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ET SES
SANCTUAIRES A
JÉRUSALEM
AVECXIIPLANCHES
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PAR ".
JERUSALEM 1912.
PRIX 8 FRCS.
ENVENTE:
A PARIS
CHEZ ALPHONSE PICARD ET FILS ÉDITEURS. 82, RUE BONAPARTE.
MOMMERT
RiffllNT ETIENNE
Ouvrages du même auteur
ET SES
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A (ÉRUSALEM
SANCTUAIRES
AVECXIIPLANCHES
PAR
JERUSALEM 1912.
PRIX 8 FRCS.
ENVENTE:
A LEIPZIG-R. CHEZ E. HABERLAND, ÉDITEUR,IO.EILENBURGERSTRASSE
"—- A PARIS
CHEZ ALPHONSE PICARD ET FILS ÉDITEURS.82, RUE BONAPARTE.
IMPRIMATUR
t ALOYS SCHAEFER
Introduction.
L'auteur.
s7 Pa8e
E> V H<-| 1—52
S,; yï LelJieu <le/la lapidation de saint Etienne
\y. L'iny^ntioe des reliques de saint Etienne 53—60
v 61—81
^ilfJÇfâîâ&flé interprétation d'un ancien texte
IV. Dispersion des reliques du Protomartyr dans le monde romain 82—101
V. L'oratoire de saint Etienne érigé par l'évêque Jean et Alexandre
le Sénateur, au Mont Sion (de 415 à 417) 102—108
VI. Le martyrium bâti par Juvénal, évêque de Jérusalem, sur le
lieu de la lapidation de saint Etienne 109—147
VII. La basilique le saint Etienne bâtie par Eudocie au Nord de
Jérusalem (455—466) • 148—168
VIII. L'oratoire de saint Sophrone (638—1113)et l'église des croisés
en l'onneur de saint Etienne (1113—1187) 169—185
IX. Histoire de la fondation du couvent de saint Etienne des
FF. Prêcheurs du Nord de Jérusalem 186—196
X. Protestations motivées de la part des Franciscains, des
Jésuites et des Augustiniens contre les prétentions du Sanc-
tuaire Saint-Etienne du Nord de Jérusalem 197—214
XI. Les fouilles de la «petite église» 215—225
XII. Fouilles de la prétendue «véritable basilique d'Eudocie> . . 226—266
XIII. Le nouveau sanctuaire de Saint-Etienne des Dominicains 267—276
XIV. Résumé des résultats obtenus dans cette étude 277—284
XV. Qu'est-ce qu'en diront les Dominicains? 285—288
XVI. Supplément 289—292
XVII.Table alphabétique 293-308
Table des Planches.
Page
I. Plan général des fouilles. D'après l'original dans «Saint-Etienne> 222
II. Les degrés du choeur avec rainure. D'après le «Palestine-Explora-
tion-Fund» 234
III. Plan de la basilique de Saint Etienne. D'après le «Palestine-Explora-
tion-Fund» 253
IV. Dalle d'autel trouvée <-insitu». D'après le «Palestine-Exploration-
Fund» 253
V. Dalle d'autel d'offrandes égyptien. D'après le «Palestine-Explora-
tion-Fund» 254
VI. Dalle d'autel trouvée 'in situ» dans l'état actuel. D'après le P. La-
grange (photographie) 256
VII. Plan des ruines de la basilique d'Eudocie. D'après le P. Lagrange
(«Saint Etienne etc.») 243
VIII. Plan de la basilique projettée. D'après M. Boutaud 271
IX. Plan de la basilique actuelle. D'après le P. Mauritius Gisler, O- S- B. 273
X. Reconstruction de la basilique avec plan des fouilles. D'après le
Docteur Schick 248
XI. Ruines du sanctuaire de Saint-Etienne (le champ des fouilles domini-
caines). D'après «Saint Etienne» 251
XII. Plan général des fouilles dominicaines à Jérusalem avec plan du
nouveau sanctuaire et de son atrium. D'après un plan inédit de
M. l'architecte Sandel et le plan du Docteur Schick (n. PI. X).
Dessiné par le R. P. Mauritius Gisler, O. S. B. à Jérusalem .... IV
Chapitre premier.
Bien plus, sachant que les Croisés avaient vénéré, dans leur
oratoire, au nord de Jérusalem, le « lieu de la lapidation du saint
Protomartyr », certaines personnes s'imaginèrent que la « petite
église » du cordonnier grec occupait le lieu même de cette lapidation.
Frappé du bruit de cette découverte, le R. P. Matthieu Lecomte,
des F. F. Prêcheurs, acheta, en 1882, ce terrain avec les ruines,
— un demi-hectare —, pour la somme 45,500 francs, acquisition dont
les détails nous occuperont plus loin (chap. IXe).
A peine entrés en possession, les Dominicains comprirent
que les modestes dimensions de la « petite église » ne répondaient
pas à celles de la basilique eudocienne qui, d'après l'histoire,
était plus vaste que l'église du Saint-Sépulcre qui, jusqu'en 460,
avec ses cinq nefs constantiniennes, avait été la plus grande
église de la ville.
M. l'abbé L. Heydet, alors professeur à l'Ecole Saint-Pierre à
Jérusalem, s'efforça de démontrer l'identité des ruines de la « petite
église », distante de 365 mètres de la porte de Damas, avec celles
de la « grande basilique eudocienne » qui s'était trouvée distante de
150 mètres seulement de la même porte, et, qu'il supposait bâtie
sur le lieu de la lapidation de saint Etienne. Après avoir publié,
en Mars et Juin 1883, dans les Annales de Sion un article intitulé
« Ruines de l'église Saint-Etienne à Jérusalem », il fit paraître,
en 1887, une brochure de 57 pages 8° sous le titre « Etude cri-
tique et topographique où se trouve à Jérusalem le lieu de la
lapidation de saint Etienne » où il dévelopa sa thèse.
Mais ce fut en vain. — Les F. F. Prêcheurs refusèrent d'y
ajouter foi. Dans son « Saint Etienne et son sanctuaire à Jérusa-
lem » (Paris, 1894, p. 105), le P. Lagrange, parlant de cette « petite
église», dit franchement: « Ce n'était pas l'église bâtie par
Eudocie ».
