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Gérard Pommier
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Les psychanalystes ont le plus grand intérêt à garder un œil ouvert sur la
clinique psychiatrique classique 1, qui est loin d’avoir livré tous ses secrets, et ainsi
que sur les neurosciences qui corroborent souvent les mythes de Freud 2.
Lorsque le neurologue Freud est arrivé sur la scène de la nosographie, les alié-
nistes avaient déjà établi des classifications appuyées sur des faits d’observations
réguliers. Cette clinique constante dans les asiles, les hôpitaux, etc. avait une
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par son étiquette 3. Stefan Zweig écrivit dans Le combat avec l’ange que seul l’im-
productif est pathologique. La dépathologisation du diagnostic ne passe pas par
sa suppression.
dans les Études sur l’hystérie de Freud, c’est la fameuse scène de la « crème
brûlée ». Alors que dans les psychoses, le délire qui amène le président Schreber
à se prendre pour une femme en train de subir l’accouplement correspond à une
projection. Plus généralement, la clinique montre que, dans la schizophrénie,
l’hallucination est une projection d’une moitié du moi. Les pulsions constituent
le corps du moi ; et lors d’un certain événement, une scission des pulsions
provoque une Spaltung, une schize pour reprendre le vocabulaire des grands
psychiatres qui en firent la description. Tout se passe comme si un premier moi
était divisé entre intérieur et extérieur, selon les deux extrémités de la boucle de
la pulsion. Dans l’hallucination verbale, c’est comme si c’était la voix d’une moitié
du sujet qui lui revenait de l’extérieur, chargée du message de l’Autre, et donnait
des ordres persécutants 7. Ce fait pose deux problèmes : quels sont les causes de
la division du moi et comment se produit leur projection à l’extérieur ? Ensuite
on peut se demander quels sont le contenu et la grammaire de la projection.
Dans son texte sur le président Schreber, Freud n’a mis qu’à moitié le doigt sur
la causalité de la paranoïa en parlant à son propos d’une « homosexualité refou-
lée » au moment du déclenchement. Il a bien rapporté le mécanisme projectif
aux réversions du verbe « Je l’aime » dans les différentes formes de paranoïa,
mais alors qu’il avait en mains les éléments nécessaires pour désigner l’objet de
cet amour homosexuel, il proposa une formule unique comme modèle des réver-
sions : « Je ne l’aime pas, lui, un homme. » Il disposait pourtant de tous les
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8. D’ailleurs, dans une certaine mesure, Lacan a – lui aussi – glissé sur cette pente, mais
en invoquant un défaut paternel corrélatif. Pour anticiper sur la suite, il s’agit sans
doute des conclusions que l’on peut tirer de la schizophrénie asilaire, mais ce n’est plus
vrai pour les paranoïas où il s’agit bien plutôt d’une angoisse de l’inceste paternel.
9. Le virage de Lacan fut complet en 1953 dans le « Rapport de Rome », et cela en effet
sous l’influence avouée de Lévi-Strauss.
10. Cf. C. Lévi-Strauss, Introduction à l’œuvre de Marcel Mauss, Paris, Puf, 1950.
11. C’est une source majeure de l’inhibition à la parole.
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Freud n’a donc pas trouvé un concept aussi pratique et percutant que celui de
« forclusion ». Mais, bizarrement et sans tenir le concept clef en main, il fit la
description de l’écart creusé par la culpabilité entre signifiant et signifié, et cela
lorsqu’il détaille le langage schizophrénique 13. C’est à ce propos qu’il a fait une
démonstration magistrale concernant le « langage d’organe ». Freud remarque
que dans la parole du schizophrène les représentations de mots s’effondrent
dans les phrases sur les représentations de choses. Si on traduit cette observation
en langage saussurien, cela veut dire que les signifiants valent comme des
choses : comme des signifiés. Le terme de représentations de choses est beaucoup
plus riche que celui de « signifié », puisque les choses (leurs sensations) sont
connectées entre elles par la pulsionnalité.
12. Le terme saussurien de « signifié » leur donne un statut de beaucoup rétréci, mais
il a ouvert une autoroute aux immenses extensions de la linguistique.
13. Dans le chapitre sur l’inconscient de la Métapsychologie.
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le signifiant tombe sur son image (ça colle). Par défection du point de capiton, le
signifiant s’effondre sur le signifié, accouchant en effet du « langage d’organe »
puisque le signifié lui-même est articulé aux sensations du corps 14.
Oui, cet algorithme est encore ce que nous avons de mieux, mais il reste insuf-
fisant si on le compare aux faits cliniques collationnés par la psychiatrie classique.
