Vous êtes sur la page 1sur 128

les démonstratifs

Les démonstratifs constituent une des formes de la détermination et servent à désigner


des objets ( concrets ou abstraits ) et des personnes. Ils peuvent les anticiper
( cataphore ) ou les reprendre ( anaphore ).

Les Adjectifs démonstratifs accompagnent le nom et les Pronoms démonstratifs le


remplacent.

Accompagnent le substantif Remplacent le substantif ou une idée

masculin féminin masculin féminin neutre

ce cette celui celle ce


singulier ( cet ) singulier celui-ci celle-ci
celui-là celle-là ceci

ceux celles cela


pluriel ces pluriel ceux-ci celles-ci ( ça )
ceux-là celles-là

Remarque : La proximité ou la distance sont indiquées par les marques ci et là


Les indéfinis

Accompagnent le substantif Remplacent le substantif


Autre (s) D’autres
Aucun (e) (s) Aucun (e) (s)
Certain (e) (s) Certain (e) (s)
Quelque (s) Quelques uns / unes; Quelqu’un; Quelque
chose
Quelconque
Nombreux (euse) (s) Nombreux (euse) (s)
Chaque Chacun (e)
Plusieurs Plusieurs
Maint (e) (s)
Tout / tous; toute (s) Tout / tous; toute (s)
Pas un
On
Quiconque
Autrui
L’un (…) l’autre
N’importe qui /lequel
N’importe quoi
N’importe où
N’importe quand

« Nous étions à l’étude quand le proviseur entra, suivi d’un ‘nouveau’ habillé en
bourgeois ( … ) Ceux qui dormaient se réveillèrent, et chacun se leva comme surpris
dans son travail ». Mme Bovary. Flaubert
« Le directeura éprouvé quelque embarras à me répondre sur le destinataire de la
bourse ».
« Plusieurs employés ont contesté la décision du syndicat et ont tout fait pourprovoquer
un changement »
« Il a fallu se présenter maintes fois à la direction avant d’arriver au bout des
négociations et obtenir un autre règlement »
« Lors de la rúnion d’entente chacun disait son mot: certains aprouvaient, certains
critiquaient; mais pas un n’a parlé comme j’aurais voulu »
« Il suffirait de reproduire fidèlement les opinions permises et les opinions défendues, en
disant que les unes furent permises et les autres défendues, quelques-unes poursuivies et
punies » (Alain)
« Le mémoire de maîtrise de Denise Lambert sur Proust est très quelconque »
« Il y a toujours dans ce qui plaît quelque chose de vrai » ) (P. Valéry)
« Pour les uns qui voyagent, les étoiles sont des guides. Pour d’autres qui sont savants,
elles sont des problèmes » (A. de Saint Exupéry)
« J’ai trouvé en mon associé quelqu’un de très devoué: un véritable ami »
« L’on en prête à autrui que les sentiments dont l’on est soi-même capable » (Gide)
« La stagiaire aura son voyage à n’importe quel prix »
« On parlait de n’importe quoi au lieu de s’adonner au travail »

Le substitut indefini on

On est toujours un substitut qui a un référent animé qui occupe la place du sujet
grammatical, c’est-à-dire, de celui qui fait une action ou qui est responsable d’un dire.
L’indéfinition du on, lui permet d’avoir un référent qui n’est pas immédiatement
perceptible, mais que l’on peut comprendre après réflexion et analyse du contexte.

ON RÉFÈRE À LA PREMIÈRE PERSONNE, unique ou multiple

on= je
l’auteur disparaît dans l’indétermination du on pour manifester de la modestie (il
disparaît dans la masse) ou se donner de l’importance (il est renforcé par la masse). Ce
dernier cas est très courant chaque fois que le locuteur veut se persuader que son
comportement est justifié par le fait que tout le monde agit de la même façon dans les
mêmes circonstances. Ex : « On fait ce qu’on peut ».

on= nous
on renvoie à un locuteur multiple. Bien que cet emploi soit souvent considéré comme
relevant du registre oral et familier, on le trouve de plus en plus dans des contextes
écrits. Ex : « Les chimpanzés n’en finissent pas de nous surprendre! On connaît bien
leur dextérité pour s’épouiller, casser des noix ou encore pêcher des fourmies. Selon les
primatologues, ces ‘coutumes’ différentes selon les régions se transmettent aussi de
génération en génération ».

ON RÉFÈRE À LA DEUXIÈME PERSONNE, unique ou multiple

on= tu, vous

Ex : « On se calme! ( dans un panneau de la prévention routière, placé sur le bord d’une


route nationale ) ». « Quand on n’y est plus ( dans une ville ), on s’aperçoit que ces rues
vous sont chères, que ces toits vous manquent, que ces murailles vous sont nécessaires,
que ces arbres vous sont bien aimés » (Hugo)
ON RÉFÈRE À LA TROISIÈME PERSONNE, unique ou multiple

on = quelqu’ un

l’identité du tiers unique n’est pas connue du locuteur. Ex : « La concierge a signalé que
la nuit du crime on avait sonné deux fois à la porte ».

on= les gens ou des gens

l’identité du tiers multiple n’est pas déterminé de façon précise : effet d’anonymat, de
rumeur publique, d’information non confirmée. Ex : « On dit que le président serait
favorable à une diminution des impôts ».

on= tout le monde

il s’agit d’un tiers collectif qui englobe une totalité : effet de généralisation que l’on
trouve dans les maximes, dictons, proverbes et toute phrase à valeur générale.
Ex : « Comme on fait son lit on se couche ». « On a souvent besoin d’un plus petit que
soi ». ( Lafontaine ). « En Argentine, on parle espagnol ».« On n’est jamais si bien servi
que par soi-même »

Dans les textes scientifiques, le on revoie :

-tantôt à un tiers pensant (ou sachant) qui appartient à la communauté scientifique. Ex :


« Dans la forêt pluviale de l’Asie du Sud-Est, on a découvert des papillons dont la
trompe leur sert à sucer non du nectar, mais du sang ».

