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Cour machine à cc

Machine à courant continu

I. Principe de fonctionnement.
La machine est constituée de deux parties : le stator et le rotor.

S
B u B
d
Nord
nord sud
I I
E IE E Fig.1 constitution

Le stator ou inducteur est fixe. Le bobinage est parcouru par un courant d’excitation IE. Il y
a donc création d’un champ magnétique B dans le stator et entre les pôles.
L’inducteur crée donc un flux  :
 = B.S dans lequel S est la surface sous un pôle.

Notons que ce flux ne dépend que du courant d’excitation IE qui le crée.


Le stator n’étant soumis qu’à un champ magnétique constant et immobile par rapport à lui, il
est inutile de le feuilleter. Il ne sera le siège d’aucune perte ferromagnétique.

L’inducteur est parfois constitué d’aimants permanents et dans ce cas le flux est constant.

sud
B B
Fig.2
nord nord sud
I I
E IE ligne E
neutre

Si le rotor est un aimant, il entrera en rotation pour positionner ses pôles à l’opposés des pôles
du stator. Malheureusement, le mouvement sera au maximum d’un demi-tour; il faudrait donc
modifier les pôles de ce rotor au moment où il achève son demi-tour.

Le rotor ou induit est mobile autour de son axe de rotation.


Soit  la vitesse de rotation du rotor en rad/s.
Il est plongé dans le champ inducteur B tournant par rapport à lui. Il est par conséquent le
siège de courant de Foucault. On est donc contraint de le feuilleter pour minimiser ces
courants. De plus, l’aimantation étant variable il faut le fabriquer avec du fer doux pour
limiter les pertes par hystérésis. (pFER = 2,5W/kg pour 50Hz et un champ max de 1T)

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L’induit est lui aussi bobiné et parcouru par le courant d’induit noté I. Le bobinage est réparti
dans des encoches (12 encoches sur le dessin), chaque encoche pouvant recevoir plusieurs
conducteurs.

Chacun des conducteurs est relié à une lame du collecteur. L’alimentation se fait au moyen de
balais (en carbone). Chaque fois qu’une encoche traverse la ligne neutre, le courant dans les
conducteurs de l’encoche change de sens. Les pôles de l’induit conservent donc toujours les
mêmes positions par rapport au stator. L’attraction entre les pôles du stator et ceux du rotor
est donc permanente malgré la rotation du rotor.

 
 Fig.3
 

II. Force électromotrice induite.

B
I Fig.4 Force électromotrice induite
eC

Chaque conducteur actif coupe le flux  lorsqu’il effectue un demi-tour. (On peut aussi dire
qu’il est soumis à une variation de flux.)

 
Il se crée donc une fem eC = = dans chaque conducteur actif.
 / 

Pour une spire la fem est double puisque les conducteurs d’une même spire sont opposés.
eS = 2 * eC .

Si la machine possède N conducteurs actifs, elle a donc N/2 spires.


Le bobinage de l’induit implique au moins deux voies d’enroulement en parallèle. Chaque
voie d’enroulement est donc constituée de N/4 spires.
N N
La fem totale est donc : E = e S = .
4 2
Remarque :
Si la machine est constituée de a paires de voies d’enroulement, le nombre de spires
N N
constituant chaque voie devient donc N/4a et la fem est alors E= eS = .
4a 2a

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Si la machine n’est plus constituée de deux pôles comme l’exemple pris jusqu’à maintenant,
mais p paires de pôles, pendant un demi-tour le flux coupé est p.
Np Np
La fem devient alors E= eS = .
4a 2a
Bilan :
On retiendra que la fem est proportionnelle au flux  et à la vitesse de rotation du
moteur .
Le flux  étant fonction du courant d’excitation IE, la fem est elle même fonction de
ce courant.

2
On retiendra E = k = kn dans lequel n est la vitesse de rotation en
60
tr/min.

Schéma électrique équivalent de Thévenin.

IE I R : résistance de l’induit.
R E : force électromotrice induite.
U I : courant d’induit.
UE RE U : tension aux bornes de l’induit.
E
UE : tension aux bornes de l’inducteur.
IE : courant dans l’inducteur.
Inducteur Induit RE : résistance de l’inducteur.