Par exemple, il existe plusieurs formes bien différenciées de psychoses, relative-
ment nombreuses et régulières, et l’algorithme de Lacan ne correspond qu’à une
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14. Cet effondrement se produit verticalement : le mot vaut comme la chose qu’il
désigne.
15. Posez la question autour de vous : demandez par exemple à un auditeur : « Qu’est-
ce que le père réel ? » Vous aurez de multiples réponses. Il n’en va pas de même pour
les deux pères de l’Œdipe freudien.
16. Il est impossible de résoudre des questions concernant le langage avec des figures
mathématiques, car ces dernières procèdent des premières, et ne peuvent au mieux que
les illustrer. Les nombres sont les petits-fils de la poésie des premiers mots, et ils ne
solutionnent pas les questions dont ils sont eux-mêmes l’illustration.
CE QUE LA PSYCHIATRIE CONTINUE DE NOUS ENSEIGNER… 99
C’est presque incroyable lorsqu’on y réfléchit mieux, car c’est passer sous
silence ce qu’est le désir du père. Comment définir le père, sinon par son désir ?
Voilà le plan de recherche qui nous est imposé ! Comment répondre à la ques-
tion : « Qu’est-ce qu’un père ? » Il semble bien que c’est la question qui reste
pendante à travers toutes les formes de psychoses dont la psychiatrie a fait le
répertoire ! Et la névrose, pain quotidien du psychanalyste, ne donne la réponse
qu’en ordre dispersé (la religion a été plus claire). Qu’est-ce qu’un père ? J’oserais
dire pour le moment que ce n’est qu’un fils qui en a assez d’être un fils, et veut
parricider son père en ayant un enfant. C’est parce qu’un fils a longuement
supporté le désir de son propre père, ses commandements éducatifs, son amour
plus ou moins ouvertement incestueux, sa violence plus ou moins affirmée et sa
haine plus ou moins affichée de la sexualité de ses enfants, qu’un fils accumule
les transgressions qui sont meilleures pour la santé que les symptômes. Il en a un
jour assez et veut cesser d’être un fils pour être père à son tour. Le « désir du
père » est porté par le parricide : ce n’est pas une métaphore, mais le Spiritu
Sancti d’un fils tueur. Un tueur qui sera ensuite tué par son propre fils, car tel est
justement le mystère du « désir du père ». Les pères sont des fils qui veulent
prendre la place du leur, de manière plus ou moins terrorisée ou claironnante, et
cela sans trop s’occuper ou au mépris du « désir de la mère 18 ».
N’est-il pas temps d’en finir avec cette idée des mères déguisées en crocodiles,
pourvoyeuses de la psychose 19 ? Il existe toutes sortes de mères : autant que d’es-
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18. Certains cherchent une femme uniquement pour avoir des enfants, et dans la
paranoïa il arrive que des hommes se séparent de leur épouse dès que cet enfant leur
est né. On peut d’ailleurs remarquer que la mère du président Schreber qui aimait
beaucoup son mari est inexistante dans l’ensemble de ses Mémoires, et qu’on y
chercherait en vain un « désir de l’Autre maternel » transformé en crocodile.
19. Le mythe de la « mère crocodile » couplé à un père qui ne serait qu’une métaphore
de son désir permet de définir l’idéologie même du patriarcat, dont le père se veut bien
cette exception, cet « au-moins-un », qui dit non à la castration, c’est-à-dire de la même
façon que cherchent à le faire tous les hommes ou à peu près. Cela ne fonctionne pas,
sauf grâce à un rapport de domination des femmes et des enfants qui laissent encore
beaucoup de chance au patriarcat.
CE QUE LA PSYCHIATRIE CONTINUE DE NOUS ENSEIGNER… 101
Un ravage plutôt maternel est sans doute un cas fréquent dans certaines schi-
zophrénies ou même dans toutes, mais pour ce qui concerne la paranoïa et pour
les psychoses maniaco-dépressives, les pères sont généralement présents et ont
même un désir excessif à l’égard de leurs enfants : un désir dont il faut préciser
la nature. Il n’a pas été abordé directement par Freud, sinon comme une énigme,
et il a été mis par Lacan sous la feuille de vigne d’une pudique métaphore 21.
Ne faut-il pas donner son nom au responsable de la persécution subie par les
paranoïaques, comme le montre le tableau clinique de la psychiatrie ? D’où vient
cette figure du père sodomite, du père primitif mythique ? C’est une invention
20. Il vaut mieux tempérer ce mythe de la mère crocodile, et mesurer qu’il existe des
désirs du père qui sont des désirs incestueux, des désirs sodomites, qui sont en fait les
responsables d’au moins la moyenne des paranoïas.
