Vous êtes sur la page 1sur 10

Droit de communication

Introduction

La communication est l’expression d’un droit fondamental reconnu à la personne humaine.


Elle est le corollaire de la liberté de penser. La libre expression des idées a pour conséquence
nécessaire, la liberté de communiquer avec autrui qui peut s’exercer par des supports
multiples (l’écrit, la parole, le son, l’image animée ou non) et ne se réduit plus à la seule
liberté d’information.
Le texte fondateur de la liberté d’expression est l’article 11 de la déclaration des droits de
l’homme et du citoyen de 1789 « la libre communication de ses pensées et de ses opinions
est un des biens les plus précieux de l’homme : tout citoyen peut donc parler, écrire,
imprimer librement sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la
loi ».

Au Niger, la constitution du 31 octobre 2010, loi fondamentale de la République, consacre la


liberté d’expression en disposant en son article 30 que « toute personne a droit à la liberté
de pensée, d’opinion, d’expression » et en son article 31 que « toute personne a droit d’être
informé et d’accéder à l’information détenue par les services publics ».
Pour garantir ce droit à l’information et à la communication, il est créé par les articles 156 à
163 de la constitution une autorité administrative indépendante appelée Conseil Supérieur
de la Communication (CSC).
Sa composition, ses attributions, son organisation et son fonctionnement sont prévus par la
loi n°2012-13 du 07/12/13.
TITRE I : LE CONSEIL SUPERIEUR DE LA COMMUNICATION
Aux termes de la loi qui la créé, il est une autorité administrative indépendante. Il est
l’organe régulateur de la communication au Niger. Sa mission est d’assurer et de garantir la
liberté et l’indépendance des moyens de communication audiovisuelle, de la presse écrite et
électronique.
DECLARATION DES DEVOIRS
Les devoirs essentiels du journaliste, dans la recherche, la rédaction et le commentaire des
évènements sont :
 Respecter la vérité, quelles qu’en puisse être les conséquences pour lui-même, et ce,
en raison du droit que le public a de connaître la vérité ;
 Défendre la liberté de l’information, du commentaire et de la critique ;
 Publier seulement les informations dont l’origine est connue ou les accompagner, si
c’est nécessaire, des réserves qui s’imposent ;
 Ne pas supprimer les informations essentielles et ne pas altérer les textes et
documents ;
 Ne pas user de méthodes pour obtenir des informations, des photographies et des
documents ;
 S’obliger à respecter la vie privée des personnes ;
 Rectifier toute information publiée qui se révèle inexacte ;
 Garder le secret professionnel et ne pas divulguer la source des informations
obtenues confidentiellement.

1
DECLARATION DES DROITS
Les journalistes revendiquent le libre accès à toutes les sources d’information et le droit
d’enquêter librement sur tous les faits conditionnant la vie publique. Le secret des affaires
publiques ou privées ne peut en cas être opposé au journaliste que par exception et en vertu
de motifs clairement exprimés ;
 Le journaliste a le droit refuser toute subordination qui serait contraire à la ligne
générale de son entreprise, telle qu’elle est déterminée par écrit dans le contrat
d’engagement, de même que toute subordination qui ne serait pas clairement
impliquée par cette ligne générale ;
 Le journaliste ne peut être contrait à accomplir un acte professionnel ou à exprimer
une opinion qui serait contraire à sa conviction ou à sa conscience ;
 L’équipe rédactionnelle doitêtre obligatoirement informée de toute décision
importante de nature à affecter la vie de l’entreprise. Elle doit être au moins
consultée, avant la décision définitive, sur toute mesure intéressant la composition
de la rédaction : embauche, licenciement, mutation et promotion des journalistes.
 En considération de sa fonction et de ses responsabilités, le journaliste a droit non
seulement de bénéfice des conventions collectives, mais aussi à un contrat personnel
assurant sa sécurité matérielle et morale ainsi qu’à une rémunération correspondant
au rôle social qui est le sien et suffisante pour garantir son indépendance
économique.