1*
Examinons ces « preuves » :
A) Dans la brochure Saint Etienne et son sanctuaire à
Jérusalem (1894, p. 82—86) notre auteur écrit:
„ Au témoignage de Basile de Seleucie, cité plus haut (Le
P. Lagrange ne dit pas où se passage se trouve), il faut ajouter
les suivants:
„ Evagre, dans son Histoire de l'Eglise: « Eudocie éleva un
très grand sanctuaire, remarquable par ses proportions et sa
beauté, à Etienne, le premier des diacres et des martyrs: il est
distant de Jérusalem de moins d'un stade: elle y fut déposée
lorsqu'elle passa à la vie immortelle » ".
„Le terme sanctuaire traduit ici le grec «temenos». Cette ex-
pression, empruntée au paganisme, désigne l'enceinte sacrée qui
entourait le temple. Elle comprend donc, non seulement la basi-
lique, mais ses atriums et ses cours. Lorsqu'on arrivait à la
, porte qui donnait entrée à tout cela, on touchait au temenos ".
„ Le pèlerin Théodosius, dans sa description de la Terre
sainte, en 530 ap. J.-C, mentionne la basilique : « Saint Etienne
a été lapidé hors de la porte de Galilée. Là se trouve son église,
fondée par Eudocie, femme de l'empereur Théodose ». "
„ Le pèlerin Antonin insiste sur ce fait que la basilique conte-
nait le corps de saint Etienne (570 ap. J.-C): « L'impératrice
Eudocie ajouta des murs à la ville et construisit la basilique et
le tombeau de saint Etienne: elle-même a son tombeau près du
tombeau de saint Etienne, et, entre les tombeaux, il y a six pas.
Saint Etienne lui-même repose hors de la ville, à un jet de flèche,
sur la route qui regarde l'Occident ». "
„ Une tradition si bien établie ne pouvait disparaître, un sanc-
tuaire si précieux ne pouvait être complètement négligé. Aussitôt
que leurs modestes ressources le leur permirent, les chrétiens
de Jérusalem eurent â coeur de conserver au moins le souvenir
du martyre. Une chapelle fut élevée sur les ruines de la basilique.
Je crois en voir la mention dès le IXe siècle, dans une sorte
d'inventaire des établissements chrétiens de Jérusalem et des
environs, le «commemoratorium de casis Dei» (vers 808 ap. J.-C):
„ « A saint Etienne, au lieu de sa sépulture, se trouvent deux
clercs et quinze lépreux ». "
„ Il est du moins certain qu'une petite église ou oratoire se
trouvait au nord au moment du siège de Jérusalem par les Croisés:
nous avons sur ce point les témoignages d'Albert d'Aix, de Raymond
d'Aguilers, de Guillaume de Tyr, de Robert le Moine, des « Gesta
Francorum » de Robert de Nogent. Tous ces chroniqueurs placent
le camp du comte de Flandre et de Robert de Normandie au nord près
de l'église de Saint-Etienne, au lieu où il a été lapidé. Souvent
pendant le siège, on abandonnait les armes pour recourir à la
prière: avant l'assaut, une procession solennelle se déroule le long
des murs: elle fit une station à l'église de Saint-Etienne (Tudeboeuf
XIV, 4; Recueil des historiens des croisades, t. III.). "
„ C'est aussi de là que partit le signal de la victoire. On com-
prit que la ville ne pouvait être prise que du côté du nord: pendant
la nuit qui précéda la dernière attaque, les autres chefs croisés
transportèrent toutes leurs machines vers le propre lieu de l'oratoire
desaintEtienne.etc'estprèsdelà, en effet, que la brèche fut ouverte."
„ Le modeste oratoire ne pouvait empêcher de regretter l'an-
cienne basilique: Saewulf (1102—1103) gémissait encore sur les
ruines anciennes:
« La lapidation de saint Etienne eut lieu hors des murs, à deux
ou trois portées d'arbalète: il y avait là, du côté du nord, une
magnifique église, elle a été complètement détruite par les
» "
païens.
B) L'article publié sous le titre « Une tradition biblique à
Jérusalem » (Revue biblique, 1894, p. 452—481) donne la même
liste des témoins.
L'auteur y distingue cinq périodes.
La première « Du martyre à l'invention des reliques » occupe
dix lignes (p.454) ; la deuxième « De l'invention des reliques à l'époque
musulmane »: deux pages (p. 454-456) ; la troisième « De la conquête
arabe à la prise de Jérusalem par les Croisés » : deux pages et
demie (p. 456—459); la quatrième « De la prise de Jérusalem à la
perte de Saint-Jean-d'Acre »: treize pages (p. 459—472); la cin-
quième « De la perte de Saint-Jean-d'Acre à nos jours » : quatre
pages (p. 472—476). Le reste de l'article, cinq pages (476—481)
s'occupent delà «Discussion des témoigagnes et delà conclusion»,
tandis que les deux premières pages du travail (452—454) con-
tiennent l'Introduction.
Dans cette « Introduction » le P. Lagrange se plaint (p. 452)
de la « prodigieuse crédulité de nos ancêtres » et du « désaccord »
des guides officiels des pèlerins russes, grecs et latins à l'égard des
sanctuaires. Voici les termes de notre auteur (Revue biblique,
1894, p. 452):
- 6 —
SaintEtienne.
Mommert, 2
— 18 -
2*
— 20 —
4*
SaintEtienne.
Mommert, 3
— 34 -
Chaim Berlin,
Rabbin à Jérusalem.
3*
- 36 —
Saint Etienne.
Mommert, A
— 50 —
4*
- 52 -
Saint Etienne.
Mommert, 5
- 66 —
5*
— 68 —
c'est un terme qui ne s'y trouve point du tout, et, que les par-
tisans de la tradition du nord aiment à substituer à la phrase
grecque «slg xà èç~dmvXa xfjg nôXsoeg» que la traduction latine A
rend, avec beaucoup de justesse, par le terme «extra portam»
(hors de la porte). Le P. Lagrange se trompe donc lorsqu'il
dit que la seconde recension (B) «ne parle pas de la porte, mais
de la voirie».
c) Quant au passage de notre auteur qui impute au texte
grec un «malentendu» de la part de Gamaliel ou du prêtre
Lucien qui «parle de Jérusalem comme de la grande ville où
il est étranger», — le lecteur lui — même jugera de la force
de cet argument.
d) La déclaration du P. Lagrange: que la recension latine A
du Récit de Lucien qui contient la glose «quae est ad aqui-
lonem» représente la «recension authentique» ne nous paraît
pas juste.
