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Chapitre 3: Composants d’une liaison par fibre optiques

I) Introduction
Issue des sciences et technologies des nouveaux matériaux, la fibre optique fait l’objet d’un développement
industriel considérable. Une normalisation à l’échelle mondiale a accéléré son introduction dans des
réseaux de toutes natures et dans de multiples dispositifs. Le champ d’application de la fibre optique
est donc particulièrement vaste.
Comparée aux autres supports de transmission existants, la fibre présente une atténuation quasiment constante
sur une énorme plage de fréquences (plusieurs milliers de gigahertz) et offre ainsi l'avantage de bandes
passantes gigantesques, permettant d'envisager aujourd'hui la transmission de débits numériques très
importants (plusieurs térabit/seconde) exigés par la multiplication des services et les besoins accrus de
transmission d'images.
Transmettre l'information par fibres optiques est devenu une technique courante et éprouvée dans le
domaine des télécommunications. Dans les réseaux interurbains, régionaux et inter-centraux, l'utilisation de
guides d'ondes optiques représente le mode de transmission le plus fiable et économique lorsqu'il s'agit
d'acheminer des débits élevés sur des grandes distances, mais aussi des nombres élevés de canaux.
La conception des systèmes de transmission par fibres optiques nécessite de connaitre les
caractéristiques de fonctionnement des sous-ensembles impliqués. Ainsi le concepteur doit prendre en
considération des combinaisons variées de composants optoélectroniques et de techniques de modulation
afin d'obtenir les performances souhaitées pour la liaison.
Dans ce chapitre, nous allons présenter les différents composants d’une liaison par fibre optique ainsi que
leurs différents rôles.

II) Description d’une liaison optique point à point


L’intérêt dans les communications optique consiste à transporter l’information sous forme lumineuse entre
deux points. Un système de transmission optique (figure 1) se compose (de, d'un, d'une):
- Un émetteur.
- Multiplexeur/démultiplexeur.
- Une ligne de transmission, censée se composer de fibres optiques et d'amplificateurs optiques qui
substituent les régénérateurs électriques.
- Un récepteur.
La partie émission optique est constituée d’une diode électroluminescente (DEL) ou une diode laser (DL)
ayant pour rôle de transformer le signal électrique en signal optique. Ensuite, le canal de transmission (la

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fibre optique) transporte une porteuse optique modulée contenant l’information. Enfin, le récepteur
(photodétecteur) convertit le signal optique reçu en signal électrique.

(a)

(b)
Figure 1 : Liaison optique point à point.

L’architecture d’une liaison optique est décrite par la figure 2: le signal optique est émis, transporté,
régénéré et détecté aux moyens de composants optiques ou optoélectroniques.
L’optoélectronique est à la base des télécoms par fibres optiques. Deux fonctions de base
complémentaires d’un système optoélectronique sont définies: la conversion d’un signal électrique en photons,
et celle de photons en un signal électrique. Optoélectroniquement, le schéma fonctionnel de
transmission de l’information est représenté par la figure 2 suivante.

Figure 2 : Schéma fonctionnel de la transmission de l’information

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III) Emetteur optique
Il s’agit de la partie du système permettant de convertir une énergie électrique en énergie optique sur lequel
sont inscrites des données afin de l’adapter au canal de transmission. Le schéma fonctionnel d’un
émetteur de lumière est donné par la figure 3 suivante.

Figure 3 : Schéma fonctionnel d’un émetteur de lumière

Il est constitué le plus souvent d’un oscillateur ou d’un système permettant la modulation de l’information
et d’une source optique qui est un transducteur se chargeant de fournir le signal optique modulé à travers la
fibre. Les deux sources optiques principalement utilisés aujourd’hui dans les télécommunications sont la diode
électroluminescente (DEL) et la diode laser (DL). Cela, étant imposé par la nécessité d’utiliser des bandes
passantes de plus en plus large.
La DEL est une source incohérente spatialement et temporellement. Elle présente un spectre d’émission assez
large et un diagramme de rayonnement moins directif. Elle est utilisée essentiellement dans les systèmes de
transmissions qui ne nécessitent pas de très grandes bandes passantes.
La DL quant à elle est une source cohérente, elle est surtout utilisée dans les systèmes de transmission à très
grandes distances (faibles largeur spectrale, d’où une bande passante importante). Les lasers sont répartis
en cinq classes suivant leurs puissances destructrices sur l’organisme humain.
Il existe des exigences imposées aux sources optiques afin d’optimiser leurs utilisations dans les
télécommunications optiques :
• Les sources doivent émettre à des longueurs d’ondes où la fibre présente un minimum d’atténuation ainsi
qu’un minimum de dispersion à savoir 850nm, 1300nm, et 1550nm.
• Elles doivent posséder une grande puissance de sortie afin d’augmenter la partie de la liaison sans toutefois
que cette puissance dépasse un certain seuil au-delà duquel la fibre se comporte comme un élément non-
linéaire.
• Les dimensions de la source doivent être comparables à celle de la fibre afin que toute la puissance émise
par la source soit totalement injectée dans le cœur de la fibre.
• L’onde émise par la source doit être la plus directive possible afin d’assurer le meilleur couplage entre la
source et la fibre.

