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LIVRET
DE POESIES
Thème : le loup

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LE LOUP ET LA CIGOGNE
Les Loups mangent gloutonnement.
Un Loup donc étant de frairie,
Se pressa, dit-on, tellement
Qu’il en pensa perdre la vie.

Un os lui demeura bien avant au gosier.

De bonheur pour ce Loup, qui ne pouvait crier,


Près de là passe une Cigogne.
Il lui fait signe, elle accourt.

Voilà l’Opératrice aussitôt en besogne.

Elle retira l’os ; puis, pour un si bon tour,


Elle demanda son salaire.
Votre salaire ? Dit le Loup,
Vous riez, ma bonne commère.
Quoi ! Ce n’est pas encore beaucoup

D’avoir de mon gosier retiré votre cou !


Allez, vous êtes une ingrate ;
Ne tombez jamais sous ma patte.

Jean De La Fontaine
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POEME DE LOUP
Tu as tant de fois
Fait parler de toi.
Depuis la nuit des temps
Que tu en étais insolent.
Au plus profond de nos contrées
Tes longues plaintes nous terrorisaient.
Tes hurlements sinistres et lugubres
Se perdant au fin fond des nuits les plus sombres.
Animal tellement magnifique
Que ta beauté en est devenue maléfique.
Seigneur des canidés
Seigneur tant haï et détesté.
De par ton mode de vie basé sur le respect
Mais certainement aussi à ta loyauté.
Que tu as de ce fait dérangé,
Une espèce dite plus évoluée.
Accusé de tous les maux
La littérature regorge de tes méfaits les plus faux.
Ton image tellement ternie a servi
A terroriser de petites vies.
Tu es tombé en disgrâce
Et pour réchauffer nos carcasses
On t’a fait la peau
Pour habiller notre peau.
Que penses-tu de l’être humain ?
Lui qui t’a considéré bien moins qu’un chien.
De bonnes consciences te réhabilitent,
D’autres pour ton bien t’exhibent.
Mais la peur ancestrale est tenace,
Il faut pourtant sauver ta race.
Toi le Loup
Reste parmi nous.
Toi mon ami Lupus,
Sans toi je ne serais plus.

Pascal

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LA LOUVE
Une louve je vis sous l’antre d’un rocher
Allaitant deux bessons : je vis à sa mamelle
Mignardement jouer cette couple jumelle,
Et d’un col allongé la louve les lécher.
Je la vis hors de là sa pâture chercher,
Et courant par les champs, d’une fureur nouvelle
Ensanglanter la dent et la patte cruelle
Sur les menus troupeaux pour sa soif étancher.
Je vis mille veneurs descendre des montagnes
Qui bornent d’un côté les lombardes campagnes,
Et vis de cent épieux lui donner dans le flanc.
Je la vis de son long sur la plaine étendue,
Poussant mille sanglots, se vautrer en son sang,
Et dessus un vieux tronc la dépouille pendue.

Joachim Du Bellay, Les antiquités de Rome

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PRIERE DU LOUP
En regardant dans mes yeux,
S'il-te-plaît souviens-toi que je suis timide.
Tu n'as rien à craindre.
Car c'est Dieu qui nous a mis sur terre
ensemble...
Mon vœu serait de ne pas être si incompris.
Après-tout c'est l'homme qui dit que je ne suis
pas bon.
Si l'homme pouvait prendre le temps d'apprendre
comment je suis réellement.
Peut-être aurais-je la chance de demeurer de ce
monde
S'il ne tue pas ma famille.
C'est votre choix de m'aider.
À ce que les hommes voient,
Que je ne suis pas un tueur comme on vous l'a
fait croire.
Je veux être compris et être libre...

B Schmitz (traduit de l'anglais)

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