-tantôt au locuteur qui se fond dans la communauté scientifique et à laquelle


l’interlocuteur peut être associé. Ex : « Après la disparition en moins d’un an de cinq
membres de l’équipe archéologique de l’anglais Carter, le découvreur de la tombe de
Toutankhamon, on commença à croire à la malédiction du pharaon qui se vengeait ainsi
‘des profanateurs’ de sa tombe. Mais le responsable pourrait, en fait, être un
champignon ».

Dans les textes publicitaires le locuteur, le personnage et le destinataire peuvent, dans


certains cas, se retrouver tous les trois englobés par un on qui joue le rôle de tiers dans
lequel tout le monde peut se projeter. Ex : « On n’est pas belle par hasard. Charles of
the Ritz ». « La laine, plus on la porte, plus on l’aime ».
Parfois on voit apparaître la forme l’on surtout après et, ou, où que, à qui, quoi, si, pour
des raisons d’euphonie. Parfois l’on est utilisé pour produire un effet de maîtrise de
langage (chic). Ex : « Elle avait cet air que l’on prend lorsque l’on vient d’accompagner
quelqu’un dans une gare ». (Jaloux).

L’emploi de on permet à un auteur de cacher la responsabilité de celui qui dit ou qui fait.
Grâce à ce jeu du on, l’auteur peut cacher aussi son propre engagement et peut créer
différents effets : évidence, certitude, incertitude, etc.
Le substitut on
Cette fiche s’inspire de Charaudeau (1992).

On est toujours un substitut qui a un référent animé qui occupe la place du sujet
grammatical, c’est-à-dire, de celui qui fait une action ou qui est responsable d’un dire.
L’indéfinition du on, lui permet d’avoir un référent qui n’est pas immédiatement
perceptible, mais que l’on peut comprendre après réflexion et analyse du contexte.

ON RÉFÈRE À LA PREMIÈRE PERSONNE, unique ou multiple

on= je
l’auteur disparaît dans l’indétermination du on pour manifester de la modestie (il
disparaît dans la masse) ou se donner de l’importance (il est renforcé par la masse). Ce
dernier cas est très courant chaque fois que le locuteur veut se persuader que son
comportement est justifié par le fait que tout le monde agit de la même façon dans les
mêmes circonstances. Ex : « On fait ce qu’on peut ».

on= nous
on renvoie à un locuteur multiple. Bien que cet emploi soit souvent considéré comme
relevant du registre oral et familier, on le trouve de plus en plus dans des contextes
écrits. Ex : « Les chimpanzés n’en finissent pas de nous surprendre! On connaît bien
leur dextérité pour s’épouiller, casser des noix ou encore pêcher des fourmies. Selon les
primatologues, ces ‘coutumes’ différentes selon les régions se transmettent aussi de
génération en génération ».

ON RÉFÈRE À LA DEUXIÈME PERSONNE, unique ou multiple

on= tu, vous


Ex : « On se calme! ( dans un panneau de la prévention routière, placé sur le bord
d’une route nationale ) ». « Quand on n’y est plus ( dans une ville ), on s’aperçoit que
ces rues vous sont chères, que ces toits vous manquent, que ces murailles vous sont
nécessaires, que ces arbres vous sont bien aimés » (Hugo)

ON RÉFÈRE À LA TROISIÈME PERSONNE, unique ou multiple

on = quelqu’ un
l’identité du tiers unique n’est pas connue du locuteur. Ex : « La concierge a signalé
que la nuit du crime on avait sonné deux fois à la porte ».

on= les gens ou des gens


l’identité du tiers multiple n’est pas déterminé de façon précise : effet d’anonymat, de
rumeur publique, d’information non confirmée. Ex : « On dit que le président serait
favorable à une diminution des impôts ».

on= tout le monde


il s’agit d’un tiers collectif qui englobe une totalité : effet de généralisation que l’on
trouve dans les maximes, dictons, proverbes et toute phrase à valeur générale.
Ex : « Comme on fait son lit on se couche ». « On a souvent besoin d’un plus petit que
soi ». ( Lafontaine ). « En Argentine, on parle espagnol ».

Dans les textes scientifiques, le on revoie :


-tantôt à un tiers pensant (ou sachant) qui appartient à la communauté scientifique. Ex :
« Dans la forêt pluviale de l’Asie du Sud-Est, on a découvert des papillons dont la
trompe leur sert à sucer non du nectar, mais du sang ».

-tantôt au locuteur qui se fond dans la communauté scientifique et à laquelle


l’interlocuteur peut être associé. Ex : « Après la disparition en moins d’un an de cinq
membres de l’équipe archéologique de l’anglais Carter, le découvreur de la tombe de
Toutankhamon, on commença à croire à la malédiction du pharaon qui se vengeait
ainsi ‘des profanateurs’ de sa tombe. Mais le responsable pourrait, en fait, être un
champignon ».

Dans les textes publicitaires le locuteur, le personnage et le destinataire peuvent, dans


certains cas, se retrouver tous les trois englobés par un on qui joue le rôle de tiers dans
lequel tout le monde peut se projeter. Ex : « On n’est pas belle par hasard. Charles of
the Ritz ». « La laine, plus on la porte, plus on l’aime ».

Parfois on voit apparaître la forme l’on surtout après et, ou, où que, à qui, quoi, si, pour
des raisons d’euphonie. Parfois l’on est utilisé pour produire un effet de maîtrise de
langage (chic). Ex : « Elle avait cet air que l’on prend lorsque l’on vient
d’accompagner quelqu’un dans une gare ». (Jaloux).

