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1. INFORMATION GENERALES
Suite à la signature de l'Accord d'Association en 1995, une zone de libre-échange entre l'UE et la
Tunisie a été mise en place en 2008, éliminant ainsi toute protection tarifaire sur le commerce de
produits industriels. L'instauration de cette zone de libre-échange a été accompagnée par des
programmes de "mise à niveau" des entreprises tunisiennes (i.e. vis-à-vis leurs homologues
européenne, au cours de laquelle les entreprises tunisiennes ont été appelées à faire preuve d'une
grande capacité de flexibilité et d'adaptation.
Si les droits de douane ont donc disparu, le commerce entre la Tunisie et l'UE est toujours caractérisé
par la présence de barrières non-tarifaires au commerce, dues essentiellement à l'existence de normes
de sécurité non-harmonisées, et de différents systèmes de contrôle de la conformité des produits à ces
normes. Par ailleurs, les entreprises exportatrices tunisiennes font face à un consommateur européen
de plus en plus exigeant en termes de qualité des services et des produits. Afin de répondre à ces
exigences, la coopération européenne a prévu depuis 2008, d'une part, un appui en vue de la
conclusion à moyen terme d'accords de reconnaissance mutuelle dans le domaine de l'évaluation de la
conformité (ACAA) dans les secteurs prioritaires (notamment électrique, mécanique, produits de
construction) et, d'autre part, la promotion accrue de la compétitivité des entreprises par le biais
d'actions de qualité et de coaching technique et non technique.
Suite à la révolution de 2011, l'UE et la Tunisie ont jugé que les conditions étaient réunies pour que
ces deux partenaires passent à un niveau supérieur et plus stratégique d'approfondissement de leurs
relations et d’intégration, compte tenu d’ambitions réciproques plus élevées. Ainsi, les deux parties ont
conclus, le 19 novembre 2012, un accord politique sur un Partenariat Privilégié doté d'un nouveau plan
d'action.
Ce nouveau statut traduit la volonté des deux parties de s’inscrire dans une dynamique de
rapprochement qui dépasse les frontières du libre-échange. Dans le domaine de la coopération
économique et commerciale, le Partenariat Privilégié envisage notamment une intégration économique
et sociale élargie avec l'Union européenne permettant d’édifier un Espace Economique Commun. Cet
axe vise un rapprochement progressif de la législation tunisienne avec l'acquis de l'Union européenne.
La Tunisie et l'Union européenne détermineront ensemble les secteurs sur lesquels l'effort de
rapprochement se portera de manière prioritaire. Dans la perspective du développement des liens
commerciaux et économiques, il est déjà prévu de négocier un accord de libre-échange complet et
approfondi (ALECA) entre la Tunisie et l'Union européenne, qui couvrira les domaines de l'agriculture
et des services. Enfin, un accord sur l'investissement est prévu, entraînant une ouverture
réciproque et une meilleure protection des investissements.
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1.2.4 Interventions récentes avec l’UE ou autres
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Par ailleurs, le PEE : Programme Environnement Energie (2009-2015, 33m EUR) a pour objectif de
contribuer à la réduction de l’impact environnemental des entreprises industrielles, agricoles et
touristiques par des actions de prévention et lutte contre la pollution, de renforcement de la sécurité
industrielle ainsi que des actions de mise à niveau et des mesures de maîtrise de l’énergie. Le
programme fournit également un appui au développement institutionnel des services de
l'administration tunisienne en charge de l'élaboration et de la mise en œuvre de la politique
environnementale et de l'énergie et a financé des équipements d'une valeur totale de 3m d'Euros pour
ces institutions.
