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ÉDITIONS FRANCIS LEFEBVRE - [Espace abonnés] - Imprimer 27/03/2020 15:58

BRDA 6/20 (paru le 15/03/2020)

5. La reconduction de la mission d’un expert-comptable


pour 2015 valablement dénoncée en septembre 2015

Une entreprise ayant confié à un expert-comptable la mission de tenir ses comptes s’est
valablement opposée à la reconduction de cette mission pour l’exercice 2015 par une
dénonciation intervenue en septembre… 2015.

Une entreprise dont l’exercice comptable coïncide avec l’année civile confie en 2008 à un expert-comptable le soin
de tenir ses comptes annuels. Aux termes de la lettre de mission liant les parties, cette mission est donnée pour
une durée d’un an renouvelable chaque année par tacite reconduction, sauf dénonciation par l’entreprise trois
mois avant la date de clôture de l’exercice, toute interruption de mission en cours donnant lieu au paiement d’une
indemnité à moins d’une faute grave de l’expert.
Par une lettre de septembre 2015, l’entreprise s’oppose au renouvellement de la mission de l’expert-comptable «​à
compter de l’exercice commençant le 1er janvier 2015​» et informe celui-ci que sa mission de tenue des comptes de
l’exercice 2014 prendrait fin après réalisation des derniers travaux sur les comptes de cet exercice. L’expert-
comptable fait valoir que cette lettre empêchait le renouvellement de la mission pour l’exercice 2016 mais pas le
renouvellement de celle portant sur l’exercice 2015, qui était en cours. Il demande en conséquence à l’entreprise le
paiement de l’indemnité prévue en cas d’interruption de mission.
Cette demande est rejetée : l’ambiguïté des termes de la lettre de mission rendait nécessaire son interprétation par
le juge du fond​; celui-ci avait souverainement retenu que la mission, qu’il avait qualifiée de mission d’arrêté des
comptes annuels, s’était renouvelée d’année en année jusqu’au 31 décembre 2014 et que celle qui portait sur
l’exercice 2015 aurait dû être exécutée début 2016, ce que démontraient les modalités de paiement des
prestations (versement d’un acompte en décembre de l’année considérée et du solde à la remise des comptes
l’année suivante)​; l’entreprise, qui avait respecté le préavis de trois mois requis pour faire obstacle au
renouvellement de la mission pour l’exercice 2015, n’avait donc pas interrompu l’exécution d’une mission en cours
en dénonçant le contrat, à compter de l’exercice commençant le 1er janvier 2015, par sa lettre de septembre 2015.

Cass. com. 15-1-2020 no 18-16.390 F-D

A NOTER

L’expert-comptable soutenait que le contrat le liant à l’entreprise comportait une mission continue de
tenue et de révision de la comptabilité ainsi qu’une mission d’assistance juridique et fiscale, exécutées tout au
long de l’année et non à partir du mois de janvier de l’année suivante.
Pour éviter les litiges, on recommandera donc aux parties de rédiger avec le plus grand soin la clause détaillant
l’étendue des missions de l’expert et la clause de dénonciation du contrat en précisant à partir de quel exercice
portera cette dénonciation.

BRDA 6/20 (paru le 15/03/2020)


(c) 2020 Editions Francis Lefebvre

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