Fig.5 Schéma électrique équivalent de Thévenin

La puissance absorbée par l’induit s’écrit Pa = UI = EI + RI2


Dans le terme RI2, on reconnaît des pertes Joule.
La puissance transmise au rotor sous forme électromagnétique est donc Pem = EI = Tem

Cette puissance est transmise sous la forme d’un couple électromagnétique Tem à la vitesse .
Comme la fem s’écrit E = k

On en déduit que le couple électromagnétique s’écrit Tem = kI

Remarques.

Si le moteur fonctionne à courant d’excitation constant, alors la fem ne dépend que de


la vitesse et le couple ne dépend que du courant. On peut écrire:

E Tem
si IE=Cste alors = C ste et = C ste .
n I

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III. Génératrice à courant continu.

Supposons que l’induit de la machine ne soit plus


IE I alimenté par une source de tension continue. Si son
R rotor est entraîné à une vitesse  et qu’elle est toujours
UE RE U excitée, alors elle débite un courant I au lieu de le
recevoir.
E La seule modification qui apparaît dans la machine est
donc le sens du courant dans l’induit.

Tem ou I
Fig.6 Moteur en
génératrice en
marche AR marche AV
U ou n
La machine peut fonctionner dans les 4 quadrants
possibles. Moteur en génératrice en
marche AR marche AV

IV. Machine à excitation indépendante.

Ce type de machine possède 4 bornes : deux pour l’induit et deux pour l’inducteur. En
générale, ces machines ont même tension nominale pour l’induit et pour l’inducteur. Le
courant dans l’inducteur est nécessairement plus faible que pour l’induit.
Exemple : n = 1500 tr/min 3 kW Induit U = 230 V I = 13 A
Inducteur UE = 230 V IE = 0,7 A

V.1. Caractéristique interne à vide.


On réalise cet essai en génératrice
Entraînement
afin que le courant d’induit soit
exactement nul. La tension
IE I=0
A mesurée aux bornes de l’induit est
alors exactement U = E. On
mesure directement la f.e.m. de la
induit
UE V E machine. Ceci nécessite
d’entraîner la machine au moyen
d’un moteur ou tout autre type
d’entraînement possible.

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E (V)
n1 tr/min
Fig.8 Caractéristique interne à vide

n2 tr/min

I=0A
n = Cste
IE
(A)
2
E = k = kn .
60

On observe que la f.e.m. n’est pas nulle alors que le courant d’excitation est nul. C’est la f.e.m
due à l’aimantation rémanente des tôles de la machine.

La première partie de la courbe est linéaire. Le flux créé par l’inducteur est proportionnel au
courant d’excitation.

Par la suite les tôles de la machine saturent et le flux n’est plus proportionnel à IE.

V.2. Caractéristique de fréquence à vide.

E (V)

Fig.9 Caractéristique de fréquence à vide

I=0A
IE = Cste

n tr/min

La caractéristique ci-contre est obtenue avec le même montage que la précédente. On fait
seulement varier la vitesse de la machine et on garde le courant d’excitation constant.

2
La relation E = k = kn devient E = k ' n
60

La courbe est donc bien une droite en fonction de la vitesse.

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V.3. Fonctionnement du moteur sous tension d’induit constante.

Le moteur est ici autonome.


IE I Il n’est plus entraîné. Il faut
A A
au contraire prévoir une
charge mécanique « qui le
induit
UE V U fait forcer », c’est à dire une
charge qui appelle une
puissance mécanique, qui
impose un couple résistant
n TR de charge.
Charge mécanique du moteur

Fig.10 . Fonctionnement du moteur

V.3.a. Démarrage du moteur.

Après avoir alimenté l’inducteur, il faut alimenter


IE I l’induit.
R
Au démarrage la vitesse est nulle. Donc la f.e.m. l’est
UE RE U aussi. On a donc Udem = RIdem.
E=0 Si la tension appliquée est nominale, le courant
d’induit sera très grand devant sa valeur nominale
Idem = 20 à 50 fois IN.
Fig.11. Démarrage du moteur

On réduit donc la tension au démarrage afin de préserver le moteur.

V.3.b. Caractéristiques en charge.

n (tr/min) Pour les deux caractéristiques qui suivent, le


n0 courant d’excitation et la tension d’induit sont
constants.
nN On fait varier la charge du moteur et il n’est
pas étonnant de constater que la vitesse de ce
moteur diminue un peu.

