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Dougha Yanis 1°6

Dissertation de français
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Appréciation :

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Le XVIIIe siècle, aussi appelé le siècle des Lumières, est une période durant
laquelle des savants, des hommes de lettres et des scientifiques ont essayé de faire
évoluer les mentalités. Montesquieu, un auteur de cette époque a écrit les Lettres
Persanes en 1721. Il s'agit d'un roman épistolaire racontant le voyage d'Usbek et de
Rica, deux seigneurs partis de Perse pour découvrir la culture européenne et française
et pour acquérir de nouveaux savoirs. Ils font partie de leurs observations à leurs
connaissances restées en Perse, telles que les femmes du Sérail ou les Eunuques.
Ainsi, « Prendre dans un monde, et plonger tout à coup dans un autre, quelque être
bien choisi, qui ressente fortement tout l'absurde qui nous est imperceptible,
l'étrangeté des coutumes, la bizarrerie des lois, la particularité des meurs, des
sentiments , des croyances », voici ce que dit Paul Valéry, poète et critique littéraire
célèbre. Le début de la citation ramène au thème du voyage et de la confrontation
soudaine entre la culture et l'éducation que l'on a reçu et que l'on va chercher dans un
autre lieu. Cela permet de s'approprier ces deux cultures et ainsi de se faire une vision
plus globale du monde et de prendre du recul sur ce que l'on a appris. La suite de
cette première phrase "quelque être bien choisi" sous-entend que tout le monde ne
réagissait pas de la même manière et que certaines personnes seraient faites plus
intéressé que d'autres de faire ce voyage. Cette idée est accentuée par la suite de la
phrase "qui ressente fortement tout l'absurde qui nous est imperceptible" dans
laquelle le "nous", qui représente à la fois le lecteur et l'auteur, semble signifier le
commun des mortels qui ne perçoit pas ce qui est "imperceptible" car il l'a toujours
connu. L "être bien choisi" serait donc une personne d'une grande sagesse ayant déjà
du recul sur sa propre vision du monde et qui serait fait préparée à ce voyage. Les
exemples suivants "l'étrangeté des coutumes, la bizarrerie des lois, la particularité des
mœurs, des sentiments, des croyances" ne peuvent être perçus que pour quelqu'un qui
en connaît d'autres. Il est donc nécessaire de se demander en quoi les lettres Persanes
permettent-elles de proposer un voyage particulier ? C’est ainsi que nous analyserons
d’abord le devoirs de l’écrivain pour nous faire voyager. Nous examinerons enfin le
devoirs d’instruction de l’écrivain.
L’écrivain a pour devoirs de nous faire prendre un regard étranger sur le monde
présenté. Montesquieu introduit Usbek et Rica, deux persans, dans la société
française. C'est donc un regard étranger, qui s'étonne, qui ne comprend pas, qui
s'amuse, qui est porté sur les mœurs et les institutions françaises.
Ce regard renverse notre relation habituelle avec le monde: quand un étranger voit un
fait du plus banal, il sera surpris. La distance qui en résulte permet de remettre en
question l'étrangeté des coutumes ainsi que la particularité des mœurs , sapant ainsi la
certitude. Cette apparence étrangère peut parfois donner aux lettres un ton ridicule ou
ironique. Par exemple à la lettre 24, Rica écrit à Ibben que le roi, Louis XIV, est « un
grand magicien » mais qu'« il y a un autre magicien, plus fort que lui [...] ». Le
magicien en question n’est qu’autre que le Pape. Parfois, il lui faisait croire que trois
ne sont qu'un que le pain qu'on mange n'est pas du pain, ou que le vin qu'on boit n'est
pas du vin;par exemple. L'auteur est ici très intéressant en décrivant une vision
musulmane avant la doctrine de la Trinité, qui s'étonne de la toute-puissance du roi et
du pape. L’écrivain arrive donc bien a nous faire voyager en nous proposant un
regard étranger sur la royauté française et la religion chrétienne, et cela a pour effet
de nous questionner sur cette façon de vivre.

