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Chapitre 2: Guide d’onde: Fibre optique

Objectifs spécifiques.
A la fin de ce chapitre, l’étudiant doit maîtriser
- Le principe de fonctionnement d’une fibre optique ;
- Le procédé de fabrication d’une fibre optique ;
- Les différents types de fibre optique et leurs caractéristiques ;
- Les connecteurs et les techniques de soudure des fibres optiques.

Introduction
De nos jours, les autoroutes de l’information offrent la possibilité de transmettre des données, de la voix, des
images …etc. d’un bout à l’autre de la planète. Aujourd’hui, 80 % du trafic mondial longue distance se fait
par fibres optiques. Ces dernières ont en effet de multiples avantages par rapport aux câbles électriques
classiques : elles sont plus robustes et sont très peu sensibles aux interférences électromagnétiques. Mais
surtout, les technologies de télécommunications par fibres optiques, en constante amélioration depuis une
trentaine d’années, permettent de transmettre des informations sur de très longues distances et à de très hauts
débits. En France on a pu récemment élaborer une transmission de 3000 Gbits/s sur une distance de plus de
7000 kilomètres à travers une seule fibre optique, débit équivalent à plusieurs centaines de milliers de
connexions Internet haut débit. Ces performances n’auraient pas pu être atteintes sans la mise au point de
techniques de fabrication permettant d’obtenir le milieu guidant extrêmement transparent qu’est la fibre
optique.
En plus de s’être imposée dans les télécommunications, la fibre optique s’est révélée être un outil de
choix dans le domaine des capteurs. Etant quelquefois un simple véhicule de l’information, elle peut dans
certains cas être l’élément sensible du capteur (on parle de capteur à fibres optiques intrinsèque). Les
avantages d’utilisation d’une fibre optique sont nombreux : faible encombrement, grande souplesse,
utilisation en milieu hostile (haute tension, haute température, rayonnement nucléaire…), …etc. Les
mesures possibles concernent un très grand nombre de paramètres et de domaines d’application. Citons à titre
d’exemple les mesures de niveau, de position, de vitesse, de rotation, de pression, de température, de
champ électrique, de champ magnétique, de courant électrique et de concentration chimique.

L’optique a une place de choix dans ce contexte. Elle est aujourd’hui le support idéal à la couche de
transmission dans les réseaux fixes, en offrant la capacité nécessaire à moindre coût entre les nœuds.
L’optique commence aussi à apporter une flexibilité élémentaire, à travers commutateurs et sous-systèmes
accordables. Néanmoins, un réseau complet nécessite un ensemble large de technologies, non seulement
optiques, mais également électroniques, logicielles et architecturales. Ces technologies ne doivent pas
être à proprement parler en compétition, mais doivent trouver chacune leur espace de façon harmonieuse.
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Il en est de même pour le traitement de l’information, comme dans les applications de l’optique dans
l’ordinateur, le stockage de masse, …etc. Ainsi, une approche verticale, avec l’intégration complémentaire
des différentes technologies, doit être entreprise avec pour objectif de proposer des solutions systèmes
complètes. L’on comprend ainsi dès à présent que la réelle collaboration entre les différentes expertises sera
nécessaire, à travers un couplage fort entre recherche académique et applications industrielles.

I) Spectre électromagnétique

On ne peut pas parler de la fibre optique sans parler de la lumière. La lumière est une énergie rayonnante
constituée d'ondes électromagnétiques qui peuvent se propager à des vitesses élevées dans le vide ou dans des
matériaux diélectriques. Elle est caractérisée par sa longueur d'onde X. Le spectre de l'onde électromagnétique
inclut entre autres l'ultraviolet, la lumière visible et les ondes infrarouges. La lumière visible occupe une plage
étroite et s'étend de 380 nm (violet) à 780 nm (rouge). Une vue générale du spectre de la lumière est présentée
à la figure 1.
La lumière visible n'est qu'une petite partie de ce qu'on appelle le spectre électromagnétique. Dans le domaine
des radiations visibles, le spectre s’étend du violet au rouge, ce qui correspond dans l’air ou dans le vide aux
longueurs d’onde comprises entre 400 et 700 nm. La communication par fibre optique utilise les longueurs
d’onde comprises entre 800 et 1600 nm, dans le domaine de l’infrarouge.
Lorsque la lumière traverse un matériau, sa vitesse diminue. L'indice de réfraction est une grandeur
caractéristique des propriétés optiques d'un matériau. C'est une grandeur sans dimension. Il conditionne le
chemin parcouru par le signal dans la fibre optique et est obtenu en divisant la vitesse de la lumière dans le
vide, c (c = 3.108 m/s), par la vitesse de cette même onde, v, dans le matériau considéré :

L’indice de réfraction de quelques milieux matériels est indiqué dans le tableau 1 suivant.
Tableau 1 : Indice de réfraction de quelques milieux matériels.
Air Eau Huile Verre Crown Verre flint Carbone Oxyde de titane
1.00 1.333 1.5 1.517 1.655 2.417 2.76

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Figure 1 : Spectre de la lumière (ondes électromagnétiques).

II) Constitution de la fibre optique

Une fibre optique est un fil en verre ou en plastique très fin qui a la propriété de conduire la lumière et sert
dans les transmissions terrestres et océaniques de données. Elle a un débit d'informations nettement supérieur
à celui des câbles coaxiaux et supporte un réseau « large bande » par lequel peuvent transiter aussi bien
la télévision, le téléphone, la visioconférence ou les données informatiques. Entourée d'une gaine protectrice,
la fibre optique peut être utilisée pour conduire de la lumière entre deux lieux distants de plusieurs
centaines, voire milliers, de kilomètres. Le signal lumineux codé par une variation d'intensité est
capable de transmettre une grande quantité d'informations. En permettant les communications à très longue
distance et à des débits jusqu'alors impossibles, les fibres optiques ont constitué l'un des éléments clef de la
révolution des télécommunications optiques. Ses propriétés sont également exploitées dans le domaine des
capteurs (température, pression, … etc.) et dans l'imagerie.

La structure d’une fibre optique est représentée sur la figure 2.

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Figure 2 : Structure de la fibre optique

Elle comprend les éléments suivants : l’âme ou le cœur, la gaine optique, le revêtement, l’armature en fibres
et la gaine extérieure.

- L’âme ou le cœur est la région de la fibre dans laquelle se propage la lumière. Dans ce milieu, l’indice
de réfraction n1 y est le plus élevé.
- La gaine optique est un milieu d’indice n2 légèrement plus faible, qui se comporte ainsi comme un «
miroir réfléchissant » pour la lumière à l’interface cœur-gaine.
- Le revêtement est une couche de plastique qui entoure la fibre optique pour la renforcer, elle aide à
absorber les chocs et permet une protection complémentaire contre des courbures excessives.
- L'armature en fibres permet de protéger le cœur contre les forces d'écrasement et les tensions
mécaniques excessives lors de l'installation.
- La gaine extérieure complète la protection mécanique du cœur, elle est généralement de couleur
orange, certains types présentent des couleurs noire ou jaune.