Apparemment notre auteur a-t-il oublié qu'en 1894, dans
sa brochure «Saint Etienne etc.» (p. 55), il a admis: que «le
prêtre Avitus (rédacteur de la recension latine A), réfugié en
Palestine, a traduit «du grec» en latin la lettre de Lucien».
Le P. Lagrange reconnaît donc la priorité du texte grec.
Et, si le texte grec représente Y«original» de la «lettre de Lu-
cien», comme le P. Vailhé l'avait soutenu, en 1907, c'est au
texte grec que conviendrait, non pas la qualification de «relation
légendaire», mais bien celle de «relation authentique».
Les mots «quae est ad aquilonem» de la recension latine A
ne constituent, selon le P. Vailhé (Revue de l'Orient chrétien,
1907, p. 88), qu'une «addition postérieure» (glose). Cette «addi-
tion» s'explique cependant par le site du lieu de la lapidation
de saint Etienne que la tradition montre dans la vallée du Cé-
dron, — et, qui, en effet, se trouve: «en dehors de la porte»
(foris portam), sur un «plateau» de rocher, «au nord» de la
route du «Cédar».
Le texte de la «recension latine A», ainsi conçu, s'accorde
donc fort bien avec le texte de l'original grec et avec toutes
les traductions connues jusqu'à présent; et, il y a plus: elle
s'accorde avec le site traditionnel du lieu de la lapidation de
saint Etienne à l'Est de Jérusalem, dans la vallée du Cédron.
— 80 —
Thèses.
I. Le texte grec de la Lettre de Lucien représente le
texte de l'original de cet auteur.
II. Les mots « foris portam » de la recension latine A, ne
sont que la traduction du terme grec «Exopyla» (hors de la
porte).
— 81 —
Saint-Etienne.
Mommert,
Chapitre quatrième.
SaintEtienne.
Mommert, 8
— 114 —
tion du premier diacre. C'est donc entre les années 422 et 439
—
que cette église a été construite."
SaintEtienne.
Momuiert, Q
- 130 -
9*
- 132 —
Hommert,Saint-Etienne. 10
— 146 —
10*
Chapitre septième.
plus haut (chap. Ier) sur une erreur. Cette thèse quitte donc
l'arène.
Quant aux thèses 2e, 3e et 4e, nous allons consulter les
témoins qui en parlent, depuis la fondation de la basilique eudo-
cienne en question jusqu'à sa destruction définitive en 614.
Quant aux opinions des Occidentaux de l'époque des Croi-
sades, elles ne méritent aucune réfutation, parce qu'elles ne re-
flètent que des erreurs médiéviales; nous en parlerons cependant
en passant, dans les chapitres suivants.
Après ce prélude nous abordons la thèse 2e qui s'occupe
de la basilique eudocienne.
Plusieurs anciens auteurs nous ont laissé, dans leurs ouvrages,
des renseignements précieux au sujet de cette basilique.
I. L'auteur anonyme de la Vie de Pierre libérien (Ve au
VIe siècle), traduit du syriaque par M. Richard Raabe (Leipzig,
1895), raconte, d'après le P. Lagrange (Revue biblique, 1896,
p. 457, et 1904, p. 469):
,,Au moment où Pierre libère, parvenu à un âge avancé,
allait quitter les environs de la Ville-Sainte, un de ses disciples
crut le voir en songe accomplissant un dernier pèlerinage aux
Saints-Lieux. Parti d'un village situé au nord de la ville, «il
entra d'abord au martyrium de s. Etienne qu'il rencontra en
premier lieu». Il descendit dans la grotte et pria devant l'« urne
funéraire»." —
Pierre ne visite pas le « martyrium » dans la vallée du Cé-
dron, attribué à Juvénal, ce qui se comprend aisément, si l'on
sait que notre pèlerin appartient à la secte des monophysites,
et, que Juvénal en avait été l'adversaire le plus implacable.
Dans la basilique du nord le pèlerin trouva une « crypte »
(grotte) où l'on vénérait, dans une « urne funéraire » (Reliquien-
Urne), des reliques de saint Etienne, comme il y en avait dans
toutes les églises érigées en l'honneur du saint protomartyr, et
qu'on rencontrait, à cette époque, dans toutes les provinces de
l'empire romain: — mais, il n'est
pas dit: qu'on y vénérât le
« corps » de saint Etienne.
Nous sommes toutefois sans information sur la provenance
de ces reliques. Les avait-on tirées du sarcophage du sénateur
Alexandre, resté dans la crypte du martyrium de saint Etienne
après le rapt du sarcophage du protomartyr effectué par Ju-
lienne? L'impératrice les avait-elle apportées de Constantinople
— 153 —
avec les autres reliques du même saint martyr dont elle avait
enrichi les nombreuses églises qu'elle lui avait bâties dans plu-
sieurs villes d'Orient? Qui nous informera de ces détails?
Quoiqu'il en soit, l'auteur de la Vie de Pierre libérien
n'indique en aucune façon: que la basilique d'Eudocie occu-
pât le « lieu de la lapidation».
Déjà plus haut (chap. Ier), nous avons vu que les savants
ont constaté que l'ouvrage de Théodose a subi des « interpola-
tions et des modifications ultérieurs » assez nombreuses, et, que
le chapitre où se trouve notre passage est un de ceux qui ont
le plus souffert sous la main des copistes. Théodose ne nous
offre donc point de base solide pour notre question.
Mais que les mots du texte cité, telles que nous les possé-
dons, appartiennent vraiment à Théodose, — dato non con-
cesso —, l'indication que « saint Etienne a été lapidé en dehors
de la porte de Galilée» nous conduirait, comme nous l'avons
montré plus haut, non point au côté Nord, mais bien au côté
Est de la Sainte Cité.
C'est donc par une erreur manifeste qu'on donne le texte
de Théodose comme affirmation de la lapidation au Nord.
* *
*
dédiée en 438 ou 439, n'ait été dédiée que le 15 juin 460, avant
même d'être achevée? ..."