Ensuite l’écrivain a aussi comme devoirs de nous faire part de certaines critiques,
aussi bien négative que positive sur ce monde en pleine découverte. Montesquieu a
suscité un certain nombre de critiques à travers Usbek et Rica. Afin de se protéger de
l'influence de la censure royale, il se sentit amèrement ironique sur la fi n du règne de
Louis XIV. Il représente la monarchie sacrée et la monarchie autocratique, ainsi que
la période de régence de Philippe De Orléans de 1715 a 1723. Il a critiqué le cercle
parisien, le type de comédie mondiale dominée par une mode absurde. Comme par
exemple dans la lettre 99, la lettre de Rica à Rhédi : « Je trouve les caprice de la
mode,chez les français,étonnants », nous pouvons relater une certaine moquerie aussi
dans cette lettre : « Que me servirait de te faire une description exacte de leur
habillement et de leurs parures ? Une mode nouvelle viendrait détruire tout mon
ouvrage, comme celui de leurs ouvriers, et, avant que tu eusses reçu ma lettre, tout
serait changé. » De plus Montesquieu parle de caprice, mais le caprice est assez
enfantin, nous rassemblons ce mot a l’enfance. Nous pouvons comprendre une
certaine insulte. La critique de l’habitude est efficace, présentant un occident instable
qui accorde une grande attention à l'apparence. Mais la critique est aussi religieuse.
La confrontation entre l'islam persan et le christianisme découvert par Rica et Usbek
en France a poussé Montesquieu à se moquer cruellement de rituels et rituels
ridicules, de dogmes et de clergé. Montesquieu n'a pas promu l'athéisme à travers ses
deux adeptes persans: il a fait l'éloge d'une religion naturelle composée d’humanisme,
comme Usbek l'a dit à Rhédi dans la lettre 46. « dans quelque religion qu'on vive,
l'observation des lois, l'amour pour les hommes, la piété envers les parents, sont
toujours les premiers actes de religion ». A travers ses deux Perses, il a toujours remis
en question le fonctionnement du système, en particulier la justice, et les principes de
la nature humaine. Ces thèmes annonçaient les vues de Montesquieu à publier dans
son essai de 1748, De l'Esprit des Lois.La pensée politique et philosophique de
Montesquieu se reflète également dans l'histoire des personnages fictifs des
Troglodytes qu'Usbek a racontée à Mirza. Ce genre de fable morale ou apologue,
montre que la demande de vertu comme fondement de la vie sociale vient du meilleur
gouvernement.

Enfin, le rôle de l’écrivain est donc bien de nous questionner en nous proposant des
des regards différents, des critiques mais aussi en proposant une représentation
utopique, comme ce qui est présent dans les lettres Persanes.
En effet Montesquieu a suscité l’utopie a travers Usbek. Cette lettre fait partie d’un
ensemble de 4 lettres : lettres 11 à 14. Usbeck s’adresse à un dénommé Mirza qui se
trouve à Hispahan. Dans ces lettres il présente un pays imaginaire où un
gouvernement idéal règne sur un peuple heureux, forme spécialisée pour les
questions politiques d’organisation de la société et toujours en rapport avec la
question du bonheur. Comme par exemple dans la lettre 14, le vieillard incarne
l’utopie remise en question, idéal qui se définie par la vertu : «  ils convinrent qu’il
falloit déférer la couronne à celui qui étoit le plus juste ; et ils jetèrent tous les yeux
sur un vieillard vénérable par son âge et par une longue vertu. » Ces lettres mettent
en perspective 2 types de gouvernement, le 1er n’est qu’autre que le gouvernement
incarné par le vieillard Rappeler les caractéristiques avec le rôle prépondérant de la
vertu. Société patriarcale, pas de chef. Et le 2 e type est celui que le peuple appelle de
ses vœux Société qui renvoie à la réalité, au gouvernement en Europe. Le fait de
voayger permet la comparaison de 2 mondes différents et donc la possibilité
d’imaginer un monde parfait: un monde utopique. Cependant les 2 gouvernement
présente des faiblesses pour le monde utopique, l’effort de pratiquer la vertu s’oppose
a ce gouvernement, et le monde actuel présente le vice et la rupture avec la nature. De
plus ces 2 mondes, ces 2 gouvernements sont traités en opposition. La présence d’une
antithèse renforce cela : « libres » et « assujetis ». L’enjeu de cette mise’ en
perspective est la vertu. L’utopie fait réfléchir les lecteurs sur la réalité. Le système
que les troglodytes voulait choisir était le système qui existait pendant la régence.
Cette histoire l'a critiquée indirectement à travers le vieil homme. Il a également
souligné le harcèlement moral associé à ce type de gouvernement. Cependant, la
critique n'est pas l'objet principal de cet article: il incite à réfléchir aux fondements
d'une bonne gouvernance. Montesquieu proposera ce genre de réflexion dans L’esprit
des Lois,qui appartient à la catégorie de la thèse. 