III) Principe de fonctionnement


Lorsqu'un rayon lumineux entre dans une fibre optique à l'une de ses extrémités avec un angle adéquat, il subit
de multiples réflexions totales internes. Ce rayon se propage alors jusqu'à l'autre extrémité de la fibre optique,
en empruntant un parcours en zigzag. La propagation de la lumière dans la fibre peut se faire avec très peu de
pertes même lorsque la fibre est courbée. Le guidage du signal optique est basé sur les lois de
DESCARTES ; la lumière se propage le long de la fibre par réflexions successives entre le cœur et la gaine
tel que présenté à la figure 3. Cela n’est possible que si le cœur et la gaine sont constitués de matériaux
transparents et que l’indice de la gaine est inférieur à celui du cœur (une différence de quelques
pourcent est suffisante).

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Figure 3 : Propagation du signal dans une fibre

Pour que les rayons injectés dans la fibre soient totalement réfléchis par l’interface cœur-gaine, il est
nécessaire que l’angle d’incidence sur cette interface soit supérieur à l’angle critique θc. Cette condition
impose l’existence, à l’entrée de la fibre, d’un cône d’acceptance (angle au sommet 2θAcc) à l’intérieur
duquel tout rayon injecté se propage par réflexion totale. Les différents cas sont représentés à la figure 4.

Figure 4 : Propagation des rayons optiques en fonction de l’angle d’incidence

Dans ces conditions, les rayons transmis de la source vers la fibre peuvent être classés en deux catégories :
- Les rayons injectés à l’intérieur du cône d’acceptance (θ < θAcc) et qui se propage par
réflexions totales.
- Les rayons injectés en dehors du cône d’acceptance (θ > θAcc) vont disparaître après un
certain nombre de réflexions. La distance à partir de laquelle ces rayons disparaissent s’appelle
longueur d’équilibre.

Loi de Snell-Descartes :

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Si n1>n2 le rayon s'écarte de la normale.
Si θ1 > arcsin (n2/n1), il y a réflexion totale.

Condition de guidage dans le cœur : θ1 ≥ arcsin (n2/n1), sinon le rayon est réfracté dans la gaine de la fibre.

V) Fabrication de la fibre optique


La fabrication des fibres optiques se déroule en trois étapes qui sont :
- La réalisation de la préforme
- Le rétreint
- Le tirage
1) Préforme
Dans la fabrication d'une fibre optique, la première étape est la réalisation de la préforme. L'accroissement
d'indice du cœur de la fibre nécessaire pour qu'il y ait guidage de la lumière est obtenu par un apport
de dopants. La préforme est initialement constituée d'un barreau creux de silice pure dans lequel on fait
passer la source de dopants à l'état gazeux (GeCl4 par exemple). Le tube est maintenu en rotation
pendant qu'une torche effectue un mouvement de translation le long de celui-ci. Au passage de la torche,
sous l'action de la chaleur, les dopants se déposent en couches successives sur les parois du tube
sous forme de suies. On réitère cette opération jusqu'à obtenir le nombre de couches voulues. Le schéma
de prince de la préforme est représenté à la figure 5.

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Figure 5 : Préforme
2) Rétreint :
On augmente ensuite la température pour faire fondre la silice et refermer la préforme; il s'agit du
rétreint. La préforme est maintenant constituée (voir figure 6).

Figure 6 : Rétreint
3) Tirage
On réalise le tirage de la fibre (figure 7) en plaçant la préforme dans un four à induction qui fond la silice.
On fixe sur un tambour en rotation le filament de verre qui s'est étiré par gravitation.
On rajoute un revêtement en silicone qui assure une protection mécanique de la fibre. La vitesse de rotation
du tambour définit le diamètre de la fibre.

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Figure 7 : Tirage

V) Les types de fibres optiques

Dans la spécialité des télécommunications, il y a deux types de fibres optiques utilisées : les fibres
multimodes (dites MMF, pour Multi Mode Fiber) et les fibres monomodes (dites SMF : Single Mode Fiber).
La différence entre ces deux types de fibres optiques est la dimension du cœur, où il est de 10µm pour les
fibres monomodes et de 50 µm pour les fibres multimodes.

1) Fibres optiques multimode


Les fibres multimodes ont un diamètre de cœur important (de 50 à 85 microns). Un rayon lumineux pénétrant
dans le cœur de la fibre, à l'une de ses extrémités, se propage longitudinalement jusqu'à l'autre extrémité
grâce aux réflexions totales qu'il subit à l'interface entre le verre de cœur et le verre de gaine.
Plusieurs modes (chemins optiques) se propagent dans ce type de fibre optique. Selon les différents chemins
empruntés par les rayons, ils arrivent avec des temps différents. Ce qui provoque une forte dispersion du
signal lumineux, due à la multiplication des modes de propagations (dispersion modale).
Parmi les fibres multimodes, on distingue les fibres à saut d'indice (débit limité à 50 Mb/s) et les fibres à
gradient d'indice (débit limité à 1 Gb/s).
- Fibres à saut d’indice (Step Index, SI)
Dans ce type de fibre l’indice de réfraction reste constant dans tout le cœur de la fibre, et à l’interface gaine
cœur il décroît brusquement en effectuent un saut d’indice dans la gaine. Une fibre multimode à saut d’indice
est représentée sur la figure 8.

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Figure 8 : Fibre multimode à saut d’indice

La fibre est caractérisée par son profil d’indice. Il s’agit de la représentation de l’indice de la fibre en
fonction de la distance r à l’axe central de la fibre : n(r)

La figure 9 suivante montre le profil d’indice d’une fibre à saut d’indice :

Figure 9 : Profil d’indice d’une fibre à saut d’indice


Caractéristiques :
 Fibre optique la plus « ordinaire »
 Multi-mode  plusieurs modes de propagation de la lumière
 Diamètre de cœur important
 Variation importante des indices de réfraction
 Débit limité à ~ 100 Mbit/s – 2 Km max – Affaiblissement 10dB/km
Avantage : Faible prix et facilité de mise en œuvre
Inconvénients : Perte et distorsion importante du signal

- Fibre à gradient d’indice (Graded Index, GI)


Dans ce type de fibre, l’indice de réfraction n’est pas constant dans le cœur ; bien au contraire il décroît
graduellement du centre du cœur jusqu'à la limite de la surface qui sépare le cœur et la gaine. Une fibre
multimode à gradient d’indice est représentée sur la figure 10.

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Figure 10 : Fibre multimode à gradient d’indice

Le profil d’indice est représenté mathématiquement par :

Où  est l’exposant du profil, Δ la difference d’incice relative et a le rayon du cœur.


Exemple : pour  =2, le profil est parabolique
pour  =1, le profil est triangulaire
pour  tendant vers ∞, on ramene au cas d’une fibre saut d’indice.
Le profil d’indice d’une fibre à gradient d’indice est représenté par la figure 11.