„Nous sommes tout simplement en présence d'un ana-
chronisme, bien explicable chez un auteur qui ne vivait pas
à Jérusalem et qui écrivait une cinquantaine d'années après
les événements ..."
„(p. 80) Des lors, on n'est pas obligé de supposer deux
églises Saint-Etienne bâties par Eudocie au Nord de la ville, en
deux endroits différents, on ne saît trop pour quels motifs, et
dont l'une aurait disparu subitement sans laisser aucune trace.
On ne doit pas davantage recourir à l'hypothèse de deux églises
Saint-Etienne, bâties au même lieu par la même personne, et
cela en moins de vingt-cinq ans. Enfin, l'on ne se heurte pas
contre la bizarrerie d'une même église, dédiée le 15 mai 438
ou 439, laquelle est encore dédiée le 15 juin 460, et qui pour-
tant reste toujours inachevée. Surtout si l'on songe que cette
basilique est l'oeuvre d'une impératrice, assez prodigue d'argent
pour les constructions et qui resta à Jérusalem les dix dernières
années de sa vie."
„ Il suit de cette interprétation que le troisième passage de
la «Vie de Pierre libérien», comme les deux autres, vise la
basilique d'Eudocie, située au Nord de Jérusalem et dédiée le
15 juin 460. Mais il en suit également: qu'il ne nous apprend
rien sur le « lieu de la lapidation » de saint Etienne. "
Hommert,Saint-Etienne. 11
— 162 —
11*
— 164 —
bien à la distance des ruines mises à jour par les fouilles (de
la « petite église ») des FF. Prêcheurs. "
„ Quoique ce ne soient que des évaluations approxima-
tives qui nous occupent, ces évaluations nous offrent une
différence si grande, qu'elles n'admettent pas d'être appli-
quées à la même localité (Haben wir es auch hier nur mit
ungefâhren Schâtzungen zu tun, so enthalten doch dièse An-
gaben einen bedeutenden positiven und genugend groBen
Unterschied, daB derselbe die Deutung auf einen und den-
selben Ort nicht zulaBt)" ... (p. 164—165): ,, Les questions
cependant, de savoir: pourquoi la basilique d'Eudocie n'a pas
été reconstruite, plus tard, «sur le lieu primitif», si même
dans des dimensions plus modestes; de savoir: de quelle
époque date la construction de la « petite église » trouvée
par les Croisés en ruines, et, en «plus grande distance» de
la porte de la ville, ces questions restent ouvertes aux con-
jectures, parce que nous manquons de renseignements histo-
riques là-dessus." —
Saint-Etienne.
Mommert, 12
— 178 —
12*
- 180 —
Thèses.
I. L'«oratoire» de Saint-Etienne que les Croisés trou-
vèrent à « deux ou trois jets d'arbalète», soit 300 à 450 mètres
au nord du mur de Jérusalem, paraît avoir été l'« oratoire de
Sophrone» de l'an 638; mais il est absolument certain que
cet « oratoire » n'occupait pas l'emplacement de la basilique
eudocienne, qui s'était élevée à «un jet de flèche» soit
150 mètres seulement de la Porte de Damas.
II. Cet « oratoire de Saint-Etienne » joue dans l'histoire de
la conquête de la Sainte-Cité un rôle analogue à celui de la
« Sainte-Lance » à Antioche. Il paraît hors de doute qu'on
décora cet oratoire de l'auréole du lieu de la lapidation pour
des raisons d'utilité publique.
III. Il est absolument avéré que les Indigènes de Jérusa-
lem, ainsi que les Eglises orientales n'ont jamais adopté l'in-
novation franque relative au lieu de la lapidation de saint
Etienne, et qu'ils continuèrent à vénérer ce lieu sur le rocher
traditionnel dans la vallée du Cédron, comme ils l'avaient
fait « ab antiquo », — et, comme le firent toujours les FF. Mi-
neurs de saint François, gardiens officiels des sanctuaires de
la Sainte-Cité, depuis leur arrivée en Terre-Sainte, en 1219.
Chapitre neuvième.
En déclarant ouvertement:
« Tout n'était pas fini cependant, et il fallut entamer de
nouvelles négociations et faire des frais beaucoup plus con-
sidérables pour acquérir la « véritable basilique » d'Eudocie,
— 192 —
SaintEtienne.
Mommert, 13
— 194 —
13*
— 196 —
Pour nous faire une juste idée de l'état des choses, nous
avons jugé bon, de suivre, pas à pas, les débats qui s'élevèrent
immédiatement après l'apparition des deux publications sus-men-
tionnées du P. Lagrange.
Ce furent d'abord les Fils de saint François, les Gardiens
officiels des sanctuaires de Palestine, qui, assistés par les Jé-
suites (le R. P. Fiorowich), prirent les armes pour combattre
les prétentions des Dominicains de l'Ecole biblique de Saint-
Etienne à Jérusalem.
Dans le périodique « Saint François et la Terre-Sainte »
(1894, p. 418 sequ.) le P. Fiorowich, S. J., publia la réplique
suivante :
„La critique moderne, trop vantée, aime à se baser sur la
seule tradition écrite, et, dans son inconsciente fatuité, en réalité
rejette la tradition orale. Fille légitime des écoles rationalistes
et matérialistes, elle est très défectueuse, en opposition avec les
renseignements de saint Paul. Le grand apôtre, en effet, or-
donne de conserver la double tradition, orale et écrite. Ce sont
les deux yeux de la saine critique."
„Bien plus, sans la tradition locale et orale, la tradition
écrite ne peut pas même exister. Les premiers auteurs, en effet,
pères de la tradition écrite, pour fixer l'emplacement des sanc-
tuaires de Terre-Sainte, ont dû se rendre sur les lieux, inter-
roger, consulter la tradition locale. Leur tâche s'est bornée à
consigner les réponses et les renseignements reçus. Ces ren-
seignements font foi en pareille matière. Et de fait, c'est de
cette manière que les choses se sont passées. De tout temps
les chrétiens ont habité la Terre-Sainte, et, les traditions se
sont transmises de père en fils, tandis que d'un autre côté, les
fidèles à tous les âges ont visité les sanctuaires dont les noms
se répètent dans leurs écrits à tout instant et dans des cir-
constances différentes. Or, quand une tradition est générale,
elle est certaine et immuable."
