Ce
système est conseillé aux entreprises moyennes et aux églises sans beaucoup d’opérations.
Le système minimal de trésorerie repose sur l’établissement d’un état de recettes et de dépenses
dégageant le résultat de l’exercice. Il est conseillé aux petites organisations et aux églises qui ne sont
qu’à leur début.
La gestion de biens matériels est aussi d’une importance capitale.Elle consiste à inventorier et à
identifier les biens matériels dont dispose une organisation. Cette gestion permet d’avoir une vue
globale sur les matériels de l’église et favorise leur bon suivi de prévoir les réparations et les
remplacements éventuels.
La Permanence Sion devra présenter à la fin de chaque année ses états financiers relatifs au système
allégé au regard de son état actuel. Il en sera de même de la gestion de biens matériels pour lesquels
la Permanence Sion devra établir l’inventaire après les avoir identifiés.
N’ayant pas la prétention d’avoir épuisé le thème, le futur chercheur pourra focaliser son attention
autour de facteurs explicatifs des systèmes de gouvernance dans les églises locales en ville de
Butembo.
 
Bibliographie sommaire.
1. Louis second, Bible,
2. Oumar S. et Mamadou I.D., Le praticien comptable. Système comptable OHADA, éd Comptables et
Juridiques, 3e édition, Dakar, 2003
3. Matt Stefon, Christianity: History, Belief, and Practice, The Rosen Publishing Group, USA, 2011
4. KaserekaTsunguluka N., Leadership etadministration de l’église, Faculté de théologie, ULPGL
2019.
 

MERCI POUR VOTRE ATTENTION

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