U = Cste Comme IE = Cste, alors on peut écrire


Fig.12 2
IE = Cste E = k = kn et comme
60
I (A) E = U − RI
U − RI
IN Alors n = équation de la droite ci-contre.
2
k
60

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De même, le couple électromagnétique s’écrit Tem = kI .


On vérifie bien que le couple électromagnétique n’est fonction que du courant d’induit.
(Lorsque l’excitation est constante).
T (N.m)
Tem
TP T U

U = Cste
IE = Cste

I (A)

I0 IN
Si on suppose que le couple utile vérifie TU = Tem − TP alors le couple utile est
légèrement inférieur à Tem.

Dans l’essai ci-contre, le seul paramètre qui varie


est le courant d’excitation.
U − RI U − RI
n= =
n (tr/min) 2 k' 
k
60
U = Cste Si le courant d’excitation décroît, le flux décroît
I = Cste aussi. La vitesse augmente donc afin de conserver la
proportionnalité entre la f.e.m. et le flux.

Il est extrêmement dangereux de réduire ou de

nN couper l’alimentation de l’inducteur alors que

IE (A) l’induit est alimenté.

IE
N

VI. Bilan des puissances.

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pjE Puissance absorbée par le moteur


pjI Pa = UI + UEIE
pC
Pertes par effet Joule dans l’inducteur

p JE = UEIE
Puissance absorbée par l’induit
Pa Pai Pem Pu PaI = UI

Pertes par effet Joule dans l’induit


Fig.18 Bilan des puissances
p JI = RI 2

Pem = EI
Puissance électromagnétique

Pertes autres que par effet Joule : pertes ferromagnétiques et pertes mécaniques. Ces pertes sont souvent
nommées pertes collectives p C = p CF + pH + p m
Ces pertes sont souvent considérées comme proportionnelles à la vitesse de rotation du
moteur.
On écrit donc p C = TP  dans lequel TP est le couple de pertes souvent considéré
constant.

Remarque : Pem = Pu + p C donc Tem = Tu + TP

Essai en moteur à vide.

Cet essai est réalisé sous tension d’induit constante et à excitation constante. De plus le
moteur tourne à vide. Le couple utile et la puissance utile sont donc nuls. L’induit absorbe
donc un courant très faible.

pjE Dans le bilan des puissances ci-contre, les


pjI0 pertes collectives pC ne sont pas modifiées. Si
pC
la vitesse n0 à vide est la même qu’en charge,
on peut mesurer ces pertes ou le couple de
Pa0 Pai0 pertes correspondant par
Pem0
Pu=0
p C = Pem0 = EI0 ou TP = Tem0
Fig.19 Bilan des puissances -Essai en
moteur à vide

VIII. Machine série.

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Ce type de machine fonctionne sur le même principe


I que la machine à excitation indépendante. La
inducteur RE différence est que le courant qui circule dans
l’inducteur est le même que celui de l’induit.
U L’excitation est construite pour supporter un courant
supérieur.
R
indui On réalise donc une économie d’alimentation
t puisqu’une alimentation unique suffit pour faire
E
tourner ce moteur.

La f.e.m. est toujours E = k

Le couple électromagnétique Tem = kI

La différence notable est que le flux dépend ici du courant unique I.

On peut établir l’expression de la vitesse en


n (tr/min) fonction du courant dans la machine.
U − (R + R E )I
U = Cste n= Si on considère en plus
2 que la machine n’est
k
Fig.20 60 pas saturée alors on
peut écrire  = k' I
nN
U − (R + R E )I
Donc n = Ce qui est la courbe
2
I (A) kk ' I
60
IE d’une hyperbole.
N
On remarque sur cette courbe que si le
T (N.m) courant du moteur décroît, la machine
s’emballe.
U = Cste
Il ne faut donc jamais faire tourner un
moteur série à vide.
L’expression du couple électromagnétique
devient lorsque la machine est supposée non
saturée

I (A) Tem = kI = kk ' I2


Fig.21
C’est donc une parabole.

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Remarque : pour la machine série, le courant d’excitation est I. Mais on peut toujours écrire
E
que pour une excitation constante I = Cste, on a toujours = C ste
n

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