L’emploi de on permet à un auteur de cacher la responsabilité de celui qui dit ou qui


fait. Grâce à ce jeu du on, l’auteur peut cacher aussi son propre engagement et peut
créer différents effets : évidence, certitude, incertitude, etc.
L’EXPRESSION DE LA NEGATION

MORPHOLOGIE

En français la négation est en général marquée par deux mots négatifs :

NE ………… PAS. NE ………… POINT


NE ………… PLUS NE ………… JAMAIS
NE ………… RIEN NE ………… AUCUN (E) + substantif
NE ………… NUL ( LE ) +substantif NE ………… PERSONNE
NE ………… QUE NE ………… PAS QUE
NE ………… GUERE

Parfois la particule ne peut être employée seule, avec le sens négatif, dans certains
contextes, par exemple :

• dans des expressions toutes faites, locutions et proverbes. Ex : Bien que ce mime
français ne fasse pas l’unanimité du public, il n’empêche qu’à chaque présentation il
fait salle comble. N’importe lequel d’entre nous aurait pu écrire l’article sur Camus.
• dans des locutions à valeur hypothétique. Ex : Si ce n’était la crise économique le pays
est toujours attrayant.
• avec certains verbes qui ont une valeur de modalité: pouvoir, daigner, oser, cesser,
savoir. Ex : Je n’ose le dire / Il ne sait quoi faire.
• avec des marques temporelles qui se réfèrent à un temps écoulé dans le passé. Ex: Il y a
longtemps que Luc n’est venu..
• Dans des comparaisons qui nient un implicite. Ex : La situation est plus grave que vous
ne le dites.
• Lorsque ni relie deux énoncés négatifs. Ex : Il ne parle ni n’écoute. / Le pauvre homme
n’avait ni gîte ni couvert.

Parfois, la particule ne est employée seule, avec le sens affirmatif. Cette fausse négation se
présente dans les cas où l’univers intime du sujet exprime :

• une apréhension à l’aide de verbes comme craindre, avoir peur, redouter, etc. Ex : Je
crains ( j’ai peur ) que cela ne se reproduise.
• une prévention, à l’aide de verbes comme prendre garde, éviter, empêcher, etc. Ex : Il
faut empêcher que cela ne se reproduise.
• une condition minimale de réalisation à l’aide de la locution à moins que. Ex : J’irai
chez vous à moins que vous en sortiez.
• une anticipation dans le temps à l’aide de avant que, en attendant que. Ex : Prévenez-moi
avant qu’il ne soit trop tard.
• une idée d’inégalité au sein d’une comparaison, à l’aide de plus, moins, autre. Ex : Vous
parlez plus que vous n’agissez.
PLACE DES TERMES NEGATIFS

On peut trouver plusieurs possibilités:

• ne … pas, ne …plus, ne ….que, etc : encadrent le verbe conjugué ( dans une forme
conjuguée simple ou dans une locution verbale ), ou l’auxiliaire, quand le verbe se
présente sous une forme composée.
Ex : Je ne dirai pas cela. / Je ne veux pas dire cela. / Je n’ai pas dit cela. / Je n’ai pas
voulu dire cela

• ne pas ( ne plus, ne jamais, ne rien ) précède le verbe quand celui-ci est à l’infinitif
présent et encadre l’auxiliaire quand le verbe est à la forme composée.
Ex : Je veux jouer et ne pas chanter./ Ne s’être jamais prononcé à ce sujet ne veut rien
dire.

• Les mots négatifs personne, nul ( le ), aucun ( e ) se placent après les formes verbales
non conjuguées ( participe passé ou infinitif ) dans les temps composés ou les locutions
verbales
Il n’a voulu voir personne / Il n’est allé nulle part / il n’a assisté à aucune de ses
conférences

• Les deux mots négatifs précèdent la forme verbale


Rien n’a été fait / Personne n’a travaillé sur le sujet / Aucun sujet ne l’intéresse

NUANCES SEMANTIQUES DE LA NEGATION

Quelques nuances dans l’expression de la négation :

• ne … plus : cessation d’un processus ou d’une qualification qui avait cours


• ne … pas encore : réalisation différée, possible
• ne .. rien, ne … personne, ne …jamais, ne … nulle part : négation absolue de l’existence
d’un être humain, non humain, d’un processus ou d’un lieu.
• ne … pas beaucoup, ne … guère : négation qui porte sur une quantité faible
• ne … que : négation exclusive. Il n’y a que lui qui puisse le faire.
• ne .. pas que : négation d’une exclusivité. Il n’y a pas que lui qui puisse le faire.
Voilà une série de proverbes et de locutions contenant des négations. Faites correspondre
ces expressions avec les situations ou définitions qui suivent. Si vous ne trouvez pas de
contexte, essayez d’en proposer un.
Trouvez l’expression équivalente en espagnol

a- Nul n’est censé ignorer la loi.


b- On n’a rien sans peine
c- Personne n’est à l’abri de l’erreur
d- Rien ne sert de courir, il faut partir à point
e- Pierre qui roule n’amasse pas mousse
f- Il n’est jamais trop tard pour bien faire
g- Il ne faut pas courir deux lièvres à fois
h- Il ne faut pas mettre tous ses oeufs dans le même panier
i- Le jeu n’en vaut pas la chandelle
j- N’avoir ni sou ni maille
k- Il ne faut pas dire : fontaine, je ne boirai pas de ton eau
l- On n’a rien pour rien

1- Cette fable relate seulement la victoire de la tortue, consciente de sa lenteur, sur le


lièvre, trop confiant dans ses dons naturels. Source : Esope

2- Une vie aventureuse, agitée, ne permet pas d’accumuler des biens ou des richesses.