„ La tradition écrite a sa valeur, mais elle peut être dé-
fectueuse. Pour apprécier l'importance des autorités que l'on
invoque, il faut distinguer entre les auteurs qui ont habité long-
- 199 -
Pour se faire une juste idée de la sincérité des RR. FF. Prê-
cheurs et de la «métode scientifique » employée par eux pour
prouver l'authenticité de leur « véritable basilique d'Eudocie », il
suffirait d'entrer dans les détails de la réfutation des « études »
— 207 —
SaintEtienne.
Mommert, iA
- 210 —
Ce n'est pas ici le lieu de discuter les motifs qui ont amené
la Rédaction de la Revue augustinienne à embraser l'opinion du
P. Lagrange relative à la prétendue tradition du Nord. Du reste,
cette discussion serait superflue pour ceux qui sont familiers
aux projets d'un nouveau sanctuaire que les Augustins de
l'Assomption verraient avec bonheur se dresser dans leur
« Jardin-Saint-Pierre » sur le mont Sion.
Nous nous contenterons donc de résumer ici notre opinion
au sujet des 3 points signalés, par la Rédaction de l'Orient
chrétien, dans les pages précédentes, en renvoyant, pour nos
arguments plus haut (Chap. VIer et sequ.).
1° Il y avait anciennement, dans la vallée du Cédron,
un sanctuaire dédié à saint Etienne.
— 211 —
14*
— 212 —
loger les bestiaux, peu importe de savoir si cela fut fait par les
Francs, après leur retour dans la ville, ou par les Sarrasins."
„Les auges trouvées au fond des souterrains, nous l'indi-
quent (Die im Hintergrund gefundenen Troge sprechen dafûr).
De cette manière le récit de Willebrand (1212) se comprend,
quand il se plaint (II, 5) que la Maison de Dieu a été convertie
en étable où on loge les ânes du Sultan (ein Stall . . ., wo die
Esel des Sultans zusammengetrieben werden)."
„ On ne pourra donc plus présumer avec Tobler (Topo-
graphie de Jérusalem, II, 187), que ce fut par erreur que Wille-
brand a placé l'ancienne étable des Chevaliers de saint Jean
dans les édifices ecclésiastiques, dont les ruines étaient encore
visibles de son temps (als habe er irrtûmlich den ehemaligen
Stall der Johanniter an Stelle der kirchlichen Gebâude gesetzt,
um so weniger, als ja ihre Trùmmer ihm vor Augen lagen)."
„Puis le récit de Willebrand nous fait savoir qu'à cette
époque, on força les pèlerins chrétiens de s'y loger. C'est pour-
quoi l'endroit s'appelait jusqu'à nos jours dans la bouche du
peuple: «Khan el Frendj » (Trefflich stimmt hierzu der Name
des Platzes, welcher bei dem Volke bis in die neueste Zeit
« Chan el Frendj» hieft)." —
D'autres renseignements relatifs à la «petite église» achetée
par le R. P. Matthieu Lecomte, nous viennent de la part de
Mgr. le Chanoine Dr Riess, qui dans la Revue allemande « Zeit-
schrift des Deutschen Palâstina-Vereins » (Leipzig, 1885, p. 162
sequ.), sous le titre «Ûber die angebliche AufdeckungderEudokia-
(Stephans-)Kirche» écrivit ce qui suit:
„Aux renseignements donnés dans la Revue allemande
«Zeitschrift des Deutschen Palâstina-Vereins» (Leipzig, 1885,
p. 50 sequ.) par M. le curé A. Frey, je me permets d'ajouter
quelques observations qui serviront, d'un côté, à confirmer, par
de nouveaux arguments, l'opinion de M. Frey, qui établit: qu'il
faut reconnaître dans ces ruines l'église de saint Etienne de
l'époque du règne latin, ou plutôt l'«oratoire du monastère» de
ce temps-là; tandisque, d'autre part, il n'y a pas de raison d'y
chercher les restes de la basilique bâtie par Eudocie au Ve
siècle (daB wir in jenen Resten [der neu entdeckten Stephans'
kirche] allerdings die zur Zeit der frânkischen Herrschaft existie-
rende Kirche ad S. Stephanum, oder vielmehr Oratorium nebst
Klostergebâulichkeiten erkennen mussen, daB aber anderseits
— 218 —
rière la nef. Dans ce mur transversal, épais d'à peu près 0 m 50,
il y avait, d'après le plan de M. Frey, une ouverture au milieu,
tandis que, d'après le plan du « Surwey of Western Palestine»,
il s'y trouvait en outre une ouverture des deux côtés, par où
l'on montait dans un espace plus élevé, occupant toute la largeur
de l'église sur à peu près 2,74 m de longueur, qui représentait
une nef transversale, d'où l'on montait de nouveau, par quelques
marches, dans l'abside qui formait un demi-cercle aplati (Dièse
Quermauer von zirka 0,5 m Stârke hatte nach Frey's Plan in
der Mitte, nach dem Plan von «Surwey of Western Palestine»
aufierdem auch auf beiden Seiten Lûcken (offene Stellen), durch
die man auf einigen Stufen in einen hôher gelegenen, mit dem
Kirchenschiff gleichbreiten und zirka 2,74 m tiefen Raum gelangt,
welcher die Stelle eines Querschiffes einnimmt, an den die wieder
ein paar Stufen hohcr gelegene Apsis, einen etwas gedrûckten
Halbkreis bildend, anschliefit)."
„ L'espace, accessible par plusieurs degrés, que nous avons
désigné du nom de nef transversale, paraît assez remarquable.
Nous sommes d'avis que cela ne représente pas une nef trans-
versale dans le sens architectonique usuel, mais un espace ré-
servé pour un but particulier, qui portait le nom de orjxoç (sepes)
et qui se trouve dans les anciennes églises grecques à cet en-
droit, entouré d'un grillage et réservé à une image de Dieu ou
à un tombeau ... (p. 169). C'est justement cet endroit que les
Francs (Theodoricus, De locis sanctis) vénérèrent comme le lieu
de la Lapidation du saint protomartyr (Derselbe [Raum] wurde
von den Franken [vgl. Theodoricus] als Ort der Steinigung des
Erzmartyrers verehrt). Nous supposons que cette partie de
l'oratoire n'a pas été entièrement couverte par la voûte, mais
qu'on la laissa découverte, comme «locus apertionis coeli »,
comme on l'avait fait à l'oratoire de l'Ascension sur le Mont
des Oliviers (und dûrfen wir sicher annehmen, dafi dieser Teil
nicht vollstàndig eingewôlbt gewesen, sondern als « locus aper-
tionis coeli » in âhnlicher Weise, wie bei der Himmelfahrtskirche
auf dem Olberge offen gelassen wurde)."