Enfin, le PASRI : Programme d’Appui au Système de Recherche et de l’Innovation (2011-2017, 12m
EUR), a pour objectif global d'améliorer la contribution de la recherche et de l'innovation au
développement socio-économique du pays. Le projet est organisé en 3 volets, à savoir la Gouvernance,
l’Interfaçage et le Réseautage. Le premier volet permettra d’améliorer la gouvernance du Système de
Recherche et Innovation (SRI) et le renforcement des ressources humaines impliquées. Le second
volet, occupant la partie la plus importante du budget alloué, se propose d’instaurer un ensemble
d’actions pilotes telles que la création de nouveaux métiers liés au SRI (managers de la recherche, du
transfert, de l'innovation), le rapprochement des établissements de recherche du monde économique,
l’installation d’un Système de Management de l’Innovation (SMI) dans un échantillon de 200
entreprises, l’accompagnement des porteurs de projet innovants dans la phase d’amorçage et
l’instauration d’un système de bourses de thèses au sein des entreprise. Enfin, le troisième volet vise à
améliorer la capacité de la Tunisie à intégrer les projets de recherche européens (7ème programme
cadre de recherche européen) à travers un accompagnement au montage de projets, un renforcement
des points de contacts ainsi que des études prospectives et d’impact en matière de R&I.
c. Projets de jumelage
Dans le cadre du Programme d’Appui à l’Accord d’Association avec l’Union européenne (P3A1) un
projet de jumelage "ACAA" a été mis en place, ayant pour objectif d’appuyer la Tunisie dans la
préparation d’accords de reconnaissance mutuelle dans les secteurs électrique, mécanique et produits
de construction. Ce projet s'est achevé avec succès à la fin du 1er semestre 2009.
Actuellement, trois projets de jumelage sont en cours de mise en œuvre dans le domaine de
l'infrastructure qualité. Financés sous le P3A2, ces jumelages interviennent au niveau des organismes
tunisiens en charge de la normalisation (l'INNORPI), la métrologie (l'ANM) et la surveillance du
marché (la DQPC). Les trois projets, qui s'achèveront début 2014, font suite au jumelage ACAA et
vise la préparation de la Tunisie pour la signature d'un ACAA dans les secteurs prioritaires.
Lors de 2014, l'UE compte financer, à travers le P3AT, un projet de jumelage au profit du Centre
technique pour l'emballage (PACKTEC) dans le domaine de la sécurité des matériaux et emballages
en contact avec les denrées alimentaires et la prévention de déchets d’emballages, ainsi qu'un projet de
jumelage avec l'Office National du Tourisme Tunisien (ONTT) pour la promotion de la qualité dans le
tourisme.
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capacités. Il constitue une offre harmonisée présentée conjointement par la BEI, l’AFD et la SFI, et
appuyée par la Facilité d’investissement du voisinage (FIV).
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La KfW a récemment ouvert une ligne de crédit de 50 millions d'euros au profit des PME tunisiennes,
dont les fonds seront répartis entre 2 à 3 banques partenaires. Ces banques profiteront également d'un
volet d'assistance technique pour les assister à adopter de nouvelles techniques d'analyse et des
technologies appropriées. La ligne sera ouvert pendant une période de 10 ans et offrira des crédits aux
PME tunisiennes à un taux d'intérêt bonifié et avec une période de grâce de 3 ans.
Le Groupe AFD intervient en faveur du secteur privé en Tunisie depuis 1992, et se décline à travers
les financements de PROPARCO et de l’AFD en faveur des PME et d’une façon générale de toutes les
initiatives œuvrant à la création d’emplois et de valeur ajoutée. Concrètement, le Groupe appuie la
Tunisie avec différents types d’instruments : (i) l’intervention en capital (en direct ou via des fonds
d’investissement) afin de répondre aux besoins en fonds propres des entreprises, (ii) les mécanismes
de garantie pour pallier les difficultés d’accès des PME au financement bancaire, (iii) l’apport de
ressources longues, à des conditions plus ou moins bonifiées, pour encourager par exemple la mise en
œuvre de politiques publiques (efficacité énergétique, tourisme, microfinance…), (iv) les services non
financiers aux entreprises (clusters, pôles de compétitivité, appui à la création d’entreprises, soutien à
l’entreprenariat).