Nous avons donc montré que les voyages permettaient un regard nouveau ,
d’abord car c’est souvent la curiosité intellectuelle qui motive le voyage. Dans les Lettres
persanes, les voyages sont l’occasion d’une découverte totale, où l’on critique par
l’observation, l’expérimentation et la discussion, mais cette découverte de l’ailleurs nous
impose une réflexion sur notre société en même temps que sur nous-mêmes, notre propre
pays et nos pratiques, comparativement au pays observé.

Tout d'abord, voyager nous permet d'apprendre, car c'est souvent notre
curiosité pour d'autres lieux qui nous pousse à partir. Usbek et Rica, dans les Lettres
persanes, ne font pas exception. Usbek a écrit dans la première lettre du roman
épistolaire:« Rica et moi sommes peut-être les premiers, parmi les Persans, que
l’envie de savoir ait fait sortir de leur pays » Ainsi, dès le début du livre, le voyage
des deux amis a été placé sous le signe de la curiosité et du désir de savoir. Voyager,
la migration géographique est loin d'être facile, est également ici cheminement de
l’esprit.

Par conséquent, Les voyages apprennent par l’expérience et l’observation :


environnement, mœurs, systèmes économiques et politiques.
Les voyageurs ont appris différents sujets, dans les Lettres persanes. Quand Rica a
déclaré être arrivé à Paris dans la lettre 24, il a été surpris par l'architecture de la ville
et a comparé l'architecture avec les maisons des astrologues : « Les maisons y sont si
hautes,qu’on jugerait qu’elles ne sont habitées que par des astrologues sans le mode
de vie, critiquant la ruée des Français. « Il n’y a point de gens au monde qui tirent
mieux parti de leur machine que les Français ; ils courent, ils volent : les voitures
lentes d’Asie, le pas réglé de nos chameaux, les feraient tomber en
syncope. ».Suivant une méthode quasi expérimentale, il observe la ville et effectue
des déductions, procède à l'étude des coutumes des Français et les compare avec les
Perses. Lorsqu'il parlait du système politique et économique de la France, par
exemple, ses recherches théoriques étaient cohérentes avec ses observations de
terrain. Par conséquent, il s'intéresse au fonctionnement du pays et de son
gouvernement ainsi qu’a son armée : « Le roi de France est le plus puissant prince de
l’Europe. Il n’a point de mines d’or comme le roi d’Espagne son voisin ; mais il a
plus de richesses que lui, parce qu’il les tire de la vanité de ses sujets, plus
inépuisable que les mines. On lui a vu entreprendre ou soutenir de grandes guerres,
n’ayant d’autres fonds que des titres d’honneur à vendre ; et, par un prodige de
l’orgueil humain, ses troupes se trouvaient payées, ses places munies, et ses flottes
équipées. » Le miracle du jeune Reedi, ami d'Usbek qui s'est rendu à Venise, fait écho
à la découverte des Perses à Paris. Il suit le développement de la science. Dans cette
ville où se rassemble une grande population de scientifiques, il est enthousiasmé par
le développement de la science. Il écrit à Usbek dans la lettre 31 : « Je sors des
nuages qui couvraient mes yeux dans le pays de ma naissance ».