Figure 11 : Profils (triangulaire et parabolique) d’une fibre à gradient d’indice

Caractéristiques

 Diamètre de cœur intermédiaire


 Cœur  Plusieurs couches à indice de réfraction de plus en plus grand
 Atténuation du signal moins importante
 Débit limité à 1 Gbit/s – 2 Km max – Affaiblissement 10dB/km

Avantage : Bande passante raisonnable et bonne qualité de transmission


Inconvénients : Difficile à mettre en œuvre

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Les fibres multimode ont pour caractéristique de transporter plusieurs modes (trajets lumineux). Du fait de la
dispersion modale, on constate un étalement temporel du signal proportionnel à la longueur de la fibre. En
conséquence, elles sont utilisées uniquement pour des bas débits ou de courtes distances.

La fréquence normalisée est obtenue par la résolution des équations d’onde en cordonnées cylindrique,
sa formule est donnée par :

Nombre de mode :
Le mode de propagation définit la manière ou la façon avec laquelle le champ électrique se propage à
l’intérieur de la fibre. En effet, une onde peut être décomposée à l’intérieur de la fibre en plusieurs petites
ondes qui définissent les modes de propagation.
Le développement de l’équation du vecteur permet de trouver le nombre de modes.
Pour la fibre à saut d’indice :

 2 a 
V : est la fréquence normalisée V    ON
  
Pour une fibre à gradient d’indice :

Soit Nt  V 2 4 pour un gradient parabolique (α=2).


NB Pour V < 2.405, la fibre ne comporte qu'un mode de propagation, elle est appelée fibre monomode.

2) Fibres optiques monomode


Les fibres monomodes ont un diamètre de cœur (10 microns), faible par rapport au diamètre de la gaine (125
microns) et proche de l'ordre de grandeur de la longueur d'onde de la lumière injectée. Une fibre optique
monomode est représentée par la figure 12.

Figure 12 : Fibre optique monomode

L'onde se propage alors sans réflexion et il n'y a pas de dispersion modale. Le petit diamètre du cœur des
fibres monomodes nécessite une grande puissance d'émission qui est délivrée par des diodes laser.
Les caractéristiques essentielles d'une fibre optique monomode pour la transmission d'un signal sont :
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- l'affaiblissement (dB) par unité de longueur (Km), qui est fonction de la longueur d'onde, soit
0,36 dB/Km à 1300 nm et 0,2 dB/Km à 1550 nm ;
- la dispersion chromatique, qui conduit à un élargissement d'une impulsion lumineuse du fait de la
variation des vitesses de propagation, ce qui est pénalisant dans le cas d'une modulation directe (1 ou
0) du signal optique ;
- la dispersion des modes de polarisation (PMD), qui se caractérise par un étalement spectral en ligne ;
- la longueur d'onde de coupure ;
- Meilleur type de fibre à l’heure actuelle ;
- Diamètre de cœur très fin  propagation en ligne droite ;
- Dispersion et atténuation quasi-nulle ;
- Débit 100 Gbit/s – ~100 Km.
Contrairement à la fibre multimodes la propagation dans la fibre monomode s’effectue avec un seul mode dit
mode fondamental. Une fibre monomode n'a pas de dispersion intermodale
Les fibres monomodes dont le cœur étroit favorise un trajet suivi par la lumière quasiment rectiligne et permet
de minimiser l'atténuation des signaux. Les fibres monomodes sont dédiées aux réseaux métropolitains et
longues distances MAN (Metropolitan Area Network) et WAN (Wide Area Network).
Le tableau 1 suivant présente un récapitulatif comparatif des avantages, des inconvénients et de l’application
pratique entre les différents types de fibres optiques.

Tableau 1 : Comparaison entre les types de fibres optiques

Les performances des fibres optiques sont :


- Bande passante importante ;
- Immunité électromagnétique ;
- Faible taux d’erreur 10-12 ;
- Faible affaiblissement (0,2 à 0,5 dB/km) ;
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- Faible encombrement et poids ;
- Vitesse de propagation élevée (monomode) ;
- Sécurité (absence de rayonnement à l’extérieur et difficulté de se mettre à l’écoute) ;
- Légèreté.

Ces caractéristiques font des fibres optiques le support privilégié dans le domaine des télécommunications
à haut débit et grande distance, dans les applications aéronautiques et navales (sous-marin) et dans les
transmissions de données en milieu perturbé.

VI) Caractéristiques d’une fibre optique


Une fibre optique est définie par : son ouverture numérique, son atténuation (db/Km), sa dispersion et sa
bande passante (Hz/km).
1) Ouverture numérique
L’ouverture numérique est une mesure définissant l’angle maximal d’injection d’un signal dans une fibre
optique. Au-delà la fibre ne peut collecter la lumière.
A l'extrémité d'une fibre (n0), un rayon est réfracté dans le cœur (n1) puis indéfiniment réfléchi sur la gaine
(n2). On a n0 < n2 < n1. L’ouverture numérique est représentée sur la figure 13.

Figure 13 : Ouverture numérique

On appelle ouverture numérique (ON) d'une fibre l'angle maximum θ0 du rayon incident. Elle s’exprime de
la façon suivante :

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n1  n2
Si la fibre a une déférence d’indice faible, ON  n1 2 avec   représente la différence d’indice
n1
relative entre le cœur et la gaine.

Au-delà de cette limite, les rayons sont déviés dans la gaine et finissent par disparaître. En effet, une grande
O.N permet d’injecter une grande quantité de lumière issue d’une source assez divergente (diode DEL). Une
petite O.N n’autorise que l’injection d’un faisceau lumineux issue d’une source très directive (LASER).

Le tableau 2 montre la valeur de l’ouverture numérique suivant le type de fibre :

Tableau 2 : Valeur typique de l’ouverture numérique

La figure 14 représente l’ouverture numérique d’une fibre optique :

Figure 14 : Ouverture numérique d'une fibre optique

2) Atténuation
Une perte, ou atténuation se traduit par la perte d’énergie lumineuse dans la fibre. Elle est mesurée
en dB/Km. Les longues portées utilisées avec les fibres optiques influent directement sur le signal
lumineux, mais ce n’est pas la seule cause d’atténuation qui existe, en effet, l’absorption, la diffusion, les
courbures et les pertes de connectiques sont les principales causes de l’atténuation. La perte du signal
est aussi causée par les deux phénomènes : la dispersion chromatique et la dispersion modale.

La figure 15 ci-dessous montre les différents types d’atténuation et des pertes.


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Figure 15 : Les différents types de pertes

On définit un coefficient d’atténuation pour une ligne de transmission de longueur L par:

Où Pin est la puissance injectée à l’entrée et Pout à la sortie.

Le support du signal optique numérique est la fibre optique. Le signal subit au cours de sa propagation dans
la fibre des pertes liées à l’atténuation de la fibre de transport.