Droit d’auteur
Il y a deux types de droits couverts par le droit d’auteur : le droit patrimonial qui permet à
son titulaire de recevoir une rémunération à raison de l’utilisation de son œuvre par d’autres
et le droit moral qui permet à l’auteur de prendre certaines mesures pour préserver le lien
personnel existant entre lui-même et son œuvre.
SS1: LE DROIT PATRIMONIAL : art 8 ord sur le droit d’auteur au Niger
Il s’agit essentiellement du droit de reproduction et du droit d’interprétation et d’exécution.
A : Le droit de reproduction : c’est le copyright en anglais. C’est le droit de multiplier l’œuvre
par photocopie. Ce droit permet à son titulaire d’interdire à une autre personne de faire des
copies de son œuvre. Ex : copie sous forme de CD-ROM.
Il comprend également le droit de d’autoriser la distribution de copie de l’œuvre.
SS2 : LE DROIT MORAL : art 7 ordonnance sur le droit d’auteur au Niger
Il se compose de deux éléments :
Le droit à la paternité qui est le droit de revendiquer la qualité d’auteur de l’œuvre et voir
cette paternité reconnue. C’est le droit de voir son nom mentionné en cas de reproduction
de l’œuvre.
Le droit au respect c’est à dire le droit de s’opposer à la déformation ou à l’utilisation de
l’œuvre dans des contextes susceptibles de porter atteinte à l’honneur ou à la réputation
littéraire et artistique de l’auteur.
NB : Les droits patrimoniaux peuvent être transférés ou cédés à d’autres titulaires,
généralement en contrepartie d’une rémunération forfaitaire ou d’une redevance suivant la

2
destination de l’œuvre. Au contraire, le deuxième type de droit, les droits moraux ne
peuvent jamais être transférés. Le droit moral demeure à l’auteur de l’œuvre.
SECTION V : Les Droits voisins aux droits d’auteur
Ils sont constitués par les droits des artistes interprètes ou exécutants, les droits des
producteurs de phonogrammes et les droits des organismes de radiodiffusion.
Les artistes interprètes ou exécutants ont un droit exclusif de faire ou d’autoriser :
1* la radiodiffusion de leur interprétation ou exécution, sauf lorsque la radiodiffusion est
une réémission autorisée par l’organisme de radiodiffusion qui émet le premier
l’interprétation ou l’exécution.
2* la fixation de leur interprétation ou exécution non fixée.
3* la reproduction d’une fixation de leur interprétation ou exécution, lorsque
l’interprétation ou l’exécution avait été initialement fixée sans leur autorisation ou lorsque la
reproduction est faite à des fins autres que celles pour lesquelles les artistes ont donné leur
autorisation.
Aux termes de la loi portant création du BNDA, ces droits s’appliquent lorsque l’artiste
interprète ou exécutant est ressortissant du Niger, lorsque l’interprétation ou l’exécution à
lieu sur le territoire du Niger ou lorsqu’elle est fixée sur un phonogramme protégé ou enfin
lorsque l’interprétation ou l’exécution qui n’a pas été fixée dans un phonogramme est
incorporée dans une émission de radiodiffusion protégée.

SS3 : Les droits des organismes de radiodiffusion: Les organismes de radiodiffusion


sont les organes qui diffusent des émissions radio au public.
Ils ont également un droit exclusif de faire ou d’autoriser :
1* la réémission de leurs émissions de radiodiffusion.
2* la fixation de leurs émissions de radiodiffusion.
3* la reproduction d’une fixation de leurs émissions de radiodiffusion.

SS1 : Les conditions de publication : aux termes de la loi portant régime de la liberté
de presse, aucune autorisation de parution préalable n'est requise pour la publication d'un
journal ou d'un périodique d'information.
Il doit simplement faire l'objet d'une déclaration au parquet du Procureur de la République
du lieu de l'impression dans des formes définies par la loi.
SS2 : Les formalités de la déclaration : Aucune publication ne peut être régulièrement
continuée sans avoir accompli préalablement la formalité de la déclaration.
En fait, il s'agit d'une simple formalité destinée à informer le ministère public, garant de
l'ordre public, de l'existence de la publication et conséquemment de lui permettre d'avoir
toutes les informations nécessaires, sur toutes les personnes physiques ou morales qui
participent à la parution de la publication, notamment, les responsables, l'imprimeur.
La déclaration est faite par écrit sur papier timbré avec la signature du directeur de
publication. Un récépissé lui est délivré pour attester de l'accomplissement de cette
formalité.

3
L'écrit constatant la déclaration doit préciser les éléments suivants déterminés par la loi.
1. Le titre du journal ou écrit périodique et son mode de publication,
2. L'objet et la nature du journal ou écrit périodique ;
3. La langue d'édition ;
4. Les noms, prénoms, adresse de résidence du directeur de publication ;
5. L'adresse géographique, téléphonique et électronique de la rédaction, de son
administration ;
6. Les noms et adresses de l'imprimerie d'impression ;
7. Les indications relatives aux propriétaires, aux actionnaires et au capital social de la
société éditrice ;
8. Le casier judiciaire datant de moins de trois mois du directeur de publication et du
promoteur de l'organe de presse.