3- L’expression renvoie au temps où on jouait aux cartes à la lueur d’une bougie. Elle
signifie que les bénéfices obtenus sont maigres par rapport aux efforts fournis.

4- N’avoir rien, la marque de l’indigence extrême.

5- Viser deux buts et risquer de les manquer tous deux.

6- Engager toutes ses ressources sur la même affaire; faire dépendre son sort d’une seule
chose et s’exposer ainsi à tout perdre d’un seul coup.

7- On n’obtient aucune chose gratuitement, il faut toujours payer pour l’avoir.

8- On ne peut pas jurer que l’on ne fera pas telle chose


Les substituts EN et Y

Ces substituts, qui n’existent pas en espagnol, remplacent soit un substantif, soit toute une
idée et conviennent spécialement à la représentation des animaux et des choses.

EN et Y équivalent respectivement à: de + entité représentée et à + entité représentée. Ils


remplacent :

Y: à cet endroit à cette chose à cela


dans cet endroit à ces choses …….
à quelque chose à ceci

EN : de cet endroit
de quelque chose
de cette chose

L’emploi des pronoms adverbiaux EN et Y pour les personnes est considéré soit comme
appartenant à un état de langue ancien ( XVIIè siècle ), soit comme caractéristique d’un
niveau de langue négligé. Pourtant, pour certains cas, bien précis, ces pronoms peuvent
renvoyer à des personnes :

• lorsque EN évoque une partie d’un ensemble. Ex:


Il a invité des amis, il en a invité.
Il y en a qui …. (sans antécécedent et suivi du relatif)
Des milliardaires? J’en connais, j’en connais une foule.

• lorsqu’ils renvoient à un pronom personnel. Ce n’est pas un emploi obligatoire, mais il


est fréquent dans les dialogues et dans le style épistolaire. L’originalité de cet emploi,
c’est qu’il n’est pas spécifique de la 3º personne, mais qu’il concerne les trois personnes.

EN équivaut à: de moi, de toi, de lui, d’elle, de nous, de vous, d’eux, …


de chez moi, de chez toi, de chez lui, …
Y équivaut à: à moi, à toi, à lui, …
chez moi, chez toi, chez lui, …
Ex:
Pierre. Va au diable, canaille! Et dis à tes confédérés que s’ils ne veulent pas de moi, le roi
de France en veut, lui. Musset, Lorenzaccio, IV,8
Ne m’explique pas que je n’avais pas à souffrir de toi, si j’en ai souffert. Aragon, La Mise à
mort, p. 28
Que préférerais-tu quand tu seras mariée - si tu te maries malgré les accrocs de la vertu-
être la maîtresse chez toi ou que le curé de ton village y vienne faire la loi? Anouilh,
Becket, II, p. 80
Les connecteurs logiques

Dans cette fiche, on présente quelques mots d’articulation qui dénoncent le rapport existant
entre des énoncés. Cette relation peut être de : cause-consequénce, finalité, opposition,
concession, etc. Ces articulateurs qui appartiennent à des catégories grammaticales
différentes ( conjonctions, adverbes, prépositions, locutions, etc. ), seront classés selon le
rapport logique exprimé. Il va de soi que le sens de ces articulateurs dépend de chaque
contexte.

Cette présentation n’est pas exhaustive. Complétez-la au fur et à mesure que vous
repérerez, au cours de vos lectures, d’autres articulateurs.
Le classement notionnel adopté s’inspire de Ruquet, M. & Quoy-Bodin ( 1988 ) : Comment
dire? Paris, Cle International et de Vigner, G. ( 1991 ) : Perspectives, Paris, Hachette.

Le rapport de cause-conséquence

LA CAUSE

Cause banale pour le locuteur


Parce que
Le dernier livre de Rolland Signoud n’a pas eu de succès parce qu’il n’était pas
intéressant.

Cause évidente ou connue. Elle reprend un argument déjà énoncé par l’interlocuteur ou
connu ou présuposé connu de lui.
Puisque
Au lieu de conclure qu’il n’y a point de vrais miracles parce qu’il y en a tant de faux, il faut
dire au contraire qu’il y a certainement de vrais miracles puisqu’il y en a tant de faux.
( Pascal )

L’accent est mis sur la cause


Comme ( Le mot apparaît en tête de phrase )
Comme c’était le 14 juillet toutes les banques étaien fermées
On rappelle un fait constaté, reconnu
Etant donné que / du fait que
Etant donné tous les inconvénients évoqués pour terminer votre mémoire, les membres du
jury ont décidé de vous accorder quinze jours supplémentaires.
Deux causes possibles
Soit (parce) que…soit que
Le Président ne renouvellera pas son mandat soit que, physiquement il est trop fatigué, soit
que les sondages ne lui sont pas favorables.

Cause écartée au profit d’une autre


Ce n’est pas parce que … mais ( parce que )
Non parce que… mais ( parce que )
Non que… mais parce que
Les Argentins osent de moins en moins l’aventure d’un troisième enfant non qu’ils soient
devenus indifférents à la notion de grande famille, mais parce que la situation économique
s’avère trop difficile.

Cause +justification, explication.


Car (variante de parce que ou puisque appartient à un registre soutenu). Il permet de
ponctuer une argumentation ou démonstration.
On juge exemplaire la découverte des vaccins car ils ont sauvé des millions de personnes.

En effet ( explicite ce que l’on vient de dire )


La situation n’est pas totalement bloquée. En effet, patronat et syndicats ont décidé de se
revoir bientôt et le ministre du Travail doit s’entretenir avec les différents partenaires
sociaux.