21. Peut-être l’euphémisme de Freud lorsqu’il résume le processus de la paranoïa aux
différentes formes de réversion de « Je l’aime, lui, un homme », alors qu’il aurait fallu
écrire « Je l’aime, lui, un père », rejoint le silence de Lacan sur le « désir du père ». Peut-
être faut-il attribuer ces deux silences théoriques au patriarcat de leur temps, qui leur
a fait survaloriser le personnage du père en minimisant sa complexité. Lacan n’a-t-il pas
évoqué le père comme un « au-moins-un » qui dirait non à la castration – alors que
personne ne saurait s’y risquer (d’autant moins qu’il le fait sans le savoir) ?
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de chaque enfant qui n’a nullement besoin des élucubrations de Darwin : inutile
de rechercher ce père mythique, celui de la horde primitive de Totem et tabou
dans les forêts amazoniennes. Il se promène dans les cauchemars des enfants sous
le masque du loup. Chacun s’invente son ogre : c’est le symbole de la persécution
et de la punition de son propre désir incestueux. Car le désir incestueux vient
d’abord des enfants qui désirent leurs parents. Ce désir vient rarement des
adultes qui le refoulent. Les enfants inventent un père qui les bat, qui est le
responsable du traumatisme sexuel fondateur de la structure. La hantise de
chaque enfant sera donc d’en finir avec ce père de cauchemar, qui le fait hurler
la nuit, qu’il soit du côté de la psychose, de la névrose, ou de la perversion. Il
devient le symbole de l’interdit de l’inceste.
parricide. Elle est au premier plan quand il n’y a aucun papa présent dans la
réalité. En ce cas, « le père » reste sous la forme de l’ogre ou du loup des cauche-
mars, que rien ne peut tuer, lorsqu’« il » n’est qu’une métaphore, qu’il est tota-
lement absent en chair et en os, nullement incarné par une présence qui exprime
de quelque façon un « désir du père ». De toute façon, le désir du père est
toujours tu, diabolique, car c’est un désir mauvais : on ne peut oublier que
lorsque les fils veulent devenir pères, et lorsqu’ils y arrivent, cela les rend craintifs
et méchants. Car s’ils incarnent un père, le destin qui leur est promis est celui de
la castration et de la mort (comme ils l’ont fait avec leur père).
Le premier père mythique est toujours présent, mais si le deuxième père est
en défaut, comment le fantasme parricide va-t-il s’actualiser psychiquement ? Et
si c’est impossible, il ne peut ensuite se culpabiliser et, par conséquent, il ne sera
pas non plus refoulé. Car le fantasme parricide est le seul qui entraîne une lourde
culpabilité, et c’est donc lui qui centre le refoulement secondaire. Pourquoi un si
grand poids de péché est-il occasionné par ce fantasme ? C’est que le père est
fantasmatiquement tué à cause du désir incestueux qu’il provoque… L’enfant
veut en finir avec son propre désir incestueux qui le met en danger (tel est le
vertige de l’inceste). Ne faut-il pas en conclure que c’est le fantasme parricide qui
est forclos dans les psychoses ? Par la suite, tous les autres fantasmes originaires
qui le précèdent ne pourront plus être refoulés non plus : c’est-à-dire le fantasme
« un enfant est battu », « le fantasme de séduction » et les fantasmes collatéraux
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Quand s’impose une forclusion du parricide parce que le père est trop puis-
sant, ou impossible à tuer, le fantasme non refoulé est projeté sous forme hallu-
cinatoire, puis délirante dans le réel. Par exemple, le défaut de refoulement du
fantasme parricide laisse resurgir le fantasme de l’enfant battu sous forme de
délires de persécution. De même, le fantasme de séduction s’hallucine au dehors
et se retourne en délires de jalousie ou en érotomanie. Il en va de même pour le
retournement du parricide en suicide dans la mélancolie ou l’incarnation du père
primitif dans le carnaval maniaque.
22. C’est en ce sens que le Pater semper incertus latin prend tout son sens.
23. De tels pères présents en chair et en os ne sont pas des métaphores : le fantasme
parricide s’exerce en toute liberté. Il est ensuite culpabilisé et tout aussitôt refoulé,
entraînant avec lui le refoulement des fantasmes qui le précèdent.