L’allure typique de l’atténuation intrinsèque des fibres optiques, due aux phénomènes de diffusion et
d’absorption, en fonction de la longueur d’onde est indiquée par la Figure 16.

Figure 16 : Atténuation intrinsèque de la fibre optique

En superposant ces atténuations, trois fenêtres spectrales avec une atténuation assez faible apparaissent.

- La fenêtre à 0.8 à 0.9 μm correspond à une atténuation de 2.5dB/km en moyenne et a été historiquement
la première utilisée.

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- La fenêtre à 1.3 à 1.4 μm correspond à une atténuation moindre 0.7dB/km en moyenne est intéressante,
car il est possible de compenser la dispersion du matériau par la dispersion du guide et donc d’obtenir
de meilleures performances en capacité de transmission tout en améliorant les distances.
- La fenêtre à 1.5 à 1.6 μm correspond à une atténuation 0.2dB/km (les fibres monomodes), elle est
intéressante pour les applications à très longue distance, à condition de disposer de sources modulées
à spectre étroit.

Les systèmes de transmission tiennent compte de cette courbe d’atténuation, afin d’utiliser les fibres optiques
dans des intervalles dits fenêtres optiques plus convenant quant aux effets de l’atténuation. A cet effet, la
technologie des fibres, les dispositifs d’émission et de réception sont optimisés pour leur utilisation dans ces
fenêtres.
L'atténuation intrinsèque provient de plusieurs phénomènes :
- Diffusion de Rayleigh: Ce sont des pertes inévitables que l'on retrouve dans toutes les fibres. Dans
les fibres dites de bonne qualité, la diffusion de Rayleigh est proportionnelle à 1/λ4.
La diffusion de RAYLEIGH dépend de la longueur d’onde utilisée; et diminue rapidement lorsque la longueur
d’onde du Rayon incident augmente. (Figure 14).

Figure 14: Diffusion de RAYLEIGH pour une fibre à base de Silice.

- L’absorption par les ions OH: Principalement présents dans les fibres optiques, les ions hydroxyles
peuvent, en fonction de leur concentration, créer une absorption supplémentaire significative
autour de la longueur d’onde de 1,38 m.
On remarque un pic d’absorption autour de 1,37μm lié à la présence d’ions OH- et le minimum d’atténuation
autour de 1,55μm. C’est essentiellement pour bénéficier de ce minimum d’atténuation que la plage de
longueurs d’onde des télécommunications optiques s’est imposée autour de 1,55μm.

Les fibres actuelles possèdent une atténuation de l’ordre de 0,2 dB/km autour de cette longueur d’onde, ce
qui est loin devant les autres milieux de propagation.
Pour compenser les pertes de propagation, des amplificateurs optiques sont implantés régulièrement
dans les liaisons optiques. L’espacement entre amplificateurs optiques est typiquement compris entre

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40 et 100 km selon le type de liaison .L’introduction d’amplificateurs optiques dans la liaison ajoute du
bruit au signal.
3) Dispersion
La dispersion du signal optique dans une fibre crée de la distorsion aussi bien en transmission analogique que
numérique. Le phénomène de dispersion se traduit par un élargissement des impulsions au cours de leur
propagation. Cet élargissement limite la bande passante du canal de transmission et cause également les
interférences inter symbole dans les transmissions numériques (chevauchement des bits voisins).
On rencontre généralement dans les transmissions par fibre optique la dispersion chromatique et modale.
- Dispersion chromatique
La dispersion chromatique résulte de la différence de vitesse de groupe des différentes composantes
spectrales du signal à transmettre. C’est un phénomène physique inhérent à la fibre optique et aux
composants optiques causant une dispersion des bits d’information le long d’un réseau. Cela dégrade la
qualité du signal de transmission et, par conséquent une dispersion trop importante augmente le taux
d’erreur. Le paramètre de dispersion chromatique (D) est défini par :

Il s’exprime en ps /nm.km. Les picosecondes correspondant à l’élargissement temporel, les nanomètres


à la largeur spectrale et les kilomètres à la longueur de la fibre.

Figure 17 : Dispersion matériau dans la silice pure en fonction de la longueur d’onde

La figure 17 montre que le paramètre de dispersion chromatique est nul au voisinage de 1300nm. On peut
également annuler la dispersion chromatique en raccordant deux fibres dont les paramètres de dispersion
sont opposés. De même, en agissant sur la répartition de l’indice du cœur, il est possible de modifier
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l’évolution du paramètre de dispersion en fonction de la longueur d’onde. Ceci a amené à la réalisation
des fibres à dispersion décalée et les fibres à dispersion plate.

- Dispersion intermodale
L’autre cause de l’élargissement d’une impulsion est la dispersion modale. Elle est un phénomène
correspondant à l'existence de différentes vitesses possibles pour la propagation des ondes. Il existe
en effet fréquemment plusieurs modes dans un guide d'onde, soit différentes solutions aux équations
de propagation. Elle est à différencier de la dispersion chromatique qui est une distorsion qui résulte de la
différence des vitesses de propagation des longueurs d'onde. Elle se produit avec une source idéale
monochromatique.
Ce phénomène est applicable uniquement aux fibres multi modes. C'est la variation en temps de la
propagation des signaux lumineux empruntant des modes différents. Cette figure 18 explique ce phénomène

Figure 18: La dispersion intermodale

Les rayons associés aux différents modes ne parcourent pas le même trajet optique: un rayon peu incliné sur
l’axe va sortir plus vite qu’un rayon avec un angle plus important.
Cas d’une fibre saut d’indice
Sur une longueur L de la fibre, le rayon suivant l’axe de la fibre sera propagé d’un chemin optique égal
n1L en un temps t0 = n1L/c. Pour couvrir la même distance de fibre, le rayon incliné d’un angle θ va parcourir
un chemin optique plus long. Si le nombre de réflexion est grand, on peut approcher le chemin optique
parcouru par tθ, qui est le temps mis pour une propagation de même longueur L :

On introduit alors la différence de temps entre le mode associé à θ et celui associé à θ= 0. Cette différence de
temps τ, qui va induire un élargissement temporel, est maximale de la valeur maximale de θ c'est-à-dire pour
:

La différence de temps τ est égale :

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La figure 19 suivante illustre la différence de temps qui entraine des variations de l’impulsion.