„En résumant les déductions précédentes, il nous semble
que les ruines achetées et déblayées par les Français représentent
une église jointe à un monastère, bâtie par les Grecs, apparte-
nant à une époque ultérieure à l'an 614, et, érigée vraisemblable-
ment dès le VIIIe siècle (eine ursprûnglich von den Griechen er-
— 220 —
Légende.
i. Abside. 11.Citernes.
2.Placedumaître-autel. 12.Entréesà destombeaux
3.Pilier avecrevêtement voûtés.
demarbre. 13.Entréed'unlongcaveau
4. Rocher tailléservantde souterrain.
mur. 14.S oupiraux.
5.Divers r estesde mosaï- 15.Entréesà destombeaux
ques. creusésdansleroc.
6.Excavationsverticales16.Entréed'unegrotte.
durocher. 17.Eglisedes Croisés.
7.Incisionsrectangulaires18.PPlacede l'autel.
dansle rocher. 19. etitseuilde porte.
8. Seuilsde porte de la 20.Grandseuilde porte.
basilique. 21.Ecolebibliquerécem-
9. Annexedela basilique. mentconstruite sur le
10.Placedescolonnes. côté sud del'atrium.
Remarque:
Les No. 17, 18, 19 ren-
dent la «petiteéglise».
SaintEtienne.
Mommert, 15
Chapitre douzième.
I. Les tombeaux.
Les fouilles mirent à jour des « tombeaux » de l'époque by-
zantine avec des inscriptions en langue grecque.
Un seul de ces tombeaux a été trouvé intact.
Le P. Lagrange en parle en reproduisant quelques passages
d'un article publié là-dessus par le R. P. Germer-Durand, des
Augustins de l'Assomption, en ces termes (Saint Etienne etc.,
1894, p. 126 sequ.):
„ Parmi les tombeaux creusés dans l'atrium de la basilique
un seul a été retrouvé intact. Un mur bâti sur la dalle qui en
fermait l'entrée l'avait préservé. Cette précieuse découverte
nous a donné un spécimen fort intéressant des sépulcres du
Ve siècle."
„ Cette dalle une fois enlevée, dit le R. P. Dubourg (I. c. p. 126),
nous descendons par un escalier de trois dégrés assez hauts,
et, nous nous trouvons en face d'une porte de pierre parfaite-
ment conservée et qui tourne sur ses gonds de fer."
„ La serrure existe encore en partie. Un degré donne accès
à l'intérieur: à gauche (nord) il se trouve un lit de pierre sur
lequel reposent plusieurs squelettes; au pied était placé une
fiole de verre."
„Du côte droit (sud) il se présente un arcosolium fermé
par trois pierres ornées chacune d'une croix pattée. On descelle
une de ces dalles et l'on se trouve en présence d'un squelette
bien conservé à l'exception de la tête tombée en poussière; aux
pieds, nous trouvons aussi une fiole plus grande que la première
en verre très fin. Il est facile de se convaincre que ce tombeau
n'avait jamais été ouvert."
„ La grande dalle qui le fermait a î m 30 cm de long sur
80 cm de large."
15*
— 228 —
Planche II.
A REDPOLISHED STONE
Les degrés du choeur avec la rainure destinée à porter
la balustrade.
Reproductionphotographiquetirée de la Revue anglaise PalestineExplorationFund»,
1891, p. 214 X" 5.
— 235 —
Hommert,Saint-Etienne. \6
— 242 —
2.3)4J5J6.Mosaïques.
IJPierre
7. à la placedu
maître-autel.
8.Pilieravecrevêtement
de marbre.
9. Seuil présumé du
choeur.
10.Seuilsde la basilique
nn situ).
11.Rochertaillémarquant
la finde l'absideet
desmurs.
12.Ancien crépissagever-
tical extérieurdes
murs.
1.3.Rochertaillémarquant
la limitedel'annexe.
14.Excavationsverticales.
ancienne cryptepré-
sumée,changéeen
carrièreset en ci-
ternes.
15.Rocher taillépourles
basesdescolonnes.
16.Citernes,
17.Entrée d'un caveau
voûté avec quatre
tombeaux.
1S.Long"caveauvoûté:
placeprésumée des
tombeauxdesdeux
Eudocie.
19.Entrée.
20.Soupirauxmodernes.
21.Tombeaux creusés
dansle roc.
cette crypte a été remaniée dans les temps qui ont suivi,
qu'on a brisé les cloissons qui séparaient les chambres sé-
pulcrales et isolaient les tombeaux ..."
„Mais quels tombeaux renfermait cette crypte? Sa place
dans la basilique, en face de l'autel et tout proche du sanc-
tuaire, indique que ce devait être la «confession du saint
martyr», et que là ses restes précieux avaient été dé-
posés." —
Planche X.
deSaint-Etienne.
duSanstuaire
Ruines
Au delapetite
l'abside
premier
plan l'atrium
église,
puis ses
avec etlabasilique
tombeaux, Dans
le
d'Eudocie.
actuel
lecouvent
fond, avec
lachapelle «Saint
provisoire.
D'après Etienne
etc. enface
, 1894, dutitre.
— 252 —
Pianche IV.
Saint.Etienne.
Mommert, 17
— 258 -
17*
— 260 —
que: l'autel trouvé «in situ» par les FF. Prêcheurs, sur l'empla-
cement de leur «véritable basilique d'Eudocie», soit sur l'ancien
abattoir de la municipalité de Jérusalem, est tout à fait semblable
aux autels de Set dont il a vu plusieurs exemplaires au Musée
du Caire et dans d'autres musées.
Puis: sur le même champ des fouilles on a mis à jour
des « chapiteaux de style égyptien » et surtout « un fragment
de stèle avec l'image de *Set» accompagné d'une inscription
hiéroglyphique » dont nous parlerons plus bas.