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• Les sources optiques doivent être parfaitement linéaires pour une utilisation en modulation d’amplitude
afin d’éviter la création d’harmoniques.
• La largeur spectrale de la source doit être assez faible afin d’augmenter la bande passante de la fibre.
Les facteurs essentiels qui conditionnent le choix d’un émetteur pour télécommunication par fibre optique
sont, le spectre d’émission, qui doit correspondre aux fenêtres de transparence et de faible dispersion des
fibres, la possibilité de modulation du rayonnement émis, et la réalisation d’un couplage efficace
émetteur- fibre. Les fibres optiques de silice sont caractérisées par des fenêtres centrées à 1.3 à 1.55µ que
nous avons présenté dans le deuxième chapitre, et des diamètres qui varient entre plusieurs centaines de
microns et quelques microns. Les sources doivent par conséquent émettre un rayonnement modulable, centré
sur l’une de ces longueurs d’onde, et avoir une surface active de faible dimension. En conséquence les diodes
électroluminescentes et les diodes lasers sont particulièrement bien adaptées. Comparativement aux diodes
lasers, les diodes électroluminescentes sont plus facilement modulables, ont une meilleure durée de vie
meilleure et sont beaucoup moins chères. Par contre, les diodes lasers ont une surface émettrice plus faible,
ce qui permet d’utiliser des fibres de plus petite section et par la suite de diminuer la dispersion inter mode.
D’autre part, le rayonnement émis par une diode laser est pratiquement monochromatique, plus puissant et
mois divergeant, ce qui augmente le rendement du couplage émetteur-fibre.

1) La diode électroluminescente (DEL)


C’est une source incohérente et polychromatique, présentant un spectre d’émission assez large et un
diagramme de rayonnement moins directif, et est utilisée dans les systèmes de transmission qui ne
nécessitent pas de très grandes bandes passantes.
Les diodes électroluminescentes sont des diodes qui émettent de la lumière quand un courant les parcourt.
Elles ne sont pas constituées de silicium, mais d’autres matériaux semi-conducteurs comme l’arséniure de
gallium; de ce fait la tension présente à leurs bornes lorsqu’elles sont conductrices n’est pas 0,6V, mais elle
vaut de 1,6V à 2,5V suivant la couleur de la lumière émise. Les LED sont considérées, par beaucoup, comme
une technologie d'avenir dans le domaine de l'éclairage général.
Les diodes électroluminescentes sont fabriquées rouges, jaunes, et vertes. Ces couleurs ne préviennent pas du
boîtier, mais du matériau semi-conducteur utilisé. Celui-ci détermine aussi la différence de potentiel entre anode et
cathode, plus élevée que pour les diodes au silicium : environ 1,5V pour le rouge, 2,5V pour le jaune, et près de 3V
pour le vert. Pour que celle-ci soit lumineuse, il faut y faire circuler un courant d’intensité généralement voisine de 10
mA. Elle est représentée par la figure 4 suivante :

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Figure 4 : Diode électroluminescente (LED)

La structure type d’une diode électroluminescente et son principe de fonctionnement sont représentés sur la
figure 5.

Figure 5 : Principe de la diode électroluminescente

Une tension de polarisation directe fixe la séparation des niveaux de Fermi. Les recombinaisons des
porteurs excédentaires se manifestent dans trois régions différentes qui sont d’une part la zone de charge
d’espace, et d’autre part les régions neutres n et p. Dans chacune de ces dernières, la zone émettrice est limitée
à la longueur de diffusion des porteurs minoritaires. La zone de charge d’espace joue un rôle mineur dans la
mesure où elle est très étroite en raison du fait que la jonction est fortement polarisée dans le sens direct.
La mobilité des électrons étant beaucoup plus grande que celle des trous, le taux d’injection d’électrons
dans la région de type p est plus important que le taux d’injection de trous dans la région de type p. C’est la
raison pour laquelle cette région constitue la face émettrice dans la structure. Il faut ajouter que pour des
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raisons d’intensité d’émission, les régions n et p de la diode sont très dopées. Ces dopages importants se
traduisent par une diminution du gap que l’on peut montrer qu’elle est plus importante dans la région p que
dans la région n. Cette différence de gap favorise encore l’injection d’électrons par rapport à celle de trous.
Le spectre (type de longueur d’onde), c’est-à-dire la couleur du rayonnement émis par une diode
électroluminescente, est évidemment conditionné par le gap du matériau de type p, dans lequel se produit
l’essentiel des recombinaisons radiatives. Dans la mesure où certaines transitions mettent en jeu des niveaux
d’impuretés, le spectre d’émission est aussi conditionné par le type de dopant.
Les différents matériaux utilisés à l’heure actuelle permettent de couvrir pratiquement tout le spectre visible.

2) La diode laser (DL)


Depuis le début des télécommunications par fibre optique, le choix des sources optiques s’est porté sur les
émetteurs à semi-conducteur à grâce de leurs petites dimensions en rapport avec celles du cœur des fibres
optiques, de la relative facilité que l’on a à moduler directement la lumière émise en agissant sur le courant,
de leur spectre optique relativement étroit et de leur faible consommation énergétique. Ainsi la diode laser
est la source la mieux adaptée pour les télécommunications optiques car elle permet d’avoir la meilleure
efficacité de couplage optique avec la fibre. Une diode laser est représentée sur la figure 6 suivante.

Figure 6 : diode laser

La diode laser est une source cohérente, monochromatique, et est utilisée dans les systèmes de transmission
à très grande distance; elle est caractérisé par : une faible largeur spectrale et une bande passante importante.

