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CSTC Artonline 2004 3 No4
CSTC Artonline 2004 3 No4
1 LES NORMES RELATIVES AUX bétons (maigres) de classe C8/10 et les bé- Un chiffre renvoyant à une caractéristique
BÉTONS tons des classes C55/67 à C100/115. Les bé- importante du mécanisme de dégradation
tons à haute résistance sont donc davantage considéré a encore été ajouté à la lettre. Il
La nouvelle norme NBN B 15-001 traite uni- pris en compte que par le passé. peut varier de 1 à 4 maximum suivant l’agres-
quement de la spécification, des caractéristi- sivité de l’exposition.
ques, de la production et de la conformité du Quant aux bétons légers, les gammes de ré-
béton. sistance ont également été élargies (LC8/9 et Ces différents mécanismes de dégradation
LC55/60 à LC 80/88). pourront intervenir en fonction de l’exposi-
La mise en oeuvre du béton, qui faisait l’objet tion du béton. Il y a donc lieu d’identifier,
du § 10 de l’ancienne norme NBN B 15-001, pour chaque béton, tous les mécanismes de
est traitée dans la norme NBN ENV 13670-1 2.2 CLASSES D’EXPOSITION ET D’ENVIRONNE- dégradation potentiels. Les conditions
relative à l’exécution des structures en béton. MENT environnementales auxquelles il est soumis
On y retrouve également des recommanda- peuvent nécessiter d’être exprimées sous la
tions en matière de durée de la cure et de Une des principales modifications est la nou- forme d’une combinaison de classes d’exposi-
protection du béton contre le gel. velle définition des classes d’exposition. Dans tion.
la précédente norme NBN B 15-001, 5 classes
En ce qui concerne le béton, soulignons la d’exposition principales (de 1 à 5) étaient Soulignons la présence, dans la norme euro-
récente publication ou l’élaboration de nou- considérées. Elles étaient divisées, dans cer- péenne NBN EN 206-1, d’un tableau permet-
velles séries de normes : tains cas, en 3 sous-classes maximum (de a tant de classifier les attaques chimiques des
• NBN EN 12350 – Essais pour béton frais à c). Elles étaient générales et pouvaient en- sols naturels et des eaux souterraines. Grâce à
• NBN EN 12390 – Essais pour béton durci glober plusieurs processus de dégradation. des caractéristiques chimiques déterminées à
• prEN 13791 – Evaluation de la résistance à l’aide de méthodes d’essai également spécifiées
la compression du béton dans les structu- Les nouvelles normes NBN EN 206-1 et dans la norme, on peut différencier les atta-
res ou les éléments structuraux NBN B 15-001 prévoient 18 classes d’exposition ques de faible agressivité (XA1), d’agressivité
• NBN EN 12504 – Essais pour béton dans divisées en 6 classes principales et en 4 sous- modérée (XA2) et de forte agressivité (XA3)
les structures. classes maximum selon les processus de dégra- (voir tableau 2, p. 5).
dation (voir tableau 1, p. 3 et 4). Ces classes sont
désignées par la lettre X, suivie d’une lettre qui Sur la base des classes d’exposition européen-
2 PRINCIPALES MODIFICATIONS renvoie au type de dégradation considéré : nes, la nouvelle norme NBN B 15-001 a dé-
APPORTÉES PAR LA NORME • C de carbonatation fini des classes d’environnement applicables
NBN EN 206-1 ET SON SUPPLÉ- • D de deicing salt (agents de déverglaçage) en Belgique (voir tableau 3, p. 5). Ces classes
MENT (NBN B 15-001) • S de sea water (eau de mer) correspondent à des situations d’environne-
• F de frost (gel) ment couramment rencontrées en Belgique.
2.1 CLASSES DE RÉSISTANCE • et A pour un milieu chimiquement agressif. Leur désignation commence par la lettre E
(pour environment) suivie d’une des lettres més par rapport au poids du ciment, selon En outre, il est important de noter que l’inter-
suivantes : qu’on était ou non en présence d’un environ- diction des adjuvants à base de chlorures
• I pour intérieur nement pouvant être exposé à un accroisse- (chlorure de calcium, par exemple) a été éten-
• E pour extérieur ment de la teneur en chlorures pendant la due au béton armé.