24. Un orateur peut chercher à séduire, à se plaindre, ou à agresser, alors qu’il parle de
Kant ou des Évangiles. Sa position de sujet par rapport à son auditoire est
grammaticalisée par son fantasme. Les phrases que nous employons sont doublées par
les fantasmes et cela s’entend très bien quand on écoute quelqu’un parler : il cherche
à séduire, il se plaint ou il agresse.
25. En parlant, nous ne prononçons presque jamais notre propre nom propre car l’acte
de parler en libère.
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sont alors projetés sur l’heure dans le réel. Et exactement au même instant les
mots valent comme des choses. Dans les phrases ordinaires, chaque mot explique
une certaine chose qui a été nommée auparavant et il fonctionne comme sujet
d’un prédicat : la phrase a un rôle explicatif causal et disculpant qui n’est plus
nécessaire si le fantasme parricide est rejeté. De sorte que lorsque les fantasmes
sont rejetés au dehors, sur la scène du réel, la structure des phrases s’effondre, la
barre résistante entre signifiant et signifié s’abolit : c’est la formation du langage
schizophrénique, de ce langage d’organe où les mots, après avoir été pris comme
des choses, sont eux-mêmes investis par la pulsionnalité du corps. En effet chaque
mot répond d’une représentation sensationnelle pulsionnelle, qui, en transitant
par la voix, fonctionne en écho d’une certaine zone corporelle.
26. Pour le dire encore une fois dans le langage saussurien, bien qu’il soit peu adéquat,
ce moment d’effondrement de la barre de la signification entre signifiant et signifié
déchaîne ce « langage d’organe » selon ce qui a été décrit par Lacan comme
holophrase. La psychiatrie classique nous laisse encore cet os à ronger : celui de
l’hypocondrie, ou des phénomènes psychosomatiques.
27. Et il a parfois beaucoup de mal à prendre son enfant dans ses bras.
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yeux 28. Et, du même coup, le parricide qui n’aura pas fantasmatiquement eu lieu
et qui n’aura pas été refoulé se construit sur la scène de la réalité. À cette occa-
sion, c’est souvent le passage à l’acte psychotique classique qui remplace la
forclusion du parricide 29.
31. Il est clair que cette scientifisation désexualise les termes du délire : tous les
signifiants ont un genre, ce n’est plus le cas s’ils sont chiffrés, et on a ainsi affaire à des
délires d’inventeurs, le plus étonnant étant que les auteurs de certains de ces délires ont
effectivement fait des trouvailles extraordinairement utiles à l’humanité.
32. Car quel rapport peut-il y avoir entre les hallucinations pulsionnelles et les
chiffrages scientifiques qui servent de contre-délire ? Il faudrait parler ici d’une sorte de
division du fantasme (des âges psychiques du fantasme) qui permettrait de faire un
pronostic, ou même pour jouer la carte de la guérison… il vaut mieux décerner le prix
Nobel de l’halopéridol !
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RÉSUMÉ
La clinique observée par les psychiatres classiques continue de nous être utile jusqu’à
aujourd’hui. On ne la reverra plus du fait de l’emploi des neuroleptiques. Elle nous sert
pour distinguer normal et pathologique, de même que les hallucinations et les délires dans
les psychoses et les névroses. Elle continue de poser le problème de la causalité des para-
noïas et elle oblige à repenser tous les aspects de la forclusion, de même que la structure
du langage. Elle interroge le concept d’holophrase et l’hypocondrie. Par rapport aux varia-
bilités des formules cliniques des psychoses, il reste beaucoup de ces formes que la psycha-
nalyse ne sait pas théoriser, de même que le « désir du père », pourtant bien présent, n’est
pas pris en compte. La psychiatrie classique nous oblige à faire ce travail de réactualisation
qui ouvre de grandes perspectives.
MOTS-CLÉS
Psychiatrie, psychanalyse, délire, forclusion, hallucination, renouvellement de la théorie.
SUMMARY
What psychiatry continues to teach us (to renew the theory of the psychosis)
The classical psychiatry is still very useful until now. It’s no more possible to check it now,
because of the early use of psychotropics and nevrosis. This clinic is underlining the problem
of paranoias causality, and is obliging to take in count all the aspects of forclusion, as well
as the language structure. It’s obliging to look anew the “holophrase” concept as well as
the hypochondriac or psychosomatic concept. In relation to the numerous forms of psycho-
sis, a great number of this forms are escaping the actual abilities of psychoanalytic theory,
as well as the “desire of the father” which is very present in the clinical facts. Classical
psychiatry obliges us to do this work which is opening great perspectives.
KEYWORDS
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