La DL est composée de trois éléments essentiels :


 Le milieu actif,
 La pompe : source énergétique qui réalise l’inversion de population, et
 La cavité, limitée par deux surfaces, l’une réfléchissante presque à 100%, l’autre à 98% de façon à laisser
sortir le faisceau laser. Cette cavité forme, avec le milieu actif, un amplificateur.
Les Lasers utilisent l’émission stimulée. On provoque, par l’intermédiaire d’un courant à haute densité, un
important excès de porteurs qui rend possible une forte émission stimulée. Cet effet d’amplification optique
est dû à une avalanche de photons.

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Le mot laser, (Light Amplification by Stimulated Emission of Radiation), signifie amplification de lumière
par émission stimulée de rayonnement. Deux notions peuvent résumer cet effet: amplification et contre-
réaction figure 7.

(a)

(b)
Figure 7 : Schéma de principe d’un laser (a) schéma simplifié du principe d’un laser (b)

Le choix des sources optiques s’est appuyé sur les émetteurs à semi-conducteur dont l'évolution des structures
s'est faite de manière parallèle aux autres types de lasers. Avec ses nombreux avantages :
-3
mm3) en rapport avec celles du cœur des fibres optiques.

30 μm) avec un spectre optique relativement étroit.


courant est suffisante pour enclencher le processus
d'émission stimulée) avec une faible consommation énergétique pour donner une puissance pouvant
atteindre plusieurs Watts en continu, et donc un bon rendement.

Le laser à semi-conducteur est la source la mieux adaptée pour les télécommunications optiques en
permettant ainsi une meilleure efficacité de couplage optique avec la fibre.

a) L’émission spontanée
La recombinaison d’un électron de la bande de conduction avec un trou de la bande de valence, permet
l’émission d’un photon. C’est une émission où les photons émis ne sont absolument pas en phase les uns avec
les autres. Le processus d’émission spontanée est présenté à la figure 8.
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Figure 8 : Processus d’émission spontanée

b) L’émission stimulée
Frappé par un photon, l’électron peut retomber dans l’état le moins énergétique (état lié) en émettant un
photon stimulé dont le rayonnement correspond à la même longueur d’onde, la même phase, le même état
de polarisation et la même directivité spatiale que le photon incident, on parle alors de lumière cohérente.
Avec l’émission stimulée s’introduit la notion de gain ou d’amplification du rayonnement incident puisque,
à partir d’un photon, on en obtient deux. Le processus d’émission stimulée est présenté à la figure 9.

Figure 9 : Processus d’émission stimulée


c) L’absorption
En absorbant un photon, l’électron peut être amené dans un état plus énergétique. Il passe de l’état lié
(électron et trou combinés) à l’état ionisé (électron dans la bande de conduction et trou dans la bande de
valence). Le processus de l’absorption est présenté à la figure 10.

Figure 10 : Processus d’absorption

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3) Comparaison des sources optiques
Pour utiliser une source optique de façon optimale, il est important de maitriser ses caractéristiques. Les
sources optiques sont choisies en fonction des applications qu’on souhaite en faire. Le tableau suivant présente
les caractéristiques comparées des émetteurs optiques.
Tableau 1 : Caractéristiques comparées des émetteurs optiques

Le tableau ci-dessus montre que les diodes laser présentent des caractéristiques plus intéressantes que les
diodes électroluminescentes. Cela justifie le fait que les diodes laser sont exploitées dans les liaisons optiques
très longues distances sur fibres monomodes tandis que les diodes électroluminescentes sont exploitées dans
les liaisons optiques courtes distances sur fibres multimodes.

IV) Modulateur optique


Afin de transmettre des informations dans les systèmes numériques optiques, il faut les emporter sur le signal
lumineux à envoyer dans la fibre. Pour cela, il est nécessaire de réaliser une conversion des données électriques
en données optiques.
Le dispositif optique qui module le faisceau lumineux continu est appelé un modulateur. En fonction
de la technologie et le taux de modulation, généralement la modulation est utilisée par deux techniques
: la modulation directe et la modulation externe.

1) La modulation directe
On agit sur le courant de jonction provoquant l'effet laser. En première approximation, la puissance
optique délivrée varie linéairement en fonction du courant. Ce type de modulation provoque une
modification dynamique du spectre, due à la conversion amplitude-fréquence (désignée par le terme
angloaméricain chirp) et au diagramme de rayonnement, avec des effets nuisibles aux grandes vitesses de
modulation. La méthode de la modulation directe consiste à faire varier le courant de la source. Il en
résulte une variation proportionnelle de la puissance émise qui suit le signal modulateur. Pour les
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communications optiques à moindre coût, ce type de modulateur est privilégié car utilise peu de composants
ce qui simplifie la conception et la fabrication. Le synoptique de la modulation directe est représenté à la figure
11.