Cause qui s’ajoute à une autre cause


D’autant plus que
D’autant moins que
D’autant mieux que
Cunégonde était d’autant plus laide qu’elle était édentée.
Le célèbre personnage de Candide ( Voltaire ) est décrit par l’auteur comme pas belle.
Mais, à la fin du roman, elle est encore plus laide parcequ’elle n’a plus de dents.

Cause banale
À cause de
Il n’a pas réussi à l’examen d’entrée à cause de l’épreuve de mathématiques.

Cause favorable
Grâce à
Grâce à l’aide de Maurice j’ai pu avoir rapidement les papiers pour le voyage.
Cause + idée de carence
Faute de
Faute d’aide économique, le projet n’a pas pu être mis en place.

Conséquence qui en découle


À la suite de
Par suite de
À la suite de la grève qui a tenu 15 jours, plusieurs ouvriers ont été licenciés.
Par suite des travaux à réaliser dans le quartier l’eau sera coupée pendant la nuit.

Idée d’origine et de responsabilité


( Verbes à la voix passive )
Être dû à
Être attribué à
Être causé par
Le regain d’intérêt des Argentins pour la tango serait dû, en partie, aux médias.
La politique nataliste française a causé une légère hause démographique.

LA CONSÉQUENCE

Conséquence + idée de manière


Si bien que
De ( telle ) manière que + indicatif
De ( telle ) façon que + indicatif
De ( telle ) sorte que + indicatif
Rimbaud était vraiment en avance sur son époque de sorte qu’il ne fut pas compris de ses
contemporains.

Conséquence + idée d’intensité / quantité


Tel + nom … que
Tellement … que
Tant … que
Si … que
Parfois la violence de l’homme est telle qu’il casse ce qu’il s’est procuré avec effort avant.
Victor Hugo s’est tant opposé à Napoléon III que ses oeuvres ont été interdites en France.

Conséquence mise en doute


Assez +Adj ( ou de + nom) … pour (ou pour que)
Suffisamment +Adj ( ou de + nom ) … pour ( ou pour que )
Trop +Adj ( ou de + nom ) … pour ( ou pour que )
La dissertation n’est pas suffisamment élaborée pour qu’elle soit acceptée par le professeur.
Le travail de cet anthrpologue est trop partial pour que ses recherches fassent autorité

Pour donner de l’impact à l’argumentation et insister


Donc
Partant
Par conséquent
En conséquence ( lg administrative )
Plus d’amour, partant plus de joie. ( La Fontaine )
De brutales chutes de neige se sont abattues sur la ville. Il a fallu en conséquence déverser
des tonnes de sel.

Résultat d’une argumentation


De ce fait
C’est pourquoi
Voilà pourquoi
C’est pour cela que
Joseph a toujours eu le goût du risque et le plaisir de l’aventure. C’est pour cela qu’il
participe tous les ans aux grandes expéditions organisées par Camel.

Résultat d’un événement + idée de temps ( = à partir de ce moment-là )


Alors
Depuis lors ( lors = à ce moment-là )
Dès lors
Le pont fut emporté par le courant : dès lors la circulation fut rendue impossible pendant
plusieurs jours.

Résultat d’un comportement, d’une manière d’être ou d’agir


Ainsi
Aussi ( avec inversion du sujet )
L’an dernier, on a enregistré en France une moyenne de 800 morts par mois sur les routes,
aussi, à la veille des vacances, le ministre des Transports a-t-il décidé un contrôle
beaucoup plus rigoureux de la vitesse des voitures.
Le but

But à valeur générale


Pour + infinitif
Afin de + infinitif
Pour que + subjonctif
Le projet que notre association s’efforce de répondre aux besoins de la société actuelle.
Nous avons uni nos volontés afin de promouvoir le droit à la vie et la dignité humaine.
Nous nous battons également pour que les libertés fondamentales soient respectées et pour
que les jeunes puissent recevoir une formation améliorée dans la perspective d’une
meilleure insertion professionnelle.

But + idée de manière


De manière ( à ce ) que + subjonctif
De façon ( à ce ) que + subjonctif
De sorte que + subjonctif
Lors de la fête, Anne s’était mise un peu à l’écart de manière que les invités ne remarquent
pas ses yeux rougis par les larmes.

But + idée d’intensité


De telle manière que + subjonctif
De telle façon que + subjonctif
De telle sorte que + subjonctif
Notre professeur articule de telle sorte que les élèves du dernier rang de la salle puissent
l’entendre aisément.

Le but est à éviter


Pour ne pas + infinitif Pour que … ne … pas + subjonctif
Afin de ne pas + infinitif Afin que ne … pas + subjonctif
De peur de + infinitif De peur que … ne ( explétif qui n’a pas le sens
négatif)
De crainte de+ infinitif De crainte que … ne ( explétif )
Pour que la science ne soit pas sans conscience, nous devons faire fructifier davantage nos
incertitudes que nos certitudes. ( Rostand )
Notre parti insiste sur un allègement des impôts de crainte que n’augmente encore le
nombre d’entreprises contraintes à la faillite.
Il faut placer tous les médicaments hors de la portée des enfants de peur qu’ils ne
s’empoisonnent.
But à valeur générale ( prépositions )
Dans le but de
En vue de
Avec / dans l’intention de
Dans / avec l’espoir de
Dans un souci de
Dans un souci de rigueur scientifique le chercheur fait et refait plusieurs fois ses travaux.
La Mairie de Buenos Aires a encouragé la création de nouveaux espaces verts en vue d’
améliorer la qualité de vie des habitants de la ville.

L’hypothèse et la condition

L’HYPOTHÈSE

Si
Hypothèse dans le présent ou le futur
Si j’avais une bourse je pourrais faire mon doctorat au Canada. Autrement c’est trop cher!

Hypothèse dans le passé


Si j’avais eu des contacts à l’Ambassade j’aurais pu avoir la bourse. Mais...