Figure 19 : Variation de l’impulsion due à la différence de temps

- Dispersion modal de polarisation (PMD)


Lorsqu'on utilise une fibre multimode, la lumière peut prendre plusieurs chemins (modes) lorsqu'elle
se propage dans la fibre. La distance parcourue par certains modes est donc différente de la distance
parcourue par d'autres modes. Lorsqu'une impulsion est envoyée dans la fibre, elle se décompose selon
les différents modes. Certaines composantes (modes) arrivent donc avant d'autres et l'impulsion s'étale.
Ce phénomène de dispersion modale n'apparaît bien sûr qu'avec les fibres multimodes.
Dans le cas d'une fibre multimode à saut d'indice, seule la longueur du trajet de chaque mode varie; la vitesse
de chacun des modes reste identique.
Les fibres multimode à gradient d'indice ont précisément été développées pour répondre au problème de la
dispersion modale. Puisque l'indice de réfraction n'est pas constant, la longueur du trajet et de la vitesse
de propagation de chaque mode va varier. Les modes d'ordre élevé empruntent des trajets plus longs
(assez éloignés de l'axe optique) où l'indice de réfraction est plus faible qu'au voisinage de l'axe optique
mais avec une vitesse plus importante que les modes d'ordre moins élevés qui se propagent au
voisinage de l'axe optique, donc sur des trajets plus courts mais plus lentement. La dispersion modale
d'une fibre à gradient d'indice est comparativement plus faible que celle d'une fibre à saut d'indice.
Dans le cas d'une fibre monomode, la dispersion modale n'existe pas (en pratique, elle est quasiment
nulle). Le mode de propagation étant unique (une ligne droite), il n'y a pas de dispersion dû au fait qu'un
signal peut prendre plusieurs chemins différents.
- La dispersion du guide d’onde
Ce phénomène est essentiellement dû à la structure géométrique de la fibre, et en particulier aux dimensions
réduites du diamètre du cœur (10 à 50 µm). Il est particulièrement spécifique aux fibres monomodes, et
habituellement négligeable dans la fibre multimodes. Une illustration de ce phénomène est représentée à la
figure 20.
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Figure 20: Dispersion du guide d’onde sur une fibre monomode
C’est la dispersion où la propagation d’une partie de la puissance optique dans la gaine (différence d’indices
de réfraction cœur).
4) Bande passante
Pour une largeur spectrale Δλ et un coefficient de dispersion chromatique M(λ) donnés, la valeur maximale
du produit débit binaire x longueur de la fibre est donne par :

Ordre de grandeur :

La fibre monomode normalisée G652, qui équipe 80% du réseau, a un coefficient de dispersion chromatique
M(λ)=3.5ps/(Km.nm) dans le domaine spectral [1.288-1.359]μm. Pour cette même fibre, à λ=1.55μm, M(λ)
passe à 17ps/(Km.nm).

La bandes passantes des différents type de fibres sont les suivantes :

Fibres monomodes :

Fibres multimodes à saut d’indice :

Fibres multimodes à gradient d’indice

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Δλ, B0 et γ sont fournis par le constructeur.

Le tableau 4 suivant donne les caractéristiques de quelques fibres monomodes normalisées.

Tableau 4 : Caractéristiques de quelques fibres normalisées.

VII) Les effets non-linéaires


L’étude de l’évolution des signaux dans une fibre optique pour un régime linéaire, n’éprend en considération
que la dispersion et l’atténuation, paramètres considérés comme indépendants de la puissance optique. Mais
aujourd'hui, la forte demande des systèmes de transmission à haut débit et grande distance exige la
conception de nouvelles sources optiques présentant de fortes puissances comme les lasers et les
amplificateurs à fibres, donc l’apparition des effets non linéaires devient incontournable non seulement
dans la fibre, mais aussi à l’intérieur des composants optiques, ces effets se développent dans la fibre
aussi en augmentant la longueur d’interaction. C’est donc le produit [densité de puissance x longueur
d’interaction] qui doit être pris en compte lors de l’estimation des effets non linéaires dans un système. Les
effets non linéaires peuvent être classé en deux catégories: celles induites par l’indice de réfraction
non linéaire (effet Kerr) et celles dues à la diffusion stimulée (Brillouin et Raman).
1) L’effet Kerr
L'effet Kerr, en optique géométrique, est une extension des lois de la réfraction de la lumière lors de
la propagation de cette lumière dans des milieux d'indice variable. L'indice de réfraction est alors

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exprimé sous la forme d'une équation non linéaire, proportionnellement à la puissance optique : n=n0+n2 avec
n0 une constante et n2 une fonction quadratique de la puissance. Cet effet prend une importance considérable
dans l'industrie des télécommunications. Une première conséquence de l'effet Kerr se traduit par un
phénomène d'auto-modulation de phase. L'impulsion est affectée d'une modulation de phase parasite qui
croît avec la distance. La modulation de phase, combinée à la dispersion chromatique, conduit à un
élargissement temporel des signaux se propageant dans la fibre. La combinaison des effets linéaires et
non-linéaires joue un rôle essentiel. En effet, l'auto-modulation de phase se traduit par une modulation
de fréquence parasite, avec augmentation (respectivement diminution) de la fréquence instantanée à l'avant
(respectivement à l'arrière) de l'impulsion. Dans les conditions de dispersion normale (D > 0), la tête
de l'impulsion se propage encore plus rapidement tandis que l'arrière se propage encore plus lentement.
La dispersion chromatique et l'effet Kerr se conjuguent donc pour élargir l'impulsion. En revanche, dans les
conditions de dispersion anormale (D < 0), l'avant de l'impulsion se trouve ralenti tandis que l'arrière est
accéléré : les deux effets jouent en sens inverse et on peut imaginer que s'ils se compensent exactement,
l'impulsion ne se déformera pas au cours de la propagation. Les autres conséquences de l'effet Kerr sont
visibles si plusieurs ondes se propagent dans la fibre. Alors, la non-linéarité induit une modulation de
phase croisée (cross phase modulation), ainsi que des phénomènes connus sous le nom de mélange à
trois ou quatre ondes, sources d'intermodulations entre les différents canaux d'un système de
transmission utilisant plusieurs longueurs d'onde.
2) Les effets Raman et Brillouin
L'effet Raman est le plus connu des effets non-linéaires. Il s'agit d'une interaction photon-phonon, c'est-
à-dire d'échange d'énergie entre l'onde optique et les vibrations du matériau. L'effet Brillouin est de même
nature que la diffusion de Raman, mais l'interaction se fait avec des phonons acoustiques, c'est-à-dire avec
les vibrations d'ensemble du matériau, se propageant à la vitesse des ondes acoustiques. Ces effets sont
sensibles dès que la puissance injectée dépasse un certain seuil. Une solution mise en œuvre pour les
combattre consiste à moduler en amplitude à très basse fréquence le courant d'injection du laser par
un signal sinusoïdal, ce qui provoque une modulation de fréquence du signal optique émis et élargit le
spectre jusqu'à quelques GHz.

VIII) Les différents types de connecteurs


Les connecteurs des fibres optiques sont les dispositifs normalisés terminant une fibre optique et permettant
de les raccorder aux équipements terminaux comme les SWITCHS, les HBA, les contrôleurs disques ou les
librairies de sauvegarde dans un réseau de stockage SAN ou divers équipements utilisant la fibre optique. Le
domaine des connecteurs fibre comporte de très nombreux connecteurs différents existant sur le marché. Mais
un petit nombre d'entre eux est utilisé de façon significative. La plupart des connecteurs sont normalisés par
la commission électronique internationale (IEC). Certains connecteurs comme le TOSLINK peuvent être
utilisés dans le domaine de l'audionumérique.