• S pour mer (sea) durée de vie de l’ouvrage. Ainsi, la limite de 1
• et A pour agressif. % était ramenée à 0,4 % pour les bétons ar-
més des classes d’exposition 3, 4 et 5. Pour le 4 CONCLUSIONS
Le tableau 3 (p. 5) donne les classes d’exposi- béton précontraint, la teneur était limitée à
tion entrant en ligne de compte pour chaque 0,2%. Nous avons présenté ici les principales modifi-
classe d’environnement. Il existe donc une cations apportées, dans la norme NBN B 15-001,
relation entre les deux. La norme NBN EN 206-1 prévoit 2 classes de aux classes d’exposition, aux classes de résis-
chlorures pour le béton armé (0,2 % et 0,4 % tance et à la teneur en chlorures des bétons.
maximum) et précontraint (0,1 % et 0,2 % maxi- Nous traiterons, dans un prochain article, des
3 TENEUR EN CHLORURES mum). Le supplément belge que constitue la modifications portant sur les classes de consis-
NBN B 15-001 n’a retenu qu’une valeur limite tance, les exigences de durabilité, l’introduction
La norme NBN B 15-001 de 1992 prévoyait de 0,4 % pour le béton armé et de 0,2% pour le des bétons types ainsi que l’identification de la
que le béton armé puisse contenir un maxi- béton précontraint. Quant au béton non armé, répartition des responsabilités techniques entre
mum de 0,4 % ou de 1 % de chlorures expri- il peut contenir jusqu’à 1 % de chlorures. le prescripteur, le producteur et l’utilisateur. ■
t BIBLIOGRAPHIE
Comité européen de normalisation
prEN 13791 Evaluation de la résistance à la compression du béton dans les structures
ou les éléments structuraux. Bruxelles, CEN, s.d.
Tableau 1 Classes d’exposition du béton selon la norme NBN B 15-001 (supplément à la NBN EN 206-1).
Désignation de la classe Description de l’environnement Exemples informatifs illustrant
le choix des classes d’exposition
Béton armé ou avec des pièces métalliques noyées : Béton à l’intérieur de bâtiments où le taux d’humidité
environnement très sec de l’air ambiant est très faible
Note : un environnement intérieur très sec est très rare, voire inexistant en Belgique.
Les classes d’exposition mentionnées ci-après s’appliquent au béton armé et au béton contenant des pièces métalliques noyées lorsqu’ils
sont exposés à l’air et à l’humidité.
Note : les conditions d’humidité visées ici correspondent à l’humidité du béton recouvrant les armatures ou les pièces métalliques noyées;
toutefois, cette humidité peut souvent être considérée comme le reflet de l’humidité ambiante. Dans ces cas-là, une classification fondée
sur les différents milieux ambiants peut être appropriée; il peut ne pas en être de même s’il existe une barrière entre le béton et son
environnement.
XC4 Alternance d’humidité et de sécheresse Surfaces en contact avec de l’eau, mais n’entrant
pas dans la classe d’exposition XC2
Les classes d’exposition mentionnées ci-après s’appliquent au béton armé et au béton contenant des pièces métalliques noyées en
contact avec de l’eau d’origine non marine contenant des chlorures, y compris des sels de déverglaçage.
Tableau 1 Classes d’exposition du béton selon la norme NBN B 15-001 (supplément à la NBN EN 206-1) (suite).
Désignation de la classe Description de l’environnement Exemples informatifs illustrant
le choix des classes d’exposition
Les classes d’exposition mentionnées ci-après s’appliquent au béton armé et au béton contenant des pièces métalliques noyées en
contact avec de l’eau d’origine marine contenant des chlorures, y compris des sels de déverglaçage.
XS1 Exposition à l’air véhiculant du sel marin, mais pas Structures situées en bordure de mer ou à proximité
au contact direct avec l’eau de mer de la côte
XS2 Immersion permanente dans l’eau de mer ou dans Eléments de structures marines
l’eau saumâtre
XS3 Zones de marée, zones soumises à des projections Eléments de structures marines
ou des embruns
Les classes d’exposition mentionnées ci-après s’appliquent au béton à l’état humide attaqué de manière significative par les cycles de
gel/dégel.