L’hypothèse est choisie par le locuteur


À supposer ( même ) que
En supposant ( même ) que
En admettant ( même ) que
En supposant même que l’on interdise la circulation de voitures une ou deux fois par
semaine il faudrait d’autres mesures pour baisser le taux de pollution de la ville.

L’hypothèse ne dépend pas du locuteur


Au cas où
Dans le cas où
Je te conseille de regarder ton mél tous les jours au cas où tu recevrais une réponse à ta
demande de bourse.

Quelles que soient les suppositions, la conséquence reste la même


Soit que ... + subjonctif, soit que + subjonctif
que + subjonctif ou que + subjonctif
Que vous fassiez une révision orale ou que vous fassiez un test, cela vous aidera, sans
aucun doute, à préparer l’épreuve finale.

L’hypothèse ou la condition est inverse ou restrictive


..., autrement ( = sinon )
..., sans cela ( = sinon )
..., faute de quoi ( = sinon )
Victoire a parlé de mon travail au professeur Rollier, sans cela il ne l’aurait pas corrigé si
vite.

LA CONDITION

À ( la seule ) condition que


Dans la mesur où
Nous finirons la rédaction du travail à temps dans la mesure où chacun de nous
consentirait à travailler très dur le week-end.

Condition souhaitée
Pourvu que
Pourvu que ma soeur réussisse, la note n’a pas beaucoup d’importance.

Condition minimale suffisante avec conséquence


Pour peu que
Pour peu que les USA n’accordent pas l’aide promise le gouvernement sera ( serai t)
obligé d’augmenter les impôts. ( = il suffit que les USA n’accordent pas l’aide promise
pour que le gouvernement soit obligé d’augmenter les impôts ).

La comparaison
Comparaison pure et simple
Comme + verbe ou nom ou pronom ou adverbe
Martin s’était levé très tôt pour revoir ses notes comme chaque fois qu’il devait passer un
examen.
Indication de qualité
Aussi + Adjectif que + nom (pronom, adjectif ou adverbe)
Adverbe que + nom ( pronom, adjectif ou adverbe )
L’exposé oral du groupe d’anthropologie a été aussi intéressant que celui des étudiants de
lettres.

Indication de quantité
Autant + que / de
Jean a travaillé autant que son frère pour préparer la fête de fin d’année.
Pour faire un bon pâté à la française, il faut mélanger autant de lard que de foie de
volaille.

Indication de similitude
Ainsi que
De même que
Au même titre que
Tel ( le ) ( s ) que
En France, le breton de même qu’autres langues régionales sont étudiés dans certaines
écoles publiques et privées.
En retournant à mon village natal je l’ai retrouvé tel que je l’avais laissé il y a plus de 30
ans.

Indication d’inégalité ou différence

Supériorité
Plus + adjectif ou adverbe + que
Il y en a qui disent que Prague est plus belle que Paris.
Le partiel de Bernard est meilleur que celui de Gustave.
Il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre.

Infériorité
Moins + adjectif ou adverbe + que
Après quelques jours de vie commune mon partenaire me parut moins intéressant qu’au
début.
Indication de différence
Plutôt + adjectif ou adverbe + que
Quand on connaissait Sophie en profondeur on s’apercevait qu’elle était plutôt timide que
peu intelligente.
Variations parallèles ou inverses

Comparaison + mouvement
À mesure que
Au fur et à mesue que
Au fur et à mesure que l’on descend vers le midi de la France les températures deviennent
plus chaudes.

Comparaison + temps
Tant que ( aussi longtemps que )
Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir.

Variations parallèles et progressives.


Plus ... plus
Plus je connais Chantal, plus j’apprécie ses qualités humaines.

Variations parallèles et regressives


Moins ... moins
Moins je fais le ménage de la maison, moins j’ai envie de le faire.

Variations parallèles et inverses


Plus ... moins
Moins ... plus
Je veux arrêter de fumer mais, moins je fume, plus j’ai envie de fumer.

L’opposition et la concession

L’OPPOSITION
Il y a opposition quand on rapproche ou compare deux entités de même nature (personnes,
faits, comportements...) pour mettre en évidence leurs différences.

Valeur générale
Alors que
Tandis que
Autant ... autant
Contrairement à
Au contraire ( de )
Par contre
En revanche
À l’opposé
Inversement
Au lieu de
Alors qu’un bon lecteur lit plus vite qu’il ne parle, un mauvais déchiffre et détaille chaque
syllabe.
Autant Félix est désagréable avec sa femme, autant il est charmant avec nous.
Le style de Proust est dense et complexe, en revanche, celui de Camus est concis et
dépouillé.
Au lieu de partager ses connaissances avec ses camarades, Giselle garde tout pour elle
faisant preuve d’un égoïsme absolu.

Mise en valeur et renforcement du sujet


Quant à
Pour ma ( ta, sa... ) part
De mon ( ton, son...) côté
En ce qui me ( te, le, les... ) concerne
Pour ce qui me ( te, le, les... ) concerne
Pour ce qui est de
Les méridionaux sont accueillants, expansifs et amusants; les nordiques, quant à eux sont
reservés et quelque peu distants.
Les Français sont peu attirés par le cinéma d’action, par contre, pour ce qui est de films à
thèse, ce sont de gros consommateurs.

LA CONCESSION

« Il y a concession quand un obstacle reconnu ou envisagé reste ou restera sans effet sur la
conséquence ». Ruquet, M. & Quoy-Bodin ( 1988: 126 )

« Concéder, c’est argumenter en deux mouvements. Dans le premier mouvement on


présente un argument qui va dans un certain sens, avec une conclusion, souvent implicite.
Dans le second mouvement on opère un renversement en présentant un argument de valeur
plus forte que le précedent, avec une conclusion opposée » Vigner, G. ( 1991: 87 )

Premier mouvement Second mouvement


Je reconnais que mais / tout de même
J’avoue que toutefois / cependant
Je vous accorde que quand même
J’admets que néanmoins
Il est exact / vrai / sûr / certain que pourtant...
Certes….