Figure 11 : Synoptique de la modulation directe

2) La modulation externe
Le champ émis par la source n'est pas modulé; il passe par un circuit optique spécial où l'on peut
provoquer une modulation de phase ou d'amplitude. Les modulateurs d'amplitude ne présentent aucune
propriété de linéarité mais introduisent beaucoup moins de conversion amplitude-fréquence.
Le signal modulé envoyé dans la fibre est nettement moins affecté par ce phénomène mais également
moins puissant que dans le cas de la modulation directe. Le principe physique utilisé dans ces modulateurs
externes est soit la variation de l'indice de réfraction soit la variation de l'absorption (rencontrée dans
dispositifs à base de semi-conducteurs).
La modulation externe consiste à graver les données électriques sur un signal optique continu en utilisant un
modulateur. Ainsi, les défauts de la modulation directe qui sont liés au laser ne seront plus présents sur le
signal optique. Le modulateur est commandé par une tension externe v(t), modulée et représentative de
l’information à transmettre. Cette tension appliquée au modulateur a pour propriété de modifier le facteur de
transmission en intensité en sortie. Le signal optique continu émis par le laser alimenté par un courant
constant est pur et peu dégradé. En traversant le modulateur, il subit les modifications du facteur de
transmission et le signal de sortie se trouve modulé selon v (t). Un driver est souvent présent entre les données
et le modulateur afin de fixer les niveaux de v(t) et choisir les modifications du facteur de transmission. Le
synoptique de la modulation directe est représenté à la figure 12.

Figure 12 : Synoptique d’un modulateur externe

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3) Comparaison entre les deux modulations :
La modulation directe, plus simple et moins coûteuse est très utilisée si les données sont transmises à un
débit de quelques Gbits/s, selon la qualité du laser. Mais au-delà de 5 Gbits/s, la modulation externe est
indispensable pour maintenir une qualité correcte. Cependant, les modulateurs non parfaits peuvent
engendrer des défauts d'impact moins important.

V) Multiplexeur/Démultiplexeur
1. Définition de multiplexage en longueur d’onde:
Le multiplexeur en longueur d’onde est défini comme étant un dispositif de dérivation avec deux accès
de sortie, où la lumière à chaque accès d’entrée est restreinte à une gamme de longueurs d’onde
présélectionnée, et la sortie est une combinaison de lumières provenant des accès d’entrée. Par contre, le
démultiplexeur en longueur d’onde est un dispositif qui effectue l’opération inverse.
2. Principe de multiplexage en longueur d’onde
Le multiplexage en longueur d'onde (Wavelength Division Multiplexing, WDM), consiste à envoyer
dans une seule fibre N porteuses optiques à différentes longueurs d'onde transmettant chacune un débit Db.
Ce n'est plus l'axe du temps qui est découpé en périodes pour chaque utilisateur mais la bande passante. Et,
chaque sous-bande est affectée à une voie.
Ainsi plusieurs transmissions peuvent être faites simultanément, chacune sur une bande de fréquences
particulières. Ce procédé est encore appelé multiplexage en fréquence (Frequency Division Multiplexing,
FDM). Ces deux termes recouvrent la même notion, mais par habitude, on parle de multiplexage en
longueur d'onde lorsque la séparation entre deux canaux est relativement grande (typiquement plus de 1
nm), tandis que l'on parle de multiplexage en fréquence lorsque cet écart est relativement petit. Le principe de
multiplexage en longueur d’onde est représenté sur la figure 13.

Figure 13 : Principe de multiplexage en longueur d’onde

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VI) Le canal de transmission : fibre optique
Il s’agit ici de la fibre optique et des amplificateurs placé à intervalle régulier. La présentation de
la fibre a été faite dans les paragraphes précédents. Bien que l’atténuation des fibres soit très faible,
un signal qui s’y propage ne peut pas être détecté après, au grand maximum, quelques centaines de
kilomètres de propagation. Pour pallier à cela, des répéteurs, essentiellement formé d’amplificateur,
doivent être placé périodiquement le long de la ligne optique pour redonner de l’énergie au signal pour
qu’il puisse être détecté de manière optimale.
Les premiers systèmes de transmission par fibre optique étaient constitués de répéteurs électroniques.
Le signal optique y était converti en signal électrique au moyen d’un détecteur, puis amplifié
électriquement et reconvertie en signal optique, pour se propager à nouveau sur une distance donnée. Sont
alors apparus les amplificateurs optiques, dans lesquels le signal optique est amplifié directement grâce
à des effets physiques dépendant de la nature de l’amplificateur. On distingue principalement trois types
d’amplificateurs optiques : les amplificateurs à fibre dopée Erbium (EDFA pour Erbium-Doped Fiber
Amplifiers), les amplificateurs Raman, et les amplificateurs à semi-conducteur (SOA pour Semiconductor
Optical Amplifiers).
1) Les amplificateurs à fibre dopée Erbium (EDFA).
Les EDFA ont permis, lorsqu’ils sont apparus, d’augmenter de manière significative la capacité des
systèmes de transmission optique. Leur principe repose sur l’émission stimulée : les ions Erbium Er3+,
introduits dans la fibre dopée, sont excités au moyen d’un signal de pompe continu, à 980 nm ou 1480
nm, et ainsi se retrouvent à un niveau d’énergie supérieur, dépendant de la longueur d’onde de la pompe.
Après une première désexcitation thermique vers un niveau intermédiaire, l’ion Erbium peut revenir à son
état fondamental de deux manières différentes : par le biais de l’émission spontanée ou par le biais de
l’émission stimulée. S’il se désexcite par émission spontanée, il émet un photon d’énergie correspondant à la
différence d’énergie entre les deux niveaux. S’il se désexcite par émission stimulée, celle-ci doit tout d’abord
être induite par un photon provenant d’un signal optique incident, en l’occurrence le signal optique que
l’on cherche à amplifier. Ce photon interagit avec cet ion Erbium excité, qui de ce fait se désexcite en émettant
un photon identique à celui du signal incident, et qui contribue à l’amplification du signal. L’ion
Erbium est particulièrement adapté pour effectuer cette opération d’amplification par émission stimulée,
car les différences d’énergie entre ses états quantiques sont comparables aux valeurs d’énergie correspondant
aux longueurs d’onde de la fenêtre télécom. Le principe de fonctionnement et schéma d’un amplificateur à
fibre dopée Erbium sont représentés sur les figures 14a et 14b.