SECTION III : Le Directeur de Publication


Le Directeur de publication doit être un journaliste professionnel. Lorsque l’organe de presse
écrite est créé par une personne morale (société, syndicat, association, parti politique), le
directeur de publication est choisi parmi les membres du conseil d’administration ou les
gérants ou les membres du bureau exécutif ou les membres du bureau politique.
Cependant toute personne exerçant une fonction publique ou un mandat électif ne peut
être directrice de publication dans un organe de presse privé.

SECTION IV : Le dépôt légal


Le dépôt est une convention par laquelle le déposant remet à une autre personne appelée
dépositaire, une chose, à charge pour cette dernière de la lui remettre dès qu'il en sera
requis.
Le dépôt légal a un double objet. D’une part, constituer des archives et permettre la
conservation des écrits publiés et d’autre part, authentifier tous les écrits et les protéger des
contrefaçons.
La loi fait obligation au directeur de publication de procéder de deux exemplaires de chacun
des numéros de sa publication entre les mains du procureur de la république du lieu
d’impression préalablement à la parution. Un exemplaire doit être déposé auprès de l’ONC,
un exemplaire auprès du ministre chargé de la communication et deux exemplaires auprès
des archives nationales du Niger.
Pour ce qui concerne les publications destinées à l’enfance ou à la jeunesse, deux
exemplaires sont en outre déposés auprès du ministère chargé de la justice, au ministère
chargé de la jeunesse et au ministère chargé de la protection de l’enfant.
Il ne s'agit donc pas d'une convention entre le directeur de publication et les personnes qui
doivent recevoir les exemplaires de la parution, mais d'une obligation que la loi met à la
charge de chacune de ses deux parties. L'un ne peut donc pas s'abstenir de déposer et
l'autre ne peut pas refuser ce dépôt.
Toute publication se voit attribuer par les archives nationales du Niger un numéro « ISSN » et
par les services fiscaux un « NIF ».

4
Le nom du directeur de publication, ou celui de son co-directeur de publication, l’adresse du
journal ainsi que le nombre d’exemplaire tirés à chaque numéro, doivent être imprimés sur
chaque exemplaire.

CHAPITRE II : LA COMMUNICATION AUDIO VISUELLE


SECTION I : Définition :
La communication audiovisuelle est toute mise à disposition du public ou d’une catégorie du
public, par un procédé de télécommunication, de signaux, de signes, d’écrits, d’images de
sons ou de messages de toute nature qui n’ont pas le caractère d’une correspondance privée
conformément à la législation en vigueur.
SECTION III : Les conditions d’exploitation des organes de communication audio visuelle
L’exploitation d’un service de communication audiovisuelle surtout privé est soumise à
l’autorisation préalable du CSC. Ainsi, les fréquences exploitées par les administrations de
l’Etat sont définit par le Ministre chargé de la communication après avis de l’ONC. Il définit
également les fréquences dont l’attribution et l’administration sont confiées au CSC.
Ainsi, pour ce qui est des services de communication audiovisuelle privé, le CSC est l’organe
chargé de délivrer les autorisations préalables d’exploitation de radio et de télévision.
Ces autorisations ont un caractère précaire, c'est-à-dire qu’elles sont limitées dans le temps
et renouvelables, à raison de 5 ans pour les radios et 10 ans pour les télévisions. Les
conditions d’exploitation sont déterminées dans un cahier des charges.
Le CSC peut en cas de violation du cahier des charges, décider de retirer l’autorisation
administrative d’exploiter une fréquence ou simplement réduire la durée de l’autorisation,
après mise en demeure et après avoir offert à l’entreprise de communication, la possibilité
de se défendre. Cette décision de nature administrative, peut être attaquée devant la
chambre administrative de la Cour Suprême, en recours pour excès de pouvoir.
Les entreprises de communication audiovisuelle qu’elles soient publiques ou privées ont
l’obligation de conserver un enregistrement audiovisuel de chaque programmation diffusée
pendant une période de deux semaines à compter de la diffusion. Ce délai est porté à six
semaines lorsque le CSC reçoit une plainte relative à l’émission ou encore en l’absence de
toute plainte, lorsqu’il décide de s’autosaisir pour mener des investigations.
Dans ces conditions, l’entreprise de communication est obligée de tenir à disposition du CSC
un enregistrement de sa programmation.