nfin,Le voyage est donc une opportunité d'apprentissage pour découvrir ce qui se
passe ailleurs, les coutumes, le fonctionnement d'un autre système économique et
politique et les progrès scientifiques d'un autre pays. Mais cela apporte également des
doutes au découvreur. Il en apprend alors davantage sur lui-même, sur ses propres
mœurs et sur le fonctionnement de son pays, en comparaison de ce qu’il découvre.Par
exemple, Usbek est très strict en matière de morale, mais dans la lettre 33, il remet en
question l'interdiction de boire. Il a souligné que cela n'empêchait pas les princes
musulmans de boire de l'alcool «avec accès», bien que cet usage ne soit pas répandu.
Leur religion permet au «prince chrétien» de boire du vin. C'est pourquoi, après avoir
découvert la France, Usbek s'est intéressé aux religions musulmanes et aux croyances
orientales, ce que l'on peut voir aussi dans sa lettre à Mollak et aux deux dervis, dans
laquelle il propose ses propres règles sur les lois religieuses. Bien qu’il défende le
fonctionnement du sérail pour s'opposer à la liberté morale des femmes occidentales,
son inquiétude croissante à, l’égard du sérail trahissent un doute sur la pérennité d’un
système qui enferme les femmes.

En somme, nous avons attesté que l’écrivain a bien pour but de nous faire
voyager a travers de nouveau regard, en nous donnant l’impression de renouveau, en
nous faisant rêver, nous avons ensuite montré que les voyages permettaient de
s’instruire sur l’autre et l’ailleurs mais aussi de s’instruire sur soi-même et son propre
environnement, comparativement aux mœurs, systèmes et environnements que l’on
découvre. Cependant, nous avons montré que même si nous nous demandons souvent
ce qui conduit au voyage, acquérir réellement des connaissances par le voyage
nécessite l'élimination des préjugés et un certain degré d'ethnocentrisme. C qui
nécessite de prendre en compte l’objet de notre observation dans sa totalité et dans
son milieu, sans quoi le voyage était consommation, jouissance de l’ailleurs ou
conformité narcissique du moi dans ses propres croyances. Il nous a alors paru que le
voyage en tant que mouvement de l’esprit, cheminement de la pensée, était le
véritable préalable à l’instruction entendue comme acquisition de savoirs, que le
voyage soit métaphore de l’évolution de la pensée des héros, ou bien que le lecteur
lui-même soit invité à voyager par sa conception, son imagination puis à cheminer
par sa réflexion. La littérature et toutes les formes d’art invitent ainsi à une
compréhension du monde et de soi par le truchement du voyage de l’esprit. Pour
conclure les lettres persanes permettent de proposer un voyage avec un regard
nouveau:étranger, avec des critiques pour permettre une comparaison comme dans
touts voyages et enfin le voyage est fait pour rêver, et imaginer, en bref avoir de
l’utopie. Enfin ce voyage est particulier car celui-ci contient des particularités : il
permet l’instruction a l’absurde qui est pour nous imperceptible. À ce titre, si
les Lettres persanes invitent le lecteur à une réflexion sur la relativité des mœurs par
l’intermédiaire des observations de deux Persans en voyage, on peut se demander
quels enseignements Usbek tire de son voyage et où il en est dans son cheminement
intellectuel. En effet, le roman épistolaire s’interrompt brutalement après la mort de
Roxane, ne relatant ni le voyage de retour ni les pensées d’Usbek suite à cet
événement. 

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