L'Italie a récemment ouvert une nouvelle ligne de crédit de 73 millions d’euros (aide liée) au profit
des PME tunisiennes. Ce crédit est rétrocédé aux entreprises à un taux d’intérêt de 2,5% pour les prêts
en euros et à 4,5% pour les prêts en dinar tunisien. Pour le crédit d’investissement, le minimum et de
55 000 euros (environ 100 000 dinars) et le plafond pour chaque promoteur est de 2,1 millions
d’euros. Le délai de remboursement s’étend sur 10 ans au maximum, avec une période de grâce de 3
ans maximum. Pour les crédits de fonds de roulement, le plafond est fixé à 100 mille euros (environ
200 mille dinars), avec une période maximale de remboursement de 12 mois.
La Banque Mondiale a mis en œuvre deux Programmes de Développement des Exportations (PDE)
en Tunisie depuis durant les périodes 2000-2005 et 2007-2012. Un troisième programme, pour un total
de 50 millions de dollars, est prévu pour financement en 2014. Le PDE a pour but de diversifier les
exportations et permettre un meilleur accès aux petites et moyennes entreprises aux marchés
extérieurs; de garantir le préfinancement à l`export des entreprises ; et de simplifier, faciliter et
dématérialiser les procédures d’importation et d’exportation.
Enfin, la banque a démarré en janvier 2014 un projet en soutien d'industries compétitives et de
l'innovation, qui vise à mettre en œuvre un système de dialogue public-privé ayant pour but de définir
des réformes prioritaires dans 9 à 12 industries prioritaires en Tunisie. Ce projet est mis en œuvre en
coopération avec le Premier Ministère.
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2. DESCRIPTION DES PRESTATIONS
2.1. Objectif général
L'objectif général du présent marché est d'assister la Délégation de l'UE en Tunisie dans
l'identification d'un nouveau programme d'appui au secteur privé tunisien pour financement en 2015.
2.3.2. Organisation de six ateliers de consultation avec les entreprises et les représentants du secteur
privé dans les différentes régions de la Tunisie pour identifier leurs principales contraintes de
développement :
Planification des ateliers (un atelier dans chacune des six régions du pays), y compris des
aspects logistiques et des aspects de communication autour des évènements;
Réalisation des ateliers :
1. Présentation de la coopération européenne (modalités d'appui, etc.)
2. Présentation des programmes en cours
3. Discussion structurée sur les contraintes de développement du secteur privé dans
la région en question
Résumé des résultats sous forme d'un compte rendu des ateliers ;
Présentation des résultats à la Délégation de l'UE en Tunisie ainsi qu'au Gouvernement
tunisien (MDCI).
2.3.3. Sur la base des entretiens et de l'enquête, identifier un nombre de domaines prioritaires
d'intervention, dans lesquelles l'appui de l'Union européenne pourrait avoir un impact maximal
sur le développement du secteur privé tunisien à moyen terme. Des éléments clés à analyser
seront :
a. Les domaines prioritaires d'intervention proposés, où l'appui de l'Union européenne
pourrait avoir une valeur ajoutée particulière ;
b. Les besoins en Tunisie en termes d'établissement de systèmes pour améliorer le
dialogue entre le secteur publique et le secteur privé ;
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c. Le fonctionnement du secteur financier/bancaire tunisien et le degré de difficulté en
termes d'accès au financement pour les PME tunisiennes. Les experts devraient
analyser tous le spectre du marché financier, couvrant aussi bien les financements par
capitaux propres que les financements classiques par la dette (y inclus la micro
finance). Les experts devraient également analyser les interventions en cours dans le
domaine, la valeur ajoutée que pourrait avoir un appui européen et les possibilités de
coopérer avec les institutions financières bilatérales et multilatérales dans ce domaine
(BEI, BERD, AFD, KfW, SFI, etc);
d. Le fonctionnement et possibles besoins d'assistance des institutions d'appui au secteur
privé et des organisations de représentation du secteur privé.
e. Le fonctionnement du marché local de conseil direct aux entreprises. Y-a-t-il un
besoin pour l'intervention des bailleurs de fonds dans ce domaine? Quelles sont les
expériences avec les programmes européens du passé (ETE, PMI, PCAM) et quels
seraient les avantages et inconvénients d'une possible coopération avec d'autres
agences dans ce domaine (BERD, GIZ, etc)? ;
f. Les possibilités d'utiliser les mécanismes de mixage prêts/dons dans le cadre du
programme ;
g. Les possibilités d'intégrer la dimension environnementale dans le futur appui
européen.