Il nous paraît donc permis de présumer que l'autel en
question a été consacré à «Set».
Plus encore: les résultats des fouilles qui nous occupent,
surtout les canaux, conduits et réservoirs d'eau et d'autres
détails, ont, dès le commencement éveillé l'idée qu'on se trouvait
en présence des ruines d'un ancien établissement de bains.
En effet, le « Chronicon paschale seu alexandrinum » raconte
que Hadrien bâtit dans son Aelia « deux thermes » (exzioe zà ôvo
ôiyuôoia), et, plusieurs indices portent à croire que, comme l'un
de ces deux se trouvait en dehors de la ville, du côté du sud
(Fouilles des Augustins de l'Assomption sui* la pente orientale
du mont Sion), — l'autre était situé, très probablement, au côté
opposé de la ville, en face de la porte de Damas, justement
sur l'emplacement des fouilles de l'Ecole biblique de Saint-
Etienne.
Les anciens aqueducs du sud et du nord, existant, en partie,
encore aujourd'hui (El-biréh à la piscine des Soeurs de Sion),
avaient certainement décidé le choix des emplacements.
Les nombreux conduits d'eau qui, d'après M. le Docteur
Schick (Zeitschrift des Deutschen Palâstina-Vereins, Leipzig,
1888, p. 252, cfr. Tafel III) et d'autres auteurs, sillonnaient le
champ des fouilles dominicaines; l'hypocauste, trouvé au centre
de ces fouilles, et, présenté bravement par le P. Lagrange (Saint
Etienne etc., p. 129) comme «tombeau d'Eudocie et de sa petite-
fille»; les piscines taillées dans le roc, en somme nombre de
faits, accusent sur le champ de fouilles de l'Ecole biblique de
Saint-Etienne un < ancien établissement de bains » qu'on peut
même préciser en disant: «bains romains».
Le nom de Hadrien y est mêlé par deux inscriptions ro-
maines de proportions monumentales, trouvées à l'ouest et en
face de l'emplacement de l'Ecole biblique de Saint-Etienne à
— 262 —
Plus haut, au chapitre IXe, nous avons vu que les FF. Prê-
cheurs, en achetant les ruines de la «petite église» du cor-
donnier grec, ont été victimes d'une grosse erreur; nous avons
vu (chap. XII) qu'ils n'ont pas mieux réussi en achetant un
terrain, contigu à l'Est, qu'on leur offrit sous la dénomination
de «ruines de la véritable basilique d'Eudocie; ils réussirent
cependant à élever, sur ce dernier emplacement, un beau cou-
vent et une très belle église en l'honneur de saint Etienne.
La première pierre de ce nouveau sanctuaire fut posée le
Mardi 10 Décembre 1895. La consécration solennelle eut lieu le
Dimanche 13 Mai 1900. Sa Béatitude le Patriarche de Jérusalem,
Mgr Piavi, devait présider la cérémonie assisté de Mgr Duval,
archevêque de Pétra et délégué de Syrie, et de Mgr Appodia,
évêque de Capitolias et coadjuteur de son Excellence le Pa-
triarche. Mais une longue et pénible indisposition ne permettant
pas à Mgr le Patriarche d'exécuter une fonction aussi laborieuse,
Mgr Duval et Mgr Appodia s'en partagèrent les offices.
Maintenant nous entrons dans la discussion de la question:
« L'église actuelle avec son cloître occupe-t-elle exactement
l'emplacement réclamé par le P. Lagrange pour celui des ruines
de sa « véritable basilique d'Eudocie » ?
Nous avons montré au chapitre précèdent (XIIe) que les
« éléments » qui ont permis à M. l'architecte Sandel de dresser
son « plan des ruines de la basilique d'Eudocie » ne prouvent
pas ce qu'ils devaient prouver: l'authenticité de la soi-disant
« véritable basilique d'Eudocie » des FF. Prêcheurs.
— 268 —
Planche TX.
SaintEtienne.
Nommert, 18
- 274 -
18*
- 276 -
Saint-Etienne.
Mommert, 19
— 290 —
19*
— 292 —
Dubourg, P., des FF. Prêcheurs: met a jour le «vaste corridor voûté»
réputé la «crypte sépulcrale de l'impératrice Eudocie (p. 239).
Dunkel, P. Adolf, se range du côté de la thèse du P. Lagrange
(p. 275).
Escalier taillé dans le roc qui, descendant de la ville da Jérusalem
dans la vallée du Cédron, passe devant le «rocher traditionnel»
(P- 25).
Evagre: invoqué, par le P. Lagrange, en faveur de sa thèse (p. 4, 7);
— notre interprétation du texte en question (p. 20).
P. Scheil dit que c'est justement lui qui les a trouvés (p. 264);
— il me montra le «reliquiaire en pierre» (p. 265); — déjà
depuis 1904, il déclare qu'i «il est loin de prétendre à une certi-
tude absolue» (p. 272), et proteste de sa probité et de sa loyauté
litéraire (p. 276); — depuis 1910, il retire tous les arguments de
son arsenal de «documents» entassés dans ses travaux et, qui
devaient prouver l'authenticité du sanctuaire de Saint-Etienne du
Nord (p. 272) et n'en retient qu'un seul, dont nous avons vu plus
haut (chap. XII e XIIIe) que lui-aussi ne conclue pas.
—
Lapides torrentis de la liturgie de la fête de s. Etienne (p. 15);
trouvables non point sur la «colline de Jérémie» ni chez les Domi-
nicains, mais bien dans la vallée du Cédron (p. 27 à 28); — le
Cardinal Rampolla démontre que la phrase liturgique «Lapides
torrentis dulces ci fuerunt» n'est pas une «assertion purement
gratuite» (p. 39); — le P. Lagrange veut que: les pierres en
question « rappèlent les cinq pierres du torrent (lapides de torrente)
ramassées par David pour combattre Goliath (p. 40).
Lecomte, P. Matthieu, des FF. Prêcheurs, achète les ruines de la
«petite église» (p. 2, 189, 190); —son audience au Vatican (p. 194);
ses inexactitudes fort mal placées (p. 195).