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(a) (b)

Figure 14 : Principe de fonctionnement et schéma d’un amplificateur à fibre dopée Erbium

Au niveau d’un EDFA, le signal optique est amplifié grâce à l’émission stimulée induite par les photons du
signal sur les ions Erbium. Mais les ions Erbium génèrent aussi de la puissance optique par le biais de
l’émission spontanée. Celle-ci étant émise aléatoirement devient donc une source de bruit optique. De
plus ce bruit, une fois généré, se propage aussi avec le signal amplifié dans les fibres situées après
l’amplificateur et sera amplifié, tout comme le signal, dans les amplificateurs qui suivront dans la
ligne et qui génèreront aussi leur propre contribution à ce bruit d’émission spontanée. Cette contribution
parasite due à l’émission spontanée des EDFA qui augmente au cours de la propagation est appelée
bruit d’émission spontanée amplifiée, ou bruit d’ASE (Amplified Spontaneous Emission). C’est l’une
des limitations fondamentales auxquelles sont confrontés les systèmes de transmission optique, qui
prédomine lorsque le signal optique est de faible puissance.
La figure 15 montre le schéma d’un amplificateur optique à fibre dopé à l’erbium.

Figure 15 : Exemple d’amplificateur optique à fibre dopé à l’erbium

En général, les EDFA possèdent un gain de 25 à 45 dB et des puissances de saturation allant de 1 à 10 mW (0


à 10 dBm). Enfin, les EDFA ont une large bande passante (1530-1560 nm) pour laquelle le gain est
quasiment identique, ce qui rend intéressant ces amplificateurs quand on veut d'amplifier simultanément
plusieurs signaux multiplexés en longueur d'onde.
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2) Les amplificateurs Raman
Le principe d’un amplificateur Raman est radicalement différent. Comme son nom l’indique, il repose
sur la diffusion Raman stimulée (Stimulated Raman scattering, SRS), opérant des transferts d’énergie des
basses longueurs d’onde vers des longueurs d’onde plus élevées. Contrairement aux EDFA nécessitant
des fibres dopées spécialement conçues pour cela, l’amplification Raman peut avoir lieu dans n’importe
quelle fibre, et en particulier directement dans la fibre de ligne. Il suffit pour cela de coupler le signal à un
ou plusieurs signaux de pompe, co-propagatifs et/ou contra-propagatifs à des longueurs d’onde plus faibles
que celles du signal, et convenablement choisies pour que s’opèrent des transferts d’énergie de la pompe
vers le signal de manière optimale. A la différence des EDFA qui amplifient périodiquement le signal
mais de manière discrète, les amplificateurs Raman permettent une amplification du signal continue dans la
fibre de ligne. La Figure I.16 montre les profils de puissance le long d’une ligne optique équipée
d’amplificateurs EDFA ou Raman. Nous pouvons constater que l’amplification Raman permet de mieux
répartir la puissance optique le long de la ligne. Les profils de puissance le long d’une ligne optique amplifiée
soit par des EDFA, soit par l’effet Raman sont présentés sur la figure 16.

Figure 16 : Profils de puissance le long d’une ligne optique amplifiée soit par des EDFA, soit par l’effet
Raman
Une amplification Raman s’accompagne également d’une génération de bruit, ainsi que d’un bruit dû
au transfert depuis la pompe vers le signal amplifié des fluctuations de puissance intrinsèques à la
pompe, ou RIN (Relative Intensity Noise).

3) Les amplificateurs à semi-conducteur (SOA)


Les SOA sont des amplificateurs optiques conçus sur le principe de la diode laser. Ils agissent par
le biais de l’émission stimulée au sein d’un semi-conducteur. Toutefois les technologies associées aux
SOA ne sont pas encore suffisamment matures pour permettre à un SOA de se substituer à un EDFA,
en particulier dans les systèmes longue distance et large bande, et à haut-débit. Ils sont plus utilisés dans les
systèmes métropolitains, ou pour des opérations de routage ou de régénération optique.

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4) Comparaison des amplificateurs.
L’amplificateur à semi-conducteur n’apparaît que très peu dans un système de transmission, car il présente
aujourd’hui des caractéristiques assez peu favorables, au regard des EDFA. On notera cependant qu’il est le
meilleur candidat à 1,3 µm. De plus, il se prête à l’intégration monolithique, ce qui est difficilement réalisable
avec les EDFA.
L’apparition de ces derniers a néanmoins eu des conséquences fondamentales. Ils ont permis de fabriquer un
milieu de propagation sans perte sur une très grande distance dans les systèmes de transmission travaillant à
1,55 µm. En les insérant périodiquement, ils trouvent leur application dans les liaisons sous-marines. Ils
introduisent de plus faibles pertes d’insertion, une faible distorsion du signal, un gain plus important et sont
insensibles à la polarisation de la lumière incidente contrairement aux AOSC. Ceci conduit à préférer les
EDFA. Leur plus gros défaut est leur limite à amplifier uniquement autour de 1550 nm.