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1) Câblage de la fibre dans une férule
Quel que soit le type de connecteur choisi il faut toujours commencer par insérer la fibre dans un contact
appelé férule (voir figure 21), généralement en céramique. Cela permet ensuite de manipuler l’extrémité de
la fibre beaucoup plus facilement.

Figure 21 : câblage de fibre


Les étapes du câblage de la fibre dans la férule sont:
- le dénudage de la fibre, pour ne garder que les deux couches actives (la gaine et le cœur).
- le collage de la fibre dans la céramique. La fibre est introduite dans le trou de la céramique dont le
diamètre est très précis, ajusté à celui de la fibre.
- le clivage de la fibre à ras de la céramique.
- le polissage de l’extrémité de la férule. Pour ce faire on utilise des toiles abrasives de grains
de plus en plus fins, afin d’obtenir une surface de fibre parfaitement bien polie, et d’éliminer
toutes les particules résiduelles gênantes.
2) La technologie de raccordement fibre à fibre
Le principe des connecteurs « fibre à fibre » consiste à mettre en contact physique les deux férules. Pour
réaligner parfaitement les fibres face à face, on utilise une bague d’alignement de précision généralement en
céramique appelée « sleeve ». La lumière passe ainsi directement d’une fibre à l’autre (figure 22).

Figure 22 : la connexion fibre-fibre


Défauts possible lors de raccordement:

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L’alignement des fibres n’est jamais parfait (figure 23), il existe donc une perte de lumière lors du passage de
celle-ci d’un côté à l’autre. Cette perte est plus ou moins importante suivant les défauts résiduels d’alignement
ou de polissage:

Figure 23 : les défauts de raccordements


3) Comment raccorder deux fibres optiques ?
Il existe deux manières de raccorder entre elles deux fibres optiques:
- L’utilisation de connecteurs : Dans ce cas, il faut réaliser le câblage d’un connecteur à chacune
des extrémités des fibres à raccorder. On peut alors raccorder les deux fibres en raccordant les deux
connecteurs
Avantage:
Ce type de raccordement est robuste. On peut choisir le type de connecteur et la robustesse de celui-ci en
fonction du domaine d’application du système.
Le raccordement est amovible. On peut connecter et déconnecter les deux fibres plusieurs centaines à
plusieurs milliers de fois sans détérioration.
Inconvénients:
La mise en œuvre est moins rapide que la fusion, et requiert une expérience ainsi que des outillages
spécifiques.
La perte de lumière due à la connexion est plus élevée que dans le cas d’une épissure
Exemple de connecteurs fibre à fibre
Il existe différents types de connecteurs fibre à fibre, monovoie et multivoies (figure 24).

Figure 24: connecteurs fibre-fibre


Pour les réseaux multimodes tels que ceux utilisés dans les immeubles ou les campus, le connecteur le
plus utilisé est le ST. Il est pourvu d'un système de verrouillage à baïonnette ainsi que d'une férule
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en céramique qui garantit de hautes performances. Ce connecteur ST est le connecteur multimodal le plus
utilisé car il est peu cher et simple à installer.
Le connecteur SC a un mécanisme de verrouillage push-pull qui prévoit l'insertion et l'enlèvement rapide.
Il s'utilise avec les fibres optiques monomodes et multimodes. On différencie ces deux connecteurs selon
leurs embouts (carrés pour SC et ronds pour ST).
Le connecteur MU ressemble à un miniature SC avec une férule de 1,25mm.
Le connecteur LC, dont la taille représente la moitié du connecteur ST, est un connecteur standard en
céramique. Il est utilisé dans les systèmes de câbles Simplex, est de bonne qualité et se termine facilement
avec n'importe quel adhésif. Le connecteur E2000/LX5 est similaire au LC.
Le connecteur MT-RJ est un connecteur de fibre à noyau double. Le produit inclut le mode unitaire, à modes
multiples et de données. Il a une excellente caractéristique et une exécution fiable.
Le connecteur VF45 est un connecteur pour distribution optique parallèle.
L'Opti-Jack est lui aussi un connecteur à noyau double proche du style et de la taille du connecteur RJ.
Le récapitulatif est présenté à la figure 25.

Figure 25 : Modèles de connecteurs pour fibre optique


- La technologie à lentilles (à faisceau expansé):
Le principe des connecteurs à lentilles consiste à placer une lentille à la sortie de chaque fibre, afin d’élargir
le faisceau en le collimatant, c’est à dire en créant un faisceau de rayons parallèles à l’axe. Dans cette
configuration, il n’y a plus de contact physique entre les deux fibres optiques (figure 26).

Figure 26 : Connexion à lentilles


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Ici c’est l’alignement des carrosseries entre elles qui va garantir que le faisceau collimaté issu de la première
lentille sera bien refocalisé dans la seconde lentille. La précision mécanique des pièces d’interface du
connecteur est primordiale. Comme précédemment les défauts de décalage latéral et surtout de décalage
angulaire ainsi qu’un mauvais polissage engendreront des pertes.
Caractéristiques des connecteurs à lentilles:
• La perte de lumière engendrée par la connexion (appelée perte d’insertion) est plus importante que dans le
cas précédent, à cause de la présence des lentilles et parfois aussi de hublots (environ 1 à 1,5 dB typique).
• Ce type de connexion est peu sensible aux pollutions (poussière, boue…) car le faisceau est beaucoup
plus large que celui qui sort directement d’une fibre. Ainsi une poussière située à l’interface de deux
connecteurs fibre à fibre créera une perte beaucoup plus importante que si cette même poussière se trouve
à l’interface de deux connecteurs à lentilles (figure 27).

Figure 27 : Connecteurs à lentilles

- L’épissure : Cette opération consiste à raccorder directement les deux fibres par soudure au
moyen d’un arc électrique, en alignant le mieux possible les deux cœurs de fibre. Elle se fait
grâce à un appareil appelé soudeuse ou épissureuse.
Avantage:
tivement simple à mettre en œuvre.
due à un alignement des cœurs imparfait, reste très faible.
Inconvénients:
(malgré une protection de la fusion par un tube thermo
rétractable).

La soudure optique :
Une soudure optique est un joint permanent qui permet d'établir une connexion entre deux fibres optiques. Le
système de connexions doit garder les propriétés (faible perte). La soudure optique permet également de
réparer des fibres optiques abimées lors de l'installation ou du transport.