CHAPITRE III : LE RECTIFICATIF ET LE DROIT DE REPONSE


SECTION I : Le droit de réponse
SS1 : Définition : Le droit de réponse est une prérogative accordée à toute personne
physique ou morale de réagir lorsqu'elles sont mises en cause par des organes de presse.

5
SS2 : Les conditions d'ouverture :Aux termes de l'article 29 de la loi portant régime de
la liberté de presse, ces conditions peuvent être résumées en trois points.
D'abord, il faut une imputation.
Ensuite il faut que cette imputation soit susceptible de porter atteinte à l'honneur, à la
réputation ou aux intérêts commerciaux ou non commerciaux de la victime.
Enfin, il faut la publicité de l'atteinte. La publicité est constituée dès lors que l'écrit ou
l'émission est susceptible d'atteindre le public.
Le droit d'exiger la publication ou la diffusion de la réponse à un article ou à une émission
ayant porté atteinte à une personne, appartient uniquement à la victime et à personne
d'autre. C'est le principe posé par la loi.

Cependant, il existe des cas limitativement énumérés où le droit de réponse peut être exercé
par quelqu'un d'autre que la victime mais en son nom et en ses lieux et place. Il s'agit :
 lorsque la victime est décédée, le droit de réponse peut être exercé par ses
ascendants ou descendants ou collatéraux au premier degré.
 lorsque la victime est frappée d'incapacité ou lorsqu'elle est mineure de moins de 18
ans, le droit de réponse appartient à son représentant légal.
Lorsque le droit de réponse est ouvert, la loi fait obligation au directeur de publication de
publier l'article ou de diffuser la réponse à la même place et aux mêmes conditions que
l'article ou l'émission qui a provoqué la réponse.
La réponse doit se limiter à la même longueur ou à la même durée que l'article ou l'émission
incriminée.
Ce droit est cependant renfermé dans des cas limitativement énumérés pour éviter les abus.
Il s'agit :
 lorsque la réponse est de nature à porter atteinte à la sécurité publique ;
 lorsque la réponse est susceptible de troubler l'ordre public ;
 lorsque la réponse est une violation de la loi ;
 lorsque la réponse a déjà été publiée à la demande de l'une des personnes autorisées
à le faire, en dehors de la victime elle-même.

SECTION II : Le droit de rectification


SS1 : Définition : Il s'agit d'une prérogative qui permet à toute personne d'intervenir pour
rétablir, corriger, rectifier dans l'esprit du public, ses propos ou ses actes qui auront été
inexactement rapportés.

SS2 : Les conditions d'ouverture : De la définition donnée par la loi, deux conditions sont
nécessaires pour qu'il y ait ouverture d'un droit de rectification.
D'une part, il faudrait que des propos ou des actes soient déformés ou travestis par l'organe
de presse.
D'autre part, il faudrait que la publicité soit réalisée, c'est à dire que le public soit susceptible
d'entendre, de lire ou de voir les propos ou les gestes incriminés.

6
LES INFRACTIONS COMMISES PAR VOIE DE PRESSE
Elles sont prévues par l’ordonnance n°2010-35 du 04/06/10, portant régime de la liberté de
presse. Parmi ces infractions, la loi prévoit des infractions appelées, crimes et délits.
 Lorsque l'infraction est punie d'une peine de police, c'est à dire d'une amende, il
s'agit d'une contravention ;
 Lorsque l'infraction est punie d'une peine d'emprisonnement à temps supérieur à
deux mois et inférieur à 10 ans, il s'agit d'un délit ;
 Lorsque l'infraction est punie de la réclusion, de la détention, de la dégradation
civique, c'est à dire d'une peine afflictive et infamante, il s'agit d'un crime.

L’ordonnance précitée en parlant de crimes et délits commis par voie de tout moyen de
communication, institue deux infractions. Il s’agit de la diffamation et de l’injure. Ce sont
des infractions contre les personnes.