«Lieu de supplice déterminé» ou «des lapidations ordinaires» chez
les anciens Juifs: réclamé, en faveur de sa thèse, par le P. La-
grange (p. 11 à 12); — «le souvenir de ce lieu funèbre existe en-
core aujourd'hui (p. 12); — on le montre sur la collier de Jérémie
(p. 12); — Lagrange réclame le témoignage du Talmud et des
ministres protestants Chaplin et Hanauer en faveur de son opinion
(p. 30 à 31) ; — nous démontrons que les dépositions de ces témoins
ne concluent pas (p. 31 à 35); — témoignage du rabbin Berlin (35).
Lucien, prêtre de Caphargamala: indique le lieu de la lapidation de
s. Etienne, a) Texte grec (p. 16), b) texte syriaque traduit par Nau
— il con-
(p. 17), c) texte latin B (p. 17), d) texte latin A (p. 17);
serve, après la traslation des saints os d'Etienne à la Sainte-Sion,
de la «terre» et de la «poussière» de l'endroit où toute la
chair de son corps s'était consommée (p. 60); — il envoie de
«cette terre», par le prêtre Avitus de Braga, en Espagne (p. 84).
Marcellin: l'Occident demande à partager les reliques de s. Etienne
(p. 83); — la translation des reliques de Constantinople à Rome
(p. 96).
Marino Sanuto: la lapidation de s. Etienne dans la vallée du Cédron
(p. 45).
— 302 —
tion complète des restes vénérables de cette «petite église» est l'oeuvre
des Dominicains (p. 225); — le R. P. Lagrange décline la respon-
sabilité de cet acte de «vandalisme» en la détournant sur les
épaules du R. P. Levigoureux, Prieur à cette époque (p. 225).
Phokas: invoqué, par Lagrange, en faveur de sa thèse (p. 44), —
tandis que nous démontrons le contraire (p. 44).
Pierre l'Ibérien, évêque monophysite: il entra au martyrium de saint
Etienne qui se trouvait dans la basilique du Nord (p. 152); — il
descendit dans la grotte et pria devant l'«urne funéraire (p. 152);
— il ne visite point le «
martyrium » bâti par Juvénal, qui se trou-
vait sur le lieu de la lapidation pour la fort simple raison qu'il
appartenait, lui, à la secte des monophysites dont Juvénal avait été
l'adversaire le plus implacable.
Pierre rougeâtre de forme circulaire: décrite par Hayter-Lewis (p. 252);
— représentée sur le plan anglais (p. 253) et sur le
plan du
Docteur Schick (p. 248); — l'abbé Heydet l'a vue sur sa place
primitive, mais point plus «in situ» (p. 260); — le P. Lagrange,
qui la supprime dans ses publications, répond, sur mon inter-
pellation qu'«// n'en savait rien» (p. 260); — les Dominicains,
après l'avoir travaillée, l'ont jetée dans les fondements de leur
nouvelle basilique (p. 260).
Pierres du torrent de la liturgie de la fête de s. Etienne: trouvables
dans la vallée du Cédron, non point sur la «colline de Jérémie
(p. 27 à 28) ; — le Cardinal Rampolla démontre que la phrase
liturgique «lapides torrentis dulces ei fuerunt» n'est pas une
«assertion purement gratuite» (p. 39 à40); — le P. Lagrange veut
que: les pierres en question «rappelent les cinq pierres du torrent
(lapides de torrente) ramassées par David pour combattre Goliath
(p. 40).
Rampolla (Cardinal): démontre que la phrase liturgique de la fête de
s. Etienne «Lapides torrentis dulces ei fuerunt» n'est pas une
«assertion purement gratuite» (p. 39); — il fait descendre Mélanie
la Jeune, en 439, dans le «martyrium» de s. Etienne (p. 124); il
affirme que la biographie de sainte Mélanie montre que: saint
Etienne eut, à Jérusalem, son «martyrium», c'est-à-dire, son église
à lui où, chaque année, au retour de sa fête, les fidèles accou-
rurent pour prier auprès de son tombeau, et cela avant que l'im-
pératrice Eudocie eût pensé à son oeuvre (p. 135 et 137).
Raymond d'Aguillers: place le camp du comte de Flandre près de
l'église Saint-Etienne (p. 4).
— 305 -
Saint-Etienne.
Mommert, 20
— 306 —
ImpriméchezE. Haberland,Leïpzig-R.
Planche I.
Légende.
i. Abside. 11.Citernes.
2.Place du maître-autel. 12.Entréesà destombeaux
.3.Pilieravec revêtement Evoûtés.
de marbre. ! 13. ntréed'unlongcaveau
4. Rochertailléservantde I souterrain.
mur. I 14.Soupiraux.
5. Diversrestesde mosaï-I 15.Entrées à destombeaux
creusésdansle roc.
ques. I 16.Entréed'une
(>.Excavationsverticales\ grotte.
du rocher. 17.Eglisedes Croisés.
7. Incisionsrectangulaires
' 18.Placede l'autel.
dansle rocher. 19.Petitseuilde porte.
8.Seuilsde porte de la 20.Grandseuilde porte.
basilique. 21.Ecole bibliquerécem-
9. Annexede la basilique. mentconstruite sur le
o. Placedes colonnes. côté sud de l'atrium.
STONE
A REOPOUSHfD
PlancheIII.
PlancheV.
Ouest
i, 2,3,4,5,6.Mosaïques.
7. Pierreà la placedu
n maître-autel.
t: S.Pilieravecrevêtement
p de marbre,
j 9. Seuil présumé du
choeur.
10.Seuilsde la basilique
{insitu).
11.Rochertaillé marquant
la finde l'absideet
desmurs.
i 12.Atical
ncien ver-
crépissage
;[f murs.extérieurdes
( Rochertaillé
13. marquant
lalimitedel'annexe.
14.Eancienne
xcavationsverticales,
cryptepré-
sumée, hangée
c en
carrièreset en ci-
ternes.
aillépourles
15.Rochertdes"
bases colonnes.
16.Citernes.
d'un caveau
17.Entrée avec
voûté quatre
tombeaux.
18.Long caveauvoûté:
placeprésumée des
tombeauxdesdeux
Eudocie.
19.Entrée. modernes.
2c.Soupiraux
2i.Tombeaux creusés
dansle roc.
Plan de la basiliqueprojetée.
Dressé d'après les ruines, par M. Boutaud, architecte.
(«Saint Etienne etc.» p. 143)
Planche IX.