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La soudure optique est choisie par les concepteurs lorsque connexions et déconnexions sont inutiles
ou indésirables. L'épissure mécanique et l'épissure par fusion sont deux catégories qui décrivent les
techniques utilisées pour la soudure optique.
L'épissure par fusion localise une forte source de chaleur et fusionne deux fibres côte à côte. Les deux
systèmes visent à réduire au maximum les pertes et à optimiser les performances de la fibre optique.
La soudure de fibre optique peut impliquer l'alignement de fibre actif ou passif. L'alignement passif repose
sur les surfaces de référence du produit (rainure ou trou cylindrique). L'alignement actif implique l'utilisation
de la lumière pour un alignement précis de la fibre.
Différents types de soudeuses de fibre optique :
Il existe trois types de soudeuses optiques :

s soudeuses optiques à ruban de fibres (peu utilisées).


La différence de performance entre les deux principales technologies (soudure sur les cœurs ou sur les gaines)
est minime. Le choix de l’une ou l’autre des soudeuses optiques va plutôt dépendre du type de chantier, c’est
à dire le nombre de fibres à raccorder ainsi que les conditions de travail.
Exemple de soudeuse optique : en prend par exemple, la société ABSYS qui propose différents modèles de
soudeuses fibre optique, tel que :
La soudeuse fibre optique haute-gamme le modèle AbsySplicer-AV6472
La soudeuse AbsySplicer-AV6472 est une soudeuse fibre optique cœur à cœur hautes performances avec
un nouveau design et de grandes capacités. Avec ces fonctions puissantes et de très faibles pertes de soudure,
elle est parfaite pour les applications de terrain. La fonction de focus automatique ne permet pas uniquement
d’assurer la visibilité des cœurs quelle que soit la fibre, mais elle permet également un alignement plus
fiable…

Figure 28 : La soudeuse fibre optique haute-gamme le modèle AbsySplicer-AV6472

La soudeuse optique imbattable en rapport qualité prix modèle AbsySplicer-AV6471


La soudeuse AbsySplicer-AV6471 est une soudeuse fibre optique cœur à cœur avec une toute nouvelle
architecture.
Elle possède des fonctions utiles et des pertes de fusion très faibles, elle est très efficace pour les soudures
de réseaux longue distance et FTTx. Légère et compacte, elle est facile à utiliser même dans des espaces
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confinés. Le nouveau système d’imagerie de la fibre rend l’affichage plus net. Le système d’opération
en temps réel…

Figure 29 : La soudeuse optique imbattable en rapport qualité prix modèle AbsySplicer-AV6471

La soudeuse modèle AbsySplicer-AYFS-1 à alignement gaine à gaine rapide et faible coût


La soudeuse AbsySplicer-AYFS-1 est une soudeuse fibre optique de poche à alignement mécanique sur
les gaines. Petite et légère, elle peut être utilisée dans toutes les situations. Elle a été conçu de façon
solide et même si les soudures devraient toujours être faites dans de bonnes conditions (en intérieur), la
soudeuse « AbsySplicer-AYFS-1 » est prévue pour être utilisée sur le terrain. Le design de « l’AbsySplicer-
AYFS-1 » diffère un peu des autres soudeuses parce qu’elle a été pensée en mettant l’accent sur la facilité
d’utilisation. La plupart des soudeuses…

Figure 30 : La soudeuse modèle AbsySplicer-AYFS-1 à alignement gaine à gaine rapide et faible coût

La soudeuse modèle AbsySplicer-AYSA-2 à alignement manuel


La soudeuse AbsySplicer-AYSA-2 est une soudeuse fibre optique à alignement manuel. Grâce à son écran
de 5,6 pouces et son grossissement de 250x elle permet de visualiser les cœurs des fibres pour les alignés à
l’aide des deux caméras et des 2 paires de moteurs ce qui permet d’obtenir les même résultats qu’une soudure
à alignement cœur à cœur pour un coût plus de deux fois inférieur.

Figure 31 : La soudeuse modèle AbsySplicer-AYSA-2 à alignement manuel

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IX) Les Câbles en fibre optique
On trouve sur le marché différents types de câble en fibre optique, répondant aux différentes exigences
d’installation.
Le câble interne est conçu de manière à être souple et léger et peut être doté d’un revêtement répondant
aux réglementations anti-incendie. Le câble externe offre une résistance à l’eau, aux rayons ultraviolets et
aux attaques de rongeurs et oiseaux.
Le câble en fibre optique comporte plusieurs couches. La fibre se compose d’un cœur en verre enrobé d’une
gaine dont l’indice de réfraction est différent. Cela permet de contrôler le chemin emprunté par la lumière sur
toute la longueur du cœur.
La fibre de verre peut être placée dans un ensemble de tubes, dont le but est de la protéger des dommages
potentiels. Ces tubes, identifiés par des codes de couleur, permettent également d’empêcher les fuites de
lumière. Les codes de couleurs facilitent la gestion des fibres étant donné le nombre important d’éléments
contenus dans un câble.

Figure 32: Exemple de câble en fibre optique


Il existe deux familles, multimode ou monomode.
Les fibres multimodes transportent plusieurs signaux lumineux simultanément alors que les monomodes
n'en transportent qu'un seul. Les fibres multimodes ne sont pas chères comme les monomodes, mais elles
font appel à des équipements actifs (convertisseurs, switchs) qui sont chers.
Classiquement, les fibres multimodes sont utilisées pour les réseaux informatiques : les distances ne sont
pas trop importantes et les équipements actifs sont nombreux. Les fibres monomodes sont utilisées pour les
applications de télécommunication : les distances sont longues et le nombre d'équipements actifs plus réduit.
Les fibres multimodes existent en quatre qualités : OM1, OM2, OM3, OM4, en ordre croissant de
performance. Le cœur OM1 est un peu plus épais alors que les trois autres qualités sont de la même taille.
Les équipements actifs acceptent généralement indifféremment les quatre qualités. Par contre, en cas de

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raccord entre deux câbles optiques ou entre un câble optique et une jarretière (cordon de raccordement),
OM1 n'est compatible qu'avec lui-même.
OM2, OM3 et OM4 sont inter compatibles, même s'il semble logique de conserver la même qualité.
OM2 étant actuellement la qualité la plus produite, elle est généralement la moins chère.
Les fibres monomodes existent en deux qualités : OS1, et le plus récent OS2. Les performances sont
équivalentes avec un avantage à OS2 dont l'affaiblissement est moindre à 1 383 nm de longueur d'onde. Aucun
équipement actif actuel n'utilise cette longueur d'onde, l'avantage est donc théorique, mais comme il n'y a pas
d'inconvénient et que la longueur d'onde de 1 383 nm est susceptible d'être utilisée dans le futur,
certains fabricants, dont ACOME, généralisent OS2.
Exemple :
Soit le câble optique de référence : 2011 ACOME 12x50/125 OM2 N6682
Cela signifie qu’il s’agit d’un câble multimode (OM) de dimension 50/125 microns et qui a 12 fibres,
marque ACOME.

Figure 25 : Types de câble optique

Conclusion
Ce chapitre a porté sur le guide d’onde qui est la fibre optique. On a présenté son principe, ses caractéristiques,
les différents types de fibre et les différents types de connecteurs. Le prochain chapitre porte sur les
composants d’une liaison par fibre optiques.