SECTION I : La protection des personnes : Les délits contre les personnes


La loi portant régime de la liberté de presse a prévu deux types de délits contre les
personnes. Il s'agit d'une part de la diffamation et d'autre part de l'injure.
Aux termes de la loi, la diffamation est "toute allégation ou imputation d'un fait qui porte
atteinte à l'honneur ou à la considération de la personne ou du corps auquel le fait est
imputé".
Quant à l'injure, c'est "toute expression outrageante, tous termes de mépris ou invective qui
ne renferme l'imputation d'aucun fait".
Dans leur définition, les deux infractions sont nettement séparées.
SS1 : les éléments constitutifs :
A° Les éléments généraux communs : ils sont au nombre de trois
1° La publicité : si cet élément fait défaut, l'infraction dégénère. Le délit suppose que la
diffamation ou l'injure soit commise par l'un des moyens énumérés par l'article 2 de la loi sur
le régime de la presse. Ces moyens de deux ordres: les moyens de communication
audiovisuelle et ou électronique et la presse écrite.
2° les personnes protégées : la loi sur le régime de la liberté de la presse protège deux
grandes catégories de personnes.
Les personnes spécifiées et les simples particuliers
3° L'intention coupable : Elle est toujours exigée en matière d'injure ou de diffamation. Elle
est toujours présumée et n'a donc pas besoin d'être expressément constatée. Elle est
cependant susceptible de disparaître si le diffamateur établit un fait justificatif susceptible
d'établir sa bonne foi.
B /La diffamation : Etant donné qu'un fait unique ne peut constituer à la fois la diffamation
et l'injure, voyons à présent les trois éléments qui caractérisent la diffamation.

7
1° Allégation ou imputation : L'allégation est faite sur la foi d'autrui; l'imputation prétend
exprimer une certitude due à la connaissance personnelle. L'une et l'autre peuvent se
présenter sous deux formes punissables.
2° Fait allégué ou imputé : il n'y diffamation que si le fait allégué ou imputé est à la fois
précis et personnel.
3° Préjudice : la diffamation est un délit contre la personne; ce que la loi exige au titre du
préjudice, c'est qu'elle porte atteinte à la considération ou à l'honneur.
C/L'injure : Elle diffère doublement de la diffamation. D'une part, elle ne suppose pas
l'imputation d'un fait précis, et ne peut même être relevé que si son expression est distincte
de celle d'un fait diffamatoire. D'autre part, il est indifférent en ce qui la concerne que
l'expression porte atteinte ou non à la considération ou à l'honneur.
D : Diffamations et injures spéciales : la loi a prévu la répression de diffamation et injures
spéciales qui sont de deux ordres :
 la diffamation et injure envers les tribunaux
 La diffamation et l’injure en raison de l’ethnie,
En outre, toute association déclarée depuis au moins 5 ans à la date des faits et se proposant
par ses statuts de combattre le racisme peut se porter partie civile.
 La diffamation et l’injure envers la mémoire des morts.

SS2 : Les immunités, les faits justificatifs : Si les éléments constitutifs de l'infraction
se trouvent réunis, l'auteur de la diffamation ou de l'injure peut se trouver parfois
cependant en situation d'invoquer une immunité ou un fait justificatif.
A/ Les immunités : Elles se rapportent aux débats parlementaires et judiciaires.
B/ La véracité des faits diffamatoires : Lorsque la loi admet le défenseur à prouver
l'exactitude des faits allégués par lui, les magistrats ne peuvent refuser de lui laisser faire
cette preuve.
La preuve des faits diffamatoire n'est cependant pas admise à l'égard de toutes les
diffamations. Il en est ainsi dans les cas suivants :
 lorsque l'imputation concerne la vie privée de la personne ;
 lorsque l'imputation se réfère à des faits qui remontent à plus de 10 ans ;
 lorsque l'imputation se réfère à un fait constituant une infraction amnistiée ou
prescrite ou qui a donné lieu à une condamnation effacée par la réhabilitation ou la
révision ;

SS3 : Les interdictions de publier : La diffusion des informations mêmes exactes est
interdites si celle-ci se rapporte aux sujets suivants :
 Informations militaires de toute nature non rendues publiques par le gouvernement,
à condition que leur divulgation ne soit pas de nature à nuire à la défense nationale.
 Informations fausses ou déclarations mensongères qui porteront atteintes au crédit
de la nation.

8
 Publication de texte ou d’images constituant outrage aux bonnes mœurs.
 Informations relatives aux travaux des commissions d’enquêtes parlementaires, à
leurs délibérations ou autres actes qui n’auraient pas été autorisés par ces
commissions.
 Publication de liste de contribuables assujettis aux différents impôts ou de toute
indication quelconque se rapportant à ces listes et visant des personnes nommément
désignées.
 Interdiction de publier les actes d’accusation et tous autres actes de procédure
criminelle ou correctionnelle avant qu’ils aient été lus en audience publique.
 Publication destinée aux enfants et adolescents comportant des illustrations, des récits
des chroniques, des insertions faisant l’apologie de comportements antisociaux, du
mensonge, de la paresse, de la lâcheté, de la haine, de la débauche, ou de tout acte
qualifié crime ou délit ou de nature à démoraliser l’enfance ou la jeunesse.

9
10

Vous aimerez peut-être aussi