5) Utilisation de l’amplificateur optique


Le choix d’un amplificateur optique doit cependant se faire en fonction de son rôle. Il peut servir
d’amplificateur de puissance en émission (booster), de préamplificateur en réception ou d’amplificateur en
ligne. Selon l’utilisation qui en est faite, les paramètres diffèrent. On demandera par exemple à un
amplificateur de puissance d’être capable de délivrer une puissance de sortie élevée et ses caractéristiques de
bruit seront assez peu critiques, tandis qu’un préamplificateur doit être le moins bruyant possible.
L’amplificateur en ligne sera un compromis à tout cela afin à la fois de ne pas dégrader la qualité du signal
transmis et allonger la distance de transmission. La Configuration des amplificateurs optiques (A1 et A2
représentent les fibres optiques) est représentée à la figure 17.

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Figure 17 : Configuration des amplificateurs optiques (A1 et A2 représentent les fibres optiques).

6) Les isolateurs
En optique comme en électricité, un isolateur est un dispositif passif non réciproque qui a une faible
atténuation dans un sens et une forte atténuation dans l’autre sens. Il a donc une entrée et une sortie. Dans les
systèmes de télécommunications par fibre optique, les isolateurs sont le plus souvent employés pour atténuer
la lumière issue des réflexions parasites, qui, par exemple en revenant dans le laser, vient troubler son
fonctionnement. Les occasions d’avoir des réflexions tout au long de la ligne sont fréquentes (un connecteur
optiquement mal adapté, une extrémité de fibre mal coupée, …). Ces réflexions intempestives augmentent le
bruit RIN de ces lasers.
Les isolateurs sont également utilisés dans les amplificateurs optiques à fibre dopée afin de les empêcher de
résonner et de se transformer en lasers s’il y a réflexion.
Ils existent plusieurs types d’isolateurs optiques. Citons juste les isolateurs à polariseurs et les isolateurs à
prisme de rutile. Sans détailler leur fonctionnement, l’isolateur à polariseurs est constitué de deux polariseurs
et un rotateur de Faraday composé d’un matériau dia- ou paramagnétique. Les polariseurs, dont les axes
passants sont décalés de 45°, sont situés à l’avant et à l’arrière du rotateur. Ce dernier, soumis à un certain
champ magnétique, fait subir une rotation de 45° à la lumière qui le traverse. Ainsi, dans un sens, le second
polariseur dont l’axe est orienté comme la nouvelle vibration décalée, permet le passage de la lumière alors
que dans l’autre sens, la lumière se présente au second polariseur avec un angle de 90° et ne peut passer.
Le principe de fonctionnement d’un isolateur à prismes de rutile est différent. La biréfringence du rutile fait
qu’un rayon incident se sépare à son entrée dans le cristal en deux rayons. Ces deux rayons sont polarisés à
angle droit. Dans le sens passant, les angles des prismes sont tels que les rayons doivent se focaliser dans la
fibre. Et dans l’autre sens, ils se focalisent en des points hors du cœur de la fibre.
Les pertes d’insertion sont liées à l’absorption dans les différents éléments. Elles ne dépassent pas 2,5 dB. Le
taux d’isolation dépend soit de la précision sur les angles des prismes dans un cas, soit du taux d’extinction
des polariseurs ainsi que de la précision de l’orientation de ces polarisateurs dans l’autre cas. Une isolation
supérieure à 40 dB est tout à fait possible.

7) Les coupleurs
Dans les réseaux de fibres optiques, les coupleurs permettent de distribuer le signal optique vers plusieurs
fibres ou inversement, acheminer le signal venant de plusieurs fibres vers une seule. Le principe de base est
celui du couplage par onde évanescente entre deux fibres dont les cœurs sont très proches. Le champ
électromagnétique s’étend au-delà des cœurs. De ce fait, la lumière qui se propage dans un guide sent la
présence de l’autre guide et se transfère progressivement dans l’autre guide. Si les guides sont identiques, la
totalité de la lumière passe dans le second guide après une longueur d’interaction Linter. Si cette région
d’interaction est supérieure à Linter, la lumière repasse dans le premier guide.
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8) Les filtres optiques
Le filtrage a pour but de limiter l’occupation spectrale d’un signal. La séparation spectrale est réalisée en
réfléchissant une certaine gamme de longueurs d’onde et en transmettant les autres. On caractérise donc le
filtre par sa bande passante, c’est-à-dire le domaine de fréquences (ou de longueurs d’onde) pour lequel il
laisse passer la lumière et par sa bande atténuée, c’est-à-dire le domaine de fréquences (ou de longueurs
d’onde) pour lesquelles il réfléchit la lumière incidente. Ces deux domaines spectraux peuvent être très larges
notamment pour les filtres passe-haut et passe-bas. Deux types de filtres sont couramment utilisés, les filtres
dichroïques et les filtres
Fabry-Perot.

VII) Les récepteurs optiques


De même que pour les modules d'émission, de nombreux efforts ont été fournis pour rendre les modules de
réceptions de plus en plus performants. Le rôle du récepteur est de convertir au mieux le signal optique
en signal électrique. Ce module est donc composé de trois blocs fonctionnels figure 18.