XF1 Saturation moyenne en eau, sans agent de déver- Surfaces de béton verticales exposées à la pluie et
glaçage au gel
XF2 Saturation moyenne en eau, avec agent de déver- Surfaces de béton verticales des ouvrages routiers,
glaçage exposées au gel et à de l’air véhiculant des agents
de déverglaçage
XF3 Forte saturation en eau, sans agent de déverglaçage Surfaces de béton horizontales exposées à la pluie
et au gel
XF4 Forte saturation en eau, avec agent de déverglaçage Routes et tabliers de pont exposés aux agents de
ou eau de mer déverglaçage et surfaces de béton verticales direc-
tement exposées aux projections d’agents de déver-
glaçage et au gel
Zones des structures marines soumises aux projec-
tions et exposées au gel
6. Attaques chimiques
Les classes d’exposition mentionnées ci-après s’appliquent au béton exposé aux attaques chimiques se produisant dans les sols naturels,
les eaux de surface, les eaux souterraines, comme indiqué au tableau 2 de la norme NBN EN 206-1. La classification de l’eau de mer
dépend de la localisation géographique; en conséquence, il convient d’adopter la classification en vigueur sur le lieu d’utilisation du béton.
Note : une étude particulière peut être nécessaire pour déterminer la classe d’exposition adéquate dans certains environnements, tels que
par exemple :
- les environnements n’entrant pas dans les limites du tableau 2 de la NBN EN 206-1
- les environnements contenant d’autres substances chimiques agressives
- les sols ou les eaux pollués chimiquement
- les environnements présentant une vitesse d’écoulement de l’eau élevée, en combinaison avec certaines substances chimiques
énumérées au tableau 2 de la NBN EN 206-1.
Tableau 2 Valeurs limites pour les classes d’exposition, correspondant aux attaques chimiques des sols naturels et
des eaux souterraines (NBN EN 206-1).
Les environnements chimiques agressifs classés ci-dessous sont fondés sur des sols et eaux souterraines naturels à une température eau/sol comprise entre
5 et 25 °C et où la vitesse d’écoulement de l’eau est suffisament faible pour être assimilée à des conditions statiques. Le choix de la classe se fait par rapport
à la caractéristique chimique conduisant à l’agression la plus élevée. Lorsqu’au moins deux caractéristiques agressives conduisent à une même classe,
l’environnement doit être classé dans la classe immédiatement supérieure, sauf si une étude spécifique démontre que ce n’est pas nécessaire.
Sulfates (en mg SO42-/l) EN 196-2 200 et 600 > 600 et 3000 > 3000 et 6000
pH ISO 4316 6,5 et 5,5 < 5,5 et 4,5 < 4,5 et 4,0
Gaz carbonique agressif (en prEN 13577:1999 15 et 40 > 40 et 100 > 100 jusqu’à saturation
mg CO2/l)
Ammonium (en mg NH4+/l) ISO 7150-1 ou ISO 7150-2 15 et 30 > 30 et 60 > 60 et 100
Magnésium ( en mg Mg2 +/l) ISO 7980 300 et 1000 > 1000 et 3000 > 3000 jusqu’à saturation
Sol
Sulfates (en mg So42-/kg) (1) EN 196-2 (2) 2000 et 3000 (3) > 3000 (3) et 12000 > 12000 et 24000
total
Acidité (en ml/kg) DIN 4030-2 > 200 Baumann Gully N’est pas rencontré dans la pratique
(1) Les sols argileux dont la perméabilité est inférieure à 10-5 m/s peuvent être classés dans une classe inférieure.
(2) La méthode d’essai prescrit l’extraction du SO42- à l’acide chlorhydrique; alternativement, il est possible de procéder à cette extraction à l’eau si c’est l’usage sur le lieu d’utilisation
du béton.
(3) La limite doit être ramenée de 3000 mg/kg à 2000 mg/kg, en cas de risque d’accumulation d’ions sulfate dans le béton due à l’alternance de périodes sèches et de périodes
humides, ou par remontée capillaire.
Tableau 3 Relation entre les classes d’environnement et les classes d’exposition (NBN B 15-001, à paraître).
CLASSES D’ENVIRONNEMENT CLASSES D’EXPOSITION