Concession à valeur générale


Bien que
Quoique
Pourtant
Cepenant
Mais
Néanmoins
Malgré
En dépit de
Avoir beau
Bien que les Français se vantent d’être cartésiens, ils sont nombreux à consulter des
voyantes.
Quoique déjà rétablie de sa maladie, Nadine n’était pas en condition de reprendre son
travail.
Les Français adorent les animaux! Pourtant, à la veille des vacances plus de 100000 bêtes
sont abandonnées sur les routes.
Notre association a eu beau multiplier ses demandes auprès du ministre, aucune aide n’a
été accordée.
Le Chili a toujours été un grand consommateur de vin. Malgré cela, depuis quelques
années la moyenne de consommation montre une formidable chute.

Concession + idée d’hypothèse


Même si
Quand (bien) même
Le directeur a annoncé que même s’il pleuvait à flots la compétition entre les deux écoles
aurait lieu le jour prévu.

Concession + idée d’intensité


Quelque + adjectif + que
Tout + adjectif + que
Pour + adjectif + que
Si + adjectif + que
Aussi + adjectif ( inversion du sujet )
Tout ( variable ) + adjectif + que
Quel ( variable ) + adjectif + que
Toute uruguayenne qu’elle est, Sandra déteste le maté.
Quelles que soient vos intentions, exposez-les clairement.
Quelque capricieuses que soient les femmes, il faut les comprendre!
Pour merveilleux que vous trouviez le nouveau chanteur sénégalais qui s’est présenté à
l’Olympia, sans micro sa voix ne porte pas du tout.
Aussi attrayant soit-il, je considère que le roman que vous m’avez prêté n’est pas très
cohérent.

Pour rendre une affirmation plus objective,et nuancer son point de vue
( Il ) n’empêche que
Il n’en demeure ( est / reste ) pas moins
Bien que le pianiste roumain de passage à Buenos Aires n’ait pas une technique
particulièrement trascendante, ( il ) n’empêche qu’à chacune de ses présentations, la salle
est comble.

Après une idée de doute, d’embarras, d’interrogation, on rappelle ce qui est certain
Quoi qu’il en soit
Toujours est-il que
En tout cas
De toute façon
A-t-il dit des incohérences au cours de l’interrogation? A-t-il eu des oublis significatifs?
Quoi qu’il en soit, il est obligé de repasser l’examen.

Pour exprimer l’opposition dans le cadre d’un raisonnement


Or
Il aurait fallu encore 2 heures pour atteidre le sommet, or le soleil était déjà en train de
passer derrière la montagne. Ils ont décidé de ne pas continuer l’escalade.

Pour exprimer une contradiction


Or
Le pays traverse une période de chaleur exceptionnelle, or nous sommes en juillet.

Pour faire une démonstration


En français or peut traduire, dans un raisonnement sous forme de syllogisme, le passage
d’une proposition générale à un cas particulier.
Tous les hommes sont mortels. Or Socrate est un homme. Socrate est mortel
La mise en relief

Les présentateurs :

• C’est ….qui / que ….


• Ce qui …./ que / dont / à ( ou autre préposition ) quoi … c’est
• Celui ( variable ) qui / que / dont … / ( c’ ) est …

permettent en français, de focaliser sur un élément de la phrase considéré important.


D’autres constructions peuvent aussi indiquer l’emphase :

• Voilà que / C’est que / Le fait est que …

Exemples :

C’est à ce qu’elle vous dira qu’il faut prendre garde.


Ce dont ils se méfient c’est de leur ruse.
C’est la pâleur de la fillette qui impressionna le visiteur.
Ceux à qui il s’était allié étaient plus nombreux.
Celui qui me soutiendra le plus, sera celui qui me trahira plus tard. ( Charaudeau, 92, p.
317 ).
C’est à lui que je pense. C’est de vous que je parle. C’est à vous que je dois ce que j’ai
de puissance. ( Corneille )
C’est à vous, mon esprit à qui je veux parler ( Boileau )
C’est sur cet admirable petit tableau que finissait le premier article ( Sainte-Beuve ).
C’est au laboratoire nucléaire du Centre d’Etudes Nucléaires de Grenoble que deux
barques gallo-romaines découvertes dans le port antique de Toulon ont été traitées.
C’est grâce à la découverte de nombreux ossements dans la cour du site archéologique
maya que les hommes de science ont pu reconstituer le régime alimentaire des
habitants. C’est en poursuivant les fouilles que l’on pourra mieux connaître la façon
dont la maison maya s’intègre dans le reste de l’agglomération.
Et voilà que, subitement, le gouvernement annonce une nouvelle augmentation
d’impôts.
Le fait est que vous n’avez jamais dit avant que vous ne compreniez pas ce que
j’expliquais.
Ce dont je te parle c’est de la difficulté énorme que signifie élever des adolescents.
LA RÉFÉRENCE AU TEMPS CHRONOLOGIQUE

Tout texte se situe dans le temps par rapport à un repère donné autour duquel
s’organise le sous-système des indices temporels.
Suivant le type de texte, cette opération de repérage sera de nature différente:

1- Le repérage s’effectue en fonction du moment de la production du discours.

REPÈRE
Production du discours

Avant Temps repère Après

Il jouait / il a joué Il joue Il jouera


Hier En ce moment Demain
Le mois dernier Maintenant Lundi prochain
Voilà trois ans À présent Dans un mois
Il y a longtemps ……… ………
……..