Figure 18 : Schéma d'un récepteur de données à détection directe

Le bloc du premier étage est composé du photodétecteur. Il est accompagné d'un préamplificateur, qui a pour
but de rendre le photocourant généré suffisamment fort malgré le faible signal optique reçu ou la faible
sensibilité du photodétecteur. Ensuite le bloc 'linéaire', composé d'un amplificateur électrique à gain élevé et
d'un filtre réducteur de bruit.
Le bloc 'récupération des données’, correspondant au dernier étage du récepteur. A ce niveau il se trouve
un circuit de décision et un autre de récupération de rythme, ce dernier est appelé circuit de synchronisation
Le photodétecteur est l’interface optique chargé de convertir le signal lumineux en signal électrique. Cette
conversion se fait avec un minimum de dégradation. De même que les sources optiques, les photodétecteurs
doivent satisfaire un certain nombre de critères pour une transmission optimisée. En effet, ces derniers
doivent être sensibles à la longueur d’onde utilisée, ils doivent être rapide et apporter le minimum de bruit
possible. Afin de satisfaire ces différentes conditions, le choix se porte sur les photodétecteurs à semi-

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conducteur, qui présentent les avantages d’être très rapides et facile à utiliser. C’est ainsi que les
photodétecteurs principalement rencontré dans les télécommunications optiques sont les photodiodes
PIN et les photodiodes à avalanche. Une comparaison des performances faites dans nous permet de dire
que pour de faibles niveaux, le rapport signal sur bruit est meilleur avec une photodiode à avalanche alors que
pour des niveaux plus forts, il vaut mieux utiliser une photodiode PIN. Pour leur utilisation optimale, ils
requièrent d’être polarisé dans la zone linéaire de leurs caractéristiques courant-tension ou l’utilisation
des amplificateurs à transimpédance.
Les détecteurs de lumières ou photodétecteurs couvrent aujourd’hui un grand domaine d’applications
(professionnel ou grand public). Ces applications sont nombreuses : télécoms par fibres optiques, ou en
espace libre, isolation galvanique, capteur solaire, détecteur de présence, systèmes de prise de vue, etc.….
Elles sont toutes fondées sur le principe du processus de transformation d’une puissance lumineuse en
un signal électrique. Celui-ci devant être le plus élevé possible pour un flux optique aussi faible que
possible. Lorsqu’il s’agit de transmettre des informations rapides, voire très rapides, il faut que ce
photodétecteur réagisse très vite. Ces considérations élémentaires impliquent qu’un certain nombre de
performances soit atteint, pour satisfaire les exigences de l’application envisagée. Un exemple de
photdetecteur est donné à la figure 19 suivante.

Figure 19 : Exemple de photodétecteur

1) Principe de la photodétection
Les photons transmis par la fibre pénètrent dans le détecteur, constitué d'un matériau semi-conducteur.
Absorbés, ils peuvent provoquer le passage d'électrons d'un état de la BV à un état plus élevé de la BC. Dans
cette dernière, les électrons moins liés deviennent libres. Le photon a donc laissé place à une paire électron-
trou. Une différence de potentiel est appliquée pour empêcher l’électron de retomber dans son plus stable
état. Sous l'effet du champ électrique, les deux catégories de porteurs sont séparées et entraînées vers des
zones où ils sont majoritaires (nommées P ou N). Les porteurs ainsi générés sont recueillis sous forme de
photocourant. Le nombre de paires électron-trou est égal au nombre de photons absorbés.
Pour effectuer la photodétection en évitant les recombinaisons des paires électron-trou, il est nécessaire
que les photons soient absorbés dans une zone dépourvue de porteurs mobiles, assimilable à une zone de
charge d'espace d'une jonction PN, encore appelée zone déplétée (ou de déplétion). Pour favoriser le
rendement quantique, il est préférable que cette zone soit large. D'où l'intérêt de la photodiode PIN (P,
Insulator, N).
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2) Caractéristique d’un photodétecteur
Le photodétecteur est un composant essentiel dans les communications par fibres optiques. Son rôle est
de traduire le signal optique envoyé par la fibre optique en signal électrique, qui sera traité par des
dispositifs électroniques. Les photodétecteurs en télécoms optiques (800-1600nm) doivent avoir les
caractéristiques suivantes : (un/une)
 Grande sensibilité (avec une bonne adaptation à la longueur d’onde de la source laser)
 Grande rapidité (ou grande bande passante) pouvant être utilisés dans des systèmes fonctionnant
jusqu’à 40Gbit/s.
 Faible bruit (faible courant d’obscurité).
 Faible tension de polarisation.

3) Différents types de photodétecteurs :


On peut distinguer deux grands types de photodiodes utilisées en télécoms optiques :
- Photodiode PIN
- Photodiode à avalanche APD
a) Les photodiodes PIN (Positive Intrinsic Negative Photodiode)
Cette photodiode, polarisée en inverse, est réalisée de trois couches semi-conductrices: deux fortement
dopées P+ et N+, entre lesquelles existe une couche de grande résistivité (presque intrinsèque), où il existe
très peu de charges mobiles. Parce qu'elles sont peu coûteuses, simples à utiliser et de performance
satisfaisante, les PIN sont les plus utilisées.
Le principe d'une photodiode PIN :
La principale qualité d’une PIN est que la composante d’entrainement du photocourant domine sur la
composante diffusive, simplement parce que la plupart de la puissance optique incidente est absorbée à
l’intérieur de la zone I. En effet, celle-ci est placée entre la zone P et la zone N d’un semi-conducteur
différent dont la bande interdite est choisie afin que les photons incidents soient absorbés seulement dans la
zone I de la photodiode (figure 20).
Une photodiode PIN utilise généralement le matériau InGaAs pour la région I et le matériau InP pour les
couches P et N. La coupe transversale d’une diode PIN est représentée sur la figure 20.