3.1. Nombre d'experts demandé par catégorie et nombre d'homme/jours par expert
Une équipe de deux experts (Un Expert en développement du secteur privé (Chef d'équipe) et un
Expert bancaire) sera chargée de mener cette phase d'identification du programme. Le nombre total
d'homme/jours par expert est estimé à 40 homme/jours, soit un total de 80 homme/jours. Ceci étant un
contrat à prix forfaitaire, ce nombre est indicatif.
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3.2. Profils des experts
Les experts auront les profils suivants :
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• Une expérience avec la réforme du cadre législatif et règlementaire pour le secteur bancaire, y
compris le dispositif Bâle II, sera considérée comme un atout;
• Une expérience avec des bureaux de crédits et/ou des systèmes de paiements sera considérée
comme un atout;
• Une expérience en termes de mise à niveau des banques sera considérée comme un avantage ;
• Une expérience avec l'appui aux PME pour l'élaboration de plans de développement (business
plans), ainsi que de dossiers de demande de crédit, sera considérée comme un atout.
La présence d'un membre de l'équipe de gestion du contractant lors des réunions de briefing et
restitution à Tunis n'est pas obligatoire.
4. LIEU ET DUREE
5. RAPPORTS ET LIVRABLES
5.1. Contenu
• Note méthodologique : Quatre (4) jours après la réunion de briefing, l’expert chef de mission
présentera la note de méthodologie de la mission revue (maximum 8 pages) précisant (i) les enjeux
de la mission, (ii) détaillant la méthodologie retenue y compris des outils et le plan de travail (iii)
le calendrier détaillé de la mission, (iv) les éventuelles difficultés pressenties pour la réussite de la
mission et les moyens qui seront mis en œuvre pour les prévenir et les résoudre (v) les ressources
humaines mobilisées, (vi) la liste des structures/personnes rencontrées et à rencontrer.
• Etude de l'état de développement actuel du secteur privé tunisien, avec le contenu minimum
décrit dans la section 2 ci-dessus.
• Compte rendu des 6 ateliers dans les régions de la Tunisie.
• Rapport final présentant : (1) le déroulement des activités engagées ; (2) Les conclusions de
l'étude sur le développement actuel du secteur privé tunisien et des ateliers régionaux ; (3) Comme
minimum, une analyse des éléments clés mentionné dans la section 2.3.3 ci-dessus ; (4) Une
proposition de domaines possibles d'intervention pour l'appui de l'UE et le choix final des
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domaines d'intervention ; (5) Le projet de Fiche d'identification ; (6) En annexe, les autres
livrables mentionnés ci-dessus (note méthodologique, étude et compte rendu).
Les principales livrables de la mission devront se conformer aux dispositions de l'UE en matière de
visibilité (manuel de visibilité disponible sur :
http://ec.europa.eu/europeaid/work/visibility/index_fr.htm)
5.2. Langue
L'ensemble des documents sera rédigé en langue française, police « Times New Roman 12 »
6. DÉPENSES ACCESSOIRES
Le contrat est un contrat à prix forfaitaire incluant les honoraires des experts, les perdiems et les
dépenses accessoires. Les coûts à prévoir pour les ateliers régionaux (maximum 100 participants par
atelier) sont les suivants : Transport local pour experts, location de salle, maximum deux pauses café,
maximum une pause déjeuner, impression de documents, badges.
La réunion de briefing et la réunion de présentation des résultats des ateliers régionaux se tiendront
dans les locaux de la Délégation de l'UE à Tunis.
7. SUIVI ET ÉVALUATION
Le suivi de cette mission sera assuré par la Délégation de l'Union européenne en Tunisie.
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