Exemple : textes en situation ( tracts, faits divers, interviews…)

2- Le repérage se fait par rapport à l’énonciation / écriture que l’auteur fait


coïncider artificiellement avec le moment de la lecture. On assiste ainsi à une
“spatialisation” des relations temporelles :

REPÈRE
Écriture / lecture

Avant Temps repère Après

Nous avons dit Il est Nous allons voir


Avant Ce qui constitue Nous verrons
Plus haut Il devient ici Plus loin
Au premier chapitre ……… Au dernier chapitre
Dans les pages précédentes Dans le prochain tableau
Supra Infra
…….. ………

Exemple: textes théoriques (articles scientifiques, manuels, encyclopédies…)


Il s’agit, par ailleurs, d’un discours caractérisé par l’absence presque complète de
référence à la situation d’énonciation. Les formes verbales employées ont, en général,
une valeur atemporelle ( vérités générales, définitions, exemples, etc. )

3- Le réseau temporel est construit à partir d’une origine, “posée” par l’auteur, qui ne
coïncide pas avec le moment de l’énonciation. Pourtant, elle y reste liée par des
rapports plus ou moins étroits.

REPÈRE REPÈRE
Au XIXè siècle Au XXII siècle
Le 18 avril 1678 En 2020
Cette rencontre Un jour
Du temps de Napoléon production du Le jour de sa fête
Pendant l’empire discours Cette rencontre
Lorsqu’il est parti Le mois prochain
Ce matin Demain
Hier Lorsqu’il finira
Il y a deux jours Dans deux jours
L’an dernier L’année prochaine
Le 25 mai Le 25 mai
… …

Avant Moment Après Avant Moment Après


repère repère
Il avait lu Alors Il lirait Il aura lu Il lira Le
La veille Ce jour là Il allait lire La veille Alors dimanche
Deux jours À cette Il devait Deux jours Ce jour-là d’après
avant époque-là partir avant À cette Après
Le mois Il part Le Le mois époque-la demain
précédent Il est parti lendemain précédent À ce L’année
L’année À ce Le L’année moment-là suivante
d’avant moment-là surlendema d’avant … Le mois
Auparavant … in Auparavant d’après
… Deux jours … Postérieure
après ment
Le mois …
suivant
Le mois
après
Postérieure
ment

Ici, on peut remarquer qu’une détermination temporelle effectuée à partir du repère


“production du discours” peut être, à son tour, posée comme repère d’un autre mini-
système temporel.
Les repères peuvent être de différente neture: membres de phrase (“quand il
viendra”), groupes nominaux (“l’Empire”, “le 4 juin”, “la Révolution Française”), ou
groupes prépositionnels (“à 8 heures”, “du temps de Louis XIV”).

C’est le cas aussi du discours rapporté, lorsque l’énonciation du rapporteur ne se


situe pas dans la même période de temps que celle du locuteur:

Moment de production Moment de production Énoncé


13 février 15 février

Énonciation 1----------------- ------------------------------á “Les négociations


(M X) reprendront demain”

Énonciation 2----------------- ------------------------------á “M X vient de déclarer que


(journaliste) les négociations reprendront
demain”

Énonciation 2’ -----------á “M X a déclaré avant-hier


(journaliste) que les négociations
reprendraient hier”

---------------á “M X a déclaré le 13 février


que les négociations
reprendraient le lendemain”

L’ANTÉRIORITÉ, LA SIMULTANÉITÉ, LA POSTÉRIORITÉ


Les actions peuvent se repérer les unes par rapport aux autres, soit que l’action
“repère”est mentionnée dans le contexte précédent, soit qu’elle n’y est pas
explicitement indiquée. Ex.:

ANTÉRIORITÉ SIMULTANÉITÉ POSTÉRIORITÉ


Avant son départ Pendant que… Après son départ
Avant qu’il ne parte En (verbe) ant (gérondif) Après qu’il fut parti
Avant de partir En même temps (… Après être parti
Avant (… Contexte) contexte) Après avoir écouté
Plus-que Parfait Pendant ce temps Une fois qu’il eut fini
Dès que  Tandis que + opposition Après (… Contexte)
Quand + temps Indicatif Alors que + opposition Plus tard (… Contexte)
Lorsque  Quand… Dès que 
… Lorsque… Quand + temps Indicatif
… Lorsque 
Aussitôt
Participe passé

LES TERMINAISONS VERBALES

Indicatif

Présent
-e -s -x
-es -s -x
-e -t/- -t
-(iss)ons
-(iss)ez / -es (*)
-(iss)ent/ -nt (**)

(*) dans les formes: (**) dans les formes:


vous êtes (verbe être) ils sont (verbe être)
vous faites (verbe faire) ils font (verbe faire)
vous dites (verbe dire) ils vont (verbe aller)

Imparfait
-(iss)ais
-(iss)ais
-(iss)ait
-(iss)ions
-(iss)iez
-(iss)aient

Passé Simple
-ai -(i)s -us
-as -(i)s -us
-a -(i)t -ut
-âmes -îmes -ûmes
-âtes -îtes -ûtes
-èrent -irent -urent

Futur
Simple
-rai
-ras
-ra
-rons
-rez
-ront
Scanned by TapScanner
Scanned by TapScanner
Scanned by TapScanner
Scanned by TapScanner
Scanned by TapScanner
Scanned by TapScanner
Scanned by TapScanner
Scanned by TapScanner
Scanned by TapScanner
Scanned by TapScanner
Scanned by TapScanner
Scanned by TapScanner
Scanned by TapScanner
Scanned by TapScanner
Scanned by TapScanner
Scanned by TapScanner
Scanned by TapScanner
Scanned by TapScanner
Scanned by TapScanner

Vous aimerez peut-être aussi