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Figure 20 : Coupe transversale d’une diode PIN.

Les paramètres importants, dépendant du matériau et de la structure, qui caractérisent une photodiode
PIN sont la sensibilité, le courant d'obscurité et le temps de réponse. Le photocourant Iph est directement
proportionnel à la puissance optique incidente Popt selon la relation :

Où S est la sensibilité de la photodiode en A/W. S est typiquement proche de 0,9 A/W, mais peut être un peu
plus faible suivant le photodétecteur et la longueur d’onde d’attaque λ.
En effet, S s’exprime en fonction du rendement quantique η par la relation:

Iobs : est le courant d'obscurité circulant dans la jonction en l'absence d'éclairement. Iobs ne provient pas
des photons transmis par la fibre, et peut avoir de multiples origines comme: génération thermique dans la
zone intrinsèque, courants de surface, courants de fuite…
Dans la plupart des applications, ce courant est négligeable (Iobs <10 nA). En ce qui concerne le temps
de réponse, les meilleurs photodétecteurs actuels sont utilisables jusqu'à plus de 100 GHz.

b) Photodiode APD (Avalanche PhotoDiode)


Lorsque la puissance lumineuse reçue est très faible, les courants détectés sont peu élevés et se
superposent au courant d'obscurité, conduisant à un mauvais rapport signal à bruit. Pour augmenter ce
dernier, il est nécessaire que le courant détecté soit plus important en utilisant d’autres types de photodiodes,
comme celles à gain interne de type avalanche (APD).
La photodiode d’avalanche est une PIN dans laquelle est réalisée une amplification de puissance; cela
permet d’extraire un signal électrique fort même pour une puissance lumineuse affaiblie. Les APD sont aussi
utilisées grâce à leurs performances, leur gain important et leur réponse rapide, mais elles sont plus
coûteuses, difficiles à utiliser et nécessitant une polarisation inverse très forte.
Principe d'une APD
Le signal reçu est souvent très faible, il est alors nécessaire d’amplifier le photocourant, mais le bruit du
préamplificateur est en général prépondérant. On a donc intérêt à utiliser un composant à gain interne,
l'APD. Ce gain de multiplication par ionisation par impact, dit aussi facteur de multiplication M, est le
rapport entre le nombre moyen de porteurs secondaires crées par ionisation et le nombre de porteurs
primaires provenant de la photodétection.
La valeur du courant relatif au nombre de photons absorbes sera (Ipda) :

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Où M est le facteur de multiplication, S : la sensibilité et Popt : la puissance optique reçue.
Le gain augmente avec la différence de potentiel appliquée, mais est limité à une valeur maximale. Si le
champ devient trop fort, il y a risque de claquage. Cette valeur limite de tension dépend du matériau et de la
structure utilisée.
Le courant d’obscurité Iobs , est plus important dans une photodiode en régime d’avalanche, mais il reste en
général inferieur au gain M, multiplié par le courant d’obscurité. En effet, toutes les composantes de celui-ci
ne subissent pas le phénomène d’avalanche. Le photo-courant délivré par la PDA vaut :

VIII) Conclusion
Les systèmes de communication optiques peuvent être classés en deux catégories : systèmes non-guidés,
tels que les systèmes où le signal optique est envoyé depuis l’émetteur jusqu’au récepteur en se propageant
dans l’espace libre, et les systèmes guidés où on utilise un support de transmission, principalement la fibre
optique, pour transporter le signal depuis l’émetteur jusqu’au destinataire. Pour un transport requérant des
vitesses ultrarapides (10-40 Gb/s) et une grande bande passante (de l'ordre des térabits/s), une liaison optique
point-à-point est prédominante. La distance entre le transmetteur et le récepteur est de plusieurs centaines de
kilomètres, et le nombre d’amplificateurs entre deux points est limité à 10. Ce chapitre a été consacré à
présenter les différents composants optiques et optoélectroniques constituant la liaison optique, tout en
expliquant leur rôle et leurs caractéristiques fondamentales de fonctionnement et à une description des
différentes méthodes utilisées pour la modulation du signal. Nous allons dans le chapitre 4 suivant évaluer le
bilan de liaison d’une communication par fibre optique.

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Travaux Dirigés

1) Donnez le rôle des éléments (1), (2) et (3) dans le système de transmission par fibre optique de la figure 1.

Figure 1 : Schéma de principe d’un le système de transmission par fibre optique

2) Citez deux sources optiques et leurs caractéristiques


3) Il existe des exigences imposées aux sources optiques afin d’optimiser leurs utilisations dans les
télécommunications optiques citez-les
4) Décrire avec des schémas à l’appui le phénomène d’émission spontanée et celui de l’émission stimulée.
Quelle est la principale différence entre ces deux phénomènes ?
5) Expliquer avec des schémas à l’appui le phénomène de modulation directe et de modulation externe.
6) Faites une étude comparative des différents amplificateurs optiques utilises dans les télécommunications
optiques.
7) Qu’est-ce qu’un isolateur, coupleur, et filtre optique ? Préciser le rôle de chaque composant dans les
télécommunications optiques.
8) Citez deux récepteurs optiques et leurs caractéristiques

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