Travaux dirigés
Exercice 1 : Fibre optique à saut d’indice
Une fibre optique à saut d’indice est constituée d’un cœur cylindrique entouré d’une gaine:
1. Le cœur a un indice de réfraction nC = 1,48. Calculer la vitesse de la lumière dans le cœur.
2. Pour que la lumière puisse se propager correctement dans la fibre optique, il faut avoir réflexion totale en
I. Pourquoi ? A quelle condition sur l’angle i’ a-t-on réflexion totale en I ? En déduire la condition sur r. En
déduire la condition sur l’angle d’incidence i.
On donne : indice de la gaine : ng = 1,46.
3. On appelle ouverture numérique ON de la fibre, le sinus de l’angle d’incidence maximal pour lequel les
rayons qui pénètrent dans le cœur sont transmis jusqu’à la sortie. Calculer la valeur de ON.
4. Montrer que l’ouverture numérique peut aussi s’écrire :

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5. La fibre a une longueur totale L = 1 km.
5.1. Considérons un rayon incident qui entre dans la fibre en incidence normale (i = 0).
Calculer la durée du trajet de la lumière jusqu’à la sortie.
5.2. Même question avec l’angle d’incidence imax.
5.3. Vérifier que la différence entre les deux durées précédentes peut s’écrire :

avec : c0 ≈ 300 000 km/s (vitesse de la lumière dans le vide)


Faire l’application numérique.
5.4. Application à la transmission d’information
En entrée de la fibre, on place une diode Laser qui émet des impulsions lumineuses.
Ces impulsions correspondent au codage binaire d’une information numérique. Quelle durée τ doit séparer
deux impulsions successives pour qu’elles ne se superposent pas à la sortie de la fibre ? En déduire le débit
maximal (en bits par seconde) de cette fibre optique.

Exercice 2 : Les fibres optiques multimodes


Une fibre optique multimode à saut d’indice possède un cœur d’indice n1  1.48 , un indice de gaine
n2  1.46 et un rayon de cœur a  25 m .
 2 a 
On rappelle que l’expression de la fréquence réduite V    ON et la dispersion intermodale pour une
  
n
fibre à saut d’indice est : DSI 1  où  est la différence d’indice relative entre le cœur et la gaine.
c
1) calculer l’ouverture numérique ON. Quel est l’angle maximum  0 du cône d’entrée pour un faisceau injecté
dans la fibre ?
2) calculer pour cette valeur la fréquence réduite f pour un rayonnement à I  850nm et à II  1300nm .
3) combien de modes se propagent à I  850nm et à II  1300nm ?
4) Calculer la dispersion intermodale pour cette fibre. Quel est l’étalement d’une impulsion sur une longueur
de 10km.
Une fibre optique multimode à saut d’indice possède un cœur d’indice n1  1.48 , un indice de gaine n2  1.475
et un diamètre de cœur   8.5 m .
5) calculer l’ouverture numérique ON
6) pour une fibre monomode, la fréquence de coupure correspond à une condition V  Vc  2.403 . Quel doit
être le diamètre de cœur maximum pour que cette fibre optique soit en fonctionnement monomode à partir de
  1200nm ?
7) pour II  1300nm et III  1550nm , calculer la fréquence normalisée.
Une fibre à gradient d’indice possède un cœur de diamètre   62.5 m , un indice de réfraction maximale
n1  1.48 et une différence d’indice relative entre le cœur et la gaine de

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n1  n2 n12  n22
  1.5 %. On rappelle que    .
n1 2n12
8) Dans le cas d’un profil parabolique,   2 , quelle est l’ouverture numérique et l’angle d’acceptante
maximum de la fibre optique ? Calculer le nombre de modes se propageant dans la fibre pour II  1300nm .
9) l’affaiblissement est de 0.5dB/km à II  1300nm . Une source injecte une puissance optique de puissance
Ps  10dB à une extrémité. Un récepteur de sensibilité Pr  35dB est connecté à l’autre extrémité. En
négligeant toutes les autres causes d’affaiblissement, donner la portée de la liaison Lmax.

Exercice 3 : Système de communication optique


Un système de communication optique utilise 10Km de fibre qui a une atténuation de 2.5dB/km.
1) Faites le schéma de principe d’une communication par fibre optique et préciser le rôle de chaque module
2) Donner les principales causes des atténuations dans les fibres optiques
3) Quel type de source optique et de fibre optique utilise-t-on dans cette liaison ? Justifiez votre réponse.
4) donner 04 avantages de la fibre optique par rapport aux autres supports de transmission
5) Calculer en mW et en dBm la puissance de sortie si la puissance d’entrée vaut 400mW.

Exercice 4 : Installation de la fibre optique dans les réseaux domestiques


Échanger des données à l’intérieur d’un bâtiment ou d’un bout à l’autre de la planète nécessite des réseaux de
communication adaptés. Le choix du type de fibre optique utilisé dépend de l’atténuation linéique qu’elle
introduit. Une fibre est jugée performante lorsque, sur une longueur donnée, la puissance du signal
qu'elle transmet subit une atténuation faible. Dans la suite, nous nous intéressons à l’installation d’une fibre
optique en P.M.M.A. dans une habitation.
On représente ci-dessous le schéma en coupe d’une fibre optique à saut d’indice multimodale.

Pour une fibre en Plexiglas, on donne l’indice de réfraction du cœur nc  1.495 et celui de la gaine ng  1.485
.
1) Définir : cône d’acceptante, ouverture numérique.
2) Quelles sont les principales causes de l’atténuation dans les fibres optiques ?
3) Calculer l’angle limite  lim au-delà duquel le rayon ne passe plus dans la gaine.
4) Quel est le principe physique qui est exploité pour la propagation de la lumière dans la fibre ?
5) Si    lim , représenter le trajet de la lumière tout au long de la fibre de la figure ci-dessus
Un installateur d’accès internet réalise l’installation d’une fibre dans une habitation. Il utilise de la fibre
optique en P.M.M.A. La longueur de la fibre qu’il souhaite installer dans la maison est L=50m. Il pense ainsi
pouvoir desservir toutes les pièces.
6) En utilisant le document ci-dessous, préciser quelle est la longueur d’onde du signal utilisé pour que la
transmission soit la meilleure possible.
7) Déduire l’atténuation linéique correspondante. Calculer l’atténuation A pour la fibre optique installée dans
la maison.
8) Calculer, le rapport Pe Ps entre la puissance du signal d’entrée et celle du signal de sortie.
On considère que le signal de sortie reste performant sans répéteur si la puissance de sortie est supérieure à 1
% de la puissance d’entrée.
9) Préciser si le signal est satisfaisant dans toutes les pièces de la maison.

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10) Expliquer en quelques lignes pourquoi la fibre optique peut être choisie en Plexiglas (P.M.M.A.) pour les
réseaux informatiques domestiques mais que la fibre en silice est privilégiée pour tous les autres réseaux.

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